Les fêtes de fin d’année étaient terminées Cette idée l’avait fait ruminer toute la matinée.
Histoire de se rebooster, Faustus s’était enfin levé Et le concierge allait le regretter. Tandis que l’un se débarrassait des décorations L’autre les récupérait et les replaçait en chanson. “I don't want a lot for Christmas” Et hop une guirlande sur la masse “There's just one thing I need” Et une boule sur une armure intrépide “I don't care about the presents” Et soudain Faustus éveilla tous ses sens. “Underneath the Christmas tree” Il murmurait désormais sa poésie.
Quelqu’un arrivait et il allait se faire chopper Alors sournoisement il décida de s’échapper. Son regard se posa au loin Là où le train déposait généralement les gamins. Il repensa au film “Le Pôle Express” Et remarqua que le froid lui chatouillait les fesses. Faustus repensa aux fêtes, à la neige, aux flocons Au poulet et sa sauce chaude posé sur les napperons. Cette année il les avait passé au milieu d’une pinède Tout seul sur la banquise givrée, quelque part en Suède. Au milieu des gens il se sentait comme un ovni Un peu comme le monstre du Grinch, ce gars sans ami.
Faustus remarqua qu’il était dehors depuis un long moment Il progressait dans la neige, lent. Ses membres étaient glacés, et son nez sûrement rouge Y avait pas à discuter, il fallait qu’il bouge. Sinon il finirait bientôt congelé et mort Peut-être qu’un jour on retrouverait son corps. Le professeur Dante prit le temps de la réflexion Serait-il choisi par un gars dans la lune ? Auquel cas il emmerderait toutes les Maisons Et regretterait de ne jamais avoir été professeur de Rune.
Peut-être que Faustus avait un peu trop abusé des Cinq légendes Mais ces gardiens, ils formaient une sacrée bande ! De quoi le rendre jaloux. Faustus entendait claquer ses genoux. Au lieu de se promener, il aurait mieux fait d’hiberner. Et s’il trouvait des élèves volontaires, gentils ? Ensemble ils pourraient faire du ski ? Non pas que le professeur était friand de sport alpin Mais là, tout seul, il se sentait crétin
La fatigue le gagnait, il envisagea de sombrer Construire un igloo et attendre l’été. Il serait ensevelis sous le blizzard, Et on le trouverait davantage bizarre.
Alors Faustus regagna le château Il tomba sur un élève et se mit à parler tout haut “C’est triste le Samedi …” Il abaissa ses épaules, tout penaud
La poésie dévoile la vision de l'âme et la photographie l'âme de la vision
Un samedi normal, pour Inocenty. Pas grand-chose à faire, à voir, un jour où il s’ennuyait pas mal. Pourquoi ne pas revêtir sa robe et trottiner vers de jolis garçons ? Boarf, pour le moment, il n’avait plus trop envie, alors il la laissa simplement au placard. A la place, car il n’allait pas passer toute sa journée en pyjama, il enfila un pantalon dans un tissu fin et bouffant sous lequel il mit un collant pour avoir chaud. Ce n’était pas parce que l’hiver était là qu’il fallait être moche et se transformer en bonhomme de neige coloré ! Il se disputa ensuite avec le nœud de sa chemise traditionnelle, dont les pans furent fourrés dans son pantalon, et sa veste fut bientôt aussi sur son dos. Hop ! Il allait manger, et puis il s’entraînerait un peu.
Que faire à part cela, de toute manière ?
Malgré les nombreuses années passées au sein de cet établissement, Ino avait toujours eu du mal à créer des liens durables qui tournaient autour de quelque chose d’autre que les fesses. Il n’avait certes pas le temps de s’investir dans une relation, amoureuse et amicale, mais ça n’était pas pour autant que la situation ne le pesait pas !
Allez souris, c’est le week-end…
Il vérifia que son sac de danse était bien rempli comme il le fallait : ses chaussons abîmés par l’usure, son trop moulant collant – en même temps était là le principe d’un collant – et un t-shirt parce que même s’il était à l’intérieur, il faisait froid. Ah oui, et son déodorant car il n’aimait pas dégager sur son chemin un fumet chevalin.
Prêt ! Il était prêt à braver les flocons et les engelures pour donner à sa journée un sens appréciable ! Il quitta sans plus attendre la tour des Serdaigle et descendit en vitesse les escaliers. Là était le but de la manœuvre : ce n’était pas parce qu’il n’était pas en pointes qu’il fallait marcher comme un lent pépère !
A la Grande Salle, il se dépêcha d’avaler un jus d’orange, deux grosses tartines et emporta avec lui un fruit pour reprendre quelques forces après l’entraînement. Puis, il reprit son chemin vers l’extérieur cette fois d’un pas égal, pour ne pas trop attirer l’attention sur sa personne – même s’il savait qu’il était très beau, il ne fallait pas qu’il soit en plus bizarre.
Sa volonté fut entachée cependant par la présence d’un étrange énergumène dans le couloir qu’il empruntait : le professeur Dante Faustus. Ou l’inverse, il ne savait pas. Il ne connaissait pas cet homme, mais honnêtement, il lui foutait les jetons. Comment était-ce possible d’être aussi flippant aussi ! Ses genoux faisaient des castagnettes rien qu’à l’idée d’être confronté à sa présence… démoniaque ?
Bref, le genre de gars qu’on n’avait pas envie de croiser au détour d’un couloir en pleine nuit – et il adorait la nuit.
