-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Kindling

Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Kindling Mer 20 Fév - 22:57

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Mes journées commencent toujours par un soupir. Et dans ce soupir, il y a tout. L’abattement d’avoir blessé un être cher, de voir sa chaise vide à pratiquement tous les cours. Son regard m’évite quand on se croise. On ne se parle plus. Je suis inquiet….inquiet d’avoir perdu un ami cher.  Dans ce soupir il y a de la tristesse, de la solitude, il y a un coeur qui saigne et qui réclame un peu réconfort. Dans ce soupir, il y a du soulagement. Celui de ne plus devoir présenter une façade, mentir sous un masque à une des personnes que j’aimais le plus. Dans ce soupir il y a de la colère, celle qui s’est ranimée après avoir été noyée dans des vagues de larmes gémissantes.  Et elle brûle, cette colère et fait de mes os du petit bois.

Et ça m’a prit du temps mais je te l’ai dit. “Je suis toujours fâché après toi”. Mais ta seule réponse ça a été ton air penaud en me disant que tu me laisserais du temps et que tu comprenais. Sauf que je ne pense pas que tu comprennes, stupide poufsouffle. Et surtout, t’as même pas pris la peine de demander pourquoi. Tu me manques. Cruellement. Même si tu as changé d’avis, même si tu me vois criblé de ces défauts hideux, je veux savoir. Et surtout je veux que tu saches. Je ne pas continuer d’être triste et fâché en même temps. Je suis épuisé de te haïr.

Viens, je dois te parler. C’est le message que je t’ai envoyé. Tu sais où..

En dessous des bannières au blason de ta maison, je t’attends, à faire les cent pas. Là où nous avions l’habitude de réaliser nos expériences, à l’abri de la pluie qui martèle les gradins. Là où ta main caressait mon poignet et des doigts la courbe de mon cou. Et je me déteste, car encore aujourd’hui je porte ce parfum de lavande que tu aimes tant. Même si tu m’énerves. That’s how far you got under my skin. Je fais les cent pas. Et s’il n’avait pas compris le lieu de rendez-vous ? Je consulte mon téléphone. Pas de message. Est-ce que je suis en train de me les geler pour rien ? Là je serai vraiment furax. En comparaison, un Magyar à Pointes aurait l’air d’un teddy bear.

La bannière bruisse lourdement derrière moi. T’es là. Enfin. T’as le culot de me demander comment je vais, parce que t’es un poufsouffle, c’est ce que vous faîtes et surtout c’est mieux que d’arriver et se taire. Je t’épargne le sarcasme, parce que c’est pas le but. Je te regarde droit dans les yeux, les sourcils froncés :

Ca fait des jours que je suis énervé...à cause de toi.



Je m’approche pour ne pas devoir crier et risquer d’être entendu. Mon ton est plus sec, agressif presque.

Tu sais pourquoi ?



Tu sais quoi ? Réponds pas, je vais t’épargner l’embarrassement de le faire.

Si tu penses que c’est à cause de ce que t’as fait, non c’est pas ça. Tu crois que peut-être que c’est parce que t’as presque tout balancé à Gus ?  Non, non plus. Ca énervé sur le coup, puis ça m’a vraiment déçu mais non, au final c’était de ma faute, j’aurai dû prévoir que t’étais pas capable de garder ce genre de secret. C’est pas pour ça que je t’en veux.



J’essaie de retrouver mon calme mais le simple fait de prononcer à voix haute cette phrase que tu as écris sur ce détestable petit morceau de papier ça...ça attise le brasier.

“Je ne saurai jamais si c’était sincère”. Sérieusement ?!! Tu crois que je me suis payé des barres de rires peut-être ? Tu crois que j’ai fait ça pour le fun ? Ou tu crois que j’adore torturer les autres et moi-même au passage parce que, ouais, spoiler alert ça fait plus d’un mois que je me sens comme de la merde.  



Ca revient toujours par vagues. Et là je les sens doucement remonter, ces souvenirs douloureux. Mais je continue.

Et qu’est-ce que ça dit à propos de toi, hein ?!! Que t’as capable d’être attiré par un putain de sociopathe ?!!  Waw, quoi. Putain….C’est ce que tu penses de moi ?!!



Shit. Fuck. Cunt. et tous leurs petits cousins et leurs petites cousines. Je te déteste. Je déteste ce que tu me fais. Ma main vient se plaquer sur mon front et écraser mes orbites.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Mer 20 Fév - 23:41


C’est étrange. J’ignore si j’ai envie de me dire déjà ? Ou si ma pensée se rapproche plutôt d’un il était temps. Quant à l’endroit, bien sûr que je sais de quoi il parle. Ça ne peut être que les gradins, n’est-ce pas ? Bien sûr j’ai aussi eu une pensée pour les toilettes du deuxième étage, surtout qu’à cette heure il commence à faire frais et que l’astre solaire a bien amorcé sa descente. Ceci dit, je connais Bertram assez pour savoir qu’il ne se risquera pas à me donner rendez-vous dans un endroit où l’on risquerait de venir nous déranger ou, pire encore, où l’on serait facilement écoutés. C’est ainsi que je quitte l’école, me dirigeant vers le stade de Quidditch, montant les marches menant à notre cachette attitrée, sous les gradins. Évidemment, il est là. En bon semi-vampire, je tente de prendre le pouls de la situation. Le message était bref, inquiétant considérant ce que je sais de son état des derniers jours. Ça risque de ne pas être une conversation facile.

« Tu vas bien ? »


Évidemment que non, il faudrait être un imbécile pour croire le contraire, mais ça a le mérite de l’encourager à parler. Et pour une fois, il n’a pas besoin que j’insiste. Mon air demeure neutre, car j’ignore sur quel pied danser. Il a les sourcils froncés, mais je capte le parfum discret de l’essence de lavande. Les signaux sont contradictoires, c’est le moins que l’on puisse dire. Énervé à cause de moi depuis des jours ? C’est ce que j’ai cru comprendre oui. Tu sais pourquoi ?

« Vas-y. »

Parce que ce n’est pas une vraie question. Il se prépare juste. Bertram prend un élan avant de passer en revue les raisons qu’il a de m’en vouloir pour mieux les écarter, se rapprochant ainsi des causes véritables, des sources des reproches qu’il a à m’adresser. Mais ne sautons pas les étapes trop rapidement. À cause de ce que j’ai fait ? De quoi tu parles au juste ? Du baiser ? Parce que dans mes souvenirs, c’est toi qui est venu te réfugier dans mes bras. Et que, comme l’a dit Gus, il faut être deux pour s’embrasser. Alors quoi, est-ce la faute aux confidences que j’ai faites à mon meilleur ami ? Prévoir que j’étais pas capable de garder ce genre de secret ? Je serre la mâchoire. Au moins maintenant je sais sur quel pied danser. Je sais très précisément ce que j’ai envie de lui répliquer, mais Bertram n’a pas terminé. Il est parti dans son monologue et il va le faire jusqu’au bout, n’est-ce pas ?

Je ne saurai jamais si c’était sincère. Pour Bertram, c’est l’évidence même apparemment. Pour moi, bizarrement, ça ne l’avait pas été. Mais on y reviendra plus tard. Là, il n’a pas fini. Plus d’un mois qu’il se sent comme de la merde. J’ai beau lui en vouloir, celle-là me fait mal. J’en baisse même les yeux un court instant, par honte comme par douleur. Ma gorge s’est serrée. Qu’est-ce que ça dit à propos de moi ? Je sais pas, c’est pas ça qui compte le plus pour moi là tout de suite, ne serait-ce qu’à cause de mon point de vue totalement différent sur la situation. Forcément. On n’a pas vécu ces longues semaines de la même façon parce que, de mon côté, j’ai pas essayé d’oublier Bertram dans les bras de quelqu’un d’autre. C’est ce que je pense de lui ? Tu veux savoir ce que je pense ? Fair enough.

« Tu t’imagines quoi, que j’aurais dû deviner que ce l’était ? Après qu’on ait commencé à s’éviter, que tu sois retourné dans les bras de Beckett pour essayer de faire comme si j’existais pas ? J’étais supposé interpréter ça comment ? Un signe de dévotion, de sincérité et d’affection peut-être ? Tu crois que tu m’as pas fait me sentir comme une merde moi aussi ? Tu crois que tu m’as pas manqué aussi ?! »

Je détourne les yeux, me mords l’intérieur de la joue. Bien sûr, ça saigne. Cette dernière phrase-là n’était pas prévue. Elle a débordé. Et puis merde, je crois qu’on est bien parti alors pourquoi me censurer maintenant.

