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Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥]

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Slàine O’Toole
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Slàine O’Toole
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Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 10 Fév - 19:25

Je préfère flâner le long des sucreries
Pour se rendre à Pré-au-Lard l’esprit tranquille, Slany a on-ne-peut-mieux occupé sa matinée : entraînement sur balai dès huit heures et avancement dans les devoirs de dix heures à midi, le tout ponctué de cajoleries à l’égard de Coussinet parce que c’est quand même très important. Avant le déjeuner, elle a bien pris soin d’appeler sa Maman pour la prévenir de ses projets, sans même soupçonner le cheminement de ses pensées lorsqu’un suspicieux « Avec un garçon… ? » s’est fait entendre à l’autre bout de la ligne, muselant insouciamment ses inquiétudes à grands renforts de considérations innocentes telles que « C’est un gentil garçon ! », « La confiserie Honeydukes sera magnifique à cette période de l’année ! » et « Les toits de Pré-au-Lard seront éclatants avec la neige et le soleil de quatorze heures ! »

Et c’est ainsi, forte de la bénédiction de sa sévère Maman, que Slany s’est installée à la table des Poufsouffles pour savourer un copieux déjeuner. Elle ne s’est toujours pas accoutumée à la présence du portail menant à Uagadou et ne peut s’empêcher de le regarder entre deux bouchées, fascinée par la perspective de pouvoir se rendre en un clin d’œil dans une école si mystérieuse, représentée jusque-là exclusivement par son grand ami Robin. Il faudra bien qu’elle se montre courageuse un jour, songe-t-elle en se réfugiant dans son verre de jus de citrouille, mais pour l’heure, elle préfère flâner le long des sucreries. Elle finit d’ailleurs par apercevoir Esteban et le salue joyeusement de la main quand il s’installe près de ses camarades Serdaigles.


L’heure de rendez-vous approche et c’est plus fort qu’elle : Slany est en avance d’une bonne dizaine de minutes. Elle a pourtant pris le temps de se brosser soigneusement les dents, de mettre de l’ordre dans ses affaires et dans l’aquaterrarium de Coussinet, de vérifier le contenu de son porte-monnaie en forme de cognard boudeur et de bien ajuster son manteau et ses bottes fourrées ; mais la voilà qui trépigne dans un coin de la Grande Salle, et qui attend, attend, attend qu’Esteban apparaisse enfin, si terriblement à l’heure. Il a à peine le temps de surgir qu’elle s’élance vers lui dans un piaillement et s’immobilise brusquement juste sous son nez : « Coucou ! » s’écrie-t-elle avec une joie qu’elle ne cherche même pas à dissimuler. Il n’est pas en avance, aussi n’est-il pas parfait, mais il a du moins eu la décence d’être à l’heure, et elle lui en sait gré ! « Tu es prêt ? s’enquiert-elle en sautillant. Viens, on y va ! » Elle s’éloigne aussitôt en trottinant et ne s’aperçoit de son impolitesse qu’après avoir rejoint le Hall d’entrée. Elle se retourne penaudement vers son camarade : « Oh, pardon ! Je ne t’ai pas demandé comment tu allais !! Tu vas bien ? Tu es assez couvert ? Il fait très froid ! » Et comme pour lui donner raison, le mois de Février leur mord les joues sitôt qu’ils sortent à l’air libre. Cela ne l’empêche pas de rassembler de la neige non maculée au creux de ses mains gantées, de l’y garder un instant en se donnant l’air de ne rien vouloir en faire, pour mieux la lancer traitreusement sur Esteban dans un gloussement un peu crétin. « Touché ! » déclare-t-elle triomphalement avant de se détourner et de s’élancer en courant doucement sur l’adorable chemin qui mène au village sorcier. « Je m’agite parce que j’ai plein de choses à digérer et beaucoup de place à faire pour les bonbons ! explique-t-elle en resserrant son écharpe aux couleurs de sa Maison. Tu as bien mangé, toi ? J’ai cru que je n’allais jamais m’arrêter de me resservir du gratin de patate douce ! C’est terrible, vraiment… »

HRP : @Esteban Bayne Tu sais où me trouver s'il faut corriger ou ajouter quoi que ce soit !  rub
Esteban Bayne
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Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Mer 13 Fév - 15:17

Je préfère flâner- Je préfère flâner le long des sucreries -

Esteban

Slàine

Les cours trainent en longueur mais c’est souvent le cas en février. L’hiver est long et la monotonie froide s’étire péniblement sur les joues glacées tandis que les premiers rayons de soleil printaniers peinent à montrer le bout de leurs nez. On se réveille encore avec des fenêtres embuées et des promesses de journées grises, le vent en symphonie sourde à l’extérieur. Aujourd’hui n’est pas vraiment différent se dit-il en sachant pertinemment qu’il a faux. Esteban a, bien au contraire, la certitude qu’il va obtenir un peu d’été sous la forme de sourires plein de cannelle et d’odeurs sucrées.

(Il a rendez-vous voyez-vous.)

Il a enfilé son écharpe, le blouson plus leste que les vestes taillés sévère qui constituent leurs uniformes. Il n’aime pas ces derniers, ces codes couleurs qui sont autant de cases où il se sent parfois à l’étroit. Les moldus dans cette école en ont une bien distincte, une étoile de David moderne placardée sur leurs dos pour ne pas les louper dans les couloirs et les salles de classe: du gris, la couleur de la maison uniquement en touches discrètes sur l’écusson et la cravate. Esteban consulte sa montre au poignet, l’objet ordinaire dénué d’extravagance et de magie. C’est stupide, mais il jette un coup d’œil à son reflet, replace une mèche récalcitrante invisible et finit par vaquer à ses affaires. Il est d’un naturel grave, la patience ne s’effilochant réellement que sous les coups de sang irréguliers dont il est souvent victime. Il s’étire quand il se lève le matin, se plie à une discipline souple et familière qui tient moins de l’amour du sport que d’un désir de maîtrise amère; une volonté présente jusque dans la pointe de sa plume ou dans celle tangente de sa cuillère qui s’échoue dans son porridge. Il fronce les sourcils quand il la voit agiter sa main, les tâches de son comme autant de phares d’or roux. Il se contente d’un acquiescement léger. Il sait reconnaître ce qui est bénéfique pour lui en quelque sorte et Slaine a l’amitié chaude et enveloppante, drapée dans une pétillante innocence. L’âme – il le sait – décide quand elle en a assez. Elle sait aussi quand elle a besoin de quelque chose de plus. Il la voit, toute de rires déployées à la table des blaireaux, la fourchette sincère et l'enthousiasme communicatif. Son attention y vogue un bref instant avant de revenir à la conversation plus austère des serdaigles environnants.

Esteban arrive précisément à l’heure, la diplomatie autour des poignets et son sac en bandoulière dansant au gré des pas. « Salut » Les traits ne bougent pas mais le regard est concentré comme pour prendre mesure de ce qu’il n’a pas forcément vu durant leur match de tennis improvisé. « Tu vas… » Elle ne le laisse pas finir, s’emporte déjà et veut l'entraîner dans son sillon avec la grâce d’un navire battant les flots en pleine mer. « Oh, pardon ! Je ne t’ai pas demandé comment tu allais !! Tu vas bien ? Tu es assez couvert ? Il fait très froid ! » Il sourit instinctivement, les dents bien cachés derrière les lèvres pleine. Les doigts farfouillent dans le sac et il en sort un bocal transparent, un pot de confiture propre et étincelant qu’il tend à la jeune femme. « Tu penses bien que je suis venu équipé. Si l’on a trop froid tu feras un de tes sortilèges ? Il me semble que c’est le genre de bocal qui tient bien les flammèches du coup ça nous servira comme chauffage portatif. Je sais, on avait dit dans la salle commune mais il faut savoir s'adapter à la nécessité. A vrai dire, » Il range l’objet en tapotant les boucles en bronze du sac sombre. « Je n’ai pas très froid pour l’instant. L’avantage d’avoir grandit à Aberdeen c’est que la neige, le verglas ou le brouillard ne me font absolument pas peur. »

Il y a bien l’autre solution pour quand les gens sentent la bise jusque dans leurs os mais l’idée imprime une ironie aux coins des lèvres qu’il efface devant les considérations burlesques de sa camarade. « A digérer ? … tu t’es empiffré alors que tu savais qu’on allait à Honeydukes ? » La neige tombe de sa veste et il se penche à son tour, les doigts bleuis sous les températures. « Tu ne payes rien pour attendre… » De nouveau il a cette même sensation un peu onirique qu’il a eu lors de leur première entrevue, la légèreté temporaire sous les talons mobiles. Il court tout juste un peu et lui envoie une énorme boule de neige qui atterrit directement sur la poitrine.

Il cille. Bien. Bien, bien, bien. Le visage reste de marbre et il frotte le bout de son nez avant de ramasser une autre boule et de la rattraper. « Je visais le cou » lui explique-t-il, la malice au bord des cils.
 Et de glisser une motte de neige sur la nuque sans aucune vergogne, les doigts agiles en guillotine glacée sous l’écharpe épaisse. La neige n’atteint pas complètement son objectif mais peu importe. « Ça passera l’envie de reprendre du gratin de patate douce. » Il laisse passer un rire cette fois-ci, haletant et calme, un peu d’impitoyable sur la voix. Elle est grande, il n’a pas besoin de se pencher pour voir le bout du nez et les joues qui se colorent sous l’hiver. Ils ont laissé des traces déjà, se sont écartés du chemin principal et il recule en époussetant la neige de son manteau. « Les boules de neige de l’amitié. »  Il fronce à nouveau les sourcils, incrédule. Le mot est mal adapté, comme un caillou dans une chaussure. Un mot qui est mal à l’aise et qui n’a rien à faire ici.

Amitié, n’importe quoi. Ils sont aussi visiblement compatible d'esprit qu'un saumon fringuant ne le serait en plein désert.

« L’amour de la patate douce t’es venu à Mahoutokoro ? » Il n’aime pas vraiment ça lui, la patate douce. Il n’aime pas vraiment les patates tout court à vrai dire et s’en passe avec une facilité excentrique. « Ou tu es juste gourmande ? Pour tout ? » L’intonation prend un élan plus soyeux tandis qu’il attend qu’elle le rejoigne enfin.


Slàine O’Toole
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 17 Fév - 12:22

Je préfère flâner le long des sucreries
Tout sévère qu’il soit, le sourire d’Esteban lui fait plaisir ; il n’en est pas si avare en dépit des apparences et cela suffit en quelque sorte à la réchauffer – mais c’est un peu bête, présenté ainsi, songe-t-elle en considérant le petit bocal qu’il a eu la présence d’esprit d’emporter. Evidemment, elle acquiesce de bon cœur, tout à fait disposée à y souffler discrètement des flammes bleues du bout de sa baguette si le besoin s’en fait sentir. Elle-même n’a pas spécialement froid malgré toute l’énergie que son corps consacre à la digestion, et elle ne s’aperçoit pas vraiment que la compagnie d’une personne qu’elle apprécie est aussi pour quelque chose dans sa capacité à relativiser la température extérieure. Ses paupières papillonnent quand il évoque le lieu où il a grandi, entouré de l’amour de ses parents adoptifs. Elle aimerait lui demander quelle ville l’a vu naître et d’où lui vient le joli hâle de sa peau, mais elle craint de commettre une bévue ; aussi infléchit-elle son intarissable curiosité vers les éléments qu’il consent à dévoiler spontanément : « Aberdeen ! C’est près de la mer, non ? Il faut que tu me racontes ! Moi je suis née à Belfast ! Il y fait souvent frais mais les hivers y sont plutôt cléments… » Elle a une pensée pleine de tendresse pour ses parents et ses frères, étrangers désormais à Poudlard et aux tracas adolescents, et prend conscience dans un sursaut imperceptible qu’elle n’a jamais demandé à Esteban si son parent sorcier s’y trouvait encore.

Elle manque une fois encore l’occasion de se montrer indiscrète. Le reproche – à peine – sous-jacent qu’il lui adresse sur sa gourmandise lui fait froncer les sourcils dans un mélange de dépit et de contrition : « Je suis sûre, au fond, que ce n’est pas le même estomac ! se défend-elle en se frottant distraitement le ventre. Mais je cherche encore à le prouver… » Sa petite moue persiste quelques secondes. Ce n’est pas sa faute, après tout : elle n’a pas été programmée pour résister aux bonnes choses !

De toute façon, elle ne regrette rien, comme l’indique son sourire qui reparaît bientôt. Leurs jeux dans la neige auront tôt fait de la rendre plus légère. Tout en s’amusant à expirer fortement pour jouer avec son haleine rendue vaporeuse par le froid, elle se remet à courir joyeusement, avant de se retourner vers lui, continuant sa progression à reculons ; c’est un peu tard, cependant, et elle n’est pas en mesure d’esquiver la boule de neige qui l’atteint en pleine poitrine. « Oh !! » s’offusque-t-elle en s’immobilisant brusquement, sans pour autant soupçonner la connotation plus sensuelle qu’il a pu prêter à un tel geste, puisqu’elle-même y songe le plus souvent en termes de torse voire de poitrail ; elle a même la candeur de l’en féliciter avec une mauvaise grâce contrefaite : « Pff ! C’est bien joué ! » Trop occupée à épousseter son manteau et son écharpe, du reste, elle manque encore une fois de vigilance et se retrouve de nouveau à sa merci quand il s’approche pour poursuivre son assaut ; heureusement, elle parvient à se dérober à la dernière seconde dans un petit couinement, frigorifiée par les quelques flocons de neige qui ont réussi à lui lécher la nuque. « Ce n’est pas en me donnant froid que tu m’encourageras à manger moins ! » rétorque-t-elle comme s’il venait de proférer une absurdité. Cependant elle glousse doucement sitôt qu’il enterre la hache de guerre : « Tu as été un peu perfide, tout de même – bon, d’accord, je l’ai probablement été plus que toi. » La vérité, c’est qu’elle est touchée de l’entendre parler d’amitié. Elle a beau être naïve, leur apparente incompatibilité de caractère et d’être-au-monde ne lui a pas échappée : bien évidemment, la première impression qu’il donne n’est pas celle d’un étudiant friand des jeux puérils qui, pour elle, l’enchantent ordinairement, aussi est-elle agréablement surprise, et même reconnaissante, de le voir s’y livrer de bonne grâce tout en demeurant égal à lui-même. Peut-être devrait-elle essayer de se composer un abord plus sérieux afin de lui rendre la pareille ?