Mais à l’observer attentivement – ce qui pouvait être carrément bizarre aussi, ils s’étaient bien croisés finalement – le professeur avait l’air triste, abattu ? Une tête des plus étranges qui lui donna presque l’envie de lui faire un câlin. Quelle idée saugrenue !
Parlait-il tout seul ? Hem, peut-être à lui. Ou peut-être à la personne derrière lui ? Ah non, il était seul. Répondre ? Ne pas répondre ? Toujours dans la politesse.
« Bonjour… Je suis plutôt d’accord avec vous. »
Ses mots dansèrent dans sa gorge. Sa voix avait tremblé. Holy shit. Verrait-il qu'il le craignait ?
Trop tard, le piège s’était refermé. Le professeur passa d’un état de larve en décomposition totalement abattue par les relents nauséabonds de la vie (tout ça), à un sentiment d’extase envahissant ! Il se retenait tout juste de ne pas attraper la chose qui lui avait répondu pour la faire tournoyer dans les airs. De même qu’il s’empêchait de sautiller sur place, ce qui faisait grelotter ses genoux. Faustus remarqua que son nouvel interlocuteur tremblait aussi : il devait être ravi de pouvoir échanger avec un enseignant aussi subtile et chaleureux ! Peut-être qu’il lui demanderait un autographe ? Ça rendrait le professeur tout chose, pour sûr !
Néanmoins avec un peu de recul, la joie laissa place à la perplexité. C’était quoi ça ? Un garçon ou une fille ? Il était puni ? Pourquoi était-il habillé de façon aussi spéciale ? Bon, la plupart des étudiants ne comprenaient rien au style avant-gardiste du Professeur Dante : la mode victorienne, y a pas mieux ! Mais là … à moitié bouffi, emmailloté dans des tissus dépareillés au goût de Faustus … “Dis, tu t’es fait bizuter ? Tu veux de l’aide ? Je t’emmène à l’infirmerie ? Ou peut-être à ton dortoir avant, histoire de changer ses frusques avant que l’on ne se moque davantage.” c’était sorti tout seul. Faustus n’avait pas eu le temps de réfléchir avant de parler.
Il se tenait maintenant à moitié avachi, la tête trop lourde pour tenir droite, un index sur les lèvres et l’autre en suspension, fixant la petite chose qui lui faisait face. Il avait de la peine. Les étudiants qui lui avaient infligés ça n’étaient vraiment pas réglo. “Si tu es de Poufsouffle je peux te rajouter un peu de points pour te réconforter, les autres Maisons ont tendance à vous prendre pour des grignoteurs obèses” c’était sûrement pour ça le pantalon trop gros pour ses petites jambes. “Tiens d’ailleurs, tu n’as pas des gâteaux dans ton sac ?” oui, c’est du chantage. Enfin non, le chantage, y a de mauvaises intentions derrière. Faustus avait juste la dalle, c’était un moyen de justifier le don de points, en quelque sorte.
Son estomac gargouilla bruyamment, et le son se répercuta dans tout le hall. Le professeur de transmutation se laissa couler par terre, assis en tailleur, la tête appuyée sur ses mains, elles-mêmes fixées sur les genoux. “T’as prévu quoi aujourd’hui petite tête ? Si tu veux sortir laisse tomber : je crois que j’aurai pu y choper une pneumonie, alors avec ta petite constitution …”. Faut dire que le gamin lui semblait tout frêle. Comme un stalactite prêt à craquer sous le poids du vent.
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La discussion pourrait s’être stoppée là, tout simplement. Sa voix frêle – car s’il s’était montré poli, il n’avait pas non plus envie de hurler pour être sûr que le professeur l’entende – n’avait pas porté loin et avait donné les politesses d’usage. Une personne normale aurait peut-être répondu par une « bonne journée » mais le professeur Dante, a ne point en douter, n’était pas une personne normale. Et il sauta sur l’occasion pour faire la conversation et ainsi empêcher Inocenty de se dépêcher de fuir sa présence enjouée. C’est qu’il était occupé, lui !
Il le regarda bouger étrangement pendant quelques secondes, réfrénant avec peine de faire une grimace d’effroi et de consternation. Seriously ? C’était vraiment un prof ce truc ?
Il se rendit compte rapidement qu’il n’était pas méchant dans ses paroles ni dans ses gestes – il ne l’avait pas menacé d’un vieil ongle crasseux – mais qu’il manquait beaucoup de tact. Et de jugeote. Un professeur stupide, voilà qui était curieux !
« Heu… pardon ? »
Il venait de l’attaquer sur son look, son look folklorique et confortable ? Il venait carrément de dire qu’il était ridicule ? Non mais il ne manquait pas de culot ! Sa bouche s’ouvrit dans une position choquée alors qu’il réfléchissait à une réplique acerbe pour faire comprendre à ce cher Faustus qu’il était le plus ridicule des deux, dans ce couloir, et même dans l’école toute entière !
Mais comment faire pour ne pas faire perdre 35,4 points à sa maison ? Il devait pourtant laver cet odieux affront !
Il bomba le torse.
« Plaît-il, Professeur ? Alors là, ça ne va pas du tout, vous nagez dans la panade de la sottise et je vais vous dire pourquoi ! »
Il s’approcha un peu, mais pas trop car ses jambes étaient étrangement flageolantes en sa présence. Et qu’il risquait de finir au cachot entre deux grosses araignées s’il continuait sur sa lancée incendiaire.