« J’ai pas raconté ce qui s’est passé à Gus par plaisir ou par malice. Je lui ai raconté parce qu’au retour des fêtes j’évitais tout le monde et qu’il était inquiet, parce qu’il m’a confronté pour que je lui parle de ce qui n’allait pas. Parce que lui, pendant que t’étais occupé à oublier ce qui s’était passé, il était inquiet pour moi. Alors ouais, pardonne-moi si j’ai aucune putain d’idée du niveau de sincérité dont t’as fait preuve, que ce soit ce soir là ou tous les autres jours qui se sont écoulés depuis. »


Je m’approche de lui, réduis la distance. Je respire profondément, j’essaie de me contenir, de rester maître de moi-même. J’ai pas envie de faire ça pour demander des comptes ou pour lui adresser de simples reproches, j’ai pas envie qu’on reste en conflit. Mais ça a besoin de sortir tout ça. Alors c’est ce que je fais, je dis simplement ma vérité, les yeux empreints de tristesse. J’aurais voulu que ça se passe autrement.

« Même maintenant. Tu me fais des reproches, mais tu portes de la lavande. Tu me dis une chose et tu en fais une autre. Tu me dis que tu ne veux pas me perdre et c’est le silence radio pendant presque deux mois. T’as pas le droit de m’en vouloir parce que je suis pas capable de lire dans ta tête. Si tu veux que je sache ce qu’il en est, alors tu dois me dire la vérité, pas espérer que je la devine. »
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 11:14

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Toutes ces pensées captives depuis si longtemps. Ouvrez les fenêtres j’ai besoin d’air. Le masque est tombé depuis un bon moment, je n’ai pas la moindre envie de me forcer à être agréable ou mesuré. J’en ai assez. Et surtout je n’ai personne vers qui me tourner, personne qui pourrait comprendre à part toi, mon ancien complice. Dommage que ces reproches te soient adressés. Les mots coulent, me traversent sans filtre. Ni acérés par des semaines de ruminations, ni adoucis par ton regard. Ils sont crus, dépolis et ils sont lancés vers toi et...moi.

Ta mâchoire se crispe je le vois. Toi aussi, tu as des choses à dire mais pour l’instant je ne te laisse pas en placer une. Ton tour viendra après, puisque tu pouvais très bien continuer dans le silence. J’arrive pas à croire que ce soit moi qui ait réclamé ce rendez-vous. J’ai craqué. Aujourd’hui, tu me fissures encore. Tu me montres à quel point je peux être faible et attaché et je déteste ça. Je veux être froid et sans émotion. Mais je n’y arrive pas. C’est de ta faute si mon coeur a des ratés, s’il s’emballe hors de mon contrôle. Moteur défectueux.

Et toi aussi t’en as gros sur le coeur. Ca serait mentir de dire que je ne le soupçonnais pas, mais aussi de dire que je m’en étais préoccupé. Eternel égoïste, j’étais trop enlisé dans mes propres tourments, sables mouvants, pour m’inquiéter de ce qui se passait chez toi. Ou peut-être que j’étais convaincu que tu étais plus fort, plus stable et plus capable que moi pour les gérer. que tu sois retourné dans les bras de Beckett pour essayer de faire comme si j’existais pas ? Ma première réaction c’est de lui lancer un regard noir, de m’insurger. Un hippogriffe se cabre dans ma poitrine. Je réaliserai un peu plus tard qu’il n’avait pas complètement tort.  Tu crois que tu m’as pas manqué aussi ?!. Sauf que je n’ai pas dit ça. Je n’ai pas dit ça.  Un écho me revient, une pensée refoulée qui s’impose :

[ Je déteste tellement que tu m’aies manqué. Toi, ton sourire, ton regard, tes lèvres sur les miennes, ton souffle. Je déteste tellement de ressentir ça.]

Tu m’expliques tes raisons pour en parler à Gus et c’est là que j’ouvre les yeux. J’ai été aveugle. Toute cette situation m’avait complètement aveuglé et ça ne me ressemble pas. Mes bras se croisent et serrent alors que je baisse les yeux, les lèvres serrées. Je n’aime pas ça. J’avais mes raisons…mais...est-ce que je n’aurai pas pu réagir autrement ? Je ne voulais pas le blesser. Mais j’avais été trop préoccupé pour m’en rendre compte. Egoïste. . Tu t’approches et sans ton regard triste ou ce ton plus calme dans ta voix, j’aurai probablement reculé par réflexe. Mes épaules se crispent et se redressent alors que j’encaisse tes mots, ce que tu penses vraiment de moi. Ca fait mal parce que c’est vrai. Ca me crève. Putain de vérité. Pourquoi t’es obligé d’avoir raison ?! Je détourne la tête pour cacher cette expression douloureuse qui se lit sur mon visage.

I’m fucked up.

T’as raison. Je dois être un détraqué.


C’est un diagnostic honnête. J’aimerai savoir pourquoi je suis comme ça. Comment s’est creusé ce fossé infranchissable entre ce que je dis, ce que je fais, ce que je pense que je veux et ce que je veux vraiment. Complètement désarticulé. Je retiens ma respiration, dans une volonté de ne rien lâcher et de tout retenir , même pas l’air qui s’infiltre dans mes poumons. Mais ça ne dure pas longtemps. J’ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de partir, ne pas devoir l’affronter. J’ai envie de rester. J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras. Tout ça en même temps. Comment choisir ?

[Stalker. Stoker. Le nom résonne dans ma tête, ce nom que je lis sur mes paupières, que j’entends dans mes rêves et que je souffle dans ma tête d’un murmure langoureux..]

[Je me souviens du moment où je pouvais profiter de ton sourire sans me rappeler du son de ta voix qui se brise ou du goût de tes lèvres ]

Je déteste me sentir si fébrile quand tu me hantes. Mes paupières se ferment. Puis s’ouvrent et battent un instant. Tu as raison. Je te dois bien ça. Je te dois bien une explication. Les mots sortent. Acides et hachés entre mes lèvres serrées.

J’ai choisi Beckett. Délibérément. J’avais choisi. Je pensais qu’on pourrait rester amis. Mais j’avais choisi Beckett.



Je retrousse les lèvres, honteux, avant de poursuivre. Même si je suis tendu, les bras et les épaules serrées en position défensive, ça devient progressivement plus facile.

Je pensais que t’avais besoin de temps pour t’y faire. Je ne voulais pas te brusquer. Et puis. J’avais besoin de temps aussi. Parce que...



J’ai pas envie de dire ça. J’ai pas envie de dire ça.

Néanmoins ces mots franchissent mes lèvres d’une voix éteinte.

Je n’arrivais pas à te sortir de ma tête. Je n’arrêtais pas de penser à toi. Encore maintenant. J’ai essayé mais...



J’abandonne. Je soupire.

Et puis tu m’as dit ça et ….j’étais si en colère que ce soit ce que tu penses de moi. Que tu penses que je sois capable de t’embrasser sans sentiment. Que tu penses que je t’ai menti quand je t’ai dis ce que je pensais.



Mes dents se serrent. Est-ce que tu peux vraiment lui en vouloir d’avoir cru ça ? Après tout t’as agi comme un connard au début.Tu t’es servi de lui. . Ouais je sais.Je m’étais promis de ne pas le faire mais au final c’est plus fort que moi. Le naturel revient au galop et je bredouille des excuses pathétiques.

Mais j’imagine que je l’ai mérité, hm ? Je suis un menteur, j'aurai pas dû m'attendre à ce que tu saches faire la différence... Désolé, Ethan.



Et vient tristement le deuxième constat.

Tu ne m'aimes pas.
Tu aimes qui tu penses que je suis.
Mais pas moi. Le vrai moi.


Je baisse la tête quand deux sillons de larme viennent me barrer les jours. Je ne m'attendais pas à ça non plus. Si pathétique. Va te cacher, Bertram. Je lui tourne le dos, déterminé à prendre la fuite.

A quoi bon ? Qu'est-ce que t'espérais ?

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 12:57


C’est pas plaisant de dire tout ça, de voir l’effet que ça a sur Bertram au fil des mots. Mais en même temps ça me libère d’un tel poids. Ça me fait du bien, même si j’aurais préféré pas le faire. T’as raison, bon début. Je dois être un détraqué, mauvaise fin. Ça m’énerve, ça me dérange pour des raisons que j’ai encore du mal à mettre en mots. C’est pas grave, j’ai le temps, parce qu’il n’a pas terminé. C’est son tour de parler et au mien d’écouter, c’est ça une conversation. Même si, je l’avoue, les prochains mots me donnent, à moi aussi, l’envie de tourner les talons. J’ai choisi Beckett. J’avais déjà remarqué ça, merci bien. T’en as d’autres des comme ça ? Que j’aie besoin de temps pour me faire au fait que l’on reste juste amis ? Je sais même pas. Dans la théorie c’était un bon plan, un que j’avais moi-même essayé de me convaincre de suivre, mais dans la pratique est-ce que j’aurais réussi à être juste un ami ? Je me connais un peu, juste assez pour savoir que je sais pas faire les choses à moitié. Tout ou rien, c’est presque devenu une marque de commerce. J’aurais essayé, c’est certain. Mais est-ce que ça aurait tenu longtemps ?

