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Les coups, le silence (Tadhgan)

Fenry D. Williams
Captain Queenie Bitch
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Fenry D. Williams
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Les coups, le silence (Tadhgan) Sam 26 Jan - 16:25


Les coups, le silence
L'errance s'était invitée tous les jours depuis ce jour. Ses pensées assénaient des coups invisibles à l'intérieur, ouvraient des plaies qui étaient sans doute là depuis longtemps.

Son monde était irréel.
Inventé de toutes pièces, par un être dont elle ne connaissait que les mots. Fenry n'avait pas perdu la tête, c'était tous les autres qui étaient inconscients, aveugles et sourds. Fenry n'était pas folle, comme elle avait toujours craint de l'être.

Elle n'était pas folle, elle ne l'était pas, c'étaient eux, les fous.
Furieux, les fous.

L'errance s'était invitée tous les jours et avait plombé ses jambes. Parfois elle avait l'impression de voir son âme peinte sur les tableaux et la narration la suivre sur les murs. Elle avait l'impression de voir défiler les pages du roman de sa vie et de n'avoir aucun pouvoir pour en changer les virgules. Elle avait du se rendre à l'évidence qu'elle n'était qu'un outil, quelque chose, un personnage ; une fiction ; et tous ces gens qui se pensaient encore réels la rendaient malheureuse.

Elle était réelle, Fenry, pour tous ceux-là et pour elle ; elle était réelle, elle n'allait pas disparaître. Mais dans les couloirs déserts, dans le décor sinistre, elle avait l'impression de se dissoudre. Puis sous la pluie et ensuite le soleil, c'était comme si les jours étaient passés très vite avec elle qui marchait si lentement. Autour d'elle elle avait l'impression de voir défiler les heures et les Hommes, de les voir vivre alors qu'ils étaient probablement morts.

Et à entendre les coups assénés sur le sac, elle sentit que le temps, qui jusque là lui filait entre les doigts, s'était figé sur un instant. Elle respira, trahit sa présence.

Ses deux jambes plantées à quelques mètres de lui, son corps raidit par la stupeur, et son don en marche. Elle traversait les idées du garçon dont elle ne connaissait pas le nom.
Tadhgan Payne.

« C'est un bien piètre adversaire. »

Il n'y avait pas que sa fureur à elle, il y avait surtout la sienne, à lui. C'était tous ces sentiments rouges et brûlants qui crépitaient en elle. Elle regarda autour d'elle, incapable de dire quelle heure il était et depuis quand elle était là - ils étaient là.

A observer le sac qui docilement avait accepté de se faire rosser, un rictus, pratiquement imperceptible, glissa sur ses lèvres lasses.

« Tu ne crois pas ? »

Elle avait songé un moment, et ses pensées avaient vagabondé dans son esprit à lui, s'y étaient figées. Fenry doutait toujours de sa réalité, et refusait de se fondre dans l'oubli d'elle-même.

Elle avait besoin d'exister.
De se sentir exister.
Tadhgán Payne
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Tadhgán Payne
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Mer 30 Jan - 9:58


Tadhgán n'avait pas de raison particulière à se trouver à la salle, ce jour-là, pour martyriser un sac de frappe. La violence n'avait pas de raison ; la violence s'opposait à la sagesse et à la compréhension, elle était par essence instinctive, irréfléchie, voire incontrôlable si on n'y prêtait pas attention. C'était le genre d'animal de compagnie qui supportait mal la vie en cage et qu'il ne fallait pas oublier de nourrir régulièrement, sans quoi il vous bouffait les doigts.