C’est très difficile, conclut-elle intérieurement en constatant que le ressort de ses sourcils est bien plus prompt à s’arrondir qu’à se froncer. Déjà, sa bouche se remet à sourire niaisement, et elle éprouve un indicible plaisir à sentir et entendre ses bottes crisser dans la neige. Et puis, comment feindre la gravité maintenant qu’il est question de patate douce ? « Figure-toi que non ! s’étonne-t-elle dans un ample mouvement des bras. C’est à Poudlard que j’en ai goûté pour la première fois. Les Poufsouffles sont très, très, très aventureux quand il s’agit de découvrir et travailler des produits atypiques. » Elle a beaucoup d’amour pour sa Maison dans la voix. « Et puis, patate douce, est-ce que ce n’est pas le nom le plus adorable du monde ? Elles font des fleurs splendides, d’ailleurs ! » Elle avale les derniers pas qui les séparent en trottinant joyeusement et laisse échapper un petit rire faussement coupable : « Je suis gourmande pour tout ! Pour touuut. » Mais écarquille les yeux aussitôt : « Enfin… Sauf pour les abats. Et je ne mange de choux de Bruxelles que s’ils sont bien cuisinés. Tu vois, je n’ai jamais compris qu’un légume aussi mignon puisse sentir aussi mauvais. Il paraît que ce n’est pas digeste du tout, tu sais ? J’ai appris ça en faisant mes recherches – parce que tout de même, tant de puanteur, il y a de quoi s’inquiéter pour l’équilibre cosmique, je trouve. » Elle sautille en lui tapotant l’avant-bras, comme débordée par tout ce qu’elle a à lui dire. « Est-ce que tu savais qu’il existe des variétés de choux de Bruxelles nommées Demi-nain, Lancelot et Roi Arthur ? C’est ce qui me les rend sympathiques, même s’ils sentent très, très mauvais. » Emportée par le mouvement de la conversation, elle a le réflexe d’enrouler son bras autour du sien mais s’abstient in extremis – c’est peut-être un peu trop de familiarité pour le moment et elle ne voudrait pas le mettre mal à l’aise. « Parle-moi des spécialités écossaises ! Tu n’es pas un gros mangeur, toi ? Tu me donnerais tes frites de patate douce, par exemple ? » Elle le regarde en cillant tranquillement.
Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 17 Fév - 21:01

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Esteban

Slàine

L’enthousiasme est réel quand elle commente sa ville natale. « Belfast, ce doit être chouette. » Il n’en a qu’une vision quelque peu erronée, des relents de ville coupée en deux comme l’est l’Irlande. Ça ne concerne pas les sorciers se dit-il, les méandres moldus comme des échos lointains à leurs oreilles. Il a dix sept ans et la promesse d’amusements tacites durant cet après-midi lui parle plus que d’engager une conversation sur la géographie.

La bataille de boule de neige lui mord les doigts, le froid brûlant les extrémités. C’est aussi pénible qu’énergisant et s’il s’en veut de la frimousse qu’elle lui offre quand il fait glisser un peu de glace autour du cou, il ne le montre pas plus que ça. « Ce n’est définitivement pas le même estomac. » Il acquiesce gravement, le visage détendu néanmoins. « Pas du tout, en te donnant froid je fais le contraire. Tu peux plus vite annihiler ce que tu manges et donc tu auras plus de place. Je devrais même t’inviter à te mettre en bikini et à courir par le champ. Tu pourras ensuite manger des montagnes de chocoballes. » L’œil se fend de sourires pétillants qui ne font que survoler les lèvres. « Tu oses me traiter de perfide ? Je suis Serdaigle tu sais… je pourrais le prendre mal. » Il l’imagine sournoise comme elle semble le suggérer mais l’illusion ne prend pas. Il y a trop d’allégresse sur son nez et un rayonnement trop lumineux dans l’auburn des yeux. Elle respire les dragées Bertie Crochues, la même espièglerie sage sous les couleurs vives, le gout sardine jamais très loin de celui popcorn dans les paroles innocentes.

Il l’observe du coin de l’œil, les mains revenant en poing fermé se réchauffer dans les poches de sa veste. Elle fronce les sourcils, grimace de tel sorte qu’il s’inquiète presque un peu. C’était si froid que ça ? « Ça va ? » La chose passe comme un nuage esseulé dans un ciel d’été laissant le cubain un peu pantois sous les mèches sombres. « C’est à Poudlard que j’en ai goûté pour la première fois. Les Poufsouffles sont très, très, très aventureux quand il s’agit de découvrir et travailler des produits atypiques. » Il secoue la tête et lutte contre un franc sourire en tournant son visage vers l’extérieur. Elle n’a pas tort du reste, les Poufsouffles sont sans doute les élèves les plus ouverts de cette école. Les Serpentards suintent le conservatisme à outrance, les Serdaigles sont trop empesés dans leurs habitudes et les Gryffondors ne vont contre la tradition que si on les défie de le faire, seuls la maison jaune accueille les changements dans des sourires d’ivoires. « Ah mais tout ce qui porte un nom adorable n’est pas toujours délicieux. Regarde les… » Il cherche, les sourcils à nouveau dans un froncement inopportun. Il a des noms de filles qui lui viennent en tête et passe une main sur la nuque, embarrassé. « Des fleurs ? » Il s’arrête, cille et arque un sourcil à la réponse sur la gourmandise. Une bulle de griserie lui coule le long du torse et il écoute d’une oreille distraite la diatribe sur les choux de Bruxelles. « Tu ne manges pas tes légumes… que dirai ta maman ? » Il taquine, le faux air réprobateur lointain sur le visage. « Tu en sais des choses… tu veux devenir fermière ? » Elle en avait largement la capacité et il n’avait aucune idée de la façon magique dont on faisait pousser certaines choses. Maintenant qu’il y pensait, il n’y avait certainement pas vraiment de différences sauf pour la cueillette et autres récoltes.

La curiosité le pique au vif et il note dans un coin de son esprit qu’il devrait faire un tour à la bibliothèque pour en apprendre plus. « Si je mange trop, en tout cas je finis toujours mon assiette. » Le regard scintille à la question facétieuse pourtant posée en toute innocence. « Ça dépend. Que me donnes-tu en échange des frites de patate douce ? » Un voile passe dans les yeux quand il anticipe les réponses possible, la mine austère s’accentuant derechef. « Si tu me réponds tes choux de Bruxelles, je saurais que le Choixpeau a hésité à t’envoyer chez les Serpentards. » Il contourne le chemin, voit déjà les lueurs du village un peu au loin, la salive manquant d’envahir ses papilles. « En Ecosse, je ne sais pas trop. Mes parents ne sont pas très cuisine en fait. Mon père est inventeur, les trois quarts du temps il oublie de manger. Il aime bien chercher du chinois au resto des sorciers Chang. Ma mère prend la plupart de ses repas à l’hôpital. Le week-end, c’était le plus fun. Ma sœur fait la cuisine mais c’est une catastrophe. Le seul truc qu’elle réussi super bien c’est le cranachan. C’est de la crème presque chantilly un peu épaisse, des flocons d’avoine, des framboises. » Il lui esquisse une œillade taquine. « Et du whisky évidemment. Pas beaucoup hein, juste de quoi donner un peu le gout. Je peux en manger trois plats entier. Le reste je ne suis pas compliqué, je prends ce qu’on me donne. » Il hésite. « Tu m’aurais dit, on aurait déjeuné en ville au lieu de l’école. On a le droit le samedi il me semble. » Les premiers villageois croisent leur chemin tandis que ce dernier se fait pierre au lieu de terre. « Mais t’aurais loupé les patates douces. Je m’en voudrais d’émettre un tel crime. Tu sais cuisiner au fait ? »



Citation :
Joyeux anniversaire toi calin rub hi
Slàine O’Toole
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Jeu 21 Fév - 22:06

Je préfère flâner le long des sucreries
Esteban a tout de même de drôles d’idées. Slany le regarde un instant, perplexe, et il lui suffit de s’imaginer en tenue de plage à s’ébattre dans la neige qu’ils foulent tous les deux pour sentir son corps se refroidir sensiblement ; fort heureusement, l’évocation des montagnes de chocoballes la rapatrie aussitôt vers des contrées beaucoup plus chaleureuses – où elle se perd un peu, du reste. Lorsqu’il la rappelle à la réalité, elle secoue doucement la tête, sans comprendre qu’il fait référence à ses précédents haussements de sourcils : « Oh, ça ne pourrait pas mieux aller ! J’espère seulement qu’il y aura encore des chocoballes à la confiserie. Je me demande si un sortilège d’Extension fonctionnerait sur l’estomac – sans doute pas, vu que ce n’est pas un objet, et puis ce serait horrible, au fond. » Elle esquisse un timide sourire comme pour s’excuser de l’étrange cheminement de ses pensées et l’interroge du regard lorsqu’il cherche un exemple afin d’illustrer le fait que « mimi » ne rime pas forcément avec « exquis », puis s’amuse de son embarras – elle-même est proprement incapable de songer à quoi que ce soit de désagréable à cet instant, si ce n’est, peut-être, à l’hypothétique désapprobation de sa Maman. « Je mange toujours mes légumes ! se défend-elle en l’importunant d’un léger coup de coude. Même quand ce sont des choux de Bruxelles ou des navets ! Il paraît que je pleurais, petite, quand je croyais piquer dans une pomme de terre et que je tombais en fait sur un morceau de navet – je soupçonne mon deuxième frère d’y avoir souvent été pour quelque chose, vraiment c’est un voyou. » Elle feint de laisser échapper un soupir résigné, attendrie malgré elle par le souvenir de Dil et de ses trop nombreuses frasques. Il lui a arraché tant de larmes et de rires à la fois cependant qu’il lui est difficile de l’aimer paisiblement, et l’abnégation se nuance par moments d’une rage étrangement saine.

L’interrogation d’Esteban au sujet de son avenir la secoue d’un rire ravi : « Oh, je n’y avais jamais songé, admet-elle en s’imaginant aussitôt occupée aux rudes travaux agricoles. Mais tu sais, je crois que ça me plairait beaucoup, d’être fermière : me lever aux aurores, travailler à m’en faire brûler les bras, plonger dans les yeux magnifiques des vaches… » Me laisser bercer par leurs paisibles mugissements et les entraîner à éructer à la figure de Dil pour le faire s’évanouir, manque-t-elle d’ajouter avec malice. Elle rit encore. « Pour tout t’avouer, les nombreuses bêtises que je connais me viennent de la période où je pensais qu’il suffisait de savoir tout et n’importe quoi pour paraître intelligente. Mais le résultat a été un peu étrange, parfois. J’ai compris qu’il fallait absolument que j’arrête quand j’ai à tout prix essayé d’évoquer le fait que la ménopause de la poule survient entre sept et neuf ans – pendant une conversation qui roulait sur les différentes manières de cuisiner les œufs. » Elle souffle par le nez, gênée et amusée tout à la fois de sa propre maladresse. En réalité, il y a fort à parier qu'elle ne sache pas du tout ce qui se cache derrière le terme « ménopause », aujourd'hui encore, et qu'elle n'ait raconté l'anecdote qu'en raison de la présence implicite des poules dans la mention des œufs. « Et puis, c’est risqué, aussi, parce qu’on finit quand même par apprendre des choses très, très bizarres – des choses que j’aurais préféré ne pas savoir. » D’un froncement de paupières, elle le dissuade de lui en demander davantage – est-il seulement du genre à vouloir engranger des savoirs inutiles ? « Enfin, je reste très fière de savoir qu’à part l’homme, l’éléphant est le seul mammifère à posséder un menton, qu’un crocodile grandit toute sa vie et que David Bowie a lancé sa propre ligne de papiers peints – celle-ci, c’est mon troisième frère qui me l’a apprise, il est fan ! » Elle le regarde en agitant facétieusement les sourcils mais n’a pas le loisir de lui proposer une denrée d’échange digne de ce nom : la simple – et non moins épouvantable – possibilité d’une hésitation avec Serpentard lors de la répartition par le Choixpeau la fait rosir violemment. « C’est faux, s’affole-t-elle en accélérant un peu le pas pour pouvoir lui tourner autour en agitant les mains. J’ai failli atterrir à Gryffondor, comme mes trois frères, mais j’ai finalement suivi la voie de mon Papa ! Toi, par contre, tu dis parfois de telles horreurs que te voir prendre place à la table des Serpentards ne m’aurait pas éton- N-non, pardon, ce n’est pas vrai !! » Sa dernière phrase est un balbutiement qui rompt brusquement le ton de plaisanterie qu’elle pensait pouvoir soutenir afin de lui répondre sur le même registre – mais c’est décidément trop d’atrocité pour elle.

Docile et contrite, Slany se replace à ses côtés, cherche maladroitement son regard pour lui sourire. Le tour que prend la conversation la ravit et interdit à ses yeux les pointes de ce genre. Elle boit littéralement ses paroles, trop heureuse d’en apprendre un peu plus sur lui et les personnes qui l’ont vu grandir, aimé, protégé. « Ton Papa oublie souvent de manger ?? s’étonne-t-elle sans s’intéresser encore aux contours approchants du village. Oh, c’est quelque chose qui me paraît invraisemblable ! Il paraît… Il paraît que ça peut arriver quand on tombe amoureux. Tu y crois, toi ? Moi, je suis sûre que je me mettrais à manger pour dix au contraire, rien que pour fêter le bonheur d’aimer ! Et un peu la personne, aussi – quand même. » Les festivités amoureuses qui égayent la mi-février l’y font sans doute penser par association d’idées, et c’est tout aussi spontanément qu’elle se laisse distraire par la merveilleuse découverte du Cranachan. Elle rosit un peu plus, la sœur d’Esteban prenant pour elle des contours de plus en plus fascinants. « Ça a l’air délicieux… ! Tu penses qu’elle m’apprendrait ? » En vérité, elle meurt d’envie d’en savoir plus à son sujet. Lui ressemble-t-elle ? A-t-elle l’air aussi sérieux que lui ? Elle se la représente comme étant très digne de l’admiration d’Esteban, qui paraît si peu impressionnable, et mille fois plus encore de la sienne, qui est si facilement conquise. Heureusement, les rumeurs vivifiantes qui leur parviennent bientôt de Pré-au-Lard estompent un tant soit peu sa curiosité insoutenable. Les enseignes colorées, visibles de loin, la font bondir de joie. « Oh non, répond-elle à son camarade, j’adore déjeuner à la table des Poufsouffles ! » Elle rit tandis qu’il feint la sollicitude et se met à trottiner sur le chemin principal, esquivant tranquillement les badauds, pour rejoindre plus rapidement la devanture de la célèbre confiserie – elle finit par s’immobiliser devant au terme d’une longue glissade épiquement maîtrisée. « Wah ! » Les emballages satinés brillent comme autant de constellations au fond de ses yeux – elle en aurait presque oublié la question de l’Aiglon : « Je sais cuisiner ! confirme-t-elle avec un grand sourire. Cela dit, je manque parfois de minutie – dans ce cas-là, c’est moche mais c’est bon, comme on dit. Les cuisines sont tout près de notre salle commune alors ce serait dommage de ne pas en profiter – à la maison, c’est mon Papa qui cuisine ! » Elle se tourne subitement vers lui, euphorique à l’idée de s’empiffrer de friandises. « J’en déduis que tu ne mets pas la main à la pâte, toi ? Tu es un aiglon qui attend la becquée ! » Elle s’empare aussitôt de son poignet pour l’attirer dans la boutique en riant, saluant les propriétaires avec enthousiasme et respirant les senteurs sucrées à plein nez. « Est-ce que tu me raconterais les catastrophes culinaires de ta sœur ? Je… J’aimerais beaucoup la rencontrer. Et en même temps, je pense qu’elle m’intimiderait ! E-est-ce qu’elle te ressemble… ? » Elle lui pose timidement la question à travers le rempart translucide d’une pyramide de sucettes parfumées au sang.