Je n’arrivais pas à te sortir de ma tête. Je n’arrêtais pas de penser à toi. Encore maintenant. J’ai essayé mais…

Ethan, je crois que t’as oublié de respirer. J’ai vraiment entendu ce que je viens d’entendre ? Encore maintenant. C’est sans doute un très, très mauvais moment pour être soulagé ou content ou pour me dire que c’est peut-être ça, le goût de l’espoir. C’est vraiment pas à propos, là tout de suite. Alors j’essaie de le garder pour moi, mais mon regard me trahit, comme à chaque fois. Plus doux, tout de même triste, mais plus désolé que blessé. La suite je peux comprendre, j’aurais aussi été en colère qu’on me pense capable de mentir, surtout sur ces choses-là. Je ne dis pas que j’ai pas eu raison, qu’il n’a pas récolté ce qu’il a semé, mais je peux quand même comprendre et respecter qu’il ait été en colère. Même Bertram le sait, qu’il l’a mérité. Il aurait pas dû s’attendre à ce que je devine, c’est un fait. De là à se traiter de menteur, je sais pas. J’arrive pas à être objectif, pas quand je vois ses larmes qui creusent douloureusement leurs sillons dans ses joues. Je n’arrive pas à rester de marbre lorsqu’il me tourne le dos, qu’il essaie de se cacher. Satanés gènes de Poufsouffle.

« Tu m’as dit de faire ce que j’ai à faire, quand il faut le faire. You fucked up et c’était à moi de te le dire. Mais… »

À nouveau, je m’approche. Bertram est en train de se refermer et il est hors de question que je le laisse comme ça. Qui sait quelles choses horribles il est en train de se dire intérieurement. Quelles sont toutes les insultes qu’il s’adresse, mais qui ne quittent pas sa tête. Je dois le ramener. Et c’est pour ça que je pose ma main sur son épaule. Je devrais pas. Toucher Bertram, c’est interdit. Comme les œuvres d’art dans les musées. C’est trop précieux pour que je risque de le souiller. Même une main sur l’épaule, c’est territoire interdit. C’est une limite que je ne devrais pas franchir. Mais je l’ai fait. Et je pousse le vice jusqu’à laisser ma main glisser, lui caresser doucement le haut du dos.

« Mais c’est ce que c’est. Une erreur. C’est pas toi, c’est pas qui tu es. Et comme toutes les erreurs, si tu regrettes vraiment alors tu peux en tirer des leçons, apprendre pour ne pas les refaire. »


J’ai une pensée pour Dorothy, pour cette longue conversation dans les sous-sols. Est-ce que les gens peuvent nous pardonner un jour ? Est-ce que nos erreurs du passé nous définissent forcément ? Est-ce que notre nature est immuable ? Bullshit. Bien sûr que l’on peut toujours changer, toujours évoluer. C’est le but de la vie, non ? À quoi ça servirait sinon.

« Et avec le temps, les gens qui tiennent vraiment à toi te pardonneront. Et ils seront toujours là. Parce que t’as le droit de faire des erreurs sans devenir tes erreurs. »

Et il se trouve que je tiens à toi. En même temps ça doit être évident, je serais pas ici si c'était pas le cas.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 17:21

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Ahahaha. J’en aurai rigolé. Quel crétin. Quel idiot. Evidemment. Je croyais que tu m’avais vu derrière ce masque - je m’étais bien trompé. Tu aimes Bertram Godfrey celui que tout le monde connait. Le bon élève qui lui prête ses notes. Le mec agréable, plaisant, charmant. C’est lui qu’il aime, pas moi. J’ai vraiment été trop con. Je suis tombé tout droit dans un piège sans le réaliser. Quel idiot. Les larmes coulent, main dans la main avec cette tension cérébrale qui bat dans mon crâne. Bien fait pour toi.. Ta voix s’approche, plus douce presque désolée. Je te fais pitié, c’est ça ? Je m’en doute.

J’ai déconné c’est vrai. Peut-être que si tu m’avais mis un gros “stop” dès le début on en serait pas là. Si au lieu de me caresser le bras, tu m’avais amèrement rappelé de pas jouer avec tes sentiments, si tu m’avais rappelé que j’étais un connard je ne serai probablement pas allé plus loin. Probablement. J’suis pas convaincu, je pense que j’aurai trouvé l’occasion de te retrouver, comme derrière l’église. Je t’aurais pris dans mes bras pour te demander pardon. Et peut-être que tu aurais eu le même geste. Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que je ne peux pas t’en vouloir, c’était pas ton job, c’était le mien. Et peut-être que si on en avait parlé plus tôt, si on avait tracé nos limites et vidé notre sac on n’en sera pas là aujourd’hui.

Quelle importance ? Tu ne m’aimes pas.

Je tressaille un peu quand ta main me touche. Une partie de moi voudrait se retourner pour se réfugier dans tes bras une fois de plus. Je tiens bon. Je campe sur mes positions. T’as toujours été trop doux. Je me souviens...quand j’étais malade...du coup j’ai cru que peut-être...c’était possible. Tes doigts laissent toujours leur empreinte chaude sur mon dos alors que t’essaies de me réconforter avec un joli plateau de platitudes. Je les écoute à peine, le seul mot que tu répètes vient chanter son requiem dans ma tête. ERREUR. Il se placarde derrière mes paupières. ERREUR.. Je suis une erreur. J’ai fait des erreurs. Et qu’est-ce qui nous définit si ce ne sont pas justement nos actions et nos souvenirs ? Les gens qui tiennent vraiment à toi te pardonneront. Ils seront toujours là. . En voilà un joli conte pour enfant. Dommage que j’ai tant grandi. Je sais que je devrais simplement acquiescer. Forcer un sourire, peut-être un “hmhm” pour lui faire plaisir et repartir comme si de rien n’était. Mais si on en est là, apparemment, c’est aussi parce que je ne parviens pas à exprimer ce que j’ai dans la tête.

T’as tort. T’as raison et t’as tort.



Comment ça c’est pas clair ? C’est très clair dans ma tête lancinante. J’écrase rapidement mes larmes sur mes joues et ton bras me délaisse lorsque je me tourne vers toi. Même si mon regard est flou, j’ai l’impression d’avoir trouvé un semblant de lucidité dans ce désastre.

T’as raison. Tout ça c’était une erreur. Une énorme erreur. T’embrasser a été la pire décision de ma vie. Suffit de regarder les conséquences...Et pourtant, si je devais choisir, si on me proposait de tout recommencer, je le ferai encore. Je referai les mêmes erreurs.



Plus assuré, les pièces tombent doucement à leur place.Tout ce que j’ai fait prend un sens sous cette lumière détestable qu’est la vérité.

Je savais que c’était mal. Je le savais en le faisant. Mais je voulais le faire. Je t’ai provoqué parce qu’en j’en avais envie. Tu m’as donné ce pouvoir sur toi et j’ai aimé ça. C’était nouveau. Je sais, c’est pas une excuse du tout. Je voulais voir jusqu’où tu pouvais aller, si c’était pas du vent. J’avais envie que tu dérapes un peu, c’est sûr.  



Tu te souviens ? Tu avais dit que tu pourrais faire pire que me mordre. Ca m’avait donné envie de voir ce dont t’étais capable.

Et puis évidemment je m’en suis voulu de t’avoir fait ça. J’ai regretté. Ca tu le sais déjà...Et puis on s’est embrassé. Et ça a inversé la situation. C’est toi qui a eu ce pouvoir sur moi. Et ça m’a fait peur.



J’inspire. Pourquoi je te dis tout ça ? Pour que tu saches à qui tu as affaire. Pour que tu n’aies pas à deviner. Comme ça au moins, avec tout sur la table, je pourrais être sûr de ma décision et toi de la tienne.

J’ai jugé que ça serait mieux que je reste avec Beckett. C’était plus correct. C’était plus logique. Et je pensais que t’étais capable de supporter ça, de voir que j’étais pas bien pour toi. J’ai sous-estimé mes sentiments pour toi... Et  voilà où on en est aujourd’hui….



Je relève mes yeux fatigués vers lui

Et toi, qu’est-ce que t’aurais fait différemment ?



DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 19:20


Bertram se tourne vers moi, annonçant que j’ai à la fois tort et raison. Encore, les signaux contradictoires. Mais je le laisse faire, ma main retombe et je ne fais rien pour forcer quoi que ce soit d’autre. J’ai raison, c’était une erreur. T’embrasser a été la pire décision de ma vie. Respiration profonde, regard qui s’égare sur le dos de l’immense bannière aux couleurs du jaune et noir. Ça a le mérite d’être clair, net et précis. Sincère, mais profondément regretté. Ou pas ? S’il devait choisir, si c’était à recommencer, il ferait très exactement les mêmes erreurs.

