L'eau glacée, et le cœur saute. Elle se réveille, comme elle l'avait prévu. Et au milieu de la pièce, assise sur une chaise, il y a une fille dont les longs cheveux roses cascadent.
« Alors ça y est ? »
Sa voix lui est familière.
« Ce n'était pas ton heure, Arya. Pourquoi tu as fait ça ? »
Elle est presque sûre de la connaître.
« Ah, qu'importe. Elle va trouver un moyen, comme toujours. »
Elle se retourne. Ses yeux sont les mêmes, elle les reconnaîtrait comme si elle était dans un miroir. Elle s'approche, et pose sa main sur sa joue.
« Je vais te libérer Arya. »
Elle embrasse sa joue, et murmure des mots à son oreille qu'elles seules peuvent comprendre.
. . .
Lorsqu'elle ouvre les yeux, les pans des rideaux blancs lui donnent l'impression que des anges dansent autour d'elle. A cette pensée un rire l'anime, un rire qui fane lorsqu'elle voit Chase qui est là aussi. Et elle se rappelle.
La honte l'envahit, la frappe de plein fouet, elle la ressent dans son ventre, ça creuse dans sa gorge. Elle baisse les yeux, elle n'ose plus le regarder. Dans sa tête elle répète : Je suis Arya Strauss, je suis une sorcière, j'ai une soeur qui s'appelle Morgane.
C'était réel.
« Je t'ai forcé à me sauver on dirait. Quelle ironie. »
Elle serre les mâchoires, et ses mains se rejoignent entre elles. Un ricanement sourd glisse de ses lèvres encore froides. Elle espère qu'il parte, parce qu'elle préférait qu'il ne porte pas ce poids, et elle pense déjà à toutes les choses horribles qu'elle pourrait lui dire pour qu'il s'en aille, plein de colère, et qu'il s'épargne les tristesses, les culpabilités ; elle imagine comment elle pourrait l'insulter pour qu'il la déteste et que tout le poids lui revienne à elle, plutôt qu'à lui.
Mais rien ne vient, rien ne sort, parce qu'elle se sent incapable. Elle ne veut pas qu'il la déteste, elle ne veut pas.
« Chase... »
Quel genre de mots odieux pouvait-elle tenir ? Elle était douée, Arya, quand il s'agissait de blesser ; toucher là où il ne fallait pas. Elle avait des armes, alors pourquoi n'attaquait-elle pas ?
« Je suis désolée. »
Chase Fowley
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Re: back to reality // Chase Mer 30 Jan - 4:48
If one heart can mend another, only then can we begin. so won't you hold on a little longer
on te demande ce qui s'est passé et tu ne dis rien. on te demande de la déposer sur l'un des lits et tu t'exécutes. on te demande si ça va et tu ris, éclat sec qui ébrèche ta gorge nouée. tu doutes que ça aille mieux après ça. tu doutes aller mieux après ça. mais tu refuses de partir. pas avant qu'elle ouvre les yeux et que tu sois assuré qu'elle soit bel et bien en vie. parce que dès que tu fermes les paupières, c'est la vision d'arya en train de tomber qui t'accables. alors tu restes là, prostré sur une chaise, à attendre. tes cheveux et tes vêtements sont secs, mais le froid n'a toujours pas quitté ton corps. il s'est infiltré dans chaque interstice, s'accroche à tes os et tu ne peux t'empêcher de frissonner. tu ne sais pas combien de temps s'est écoulé, entre votre entrée catastrophique dans l'infirmerie et le moment où elle bouge, où elle rigole. comme là-bas. il y a une partie de toi qui est soulagée, tu le sais, mais tu n'arrives pas à sourire. tu n'arrives même plus à chasser tes mauvais souvenirs, alors que c'était devenu une seconde nature. par habitude, tu cherches ta baguette, un oubliette sur le bord des lèvres, mais tu ne la trouves pas. elle est probablement dans le lac. ah. visiblement, rien ne peut bien aller plus qu'un instant. le pire doit toujours suivre. et c'est ça qui t'arraches finalement un rictus, tes yeux toujours perdus dans le vide. puis elle parle et ton attention se porte finalement sur sa silhouette. tu ne m'as pas vraiment laisser le choix.je n'allais pas te laisser crever là que tu ne dis pas. arya t'interpelle, s'excuse, et tu l'observes silencieusement, ton visage se parant momentanément d'une myriade d'émotions. colère, dépit, soulagement pour finalement n'arborer que la détresse. chaque fois que je ferme les yeux, c'est toi que je vois tomber. tu exhales, respiration tremblante alors que ta voix craque sur la fin de tes mots. et je ne sais pas si je vais pouvoir l'oublier.