HRP : Merciiii, t'es un cœur fondant au chocolat ! rub C'est le plus chouette des cadeaux ! han
Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Mer 27 Fév - 21:20

Je préfère flâner- Je préfère flâner le long des sucreries -

Esteban

Slàine

Ce qu’Esteban découvre c’est qu’il aime assez la façon dont les émotions vagabondent sur le visage de l’irlandaise. Il n’en est pas encore totalement à l’affût mas l’évidence du plaisir qu’il y trouve le laisse légèrement silencieux tandis qu’elle lui répond avec un enthousiasme étincelant. Elle rougit avec naturel, la délicieuse teinte framboise sur les joues en prémisses gourmandes ; elle laisse l’incompréhension envahir ses grands yeux sans chercher à confondre en retour ou même à déguiser. Les sourires ont des teintes timides qui ne souffrent aucun artifices et les rires des sons pleins et frais qui lui coule une sensation cotonneuse, tellement agréable, dans l’estomac. Habituellement, il doit rester sur ses gardes, l’esprit en éveil lorsqu’il est avec ses pairs à Poudlard. Les élèves sont sympathiques pour la plupart mais même dans leurs amitiés, ils sont peu à se débarrasser des codes amères imposés par les rangs du sang et la couleur de leurs cravates. « Je mange toujours mes légumes ! Même quand ce sont des choux de Bruxelles ou des navets ! Il paraît que je pleurais, petite, quand je croyais piquer dans une pomme de terre et que je tombais en fait sur un morceau de navet – je soupçonne mon deuxième frère d’y avoir souvent été pour quelque chose, vraiment c’est un voyou. » Il lui jette un œil tranquille, un soupçon de rire et d'agacement palpable perlant aux coins des lèvres, une tendresse irritée qui lui pique les iris sans qu’il ne puisse rien y faire. D’ordinaire, Il sourit un peu plus quand il est entouré de Gryffondors ou de Poufsouffle, les vents du courage et de la loyauté comme autant de qualités propre à armer les petits bonheurs quotidiens mais il est conscient que bien que ne l’ayant réellement côtoyé que deux fois, il sourit plus encore en sa compagnie même si elle lui affirme qu'il ressemble à sa mère ou que son frère est un voyou quand de toute évidence, elle en est folle.

 Tu aimes beaucoup ta famille va-t-il pour lui dire sur le ton du badinage impatient, moi aussi, puis il s’arrête. Les conversations sont plus charmantes si elles restent légères et il a tendance à vouloir lui confier plus qu’il ne le devrait. Elle ne semble pas perclus d’égo en vérité, juste de cette merveilleuse ouverture naïve vers les autres, uniquement tempérée par un entêtement qu’il devine naturel.

Le chemin est lumineux comme seul peuvent l’être ceux qui traverse les forêts hivernales écossaises. Il est un peu surpris qu’elle n’ait jamais vraiment songé à son avenir. Il ne compte plus les soirées dans la salle commune bronze et saphir sur le sujet. Il tique en aspirant l’intérieur de sa joue pour ne pas éclater de rire pour de bon quand elle mentionne le regard des vaches. « Les vaches écossaises ont des cheveux devant leurs yeux, on ne peut pas se perdre dedans. A vrai dire, maintenant que j’y pense, avec cette coupe, elles ressemblent vaguement à Tamm Pokora … » Les dents menacent de se découvrir à nouveau et il cède à l’impulsion heureuse, le regard légèrement provocateur. « Je ne te savais pas fangirl. » Il va pour rajouter dans un soupçon d’humour un peu cruel puisque erronée, que le voilà bien jaloux mais il n’en a guère la possibilité. Au lieu de ça, il reste abasourdi par l’étendu du babillage qu’elle lui offre. Il ne voit pas comment elle a pu venir à parler de poules et de ménopause, du menton des éléphants et de David Bowie. « Tu es… » Le muremure est trop faible et il n’a de toute façon pas les mots mais une lueur d’admiration pointe tout à coup avant qu’il ne secoue la tête, incrédule.

Le rire fuse -encore – si discret qu’il ressemble à un souffle un peu trop imposant, puis il arque un sourcil. Il met un point d’honneur à promener un visage neutre aux alentours mais elle fiche joyeusement tout par terre avec son exaltation sauvage et sa simplicité chaleureuse. Il devine toujours quand les gens lui feront du bien d’une façon ou d’une autre. Le contraire aussi. Il n’aurait pas parié au premier regard sur la fille un peu trop juvénile et aux muscles aussi bien dessinés que son joli nez mais l’instinct est aussi ancré en lui que le soleil cubain sur sa peau. Il décide : elle sera une bonne amie. Du reste, elle en a visiblement tous les atouts, loyale et drôle et cette petite lueur si particulière dans le sourire qui sent bon la guimauve et les sucreries adorées.

Il lisse d’un geste rapide un front froissé. « Une presque Gryffondor ? » Il n’est pas étonné du reste et pince ses lèvres à la mention des serpentards. « Et bien… » Le bredouillement qu’elle a lui creuse une fossette sur le bas de la joue tandis qu’il drape son sourire d’irrévérence. Il attend, les doigts léger sur la lanière en cuir de son sac, le désir teinté d’orgueil de balancer d’un revers de paroles dûment choisies son bégaiement adorable. Il veut voir sa tête quand il lui dira que le choixpeau a bien failli l’envoyer chez les serpents de l’école. Il n’en fait rien pourtant, goûte ombrageusement le fait de savoir ce qu’elle redoute, l’œil caressant la silhouette qui revient vers lui dans un petit pas hésitant. La discussion repart sur un autre membre de la famille, son père. « J’oublie parfois aussi. » Rarement bien sûr. Il peut carburer une journée entière avec une simple plaquette de chocolat. Le sucre est limpide dans ses veines, donne le boost nécessaire pour ses sessions de sport ou l’attention qu’il se doit de porter à ses leçons. Il est dommage que les bonbons ne lui donnent pas également plus d’assurance quant à sa jauge diplomatique mais Esteban se veut déterminer, l’ambition se mêlant à l’arrogance refusant d’admettre une possible défaite dans ce domaine. Il n’y a rien à faire vraiment, étudier beaucoup, s'entraîner un peu et juste contrôler ses coups de sang et ses éclats. Rien de bien méchant, n’est-ce pas ?

« Ça a l’air délicieux… ! Tu penses qu’elle m’apprendrait ? » Il n’y pense pas vraiment quand il répond. « Je peux t’apprendre, moi. » Il est passé de taquin à distrait puis à ferme, la voix cristalline de Slaine venant le happer à nouveau pour le ramener sur les dalles de pierre qui caractérisent la ville. J’aime bien quand tu ris. Il le pense avec conviction sans y mettre trop d’emphase. Il l’écoute les sourcils froncés maintenant, comme s’il se concentrait uniquement sur ces paroles. Elle est moins pragmatique qu'il n'en a l'habitude mais le résultat reste raisonnable et elle ne cherche pas à déguiser. « Beau c’est inutile dans la cuisine quoiqu’on en dise. Du moment que ça ne ressemble pas à de la bouse évidemment. » Il se renfrogne sans même s’en apercevoir. « Je n’aime pas cuisiner en fait. Je pourrais mais … » La langue passe sur la lèvre inférieur, l’admission pénible se voyant refouler aux portes vocales sous le hoquet d’indignation. « Pas du tout ! » Il rougit, embarrassé. Elle dit vrai pourtant, il aime attendre la becquée, trouve un réconfort certain quand il sait qu’on lui a préparé pour lui quelque chose de réfléchi. Le syndrome caché des orphelins se dit-il stoïquement avant de la contourner sans piper mot. Il ne peut pas lui dire que lui préparer quoi que ce soit, c’est courageusement montrer qu’on lui porte une affection, même quelconque.

L’étau des doigts le surprend et il n’ose pas abaisser son attention sur la légère pression qu’elle a apposé sur lui en l’entraînant devant une des devantures colorées. Il tourne son poignet de sorte à s’emparer de sa paume. La becquée il veut bien mais le reste il préfère initier même si elle propage une candeur qu’il ne peut égaler, l’aura trop lascive pour se camoufler. Il l’observe presque méfiant quand il entoure sa main de la sienne, les doigts traçant des lianes autour des siens. « Tu aurais peut-être dû venir avec ma sœur. » Il y met une brusquerie qui ne laisse pas vraiment de place à l’imagination, le caractère en ondulations envieuses sous les mots. Le nez se fronce. « Ça veut dire que je t’intimide ? » Il est moldu pourtant, pas vraiment à sa place dans l’enceinte de l’école. Pas vraiment à sa place nulle part dans sa vie pourrait-il rajouter tout en sachant pertinemment qu’il s’agit là d’un pieu mensonge. Il est comme un légo dans ce paysage sorcier et apprécie peut-être plus que de raison ses différences.

Il cille avant de pencher son visage. « Tout ce que tu as besoin de savoir sur ma sœur, c’est qu’elle est un insondable génie ce qui veut dire qu’elle peut parfois se montrer des plus brillantes et d’autres fois être la plus parfaite des crétines. » Il se penche à son oreille, un air de conspiration au bord des lèvres, comme un secret bien gardé qu’il chuchote uniquement à son égard. « C’est de famille. » Elle a une jolie peau vu d’ici, les taches de rousseur couleur caramel sur du lait chaud. Il a voulu s’amuser à se mettre si prêt mais il lâche la main avant de ne subir la déconfiture de voir la jeune femme l’enlever trop vite. « Viens, on voit de l’intérieur… regarde ils ont l’air d’avoir un nouvel arrivage de Koalalac’. La dernière fois, Stevenson, un des troisièmes années chez nous, a eu le malheur d’en gober une pleine poignée d’un coup. Il a imité le koala pendant deux heures entières. Ils ont de nouveaux animaux il me semble. » Il entre en premier dans la seconde pièce recouverte de tubes emplis de bonbons aux couleurs psychédéliques, les doigts tendus sur le battant de la porte encore chaud de la fugitive étreinte.

Slàine O’Toole
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Jeu 28 Fév - 20:08

Je préfère flâner le long des sucreries
« Tu passes à côté de quelque chose ! » s’écrie-t-elle lorsqu’il lui rappelle que les vaches écossaises sont coiffées d’une frange soyeuse. L’évocation du chanteur à succès lui arrache un sourire et un petit haussement d’épaules : « Oh, mais Tamm Kopora est plutôt charmant, je trouve ! » admet-elle en levant au ciel un regard rêveur, désamorçant la provocation de son camarade sans même y penser. « Je n’ai pas écouté son dernier tube, cela dit ! Tu t’intéresses donc à la musique sorcière ? Es-tu d’accord pour dire que Michael Jackson et Freddie Mercury n’étaient sans doute pas de simples moldus ? Mes frères se disputent souvent à ce sujet… » Elle se tait, perçoit tout à coup l’hilarité dont il n’ose déborder, et lui sait gré de ne pas l’abandonner là, sur le trottoir, excédé par ses âneries. C’est très agréable, et elle préfère largement le pousser à sourire à s’en froisser les joues, et même à lutter contre des manifestations plus franches de son amusement, plutôt que de le voir céder à sa bougonnerie prétendument coutumière – même si cela peut parfois avoir quelque chose de mignon. Ses sourires, très curieusement, lui sont d’autant plus précieux qu’il lui arrive de reprendre, sans crier gare, le tranchant impitoyable d’une lame. À la fermeté avec laquelle il rétorque « Je peux t’apprendre, moi. », Slany comprend très confusément avoir commis une maladresse, en l’écartant de l’équation, d’une certaine manière. « Oh, ç-ça me ferait très plaisir ! » essaie-t-elle de se rattraper, sans parvenir à lui expliquer que sa remarque a d’abord été motivée par le manque d’intérêt pour la cuisine qu’il a lui-même admis.

Sa contrition augmente quand il rougit d’embarras, tout en se nuançant d’une terrible envie de rire – et de lui dire quelque chose de très agaçant comme « C’est vraiment trop mignon ! » Fort heureusement, elle parvient à garder sa contenance. « Ce n’était pas méchant ! assure-t-elle en secouant négativement la tête. Moi, je comprends qu’on veuille être nourri sans fournir le moindre effort – enfin, je ne dis pas du tout que tu es paresseux, au contraire, seulement que ton labeur se concentre forcément sur ce qui t’intéresse davantage. » Elle le dévisage un peu trop longuement – pour observer la manière dont il rougit, doit-elle s’avouer intérieurement –, mais n’a pas le temps de confirmer le détail qu’elle a cru remarquer, et qu’elle n’oserait formuler, se sentant rapidement obligée de détourner les yeux pour ne provoquer aucun malaise. Elle poursuit comme si de rien n’était : « Par exemple, j’adore quand mon Papa me prépare des chaussons à la viande et aux légumes, ou bien son crumble pomme, banane et chocolat. On savoure encore mieux quand on ne participe pas à la confection, je suppose – sinon, le plaisir vient justement de celui que prennent les autres en dégustant. » Elle sourit tendrement pour finir.

Lorsqu’elle a l’audace de s’emparer de son poignet cependant, elle ne s’attend pas à ce qu’il transforme son geste et referme ses doigts autour des siens. Ses mains sont entièrement gantées, contrairement aux siennes qui ne le sont qu’à moitié, aussi sent-elle le mélange de fraîcheur et de chaleur toute humaine qui entoure ses phalanges à travers la laine qui les sépare. Elle veut d’abord accorder à ce geste la légèreté qui la caractérise, mais elle le surprend à l’observer étrangement et ne peut s’empêcher de rosir à retardement – peut-être faut-il en faire toute une histoire, après tout ? Du reste il recommence, laisse échapper une nouvelle pique, avec un fonds de contrariété, d’agacement, elle ne sait pas bien ; et elle se liquéfie intérieurement, inquiète de l’avoir froissé, d’avoir pu laisser entendre qu’elle souhaitait l’exclure d’une manière ou d’une autre – il est brutal, pourtant, et elle n’a pas la présence d’esprit de le lui reprocher : « P-pardon, bredouille-t-elle gauchement, ne te méprends pas, je suis très contente d’être avec toi !! » Cela ne sonne pas du tout comme elle l’aurait voulu et elle rosit de plus belle – sa main est une pierre dans la sienne. S’il l’intimide, en somme ? C’est évident. « Tu parais si sévère ! avoue-t-elle limpidement. Et puis… Une fois sur deux, j’ai l’impression de te fâcher quand je te dis quelque chose. Mais tu souris aussi, alors je ne sais pas toujours sur quel balai voler. » Et elle ne s’en agace pas, ne s’impatiente pas de la versatilité émotionnelle où il la tient.