That makes two of us.

Mon cœur est toujours serré, mais je l’écoute quand même. Enfin il s’explique et moi, je ne demande qu’à comprendre. Qu’à le suivre sur le chemin de ses réflexions pour mieux m’aider à mettre de l’ordre dans ma propre tête. Parce que mon cœur, lui, connait déjà ses priorités. Alors il savait que c’était mal, mais il était curieux. Il avait voulu pousser plus loin, me faire déraper. T’as de la chance alors, que j’aie dérapé de la « bonne » façon. Mais il a aimé le pouvoir qu’il avait sur moi. C’est très, très différent de la sincérité, de la peur de perdre l’autre, de l’amour de l’autre. Bertram continue toutefois dans son récit, évoque des événements avec lesquels je suis familier, pour les avoir vécus. J’ai mis la balle dans son camp et ça l’a effrayé. Il était pas prêt à assumer et ça me fait me dire qu’au fond il avait simplement été un gamin con, qu’il avait éveillé cette flamme sans savoir quoi en faire, sans même avoir l’intention d’en faire quoi que ce soit. Peut-être que ça avait été ça, la vraie erreur. Avant même le baiser.

En partant de cette hypothèse, le reste se tient. Il trouvait ça mieux de rester avec Beckett, plus logique, plus correct. La nuance ici est importante. C’est ce qui est convenable. Drôle d’idée, vu que ce j’avais entendu dire à propos du concerné. Certes je ne le connaissais pas personnellement, mais que quelqu’un avec ce genre de réputation soit soudainement le choix convenable, ça avait quelque chose de surréaliste. Mais là encore, quand on compare avec un semi-vampire, forcément. Et du coup, Bertram avait décidé de faire ce qui était attendu de lui plutôt que de faire ce qu’il voulait faire. Je me demande si lui-même a réalisé ça. J’ai sous-estimé mes sentiments pour toi. Et probablement pas juste ces sentiments. Peut-être qu’au fond il a aussi envie de savoir jusqu’où il peut aller. Pas la peine de mentir, je me pose cette question aussi, souvent, pour des raisons sensiblement différentes.

Et toi, qu’est-ce que t’aurais fait différemment ?

J’ai même pas besoin d’y penser. Peut-être que j’aurais dû, mais tant pis. Il y a longtemps que j’ai déterminé avec moi-même que j’avais pas vraiment de remords sur le sujet, pas autant que je devrais en avoir. Pas pour ça. Et ça me fait peur de savoir que j’ai ça en moi, de savoir que je suis capable de si peu d’humanité. Que je suis capable d’esquisser un sourire amer pour lui donner ma réponse, mon regard planté dans le sien sans une hésitation.

« Je t’aurais embrassé plus longtemps. »

Tant qu’à en souffrir pendant des semaines, autant faire en sorte qu’il compte ce fichu baiser. Puis ce n’est pas comme si ça avait été désagréable. Loin de là même. Mais je ne dois pas me laisser distraire. J’ai envie de le comprendre, j’ai envie d’aller au fond des choses. Il a eu peur et c’est ce qui l’a décidé à garder le choix convenable. Je repense à ma première idée et c’est l’hypothèse que j’ai envie de lui présenter, sur laquelle je veux entendre sa réponse pour voir si j’ai bien compris, mais je n’en suis pas satisfait moi-même. Il l’a dit, il savait que c’était mal. C’était volontaire donc réduire ça à : t’as fait le con et t’as réalisé après, ce serait une insulte à son intelligence en plus de prouver que je l’écoute pas. C’est Bertram, je devrais le connaître mieux que ça. Je le connais mieux que ça.

Désolé Ethan, c’est juste que...on est plus semblable que tu ne le penses. On établit des stratégies, des garde-fous, on érige des remparts….On joue nos rôles d’étudiants ordinaires…. Juste parce qu’on est morts de peur.

Mais peur de quoi ? Je le sais de quoi. J’ai la même peur. On a tous la même peur, au fin fond de notre cœur.

Objectivement, je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre, ni même quelqu’un de bien. La peur de l’abandon ou de la déception me pousse à tout simplement détruire ce que je possède. C’est stupide, mais je pense avoir développé, avec le temps, un réflexe très con qui est celui de tout foutre en l’air en première pour ne pas voir l’autre me tourner le dos.

C’est la même logique, c’est ça ? Est-ce que j’ai mis le doigt dessus ?

« Est-ce que… comment dire ça… Est-ce que rester avec Beckett c’était pas surtout plus sécuritaire ? Est-ce que c’était pas surtout ce qui était attendu de toi en tant que petit copain modèle ? Alors que, si t’avais fait l’autre choix et qu’au final tu m’avais quand même perdu… C’est de ça que t’as peur ? »

T’es con, Ethan. Je me passe une main dans les cheveux, je me détourne alors que ça vient de me tomber dessus comme un tonne de briques. Fais pas comme si tu découvrais ça soudainement. J’ai pas envie de te perdre.

« Holy shit, I’m a fucking idiot. Évidemment que c’est ça, tu me l’as dit toi-même. »


Encore maintenant.

Je relève les yeux vers lui, parce que maintenant que j'ai l'impression d'avoir trouvé de l'or, je peux pas abandonner le raisonnement avant d'être allé jusqu'au bout. Avant d'avoir posé toutes les questions et obtenu toutes les réponses.

« Et c'est encore vrai ? T'as toujours cette peur-là, de me perdre ? »
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 21:47

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Je m’attendais à un tas de choses. A un mouvement de recul en lui donnant les raisons que j’avais pu déterrer dans mon esprit. Tu m’avais donné un pouvoir sur toi. Le pouvoir de séduire, de plaire, de se savoir aimé sans effort - ça m’a donné une sorte de vertige. Personne ne m’a aimé comme ça, pas même Beckett. J’ai dû le chercher, le poursuivre pendant des mois. Mais évidemment je m’étais retrouvé piégé par Ethan. Parce qu’il est ce à quoi je ne m’attendais pas. Parce que j’ai commencé à l’envisager, à le voir autrement. Et quand il m’a embrassé j’ai vraiment compris comment il était. Et ça m’a fait rendu faible et vulnérable.  Je m’attendais aussi à ce que tu te lances dans un de ces longs monologues où tu m’aurais décrit la marche à suivre correct et éthique en cas de problèmes. Je m’attends à des critiques, des reproches bien mérités ou peut-être même, qui sait, un aveu de faiblesse ?

Mais  ta réponse me frappe comme une tape insolente à l’arrière du crâne.Ah. Vraiment ? Mais pourquoi ? T’as bien écouté tout ce que j’ai dit ?  Mon regard stupéfait rencontre le tien, à la recherche de sincérité ou de la chute de cette blague avant de retomber sur tes lèvres. Ca réveille un drôle de sentiment dans le fond de mon corps, l’envie sournoise de moins se parler et de faire autre chose avec nos lèvres. Si je pouvais être cool et détaché en ce moment j’aurai probablement trouvé un truc intelligent à répliquer. Longtemps comment ? Montre-moi...on peut toujours réessayer. Mais là tu me prends au dépourvu.

Le mot sécuritaire associé avec Beckett m’arrache un faible sourire en coin qui s’efface bien vite. Tu tires des conclusions à la vitesse d’une mitrailleuse et je prends le temps de les digérer petit à petit. Tu n’as pas tout à fait raison, je m’apprête à te corriger mais tu poursuis avec les yeux brillants, comme si tu venais de découvrir l’électricité. Mes épaules retombent un peu et j’éprouve un intérêt soudain pour le sol. A ta dernière question mon regard croise le tien puis retombe. Je réponds en acquiescant, visiblement désolé. Je ne peux pas lui en vouloir, vu mon comportement c’était loin d’être évident.  Ma gorge me semble sèche et j’ai du mal à déglutir.

J’ai peur….d’un tas de choses.  



Je fais un petit tour de mon côté pour masquer ma nervosité.

J’ai peur...d’être comme mon père. J’ai peur de commettre des erreurs irréparables. J’ai peur d’être vulnérable…. J’ai peur d'avoir perdu Beckett avec toutes les conneries. Il ne méritait pas ça.



Je soupire. Il me semble important de corriger ce point. Ca me demande un effort de te confier tout ça.

Mais j’avais toujours des sentiments pour Beckett, quelque part j’en ai encore. Mais oui, être un petit copain modèle, je ne voulais pas l’abandonner et ….je ne voulais pas te perdre non plus.



Le point de confusion. Evidemment qu’il y avait d’autres variables qui étaient entrées dans ma décision. Mais je ne peux pas te les avouer. Ca te détruirait.

Mais quand je l’embrassais, j’avais l’impression de lui mentir. Quand je l’embrassais, je pensais souvent à toi. C’était déjà trop tard.  



