Les vacances ne sont plus très loin. Et tu sais ce que ça signifie : pendant que le commun des élèves profitera de jours de repos bien mérités, toi tu mettras les bouchées quadruple dans ton pays pour assurer le jour J le spectacle pour ceux qui ont payé le déplacement.
Mais ce n’est pas pour autant que tu dois te reposer sur tes lauriers ici en Grande-Bretagne. Non. Tu es déjà en train de t’entraîner dur et ce depuis la rentrée. À une semaine de la fin des cours tu n’as pas ralenti ton rythme de croisière. Tu es plutôt comparable à un train à vapeur qui use tout son charbon pour avancer plus vite.
Charmant. Très charmant.
Ton entraînement a duré une bonne partie de la matinée mais tu t’autorises enfin à une petite pause. Une excursion à la Grande Salle s’impose. Tu ne peux continuer sans un minimum d’énergie. Tu dois manger.
Tu ne t’es pas rhabillé correctement pour l’occasion. Tu portes toujours ton collant tout juste masqué par ta veste – sous laquelle tu ne portes rien, même si un pull aurait été un choix judicieux – et tu as juste remis tes baskets au lieu de tes chaussons. Un minimum, quoi.
Un regard circulaire et tu fais ton choix. Aujourd’hui, tu iras dîner près des Poufsouffle. Ce n’est pas ta maison, certes, mais tu y as toujours été attaché d’une façon ou d’une autre. Les clichés sur les Serdaigle ne t’atteignent pas.
Tes yeux parcourent la longue table rapidement. Où peux-tu te mettre ? Des prunelles étonnées se lèvent vers toi – tu n’es pas décemment habillé et tu n’as rien à faire là – mais tu les ignores. Tu remarques une jeune fille qui ne semble pas prendre part aux conversations et arrêtes ton choix sur elle.
En une seconde, tu es assis face à elle, soulagé d’enfin pouvoir poser ton derrière sur un siège.
Avant de lui porter plus d’attention, tu choisis ton repas. Tu fais attention aux calories – même si tu en brûles beaucoup sur une journée à sauter ainsi partout, ce n’est pas une raison pour manger plus que nécessaire – et optes finalement pour quelques pommes de terre rissolées avec une salade de tomates et d’un peu de compote. La viande te manque beaucoup, n’empêche. Malheureusement, tu n’as pas toujours un immense choix culinaire.
Pourrais-tu cuisiner tes propres repas ici à Poudlard ? Tu l’ignores mais tu ferais bien de te renseigner.
Quoique, tu n’as pas le temps en fait.
Tu commences à manger et te souviens enfin qu’il y a quelqu’un en face de toi. Que si tu t’es posé là ce n’est pas pour la fermer pendant dix minutes.
Quelques bouchées avalées, tu essuies ta bouche et prends enfin la parole, espérant que malgré le bruit ambiant, la jeune Poufsouffle l’entendrait et daignerait lui répondre.
« Salut ! Je te dérange pas ? Je m’appelle Inocenty et toi ? »
« halloween »