L’incartade est vite oubliée, par ailleurs. La manière dont il parle de sa sœur la fait sourire d’attendrissement, et la rend peut-être un peu envieuse aussi : elle se fait déjà une haute idée de lui et de ce qu’il peut penser, et la façon qu’il a de l’appeler insondable génie remue quelque chose d’indéfinissable en elle. Toutefois elle se tait, car elle n’a subitement plus la même acuité dans sa perception du moment présent. Le problème n’est pas tant qu’il se penche sur elle – elle est encore un peu trop candide pour prêter à ce mouvement la moindre ambiguïté –, mais plutôt qu’il lui chuchote à l’oreille et s’attaque, par là même, à un aspect de son être sur lequel elle n’a aucune prise : les sens – et partant, les redoutables hormones. Elle perçoit la chaleur de son haleine et il lui semble que son chuchotement ne fait rien moins que lui lécher la nuque ; elle tressaille, gênée par la manière dont son corps se manifeste à sa conscience, et la main qu’il lâche – elle n’y songeait plus – retombe comme du plomb le long de sa jambe. L’espace d’une seconde, elle le voit sous un jour nouveau, dans une perspective autrement différente, et ne sait d’ailleurs pas où elle trouve la force, le courage de le regarder ; mais son naturel, par bonheur, s’empresse rapidement de lui venir en aide : elle se dérobe tout à coup dans un petit gloussement d’allégresse et il lui semble dire la stricte vérité quand elle miaule : « Ne fais pas ça, tu me chatouilles ! » Du moins sait-elle, dans sa grande inexpérience, qu’elle ne peut pas lui dire innocemment combien c’était agréable.

Elle rosit encore, curieusement gênée sans réussir à en déterminer la raison exacte, et s’agrippe désespérément à ce qu’il a dit pour se distraire du souffle diffus qui lui court toujours sur l’arrière du crâne. C’est de famille, a-t-il admis. « Tu peux être le plus parfait des crétins, toi ? s’enquiert-elle avec un étonnement sincère. Est-ce que ça en faisait partie, quand tu m’as dit que j’aurais peut-être dû venir avec ta sœur ? » Ce faisant, elle fronce légèrement les sourcils, réellement soucieuse de le cerner un peu mieux. Le pire, c’est qu’elle ne se moque pas du tout, au fond, ne s’aperçoit pas que son ingénuité peut d’une certaine manière équivaloir à une gifle et donner l’impression qu’elle y cache un reproche. Non, son interrogation est très sincère, au sens où elle ne fait que formuler la confusion qu’elle a éprouvée précédemment. En vérité, elle décèle vaguement le mufle, chez lui, sans être capable de vraiment mettre le doigt dessus – et elle n’est pas encore assez habile dans les relations humaines pour comprendre qu’il est parfaitement capable d’en jouer.

Sans un mot de plus, elle le suit dans la seconde pièce de la boutique, écoutant son anecdote qui la ramène salutairement à des sphères plus innocentes. « Oh, comment c’est, le cri d’un koala ? Je n’en ai jamais entendu ! Est-ce qu’il s’agrippait au premier camarade qui lui tombait sous la main, aussi ? » Les yeux brillants de convoitise, elle découvre avec lui les nouveaux arrivages. « Il y a le chameau ! pépie-t-elle. Chamopipo… Comme c’est rigolo ! Je… Je vais en prendre ! » Aussitôt dit, aussitôt fait : elle se saisit d’un petit panier parmi ceux qui ont été mis à la disposition des clients et commence à le remplir, non sans grimacer un peu en passant devant les Nids de Cafards. « Des Baguettes magiques à la réglisse ! C’est merveilleux pour réviser, ça ! Tu en veux… ? » Sa main se referme sur une généreuse poignée qu’elle partage entre leurs deux paniers sans même avoir attendu sa réponse.

Un peu plus loin se trouvent les confiseries de la nouvelle année et celles de la Saint-Valentin. Le jeu des couleurs qui décore le rayonnage lui semble proprement magique ! « Regarde ! s’enthousiasme-t-elle en se faufilant jusqu’à la place laissée vacante par un autre client. Ce sont les nouveautés saisonnières ! Voyons voir… » Elle se penche sur les étiquettes qu’elle commence à lire. « Il y a des Bacbucs. Apparemment, le nom vient d’un célèbre auteur pour qui ce mot signifiait bouteille, d’où leur forme. Il y a plusieurs goûts et effets différents ! Lesquels veux-tu ? Par exemple, le goût citron te forcera à faire une demande farfelue à ton interlocuteur, alors que le goût framboise t’invitera à lui adresser un magnifique compliment… Oh là là ! » À côté se déploient de belles petites tulipes en sucre coloré. « Des tulipotes ! Oh, c’est adorable ! Voilà ce que ça fait : Quand vous en croquez une, toutes les personnes qui vous entourent vous deviennent très sympathiques – y compris vous-même ! La délicieuse tulipote, comme son nom l’indique, vous permettra de faire pote de tout homme et vous mettra dans d’excellentes dispositions envers votre prochain ! » Et, l’air de rien, elle en déverse une pleine poignée dans le panier d’Esteban. « Des volutes volubiles… C’est si joli ! Tu as vu ? On dirait de la fumée cristallisée ! Elles rendent très bavard, apparemment, et il faut donc faire attention à ce qu’on pourrait révéler quand on en mange une – bon, je ne vais pas en prendre, de celles-ci, n’est-ce pas… » Elle se décale d’un pas sur le côté pour découvrir la dernière nouveauté. « Des coquelicocottes… ! Contrairement à ce que son nom indique, l’incontournable coquelicocotte n’a pas le mauvais goût de vous faire ressembler à une cocotte mais le bon goût de vous encourager à accomplir l’un des gages listés ci-dessous – mieux encore que les traditionnelles cocottes en papier ! Joyeuse Saint-Valentin ! Oh, les gages sont… » Elle n’ose pas poursuivre sa lecture, rosit en découvrant leur teneur – cela reste tout public, évidemment, mais quand même ! « Euh, les chocoballes sont plus loin… ! » feint-elle de remarquer pour s’échapper sans tarder du rayon saisonnier.


Dernière édition par Slàine O’Toole le Sam 2 Mar - 18:30, édité 2 fois
Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Ven 1 Mar - 19:57

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Slàine

Il lui jette en catimini des regards surpris qu’il déguise rapidement sous une couche revêche et une bouche pincée. Derrière les tâches de rousseur dansante et les doigts qui se tordent sous une timidité lascive, Slaine a réponse à tout. C’est aussi brutal que convaincant et il s’avoue en lui-même qu’il n’a jamais l’occasion de s’ennuyer en sa compagnie tant elle enchaîne les anecdotes douteuses, les jugements et les informations légères. Sa famille est un puits de petites histoires et d’exemples en tout genre qu’elle enchante d'un sourire admiratif et d'une voix guillerette.

Le brun élude la question des chanteurs même si selon lui il n’y a pas de quoi s’étonner à voir des moldus se montrer magique sur scène. Les premières notes d’une mélodie désuète de Queen lui trotte dans la tête. A kind of magic a toujours eu sa préférence mais, même s’il chante plutôt bien, il n’a pas envie de la couper dans son élan. Il se retient pourtant de secouer la tête quand elle avance qu’elle ne dit rien de méchant. S’il se souvient bien, elle est la seule fille de la famille, une petite pointe de cruauté innocente en rempart contre ses frères probablement. « Moi, je comprends qu’on veuille être nourri sans fournir le moindre effort – enfin, je ne dis pas du tout que tu es paresseux, au contraire, seulement que ton labeur se concentre forcément sur ce qui t’intéresse davantage. » Il a un long regard plus offensé qu’il ne le voudrait. L’irlandaise ressemble à une pâtisserie, celles appétissantes qui ont des fruits en guise décoration et un glaçage brillant parfum abricot en reflets chatoyants, cela n’empêche pas les douces tempêtes cachées sous la langue sucrée. Il navigue à bon port, se cogne un peu aux contours vaporeux d’un corps pourtant bien solide. Il tente d’avaler les notions d’instable qu’elle lui livre malgré elle. En un mot, il est embarrassé et comme il l’est rarement, le terrain est inconnu et la moue s’aggrave.
Il penche un peu son visage pour se donner bonne figure : elle lui trouve des qualités là où il sait pertinemment qu’il y a défaut, et des défauts là où il a toujours cru percevoir des qualités. Elle le houspille sur des détails auquel il ne prête d’ordinaire pas vraiment attention. Les sens s’échauffent sous le regard curieux surtout. Rougir lui est déjà désagréable mais se sentir observé alors qu’on perd le contrôle de ses humeurs l’est encore plus. Il ignore la tendresse qui ourle la bouche framboisine, préfère prendre les devants cette fois-ci en s’emparant de la main. Esteban agit comme il le fait quand il ne se brime pas : de manière délibérée, le museau d’alligator imprudent claquant de façon sévère, les yeux grands ouverts et le caractère rogue en étendard. Il s’en veut un peu quand elle bredouille, l’affirmation d’un plaisir partagé comme baume à sa provocation gratuite. Encore un peu et il va en éprouver une satisfaction ténébreuse. L’idée lui fait froncer les sourcils à nouveau, le regard perplexe déviant sur le rire adorable qu’elle laisse filtrer. « Ne fais pas ça, tu me chatouilles ! » Il recule un peu, un éblouissement discret au fond des iris noirs.

Lui aussi, ça le chatouille.

Il regarde ailleurs quelques secondes puis revient sur le visage rose.  « Tu peux être le plus parfait des crétins, toi ? » Elle ne peut pas s’en empêcher, n’est-ce pas ? Ou peut-être que c’est lui qui est un peu trop avide de fruits rouges acides sur des meringues blanches et fondantes. « Je me demande surtout ce que tu dis aux types qui ne t’impressionnent pas en fait… » La perplexité persiste. Si elle cherche à le cerner, il en fait de même mais s’y perd un peu, trop conscient des rondeurs masquées sous le pull et des odeurs délicieuses de la boutique. Elle le vexe pourtant, et ce, avec une amabilité qu’il lui envie presque. « Tu ferais une bonne diplomate, Panda roux. Tu devrais me rejoindre dans ma filière. » Elle serait redoutable avec sa fraîcheur et son enthousiasme désarmant. Il ne trouve même pas la force de la contrer ou de la planter, certain de l’ingénuité de ses propos. Une moue de rigueur s’étire tout au plus. « Ah non, pose le chameau, il me semble que ça crache. N’en prends … » Elle ne l’écoute pas, vogue joyeusement d’une friandise à une autre tandis qu’il découvre à son tour les nouveautés et les classiques disposés dans de charmants bocaux.  « Des Baguettes magiques à la réglisse ! C’est merveilleux pour réviser, ça ! Tu en veux… ? » Il secoue la tête avant de remplir un petit sachet de suçacides. « Je ne suis pas très réglisse, c’est un peu amer et il y a plusieurs élèves chez les Serdaigles qui en mangent constamment mais des salés. Ça m’a totalement guéri de l’envie de continuer d’en avaler. » Il bavarde à son tour, enclin à se montrer plus affable. Elle est trop honnête pour ne pas prendre tout ce qu’il dit directement et sans même chercher à trop le gronder, mais peut-être que c’est ainsi aussi qu’elle est la plus pertinente, lui enjoignant finalement dans une douceur enjouée de ne plus recommencer.

Il prend des bacbucs aux reflets violets aussi puis suit la Poufsouffle dans ses pérégrinations gloutonnes. « Pourquoi diable m’en as-tu mis autant dans le sac ? » Voilà Esteban estomaqué alors qu’il venait juste de décider d’être des plus délectables et charmants. Les yeux se font ronds devant le poids des tulipotes dans son sachet et il la foudroie du regard – en vain puisqu’elle est déjà penchée sur de nouveaux bonbons.

Elle est impossible.

« Pourquoi ? Tu as des secrets ? » Il se penche à nouveau un peu vers elle, l’air faussement curieux, la revanche au bout des lèvres et une délicieuse odeur fleurie lui flattant le nez. Il l’imagine aisément en nuisette à raconter des histoires et des mystères avec les autres filles de sa maison. Ou avec d’autres garçons. Elle enchaîne et lui tâche de défroisser le mécontentement qui s’est glissé à son insu sur son visage. « Des coquelicocottes… ! Contrairement à ce que son nom indique, l’incontournable coquelicocotte n’a pas le mauvais goût de vous faire ressembler à une cocotte mais le bon goût de vous encourager à accomplir l’un des gages listés ci-dessous – mieux encore que les traditionnelles cocottes en papier ! Joyeuse Saint-Valentin ! Oh, les gages sont… » Il s’est occupé à humer doucement le bocal mais la voix de Slaine se fait traînante, attirant son attention. « Minute papillon. » Fait-il en venant se nicher de nouveau plus près afin qu’elle ne se défile pas. Le sourire se creuse un peu quand il parvient à déchiffrer certains gages sur le parchemin rose. « ‘Parler en chuchotant pendant 5 minutes à l’oreille de ton voisin’…. Mmmm, je ne crois pas que celui-là ne te pose problème. » Il lui sourit, lèvres closes, yeux brillants, content de lui renvoyer la balle.
C’est lui qui chuchote pourtant. « Mais si ce sont des secrets c’est encore mieux. Tu crois que si l’on prend un volutes volubiles et une coquelicocotte ça fonctionne ? » Les deux confiseries finissent en petite pluie dans le sachet de la jeune femme. « Ah la liste est fichtrement longue ! Il y a aussi ‘embrasser sur le bout du nez’, ‘créer une gerbe d’étoiles encourageantes avec sa baguette’, ‘nouer une cravate autour du cou de son voisin’, ‘chanter une sérénade improvisée, ‘trouver et dire cinq choses que l’on trouve beau chez l’autre’… » Il cille, conscient que ce sont là en effet des gages typique de la Saint Valentin. C’est ridicule. « Ils n’ont pas l’air si compliqué allons. » Il dit ça mais même si les gages sont bénins, les accomplir sont une autre paire de manche, il s’en doute et comprends mieux la fuite de la sportive. Le bras pourtant est venu bloquer silencieusement Slaine et s’entourer de manière inoffensive autour de sa taille, sans jamais vraiment étreindre bien entendu, juste assez pour la ramener vers lui. Non, pas vers lui, vers l’endroit où sont les bonbons coupables, c’est plus juste se dit-il. Elle lui a offert qu’il était un peu paresseux et pas toujours très aimable, voir même fort sévère, il peut bien s’amuser un peu du rose délicat qu’il voit cristalliser sur les joues rebondies en retour, non ? « On en prend ? Tu ne peux pas te dégonfler tout de même, la batteuse de l’équipe de quidditch des Poufsouffles ? Ce ne serait pas très reluisant. » Il esquisse un air entendu. « Et je ne m’offusque pas des gens qui me font mes nœuds de cravates, c’est un peu comme la cuisine tu vois. » Non ça ne l’est pas mais peu importe. Il s’emballe mais ne s’en aperçoit pas vraiment sous couvert de petits jeux amicaux. « Je suis plus inquiet en ce qui concerne les cinq choses, ça tu ne trouveras jamais. Ne fais pas cette tête. » Il pose son index sur le joli nez dans une toquade rapide et bon enfant. « Sinon… pas de chocoballes ? » Le brun recule, le bras s’efface. Personne ne pourrait se mettre décemment entre les chocoballes et la rousse athlétique. Elle met trop d’ardeur à en grignoter la coquille gourmande puis la mousse de fraise et il n’est pas assez monstre pour mettre à exécution sa bravade inutile. « J’en prends. » La prévient-elle en glissant des coquelicocottes dans un énième sachet. « Il me faut des marshmallows également et des bagues-pêches. » Les paquets se remplissent avec entrain et il se surprend plus d’une fois à saliver sous les odeurs gourmandes. Quand il la rejoint aux stands des chocolats, il glisse quelques chocogrenouilles dans son escarcelle. « On pourrait aller ensuite se poser…  des bonbons fourrés à l’eau glouglousse, je ne pensais pas en trouver ici. » Il est surpris, abandonne sa proposition juste le temps de lire la petite note devant les boules vertes sur l'étal. L’alcool était vraisemblablement peu présent dans la gourmandise mais Esteban en avait toujours été curieux. « C’est américain. Ah c’est la section confiseries internationales, regarde il y a des mochilarants du Japon. Je me demande s'ils ont des produits d'Amérique du Sud... D’ailleurs en parlant vaste monde, tu as vu pour les portails ? »  La tentation est grande de tout goûter mais monsieur Flume avait ses méthodes pour prévenir ce genre de chapardage et l’écossais n’avait certainement pas le désir d’entrer dans les mauvaises grâces du patron de son magasin favori dans la ville. Esteban se contente de parfois se lécher les lèvres certains que l'air dans cette boutique charrie des montagnes parfumées de sucre.