Si je devais changer quelque chose, je ferai en sorte que ce soit plus facile pour Beckett. Apparemment c’est le genre de mec que je suis. Mais c’est de ta faute, tu étais censé n’être qu’un stupide poufsouffle.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Jeu 21 Fév - 23:56


Je crois que j’ai compris des trucs, mais je n’en suis pas certain. Même après avoir demandé, ce n’était pas beaucoup plus clair. Enfin, il a fait oui de la tête à la dernière question et, quelque part, ça me suffit. Quand bien même la suite n’est pas tout à fait ce à quoi je m’attendais, il a acquiescé et pour l’instant ça va. Parce que j’ai beau lui avoir reproché, il y a cinq minutes, qu’il ne s’était pas inquiété de comment j’allais, mais au fond moi non plus je ne m’en soucie pas. Pas dans l’immédiat en tout cas. Je pense à Bertram, à la situation de son point de vue, j’essaie de le comprendre, de voir ce que je peux faire, les conclusions que je peux tirer. L’idée de me mettre à ma propre place, de me demander si je devrais être en colère, si j’ai des raisons de lui en vouloir, n’arrive même pas. Est-ce que je pardonne trop facilement ? Est-ce que je lui ai pardonné ? Mais pardonner quoi exactement ? C’est encore plus simple de continuer à ignorer tout cela à profit du Serdaigle.

Il a peur d’un tas de choses. Je me fais attentif, rapidement surpris par la quantité d’informations qu’il me confie. C’est normal je suppose. On a tous plusieurs motivations qui s’entremêlent, forcément que c’est compliqué, qu’il y a des tas d’éléments à prendre en considération, que même si ça a eu lieu entre nous deux, ça ne nous concerne pas que tous les deux. Peur d’être comme son père. Peur de commettre des erreurs irréparables. Peur d’être vulnérable. C’est normal. C’est tout à fait compréhensible. À un certain degré, je pourrais même aller jusqu’à dire que je me reconnais dans tout ça, sauf que c’est pas à propos de moi. C’est à propos de Bertram, de ce qui l’inquiète, de ce qui guide ses décisions. Il dit craindre d’avoir perdu Beckett et, malgré moi, ma mâchoire does the thing. Ils ne sont plus ensemble ou c’est simplement une pause du coup ? Il a toujours des sentiments pour lui. Alors c’est peut-être juste une pause. Moi qui espérais naïvement que j’arriverais à avoir des réponses claires, à passer outre les contradictions que présente Bertram. Ça risque pas d’arriver si lui-même, de son côté, il n’est pas fixé.

Il voulait être un copain modèle, il ne voulait pas l’abandonner. Il ne voulait pas me perdre. D’accord, j’ai compris. C’est pas le moment de demander des comptes. Il est venu pour se vider le cœur, mais c’est pas encore le moment d’avoir une discussion d’égal à égal. C’est pas pour ça qu’il est là. Il me revient la tâche de m’adapter, de changer de perspective et de faire au mieux. Peut-être que je ne devrais pas, peut-être qu’il ne le mérite pas ou que sais-je encore, mais là tout de suite je n’en ai rien à faire. Je lui ai dit que je désirais qu’il soit heureux, avec ou sans moi. C’est le moment de prouver que je disais pas de la merde, qu’il peut me faire confiance. Quand il ira mieux, j’aurai tout mon temps pour régler le reste.

Quand il embrassait Beckett, Bertram avait l’impression de lui mentir. Pas idéal ça, pour une relation équilibrée. Même qu’il… pensait souvent à quelqu’un d’autre qu’à son copain. Disons-le comme ça. Oui, dans un contexte comme celui-là, c’était plutôt compliqué. Que dire à un ami dans cette situation ? Quel est le meilleur conseil, pour lui ? Réalistiquement parlant ? Devais-je le rassurer, lui dire qu’il n’était pas comme son père ? Qu’est-ce que j’en sais, je l’ai jamais rencontré, je sais juste qu’il est parti en abandonnant Bertram et sa mère pour fonder une nouvelle famille. Dans le contexte actuel, essayer de faire croire au bleu qu’il ne risque surtout pas de devenir comme ça, ce serait niais et très ridicule. Lui dire qu’il ne commettra pas d’erreurs irréparables ? J’ai déjà essayé et la routine du : les gens qui se soucient de toi te pardonneront toujours, ça n’a pas très bien marché. Et son copain alors ? Le conflit d’intérêt est trop grand, je sais pas du tout quoi dire là-dessus non plus.

Forcément, mon silence fini par inquiéter. Bertram me demande si ça va, devine que ce n’est pas ce que je voulais entendre. Il n’a pas tort, mais ça ne compte pas dans l’immédiat. Alors je m’empresse de faire de mon mieux pour le rassurer, pour qu’il comprenne que ce n’est pas grave. C’est moi qui ai voulu aller trop vite, c’est pas lui qui m’a déçu ou quoi que ce soit du genre.

« Non, c’est pas ça. Si ça a besoin de sortir pour que tu te sentes mieux alors c’est précisément ce que je veux entendre. C’est juste plus compliqué que je pensais, de trouver de bonnes réponses à te donner, mais je suis là. »

J’essaie de lui adresser un sourire. Je sais pas à quel point c’est réussi ou échoué, mais l’effort est là.

« Est-ce qu’il y a autre chose dont tu aimerais parler ? Est-ce que je peux faire quoi que ce soit d’autre qui pourrait aider ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? »

Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Ven 22 Fév - 9:54

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Je ne comprends pas pourquoi tu m’as posé cette question, pourquoi tu t’es lancé dans cette réflexion. Ca semble important pour toi d’essayer de comprendre ce qui me motive. Evidemment que j’ai peur te perdre. Je te l’ai dit. J’ai essayé de te le montrer. Mais les choses ne sont pas si simples. Je ne peux pas balayer Beckett comme s’il s’agissait d’un insecte dérangeant, il fait partie de ma vie, encore maintenant. Je vois ta mâchoire qui se serre quand je mentionne son nom. J’avais anticipé ça. J’aurai pu ne pas en parler, faire l’autruche pour te faire plaisir mais alors je ne serai pas sincère. Désolé, Ethan, mais c’est la vérité. Je n’ai pas envie de vous perdre, tous les deux. Certaines personnes sont trop importantes pour les laisser dériver et les oublier dans un coin. Mais n’as-tu pas entendu tout ce que je t’ai dit avant ? Dans ce bras de fer entre mes sentiments, tu as gagné. Il me semble que cette information continue de t’échapper.

Ton regard s’égare. A quoi tu penses ? Les secondes s’écoulent et je m’inquiète de ton silence. De toute évidence j’ai dit quelque chose qui ne fallait pas.

Ca va ? ...Ce n’est pas ce que tu voulais entendre….



C’est moi qui ai rompu avec lui, tu sais. Pas l’inverse. Même si, par respect,  lorsque qu’on me pose la question je dis “on a rompu”, Ca c’était ma décision et je ne pense pas m’être trompé. Mais te dire ça me paraît forcer dans tes oreilles quelque chose que tu n’as pas forcément envie d’entendre. 3 fois je t’ai dit ce que je ressentais. Peut-être pas d’une façon directe et claire, mais 3 fois je te l’ai dit. C’est que tu n’es pas prêt à l’entendre. Je commence à percevoir le parfum de la défaite. Je ne suis plus fâché contre toi. Tu dis  que t’es là pour que je me sente mieux, être l’épaule sur laquelle pleurer. Mais tu ne me trompes pas. Je sais qu’il y a quelque chose derrière que tu retiens. Mais je ne compte pas te pousser. On a tous droit à notre masque de sécurité.

Je m’attends pas à ce que tu trouves des réponses...mais merci de m’avoir écouté.



Le ton de ma voix est doux et un peu abattu. Après nous être mutuellement éloigné, je fais un pas vers toi. mais je suis là. Est-ce que tu veux être là ou est-ce que tu te forces ? Vu le côté artificiel de ton sourire et de ta proposition, j’ai des doutes. Tu veux parler d’autre chose ?. T’es pas un robot Baymax assistant santé mentale, Ethan. T’as pas à te sentir obligé de dire ça.

Ca va, tu m’as assez aidé et...je ne suis plus en colère.



Prends soin de toi un peu aussi.

Ta dernière question en revanche me semble légitime. Qu’est-ce que j’attends de toi ?  Là tout de suite je ne dirais pas non à une étreinte histoire de tout remettre en place. J’aimerai prendre ton visage entre mes mains et t’embrasser pour envoyer voler tes doutes en éclat -mais ce n’est sans doute pas une bonne idée. Tu douterais de ma sincérité. Qu’est ce que attends de moi ?, j’ai l’impression que tu me demandes un peu où on en est. Mes mains s’enfoncent dans mes poches.