« Premièrement, aussi étrange que ça puisse paraître, je suis à Serdaigle. Ensuite, je ne suis pas gros. »
Il releva son haut en coton, dévoilant un ventre blanc et plat, musclé par l’exercice physique régulier.
« Ensuite... »
Quoi ensuite ? Il ne pouvait pas lui dire « ce sont des vêtements folkloriques, tocard ! » ça risquait de fort mal passer. Il devait exprimer ça avec plus d’élégance. Il pointa un doigt accusateur sur le chapeau du professeur, qui sa foi lui semblait fort lourd.
« Ça, ce n’est pas possible. Et ça non plus d’ailleurs ! – il désigna toute sa tenue. Vous êtes-vous regardé attentivement ? Ma tenue traditionnelle polonaise mérite un dix sur dix. Votre toge de film d’horreur un beau zéro, ne vous en déplaise. »
Bon, il n’avait pas réussi à s’exprimer avec la politesse requise. Dommage ! Mais le professeur devait comprendre les trop nombreux fashion faux pas qui lui grillaient la rétine.
« J’ajouterai qu’un athlète ne se balade pas avec des gâteaux sur lui. Je ne fais pas du catch catégorie poids lourd mais de la danse classique, du ballet si vous préférez. Et un ventre rebondi par le sel, ça n’est pas très sexy. »
Son visage affichait toujours la même mine choquée et consternée. Un doigt sous le menton, il jouait parfaitement son rôle de bitchy offusquée. Et maintenant qu’il était lancé, rien ne pouvait l’arrêter. L’âme de Faustus pouvait encore être sauvée avant qu’il ne se retrouve en enfer pour son manque de goût.
« Aujourd’hui, comme tous les autres jours, professeur, je m’entraîne pour atteindre la perfection. Hier, il faisait tout aussi froid, et je ne suis pas mort pour autant ! Je vis en Pologne, je vais souvent en Russie, ces températures britanniques ne me font pas peur. On appelle ça la volonté et le courage. »
Il ne l’attaqua pas plus même s’il en mourait d’envie. C’est vrai quoi ! Si Faustus avait été vraiment volontaire, il serait resté un peu plus dans la neige sans accourir au château la queue entre les jambes comme un chiot traumatisé par les flocons.
Il prit une position gracieuse malgré sa tenue peu adaptée, et fit quelques pas de danse, les termina sur un saut qui, s’il n’était pas aussi spectaculaire que ceux qu’il pouvait faire une fois échauffé et en tenue, avait mis des étoiles dans les yeux de plus d’une personne – juste ça !
« Et au fait, je ne suis pas de faible constitution. Essayez donc, qu'on rie un peu ! »
Frêle mais pas mort le mollusque ! Faustus ne voyait pas vraiment comment il pouvait nager dans toutes ces choses à la fois, puisqu’il ne nageait pas tout court. En fait il flottait. Ou il ne coulait pas. Dans un cas il se tenait raide comme une planche, le ventre et les joues gonflées pour rester sur l’eau (à faire quand vous êtes sur le dos, pas sur le ventre sinon vous vous étouffez). Dans l’autre, il agitait ses membres dans tous les sens et se fatiguait très vite. C’était pas de la nage, c’était ridicule et laid, mais il parvenait à maintenir la tronche au-dessus de l’eau. Alors faire de la natation dans la sottise … c’était peut-être plus simple ? Si l’élève avait bel et bien raison, Faustus avait donc un don inné pour la navigation dans la connerie. Pardon, la “panade de la sottise”.
Le professeur Dante était bien content d’avoir posé son modeste fessier sur le sol. Glacial certes, mais son interlocuteur semblait se préparer à un long monologue probablement conclue par un “CQFD” comme le font les petits intellos qui pètent plus haut que leur derrière. Il ouvrit la bouche pour manifester son désaccord dans le morveux souleva son haut : manquerait plus qu’on le prenne pour un pervers ! Pire un professeur qui dépoile les élèves dans le hall par -40 degrés ! Mais le protagoniste poursuivit son raisonnement, alors Faustus laissa échapper un long soupir et remonta les mèches qui lui barraient la vue. Il allait falloir patienter.
L’enseignant laissa le morveux lui indiquer ses propres vêtements, sans comprendre ce qu’était une “toge de film d’horreur”. Mais l’interrompre serait fatiguant. Et l’autre risquait de reprendre tout depuis le début. Tout ce qu’il retint c’est qu’il n’avait pas de gâteaux. Il se contenta de marmonner un vague “Les gâteaux c’est sucré, pas salé. Sinon c’est mauvais.”, penaud. Il resta interloqué cependant par la suite. “Bah si t’as des choses de prévu, pourquoi tu trouves ça triste le Samedi ? Tu n’es pas très cohérent dans tes propos Monsieur Je-donne-des-leçons-parce-que-je-suis-un-Serdaigle.” Il prit une grande inspiration. Ce surnom à chier lui avait pompé tout son air !
Faustus recracha aussitôt ce qui avait rempli ses poumons. “Finalement, je te trouve ennuyeux.”, le spectacle ne l’avait pas conquis. La danse, c’était pas sa tasse de thé. “Si t’as un ventre rebondi, c’est que tu n’utilises pas assez ta tête la danseuse étoile, la réflexion ça fait brûler des calories. Moi je me goinfre tout le temps, et je ne suis pas gros.”. Ce gamin ne lui suscitait aucune sympathie particulière. Non pas qu’il l’avait vexé, simplement il avait beaucoup parlé. Faustus s’ennuyait. Il reprit un air des plus sérieux, et enchaîna. “Bref, -50pts à Serdaigle pour ton arrogance. Tes camarades t’apprendront peut-être le respect et l’humilité. A plus Nimbus !” Et il se redressa, prenant un autre chemin.
