u & me against sadness ♦︎ (rhodes & mahault)

Le soleil était parti se coucher depuis déjà une bonne heure et pourtant Mahault ne parvenait pas à trouver le courage de se lever du petit coin de tranquillité qu’elle avait trouvé sur un banc dissimulé entre deux buissons épais. Ainsi lovée au creux d’une nature qui étoffait la nuit, elle se sentait mieux respirer que dans sa chambre au dortoirs où elle ne pouvait pas retrouver son souffle sans avoir peur de réveiller ses camarades Gryffondors.
Ce n’était pas la première fois qu’elle bravait les règles pour se faufiler hors du château et prendre l’air en pleine nuit quand les murs l’oppressaient. Elle prenait toujours soin de se parer de sa baguette en cas de besoin et venait jusqu’au parc pour s’y remplir bruyamment les poumons –et parfois pleurer à l’abri des regards indiscret quand la pression devenait trop forte. Parfois elle se faisait prendre par Misa et provoquait la perte de quelques points sa maison ; mais dans ces moments là, que Gryffondor gagne ou non la coupe des Quatre Maisons était le cadet de ses soucis.
Dans ses moments là, elle ne voulait que de l’air et du calme pour s’y éparpiller un moment avant de trouver la force de recoller ses propres morceaux pour affronter les jours suivants.
C’était épuisant ; mais elle parvenait de plus en plus à s’y faire –pensait-elle.

Son souffle était encore saccadé et ses yeux rouges et humides des larmes qui venaient d’en couler. Du revers de sa manche, elle essuya les traces luisantes sur ses joues et sous son nez en reniflant et tenta de retrouver un rythme de respiration convenable mais un bruit non loin la coupa net dans son geste et provoqua une cavalcade soudaine du palpitant dans sa poitrine.
Le cœur au bord des lèvres et les mains tremblantes elle quitta précipitamment son havre de paix pour s’assurer que personne n’était en train de l’espionner.

Elle fut surprise de trouver en face d’elle un garçon qu’elle n’avait encore jamais croisé et qui semblait un peu plus jeune qu’elle. D’un seul coup d’œil, elle pouvait d’ors et déjà dire qu’il ne semblait pas avoir de mauvaise intentions, mais il l’avait trouvée dans un moment de vulnérabilité et ce simple fait la heurtait.

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? fit-elle d’une voix éteinte et encore tremblante malgré l’arrêt des sanglots. »

J’aime pas qu’on me voit comme ça.