Quant à ce que j’attends de toi...Je ne sais pas. Je pense que tu sais ce que je ressens pour toi. Je pense que tu connais la situation. Je m’attends à ce que tu sois sincère avec moi et que tu fasses ce que t’as vraiment envie, ce que tu veux. Non, je n’attends rien de toi en particulier, il n’y a pas d’obligation. Tu ne me dois rien.  



Je vais pas te retenir, ou te forcer à quoi que ce soit, même si t’as plus envie de me parler. T'as ma permission pour me briser le coeur, je l'aurai mérité. Au lieu de lui dire de faire ce qui était bon pour lui je lui proposais de faire ce qu’il voulait faire. Pas ce qui serait bon pour lui. J’inspire et je lui souris faiblement.

Et toi, il y a quelque chose que tu aimerais me dire ? Qu’est-ce que tu attends...qu’est ce que tu veux de moi ?



Je peux être ton soutien, si tu le souhaites. Je me suis assez reposé sur toi, je crois.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Ven 22 Fév - 17:07


L’un de mes défauts, quand quelque chose compte pour moi, c’est que je veux trop en faire. Choquant, je sais. Si on ajoute en plus la nervosité, l’impression que je peux tout gâcher avec une phrase de travers, que c’est à moi de tout faire en mon pouvoir pour que les choses se passent bien et, forcément, j’en venais à trop vouloir comprendre, à trop vouloir poser des questions, à en faire trop. C’est ce que je commençais à réaliser, ce qui me poussait à me dire que je devais me calmer, que je devais mettre toute ma partie de côté pour simplement me concentrer sur lui. Je dois l’aider. Si je me plante sur tout le reste, j’aurai au moins réussi ça. Parce que faire les choses sans se mettre la pression, c’est tellement 2028. C’est ainsi que j’avais proposé de l’écouter, que je cherchais de bonnes réponses, que j’avais accepté de laisser tomber certaines choses pour me concentrer sur d’autres. Mais même ça on dirait que ça ne marche pas. Mais merci de m’avoir écouté.

« C’est la moindre des choses. »


Même si c’est pas assez. Même si c’est pas le quart de ce que j’aimerais faire. Alors j’insiste, je lui demande s’il veut parler d’autre chose, si je peux faire quoi que ce soit pour l’aider, ce qu’il attend de moi. T’as qu’à le dire et je m’en occupe. Peu importe ce que c’est. Parce que c’est facile, c’est ce qui me vient naturellement. Accepter de prendre soin sans hésiter, de protéger sans y penser à deux fois. C’est comme ça que je fonctionne parce que c’est ce que j’ai toujours voulu être, voulu devenir. Et il semblerait que j’ai plus que bien réussi parce que ça me contrarie, lorsqu’il dit que je l’ai assez aidé. J’ai un sentiment d’échec, même s’il me dit ne plus être en colère. Je devrais être soulagé, content. Mais je bloque là-dessus, sur cette impression que je devrais être en mesure de faire plus. Tu m’as assez aidé. Pourquoi ça sonne comme un rejet ?

Bertram ne sait pas non plus ce qu’il attend de moi et je trouve ça plus angoissant que je ne l’aurais cru. Je pense que tu sais ce que je ressens pour toi. Je pense que tu connais la situation. Il a toujours peur de me perdre. Il a décidé de mettre fin à sa relation avec Beckett parce qu’il pensait à moi en l’embrassant lui. Ouais, ouais je pense que je devrais aussi savoir ce qu’il ressent, même si ça me déséquilibre. Peut-être qu’au fond j’avais accepté ce schéma de bon cœur, celui de ne pas être choisi, de rester tout seul, d’aimer de loin et de simplement rendre service quand il aurait besoin de moi sans rien demander en retour, parce que je sais que ce sera jamais moi l’heureux élu. Le sacrifice de soi, comme toujours. Sans conditions, sans remords. On m’a pas apprit à faire autrement que d’aimer entièrement, sans demi-mesure, sans se soucier du coût ou des avis du reste du monde. Quitte à ce que ça fasse mal parce que je suis un semi-vampire, parce qu’on ne me rendra jamais la pareille et que d’accepter d’être avec moi ce serait à la limite du suicide. Inutile de dire que je sais pas comment réagir, lorsqu’il me retourne mes questions. Qu’est-ce que j’aimerais lui dire ? Qu’est-ce que j’attends de lui ? La réponse me vient immédiatement.

« Je n’attends rien du tout, c’est moi qui devrais prendre soin de… »

De toi. Ce que j’attends de toi. Pas ce que je veux faire pour toi. Ma main se perds dans ma chevelure, mon regard plonge vers le sol. Qu’est-ce que moi je veux ? De quoi j’ai besoin ? Qu’est-ce que j’ai le droit de lui demander ? C’est quoi mon problème-là. C’est une question simple, non ? Sauf que j’ai pas de réponse alors, à défaut d’en inventer une sur le tas, je vais faire l’une des choses qu’il m’a demandé de faire : être sincère.

« Je sais ce que j’aimerais t’offrir, mais je sais pas ce que moi j’aimerais. Je crois que je me suis pas préparé à… ça. »

Je déglutis. Je me suis pas préparé à ce que tu me retournes mes sentiments et que tout ceci ne devienne pas un amer souvenir de jeunesse, un amour impossible que j’aurais pu poétiquement me rappeler de temps en temps dans ma longue vie. Ce que j’attends de lui ? J’ai rien le droit de demander considérant le coût qu’il y a déjà à être avec quelqu’un comme moi, que je le veuilles ou non. Et il n'y a pas que ça.

« Et même si je savais, t'es sûr que c'est pas trop rapide ? T'as pas à te forcer à brûler des étapes. C'est encore récent et je sais que c'est difficile pour toi. »
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Ven 22 Fév - 22:56

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Tu ne me dois rien. T’as le droit de changer d’avis, de réaliser dans quel pétrin tu te fourrais. T’as le droit d’avoir peur. T’as le droit de te rendre compte que tu ne veux pas de ce qui se cache sous le masque. Je ne t’en voudrais pas. Ca ne sera pas grave. Enfin si un petit peu.. Mais ne t’en fais pas, j’ai l’habitude. C’est pas la première fois qu’une main que je veux serrer se dérobe. Tu serres trop fort, Bertram. Je croyais que j’avais appris ma leçon, apparemment ce n’était pas le cas. Je te l’ai dit trois fois, à demi-mot. Trois fois de trop. Si c’était ce que tu voulais entendre, tu l’aurais bien entendu.

Je te retourne la question et ça semble te surprendre. Ca te bloque même dans ton élan, au milieu de ta phrase. J’imagine que je t’ai pas habitué à m’inquiéter de ce que tu voulais. De ce que tout ça pouvait te faire à toi.. J’essaie d’apprendre, même si c’est un peu trop tard. Perdu, tu me confies que tu ne sais pas ce que tu veux. Et le pire c’est que t’es adorable quand t’as l’air si perdu. Ca n’arrange rien. J’inspire et je passe une main sur ma nuque un peu tendue. Merci les cheveux longs, au moins ça permet de cacher un peu ces sourcils froncés, cette expression douloureuse. Heureusement que t’as de bonnes excuses. Je pourrais presque y croire. Et t’as raison, je savais déjà tout ça Je déglutis et je serre les lèvres. Je reste calme alors que la distance entre nous me paraît soudainement glaciale et infranchissable.

Je sais. J’étais pas en train de réclamer quoi que ce soit, je voulais savoir où t’en étais de ton côté. ...Mais t’en fais pas. Prends ton temps. J’en ai besoin aussi.  



Je force un bref sourire avant de me détourner de lui.  Je l’ai bien cherché, non ? A jouer aux cons ? L’avantage dans tout ça, c’est que désormais j’ai une petite idée de ce que Beckett a pu ressentir. Cette brûlure lente et atroce. Par moment ça craque et ça explose un peu. Je soulève la bannière des gradins avant de lui lancer un regard.

Je vais rentrer. Tu veux m’accompagner  ?  



Il peut rester ici et “réfléchir” pour pouvoir rentrer tout seul s’il le souhaite. Quelle différence ça pouvait faire  ?

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Ven 22 Fév - 23:39


Cette fois c’est moi qui n’ai pas dit ce que tu voulais entendre. Je le sais parce que tu viens de passer ta main contre ta nuque. C’est quelque chose que je fais quand je suis embêté, quand je cherche une réponse ou comment formuler quelque chose de compliqué. C’est quelque chose que tu m’as peut-être emprunté et, même si c’est stupide et trois fois rien et pas trop le moment, ça me touche. Le seul bémol, c’est que ce soit un geste qui vient avec une connotation relativement négative. La réponse arrive enfin, mais je sens l’effort qu’il y a derrière. Il n’y aurait pas eu cette longue pause autrement. Ce besoin d’encaisser mes mots avant d’y réagir avec une formule bien trouvée. Tu ne me dis ne rien réclamer, simplement désirer savoir où j’en suis. Aucun de nous deux ne veut brusquer l’autre apparemment. Ce n’est pas une mauvaise chose, du moins je ne pense pas, mais ça aurait été plus facile de m’en convaincre si tu avais l’air soulagé. Là tout de suite, j’ai surtout l’impression de t’avoir déçu, même si tu ajoutes avoir besoin de temps. Où est la vérité ? Déception ? Difficulté d’accepter que j’ai raison et que tu as effectivement besoin de temps ?