Elle fronça les sourcils dans une moue suspicieuse et accusatrice. Tu ne m'as pas vraiment laissé le choix, qu'il dit, et oui, c'était vrai, c'est ce qu'elle voulait dire par je t'ai forcé, on dirait, pourquoi s'amusait-il à remuer le couteau dans la plaie ? Qu'il soit en colère elle pouvait le comprendre ; elle aussi, elle était en colère contre elle-même ; qu'il la culpabilise et se lamente, en revanche, lui resta en travers de la gorge.
Maintenant, c'était elle qui était en colère. Alors s'armant de son cynisme, elle redevint froide, et tranchante.
« Un Oubliette et on en parle plus. Tu dégages de ma vie et tu me laisses crever sans que ça te fasse rien, ça t'intéresse ? »
Elle avait désigné d'un regard la baguette qui trônait encore sur la table de chevet. Elle pencha la tête.
« Je ne t'ai jamais demandé de venir, c'est toi qui es sorti de ton dortoir. Je ne t'ai pas non plus demandé de sauter. »
Oh, il l'avait sauvée, bien sûr. Mais sauvée de quoi ? Elle avait choisi de sauter, après tout. Elle fronça les sourcils. L'avait-elle fait ?
« Je sais que le choix était impossible à faire. Je le sais. »
Elle songea que ses délires l'avaient menée loin ; si loin qu'elle avait choisi délibérément de se tuer. Elle n'aurait jamais fait ça si elle avait vraiment pensé qu'il s'agissait de la réalité. Elle regarda ses mains pleines de cicatrices ; et ses bras. Elle soupira en imaginant Miss Lindley débarquer à son chevet.
« Mais je t'avais demandé de pas me sauver, Chase. »
Elle serra les poings, ferma les yeux. Elle repensa à ce que cette fille lui avait dit pendant qu'elle se croyait morte. Si ça n'avait pas été Chase, c'est l'autre Elle qui se serait arrangée. Et tout aurait fait sens en elle. C'est ce qu'elle avait dit ; Fenry.
« Laisse tomber. »
Chase Fowley
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Re: back to reality // Chase Jeu 31 Jan - 2:08
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tu regrettes déjà tes paroles. ses sourcils froncés et son air accusateur te font rapidement réaliser que tu n'avais pas réfléchi à la dureté de tes propos, que ta franchise était déplacée en de telles circonstances. à sa proposition, tes yeux suivent son regard, se posent sur la baguette et tu brûles de honte rien que d'avoir considéré la chose. c'est pas ce que je voulais dire... tu enfouis ton visage entre tes mains, frottant celui-ci pour chasser ta frustration. putain. j'pouvais pas te laisser là arya. que tu murmures faiblement, ta voix à moitié étouffée par tes doigts. tu disais vouloir me libérer. tu disais que t'allais te réveiller. et je sais pas, j'ai pensé que, peut-être, tu ne voulais pas réellement sauter. tu t'es basé sur tes suppositions, tes propres souvenirs — tu ne sais pas si tu as commis une erreur en le faisant, et chacune des entailles de tes poignets se font ressentir lorsque tu te laisses distraire par le passé. peut-être que je me trompe au final. tu relèves la tête et incapable de la regarder plus qu'une poignée de secondes, tu fixes tes paumes. le silence s'étire, alors que tu pèses soigneusement tes prochains mots. tu m'as demandé de rester. et je t'ai promis que je n'allais pas partir. réminiscences de votre conversation d'hier. elle te semble déjà horriblement loin, comme si une éternité s'était écoulée entre la promesse que tu lui avais murmuré et l'instant présent. je suis désolé. tu lui répètes souvent cette phrase, depuis quelques temps. à raison, vu tout le mal que tu sembles lui infliger, avant et maintenant. est-ce que tu veux que je te laisse seule ?
Elle avait invité le silence à prendre place à ses côtés. Arya communiquait mieux ainsi, quand seuls ses yeux inventaient des mots, et que c'était son cœur qui parlait plutôt que ses peurs. Car elle avait eu peur, Arya ; elle avait toujours peur ; qu'on la menace, qu'on la détruise, qu'on lui marche dessus comme elle avait l'habitude qu'on le fasse. Elle avait si bien appris à se défendre qu'elle était devenue elle-même celle qui piétinait les autres.
Elle s'était plongée dans le mutisme, et s'était figée ainsi, les yeux pleins d'émotions contraires qui lui disaient Je t'aime et Je te hais. Puis après de longues minutes ainsi, elle se rendit compte qu'il attendait une réponse.