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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Sam 2 Mar - 18:30

Je préfère flâner le long des sucreries
Existe-t-il seulement des garçons qui ne l’impressionnent pas ? s’étonne-t-elle intérieurement – dans son entourage, s’entend. Il lui semble que la majeure partie des personnes qu’elle côtoie quotidiennement sont dignes de son admiration et, à la vérité, c’est tout à fait inconsciemment qu’elle met un point d’honneur à ne pas s’embarrasser du reste : ceux qui ne l’émeuvent pas, de fait, ce sont les odieux abrutis, ceux qui prétendent imposer aux autres leur méchante stupidité et gagner par là même une douteuse reconnaissance sociale, parfois même ceux qui, sous couvert de se distraire, asticotent jusqu’à la rudesse, cachant leur incapacité crasse à s’ennuyer en reprochant à la gentillesse de n’être pas assez distrayante – absurde, vraiment ; et à eux, elle ne leur parle pas, un point c’est tout. Aussi s’étonne-t-elle un peu, instinctivement, des qualités de diplomate qu’il lui trouve ; mais l’idée la charme, au fond, et ses yeux s’illuminent sensiblement : « Tu devrais m’initier, alors ! » Il faut croire qu’elle apprend rapidement ses leçons : plus question de l’exclure, d’une manière ou d’une autre ! « Je suis libre le Mercredi à partir de dix-huit heures ! En plus, on pourra se raconter notre chasse au trésor ! C’est oui, n’est-ce pas ? »

À en juger par la façon dont sa main n’a cessé de faire tomber des friandises dans leur panier, elle ne semble pas concernée par les considérations quantitatives – de toute évidence, on n’en a jamais assez. Elle aurait cependant préféré qu’il n’insiste pas au sujet des coquelicocottes. Si elle a des secrets ? Elle ne peut s’empêcher de rosir éloquemment. Elle en a très certainement – quelque chose comme une amourette unilatérale, sa tendresse envers Dil malgré ses incessantes mufleries, sa phobie des équidés… Gênée, elle élude la question, de même qu’il déjoue sa tentative de fuite ! Un couinement inaudible lui soulève la poitrine quand il la retient d’un bras autour de la taille – va-t-elle enfin se faire la remarque qu’il est étonnamment tactile en dépit de la distance qu’il paraît vouloir mettre entre lui et le monde ? Non, parce qu’elle est trop occupée à ne pas se consumer d’embarras : ses commentaires lui donnent envie de se faire toute petite afin de pouvoir se faufiler parmi les bonbons et s’y cacher. Elle finit par se soustraire à l’étau de son bras, du reproche au fond des yeux quand il se moque de sa faiblesse aux chuchotements. « Je… Je ne suis pas sûre de vouloir essayer le mélange ! » En fait, si, et le reproche se nuance bien malgré elle d’une curiosité invincible.

Elle doit se faire violence pour ne pas se plaquer les mains sur les oreilles quand il lit la liste des gages – cela n’a assurément rien d’horrible, mais le contexte et les protagonistes ne sont pas les bons ! Après s’être laissé rapatrier face aux bonbons terrifiants avec la docilité d’un chaton, elle les considère un instant, dans un silence qui en dit long. Il a cependant le malheur de la mettre au défi d’accepter et, dès lors, elle ne peut décemment plus dire non. « Bien sûr qu’on en prend ! » hurle-t-elle presque en fronçant caricaturalement les sourcils. Non content de l’avoir fait céder, il en rajoute, le coquin ! Elle se tourne vers lui, poings sur les hanches, la lanière de son panier pendant maintenant à son poignet, et l’observe en plissant les yeux. Ainsi, il prétend qu’elle ne réussirait pas à trouver ce qu’il y a de beau chez lui, même aidée d’un bonbon enchanté ? La petite lueur de défi qui brille au fond de son regard vacille fugacement sous l’effet de la panique lorsqu’il envisage un monde où elle serait privée de chocoballes – c’est inenvisageable ! – mais elle ne se laisse pas démonter longtemps. Ses yeux se plissent un peu plus, et la voilà qui commence sa liste avec aplomb : « Cinq choses, dis-tu ? En voilà une : Tu as la peau halée comme un nappage au caramel, alors il suffit de te regarder pour avoir l’impression d’être en Juillet même en plein mois de Février ! En voilà deux : Tu as un joli sourire, même quand tu te moques de moi – et elle se ferait presque la réflexion qu’il est, d’une façon générale, très joli garçon, mais là n’est pas la question, n’est-ce pas. En voilà trois : Tu es gentil et attentif malgré tes dehors infréquentables, ça se voit à la manière dont tu me… dont tu regardes ce qui t’entoure ! En voilà quatre : Même tes bouderies ont quelque chose de mignon – mais c’est quand même mieux quand tu souris. Enfin, en voilà cinq : Je crois… Je crois que tu rougis mignonnement des oreilles quand tu es embarrassé mais je n’en suis pas encore sûre. » Un sourire triomphal aux lèvres, elle lui enfonce son index dans le plexus solaire : « Et toc ! Même pas besoin de bonbon ! Ça t’en bouche un coin, n’est-ce pas ? »

Et là, c’est le drame : elle se rend compte après coup de ce que la situation peut avoir de gênant et se décompose dans un dégradé de rouge – de la pivoine à l’écrevisse. Elle ne souhaite pas provoquer le moindre malentendu et se donner l’air de le courtiser ! Par conséquent, elle rassemble ce qui lui reste de contenance pour essayer de se composer une expression pleine de flegme, bientôt assortie d’un tranquille haussement d’épaules : « Eh bien ? J-je trouve qu’il est très important de complimenter son prochain. On ne le fait pas assez de manière désintéressée ! » Au fond, c’est vrai qu’elle a le compliment facile, mais ils accumulent les ambiguïtés avec une puérilité désastreuse et elle se sent un peu déboussolée – peut-être y a-t-il quelque chose dans l’air de la boutique ?

Peinant à retrouver son calme et son insouciance, elle lui sait gré d’évoquer d’autres bonbons, affectivement inoffensifs, ceux-là, ainsi que les portails apparus à Poudlard. « J’ai vu, bien sûr, mais je n’ai pas encore osé les emprunter, admet-elle timidement. La chasse au trésor organisée par les trois écoles sera une bonne occasion de partir à l’aventure ! J’espère que tout ira bien… Oh, les Mochilarants ont l’air délicieux ! Par contre, tu ne peux pas prendre des bonbons fourrés à l’eau Glouglousse, ce n’est pas de ton âge, lui défend-elle doctement. Evidemment, on se dit qu’il n’y a que très peu d’alcool dedans, mais alors on en mange un, puis deux, puis trois, et Merlin sait ce qui arrive ensuite ! Repose ces bonbons, Esteban. » Son panier commence à peser lourd, du reste, avec toutes les chocoballes et chocogrenouilles qu’elle vient d’y ajouter. « J-j’en prends aussi pour notre salle commune et pour mon amie Edea ! » se justifie-t-elle pour ne pas être suspectée de gloutonnerie – et puis Scrout ! tous ces bonbons délicieux le valent bien ! « Bon, il est temps d’épouvanter notre porte-monnaie ! Pour la dégustation, la neige réduit un peu nos options mais on devrait bien trouver un endroit où s’asseoir dans le village... » Elle s’achemine en fredonnant vers la caisse et tend son panier au vendeur avec un sourire mi-complice, mi-contrit – surtout qu’elle y ajoute, à la dernière minute, une autre poignée de Gnomes au poivre et quelques souris glacées ! Elle fait glisser sur le comptoir plusieurs dizaines de Mornilles et quelques Noises avant de prendre son sac dans un remerciement ravi. Sa Maman lui aurait sans doute jeté un regard un peu sévère mais tant pis.

Elle attend Esteban dehors et l’accueille d’un grand sourire quand il sort enfin. « Je crois qu’on a fait le plein pour le reste de l’hiver ! » déclare-t-elle, très optimiste quant à sa capacité à se montrer raisonnable face aux confiseries. « Tu viens ? » Elle s’élance à nouveau sur le chemin enneigé et s’écrie bientôt : « Ah, on a de la chance ! Des places se sont libérées aux bancs chauffe-fesses ! » C’est un carré de pierre de dimension moyenne où les villageois peuvent s’asseoir, les bancs ayant été enchantés pour que le lieu reste convivial et fréquenté même au plus froid de l’hiver. Parmi une majorité de locaux, plusieurs élèves s’y trouvent déjà pour bavarder en se flattant les papilles de sucreries. Slany s’installe dans un soupir satisfait et fouille aussitôt dans son sac de friandises. « J’ai demandé au vendeur de mélanger les Bacbucs dans un sachet opaque pour qu’on puisse jouer à un petit jeu… » Elle ne tarde pas à tendre le sachet à Esteban avec un petit sourire malicieux.

Spoiler:
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Lun 4 Mar - 16:32

Je préfère flâner- Je préfère flâner le long des sucreries -

Esteban

Slàine

« Tu devrais m’initier, alors ! » La grimace est fugace, les paroles entêtantes versant de nouvelles promesses à son oreille. Il n’est pas loin de la prendre au mot en vérité mais il a la lucidité de se savoir incomplet à ce niveau. La diplomatie lui plait, le futur poste liés à cette filière se pare surtout de gloire à ses yeux. Il s’imagine aisément ânonnant des discours sur l’égalité durant des repas interminables et passant des accords révolutionnaires auquel personne ne semblait plus croire, mais la vérité c’est qu’il n’en a pas la patience. La lecture des manuels en droit magiques le laisse perplexe et la stupidité les environnants ont le don de réveiller des boules de feu dans son ventre. Néanmoins, il veut – avec une intensité parfois effrayante - tout ce qui y a attrait : la force, la patience, la maîtrise de soi et l’empathie. Certaines qualités lui sont difficiles alors à défaut de les posséder, il les mime dans l’espoir que ce qui s’avère mascarade finisse par prendre au corps. « Je suis libre le Mercredi à partir de dix-huit heures ! En plus, on pourra se raconter notre chasse au trésor ! C’est oui, n’est-ce pas ? » Les iris s’agrandissent, le noir s’éparpillant dans une panique silencieuse qu’il contrôle rapidement. C’est une façon charmante de vouloir passer du temps avec lui, non ? Il n’est pas certain. Avec une autre fille, il aurait pu se l’affirmer sans ambages mais la naïveté pleine d’énergie papillonnante de la Poufsouffle l’empêche de se faire une idée précise. Esteban acquiesce, les doigts venant lisser les cheveux au-dessus de son oreille droite. « Très bien, tu seras… mon padawan. » Les lèvres ont un tremblement. « Padawan c’est comme un apprenti. Ça vient d’un film moldu. » Il ne doit sa culture non-magique qu’à son désir d’apprendre l’histoire de sa famille biologique mais il se doute qu’une jeune femme élevée uniquement chez des sorciers ne peut pas vraiment en savoir autant. Peut-être se trompe-t-il cela dit, elle a des frères qui parcourent déjà l’âge adulte pour certains, rendant l’horizon plus vaste dans les yeux noisette de l’irlandaise.

La voir rougir et se terrer plus loin ensuite lui est un soulagement qu’il peine à cacher, le souffle tendre s’exfiltrant à travers les lèvres entrouvertes. Des secrets, tout le monde en a mais elle lui a semblé si simple dans sa mise jusqu’à présent qu’il en est presque surpris. Le désir court sur ses doigts un pâle instant, le temps de vouloir connaitre et décortiquer tout ce qu'elle tait sous sa bonne humeur communicative. Là aussi, il veut et se fait raisonnable en ne demandant pas plus en avant ce qu'il brûle de savoir. On ne souffre pas de ses désirs se raisonne-t-il en ravalant sa curiosité, on souffre simplement de leurs natures de phénix : à peine repoussés ou entamés qu’ils reviennent au galop.

Ce ne sont pas ses affaires après tout.

Il ne s’aperçoit pas qu’il se montre tactile en sa compagnie, pas vraiment. Il prend garde d’ordinaire mais elle est grande, solide et sent bon le sucre. « Je… Je ne suis pas sûre de vouloir essayer le mélange ! » Là encore, il n’est pas loin d’elle, se penche à peine au-dessus de l’épaule ronde recouverte de tâche de rousseur sous l’épais manteaux, pour lire à voix haute la liste des gages. Il n’y pense pas, le confort immédiat à la sentir tout autour. Elles sont rares les personnes si familière qu’il vous semble les avoir toujours côtoyées. Il devine que c’est aussi une question d’attitude : Slaine est ouverte, souriante, sociable, une abeille vers laquelle on tend naturellement ses pétales. Là aussi, la voir se fondre dans une bouderie embarrassée tandis qu’il décline les défis proposés l’amuse et le met un peu plus à l’aise encore. Il n’y a pas de troubles ou de complications inutiles, juste cette électricité revigorante et cette envie de jouer avec dans des sourires fugitifs.
Les siens s’ancrent un peu plus à mesure qu’elle le complimente. Gentil ? Ce n’est pas la première fois qu’elle lui offre et l’objectif et il lui semble qu’il est un peu plus grand, que ses épaules sont un peu plus droites et que son teint est un peu plus rayonnant alors même qu'elle enchaîne les démonstrations d'amitié. Il apprécie la remarque même s’il n’est pas sûr de la mériter. « Infréquentable ? » Il sourit pour de bon, découvre ses dents dans un rire discret inaudible. Il pense qu’elle va s’arrêter là mais la voix piaille à travers un visage déterminé et il se fond un peu dans une euphorie sage. Il a toujours eu une conscience aiguë de son physique – le moyen de faire autrement quand on est si différent du reste de sa famille. Il a longtemps abhorré sa taille par exemple, parce que les jointures aux genoux étaient douloureuses, parce qu’il se cognait parfois un peu partout, parce qu’il n’était pas certain d’apprécier le fait que les filles lui arrivaient aux coudes et avaient toute l’air de petites sœurs à ses côtés. Sa peau est trop boueuse à côté de celle si clair de ses parents, ses cheveux sont couleur éclipse là où sa sœur inonde d'or ses épaules. Slaine n’a pas l’air de s’offusquer de tout ceci, bien au contraire. Elle avance le hâle de sa peau qui contraste pourtant avec son accent des hauts plateaux d’Ecosse, confie aimer son sourire qu’il tente de retenir si souvent et le tout en le regardant presque dans les yeux.

Voilà qu’il est embarrassé à nouveau alors même qu’elle parle de ses oreilles à toute petite voix. Il va falloir laisser pousser ses cheveux pour les recouvrir se dit-il fermement en les touchant d'un air absent.
Elle enchante avec la légèreté d’un écureuil qui saute de branches en branches et il baisse le regard sur le doigt inquisiteur. « J’aurai dû en demander dix. » Il penche son visage en l’observant, la couleur de fraise grimpant le long du cou chez elle aussi. Ils ont l’air fins tout les deux au milieu du magasin, à faire concurrence aux patacitrouilles et aux sucettes de sang, les teints cramoisis sous les malentendus et les louanges. « Eh bien ? J-je trouve qu’il est très important de complimenter son prochain. On ne le fait pas assez de manière désintéressée ! » C’est trop tard : il la croit totalement intéressée et esquisse un petit mouvement des sourcils dubitatif. Le regard est un peu nouveau sous l’impulsion du moment, moins innocent, le poids des douceurs délivrées tombant dans les gestes qu’il a dorénavant pour elle. C’est un peu nouveau et quelque peu déstabilisant. Il n’avait pas prévu les choses ainsi même s’il est conscient de l’avoir couvé d’une aura gracieuse qui rend ses rires piquants et son minois adorable.

Si elle n’est pas intéressée lui ne peut s'empêcher de l'être un peu maintenant.

« Tu connais déjà ton équipe ? J’aurai aimé savoir tout de même… » Il n’a aucune envie de terminer avec un de ces puristes aux idées déglinguées et à l’esprit étriqué. L’anxiété se mêle à l’assurance de ne pas toujours pouvoir contrôler son image dans ce cas de figure ce qui, à coup sûr, le minerait en termes de parcours scolaire. « J’évite les projets de groupes de ce genre en général mais cette fois-ci, l’appel de l’aventure comme tu dis était beaucoup trop grande. » Une école lointaine ? Un portail magique ? Un trésor caché ? Il aurait été fou de ne pas participer, surtout sachant que les élèves non-magiques étaient admis cette fois-ci. « Comment ça je… il n’y a que quelques gouttes dedans. Tu ne penses tout de même pas que je ne tiendrais pas avec ça ? C'est mathématique. » Les réflexes Serdaigle ont la dent dur et il va pour lui expliquer que le taux d'alcool est dépendant aussi de sa taille et de son poids entre autre, il n'en a absolument pas le temps cela dit et elle lui refuse catégoriquement sa friandise d'un ton qui n'admet pas vraiment de contrariété. Les sourcils se froncent. Le brun sait reconnaître les symptômes.Têtue. Obstinée. Il dodeline de la tête, les mèches noires s’éparpillant sur le front. « Il n’arrivera rien du tout, je t’assure. De plus, mon sang a probablement été dilué sous le rhum quand j’étais bébé. » Il lève légèrement le menton, comme un défi souterrain. « Question d’héritage. » Il a envie sottement d’avoir le dernier mot, l’affection tendre aux portes de l’inconnu. Il n’a pas besoin qu’on lui dise ce qui est bon pour lui se dit-il doctement avant de tout de même reposer les bonbons à l’eau Glouglousse. « Je les pose uniquement parce que le budget va imploser… » Les bonbons à thèmes sont un peu plus chers d’ailleurs et il a un regard inquiet vers le panier lui aussi. « Ce n’est pas moi qui vais te dire quoi que ce soit en ce qui concerne les bonbons. C’est un carburant comme un autre et ça aide à tenir la journée, en tout cas en ce qui me concerne. » Sinon l’autre possibilité réside dans l’afflux de baisers mais n’ayant pas de dulcinée sous la main, il goûte à toute heure de la journée et dans des délices non feints les gourmandises dans des sachets. « Ton accent est plus prononcé quand tu dis mon prénom. » Il remarque la chose à haute voix sans vraiment s’y attarder. Le concept lui plait et il garde l’idée dans un coin confus de son esprit présentement trop occupé à tourner autour de la facture à venir.

La neige tombe un peu plus dru maintenant que la journée est bien entamée et il secoue la tête pour chasser les flocons blancs de ses cheveux. « Si on s’assied là on ne va plus jamais vouloir se relever. » Il plaisante malgré l’air boudeur. Il fait écho au soupir de contentement, la vibration chaude sur chaque centimètre de peau. Il n’a jamais beaucoup supporté les changements drastiques de températures que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Il a beau ne jamais tomber malade, la fièvre le gagne aussi rapidement que les tremblements et il se rapproche instinctivement de la Poufsouffle trop occupée à lui tendre le sachet. Il faut encore qu’il glisse quelques mornilles dans la poche de Slaine pour sa part de bonbons mais il juge qu’il est encore un peu tôt pour cela. « C’est moi qui commence ? » Il a le reproche facile dans un sourire complice et tend sa main sans hésiter en fermant tranquillement ses yeux. Il ne les rouvre toujours pas quand il montre le bonbon à Slaine puis le glisse sur sa langue. « Oh mmmm chitron. » C’était quoi déjà citron ? Il le saurait rapidement de toute façon, l’effet en général quasi immédiat tandis que le sirop sucré se propage et explose dans sa bouche.

L’œil s’illumine quand il les rouvre et il se sent facétieux, l’envie de demander milles et une chose en guise de remerciements. Il pourrait demander un baiser justement mais le bonbon a une petite pointe acide qui rappelle à Esteban d’être tout de même un peu sérieux, et puis même, Slaine le fixe avec ses yeux trop innocents, les cils si long qu’ils ombrent le joli nez. Il perçoit les rires qu’elle retient aux coins des yeux et des lèvres et il frousse les siennes. « Dessine mon portrait dans la neige… il te faut un pinceau attends… » Esteban se lève, avise une branche esseulée et la lui tend avant de faire un geste sur le canevas pur qu’est la neige au sol. « Tu vas avoir du mal à faire la peau caramel qui fait penser à l’été en plein hiver. » provoque-t-il en faisant rouler le bonbon sur sa langue. C’est franchement bon ces petites choses, c’est même divin. Les doigts sont gourds dans les mitaines qu’il pose à l’arrière du banc tiède. « Je ne bouge pas, histoire que tu aies le modèle sous les yeux. » Il fronce les sourcils malgré lui avant de se souvenir qu’elle lui a parlé de son sourire. Mmm. Non. Il garde la bouche close, le bruit du bonbon s’entrechoquant avec les dents comme seul fond sonore. Il fait signe qu’il va garder le sachet en attendant mais qu’elle doit aussi en prendre un avant d’apposer son chef d’œuvre sur le sol.

Slàine O’Toole
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Mar 5 Mar - 13:05

Je préfère flâner le long des sucreries
Slany secoue négativement la tête, les lèvres froissées par l’incertitude : elle ne connait pas du tout la composition de son équipe pour la chasse au trésor et suppose ingénument que le but est aussi d’assurer une cohésion nouvelle entre les élèves qui, spontanément, ne se seraient peut-être pas réunis. Et puis, le mystère a quelque chose d’amusant, sans compter qu’elle ne néglige pas l’opportunité que cela peut représenter de faire plus amplement connaissance avec d’autres élèves – le court de tennis en est un excellent exemple. Esteban, lui, semble plus réticent, et elle se rappelle avec exactitude de l’expression qu’il a eue quand elle lui a timidement demandé de jouer avec elle. « On sera peut-être ensemble ! » s’exclame-t-elle dans un gloussement tout guilleret. Oui, décidément, elle est ravie d’avoir pu l’approcher dans le cadre du club de tennis et pense qu’il ne devrait pas se soustraire à de semblables circonstances. Du reste elle n’aurait jamais cru, à le regarder, qu’il se serait en fait montré si facile à côtoyer. C’est d’autant plus étrange, maintenant, qu’elle perçoit confusément que, tout sévère qu’il soit, il y a quelque chose d’indiciblement tendre dans l’attention qu’il lui porte. Ses regards, même brefs, ont souvent la profondeur de longues contemplations. En somme, il lui fait penser à un hérisson : le dos tout hérissé de piquants, dissuasif pour les mains les plus peureuses, mais la truffe alerte et amicale, presque cajoleuse. Oh, elle ne prétend pas savoir comment le prendre après quelques heures passées ensemble – qui ont pourtant eu l’efficacité d’années entières en termes de familiarisation, lui semble-t-il –, mais elle est heureuse d’avoir pu garder en sa compagnie l’exubérance qui la caractérise parfois ; et s’il peut bien sûr avoir une perplexité éloquente – et très embarrassante pour elle – dans le regard, celle-ci, curieusement, n’est pas – n’est plus – de ces jugements qui battent froid, c’est-à-dire elle ne se sent pas spécialement invitée à se surveiller, à garder une certaine tenue. De toute façon, il serait tout à fait stérile de cacher ce qui lui est inhérent à un camarade dans lequel elle pense pouvoir trouver un ami.

Sans même s’en apercevoir, elle laisse échapper un petit soupir de bien-être. Le banc chauffe-fesses a déjà fait son office et il ne manquerait plus, au fond, qu’une tasse de chocolat épais constellé de morceaux de chamallow. Emmitouflée dans un silence rare, qui a la légèreté des plus douces communions, elle cille fébrilement lorsqu’il lui fait remarquer que son accent est plus prononcé quand elle dit son prénom – c’est toujours plus délicat pour les noms propres, songe-t-elle, puisqu’elle perd forcément le polissage qu’elle essaie d’appliquer à sa langue pour se faire comprendre de ses camarades non-irlandais. Elle s’étonne fugacement de son attention aux détails, se dit, non sans sourire, qu’il doit être de ceux qui remarquent les minuscules coccinelles lorsqu’elles font vertigineusement ployer un brin d’herbe.

Sans un mot, elle tend le cou pour apercevoir la couleur du bonbon qu’il vient de piocher ; jaune, citron, confirme-t-il bientôt ; elle en a déjà oublié l’effet, mais elle le redécouvrira bien assez tôt. N’a-t-il pas tout à coup une malice irrésistible au fond des yeux ? Elle part d’un grand éclat de rire quand il lui demande de dessiner son portrait dans la neige. L’idée lui semble tout à fait charmante ! « D’accord !! » Elle se lève d’un bond et s’empare de la branche avec enthousiasme. Oh, elle aurait pu faire usage de sa baguette, mais elle a d’inavouables scrupules à le faire en sa compagnie – elle sait qu’elle ne devrait pas, au fond, car infléchir son comportement en fonction de sa nature de moldu revient un peu à le stigmatiser, mais tant pis. N’est-il pas tout aussi amusant de se heurter aux contraintes des moyens non magiques ? Elle s’abstient de lui faire remarquer que son frère Dil aime dessiner dans la neige, lui aussi, mais en urinant – quel désastre, ce frère, vraiment.

Elle rosit un peu quand il fait à nouveau référence au compliment qu’elle lui a fait ; il ne peut pas s’en empêcher, n’est-ce pas ? Mais, sans se laisser désarçonner, elle se positionne face à lui, à quelques pas, et commence par tracer les contours de son visage, ne tardant pas à froncer les sourcils à son tour en remarquant qu’il s’obstine à ne pas sourire. « Tu sais, ne pas bouger, cela ne signifie pas ne pas sourire. » déclare-t-elle avec un timide reproche dans la voix. Elle abandonne un instant son portrait pour piocher dans le sachet, en extirpe un bonbon légèrement vert qu’elle enfourne sans frémir. « Pomme, che crois… Oh là là, ch’est bon !! » Il suffit de quelques secondes pour que l’envie la prenne de lui raconter un souvenir d’enfance ; ce faisant, elle continue de faire crisser le bout de bois avec application dans la neige, s'étonnant de ce qu'elle a parfois du mal à le regarder trop longtemps.

« Tu sais ce qu’est un Veaudelune ? Elle coince un instant le Bacbuc au creux de sa joue pour ne pas gêner sa diction. Ils portent bien leur nom, il faut juste leur imaginer un long cou, de graaaands yeux adorables et des pattes palmées. Leurs crottes font un excellent engrais et mon Papa aime jardiner, alors le ramassage est devenu une tradition familiale. Il faut le faire avant le lever du soleil pour qu’elles gardent tout leur pouvoir nutritif ! Bon, vois-tu, j’ai participé à ma première collecte juste après avoir reçu ma lettre d’invitation à Poudlard, j’étais très, très fière, et même si Dil avait déjà essayé de m’effrayer en me racontant des bêtises sur l’apparence des Veaudelunes, j’étais déjà très courageuse – oui. – et je ne m’en suis pas laissée conter ! Enfin, pour être tout à fait franche, heureusement qu’Aodh et Luam étaient là pour lui tirer les oreilles et lui donner des coups de pied aux fesses. Quel affreux Joncheruine, celui-là. Un instant, elle se concentre un peu plus pour dessiner un aspect délicat de sa physionomie, laissant apparaître un petit bout de langue au coin de sa bouche. Il faut ramasser des crottes de Veaudelune au moins une fois dans sa vie ! Tu ne peux le faire qu’à la pleine lune, et si tu es assez discret, tu peux même les regarder danser : c’est vraiment un spectacle magnifique, d’autant plus que la nuit est superbe ! Enfin, pour revenir à nos Veaudelunes, justement, on a ramassé leurs crottes avec mes frères, parce que mon Papa avait des herbes magiques particulièrement importantes à faire pousser. Seulement Dil, mon deuxième frère, un vrai truand, a profité de l’éloignement des deux autres pour me raconter que les vertus des crottes de Veaudelune étaient tout aussi efficaces sur les êtres humains, et que si je m’en barbouillais, j’allais moi aussi devenir très robuste ! Moi, comme j’avais envie d’être forte, et que je n’avais que onze ans – je te le rappelle –, je l’ai cru bêtement et… Je me suis badigeonné les joues et les bras sous ses yeux, sans me douter de rien, parce qu’en plus, c’était argenté, et donc très joli, même si ça ne sentait pas très bon – enfin j’adore l’odeur du crottin, moi, pas toi ? Comme il a tenu à ce qu’on rentre avant mes deux autres frères, je n’ai compris la mauvaise farce qu’au moment où ma Maman m’a retenue par les épaules alors que je m’apprêtais à lui faire un gros bisou, et qu’elle s’est mise à hurler sur mon frère en le menaçant de lui arracher un à un tous ses poils de nez ! Terrifiant, n’est-ce pas ? » Elle rit doucement, comme excédée par sa propre ingénuité. « Il n’empêche que j’aurais bien aimé que ça soit vrai, cette histoire ! Dil me taquine souvent en me disant que ça l’était sans doute, vu comme j’ai grandi depuis. » Elle dodeline de la tête, un pli tendre et heureux dans les joues. « Bon, qu’est-ce que tu en dis… ? » s’enquiert-elle en prenant un peu de recul pour mieux contempler son œuvre. « Je persiste à croire que ç’aurait été mieux avec un sourire ! »

Par le pouvoir du dessin à la souris:
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Mer 6 Mar - 20:21

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Esteban

Slàine

Il aurait aimé à coup sûr être dans le groupe de Slaine mais le destin facétieux allait en décider autrement. Ils ne le savent pas encore évidemment et l’espoir charmant fait naître un sourire fantomatique sur les lèvres du jeune homme. En attendant les événements et mystères à venir, Esteban hoche le visage à la dérobée, un « peut-être » au bout des lèvres grognons, l’aveu tacite qu’il en serait ravi lui aussi quelque part. L’idée lui vient subitement, qu’elle a mis une spontanéité dont il n'a pas toujours été bénéficiaire jusqu’à présent parmi les élèves issus de famille sorcières de cette école. Elle ne semble pas avoir pensé ne serait-ce qu’une seule minute au fait qu’il n’a pas de pouvoirs, que seuls les amulettes sont, à priori, à même de le tirer d’un pépin magique, qu’il ralentirait peut-être le groupe ce-faisant. Elle n’a visiblement vu que le plaisir de sa compagnie. Il a une reconnaissance suave qui s’installe au fond des yeux, la simplicité de l’enthousiasme de la Poufsouffle valant bien plus que milles discours selon lui.

Cela en dit long sur elle, suffisamment pour savoir qu’il ne gaspille pas son amitié ici – et c’est tout ce dont il a besoin de savoir.

Elle s’emporte joyeusement en acceptant la requête farfelue. Le gout du citron se diffuse encore pleinement sur les papilles hérissées de sucre. Elle a des éclats qui lui semblent presque familier tant il les apprécie, à la manière d’une page souvent marquée d’un livre préféré. La respiration se fait dense en volutes blanches sous le froid, les mains se réchauffent à même le banc enchanté. Il ne se sent pas obligé de parler et le silence se répand sur lui, la voix guillerette de Slaine en fond sonore. Ce n'est pas un silence particulièrement gênant, mais plutôt de ceux qu’il partage quand il écoute quelqu’un avec qui il sait pouvoir être tranquille. « Tu sais, ne pas bouger, cela ne signifie pas ne pas sourire. » Les recoins se replient malgré lui et il passe une langue rapide sur ses lèvres afin de les rappeler à l’ordre. Pour un peu, il flirterait, lui dirait en s’amusant qu’il va être bien trop irrésistible si jamais il se met à lui obéir. C’est faux, bien sur que c’est faux, mais elle rougit joliment et il y trouve une satisfaction surfaite qu’il ravale dans un froncement de sourcils incertain.  Ne pas parler, c’est tout de même mieux et plus prudent. « Pomme, che crois… Oh là là, ch’est bon !! » Voilà qui attire son attention. Pomme c’est délicieux, surtout avec le caramel. Il n’a pas le temps de lui en parler qu’elle lui raconte un instantanée de son enfance. Les images s’imbriquent au récit coloré. Il la voit toute irisée de bonheur, les rires pêle-mêle sous le chaos ordinaire.  Il attend qu’elle termine mais penche son visage, l’œil attentif, quand elle parle de la lettre de Poudlard. Il n’a jamais fait attention à elle, il ne se souvient qu’à peine de ce à quoi elle pouvait ressembler durant leurs premières années. Ils ont le même âge pourtant et il est fin observateur d’ordinaire mais il a toujours évité le quidditch et l’hippoballe avec grand soin, oubliant parfois jusqu’aux noms et la présence de ces joueurs. L’année qu’elle a passé à Mahoutokoro, loin du sol britannique, a fait le reste.
Il l’imagine parfaitement du haut de ses onze ans de toute manière : surement les même trop grands yeux, des taches de rousseur plein le nez et un immense sourire – le même qu’elle arbore en ce moment – toute entière à regarder le monde aux alentours comme un chevreuil qui attire – ou plutôt qui défie d’un froncement de nez frétillant et sensible, non ? – des lumières trop fortes en pleine obscurité. « Je n’ai aucune envie de ramasser des crottes de quoi que ce soit, petit Panda. » Il fronce un peu plus les sourcils avant de secouer la tête légèrement horrifié par la tournure de l’histoire. « Tu dois avoir de bonnes notes en botanique. » Une moue fugace vibre sur le visage tandis qu’elle mentionne à nouveau Dil. Il ne compte plus le nombre de fois où elle parle de lui, l’évidente tendresse sur la langue même sous les reproches et autres gentilles insultes. Un lointain ennui pointe puis reflux sans jamais toucher la rive de son esprit. Pour l’instant. « Ça aurait pu être le cas, la bave de crapaud entre dans la composition de tellement de potions que je comprends que tu aies gobé la chose… » Fait-il d’un air docte alors qu’elle se met à rire. Il resserre un peu son écharpe tombante autour du cou, la laine moelleuse réchauffant agréablement la peau. Le sachet de bonbons est sagement posé sur ses jambes.

L’image du crottin de veaudelune partout sur la peau a du mal à décanter de son esprit vivace et il ne peut s’empêcher de la regarder d’un air dubitatif.  Elle est si rose de joie à la mention de son aventure qu’il n’a pas cœur de lui faire remarquer que c’est un peu dégoûtant. « Tu n’as pas eu de haut le cœur avec l’odeur sur la peau ? Non, non, ne réponds pas, je n’ai pas vraiment envie de savoir en fait. » La bouche se tord en une grimace et il se lève pour venir voir le chef d’œuvre. Le bonbon est loin maintenant, totalement dissous pour ne plus laisser qu’un parfum lointain acidulé. « C’était une sacrée histoire. J’ai un souci avec les odeurs trop fortes, ça me… » Il lève la main pour faire semblant de se couper la gorge. Sa mère utilisait des baumes aux relents immondes pour le protéger quand il était petit mais elle était dans les contre-poisons et avait la même notion des parfums que Slaine. De quoi lui couper la chique à vie. « Je n’aurai jamais pu tenir. Tu t’es vengé au moins ? »

Merlin merci, Slaine ne sent plus le crottin. Il hume doucement les cheveux auburn et cille posément – et un peu rassuré aussi sot que cela puisse paraître - en la regardant. Elle sent le sucre et la neige, un peu les mimosa aussi croit-il mais il n’est pas certain et ne peut décemment pas venir la renifler pour de bon.
Il n’a pas à le faire d’ailleurs. « Ah. » Il pose les yeux sur le dessin dans la neige, attends quelques secondes pour bien s’imprégner des cheveux en pétard, de l’air courroucé (plus vrai que nature) et de la bouche mécontente. Il éclate de rire, le son étonnamment fort cette fois-ci, le filtre implacable envolé. « C’est super bien fait. Le professeur Hynes te donnerait direct une bonne note. Je n’ai pas de multiplettes, c’est dommage. » Il tourne autour et vient passer sa mitaine sur le dos de l’artiste pour frotter amicalement en guise de félicitations. « C’est positivement parfait. » Il lui offre un dodelinement de tête puis plonge sa main dans le sachet à nouveau, farfouille et pop un autre bonbon sur sa langue sans même regarder. Il a entraperçu la couleur orange pourtant, vibrante et électrique. Des bulles viennent se fondre sur les lèvres quasi instantanément et les paroles se font inintelligibles. Une bulle puis deux puis trois puis dix. C’est seulement quand elles éclatent que la voix d’Esteban résonne. « Orange » Il baille à dessein, une flopée de bulles lui donnant l’air d’être sous l’eau s’échappant du bonbon. « A » « ton » « tour ». Un léger sourire persiste, chaque notes graves en billes d’air. Il n’attend pas et chipe lui-même un bonbon au hasard. Il ouvre la bouche à moitié pour que Slaine l’imite et glisse la friandise entre le joli rose un peu gelé de sa bouche. « Banane » éclate une bulle quelques secondes plus tard.

Peut-être qu’il a un peu choisit le bonbon cette fois-ci.




Hrrp:
Slàine O’Toole
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 10 Mar - 14:09

Je préfère flâner le long des sucreries
Curieusement, Esteban n’a pas l’air très sensible à ce qu’il peut y avoir de judicieux dans le ramassage des crottes de Veaudelune. Elle ne comprend pas, vraiment. Et quelque chose lui dit qu’elle ne serait pas bien avisée d’insister. Un petit sourire persiste sur ses lèvres, comme si elle était la détentrice d’arcanes impossibles à pénétrer, et elle esquisse finalement un vague haussement d’épaules. C’est vrai qu’elle ne se débrouille pas trop mal en Botanique, aidée par la fascination que les plantes lui ont toujours inspirée ; mais c’est précisément cet intérêt mélangeant curiosité et empathie qui peut lui jouer des tours quand elle rapproche son nez un peu trop près de certains végétaux. La remarque de son camarade sur la bave de crapaud la secoue d’un rire charmé et elle songe qu’elle aurait aimé pouvoir renvoyer une telle répartie à la figure de son frère. Esteban ne doit pas seulement lui apprendre les rouages de la diplomatie, mais aussi les piqûres sans conséquence – vraiment ? s’inquiète-t-elle – de la conversation mondaine ! Elle-même n’a jamais su se défendre consciemment et habilement par la parole et elle admire profondément – quand ils ne blessent pas trop – ceux qui en sont capables.

Son silence, manifestation d’une étrange pudeur, s’éternise un peu. C’est qu’elle s’apprête à répondre à sa question au sujet du haut-le-cœur, mais doit aussitôt refermer la bouche lorsqu’il se ravise. Elle lui aurait pourtant bien expliqué que l’odeur herbée du crottin est beaucoup plus soutenable que les autres, qu’elle évoque de longues et délicieuses promenades à travers champs ; mais sa grimace lui arrache une petite moue et elle comprend confusément que son souvenir d’enfance l’a un peu écœuré. Légèrement attristée, elle se dit qu’au fond, les crottes de Veaudelune doivent être beaucoup plus saines que le maquillage que l’on peut s’étaler sur le visage – elle se demande d’ailleurs si certaines militantes écologistes n’ont pas cherché à les imposer comme fard argenté dans l’histoire des cosmétiques, mais doute que de telles considérations intéressent son camarade. Elle est curieuse de savoir d’où lui vient sa répugnance vis-à-vis des odeurs trop fortes, mais une fois encore, elle n’ose pas l’interroger plus avant. Du reste, la perspective de se venger ne lui avait jamais traversé l’esprit et la façon dont elle hausse les sourcils et écarquille les yeux trahit assez combien elle s’en étonne. C’est qu’elle n’a pas si mal vécu le badigeonnage et que cet épisode de son enfance l’a plus amusée qu’autre chose ! « Il a déjà bien assez été puni par ma Maman, ç’aurait été cruel d’en rajouter… » fait-elle remarquer tout doucement, sans même savoir quelle vengeance elle aurait pu entreprendre – ce n’est vraiment pas dans son tempérament. « Qu’aurais-tu fait, toi ? » demande-t-elle timidement, comme si elle avait peur de découvrir quelque diablotin en lui.

Sa réaction au chef d’œuvre qu’elle vient de composer finit par lui arracher un petit gloussement ravi, qui se transforme en rire éclatant sous la communicabilité du sien. Il se déride enfin et cela l'enchante ! « Merci ! » s’écrie-t-elle en contrefaisant bêtement l’air un peu fat de l’artiste qui ne s’embarrasse pas de fausse modestie. La main qui lui frotte le dos la fait rosir de reconnaissance. « Je suis parfaitement disposée à t’éblouir avec mon incroyable talent autant de fois que tu le voudras, tu sais. En attendant, je peux toujours immortaliser ton portrait avec mon Pineapple. » Elle s’exécute aussitôt et associe l’image au profil d’Esteban, qu’elle lui montre en pouffant dès qu’elle a terminé ses manipulations. « Je te l’envoie aussi ! C’est très beau, n’est-ce pas ?? » De nouveau auréolée d’une joie pure, que les discrets nuages de la pudeur et de la timidité ne traversent plus, elle range son téléphone, prête à poursuivre le jeu, et trépigne de découvrir l’effet du Bacbuc qu’il vient de piocher. L’émerveillement ne tarde pas à lui manger tout le visage comme des bulles s’échappent facétieusement de ses lèvres. « Oh !! C’est si mignon ! » Elle souffle doucement sur certaines d’entre elles avant d’imiter puérilement Esteban quand il ouvre la bouche pour recevoir son nouveau Bacbuc. « Tu as un peu triché, non ? » s’amuse-t-elle avant de rectifier aussitôt, tombée sous l’emprise de la banane philanthrope. « Non, tu n’as pas triché, tu as simplement… donné un coup de pouce au destin et créé une opportunité ! Une très, très belle opportunité ! Oui. » Elle acquiesce avec un long sourire de première de la classe et tape avec enthousiasme dans ses mains gantées. « Est-ce qu’on n’est pas bien, ici ? » s’enquiert-elle dans un petit soupir satisfait. Avec toute la bonne volonté et l’entrain d’une ballerine dotée de deux pieds gauches, elle se laisse à nouveau tomber sur le banc chauffe-fesses et tapote la place à côté d’elle pour inviter son camarade à faire de même. « Regarde tous ces gens, comme ils ont l’air heureux ! s’enchante-t-elle en promenant ses yeux ébahis sur le reste des flâneurs. En tout cas, s’ils ne sont pas vraiment heureux, ils savent se distraire de leur malheur. C’est quand même formidable d’apprendre à s’ennuyer ou à passer le temps autrement qu’en blessant son prochain, tu ne trouves pas ? Je les admire beaucoup. Qu’est-ce que tu fais, toi, pour entretenir ta résilience ? Ses pieds trépignent dans la neige. Tu joues au tennis et tu manges des bonbons avec moi – et je trouve ça merveilleux ! Sans prévenir, elle s’avachit sur l’épaule d’Esteban en poussant un long soupir contrit, où un sourire invincible persiste pourtant. Vraiment, je ne comprends pas qu’on puisse ne pas avoir foi en l’humanité, même si c’est vrai que l’Histoire est effrayante et qu’on s’est toujours comportés comme si on avait besoin de conflits pour se trouver des héros – peut-être que notre combat de demain consistera à démontrer tout ce que la tranquillité peut avoir d’héroïque, pourvu qu’on s’en donne les moyens ! Tu as déjà réfléchi à ce que tu ferais, toi, si tu devais gagner beaucoup d’argent un jour ? Oh, je suis certaine que tu chercherais à éradiquer la famine et l’analphabétisme dans le monde, à réduire les inégalités ; de mon côté, je prônerais l’accès à la magie et m’acharnerais à promouvoir la porosité entre les cultures ! Ce serait fantastique, non ? J’organiserais aussi une distribution mondiale de chocoballes, parce que c’est quand même très important. » Le Bacbuc à la banane enflamme son amour naturel pour le genre humain jusqu’à la caricature, mais elle ne semble pas s’en apercevoir. C’est tout bas qu’elle poursuit : « Tu sais, j’espère te redonner totalement foi dans les sorciers, aussi… »

HRP : RHJGFDHGF t'es un petit cœur !! rub (Et dans quel monde Slany refuserait de manger un bonbon MDR pls)
Esteban Bayne
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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Jeu 14 Mar - 12:07

Je préfère flâner- Je préfère flâner le long des sucreries -

Esteban

Slàine

Il n’a pas répondu à sa question bien qu’elle résonne quelques secondes à ses oreilles quelque peu roses de la bise glacée. Il n’a jamais eu à vraiment se munir d’astuces contre les ‘horreurs’ fraternelles. Durant ses très jeunes années, sa sœur l’a évidemment utilisé en tant que valet et jouet humain providentiel un bon bout de temps, lui infligeant toute sorte de tâches, de costumes et de jeux qu’il accomplissait avec un petit air admiratif. Des jeux d’enfants teintés de cette cruauté légère inoffensive qui fait parfois rire des années plus tard. Aliénor s’en est souvent amusé, à la manière d’une poupée taille réelle lors de ses salons de thé magiques improvisés et, Esteban, en bon cadet, s’en est toujours très bien accommodé à vrai dire. Les divertissements y avaient un gout autre et ravissant même s’il prétendra toujours le contraire en bougonnant.