Finalement il fit volte-face : “JE T’AI EU HEIN ? Ça y est je m’ennuie de nouveau. Je veux bien essayer de te casser en deux mais les Scamander n'apprécieraient pas.” Il se mit à réfléchir. “Normalement le Samedi, y a quoi au menu … ?”, vraiment il avait faim. A ce moment précis, on aurait pu lui faire faire beaucoup de chose en échange d’un simple en-cas. “Tu n’as vraiment rien d’autre à faire que des pirouettes ? Un truc drôle !”. C’était le week-end, alors oui même les professeurs pouvaient se comporter comme des gosses. Même si en soit, Faustus n’attendait jamais la fin de semaine pour le faire.
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Cet incroyable monologue, cependant, n’eut pas l’effet escompté sur l’enseignant. Enseignant qui d’ailleurs n’avait rien trouvé de mieux à faire que de resté assis là. Encore un peu et il lui donnait une petite pièce « pour l’aider à s’acheter des vêtements présentables ». Etait-ce là un comportement normal pour un professeur ? Dans le monde Moldu, il n’avait jamais vu ça.
Quand Dante daigna enfin répondre à ce qu’il appelait « arrogance » (non, à ses yeux, il s’agissait juste de bon sens) ce fut pour dire des âneries. Qui lui tirèrent une face choquée et offusquée. Une vraie diva !
Et il ne pouvait pas laisser passer ça, encore une fois.
« C’est triste parce que quand certains s’amusent, ou s’allongent par terre, y’en a d’autres qui bossent toute la journée pour offrir aux spectateurs ce pour quoi il a payé ! »
Il ne lui faisait soudainement plus peur, sans doute trop assoiffé de rétablir la vérité dans la tête du professeur.
Il insista et indiqua d’un ongle taillé avec soin le chapeau et le sac poubelle qui faisait office d’habit à l’homme plus âgé – et qui était censé détenir davantage de science que lui.
« Excusez-moi, mais je ne sais pas ce que vous cachez sous votre robe ample. Sans doute des kilos superflus ! »
Bon, par contre il ne confirma ni ne réfuta le fait qu’il n’était pas très intelligent – en même temps, on ne pouvait pas être parfait, et son corps lui l’était, paf, c’était bien suffisant. Non, seulement, il n’avait jamais eu le temps de s’atteler à autre chose qu’à la danse. Mais si pour réfléchir il fallait se laisser tomber sur le sol, très peu pour lui !
Il était prêt à s’en aller avec la niaque d’avoir été provoqué et donc une motivation supplémentaire pour mettre du cœur à l’ouvrage, mais des points lui furent retirés. Beaucoup de points.
« QUOIIIIIIIIIIIIII ?!!! »
Sa voix stridente avait résonné dans tout le château. Il se retourna vers le malheureux qui avait osé prononcer cette sentence et qui semblait s’en aller comme si de rien n’était. Renonça-t-il à la punition car il lui avait pété les tympans ? Ino l’espérait. Mais il revint sur sa décision.
L’adolescent ne décolérait pas. Mais lorsque l’enseignant, visiblement en manque de sensations fortes – ou de sensations tout court, il comprenait qu’il s’ennuie si tout le monde le fuyait de la sorte – réclama un amusement, il ne put empêcher un sourire de naître sur ses lèvres.
Il avait une idée.
« Vous aimez la photographie ? »
C’était marrant ça, non ? C’était artistique, joli, ça faisait réfléchir sans doute. Le professeur devrait être ravi !
« J’ai un petit défi à réaliser par jour, pas grand-chose. Vous pourriez peut-être m’aider ? »
Faustus était bien content de ne pas avoir à payer pour voir “ça”. Il avait eu de la chance tout compte fait. Quoi que non, puisque maintenant le gamin le traitait d’obèse. Décidément la journée n’était pas des plus agréables. Faustus passa un bras dans son dos, et tira un peu sa robe de sorcier certes un peu ample. Non, il n’était pas gros. Ni même enrobé. Quand s’était-il pesé la dernière fois déjà ? En tout cas il était sûr qu’il n’y avait pas plus de deux chiffres sur la balance, ça pas de doute ! Il n’était certes pas très musclé, on ne peut pas dire que ses abdos étaient saillants, mais bon il n’avait pas de bidou en trop pour autant. Si ? Voila, le morveux venait de faire naître en lui un complexe quant à son poids !
Il relâcha ses vêtements, pas très fan de la sensation du tissu qui le ceinture. Faustus était perdu dans sa réflexion. Totalement à l’ouest. Si bien que quand son interlocuteur se mit à hurler, il tressaillit, cherchant la source de sa crainte soudaine. Mais il ne se leva pas pour autant. De toute façon, il ne faut pas se tenir droit comme un “i” pour utiliser sa baguette … si ? Il n’avait jamais essayé de lancer un sort assis par terre comme un déchet. Il aurait bien lancé un petit sort tout gentil au gamin, juste pour voir, mais c’était interdit. Il n’était déjà pas très “normal” par rapport au stéréotype d’un enseignant, alors autant ne pas tenter le diable (et le renvoi, du coup). Finalement le gosse se mit à sourire, et un frisson parcouru l’échine de Faustus. Il était flippant ce morveux, à passer de danseuse étoile à grosse furie, puis à sourire en banane.
