Il attendait depuis un moment dans la salle commune, allongé dans le canapé, suivant du regard les braves qui cédaient au sommeil et se dirigeaient vers les dortoirs, quand lui, au moment de croiser leur regard, le déviait et faisait semblant de lire un livre de sortilège. Son intention avait commencé noble : étudier et finalement rattraper le niveau de la classe. Ensuite, l'appel de l'aventure est arrivé, et il attendait le bon moment pour sortir, le moment où tout le monde serait déjà au chaud, dans son lit.
Ce soir, il n'allait pas retrouver le confort de son lit avant d'être riche. Il sort, et se dirige à pas de loup vers le parc. La mission est simple : retrouver le nid du niffleur qu'il avait lui même importer avec Bertram, et le piller. Un peu. Suffisamment pour se faire de l'argent de poche facilement. Ah, une armée de niffleur le rendrait riche ! Pas besoin de s'infliger tous ces courts de défense et autre, il n'avait qu'à devenir éleveur... L'idée de passer sa vie avec des créatures magiques ne lui déplaisait pas. Le voilà donc dehors, cherchant du regard un endroit par lequel commencer. Il s'enfonçait dans le parc, perdu, à se retourner et chercher vainement un indice, et se surprendre à admirer Poudlard de nuit. C'est quand même mieux que le lycée des basfonds londoniens. Moins morose, plus... magique. Et perdu dans la nature. Et on voyait bien le ciel étoilé, sans pollution urbaine. Bref, la richesse l'attendait. Beck se penche sur le sol, inspectant chaque parterre et buisson de son environnement immédiat, sans grande considération. Si le buisson avait un espace vital, il aurait été détruit depuis une dizaine de seconde par un jeune homme déterminé et loin d'avoir peur d'y plonger son corps entier, risquant égratignures et décoiffage pour vérifier qu'il n'y ait pas de terrier à son pied. Il saccage ainsi plusieurs plantes, relevant parfois la tête pour vérifier qu'un professeur n'arrivait pas. Beckett donnait déjà des airs de sauvage après seulement une vingtaine de minute, sans trouver de piste. Il jurait en islandais pour se donner du courage, quand il repéra deux yeux brillants dans un parterre de rose. Le Serpentard se baisse doucement et s'accroupit, ne quittant pas cette faible lueur du regard. Il s'avance doucement, glissant doucement une main sur la baguette. Oui, il avait finalement compris de ne plus sortir sans, et que ce serait pratique la magie, parfois. Il n'était qu'à deux mètres, et il tend doucement son bras, sa baguette, bout de la langue contre ses lèvres comme si cela allait l'aider à ne pas foirer misérablement. Le niffleur fuit, et le naturel le rattrape : alors qu'il était prêt à lancer un sort, c'est tout son corps qui se lance dans les parterres de roses. Ses doigts frôlent le pelage du niffleur, mais touchent les épines. Comme lui tout entier en fait.
- Helvítis !!
Beckett se redresse tant bien que mal, ses vêtements accrochant aux roses, et il s'extirpe du parterre, contrit, et essayant de suivre du regard le bruit de la course de l'animal à travers les plantes. Il titube, puis reprend sa recherche, loin des roses et de sa défaite. Il passe sa main sur le sol à la recherche d'un trou, craignant le lumos et sa "discrétion", et après un quart d'heure, s'avachit sur le sol et roule sur le dos dans un soupire, au milieu des fleurs. Ses mains piquent, ses bras et ses joues, mais au moins il était dehors et pouvait laisser son regard vagabonder d'une étoile à l'autre. Et quelqu'un venait. Il entendait des pas arriver, mais il restait là. Game over, le professeur était venu le sanctionner.
Ah. Pour un professeur, elle ne faisait pas très sérieuse. Beckett l'observe quelques secondes, avant de trouver un truc intelligent à dire pour briser le silence.
Accueil
