(terminé) in your house of memories — arya Lun 28 Jan - 5:17
I don't want to be afraid, The deeper that I go, It takes my breath away
la lune est belle cette nuit. le message t'avait rendu perplexe. inquiet aussi, de la savoir hors du dortoir. la suite, c'était ce qui faisait en sorte que toi-même, tu t'étais faufilé hors de votre salle commune, ton écharpe autour du cou et ton téléphone ancré dans ta main. en route pour le lac pour y être à cinq heures, si ça t'intéresse. ta réponse avait été immédiate. j'arrive. et c'est ce que tu t'efforces de faire, cavale silencieuse dans les couloirs que tu ne connais que trop bien. ceux que tu arpentes chaque jours, associés à différents souvenirs. parfois bons, parfois mauvais. comme le lac. ton dernier passage remonte à cette morne et froide soirée de novembre. celle qui avait été témoin de la fin d'une amitié, observatrice muette de ta colère s'abîmant sur le visage d'ezra. aujourd'hui, tu espères seulement que ton inquiétude est infondée ; que tes pas précipités ne te mèneront pas jusqu'au bord du gouffre duquel tu viens à peiner de t'extirper. en passant la porte, tu es victime du froid hivernal, tes cheveux agités par le vent glacial. remontant ton foulard or et noir sur ton nez, tu t'empresses de te rendre jusqu'au rivage. et tu es de plus en plus soucieux. de ne pas l'avoir croisée. ni ici, ni dans le château. mais tu finis par l'apercevoir, sa silhouette, à peine éclairée par la lune, se découpant dans le noir du paysage. arya. ta voix ne s'élève qu'une fois à portée. toutes tes questions s'éteignent aux bords de tes lèvres quand tu remarques sa tenue. simple pyjama pour affronter la température. tu vas attraper froid. l'inquiétude est palpable, de l'inflexion de tes mots jusqu'à ton visage aux traits tirés. récupérant ta baguette, tu te défais de ta cape — posant celle-ci sur ses épaules, avant de lui lancer un focillo, histoire de la réchauffer un peu. pourquoi t'es dehors, sans manteau, ni... chaussures. que tu marmonnes, agité, ta main décrivant toujours un cercle pour maintenir le sortilège.
Dernière édition par Chase Fowley le Mar 29 Jan - 19:29, édité 1 fois
Arya Strauss
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Re: (terminé) in your house of memories — arya Mar 29 Jan - 0:21
Elle suit le chemin de ses souvenirs, les sillons de son existence, et la seule chose qui l'ancre encore à son temps sont les vibrations régulières de son téléphone qui la rappellent à l'ordre, qui lui murmurent son nom en silence. Elle a l'impression de voir des fantômes rôder dans les plaines, et les rires hanter les bourrasques froides qui soulèvent les pans de son pyjama. Le tissu de ses chaussettes sera bien vite sale, tout ça la rend triste.
Elle ne fera plus l'erreur de croire qu'elle dort, elle a appris maintenant, elle sait que c'est réel, même si elle ne le sent pas.
« Je suis Arya Strauss, je suis une sorcière, j'ai une soeur qui s'appelle Morgane. »
Elle baisse les yeux sur l'écran qui s'allume à nouveau, et le sentiment de déjà-vu, encore, la prend de court. Elle perd son souffle, l'asthme la guette, un sanglot menace mais elle demeure.
J'arrive. Elle ne sait pas si elle est heureuse ou si elle a peur, si elle espère que ce soit Chase Fowley ou un autre qui s'amène. Elle se sent cruelle, cynique, elle se sent mauvaise. Elle s'est regardée dans le reflet du lac presque gelé, et elle a détourné les yeux.
Lorsqu'il est arrivé, elle s'est retournée, l'a observé, et s'est arrêtée de divaguer. La réalité la frappe à nouveau, et lui rappelle qu'elle avait froid. Elle ne comprend pas, elle ne l'a pas senti.
« Hein ? »
Elle baisse les yeux, et fronce les sourcils.
« Oh, tu as raison. »
Ça lui est égal, finalement. Alors elle relève la tête et hausse les épaules. Il peut bien s'épuiser à la réchauffer si ça l'amuse. Son coeur est froid et menace de se briser, ce n'est pas son corps dont il fallait s'occuper. Un rictus naît au bord de ses lèvres. A quoi bon soigner un esprit si le corps est mort, et à quoi bon soigner un corps si l'esprit a déserté.
« Je ne sais pas trop. Je ne voulais pas rester dans ma chambre. Là-bas les fantômes me font peur. »
Ici, les fantômes m'apaisent. Ils lui font croire qu'ils sont toujours là.
« Et puis j'arrivais pas à dormir. C'est plutôt à toi que je devrais demander ce que tu fais là.. »
Elle ricane.
« Comment comptes-tu me sauver, Chase Fowley ? »
Elle se moque.
« En me promettant que tu ne partiras jamais ? Quelqu'un a déjà essayé avant toi, ça ne prend pas. Sois inventif, d'accord ? je commence à me lasser des baratineurs. »
Elle n'a pas envie d'être sauvée. Peut-être n'a-t-elle pas besoin d'être sauvée. Elle rêve qu'on la pousse dans le lac gelé et qu'elle y crève. Comme ça elle aura pas à assumer la responsabilité de s'être suicidée.