« Non. »
Elle baissa les yeux. Elle ne savait plus, si elle avait voulu sauter ou non. Elle ne savait plus combien de fois elle l'avait fait et combien de fois elle s'était réveillée sans avoir été ne serait-ce qu'un peu mouillée. Arya avait déjà eu envie de mourir, plusieurs fois ; c'était une voix à l'intérieur d'elle qui pleurait de désespoir et trouvait un certain confort à disparaître. Mais chaque fois, elle n'avait rien fait de plus que le penser, car elle ne voulait pas porter cette responsabilité. Elle préférait qu'on la tue, ou qu'elle meurt de manière tragique, par accident, par maladie. Elle voulait que ce soit facile, qu'on lui ouvre la porte de sortie.
Puis la réalité la frappa, soudainement, brutalement. Quelque chose de douloureux s'était invité en sa poitrine, plus douloureux que le reste. Elle ravala sa salive, serra les dents, et un sanglot s'échappa d'elle lorsqu'elle commença sa phrase, comme si c'était trop honteux à avouer.
« La vérité c'est que.. »
Elle aurait préféré s'enterrer que de prononcer ces mots-là.
« Je voulais que tu viennes me sauver. »
Elle n'avait pas osé relever les yeux, et en les glissant vers ses mains, elle fut prise d'un nouveau sanglot. Elle avait remarqué les traces qui ornaient ses bras, et quelque chose en elle se brisa. Comment pouvait-elle être si égoïste, comment pouvait-elle lui faire porter ce poids ?
Elle ferma les yeux, et s'efforça de contenir des larmes. Elle n'avait pas le droit de pleurer. Elle n'avait pas le droit.. Ah, si seulement elle s'était autorisée à être simplement triste, plutôt que de se blâmer sans cesse.
« J'avais besoin de sentir que... »
Que quelqu'un m'aimait.
« Que je comptais. »
Chase Fowley
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Re: back to reality // Chase Jeu 31 Jan - 4:50
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tu ne veux pas commettre la même erreur une seconde fois. agir sur des on-dit, des suppositions qui peuvent être erronées. alors tu avais attendu sa réponse, tes yeux quittant finalement tes mains que tu ouvrais et fermais compulsivement pour la regarder. non. tu hoches la tête — presque mécaniquement, communiquant ton assentiment sans briser le silence qui s'était installé. tu ne veux ni la brusquer elle, ni l'accalmie naissante. tu profites simplement de savoir qu'elle ne souhaite pas que tu partes, qu'elle ne rejette pas ta présence. ça te laisse le temps de te perdre dans le calme, le soulagement qui commence à doucement remplacer le froid qui t'habitais toujours. c'est son sanglot qui te ramène brusquement à la réalité, ton inquiétude resurgissant abruptement au premier plan. ar— ton interrogation se meurt avant même d'avoir fini de franchir tes lèvres. parce que dès qu'elle parle, tu es pendu aux siennes. ses mots contredisent les précédents, et ça te rassure. toi et les doutes qui pullulaient dans ton esprit. quand ses pleurs redoublent, tu t'inclines doucement, réitérant tes gestes de la veille alors que tu poses une main sur sa joue pour cueillir ses larmes. de l'autre, tu hésites quelques instants, tu cherches la sienne. tu comptes à mes yeux. que tu commences, presque en train de chuchoter, peinant à conserver ta voix égale. à ceux de solberg et de dawson aussi. tu ne mentionnes pas floyd. leur histoire, tu la connais. tout le monde la connaît. ça te fait serrer les dents, mais tu chasses la pensée parasite, te concentrant uniquement sur ce que tu as à lui dire. tu n'es pas toute seule arya. y'a un infime sourire qui se taille une place sur ton visage, fragile et timide. et tu te sens enfin respirer.
Ses sensations s'étaient déclinées en symptômes ; de la chaleur qui montait au bord de ses joues creuses aux battements de ses cils, au ruissellement invisible de larmes hypothétiques. Lorsque sa main vint chercher la sienne, un sursaut imperceptible avait pris sa poitrine, comme si le contact l'avait définitivement ancrée à la réalité qu'il lui offrait. Il s'était frayé un chemin jusqu'à sa peau, sa joue, son corps, son cœur. Il avait creusé en silence les caves de son âme désertée.
La fièvre lui était montée vite, et elle sembla s'étouffer. L'émotion accentuait son asthme en une pathologie plus grave encore, et la panique s'empara d'elle, si bien qu'elle ne vit plus rien autour. Ses doigts s'étaient resserrés sur la main de Chase, et lui demandaient Ne pars pas, ne pars pas, garde-moi près de toi dans cette réalité-là.