Qu’est-ce que j’aurai fait ? La question fait écho. Il la regarde du coin de l’œil, le sourire sage sous les taches de rousseur dansante. Elle offre un portrait fringant des plaines vertes de son pays natal et il cille avant de reprendre, une énergie calibrée sous le cuir des chaussures. Il préfère parler de ce qu’il voit au sol. Les compliments explosent dans une sincérité légère. Il laisse au placard le fait qu’il puisse être très rancunier et que c’est loin d’être son plus charmant défaut. Il préfère l’idée de lui donner une image aimable, quelqu’un de studieux, de sérieux même, les travers Serdaigle en étendard noble.

Vu le dessin, c’est raté.

C’est le rire qui l’emporte pourtant, le parfum trouble d’une joie vivace lui éclatant dans le ventre. Le portrait est caricatural mais pas tant que ça, il s’y reconnait aisément, la taquine, lui extirpe un sourire fondant qu’il savoure tranquillement. « Je te l’envoie aussi ! C’est très beau, n’est-ce pas ?? » Il acquiesce, faussement neutre, les plis d’une sobriété qui a du mal à tenir et qu’il ne conserve que pour mieux ne pas louper le rayonnement parfait qu’elle déploie. Il veut lui être agréable tout simplement parce qu’elle le lui est en premier lieu, et qu’ils sont rares les gens à l’arracher au brouhaha indocile des journées au sein de l’école des sorciers.

Les bulles s’échappent en symphonie transparente, les lumières de la neige environnante se mêlant de façon féerique à la magie de son bonbon.  « Oh !! C’est si mignon ! » Il a une petite grimace en guise de parade. Il râle si souvent que ses camarades se seraient probablement permis ici quelques remarques saupoudrées de rires étouffés en le voyant de si bonne humeur. Lui-même se morigène un peu, juste de quoi redevenir raisonnable bien qu’encore perclus de sourires éhontés. Il ne se force pas à être stoïque, à vrai dire il l’est naturellement mais elle pique et repique les bulles grises si bien que le recoin des lèvres le tire un peu sous l’étrangeté de la situation. « Tu as un peu triché, non ? » Esteban ne nie pas, l’éclat sombre des yeux en guise d’aveu provocateur. « Pourquoi je ferais ça, hein ? » Il aurait pu être fatigué de toute cette joie contagieuse, de cette douce allégresse qu’elle a, scintillante, sur toute la peau, mais il n’en est rien découvre-t-il. Au contraire. Il boit ses paroles dans un regard qui a la consistance des chocoballes qu’elle aime tant. « Qu’est-ce que tu fais, toi, pour entretenir ta résilience ? » La question le ramène à une sobriété qui sans être brutal, le rappelle silencieusement à l’ordre. « Je suis dans cette école. J’entretiens ma résilience comme ça… » Il oscille silencieusement la tête, préfère ne pas épiloguer. Il n’a pas envie d’abîmer le joli optimisme dont elle se pare, l’amour du prochain comme autant de bijoux somptueux sur son front et à ses lèvres. Du reste, il n’a pas à se plaindre personnellement n’est-ce pas ? Il fronce le nez. Personnellement ça ne veut rien dire ici. D’autres subissent brimades et rejets, mensonges et autres pirouettes magiques et ce n’est pas parce qu’il n’en est pas la victime directe qu’il peut agir comme si de rien n’était.
Il la suit sans y mettre aucune réserve, s’installe à côté, se laisse bercer par les vagues d’amour universel qu’elle étale comme si c’était là sa jupe et qu’il était un banc.

L’idée ne lui déplaît pas.

Le soupir qu’elle laisse perturbe gracieusement l’atmosphère tout comme la tête qu’elle pose sur lui. Il est surpris sur le moment, fronce les sourcils, s’attend presque à une caresse suivie d’une trahison. Il n’en est rien, la voix volubile aiguë dansant entre les souffles refroidis qu’ils expirent en chœur. « Je suis d’accord. » Il tourne son regard vers les ondulations auburn. Il remarque qu’elle a parfois l’air rousse, parfois un peu brune selon l’éclairage.  Il est d’accord parce qu’il veut en faire son métier, il n’y aurait pas de raisons à sauver des liens entre sorciers et moldus s’il pensait que ni l’un ni l’autre ne le méritait en premier lieu. « Il y aura toujours des gens cyniques mais même eux voudrait que l’on croit en leurs capacités au final et qu'on arrange les choses. Sinon à quoi bon ? » Le regard se fait plus inquisiteur. « C’est un vrai programme que tu nous proposes. Tu veux faire ministre de la magie ? la moitié de l’école vise ce poste, je te préviens. » Les lèvres se pincent pour ne pas laisser filtrer le petit coup au cœur qu’il reçu à la mention des chocoballes. L’enthousiasme adorable l’a pris de court une fois de plus et il abaisse son regard vers la silhouette toute chaude qui se fond contre lui. Pour un peu, il s’imagine tendre le bras et serrer mais l’idée lui semble parfaitement ridicule - ou peut-être que c’est la chaleur qu’il sent grimper le long de ses oreilles qui le lui fait penser.
Alors au lieu de ça, la main se fait fantôme sur les cheveux. Il écarte une mèche, s’apprête à laisser les doigts courir sur la tempe puis la joue. Le geste est suspendu avant même d’avoir été esquissé. « Tu sais, j’espère te redonner totalement foi dans les sorciers, aussi… » Il cille, incertain d’avoir bien entendu. La main s’écarte. Il a foi… il a foi, n’est-ce pas ? Ses parents, sa sœur, Slaine aussi d’ailleurs, autant d’exemples d’aspirations valables à tenir. Ils sont si peu au final, ceux qui salissent la magie et ses merveilles. « Tu dois me croire très amer. » Il plaisante. Ou pas. « Tu ne vas pas t’endormir, hein ? » murmure-t-il plutôt avant de faire mine que tout ceci l’ennuie. Le sachet de bonbons repose sur les genoux et il a un froncement de sourcils indistincts dans les tourbillons de froid. « Comment tu vas faire ça ? Me faire croire aux sorciers et à leurs bonnes volontés ? » Voilà qui est injuste, elle a beau avoir des épaules solides, elle n’a rien à prouver à personne. Il esquisse un sourire en la tournant légèrement vers lui, la marque des manteaux encore sur la joue ronde sur laquelle il passe un pouce protecteur. « Peut-être que si tu me passes un peu de ton amour pour l’humanité… » Oh les yeux traînent vers les lèvres encore humides du bonbon maintenant. Qui sait s’il ne va pas lui aussi exploser en délicieux compliments pour l’humanité grâce au gout fruité. S’il la fixe un bref instant, l’air aussi sérieux que contemplatif, c’est sans autre délai qu’il l’attire à lui cherchant à même sa bouche un restant d’espoir.




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Re: Je préfère flâner le long des sucreries [Esteban ♥] Dim 31 Mar - 18:47

Je préfère flâner le long des sucreries
Slany ne peut réprimer une petite moue désolée lorsque son camarade admet que le simple fait de rester à Poudlard suffit à fortifier sa résilience. Si elle se sent une forme d’empathie, elle songe, un peu honteuse, qu’en réalité elle ne doit pas avoir la moindre idée du calvaire que peut représenter la vie d’un Moldu à l’école de magie : comme pour les innombrables malheurs qui enlaidissent la surface du monde, elle n’en voit, n’en soupçonne tout au plus que la partie émergée de l’iceberg – et encore. Du reste elle entend bien, à l’intonation de sa voix, qu’il ne souhaite pas s’exprimer plus avant à ce sujet, aussi sourit-elle timidement sans insister, ni même lui dire qu’elle le trouve très courageux sous ses dehors détachés. Elle croque pensivement ce qui reste de son bonbon. « Ministre de la magie ? » répète-t-elle en rosissant et en écarquillant les yeux. Son accès de philanthropie aiguë s’estompe de toute évidence déjà, puisqu’un tel projet professionnel lui paraît tout à coup insurmontable. « Je n’aurais sans doute pas les épaules pour assumer un poste avec de telles responsabilités, admet-elle en cillant fébrilement. Cela dit, je pense qu’il y a d’autres voies possibles pour améliorer notre société, n’est-ce pas ? D’ailleurs, est-ce qu’on vous apprend à mentir, en Diplomatie ?? » Réellement curieuse, elle le regarde longuement comme pour trouver une réponse au fond de ses yeux. Il semble un peu plus détendu qu’à l’ordinaire mais donne toujours l’impression de se l’interdire. C’est très étrange. « Je ne crois pas que tu sois amer, assure-t-elle finalement. Pas du tout. C’est juste que… » Elle s’interrompt, craignant de commettre une maladresse – encore. C’est seulement qu’elle perçoit chez lui une forme d’impatience. Elle a déjà eu plusieurs occasions de remarquer l’aura particulière qui nimbe les personnes ressemblant à Esteban : de celles qui n’oublient jamais vraiment la capacité de leur prochain à les décevoir, par une sorte de fatalité. Elle manque de lui faire remarquer à nouveau qu’il ressemble à sa Maman à cet égard, mais Luam lui a expliqué au téléphone que c’était précisément le genre de chose à ne surtout pas dire à un garçon ; par conséquent, elle se tait et se contente de sourire pour signifier qu’elle préfère ne pas poursuivre.

C’est au moment où il s’inquiète de son endormissement qu’elle prend conscience du bien-être qu’elle éprouve à cet instant. Elle se sent tout à fait à l’abri du froid, corporel comme spirituel, et elle lui sait secrètement gré de lui offrir une compagnie qui ne s’effarouche pas trop de ses gaucheries. Elle se redresse dans un petit rire ravi pour le rassurer et finit par hausser les épaules. Comment va-t-elle s’y prendre pour le rendre un peu moins frileux vis-à-vis des sorciers ? Au fond, elle n’en a pas la moindre idée, et ne soupçonne d’ailleurs pas la cruauté de sa question. Elle improvise candidement : « En étant moi-même de très bonne volonté et en te montrant que c’est le cas de beaucoup d’autres sorciers, je suppose ? Elle se mord l’intérieur de la joue. Mais je crois que je serais suspecte si j’avais un programme préétabli pour te faire changer d’avis. Je me contente de penser que… Enfin, je me contente d’avoir confiance. » Elle lui adresse un petit sourire niais qui s’accentue sous la légère caresse dont il lui flatte la joue. C’est-à-dire qu’elle perçoit trop tard le poids que prend son regard, tout à coup, et n’a pas le temps de lui demander pourquoi il semble soudain si sérieux – a-t-elle dit ou fait quelque chose de mal ?

Slany se sent subitement attirée vers son camarade et c’est son corps, avant son esprit, qui comprend instinctivement ce qui est en train d’arriver. « Oh !! » Elle tressaille quand l’ombre de son visage recouvre le sien et, complètement affolée, ne trouve rien d’autre à faire que d’émettre un petit couinement paniqué et de baisser brusquement le visage pour offrir son front à la place de sa bouche, après avoir fermé les yeux de toutes ses forces, comme s’il s’agissait d’accuser le choc d’un ballon. Or, compte tenu de leur taille similaire, il n’y a pas de malentendu possible : elle a bel et bien essayé, très artificiellement, d’esquiver ce qui est encore, pour elle,  tout à fait impensable. Son cœur explose de gêne ; elle bredouille maladroitement quelque chose qui ressemble à des excuses, parce qu’elle a honte et peur de l’avoir froissé par son réflexe stupide, et qu’elle ne comprend décidément pas comment ils ont pu en arriver là, cherchant naïvement dans l’atmosphère propice aux éclosions amoureuses la raison de ce revirement de situation. N’y a-t-il pas eu un moment d’ambiguïté à l’intérieur de la boutique, après tout ? Elle aurait dû se montrer plus prudente – mais qu’est-ce que cela signifie, se montrer plus prudente, avec un camarade que l’on apprécie tant ? Tout à coup, elle se sent un peu l’envie de pleurer, sans l’admettre, parce qu’ils étaient si bien, l’instant d’avant, et qu’elle n’a pas du tout vu le changement se faire – ou n’a pas voulu le voir.

Les joues brûlantes d’une confusion dont elle ne comprend pas totalement les tenants et aboutissants, Slany se détourne, ne sachant plus où se mettre, et éprouve rapidement le besoin de se lever pour échapper à son propre malaise. « P-pardon, bafouille-t-elle, j-je… J-je c-crois que c’est à cause des bonbons, j-je suis, je suis vraiment, vraiment désolée... » Elle hasarde un regard par-dessus son épaule pour l’observer à la dérobée – que voit-il en elle, exactement ? – mais le détourne aussitôt, comme foudroyée. Elle n’est pas du tout habituée à se demander ce genre de choses et elle n’en a pas la moindre envie, du reste. Après avoir inspiré profondément, elle lui fait à nouveau face, s’efforce de sourire, mais se trouve absolument incapable de croiser son regard. Et cela la dérange. « Je… » Embarrassée, elle commence à faire du tricot avec ses doigts. « P-pardon, répète-t-elle, je ne pensais pas que… Je n’ai pas l’habitude, je… » Elle a toutes les peines du monde à ne pas s’enfuir en courant, mais il lui semble que cela serait franchement incorrect – et beaucoup trop dramatique. Surtout, elle l’apprécie beaucoup, et ce qu’elle ne veut pas encore voir comme la suite logique de leurs aventures n’y change rien. Elle se liquéfie un peu plus. « On rentre… ? » propose-t-elle timidement en prenant son sac de bonbons. Il est évident, à voir l’affaissement de ses épaules, qu’elle a très peur de sa réaction.

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