La question le laissa pantoi. La photographie ? Genre, cadrer des gens dans une boîte pour qu’ils ressortent en faisant plein de gestes ? Des tableaux miniatures, sans les quatre cent heures de peinture derrière ? “JE NE SAIS PAS DU TOUT JE N’AI JAMAIS ESSAYÉ”. Faustus se surprit lui-même, et une main rapide vint se poser sur sa bouche pour faire taire ce beuglement. Ce gosse l’avait rendu sourd, à coup sûr ! Il s’éclaircit la gorge et tâcha de parler moins fort. “D’accord”. C’était tout. Aider les élèves, c’est la mission des professeurs, donc de toute façon il n’avait pas le choix. Mais le mot “défi” se mit à raisonner dans sa tête, et cette fois le professeur Dante bondit sur ses deux jambes. “Oh un défi ! C’est rigolo ça ! J’ignorais que les Serdaigle s’avaient s’amuser.” non pas une offense, simplement un fait. Il n’avait jamais vu un seul Serdaigle rire à ses blagues. Bon, à part les Poufsouffles, aucune Maison en fait.
La curiosité et la satisfaction d’avoir trouvé un but à sa journée le gagna. “Alors dis-moi, que fait-on ? On doit essayer de prendre un fantôme en photo ? Ou Misa ? Ou Peeves ? Un professeur ? Luke serait d’accord je suis sûr, Monsieur Bane ! Ou alors Isaac si c’est pour le Stupeshit, ça peut être drôle -mais lui, il sera pas d’accord-.”. Comme souvent, Dante s’emportait. Mais voilà, difficile de se brider quand on est gonflé par l’excitation. “Ou des camarades à toi ? Faut leur faire prendre des postures étranges ? Leur faire peur ? Les faire rire ? Oui sûrement les faire rire, sinon tu ne t’adresserais pas à moi”, pitié, ne rit pas enfant, il se vexerait. Triomphant, Faustus croisa les bras, l’oeil pétillant de malice. “Allons-y je te suis … heu, tu t’appelles comment déjà toi ?”. C’est qu’il n’a pas vraiment la mémoire des noms, Faustus.
Il se dit que si le gosse réussissait à l’amuser, il viendrait peut-être l’encourager à son entraînement de danse. Pas sûr que ce soit une récompense ...
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Inocenty le regarda douter de son poids avec un plaisir certain. C’était une petite vengeance personnelle par rapport à l’offense qu’il lui avait fait vivre en qualifiant ses vêtements de… il ne savait plus trop, mais il lui avait clairement fait savoir qu’ils étaient moches. Et ça n’avait pas du tout plu à l’élève.
Il ignorait ce qui pouvait bien se passer dans la tête de l’enseignant en ce moment-même, mais il y voyait presque courir des cornichons. Et des petits oignons. Pourquoi ces deux ingrédients ? Ino n’en savait rien. Mais il y avait quelque chose de pas net dans la cervelle du professeur de Transmutation – quelle matière bizarre par ailleurs.
Étrangement, il sembla s’amuser de son défi photographique. Enfin s’amuser… ce n’était pas vraiment ça. Il s’était mis à crier comme un fou dans un asile – Inocenty avait alors reculé d’un pas en fronçant les sourcils d’incompréhension – avant de mettre sa main devant sa bouche comme s’il constatait qu’il ne fallait pas hurler dans les couloirs. Puis il s’était tout simplement remis debout – avec une certaine agilité qu’il n’attendait pas – et maintenant, était semblable à un chiot devant lequel on agitait un délicieux nonos. Le jeune blond trouvait qu’il y avait du vrai dans son analyse de la situation.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que lorsque le professeur est prêt et motivé à faire quelque chose, il ne l’est pas à moitié. Inocenty reçut une lourde avalanche de questions en pleine figure, si bien qu’il en oublia peut-être. Il expliqua simplement le but du jeu :
« Non, c’est un défi Moldu, sur un réseau social Moldu. J’y poste souvent, enfin je suis assez suivi vu que je suis une « célébrité » mais bon. Je fais ça tous les jours depuis quelques mois. Tous les jours, on a un nouveau thème et on doit faire une ou plusieurs photographies. Et ça tombe bien, car vous êtes pile dans le thème du jour ! Je ne vous dis pas lequel, je vous laisserai découvrir ça par vous-même lorsque j’aurai posté. »
Il ne savait pas si l’enseignant utilisait des réseaux sociaux, mais ça ne pourrait lui être que bénéfique. Comme il ignorait s'il comprendrait le polonais.
« Je vais donc prendre quelques clichés de vous dans des positions rigolotes et originales, puis on fera un selfie. Donnez votre maximum, ok ? »
Il sourit, fier de son petit effet. A la base, « photographiez-vous en compagnie d’une personne louche » n’était pas des plus faciles et il ne pensait même pas réussir le défi – une première – mais le professeur Dante avait croisé son chemin. Une chance, peut-être.