Payne visualisait volontiers la sienne sous la forme d'un chien, qu'il fallait sortir régulièrement, sans quoi il foutait le bordel à l'intérieur. Cela faisait un moment que le clébard n'avait pas fait sa balade alors c'était le sac de frappe qu'il envoyait valser dans tous les sens, à coups de poing et à coups de pied. Il aurait pu aller au club de boxe, bien sûr, mais il y avait des règles à respecter, et la patience, le contrôle, n'étaient pas ce dont avait besoin Payne en ce moment. La salle de sport était une évidence. Il n'avait pris aucun matériel avec lui, qu'une tenue assez vieille pour ne pas craindre de transpirer, et cette colère, une frustration mal ciblée qu'il retenait depuis plusieurs jours maintenant. Il ne savait depuis combien de temps il frappait lorsqu'il réalisa qu'il n'avait pas de gants, que ses phalanges étaient rouges, mais qu'il ne sentait déjà plus rien parce que l'entièreté de son corps souffrait de concert. Il aurait pu faire une pause, glisser au moins un bandage autour de ses mains, ne pas aggraver la situation. Mais c'était justement dans ces moments-là que la colère s'envolait. Quand il ne pensait à rien, et que seule sa respiration saccadée comptait des secondes irrégulières. Il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé à se défouler, avant qu'une présence ne se signale. La chaîne qui retenait le sac de frappe trembla une dernière fois et Payne s'arrêta. Il se retourna et dévisagea la fille qui était là. L'observait-elle depuis longtemps ? Il ne savait pas. Sa respiration était courte, ses mains le brûlaient, rien dans l'exercice ne le forçait à réfléchir – c'était bien pour cela qu'il le faisait. Mais, enfin, il réussit à mettre un nom sur ce visage. C'était que sa réputation la précédait.

"Williams", salua-t-il simplement.

C'était un souffle un peu avorté, il essayait de reprendre le contrôle de sa respiration. Il jeta un coup d’œil à sa cible, qui se balançait en grinçant dans le silence, tristement. Non, ce n'était pas l'adversaire idéal. Le sac de frappe ne répondait pas à ses coups et Payne pouvait le frapper aussi fort qu'il le souhaitait, il ne lui arrachait qu'un son étouffé, rien qu'il n'égalait jamais sa colère.

"Nan, il est pas très réactif", reconnut-il l'air ennuyé.

Ce que Payne voulait dire par là, c'était qu'il préférait largement frapper des gens, mais c'était pas tout à fait légal, même au club de boxe. Il devait se contenter de ça. En parlant du club, il ne se rappelait pas y avoir vu Fenry Williams, et pourtant son intervention ressemblait fortement à une invitation.

"Pourquoi tu dis ça ? Tu veux prendre sa place ?"

Ça sonnait comme une provocation, mais le ton était aimable. Payne souriait légèrement, simplement amusé à cette idée : Williams était la capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard, il l'imaginait mal enfiler une paire de gants de boxe, encore moins l'affronter à mains nues. Mais il n'était pas stupide au point de sous-estimer quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Et le Quidditch était un sport... Dans le pire des cas, elle était nulle, et alors ? Au moins, ce serait distrayant. Le sac de frappe commençait à l'ennuyer.


Dernière édition par Tadhgán Payne le Mer 8 Mai - 0:52, édité 1 fois
Fenry D. Williams
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Mar 19 Fév - 11:54


Les coups, le silence
A vagabonder au travers des spires de l'Esprit et de tous ceux-là qui la toisaient, Fenry avait du apprendre, au-delà de la simple traversée, à déserter les identités qu'on lui imposait. Elle ne faisait pas qu'entendre, elle ressentait, devenait ; elle entrait dans une empathie telle avec les résonances des autres qu'il lui arrivait de s'y confondre, s'y oublier. Ainsi lorsque Payne la sous-estima, quelque chose se fissura, dans un premier temps, quelque chose de l'ordre de la confiance en soi. Mais Fenry avait appris, et elle était douée ; en une seconde, elle se ressaisit, et dans un souffle teinté de détermination, elle avait retrouvé la certitude qu'elle avait depuis qu'elle était née : elle vaincrait.

Un rire s'était déclaré au bord de ses lèvres, dévorant le silence tendrement.