Le sourire me fait mal lui aussi. Je t’ai déjà vu sourire pour de vrai, même l’autre jour à la bibliothèque, j’ai vu un moment de joie passer dans tes yeux. J’aimerais bien avoir un Serpentard à portée de la main pour le traiter de gobshite à nouveau, si ça peut te faire esquisser un sourire plus sincère que ça. Mais il n’y a personne ici pour mériter de vieilles insultes colorées et je te vois te détourner sans rien pouvoir y faire. Enfin, j’aurais pu t’attraper par la main, mais j’ai encore l’impression de pas en avoir le droit. Je vais rentrer. C’est tout ? Non, c’est de mauvaise foi, on s’est dit des trucs importants, mais ça me semble trop peu. J’ai l’impression de n’avoir rien fait comme il faut, de ne rien avoir pu t’apporter. De ne pas avoir allégé ton fardeau. J’ai l’impression d’avoir fait l’inverse. Ça ne me convient pas. Je n’ai pas envie de te laisser partir comme ça.

« Non, attends. Attends. »

Je m’empresse de te rejoindre, d’attraper la bannière pour t’empêcher de la tirer plus loin, comme si je retenais la porte pour t’empêcher de la franchir. C’est pas aussi bien que de t’attraper par la main, j’en conviens, mais c’est tout ce que j’ose faire dans l’immédiat.

« Reste. »

Laisse-moi croiser ton regard dans la pénombre, laisse-moi admirer tes traits adoucis par le clair-obscur. Laisse-moi te retenir à mes côtés, juste un peu plus longtemps. Après tout, tu m’as manqué aussi. Tu me manques aussi.

« Si c’est parce que tu as froid je peux aller chercher une couverture ou… ou un chocolat chaud. On n’a pas cours demain, on peut rester un peu, discuter de tout et de rien. On a les gradins juste à nous, on peut même aller regarder les étoiles. »

Argus m’a appris plein de choses sur les étoiles. Et tu peux aussi me raconter ce qu’il y a de neuf de ton côté, ce que tu as fait ces dernières semaines. On peut même rester assis dans le silence complet, ça ne me dérange pas non plus. Après tout ce temps passé loin de l’autre, je ne suis simplement pas prêt à te laisser t’éloigner si facilement. Mais peut-être que c’est trop. Peut-être que tu le penses vraiment, quand tu dis que tu as besoin de temps, et ça me fait hésiter. Ça me fait relâcher la bannière.

« Enfin, tu avais peut-être autre chose de prévu. Je ne veux pas non plus… »

Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Sam 23 Fév - 11:32

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Je ne veux pas que ce soit une erreur. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de faire quelque chose parce qu’on a déconné. Moi non plus, je ne vais pas faire ça. Je vais pas te mentir, je suis un peu déçu. J’ai déposé toutes ces cartes sur la table, et t’as posé les tiennes. J’ai vu les choses différemment, j’ai réalisé à quel point je t’avais négligé donc...j’imagine que c’est un juste retour des choses. Je peux pas essayer de te repousser et puis te demander de me vouloir. Je peux pas te dire comment je fonctionne et espérer que tu gardes les mêmes sentiments que t’avais pour moi. Je sais que tout ça c’est  logique, c’est censé. Le verdict est tombé on a tous les deux besoin de temps. Moi pour me sentir un peu mieux, digérer ma culpabilité et oui, oublier un peu les gestes de Beckett. Toi, t’as besoin de temps pour savoir ce que tu veux. Si t’as envie de te lancer là-dedans, si t’as encore envie de moi. Je comprends. Alors je vais faire semblant que ça me va, mais excuse-moi si je ne suis pas super convaincant.

Alors...puisque tout est dit, autant rentrer. Tu peux m’accompagner, je te promets je changerai de sujet. On parlera des expériences et d’autres choses. Plus de paroles échangées qui manquent leur cible.  On vient de passer quelque minutes à s’échanger des mots mais je n’ai pas l’impression d’avoir bien communiqué. J’ai l’impression qu’on a tous les deux tapé à côté à chaque fois. Ou peut-être que c’est juste parce que le résultat me déçoit. Je suis prêt à ce que tu me dises que tu préfères attendre, que t’as besoin de temps et de réfléchir. Je suis prêt à rentrer tout seul.

Mais dans ta voix, je perçois un brin d’urgence quand tu m’arrêtes dans mon élan. Je me tourne vers toi. Tu es si proche, en train de me retenir de partir. Tu me dis ce mot doux que je ne me lasse pas d’entendre. Sans me toucher, tu m’étreins. Ces mots, ta façon de me regarder, ta présence près de moi….Je ne te quitte pas des yeux. Je ne vais pas détourner le regard, quand tes yeux me soufflent des mots doux. J’ai le coeur qui fond doucement dans ma poitrine, la même brûlure lancinante qui se transforme en longing. Je réalise à quel point tu m’as manqué. Plus d’un mois sans toi. C’est trop dur. Comment j’ai fait ? Face à mon silence, tu hésites. Non. Je ne te laisserai pas hésiter. Mes doigts lâchent aussi la bannière pour empoigner ton manteau. Je t’attire vers moi pour déposer un baiser timide sur tes lèvres.

C’était le plan. Te faire taire. Te faire comprendre avec autre choses que des mots. Juste un baiser, un seul.

Mais je ne peux pas me faire confiance. Tu m’as manqué. Ma main libre s’empare délicatement de ton visage pour le guider vers moi. Le deuxième baiser n’était pas prévu. C’est la faute du premier, qui m’avait laissé sur ma faim. Tu m’as tellement manqué. J’en veux toujours plus.Mais mes lèvres se détachent trop tôt des tiennes pour se retrousser. Je ne peux pas me laisser aller et tout faire planter encore une fois. C’est la peur qui me fait reculer d’un pas, embarrassé par cet élan viscéral, cette pulsion que je n’avais pas réussi à contrôler.

Désolé je ...c’est trop tôt ? Pardon, c’est juste que...tu m’as manqué.



J’ai l’impression d’être un gamin pris en flagrant délit de chiper des cookies. Réflexe, je me cherche des excuses que je bredouille, terriblement gêné.

C’est de ta faute. Faut pas me dire des trucs comme ça.



Des choses comme “ reste” en me regardant avec ton regard de chiot triste. Tu me rends si faible. Qu’est ce que t’espérais ?!  J’inspire, j’espère que j’ai pas trop déconné et qu’il ne va pas m’en vouloir. Un sourire gêné étire mes lèvres

Mais ouais...j’aimerai beaucoup rester un peu avec toi. Regarder les étoiles….tout ça



Si tu le veux toujours. Je serai sage, promis.

DEV NERD GIRL

Invité
Invité
avatar
Re: Kindling Sam 23 Fév - 12:53


Je sais qu’au fond c’est une mauvaise excuse. Ça ne me plait même pas tant que ça, regarder les étoiles. C’est pas mon passe-temps à moi. Mais là tout de suite, si ça peut suffire à te retenir alors tant pis. Je deviendrai astronome pour une soirée si c’est ce qu’il faut pour passer un moment avec toi. Encore faut-il qu’à toi ça te plaise aussi. Encore faut-il que tu ais envie de rester en ma compagnie. Peut-être que c’est trop tôt pour ça aussi. Je ne veux pas forcer, je ne veux pas m’imposer. Alors, malgré tout ce dont j’ai envie, je m’impose la marche arrière. Le risque est si grand. Je ne veux pas en faire trop, je ne veux pas te faire fuir en osant tenter de te garder près de moi. Je sais ce que tu ressens, mais s’il suffisait d’aimer pour être avec quelqu’un, si ce n’était pas bien plus complexe que cela, alors nous n’aurions pas passé toutes ces semaines éloignés l’un de l’autre, n’est-ce pas ? Et pourtant.

C’est toi qui fais le pas suivant, qui t’aventures le premier dans ce monde de possibilités qui nous étais jusqu’à tout récemment interdit. Ta main agrippe mon manteau et je te laisse faire, docilement. J’en ai envie au moins autant que toi, mais il me semblerait injuste de te forcer la main, injuste d’être le premier à effleurer tes lèvres des miennes. Ce simple baiser, timide, chaste, trop court. Il fait battre mon cœur. Tu fais battre mon cœur. Et quand mon regard croise le tiens, c’est pour t’implorer de m’en accorder un autre. Juste un autre. Il suffit que ta main effleure mon visage pour que la mienne, en retour, se glisse amoureusement dans tes cheveux. Cette fois, ce n’est pas un baiser d’adieu. Ce n’est pas un baiser d’une seule fois.