« Je m’appelle Inocenty. Et vous, vous êtes le professeur Fétu ? »
Un réseau social Moldu ? C’est possible ça ? Il y a donc des Moldus suffisamment malins pour inventer ce genre de chose ? Faustus se promit de se renseigner sur le sujet. Ca devait valoir le détour ! Est-ce qu’ils arrivaient (enfin !) à poster des vraies photos, et plus ces espèces de captures éphémères statiques ? Et qu’est-ce qu’ils pouvaient bien se raconter là-dessus ? C’est plat la vie d’un Moldu, non ? Rien d’exaltant à l’horizon. Quoi que le professeur était curieux de savoir de quoi des étudiants non sorciers pouvaient bien discuter … déjà que sa matière à lui n’était pas pratiquée dans les écoles “normales” ! Un vrai scandale ! D’ailleurs Faustus devrait peut-être envisagé de lancer un site à leur attention ? Ce n’est pas parce qu’ils ignorent cinquante pour cent de la véritable existence, qu’ils ne méritent pas de s’extasier devant ses compétences phénoménales.
Et puis si le gamin était célèbre -et bizarrement, Faustus le croyait assez aisément-, il ne tarderait pas trop à avoir des visites. Il y avait sûrement moyen de négocier avec lui quelques coups de pubs pour le bien-être des Moldus. Restait à ne pas se faire chopper par les Scamander. Même Aileen risquait de trouver ça un peu “too much” comme disent les jeunes. Sur le moment, l’enseignant avait failli lâcher quelque chose comme “si t’as le temps de faire ces bêtises tous les jours, tu ne dois pas beaucoup travailler tes leçons”, mais il s’était retenu. Après tout, le Serdaigle faisait bien ce qui lui plaisait. S’il voulait s’amuser en ce samedi maussade, mieux valait le caresser dans le sens du poil.
En tout cas, Faustus se réjouissait d’être dans le thème du jour ! Même s’il ignorait de quoi il pouvait bien s’agir. Il hésita cependant quelque peu. “Rigolotes ? … je ne voudrais pas que ça retombe sur la réputation de l’école quand même.” Petit instant de réflexion. S’il se faisait virer il ne serait pas près de remanger de sitôt. Et ses pauvres élèves seraient livrés à eux-mêmes, surtout ceux qui passent leurs ASPIC ! Plus personne pour égayer leurs journées ! Plus personne pour leur adresser un visage charmant, rassurant, chaleureux. Les pauvres seraient anéantis ! Mais des positions “originales”, ça il pensait pouvoir faire !
“Un selfie, c’est quoi déjà ? C’est pas un légume ?”, non, Faustus ne ferait pas le légume. On a pas idée de demander à un professeur de Poudlard d’imiter une courge, une carotte ou un salsifis ! Ah oui tiens, salsifis et selfie, c’pas pareil. Bref, il commença à réfléchir aux poses qu’il pourrait adopter. Il réfléchit un instant, et se figea dans une position fort peu accommodante. Le penseur de Rodin, ça ça plairait aux Scamander ! Même si pour le coup, le penseur était assis dans le vide, et que ses cuisses commençaient à le tirailler. “Comme ça par exemple ? Ça va te servir si je fais ce genre de choses. Tu sais c’est de l’art hein, puisque c’est inspiré d’une sculpture. Eh oui.” Faustus semblait particulièrement fier de lui. Même si pour le coup il se dit qu’il aurait pu attendre que le gosse sorte son appareil. Histoire de douiller moins longtemps.
Il ne put cependant tenir très longtemps : Fétu ? Il explosa de rire et se tortilla par terre, totalement surpris par sa nouvelle appellation. C’est qu’il en pleurait, le bougre ! Et pourquoi pas “fait tout” aussi ? Quoi que dans ce cas, c’était plutôt cohérent : n’était-il pas près à tout pour épauler un élève ? Quand il parvint à retrouver son calme, il ne put s’empêcher de jouer le jeu. Après tout c’était rigolo. “Oui, Fétu c’est ça hihi.”. Petit silence. Moment de calme. Il se retint d’exploser à nouveau, mais peina à se contenir. “Fétu … ‘t a fait ça” … nouvelle explosion. Il n’était pas sorti de l’auberge Inocenty.
La poésie dévoile la vision de l'âme et la photographie l'âme de la vision
Inocenty n’était pas certain que le professeur ait véritablement de quoi il en retournait mais ça lui était bien égal ! Maintenant, l’homme n’avait plus le choix et il était bien capable de faire sa diva pour le forcer à se mettre dans des positions embarrassantes pour le plaisir de ses fans. Un moment, il pensa que c’était vraiment bizarre d’agir ainsi, surtout avec un professeur, mais il chasse vite cette idée de sa tête. Un défi était un défi, et ça n’était pas ses états d’âme qui allaient l’empêcher de réussir !
Toutefois, et c’était bien normal, l’enseignant avait quelques réserves. Aussi fun et déjanté soit-il, il n’était pas non plus débile – étrange cependant. Inocenty se dépêcha de dissiper ses inquiétudes :
« Les Moldus ne sauront pas qui vous êtes et il n’y aura aucune mention du nom de l’école. »
Bon, si après des sorciers passaient par là et reconnaissaient quelque chose, ça serait un peu beaucoup dommage, mais bon ! Avec un peu de chance, Dante n’en saurait jamais rien. Ou alors tout lui serait raconté et il aurait des problèmes.
Advienne que pourra comme on dit !
« Un selfie c’est se photographier soi-même. Je vous montrerai. »
L’enseignant n’attendit pas qu’il soit prêt, téléphone portable en main pour commencer ses pitreries. Il se mit d’ailleurs dans une position très particulière. Le jeune homme fronça les sourcils, dubitatif, avant de se souvenir qu’il était censé le prendre en photo.