La pression était devenue trop grande, et elle ne se rendit pas compte de la force avec laquelle elle le serrait.
Les émotions la rendaient fragile, tout ça qu'il réveillait naïvement, sans savoir quel impact terrifiant ça avait sur elle ; quels fantômes il faisait renaître, dans quelles sensations angoissantes elle se noyait.
Elle avait courbé la tête, si fort, dans l'espoir de trouver en elle une quelconque sécurité. Ses jambes s'étaient relevées sur sa poitrine et elle n'avait toujours pas lâché la main de Chase.
« Arrête.. arrête. »
C'était trop douloureux, impossible, impensable ; le conflit faisait rage à l'intérieur d'elle, entre son coeur qui était heureux de savoir qu'il était aimé et sa raison qui lui rappelait ce que tout ça avait engendré.
Elle avait secoué la tête, incapable de faire la part des choses, et avait finalement repris son souffle, après avoir rassemblé toutes ses forces pour se contrôler ; poser sur la casserole encore pleine de vapeur et d'ébullition un couvercle sous pression.
« Je peux pas, je peux pas. »
Le répéter avait quelque chose de rassurant, comme si il s'agissait de se bercer elle-même. Elle releva les yeux sur lui, et serra les dents.
« Pourquoi tu étais pas là avant ? »
Elle ferma les yeux et courba à nouveau la tête et le dos. Cette fois, sur ses joues, les larmes avaient coulé, et coulé, et coulé encore. Enfin ça s'échappait d'elle, après tout ce temps à faire la morte.
« J'ai tellement souffert, Chase. »
C'était difficile à admettre. C'était difficile d'accepter d'être dans cette position-là, où elle se plaignait, où elle était blessée et qu'elle avait besoin d'aide. C'était pour ça que c'était toujours difficile avec Miss Lindley. Arya ne parlait pas. Elle se sentait coupable lorsqu'elle le faisait. Coupable de souffrir alors qu'elle aurait du encaisser, et se relever, être forte.
Elle devait être heureuse, car sa tristesse - pathologique - était contagieuse. Elle était coupable du malheur des gens, elle était coupable de ne plus avoir la force de les soutenir, de les sauver. Elle était coupable de ne plus se sacrifier. Elle était coupable de beaucoup de choses, Arya.
Elle était coupable d'avoir forcé Chase à la sauver. Elle était coupable de son inquiétude. Elle était coupable du regard qu'il lui adressait. Elle était mauvaise, Arya. Elle ne méritait pas qu'on l'aide, c'était pour ça que ses sanglots n'éclataient qu'à demi-mesure et que ses larmes semblaient sous contrôle. C'était pour ça que même dans sa colère elle ravalait la moitié de ses mots.
« Je suis tellement désolée. »
Arya ne s'était jamais autorisée, pleinement, sans culpabilité, à être profondément blessée, triste, et déprimée. Ce pour quoi chacune de ses plaies s'étaient transformées en démons, rejetés, exilés de son système, reniés. Et le démon avait pris le costume de la dépression.
Chase Fowley
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Re: back to reality // Chase Lun 4 Fév - 3:42
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si toi, tu avais enfin l'impression de respirer, ce n'était pas son cas à elle. la paume posée sur sa joue retombe, s'appuie sur son épaule, alors que tu te relèves légèrement. ses doigts se resserrent sur les tiens, la pression exercée passant se forte à douloureuse et tu ne peux retenir la grimace qui déforme ton visage. quand elle se referme sur elle-même, ta main libre frictionne doucement son dos, l'autre étant toujours calée dans la sienne. sa voix résonne et tu ne sais pas si elle s'adresse à toi, ou si ses mots ne lui étaient pas plutôt destinés. tes gestes s'étaient arrêtés, l'espace d'un instant, reprenant après une certaine hésitation. tu ne recules qu'une fois sa respiration égale, une ligne inquiète creusée sur ton front et tes yeux rivés sur elle. et sa question, tu l'avais redoutée. elle te force à te confronter aux implications de ton absence, la vérité que tu t'étais efforcé de refouler. j'ai tellement souffert. tu n'avais pas été là pour elle, et voilà où ça vous a menés. au bord du lac, dans ses flots glacés puis dans la blancheur immaculée de l'infirmerie. parce que j'ai eu peur. à peine libres, tu réalises que tes mots n'étaient pas que dans ton esprit — tu venais de répondre à son interrogation à voix haute. ton regard fuit le sien, s'accroche à tes doigts toujours lacés à ceux d'arya. peur de m'attacher de nouveau. peur de me faire trahir. tes aveux sont presque inaudibles, fragiles et honnêtes. je ne voulais pas que ça se reproduise. tu n'avais pas voulu offrir ton coeur de nouveau, par peur qu'il ne s'abîme plus encore. au final, ce n'était pas entre ses mains qu'il a souffert, mais entre celles de la personne en qui tu vouais une confiance aveugle. je suis désolé. encore. d'être parti.
Arya comprenait petit à petit quel rôle elle s'accordait. Si chaque fois ses relations avaient suivi un même schéma d'elle en état de faiblesse qui se laissait simplement bercer par les autres, elle comprenait désormais que la tendance s'était inversée, et que celui qui se ferait détruire à la fin, c'était Chase. Pas Arya. Et c'était elle qui allait l'achever.
Elle baissa les yeux. Elle se sentait maudite d'être trop lucide. Elle avait continué à tenir sa main, mais avait diminué la force avec laquelle elle l'écrasait, et avait fini par tout à fait le laisser partir, si c'était le mouvement qu'il engageait.
Elle secoua doucement la tête. Ce n'était pas à lui de s'excuser. Il avait fait du mieux qu'il avait pu ; que ça l'ait tant détruite n'était qu'un concours de circonstances sur lequel il n'avait pas la moindre emprise.
Arya ne pouvait être sauvée, ou soignée, guérie ; elle s'en rendait compte. Le mal venait d'elle, pas des autres.
« Shht. »
Elle avait levé les yeux vers lui, visiblement apaisée. Ou résignée. Elle pencha la tête, et leva sa main fébrile vers son visage. Le bout de ses doigts avaient glissé sur ses lèvres, avant de revenir rejoindre les draps.
« Tu as raison. »
Elle avait haussé les épaules.
« Je vais finir par te détruire. »
Chase Fowley
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Re: back to reality // Chase Mar 5 Fév - 15:13
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tu avais été honnête. autant avec arya qu'avec toi-même. et maintenant que tu t'es libéré d'un énième fardeau, tu te sens plus léger. plus vide aussi. comme si une simple bourrasque pouvait te happer et t'emmener loin d'ici, c'est presque euphorique comme sentiment. elle t'intime doucement de te taire, te ramène de force les deux pieds sur terre, et tu inclines légèrement la tête, ton questionnement muet accueillant l'expression paisible de son visage. ton regard suit le mouvement de sa main, te figeant quand ses doigts effleurent tes lèvres l'espace d'un instant, puis revient vers elle. c'est une certitude ou une promesse ? que tu ne peux t'empêcher de souffler, incapable de complètement masquer le doute qui s'était infiltré dans ton interrogation. cette perspective est terrifiante. mais tu lui as dit que tu allais rester ; être là pour elle. que tu ne te défilerais pas de nouveau. je n'aime pas briser les miennes. toutes celles que l'on t'a faites se sont avérées fausses, mensongères, mais toi, tu honores ta parole. je t'ai dis que j'allais rester, mais je ne me laisserai pas détruire une autre fois.ni par toi, ni par les autres. la seule leçon que tu avais tirée de ton malheur, c'est que tu devais apprendre à laisser tomber, à abandonner lorsqu'une cause est perdue. pour le moment, tu ne sais pas si le cas. ça nourrit l'infime espoir que tu t'étais efforcé d'écraser, trop souvent déçu par celui-ci. et ça, c'est dangereux.
Un rictus creusa ses joues pâles. Elle resta interdite, et ses yeux répondirent à sa place, quelque chose comme Qui sait, Chase, et qui pleurait en secret Je détruis toujours ceux qui m'aiment.
Je ne me laisserai pas détruire, qu'il dit. Et Arya baisse les yeux, le fuit une fois de plus. Peut-être qu'il a raison, Chase, peut-être qu'il est assez fort, solide, pour effleurer les décadences morbides de Arya sans se laisser contaminer. Peut-être est-il suffisamment stable pour ne pas tomber lorsqu'elle chutera à nouveau.
Peut-être qu'il était ainsi fait de plomb et d'acier qui le retiendrait les deux pieds sur terre quand elle irait embrasser le soleil.
« Prions pour que tu ais raison. »
Elle ferma les yeux, et les rouvrit lentement, dans un mouvement las et fatigué, qui traduisait de son épuisement. Puis ses doigts quittèrent chaque contact établi avec Chase, et ses yeux, et ses pensées, et elle disparut dans un monde à part, coupé de toute réalité, dans lequel elle pensait être éveillée.
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