« Penses-tu que je sois un sac de frappe, qui se laisse tabasser sans rendre les coups ? »

Elle haussa les épaules. Elle n'avait pas besoin de gants de boxe ; d'aucune protection ; rien. Fenry voulait se battre, pas faire semblant. Elle voulait sentir ses os craquer en se relevant, elle voulait sentir sa gorge cracher les dernières prières de ses poumons.

« Tu as sans doute raison. »

Elle s'était avancée vers lui, et de son mètre quatre-vingt, lui avait ordonné, dans une voix plus douce qu'elle ne l'aurait aimé.

« Frappe-moi. »
Tadhgán Payne
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Tadhgán Payne
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Dim 24 Fév - 14:48

Fenry Williams eut un petit rire qui démentit la gentille provocation de Payne. Lui qui la comparait au sac de frappe, suggérait qu'elle pouvait prendre sa place, comme si elle était, elle aussi, incapable de se défendre, une bien piètre adversaire, en somme. C'était presque un affront ; on n'insulte pas un adversaire, surtout quand on ne le connaît pas. Mais le Gryffondor n'avait jamais été à l'aise avec les mots, du moins pas les siens. Il se retrouvait souvent dans des situations maladroites où régnait l'incompréhension et, pour peu que la personne en fasse soit susceptible, l'hostilité. Il avait de la chance que la capitaine de Quidditch ne s'agace pas. Peut-être avait-elle lu la maladresse dans son esprit, ce que Payne ne pouvait pas savoir ; peut-être n'ignorait-elle pas le sens exact qu'il avait voulu donner à ses mots.

"Penses-tu que je sois un sac de frappe, qui se laisse tabasser sans rendre les coups ?"

Payne allait ouvrir la bouche pour la contredire, il ne voulait pas la vexer, mais le temps qu'il reprenne son souffle, réfléchisse à la meilleur formulation, elle avait déjà infirmé ses propres dires. Il lui lança un regard un peu perdu. Il n'était pas sûr de comprendre ce qu'elle voulait dire.

"Frappe-moi."

C'était pourtant une demande très claire. Payne ne put s'empêcher de s'étonner à haute voix, avec toute la spontanéité de son incompréhension :

"Hein ?"

Peut-être avait-il mal entendu. Peut-être l'oxygène avait-il quitté son cerveau, et il avait des hallucinations. Sa première réaction fut le refus ; on ne tape pas les filles. Bien sûr, il affrontait des filles au club de boxe, il n'était pas idiot au point de leur refuser l'affrontement sous prétexte qu'elles n'étaient pas du même sexe que lui, d'ailleurs au fond, ce n'était pas une question de sexe. Juste de principe. Mais c'était demandé, c'était ordonné même, sur un ton calme – ce n'était pas comme s'il lui faisait sciemment du mal. Cela dit, cette invitation, parce qu'elle était couplée à la comparaison avec le sac de frappe, mettait Tadhgán mal à l'aise.

"J'veux pas d'un punching-ball, hein…"

C'était sa façon, encore une fois très maladroite, de signifier qu'il ne voulait pas la frapper si elle ne réagissait pas. Si c'était un combat qu'elle demandait, Payne pouvait le lui donner. Mais se défouler sur cette fille qu'il ne connaissait pas et qui ne lui avait rien fait ? Enfin, elle semblait assez calme ; lucide. Elle savait probablement ce qu'elle lui demandait de faire. Il recula pour lui faire un peu de place au centre de la pièce, assez loin du sac pour ne pas risquer de lui rentrer dedans. Tadhgán se mit en position, les appuis souples et les bras levés pour se protéger. Il ne savait pas exactement ce qu'il visait – c'était son erreur – il n'avait pas envie de lui faire mal. Son poing droit vola en crochet en direction du visage de son adversaire, l'angle était parfait, le mouvement également, tout comme la force qu'il y imprimait, mais au dernier moment sa conscience le trahit et il ralentit. Juste assez pour lui laisser le temps de parer si elle n'y était pas préparée. Et c'était une erreur, de ne pas accepter les conditions de son adversaire, de la sous-estimer. Payne le savait parfaitement, quelle faute de débutant : il ne fallait jamais avoir peur de frapper.
Fenry D. Williams
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Lun 1 Avr - 23:00


Les coups, le silence
Chaque seconde qu'elle passait dans l'esprit de Tadhgan la rapprochait un peu plus de sa rage, alimentée par toutes les voix qu'il représentait ; celles qui doutaient d'elle et de son potentiel, celles qui n'avaient jamais cru en ce qu'elle était et ce qu'elle deviendrait. Fenry s'était battue toute sa vie contre les autres et elle-même, Fenry s'était battue plus que n'importe qui, Fenry avait engagé des combats contre Danil - qu'elle était sûre de perdre, il était semi-géant après tout - et s'était entraînée d'arrache-pieds. Fenry, tous les soirs, courait des tours de pistes, jusqu'à en perdre le souffle, et chaque soir elle en faisait un de plus.

Ce n'était pas lui qui allait la mettre à terre. Et son hésitation fut l'erreur qui lui coûta son premier coup, directement paré d'une main habile.

Tout alla très vite, Fenry eut à peine le temps de ricaner - se moquer, peut-être - avant de renvoyer son poing et d'engager un mouvement circulaire de ses épaules, qui firent prendre de l'élan à son autre main, poing fermé prêt à renvoyer le coup qu'il avait tenté de lui infliger. Et elle s'écrasa contre son visage, crachant des mots amers et secs.

« Je t'ai dit de me frapper, Payne, pas de faire semblant. »

Elle avait continué à l'asséner de coups, qu'il s'était mis à parer - elle voulait qu'il les renvoie, elle voulait sentir la douleur, elle l'attendait. Et en s'acharnant à l'attaquer, elle continuait de le provoquer.

« Arrête de réfléchir, arrête de penser, frappe, putain ! »
Tadhgán Payne
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Sam 11 Mai - 19:15


Tadhgán ne pensait pas trouver chez Fenry Williams la même colère que celle qui l'animait. C'était certainement la raison pour laquelle il avait sous-estimé sa force et surtout sa volonté de se battre, de gagner ou simplement de frapper ? La surprise fut suffisante pour le désarçonner au début, pour questionner ses principes aussi. Frapper, il devait frapper – pouvait-il frapper ? La réflexion se faisait plus ardue à mesure que les coups tombaient et alors que son cerveau décrochait, son corps lui rappela que c'était ce qu'il y avait à faire : ne plus penser, frapper. Il lâcha un cri rageur quand elle l'atteignit encore au visage et qu'il ne réussit pas à parer, car trop lent. Un cri en réponse à son rappel à l'ordre. Il était incapable de sortir une phrase cohérente, mais s'il l'avait pu, il aurait dit : je ne fais pas semblant. Peut-être pas, mais malgré lui, Payne hésitait. Il oubliait, entre deux coups, il perdait le fil. C'était que Fenry Williams cognait fort, assez pour le sonner légèrement à chaque coup, mais un peu plus à chaque fois. Il bloqua un coup, puis un autre, en reculant. Bientôt il serait dos au mur. Il grogna sous l'ordre sec de Williams, lâcha un juron épuisé.

Peut-être avait-elle raison, peut-être faisait-il semblant de l'éviter, mais les coups ne s'arrêtaient pas et Payne était fatigué. Il bloqua le suivant, mais au lieu de repousser son bras, il l'attira à lui pour la rapprocher et frapper son ventre de l'autre poing fermé. Enfin, il cessa de parer pour contre-attaquer. Ça voulait dire se prendre les coups de plein fouet, parce qu'il ne pouvait pas frapper et les éviter en même temps que Fenry le frappait ou parait elle aussi.

Mais enfin, leurs colères se répondaient enfin.

