Dark side (ft Ori)

elle avait les yeux vissés sur declan, qu'elle dévisageait avec suspicion. le seul point positif avec ce garçon, c'est que sa couleur morale était si pitoyable qu'un seul regard sur son visage suffisait à te remonter le moral et à te rassurer sur tes propres niveaux de respect et de tolérance. elle l'avait ce jour-là observé en train d'écrire quelque chose et pétrie autant de curiosité que de cette envie profonde de déranger les plans du jeune homme, orianna s'était armée de sa baguette pour récupérer le papier avec un simple wingardium leviosa.

une simple lecture en diagonale des mots encrés sur la feuille lui suffirent à confirmer ses doutes. rapidement la jeune femme chiffonne le papier entre ses doigts, le jette au sol et l'écrase sous son pied avant de lui jeter un faible incendio pour s'en débarrasser. relevant rapidement le regard, elle roule des yeux et fixe le brun qui lui faisait face, sans véritablement prendre la peine de cacher son agacement. ses bras se croisent contre son corps, mais elle garde sa baguette en main.

▬ sérieusement, bergling ? de stupides menaces ? je ne m'attendais à rien venant de ta part, mais je suis quand même déçue.

une moue esquissée, et son regard dévie sur les cendres au sol, qu'elle piétine avec agacement.

▬ t'en as pas marre d'être un sale petit con, bergling ?

tu hésites presque à le menacer de ta baguette mais au fond, tu n'as pas envie de t'abaisser aussi bas que lui. 

ça te fait rire, orianna, que declan se permette de te juger ainsi du regard et qu'il te fasse part de sa déception. comme si tu en avais quoi que ce soit à faire de son avis, à cet idiot qui prend ses grands airs. tu hausses les épaules et les sourcils, une lueur de défi dans les yeux. ses mots te donnent envie de rire. qu'est-ce qu'il en sait, au juste ? tu lui rends son regard inquisiteur, le jaugeant de haut en bas de façon très visible. un ricanement dans la gorge, tu joues avec tes cheveux et prend alors la parole.

▬ la beauté, le charme, l'élégance et la férocité hein ? tu sais declan, j'admire cette capacité que tu as de parler avec justesse de choses qui de toute évidence te sont complètement étrangères.

tu refuses de te laisser intimider, même et surtout lorsque tu sens qu'il s'agit de son but. alors qu'il s'approche de toi, tu poses ta main droite sur ta hanche, relèves un peu le menton et souris à nouveau. ses mots sont idiots. sans sens. oh bien sûr tu dois cependant admettre que tu penses toi aussi qu'une école de magie n'est peut-être pas le meilleur endroit pour des êtres en étant dénués. mais c'est plus fort que toi orianna, tu ne veux pas être moins respectable que lui. tu peux, non, tu vas changer, toi.

▬ tu vois ? tu continues. tu parles comme un sang-pur. tu parles comme si tu pensais être quelqu'un d'important. dis-moi declan, pourquoi t'obstines-tu à avoir tort ?

et tu fais claquer ta langue sur ton palais, le fixant d'un air largement plus qu'agacé. parler avec lui, c'est une perte de temps. il semble si campé sur ses positions, si stupidement obstiné et inflexible. on dirait un bâton enfoncé dans la terre. sale et boueux. immobile. sans le moindre intérêt pour toi dans l'immédiat. alors tu fais mine de l'ignorer et vas t'asseoir dans l'un des fauteuils en lui faisait un petit geste de la main, comme s'il était un petit domestique que tu désirais chasser ou quelque chose comme ça.

qu'il aille vaquer à ses occupations et s'embourber ailleurs.

▬ hors de ma vue, bergling. vous polluez l'air ambiant, toi et tes sottises.

tu ne lui dois rien et tu n'as pas l'intention de lui céder quoique ce soit. ses mots te font rire. les jambes croisées sur ton fauteuil, tu le toises avec un immobile sourire de sphinx. un idiot, voilà ce qu'il est. un vulgaire idiot. sa familiarité t'agace mais tu sais très bien que c'est pour ça qu'il l'emploie alors tu essaies de l'ignorer. de toute façon, ça ne servirait à rien d'essayer de le confronter par rapport à ça.

non à vrai dire, tu ne sais même pas pourquoi tu continues de lui parler. une partie de toi se dit que c'est stupide et qu'il ne mérite pas ton temps de toute façon, mais l'autre a envie d'effacer ce sourire débile de son visage une bonne fois pour toute. c'est là peut-être l'une des plus grandes forces de declan : il est très, très doué pour se faire détester par une variété parfaitement impressionnante de personnes.

▬ tu te permets bien beaucoup de choses, pour un vulgaire microbe.

il se met encore un peu plus à l'aise, trop à ton goût. tu l'imites en laissant la cravate glisser de ton coup et joue avec, pliant et nouant le tissu du bout des doigts. tout ça pour en venir à la tendre un peu comme si tu étais sur le point de le fouetter avec jusqu'à ce qu'il te supplie pour un peu de gentillesse. tu lui rends un sourire carnassier et te lève doucement avant de t'avancer pas à pas dans sa direction.

tu es plutôt grande, du haut de ton mètre soixante-treize alors ce n'est pas un declan assis qui va te faire peur. du bout de ta baguette tu lui soulèves le menton pour qu'il te regarde, le même sourire accroché sur le visage.

▬ ne prend pas ton cas pour une généralité. allez, dis-moi tout. un moldu t'a volé ton goûter quand tu étais petit, c'est ça ?