« C’est la position caca ? »
Oh, ça lui avait échappé mais quand même ! Il pourrait faire des efforts et songer à ce que ses sottises pouvaient faire naître dans la tête des gens. Il attrapa son GSM placé dans la poche de son pantalon soit disant laid et se dépêcha d’en sortir l’appareil photo. Mais un peu tard fort malheureusement. Le professeur s’était écroulé par terre de rire. La mâchoire de Inocenty se décrocha et tomba sur le sol dans un bruit de vaisselle brisée.
What. The. Fuck.
Et c’était cela qu’on appelait un éminent professeur de Transmutation ? Son diplôme, il l’avait gagné dans un paquet de Chocogrenouilles ou bien ? Des gens suivaient vraiment son cours ? Des futurs dangers publics si vous voulez son avis !
Il en profita pour faire une petite vidéo où il modifierait le son pour quelque chose de bien cocasse. Une fois satisfait de sa prise, il sourit et décida de réveiller l’enseignant qui était toujours pris dans une crise de rire par rapport à son nom. Ben quoi ? Il ne s’appelait pas comme ça ? En tout cas ça y ressemblait beaucoup et il ne trouvait rien de vraiment risible.
« Hem… Professeur, vous pourriez vous calmer un instant ? Nous avons un défi à faire. Vous pouvez vous remettre dans votre position caca d’il y a cinq minutes ? C’est parfait pour un premier cliché. »
Et au final, il était convaincu qu’il s’appelait vraiment Fétu. Au pire...
Faustus ne savait pas exactement s’il pouvait faire confiance au danseur fou, mais il s’était de toute manière déjà engagé. Et puis s’il avait l’habitude de poster des photos, et qu’il avait déjà mentionné Poudlard, il aurait déjà eu des ennuis non ? “Ah oui c’est vrai ! Je me souviens maintenant ! C’est très tendance, hein ?”, oui le selfie ! Faustus voyait souvent les élèves en faire. Une habitude qu’il peinait à comprendre. Quel intérêt de prendre sa gueule en photo ? On se voit déjà bien assez au détour d’un miroir, tous les matins, non ? Le narcissisme, quelque chose que l’enseignant avait bien du mal à appréhender. Encore que, les selfies en groupe, ça à la limite … ça se faisait depuis toujours. Et puis, c’était normal de vouloir conserver une photo de soi-même avec ses amis, non ?
Même si dans le cas présent, l’ami en question était plutôt un élève totalement étrange et dérangé. Il finit par retrouver son calme, et se rassit lentement, de nouveau concentré. Enfin, aussi concentré que possible en tout cas. “La position … mais non espèce d’ignare ! Pour quelqu’un qui fait de la photographie t’en connais pas long sur l’art. T’iras chercher sur son téléphone. R O D I N. Y a une version d'un sculpteur Grec qui est animée, aussi.”, il avait pris soin de bien épeler le nom, sait-on jamais. C’était probablement la première fois dans l’histoire de Poudlard qu’un élève demandait à un enseignant de se calmer. Finalement, ça lui semblait tout de suite moins amusant. Pas contrariant cependant, Faustus reprit sa pose précédente, songeur.
Avec quoi pourrait-il enchaîner ? Concrètement, il ne connaissait pas d’autres poses artistiques. Et ce domaine-là, ce n’était pas sa “cup of tea” comme on dit. Quant à son photographe, il ne semblait pas disposé à l’aider, … ou à le brider. Alors il enchaîna en bombant le torse, puis en faisant une figure que des élèves avaient déjà essayé de lui apprendre. Un truc bizarre avec ses bras. Comme quand on compte à cache cache, la tête enfouie dans un bras, et les deux tendus vers le côté opposé. Un “dab” non ? Et cette fois, il était réellement à sec. Il attrapa donc deux élèves de passage au vol, et tenta de s’expliquer. "Vous voulez bien nous aider ? C’est pour un défi, pour aider votre camarade ! Il faut prendre des photos !”. Apparemment, c’était des premières années. Ou des secondes années. Enfin, ils n’étaient pas bien âgés et visiblement n’osaient pas dire non à cet adulte un peu flippant.
Un silence s’installa, et Faustus prit les devants, de peur de perdre ses proies et d’échouer à aider un élève en difficulté. “Peut-être que le photographe pourrait nous aiguiller ? Sans thème c’est un peu compliqué … et tes camarades semblent un peu timides ! Faites un beau sourire !” tel un enfant, il sourit de toutes ses dents tout en faisant des oreilles de lapins aux deux victimes.
La beauté sans la grâce attire, mais elle ne sait pas retenir ; c'est un appât sans hameçon.
feat Faustus
Le cerveau rouillé du professeur sembla s’activer pendant un instant, le temps qu’il se rappelle ce qu’était un selfie. Ah, tout de même ; tu n’étais pas face à un total abruti. Ça te rassure d’un côté. Bon, il ne semblait par contre pas convaincu par l’utilité de la chose. C’est un tort.
Il part dans une longue tirade concernant sa position précédente que tu n’écoutes pas vraiment. Ok, tu es un ignare, et alors ? Au moins, tu n’as pas besoin de réfléchir pendant dix minutes pour savoir ce qu’est un selfie. Et toc. Un point pour toi, zéro pour le prof chelou.
