[FLASHBACK] ❝ Masquerade | Pv. Hennessy

Il ne fallait pas te chercher. En l'occurence.... encore moins ce jour là. Nous étions en début d'année 2027. Tu venais tout juste d'accepter ta condition de loup-garou. Et disons que la relation que tu entretenais avec cette seconde personnalité, plus féroce, plus imprévisible... n'était toujours pas considéré comme harmonieuse. La dualité qui convulsait chacun de tes muscles, engorgeaient tes deux yeux de sang, ciselait tes incisives pour en faire des crocs capables de découper la chair... Une vision cauchemardesque semblable à une pièce de théâtre dramatique. La fin vous fera pleurer pour sûr, alors ne fermez pas votre page, ne coupez pas votre écran.

Tu t'es longtemps nourri du centre de l'attention Castiel, par ta présence imposante et tes blagues qui font rire les plus forts, pleurer les plus faibles. Mais cette facette de toi s'évaporait jour après jour. La réputation qui n'était que le manteau réel que tu avais porté pendant toutes ces années, tu le laissais tomber de tes épaules. Et pourtant, oh pourtant ce n'était absolument pas le jour.
Comme si tes nerfs n'étaient pas préparés, pour aucune interaction sociale. Comme si tu cherchais une excuse pour tout lâcher et te jeter sur le premier venu.
Pourtant... Fenry t'avait demandé de t'entrainer en dehors des entrainements, tout seul s'il le fallait ou en groupe... afin de canaliser cette nouvelle force que tu avais acquise.
A croire qu'elle préférait gagner la coupe cette année plutôt que de devoir gérer un joueur en ayant bouffer un autre. Et dieu elle savait que tu rêvais parfois de dévorer Felix sur le terrain tant il te sortait par les yeux.

Alors tu avais ramené avec toi quelques camarades en licence de sports magiques afin d'être entouré et d'ainsi réussir à t'habituer aux présences. S'ils leur arrivaient des bricoles au passage, au moins ça serait pas des membres de l'équipe.
Tu remarques pourtant entre deux speechs la présence d'un des frères Tudor. (Tu avais appris à tous les reconnaitre depuis que tu t'étais battu avec Finn pour pas les confondre avec lui et leur mettre des petites baffes en les croisant dans le couloir).
Tendu, tu le fixes d'un air de dire "tu ferais mieux de partir si c'est pour me prendre la tête" mais d'un autre côté dans ton souvenir c'était un fan de quidditch. Peut-être qu'il fallait vraiment que tu redescendes la pression, Castiel.

— « T'as un problème ? T'es le seul à pas avoir de balai là. Tu veux jouer ou juste regarder ? En tout cas, si tu veux pas t'entrainer, recule. Tu pourrais te prendre un coup par inadvertance. »

Tu le toisais peut-être un peu trop. Oups.

Ton regard le transperce de part en part et tes muscles se contractent. Hennessy Tudor avait décidé de faire le malin et de jouer dans la cour des grands ce soir ? Tu serres les poings, soufflant du nez pour te calmer. Le problème dans cette histoire, qui sera sûrement très courte, c'est que Nessy n'avait pas choisi son moment, ni l'ennemi à se faire. Tu étais une bombe à retardement. Tous tes nerfs avaient décidé de te lâcher ce jour là, devant ce garçon qui voulait juste se prouver à lui même qu'il pouvait faire face à une brute comme toi.

— « Excuse moi. Je crois que je n'ai pas bien entendu. »

Tu t'approches et le toise d'un regard plus froid que la banquise. Pourtant, si on y regardait de plus prêt, on aurait pu voir des flammes dans le fond de tes orbites, à la place de tes deux yeux.
Une fois que tu fus assez proche de lui pour le contempler de haut avec mépris, tu articulas d'une voix doucereuse.