Il réalisa, quand il se fut éloigné pour reprendre sa respiration, que Fenry l'avait appelé par son nom alors qu'il ne s'était pas présenté. C'était probablement inutile à présent. Et puis les politesses, c'est tellement surfait. Il passa son pouce sous son nez, qui saignait, mais ça non plus, ça n'avait pas d'importance. Il n'avait plus le souffle pour parler, pourtant il aurait voulu répondre à son ordre, lui assurer qu'il n'avait pas peur de la frapper, fanfaronner qu'il ne tomberait pas avant elle, qu'il pouvait encore danser toute la nuit comme ça. Mais sans le savoir il n'en avait pas besoin, car Fenry avait accès à ses pensées, et surtout son attitude parlait pour lui. Payne était revenu au centre de la salle, dans sa position souple habituelle, bien que fatiguée. On lui aurait reproché de mauvais appuis, des bras pas assez écartés, la tête basse, mais ce n'était pas un cours de boxe et son œil était toujours vif. Il serra les poings et sourit faiblement ; Fenry Williams savait comment lui parler.
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Mer 22 Mai - 21:45


Les coups, le silence
Chaque coup qu'il assène avec succès la réveille de sa torpeur et dans la douleur elle se sent vivre, respirer. Elle peut sentir le sang couler dans ses veines et son coeur fracasser sa poitrine, elle peut sentir l'air rentrer dans ses poumons et gronder au fond de sa gorge rauque. Elle sourit, Fenry, dans une grimace amochée par des bleus naissants. Elle frappe.

D'un coup fort, d'un coup brusque, puis d'un coup final. Dans les souffles épuisés, leurs corps lâches se jaugent, leurs regards derrière les brumes d'un effort épuisant.

Le silence dérangé par les sacadements acides de leur respiration chaude. Fenry passe son bras sur son front transpirant en voyant Tadhgan s'écrouler. Elle s'assied dans une presque chute accompagnée d'un bruit sourd, et son dos quelques secondes après s'en va embrasser le sol.

Elle se sent victorieuse. Pas contre Tadhgan, mais contre ses démons.

« Tu vois, quand tu veux. »

Elle ferma les yeux, les bras écartés au sol, sa poitrine se soulevant de manière régulière. Chaque respiration lui fait autant de bien que de mal. Ils sont là tels des déchets, mais Fenry se sent mieux avec elle-même, alors elle n'y pense pas.

« J'ai la rage. »

Elle se releva en position assise, ses bras posés droitement sur ses genoux pliés. Elle regarda ses mains de sang et de bleus.

« Je veux pas savoir d'où vient ta colère, et en échange tu poses pas de question sur la mienne. Deal? »
Tadhgán Payne
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Dim 30 Juin - 0:29


Il ne la connaissait pas et pourtant il souriait – elle souriait aussi – Payne croyait que c'était la première fois qu'il cognait quelqu'un qui lui souriait en retour.

Ils ne se connaissaient pas et pourtant quelque chose passait entre eux, et ils n'avaient plus besoin de mots pour se présenter. Plus que se connaître, ils se reconnaissaient. Payne ne connaissait pas Fenry et pourtant il pouvait dire qu'il y avait chez elle quelque chose qui lui plaisait.

Quelque chose d'effrayant aussi, mais ce n'était pas forcément mauvais.

Ça restait violent et il s'effondra dans un de ces derniers accès de colère maîtrisée, le souffle coupé. Il n'avait plus d'énergie, plus de pensées. Allongé sur le dos sans bouger, ses mains tremblaient et son coeur battait à cent à l'heure. Le sang à ses tempes et sa respiration haletante, c'était la seule chose qui perçait à travers la douleur. Il se concentra dessus pour retrouver petit à petit le chemin de la réalité.

"Tu vois, quand tu veux."

Payne ne savait pas comment Fenry avait encore l'énergie de parler. Se concentrer sur les mots lui demandait toutes ses forces. Il en aurait ri s'il en avait eu le souffle. C'était le discours maintes fois répété d'un enseignant à un gamin pas assez coopératif. Quand enfin il faisait quelque chose correctement on lui reprochait de ne pas l'avoir fait plus tôt.

À Poudlard ils avaient juste cessé de le pousser en avant en le tirant vers le bas.

Les paroles suivantes l'arrachèrent à ses souvenirs et il souleva légèrement la tête – les muscles dans sa nuque hurlèrent. Il ne pouvait pas voir le visage de Fenry de là où il se trouvait, mais ses mots résonnaient en lui comme si elle les avait prononcés juste dans sa tête.

"Je veux pas savoir d'où vient ta colère, et en échange tu poses pas de question sur la mienne. Deal?"

Fenry s'étais assise mais Payne continua de fusionner avec le sol pendant qu'il pesait ces mots – il lui fallait plus de temps que d'habitude. C'était un bon deal. D'un genre qu'on lui offrait rarement – mais lui offrait-on beaucoup de choses ? Tadhgán se redressa et s'installa en tendant les jambes. Ça tirait trop sur ses muscles, mais dans le bon sens du terme. Il se sentait mieux.

"Deal."

Il examina ses propres mains mais sans vraiment y voir le sang et les bleus. Il expérimenta l'un d'eux au toucher, sur le bras. Demain ça serait douloureux.

"J'ai qu'une question à poser. C'est vrai que t'es Legilimanche, euh... Légilitruc, là ?"

Non mais lire dans la tête des gens ça lui parlait pas du tout, il fallait le savoir. Les neuf trois quart du temps il comprenait déjà rien quand ils parlaient.

"T'as pas besoin de penser quand tu cognes, juste ? ...C'est tout c'que j'ai besoin de savoir."

De toute façon il ne pensait pas non plus quand il frappait. Ça limitait les risques de fuites.

Payne s'étira en avant avec un grommellement :

"Carrément mieux que le club de boxe", sourit-il, penché sur son jogging.
Fenry D. Williams
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Fenry D. Williams
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan) Jeu 8 Aoû - 12:10

« Legilimens. »

La formule avait des allures de malédiction. Elle ferma les yeux sur le plafond monotone dont la hauteur lui donnait le tournis. Oui, elle était legilimens, elle faisait intrusion dans les pensées trop sombres des autres. Oui, elle était ce monstre décrit par la rumeur qui n'avait de cesse de tourmenter les honteux. Elle était beaucoup de choses, Fenry, mais elle était surtout en colère que tout ce monde lui fasse porter le poids de leur propre culpabilité, tout ça parce qu'elle était la seule à oser la crier.

« Crois-moi je m'en branle de ce qu'il se passe dans ta tête. »

Elle soupira. C'était ça le soucis des autres ; ils ne voyaient qu'avec leurs yeux et ne pensaient qu'avec leur tête ; Fenry le faisait au travers des autres et s'était approprié chaque identité. A voyager au travers du monde elle s'était rendue compte que rares étaient ceux qui se rendaient compte à quel point ils étaient insignifiants, à quel point ils ne l'intéressaient pas vraiment. Ils la distrayaient tout au plus, mais ils n'étaient jamais vraiment spéciaux, uniques, comme ils semblaient tous le croire.

« D'ailleurs je m'en branle de ce que les gens pensent en général. On dirait qu'ils sont tous effrayés à l'idée que je découvre leurs secrets, mais leurs secrets je les connais déjà et franchement ils feraient mieux de redescendre si ils pensent que ça m'intéresse. »

La seule raison pour laquelle elle s'armait de tous ces secrets, c'était pour garder l'ascendant. Elle se rendait invincible.

« C'est pour ça que je t'avais dit de pas poser de questions. »

Un rire dansa sur ses lèvres, dans un souffle, et elle se releva en position assise, lançant un regard à son adversaire sans quitter son sourire.

« Mes pensées me rattrapent toujours. »
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Re: Les coups, le silence (Tadhgan)

Les coups, le silence (Tadhgan)
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