Et blablabla, version animée de la sculpture, tu t’en bats les reins avec une limace, sérieusement.
Mais au moins, il obéit. Et cette fois, tu as amplement le temps de prendre quelques clichés dans plusieurs angles différents. Et franchement, ça rend plutôt bien. Si tu n’étais pas danseur, peut-être te reconvertirais-tu en photographe ?
Ah, un dab maintenant. Original. Tu réfrènes une grimace de dégoût mais tu le prends en photo tout de même. C’est sûr et certain, si tu la postes, tu y mettras un commentaire bien salé. Pour ne pas dire insultant. Oh, plus qu’à prier pour qu’il ne le trouve jamais. Et qu’aucun élève originaire de Pologne ne comprenne tes écrits et aille tout lui raconter.
« Renvoyé pour avoir pris des photos d’un enseignant ridicule et l’avoir publiquement affiché avec moult insultes » Pas top.
Perdu dans tes pensées, le regard rivé sur l’écran alors que tu fais déjà quelques ajustements pour que le rendu soit correct, tu ne le vois pas s’éloigner. C’est juste lorsqu’il te ramène deux bouts de chou que tu réalises ce qu’il est en train de faire. Tu tires la tronche. Encore. Parce que la situation est vraiment trop bizarre.
De quel droit il attrape ainsi deux élèves qui n’ont rien demandé, qui sont jeunes, naïfs et influençables, et qui n’ont aucune envie vraisemblablement d’avoir l’air con en même temps que l’enseignant ?
« Ce n’était pas nécessaire, Monsieur, relâchez ces étudiants. »
Blasé, tu es juste blasé en fait. Il est fou ? Il semblerait que oui. Toutefois, pour lui faire plaisir, tu les photographies tous les trois. Puis tu t’approches des deux gamins terrorisés.
« On n’a pas besoin de vous, merci pour votre contribution. »
Ils n’avaient même pas souri sur la photo. Il pouvait aisément les comprendre. Lui aussi aurait eu de la peine à avoir l’air heureux.
Le duo parti, il se tourne vers l’enseignant tortionnaire. Fronce les sourcils.
« Ce n’est pas très gentil, vous savez. Tout le monde ne veut pas se rendre ridicule. »
Oups. Tu fais un sourire timide pour excuser ton langage cru. Puis tu checkes une dernière fois les images.
« C’est parfait ! Je pense que nous en avons suffisamment, de toute façon. »
Décidément, ce môme n’est clairement pas des plus agréables. Si Faustus n’avait pas à cœur de rendre service aux élèves, il lui aurait dit d’aller se faire voir chez les Magyar. En espérant qu’il se prendrait un bon feu au cul au passage. Faustus s’était décarcassé, il cherchait de nouvelles idées pour le photographe en mousse, et ce dernier trouvait encore moyen de râler ! Il regarda les deux élèves prendre la poudre d’escampette, sans vraiment comprendre. Il haussa les épaules, ne cherchant plus à justifier le comportement de l’artiste capricieux. “Ridicule … toujours agréable de se rendre utile. Et en plus tu me fais une leçon sur la sympathie. Ça te parle l’hypocrisie ?” finalement l’enseignant était retombé dans sa morosité du matin, avant de tomber sur la danseuse étoile.
Faustus hésitait. Devait-il demander à voir les clichés ? Se voir dans ce genre de situations … l’art ce n’était pas sa tasse de thé, il aurait sûrement du mal à saisir l’intérêt de la chose. Non, peut-être valait-il mieux éviter de regarder. Et puis, l’autre en profiterait pour sortir sa science, à coup sûr ! Puisqu’il le prenait pour un con depuis le départ. Faustus commençait à devenir mauvais, ce n’était pas bon signe. S’il venait à avoir l’appareil entre les mains, rien ne garantissait qu’il ne l’expédierait pas directement au sol pour se venger de ce manque de considération ! Et pour être sûr qu’aucun sort de réparation ne soit effectué, il permuterait ça en … disons … chaussons de danse métalliques ! Oui, très bon choix, très ironique ! Digne de Beedle le barde !
Ce petit prétentieux n’était pas dans son cours, si ? Ce serait d’autant plus amusant qu’il ne serait pas en mesure de réparer. Et Faustus s’arrangerait pour spécifier à tous ses précieux élèves qu’il ferait tomber dix points de maison à quiconque refuserait d’aider le paria, nah ! Immature ? Totalement. Mais efficace. Au pire, il recevrait quelques remontrances de ses collègues, voir du dirlo, mais le gamin aurait sûrement plus de soucis s’ils apprenaient qu’il poste des clichés de Poudlard en ligne. Ces clichés relevant des défis, en plus. “... tant mieux pour toi. Je n’avais pas l’intention d’être plus ridicule de toute façon ! Retourne donc faire la danseuse étoile.” il était amer, Faustus. "Et si tu passes devant le bureau de Scamander, demande au Choixpeau pourquoi t'es pas à Serpentard, à ta vraie place." Qu’on se paye sa tête, il avait l’habitude, mais le petit manège du Serdaigle l’avait fatigué mentalement. Résigné, il reprit le chemin inverse, décidé à rejoindre son petit bureau d’enseignant d’option. D’enseignant qui ne serait jamais Directeur comme Luke. D’enseignant qui fait peur aux élèves. D’enseignant pas respecté. D’enseignant battu par Calista. Ouille, il avait le bourdon maintenant.
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By Halloween