— « Et toi, tu devrais apprendre à la fermer. Tu as trop peur de voler peut-être ? Laisse moi rire, tu devrais déjà apprendre à pas te pisser dessus avant de la ramener. »

Et alors que tes potes te demandent de peut-être y aller mollo (pour pas se prendre une retenue ou un autre bail du genre), tu leur fis signe de rester ou ils étaient. Serrant fortement le manche de ton balai jusqu'à faire apparaitre un filet de sang coulant lentement le long de ton poignet, tu lui mis une pichenette sur l'épaule pour le déséquilibrer.

— « Allez bouge. »

Tu n'avais plus vraiment d'expression sur le visage. Et tu te retournes pour le laisser dans son coin.

Tu sentais la rage monter en toi. Alors que tu tentais pourtant vainement de te dominer. Hennessy Tudor était l'exercice parfait pour t'entrainer, à maitriser tes pulsions meurtrières et bestiales, à intérioriser cette haine qui faisait trembler tes muscles et gonfler tes veines.

— « Tais toi. »

Un avertissement, presque un sifflement semblable à une supplication. Il continuait, d'appuyer sur ce bouton qui allait te faire exploser (et lui avec toi). Tu ravagerais tout sur ton passage, tu le déchiquetterais à en faire craquer ses membres.
Non.
Résiste Castiel.
N'écoute pas les murmures qui viennent hanter les tréfonds de ton âme.
Tes dents se serrent et sans même te retourner, tu réponds avec amertume.

— « La différence qu'il y aura toujours entre toi et moi c'est- »

Tu n'as pas le temps de finir ta phrase. Tes yeux s'écarquillent sous la folie presque soudaine qui s'empare de ton regard. Tes prunelles se teintent d'une couleur vive et dorée. Maybelline. Selene. Ce petit morveux te faisaient réellement la morale sur tes ex ? C'était bien ça depuis le début. Il se mêlait réellement de quelque chose qui ne le regardait pas, et qu'il ne comprendrait jamais. D'une vitesse presque surnaturelle, tu te retournes et saisit fermement le col de son t-shirt, écrasant violemment ton poing sur son visage. Si fort que les os de tes doigts craquèrent sous le choc contre sa mâchoire. Tu avais touché sa lèvre et elle saignait, fendue en deux.

Tes yeux lançaient des éclairs d'une rage méprisante. Le souffle court tu avais envie de hurler. Mais ce ne fut qu'un grognement rauque et caverneux qui s'enfuyait de ta bouche.

— « La différence entre toi et moi, c'est le talent. NE-NE T'APPROCHE PLUS DE MOI, COMPRIS?! »

Merde. Tu n'arrivais pas à te contrôler. La haine qu'il te faisait cracher était immuable, bien trop concentrée pour que tu réussisses à la canaliser.
Tu avais senti tes os craquer alors qu'ils s'écrasaient contre le visage du lion. Sa lèvre saigne, et teinte tes doigts, endoloris par le choc qu'ils venaient de recevoir.

Tes camarades t'attrapent par derrière, bloquant tes bras, te sommant de ne pas aller plus loin alors que tes yeux continuaient de le détruire du regard. Leur couleur miel luisaient d'une terreur intérieure.

Il te crache à la figure et profite de ton immobilité pour te loger un coup de genoux dans l'estomac. Tes yeux s'écarquillent sous la douleur et le loup se réveille enfin totalement. Un grondement guttural s'échappe d'entre tes lèvres et ta mâchoire se déforme sous les crocs qui se gonflent.

— « Petit merdeux. »

Tu te dégages ((facilement)) de l'emprise de tes camarades, et t'essuies le visage d'un revers de la main. La démarche presque déconstruite, tu te saisis de son cou pour le soulever du sol.
Mais alors que tu allais serrer si fort ((que tu en aurais laissé d'autres marques)) ta conscience te hurla de te laisser tranquille. Ainsi tu le laissas retomber au sol, alors que le monstre retourna se coucher. Tes yeux retrouvèrent leur doux vert.

— « Tss. »

Et sans attendre, tu tournas les talons pour t'enfuir loin de ce qui aurait pu être un carnage.