Chase Fowley
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Re: (terminé) in your house of memories — arya Mar 29 Jan - 2:19
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ta main bouge, le reste de ton corps reste figé dans le paysage blanc qui vous entoure. elle ne semble pas étonné. ni accablée par le froid. juste terriblement lointaine, coincée dans un oblivion que tu ne peux atteindre, même si tu venais à tendre le bras. puis son expression change, ses lèvres étirées en un rictus, lorsqu'elle exprime ses raisons d'être ici. ça te rappelle tes propres fantômes, enfermés dans des fioles dans le coffre sous ton lit. les spectres que tu cherchais à effacer de ta mémoire. à chacun sa manière de fuir ses démons. c'est plutôt à toi que je devrais demander ce que tu fais là. ton visage se fend lui aussi d'un sourire sans joie. parce que, comme d'habitude, tu accours, mu par la même inquiétude qui te rongeait quand il n'allait pas bien. aujourd'hui, c'est elle. demain, tu ne sais pas. je n'avais pas sommeil. ta réponse est dénuée d'artifices, terriblement franche. morphée ne te tend pas toujours les bras et cette nuit ne faisait pas exception. son interrogation et sa moquerie, tu les accuses en silence. tu l'observes, sans te départir de ton propre rictus. je ne suis pas ta salvation. tes yeux clairs dérivent, s'orientent vers les eaux sombres du lac qui s'étend devant vous. j'ai dit que je ne partirais pas. j'étais sincère. cette promesse n'était pas seulement pour elle, elle était aussi pour toi. un rappel constant. mais ce n'est pas à moi de faire le chemin à ta place. tu romps le sort, croisant les bras sur ton torse alors que tu te retournes pour lui faire face. ce n'est pas à moi de te sauver arya. c'est à toi de le faire.
Arya Strauss
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Re: (terminé) in your house of memories — arya Mar 29 Jan - 12:27
Son regard se fige sur sa silhouette plantée là, et des colères se dessinent dans ses tempêtes. Les traits de son visage se brusquent, ses yeux se plissent, ses lèvres s'entre-ouvrent et dans le froid qui gèle leurs paroles elle se retrouve muette. Elle ressent la brûlure du vide en elle, elle ressent l'angoisse et tout le déni qui s'effrite.
« Non... »
Elle a voulu y croire, très fort, elle a voulu se bercer. Ses lèvres sifflent.
« La vérité. Pourquoi tu es là ? »
Elle est sèche, elle refuse de voir les plaies qui saignent.
« Tu prétends ne pas vouloir me sauver, mais tu es là, dans le froid, à cinq heures du matin près du lac en plein hiver. Essaierais-tu de laver ta culpabilité? »
Elle se sent mauvaise, mais tant pis. Elle se défend de toute nouvelle trahison. Elle ne veut plus faire confiance. Elle en a assez de tout ; de toux ceux qui se servent d'elle pour apaiser leur trop plein de sperme ou d'émotions frustrées.
« Je vais te délivrer, Chase. »
Elle s'approche de lui, d'un pas puis deux, jusqu'à ce que leurs corps se touchent presque.
« Je n'ai pas besoin d'être sauvée. J'ai besoin qu'on m'achève. »
Sa main vient chercher la sienne, du bout des doigts elle glisse dans sa paume, et puis sur son poignet qu'elle attrape, qu'elle vient monter jusqu'à sa joue glacée, pour sentir la pauvre chaleur qui se dégage de lui.
« Mais tu as raison. C'est à moi de le faire. »
Elle délire complètement. Elle se croit encore dans l'un de ses rêves. Et en marchant en arrière, elle lui adresse un sourire.
« Ne t'en fais pas. Je me réveillerai. Et tout ça.. »
N'aura pas existé. Elle s'était laissée tomber dans l'eau glacée du lac.
Chase Fowley
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Re: (terminé) in your house of memories — arya Mar 29 Jan - 14:47
I don't want to be afraid, The deeper that I go, It takes my breath away
sa réponse négative, tu t'y attendais. elle n'efface pas la triste courbe de tes lèvres. ni sa demande impérieuse, ni lorsqu'elle mentionne ta culpabilité. parce que même si tu te sens coupable, premier d'une longue suite, d'avoir disparu sans rien lui dire, tu considères avoir raison. à défaut de la sauver, tu peux au moins comprendre. l'accompagner sans lui témoigner jugement. la soutenir. me délivrer de quoi arya ? ta question s'échappe dans un murmure, interrogation lacée d'une inquiète qui semble venir de nul part. quand elle s'approche, tu ne sais pas comment réagir. quand elle dit qu'elle a besoin d'être achevée, tu ne sais pas comment réagir. quand sa main cherche la tienne, sa paume glacée qui remonte le long de ton bras pour se poser sur sa joue, tu ne sais pas comment réagir. me délivrer de quoi arya ? que tu veux répéter. ta voix reste coincée dans ta gorge. elle recule et tu avances. arya te dit de ne pas t'en faire, qu'elle allait se réveiller. et quand elle tombe, tu crois aussi être en train de rêver. coincé dans un cauchemar dans lequel tu avais précipité sa chute en tentant de l'aider. mais l'air glacé qui te mord la peau, le vent qui siffle à tes oreilles, ils sont bel et bien réels. lorsque tu entends la surface de l'eau qui se crève, tu sautes. ta chute ne dure que quelques instants, la seconde d'après tu es toi aussi submergé sous les flots glacés. forçant tes yeux à rester ouverts, tu nages vers elle — sa silhouette est à peine éclairée, tu ne discernes que son visage et ses cheveux pâles dans l'océan de noirceur qui dévore tout le reste. tes doigts se referment sur son poignet et tu tires, ramènes son corps près de toi. tes poumons sont au bord du supplice et tes muscles sont engourdis par le froid, mais tu refuses d'abandonner et de la laisser à son sort. tu doutes réussir à vivre avec ces images sur la conscience.
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