C’est un baiser d’espoir. Un baiser de : peut-être ce n’est que le premier. Un baiser parmi des milliers. Peut-être est-ce une promesse. Peut-être suis-je simplement trop faible pour résister à l’appel de tes lèvres, peut-être est-ce moi qui en veut trop. Mais tu me le rends bien, je trouve. Pas assez longtemps, malheureusement. J’aurais bien voulu prendre le prochain, te montrer que ça me va, que c’est ce que je veux aussi. Que tu es ce que je veux aussi. Sauf qu’il y a ce mot. Désolé. Ça m’arrête dans mon élan. C’est trop tôt ? Tu me dis ça à moi ou tu te demandes si c’est trop tôt pour toi ? Tu t’excuses encore et, vraiment, tu n’as pas à le faire. Mon sourire doit être plus sincère et plus rayonnant qu’il ne l’a été depuis… des semaines. Tu m’as manqué.

« À moi aussi. »

Tu m’as manqué aussi. Et bien que je sois arrivé ici il y a quoi, pratiquement vingt minutes maintenant, peut-être plus, c’est seulement maintenant que je te retrouve. Que j’ai la sensation familière qui accompagne la présence d’un vieil ami. Que je me sens chez moi. Peut-être qu’on aurait dû commencer par ça au fond. En tout cas je sais que je suis bien plus détendu, que j’ai moins de scrupules à être attendrit par ton air gêné, par ta façon de mettre la faute sur moi. Je ne dois pas te dire ces choses-là ?

« C’est noté. »

Et j’ose espérer que mon sourire suffit à te faire comprendre que je le note pour m’en servir contre toi plus tard, pas pour éviter de le redire. Puis si quelqu’un me dit encore que je suis mignon, je vais devoir leur montrer cet air timide, ce sourire inassumé. Ils n’ont encore rien vu. Ils ne sont pas prêts pour quelqu’un d’aussi adorable, d’aussi attachant que toi. Quel soulagement, d’ailleurs, lorsque tu me dis vouloir rester. Tu ne te défais d’ailleurs pas du prétexte que j’ai donné. C’est pour regarder les étoiles, c’est juste ça.

« Alors on va devoir monter jusqu’aux bancs. »

Je devrais sans doute essayer d’être sage, moi aussi. Je devrais vraiment, mais j’ai encore tellement d’affection à t’offrir. Sans doute est-ce pour cela que je ponctue ma phrase en m’approchant à nouveau. Je dépose un baiser dans tes cheveux, parce que bien que je sois plus grand la différence de taille ne me permet pas tout à fait de t’embrasser le dessus de la tête. Et parce que c’est quand même plus convenable que de t’embrasser directement à nouveau, surtout si ça te gêne tant. Mais il faut me pardonner, c’est simplement mon envie de te serrer contre moi, mon envie de prendre soin de toi, qui déborde un peu. Et j’enchaîne comme si de rien n’était. Comme si c’était normal. Aussi naturel que de te réchauffer les jambes lorsque tu t’étais permis de les allonger vers moi, ce soir-là.

« Tu viens ? »

Je me dirige vers la bannière et la tient ouverte pour que tu la franchisses avec moi. Pas devant moi, pas après moi. Puis, après avoir gravis quelques marches, je réalise que nous montons, très perspicace comme observation je sais, et que nous ne serons pas à l’abri du vent. Enfin, pas de tous les côtés en tout cas. Si je ne me considère pas sensible aux températures de ce genre, j’ignore si c’est aussi ton cas. Quand bien même j’aimerais l’oublier, quand bien même il m’arrive de le faire en ta compagnie, nous ne sommes pas totalement pareils.

« Si tu as froid il ne faut pas hésiter à me le dire. On rentre quand tu veux. Quoi qu’on peut aussi utiliser un warmus. »

Et on va éviter de mentionner que je peux aussi essayer de te réchauffer, parce que même si j’y ai pensé ça ne veut pas dire que je devrais le répéter à haute voix.
Bertram Godfrey
Collectionneur de pulls ringards
Collectionneur de pulls ringards
Bertram Godfrey
Messages : 959
Points : 2256
En couple avec : Ethan Stoker
Re: Kindling Dim 24 Fév - 0:09

Kindling : materials used in lighting a fire

Before I lose my mind again  

Avec un baiser vaut un millier de mots. Même délicat et timide, déposé du bout des lèvres. Pas de rejet, pas de plaintes, mes paupières s’entrouvrent pour rencontrer ton regard suppliant. Comment te refuser ce que je désire te donner ? Je me noie lentement, accroché à tes lèvres. Et si ma main a peur de te forcer,  la tienne s’aventure sans scrupule là où celle de Beckett se trouvait il y a quelques semaines. Et ça m’est presque égal tellement la sensation est différente. Les yeux fermés je ne sens que toi autour de moi. C’est tout ce que je veux.

Ce baiser en dit plus que tous les mots que nous nous sommes échangés. Il rétablit les fréquences, range les pièces du puzzle au bon endroit. Un peu d’air pour les noyés, un peu de bonheur pour mon coeur endolori. Un véritable rayon de soleil après des semaines de pluie et de ciel gris. Mais en prenant les devants, j’ai aussi pris un risque : celui de te brusquer. C’est de ta faute, ça t’apprendra à me souffler ces mots indécents. Ton sourire m’indique que tu ne m’en voudras pas. Pas de sermons pour moi donc….me voilà soulagé. Ton sourire m’a manqué aussi, cette sensation dans ma poitrine aussi, mon coeur déchaîné dans un bref instant de liberté.

Et quand tu souris, je t’imite. Comme un idiot.

Ton baiser dans mes cheveux est un peu maladroit, mais mignon Si tu veux m’embrasser mes lèvres sont libres, c’est que quelque chose doit t’en empêcher. Des scrupules peut-être ? Je dois me retenir de ne pas te prendre la main, de me débarrasser de ses réflexes. Avec ta condition, je ne sais pas ce que je suis autorisé à faire sans permission. Je pense que t’es un peu gêné par la situation vu ce que tu me dis. Des fois je me pose des questions, est-ce que es vraiment si concerné par ce genre de détails ou ça ta façon de combler un silence gênant ? Ou encore d’essayer de te concentrer sur autre chose que cet organe qui fait des bonds vertigineux dans ta poitrine ? J’ai bien l’impression que le mien vient de sauter du haut des gradins pour rebondir sur le terrain. Peut-être que c’est moi qui me fait des idées.

T’inquiètes pas, ça ira.  



Je ne suis pas en sucre, j’ai bien survécu sans toi jusqu’à présent. Tu me connais, Ethan. Je ne suis pas du genre imprudent. Arrivé au sommet des gradins, je prends place dans la rangée du milieu. Le vent souffle un peu, balaie mes longs cheveux détachés. J’invite Ethan à s’asseoir près de moi et balaie le terrain du regard. Tout est vide. Il fait sombre, le bleu du ciel s’éteint lentement quoiqu’encore clair. Dans l’horizon se détache la silhouette noire des arbres encore nus.

J’aime bien ce genre d’endroits. Haut. Et vide.



J’inspire et je lève les yeux au ciel. Les étoiles peinent encore à apparaître. On peut se sentir respirer ici, comme sur les balcons, les yeux tournés vers l’horizon. Ca remet tout en perspective de ne pas avoir le regard bloqué par les murs d’un espace confiné. Je soupire et ferme les yeux un instant, appréciant la caresse du vent sur mon visage.

Ca fait du bien….



D’avoir les idées plus claires, de se sentir respirer, d’avoir enfin la certitude que je n’avais pas traversé tout ça pour rien. Si tu es à mes côtés je pourrais affronter toutes les épreuves. Juste pour ce moment. Juste pour se retrouver tous les deux et être capable de parler comme avant et d’apprécier ce nouveau sentiment à sa juste valeur. Je tourne mon visage vers toi pour scruter ton expression. Je me demande à quoi tu penses en ce moment. Est- ce que tu penses au coucou Atherton ? Non, je ne crois pas, on a assez déconné là dessus à l’époque. Moi il y a une question qui me taraude :

Dis...quand est-ce que tu penses qu’on pourrait reprendre les expériences ? Enfin, si ça t’intéresse toujours.



Les expériences ne sont pas si innocentes. Je sais que t’as besoin de temps et moi aussi. Mais reprendre ce travail ça serait un signe encourageant.

DEV NERD GIRL

Contenu sponsorisé
Re: Kindling

Kindling
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dabberblimp ::  :: Terrains sportifs :: Quidditch-
Sauter vers: