[CLOS]The flavor of life - Sandro

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Sandro Clemenza
Eleve né-moldu
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Sandro Clemenza
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Ven 17 Mai - 20:24

Il y a des évidences dans ce qu’ils se disent. Des évidences qui n’avaient jamais franchi l’esprit ou les lèvres du Clemenza et prennent entièrement sens en ce moment. Il est vrai que le saxophone, son saxophone, est un objet des plus personnels par son fonctionnement. Plus encore qu’un violon ou une guitare, qui sont pourtant nettement plus transportables qu’un piano. La notion d’hygiène, il n’y avait pas songé… et maintenant qu’elle le lui fait remarquer, il se sent un peu idiot. Il hoche rapidement la tête. Oui, raison de plus pour ne pas prêter son saxophone n’importe comment. Ce jour là n’est pas arrivé. Clairement. Des fois, Sandro a le sentiment de faire les questions et les réponses, dans sa tête. Parce qu’en effet, en s’interrogeant sur l’auditorium, plus qu’il ne l’avait jamais fait jusque-là, il y a une nouvelle évidence qui lui a traversé l’esprit. Poudlard est peut-être un poil pompeux comme établissement car quiconque veut pratiquer de la musique, réellement la pratiquer dans un endroit qui lui est dédié, n’a qu’un seul choix : l’auditorium.

Pour lui, l’ambition et l’esprit qu’il rattachait à ce lieu fait qu’il ne se pensait pas à même de s’y rendre pour pratiquer sa musique. D’autres ont l’air de bien moins réfléchir et d’être sans doute plus terre-à-terre. Faute d’autres alternatives, c’est bien l’endroit – le seul – où ils pourront s’exercer et s’exprimer en musique. Même s’ils sont loin d’être des musiciens accomplis. Sandro a beau se donner des airs, parfois, il lui arrive de manquer d’assurance dans bien des domaines. Cette musique toute personnelle qui est la sienne en est un. Alors, forcément, il n’aurait pas été de ces fous à braver les regards pour se pointer à l’auditorium et jouer. Simplement jouer. Il écoute Dorothy et réalise que dans ce qu’il pensait, jusque-là, il avait oublié un point : la musique se partage et dans l’auditorium également. Ce n’est visiblement pas une personne face au reste du monde. Ce sont des musiciens, aguerris ou pas, qui s’essaient, partagent et apparemment se font conseiller par d’autres. C’est cet aspect collectif qu’il avait oublié jusqu’à présent, en s’exerçant seul dans différents coins du château. Comme l’indique Dorothy, l’idée que l’auditorium soit un un lieu collectif a ses avantages et ses inconvénients, certainement.

- Oui, je vois… je n’avais pas vu la chose ainsi. J’ai tendance à me projeter de manière très personnelle dans ma musique, et du coup… j’avais zappé l’idée d’échange ou de conseil. C’est sympa de se dire qu’il y a des personnes comme toi qui s’intéressent aux nouveaux musiciens. Et visiblement aux gens de manière générale. Il la fixe un instant et acquiesce d’un signe de la tête. Oui, après l’auditorium ne reste qu’un endroit, certains doivent forcément prendre la grosse tête s’ils se savent plus à l’aise ou plus doués. Musique ou pas, y’a des choses qui changent pas. C’est sans doute ça le problème. Enfin… dans son cas. Sandro, il n’aime pas se sentir ridicule. Il aime être en maîtrise de ce qu’il fait et lorsqu’il joue, il se sent vulnérable. Il se sait imparfait et rien que le partager avec une personne, c’est beaucoup.

- Tu vois… c’est des musiciens comme ça qui me bloqueraient, pour jouer dans l’auditorium. J’aurais envie de leur péter la tronche. C’est honnête. Il sait que si un type se pointe pour se foutre de sa gueule parce qu’il manque de justesse ou de précision sur un morceau, il aura du mal. Toi… t’es plus… je sais pas, douce ? J’en sais rien. T’as des mots justes. Mais quelqu’un qui me rentrerait dans le tas vis-à-vis de mon saxo, j’supporterais pas. C’est une crainte que tout le monde doit avoir, à un moment ou un autre, lorsqu’il se met à nu dans un art ou dans une création. Il y a des gens qui savent être pédagogue, qui ont les bonnes tournures de phrase pour qu’un commentaire devienne un conseil, lorsque d’autres manqueront cruellement de tact. Sandro ne prend pas forcément mal les critiques mais il faut qu’elles soient bien formulées et non gratuites. (Ce qui peut être paradoxal quand, dans ses mauvais jours, il sait être gratuitement cash. Mais bon…)

N’empêche, t’as jamais pensé à faire prof ? Même prof de musique ? J’sais pas, t’as l’air… t’as une posture qui semble idéale, pour ça. Parce qu’elle est dans l’intérêt sincère de ce qui l’entoure en matière de musique. La façon dont elle parle de ce qu’elle voit et entend à l’auditorium, cela dénote d’une réflexion et d’une sensibilité très belles. En a-t-elle seulement conscience ?

Cet intérêt qu’elle affiche pour la musique, d’ailleurs, et même pour tout ce que l’italien lui dit, ça le touche. Cela fait bien longtemps qu’il n’a pas rencontré une oreille aussi attentive et sans qu’il le réalise, ça lui fait du bien. Il avait peut-être besoin de ça, en vérité, plus que de s’enfermer dans la solitude de son saxophone. Bien que cela soit évident, elle confirme d’ailleurs son appartenance à une famille de sorciers et s’exprime sur son ressenti sur la technologie moldue. Il sait qu’avec l’arrivée d’internet, des PINEAPPLE, il y a comme un équilibre technologique qui se met en place… tout du moins, côté sorcier. Ce n’est pas comme si la réciproque était vraie. Cela dit, lorsqu’un sang-pur en manque de reconnaissance pour son rang veut faire valoir la supériorité sorcière, Sandro est de ceux-là qui n’hésitent pas à leur rappeler que dans ce monde si parfait, il leur manquait quand même bien des choses comme les messageries instantanées, le fait de pouvoir rechercher des informations en deux tapotements sur un écran et que jusqu’à présent, ils n’ont rien leur permettant d’allumer des lumières ou un radiateur ou Dieu sait quoi d’autres à distance, afin que tout fonctionne dès leur arrivée dans une maison. Et encore, la domotique est une technologie bien trop complexe pour beaucoup d’entre eux. Certes les moldus n’ont pas la chance d’avoir des baguettes magiques mais ils ont le mérite d’avoir su faire sans et d’avoir développé leur propre « magie », faite de science et de développement technologique. Enfin… il ne faut pas le lancer sur le sujet, Sandro, et Dorothy a un regard honnête à ce propos.

- C’est vrai. Imagine être né-moldu et arriver dans un monde comme Poudlard, c’est pareil, en plus radical, même. C’est nouveau, presque effrayant. C’est dingue et flippant à la fois. Ce n’est pas une compétition, bien sûr, et malgré les années passées il a toujours du mal avec bien des choses. La manière dont son univers et son contexte familial ont été mis à mal suite à la découverte de ses pouvoirs, voilà quelque chose qu’il n’arrive pas à admettre. Il ne va toutefois pas accabler la Serdaigle avec ça, ce n’est ni le lieu ni le moment. Et il rebondit avec plaisir sur sa remarque sur les cuisines. Ouais, c’est vrai que vu comme ça, ces cuisines restent un lieu incroyable elles aussi ! Même s’il n’a jamais eu l’occasion de s’y pointer au milieu de la nuit. En ça, cette Serdaigle paraît bien plus aventureuse qu’il n’aurait pu le croire au premier abord.

La suite, voilà qui se fait tout naturellement. Sandro s’entend parler bien plus qu’il ne le fait en général. Il explique ce qu’est un clavier, avec ses mots, et dans l’enchaînement de la discussion, il en vient même à s’emparer du téléphone de la Serdaigle pour lui montrer une vidéo de Guillaume Perret. C’est tellement improbable. Si on lui avait dit qu’il en viendrait à parler musique électronique et artiste moldu avec quelqu’un de l’établissement… il ne l’aurait pas cru. Pas ainsi, tout du moins.

- T’as tout compris. Les pédales modules le son, sa tonalité et son intensité. C’est magique ouep, on peut dire ça ! 

Ils sont maintenant côte à côte, dans une proximité qu’il n’avait pas vu venir et qui ne le dérange pas, pour dire vrai. Elle a le visage penché sur l’écran et la voir qui observe et écoute avec intérêt le fait sourire bêtement. Attendrissante. C’est ce qu’elle est. Il se fustige intérieurement et repose ses yeux sur la vidéo, jusqu’à ce qu’elle se termine.

- T’en fais pas, t’es une bavarde mais ça m’dérange pas. J’te le dirais sinon. Il a toujours un fin sourire. Comme tu dis, y’a de quoi faire avec ça. C’est vraiment comme une musique alternative, avec ses propres codes. Et encore, j’te parle pas des DJ qui ont simplement devant eux une grande machine avec plein de boutons à « faire des sons » qui ont été préalablement enregistrés… Ça je suis moins fan parce que c’est pas assez instrumental à mon goût. Mais ouais, des trucs comme Guillaume Perret, y’en a beaucoup et ça se fait de plus en plus. Ça permet une grande variété de sons avec des instruments que l’on connaît déjà beaucoup. Attends…

Il pianote à nouveau, recherche un artiste en particulier qui a un univers très éclectique, avec un clavier et accompagné d’un violoncelle électrique. Tiens, écoute ça. Cette fois, la musique est une musique de film, plus douce et entrecoupée de moments intenses. Il y a un silence presque religieux qui s’impose de lui-même tandis que le duo a le regard et les oreilles rivés sur l’écran.

- C’est beau hein ? Des fois je m’écoute ce genre de truc avant de me coucher, ça transporte ailleurs. A-t-elle besoin de savoir ça ?

- Te dire complètement dans le détail comment ça marche… j’en serais pas capable. J’imagine que selon les instruments ils arrivent à configurer un paramétrage électrique qui permet d’augmenter le potentiel de l’instrument, y’a des réglages que l’on peut faire pour lui donner telle ou telle signature musicale. Mais je suis pas expert. Après… y’a des gens qui n’apprécient pas. Qui trouvent que ça dénature la musique ou que c’est de la fainéantise. Beaucoup de ces sons peuvent être joués en acoustique, mais ça doit demander plus de temps ou d’efforts, ou plus d’instruments différents pour un même résultat au final. Perso… je peux comprendre ceux qui aiment la musique dans ce qu’elle a plus pure, mais je pense qu’elle gagne à être mélangée à plein d’influences, et si ça passe par des sons électroniques… pourquoi pas ?

Il s’arrête et fixe Dorothy. Cette fois c’est moi qui parle trop, hein ?
Dorothy Martin
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Sam 18 Mai - 16:48


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Feat Sandro & Do

Douce. On t'avait qualifiée de beaucoup de choses dans ta vie. On t'avait qualifiée de naine, d'hystérique, de lunatique. On t'avait assimilée à un poison qui envenime les cœurs et les esprits alentour, à une tornade qui emportait avec elle les gens qu'elle aimait dans une spirale de vents violents et contraires. On t'avait souvent dit que tu étais compliquée, tellement que tu en étais arrivée à la conclusion que tu étais dysfonctionnelle. On t'avait tellement répété que tu étais le problème que tu avais fini par le croire. Malgré toi, tu t'étais assimilée à beaucoup de choses, beaucoup de choses néfastes. Tu n'avais qu'une bien piètre vision de toi-même, tu n'avais aucun amour pour toi et tu ne pensais pas tellement qu'on pourrait en avoir pour toi en retour. Parce que ce qui était dysfonctionnel effrayait. Et parce que le compliqué faisait fuir. C'est une pensée d'autant plus violente que tu as eu l'occasion de t'y confronter, de nouveau, il y a quelques jours maintenant. Les mécanismes brisés, on les laissait de côté. Pourquoi perdre son temps avec une machine qui ne fonctionnait qu'à moitié ? On t'avait qualifiée de beaucoup de choses dans ta vie. Tu t'étais qualifié de beaucoup de choses, Dorothy. Et douce n'en faisait pas partie.

Oh, bien sûr, il y avait des exceptions. Tu avais été douce avec Bertram ce soir-là, tu avais été douce avec Luke après l'accident d'Alannah. Mais Bertram et Luke étaient des exceptions. Bertram était un ami cher, une figure compréhensive avec laquelle tu avais le sentiment d'être comprise et surtout pas ou très peu jugée. Bertram comprenait la peur. Il comprenait la haine. Il comprenait le besoin de vengeance et, par-dessus tout, la violence que provoquent, chez toi, les sentiments. Luke, quant à lui, était ta famille. Tu ne pouvais pas être objective avec lui. Une partie de toi plaçait ces deux cas dans la colonne des exceptionnels, des exceptions qui confirment la règle. Mais voilà que ce Serpentard débarquait et voilà qu'il t'affiliait à quelque chose à laquelle tu n'avais jamais réellement (surtout de la part d'un inconnu) être affiliée. Le ton rosé de tes joues trahit ce sentiment particulier. Douce. Tu lui donnes l'impression d'être douce. Vu tes surnoms, t'aurais bien envie de rire, mais tu n'arrives pas à refrénée cette émotion particulière qui envahit ton corps. Il t'a touchée. Il n’y a pas que tes mots qui sont justes.

- « V-vraiment ? »

Tu n'as jamais été très douée avec les compliments, spécialement lorsque tu ne t'attendais pas à en recevoir. Il était facile d'aborder un sourire conventionnel et quelques banales politesses quand le contexte s'y prêtait, quand tout autour obligeait les codes sociaux à brosser son interlocuteur dans le sens du poil. Tu connaissais ça avec les dîners de famille, la popularité de ta mère qui impactait votre vie, le reste. Il était facile de faire semblant quand tu maîtrisais ton environnement. Or, tu ne maîtrises pas grand-chose, Dorothy, actuellement. Une partie de toi se déteste d'en montrer autant quand tout te hurle de maintenir une certaine contenance. Alors tu baisses des yeux un peu distraits, tu fais de ton mieux pour réfréner ton sourire et tes rougeurs. Tu bredouilles en te grattant du bout du doigt la joue : « Merci. »

T'as la chance, cependant, de pouvoir rebondir à sa dernière remarque. De chasser ces rougeurs et le reste. Pas parce que ça te gêne, mais parce que tu ne sais jamais trop quoi faire de ce genre de sentiment. Tu as l'impression d'être vulnérable, de briser ta carapace et de laisser à l'autre entrevoir des fissures que tu t'efforces cependant de cacher au quotidien. Puis, ça te fait peur, de ressentir ce genre de petit plaisir coupable. Tu ne te sens pas vraiment légitime de ce genre de compliment et tu as surtout peur des effets que ça pourrait avoir sur toi. Alors tu te redresses un peu, tu laisses un sourire amusé surélever tes lèvres.

- « Tu sais, tu pourrais. Je suis sûre que ça aiderait le clapet de certain à rester fermé. »

Tu ne vises personnes, bien évidemment. Tu n'avais pas anticipé, non plus, sa réflexion sur ton talent pour la pédagogie. Plus que touchée, t'en ai surprise. Tu n'avais… Jamais réellement considéré la question. La musique avait toujours eu un aspect très personnel. Tu ne savais pas trop, si d'un point de vue technique, tu étais la mieux placée pour donner des conseils, et ce, à qui que ce soit. Ta spécialité, c'était plus l'improvisation, la découverte. Bien sûr, il y avait des morceaux classiques que tu aimais tout particulièrement, mais tu étais loin d'être le genre de musicienne qui suit sa partition à la lettre. Il fallait jouer ce qu'on avait envie de jouer et de la façon dont avait envie de le jouer. T'as cligné un moment des yeux en reconsidérant la question. Hm. Professeur, hein ?

- « Tu trouves ? Je ne sais pas, je n’y ai jamais vraiment réfléchi pour être honnête. Je veux dire, la musique, tout ça, je ne sais pas si je suis la mieux placée pour étaler mon savoir. Fin, dans l’idéal, tant que la personne y trouve son compte et s’amuse par le biais de la musique… Tu penses que j’aurais la bonne pédagogie ? »

C'est une question sincère, ça éveille ta curiosité de considérer cette option et ta capacité à mener ce projet à bien. Ça éveille tout autant ta curiosité que ce nouveau panel de sonorités que ton camarade te fait découvrir. Il y a dans cette dimension de la musique une diversité qui te plaît tout particulièrement. Tu as l'impression que l'instrument n'en devient que plus riche et, de ce fait, que la musique en devient plus accessible. Il n'y avait plus besoin d'un orchestre pour créer une symphonie, juste d'un instrument et de l'imagination du musicien. T'avais toujours trouvé qu'il y avait un certain élitisme dans la musique. C'était quelque chose qui te contrariait beaucoup, toi qui voyait la musique comme un moyen d'expression. L'expression est libre, propre à chacun et en même temps commune. Pour toi, chacun devrait pouvoir bénéficier de tous les outils pour s'exprimer et ainsi trouver celui qui lui correspond le plus. Pour toi, c'était la musique, mais certains usaient de la plume ou du pinceau. D'autres de l'alcool, mais ça, c'est plus ou moins commun à beaucoup d'ados. Hein canardman ?

Tu lui rends son sourire, un sourire contagieux. Tu te sens… Bien. Là, tout de suite. Tu ne ressens plus ces vagues destructrices, cette impression de tension et de noyade. Pourvue que ça dure. T'as rabattu tes genoux contre ta poitrine pour mieux écouter la nouvelle musique de Sandro. Tes yeux toujours curieux sur l'écran, tes oreilles grandes ouvertes pour capter la moindre nuance de la mélodie.

- « Toi aussi tu fais ça ? Ça m’arrive souvent. Ecouter de la musique ça calme. »

Ça trompe l'insomnie, ça évade dans des rêves où rien ne va mal. Une espèce d'univers parfait, sans accro, sans drama. Dans cet univers-là, t'as l'air tellement heureuse et épanouie. Si seulement cet univers n'était pas rêvé, si seulement cet univers était la réalité.

Tu laisses un sourire timide se dresser sur le coin de ta lèvre alors que tu reprends la contemplation de la vidéo. Les réflexions de Sandro font écho aux tiennes. Visiblement, vous avez une philosophie de vie plutôt proche lui et toi. Tu laisses ton regard se détacher de la vidéo avant de laisser ton dos se caler contre le mur. Tes prunelles noisette se tourne vers le visage du Serpentard.

- « T’en fais pas, t’es un bavard, mais ça ne me dérange pas. » Commences-tu avec sourire complice dont tu as à peine conscience. « Je ne pense pas qu’il y a de musique pure ou s’il y en a une, faut qu’on m’explique en quoi elle le serait. Les instruments sont des créations de l’homme, des inventions mécaniques crées dans un but précis. Ce qu’il y a de pur, ce sont les sons naturels qui n’ont pas besoin de l’intervention de l’homme pour exister. Le vent, le bruit de l’eau, ces choses-là. Ce que tu me montres, je vois plus ça comme une évolution logique de la musique. On créer de nouveaux instrument et de nouvelles façons de pratiquer la musique avec les avancées dont on dispose. Ça a toujours fonctionné comme ça, alors je ne comprends pas vraiment pourquoi ça fait débat. »

Tu n’avais jamais aimé cette hiérarchie dans la musique. Ça revenait à dire qu’il n’y avait qu’une bonne façon de pratiquer son art et ça rentrait en conflit avec ta vision même de l’art.

- « Puis, je trouve qu'au-delà de ça, c'est plutôt une bonne chose. Ça rend la musique plus accessible, je trouve. Des gens qui ne se seraient jamais senties la légitimité ou le talent pour apprendre à jouer peuvent le faire grâce à ce genre de dispositif. La musique ça ne devrait pas être réservé à quelques privilégiés. Peu importe la façon dont tu joues et avec quoi tant que tu joues. Je pense que n'importe quel musicien devrait être content de voir de nouvelles personnes franchir le pas. »

T’as dit ça avec un air convaincu et de la passion dans la voix. Tu es persuadée d’avoir raison, que cette vision ouverte de la musique est la bonne, celle qui fait avancer et fait le plus de bien. La musique ne devrait pas avoir de murs, de cloison. La musique est vieille comme le monde et aussi riche et libre que lui. C’est pour ça que tu t’étais obstinée. Que tu étais devenue musicienne. Pour goûter et approcher cette liberté.

- « Je me disais… » T’es pas bien sûre que ce que tu fais. C’est peut-être le bien fou de parler à quelqu’un. Ou l’espoir un peu taré de créer quelque chose ? « Si tu veux qu’on essaye de jouer ensemble ou… Fin, je me disais qu’on pourrait peut-être échanger nos numéros ? Je suis assez curieuse d’en découvrir plus. Peut-être que ce serait plus simple pour échanger si on pouvait communiquer facilement ? Fin si tu veux, bien sûr, je ne te force à rien. »

Taggle Do.
:hearts:
Sandro Clemenza
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Lun 20 Mai - 0:19

Plus d’une fois on a dit à Sandro de réfléchir avant de parler. Qu’il était un peu trop « brut » de décoffrage, qu’il manquait parfois de filtre, et particulièrement quand il est de mauvaise humeur ou en colère, il est du genre à vider le fond de sa pensée sans se soucier du qu’en dira-t-on. Avec les années, pourtant, il s’est un peu amélioré dans ce domaine, essayant de mettre un peu plus les formes quand nécessaire. Essayant de chercher les bons mots pour exprimer sa pensée, parfois. Ça dépend le contexte, bien sûr. Avec des gens qu’il connaît bien ou dans un débat, quand il veut exprimer sa pensée il lui arrive d’avoir toujours la même rage de se faire entendre et des mots piquants qui font mal. En ce moment, toutefois, il n’a aucune raison de s’épuiser pour hausser la voix, de défendre une position ou de contenir sa colère.

Non. Rien de ça et ça fait du bien, en fait. Véritablement du bien. Il dit ce qu’il pense, il garde son côté spontané sans pour autant être sur un ring de boxe. C’est une conversation à laquelle il ne s’attendait pas et qui, pourtant, lui permet de découvrir une personne et une personnalité. Il en apprend aussi plus sur la musique, sa propre musique autant que celle avec un grand M. Celle des autres, qu’il appréhende mal ou peu. Celle qui se partage et qui – jusque-là – lui paraissait extrêmement lointaine. A travers ce petit bout de femme aux cheveux roses, le voilà donc qui se livre sur ce pan de sa personnalité qu’il a entretenu caché, jusque-là. L’échange est facile et plaisant. Lui qui était sur ses gardes en la voyant arriver, au début, il est désormais complètement à l’aise. Il n’y a pas de faux semblant dans son attitude, et il n’en décèle pas non plus dans son interlocutrice. C’est ce qui le rend bavard, autant que la curiosité sincère qu’elle affiche.

Il y a une candeur, chez la Serdaigle, qui le trouble presque. Lui, il dit les choses comme il les pense. Alors oui, quand il dit la trouver douce, c’est vrai. Avec d’autres personnes, il n’aurait peut-être pas dit ça comme ça… mais là, pourquoi s’en cacher ? Il acquiesce avec un sourire lorsqu’elle s’étonne, et laisse un petit Sì. glisser entre ses lèvres, comme pour confirmer. S’il remarque son embarras, il n’en dit rien de plus. Elle a une énergie positive et une manière d’amener les choses, quand il est question de musique, qui fait qu’on ne peut que l’écouter. Elle a également un regard très authentique sur cet auditorium dont Sandro se faisait jusque-là une montagne. Ce n’est que par ce qu’en dit Dorothy que l’italien s’imagine maintenant pouvoir en pousser la porte, son saxophone à la main. De nuit, certes, mais ce sera un bon début. Du concret.

A cette douceur qui est celle de la Serdaigle s’oppose la violence qu’il pourrait exprimer, si des « VIP » à l’ego surdimensionné en venaient à avoir la moquerie facile, si, éventuellement, peut-être un jour, il en venait à jouer à l’auditorium, au milieu des autres musiciens de l’établissement. Pas sûr que ce soit la meilleure manière de débarquer à l’auditorium, cela dit ! Mais bon… il fera étape par étape à ce propos. Quand il est question des choses importantes, réellement importantes, il ne préfère pas se précipiter trop. Quand ça lui est arrivé, il l’a toujours regretté, alors… évitons.

Elle semble vraiment surprise quand il parle de devenir professeur de musique. Faut dire ça sort un peu de nulle part… après tout, cela fait à peine une heure ? Un peu plus ? Il n’a aucune idée du temps qui passe, il s’en fout à dire vrai. Enfin, ils se connaissent à peine et le voilà qui balance un truc pareil. Là encore, c’est spontané, un ressenti qu’il exprime comme si de rien. Elle dit n’y avoir jamais songé et sa manière d’y réfléchir à voix haute est amusante. Ouep, je trouve. Après j’dis ça comme ça hein, mais tu as une… une passion communicative. Je pense que je pourrais discuter longtemps musique, ainsi. Sous-entendu « avec toi », seulement, c’est un peu téméraire comme formulation. Et présomptueux aussi car ce genre d’occasion ne s’est jamais réellement présentée à Sandro, jusque-là. Peut-être parce qu’elle a été la première à véritablement faire en sorte de briser sa carapace, de pousser la porte de ce jardin secret tout en restant à distance, respectueuse, comme on approcherait un animal sauvage. Rien que pour cela, elle a une posture qui ne peut que convenir pour un enseignant, quel que soit son domaine. Le fait que tu prennes du recul, que tu interroges ta musique et que tu t’intéresses à celle des autres, déjà, je trouve que c’est des bons points pour un pédagogue. Maintenant, le savoir s’étoffe. Dans ton attitude, tu as quand même une belle manière d’exprimer ce que tu sais déjà. Enfin, tu sais des fois j’dis les choses comme je les pense, tu as le droit de me dire que c’est idiot comme idée, j’me vexerais pas. C’est pas comme si je te connaissais par un autre biais que la musique. Il souffle distraitement une mèche brune qui lui tombe sur l’œil et ajoute : Pour le moment quoi.

Pourquoi il dit ça ? Était-ce réellement nécessaire ? Non, sans doute que non. C’est sorti comme ça, et il peut pas revenir en arrière. C’est honnête, disons. De toute façon, il n’est pas spécialement doué avec les filles. Certes, il s’est amélioré hein, il est moins naïf qu’il a pu l’être par le passé, comme avec son histoire avec Kate. Seulement… il reste un maladroit, à bien des égards. Sans même parler de sentiment ou d’histoires amoureuses. Il lui est arrivé bien des fois de sortir des tournures de phrases qu’il aurait mieux fait d’éviter ou de poser des questions qui ne se posent pas. Il a appris de ses erreurs, il apprend toujours un peu. Mais là… il sait pas trop en fait. Y’a un feeling qui passe. La proximité de la jeune femme maintenant assise à ses côtés, cette conversation qui lui plaît sincèrement autant que la facilité qu’ils ont d’échanger ensemble, il aime bien. Cela fait longtemps qu’il n’avait pas rencontré quelqu’un dans l’établissement – après neuf ans, c’est rare de découvrir de nouvelles personnes – avec qui il accroche aussi simplement. Il sait que ça fait un moment qu’elle est à Poudlard. Il l’a déjà vue de loin sans avoir l’occasion de discuter. Ni même une raison à cela.

L’occasion s’est créée d’elle-même, de la plus belle des manières. Alors, tout en écoutant la musique de film qui s’élève dans cette alcôve du cinquième étage, il s’étonne d’avoir déjà une telle alchimie avec la Serdaigle et même l’envie spontanée d’imaginer d’autres discussions. D’autres contextes. La musique berce ses réflexions tandis que son regard guette avec attention les réactions de Dorothy et cette chevelure rose encore plus surprenante de près.

- Ce qui est fort avec la musique, c’est que ça peut coller à toutes les ambiances. C’est un peu comme la bande-son de la vie. Des fois j’me dis ça, tu sais, la musique calme comme celle-ci avant de dormir, qui peut pousser à l’évasion et des fois, les musiques qui bougent bien pour se motiver genre pour aller courir ou avant un oral, pour se booster face à un truc qui paraît insurmontable. Il se souvient avoir déjà eu cette conversation, autour d’un repas, chez son oncle et sa tante. La bande-son de la vie, c’est une tournure qu’il a conservé. Pour lui, c’est véritablement ça, la musique peut tout dire, tout transmettre.

Le fait qu’elle reprenne ce qu’il lui a dit lui-même le fait sourire. Pour le coup, ils sont tous deux bavards et ça leur va bien ainsi, visiblement. Tout en écoutant la Serdaigle faire part de son opinion sur la musique électrique, Sandro laisse son dos reposer sur le mur derrière eux, de manière à être plus confortablement tourné vers son interlocutrice. Il lui rend son sourire et ne perd pas une miette de ce qu’elle lui dit. C’est beau ce que tu dis… et je suis entièrement d’accord avec ça. De toute façon, l’être humain est fort pour critiquer mais il est aussi tenace. Il y a suffisamment de styles musicaux différents pour que chacun y trouve son compte, et s’il y en a qui n’apprécient pas la musique électro, tant pis pour eux, ils auront toujours de quoi faire en acoustique pour se faire plaisir, c’est ce qui compte. Peu importe l’instrument, tu as raison.

Sandro n’a pas le souvenir d’avoir parlé musique avec un tel emballement. Elle a une manière de penser et d’appréhender la musique dans un respect immense. Il aime ça et s’y reconnaît, même si la notion de partage, il a plus tendance à l’écouter chez les autres qu’à la vivre réellement. Jusque-là, du moins. D’ailleurs, c’est peut-être cette énergie positive et leur enthousiasme réciproque, ou peut-être simplement cette proximité nouvelle qui fait que la Serdaigle ose poser une question qu’il aurait peut-être oublié de son côté.

- Oh. Oh bien sûr, oui ! Je t’ai promis que l’on jouera ensemble, je compte bien m’y tenir ! Sandro, il n’est pas du genre à avoir 36000 contacts dans son PINEAPPLE, il préfère en avoir peu mais qui comptent réellement et pas des gens dont il se demande, un an plus tard, « c’est qui ça déjà ? ». Il sent toutefois qu’avec la Serdaigle, s’ils parlent avec autant d’entrain par messages qu’en cet instant, ce ne sera pas un contact « pour rien ». Il s’avance peut-être mais il a la sensation qu’ils sont sur la même longueur d’ondes, dans le domaine musical.

- J’pourrais t’envoyer des musiques que j’aime bien comme ça ! Et de belles musiques de films qui calment avant de dormir, j’en connais un paquet. T’auras de quoi faire pour des mois. Il aime bien cette idée. En général, quand il se lance des musiques avant de dormir, c’est les écouteurs sur les oreilles, caché sous les couvertures de son lit, dans un moment très intime… là, pourtant, la perspective de partager ces musiques avec quelqu’un d’autre, ça le rend heureux. Il sort alors son téléphone, affiche son numéro et l’abaisse devant Dorothy afin qu’elle le note de son côté.

- Tu sais, à Poudlard tu dois être la première personne avec qui j’ai aussi facilement parlé musique, sans avoir la sensation de soûler l’autre ou devoir glisser des noms de groupes sorciers pour faire bien et capter l’intérêt. Non pas que j'aime pas les artistes sorciers, mais ça me fait plaisir de faire découvrir des références moldues. Il exagère peut-être un poil, mais un tel échange passionné, non, c’est sûr que c’est la première fois. La première fois aussi qu’il assume pleinement ce goût pour la musique et le fait d’un jouer, à sa petite échelle.

- Tiens d'ailleurs, t'as des musiciens sorciers à me conseiller ? Je connais pas énormément à part les gros trucs qui passent en soirée...
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Lun 20 Mai - 19:25


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Feat Sandro & Do

Une passion communicative. C'est drôle, quand on y pense, parce que tu n'as eu que rarement l'occasion de communiquer avec qui que ce soit sur le sujet. Que ce soit la musique, le catch ou même encore le quidditch, tu ne pouvais pas dire que tu échangeais sur ce qui te faisait vibrer et pourquoi. Cependant, tu ne pouvais pas dire non plus que tu avais réellement essayé. Il y avait dans ton rapport aux autres une espèce de crainte, de non-confiance. Tu ne croyais pas en tes capacités, pas plus que tu ne croyais réellement en celles des autres. Tu avais la constante impression de marcher sur des œufs, la constante sensation qu'il fallait manipuler et calculer son coût pour avoir ce qu'on le voulait. Même avec tes amis les plus proches, tu ne pouvais ignorer ce vieux réflexe de réfléchir à tes mots. Mais pas cette fois.

Il y avait dans ton rapport avec Sandro quelque chose de très simple, de très doux et de très pur. Pas de manipulation, pas d'envie malsaine de prendre une place dont tu ne te sens pas légitime. Quelque chose de très simple, oui, quelque chose qui manquait cruellement dans ta vie. Le serpentard te donne l'impression d'être quelqu'un de franc, suffisamment franc pour ne pas laisser le doute subsister quant à ce qu'il pense de toi. Dans sa franchise, il te surprend. Tu n'as pas habitué aux rapports francs, Dorothy, mais tu dois bien avouer que c'est quelque chose d'agréable, de rafraîchissant. Parler de la façon la plus simple et la plus pure de ce qu'on ressent, sans chercher à donner une image de soi, sans chercher à marquer des points. Ne rien calculer, juste être spontanée et tant pis si ça ne donne pas quelque chose de concluant. C'était peut-être de ça dont tu avais besoin, au final. Un peu de simplicité, un peu de franchise. Ne pas porter le masque, se faire aimer en tant que Dorothy et pas en tant que mensonge que t'essayes désespérément d'ancrer dans la réalité pour ne pas perdre ce que tu as gagné. Être soit, tout simplement. C'était agréable d'être soit.

T'écoutes ses explications avec beaucoup d'attention, parce que parler de toi, c'est une chose, mais entendre les gens parler de toi sans est une autre. Tu redoutes ce genre de topic, ta vision de toi-même est pleine de défaut. Tu as, à tes yeux, une laideur qu'on ne peut aimer. Un nœud de contradiction complexe qui fait que tu ne pourras jamais être entourée comme tu le voudrais. Tu n'as que trop peu confiance dans le genre humain pour croire que tu pourrais tout simplement te faire aimer de quelqu'un. Il y a toujours dans tes relations, dans tes amitiés, cette pointe de doute, cette remise constante en question de ce que tu as acquis. Tu es heureuse là, mais pour combien de temps ? Tu as cette personne à tes côtés, mais jusqu'à quand ? Ironiquement, c'est cette peur de l'abandon et de la déception qui te force à foutre en l'air ce que tu possèdes. Il faut mieux être celle qui tourne le dos que celle qui voit l'être aimé tourner des talons, n'est-ce pas ? Tu n'as qu'une bien piètre vision de toi, Dorothy. Et c'est étrange, c'est étrange d'entendre un inconnu dire toutes ces choses. C'est troublant. Troublant, oui, mais pas désagréable. Le sourire que tu abordes est légèrement timide. Tes doigts viennent nerveusement accrocher une de tes mèches folles pour jouer avec. Il voit des choses que toi, tu ne vois pas. Est-ce que c'est un don ? Ou quelque chose de particulier ? Est-ce que les autres ont le pouvoir de percevoir des choses qu'on ne voit pas de soi ?

- « C'est pas idiot, c'est… Extrêmement gentil. » Même si, pour lui, ça ne voulait sans doute pas signifier la même chose. « Comment dire. Je n'ai pas l'habitude d'avoir de regard extérieur et, bah, c'est plutôt plaisant, en fait. » Il a cette franchise, cette brutalité qui ne laisse pas de place à la manipulation et aux non-dit. Ton sourire s'élargit un peu plus face à ses mots toujours aussi francs. Ce ne sont que quatre mots, mais ça te fait sourire, Dorothy. C'est toujours une grande victoire de voir que tu n'inspires pas la fuite et la déception chez autrui. « C'est plaisant de parler avec toi. » C'est plaisant d'avoir une discussion aussi sincère et simple. C'est plaisant de n'avoir pas la sensation d'être une menteuse ou un ovni, de n'avoir pas ce sentiment de malaise et cette pression. Est-ce que ça pourra continuer dans le futur ? Est-ce que tu pourras voir d'autres de ces conversations ? T'aimerais bien ajouter quelque chose, seulement, tu ne vois pas quoi. Tu lui as déjà dit merci. Que pourrais-tu lui dire de plus ?

Sa vision de la musique rejoint la tienne. Tu hoches doucement la tête. Une bande son de la vie. Il y a du vrai, là-dedans. Combien de fois as-tu rêvée en musique ? Combien de fois des chansons ont accompagné tes journées et percer à jour les mensonges avec lesquels tu te déguisais ? Combien de fois les notes ont visé juste quand le reste ne saisissait que du vent ?

- « Je suis assez d'accords avec cette vision de choses. Je veux dire, ça ne t'es jamais arrivé d'être dans un état d'esprit particulier et de te sentir obligé d'écouter quelque chose ? Tu sais, comme pour extérioriser ce que tu ressens, mais sans l'extérioriser réellement ? Un peu comme-ci ce que t'écoutais faisait office d'interlocuteur avec qui échanger. Ça se fait avec l'écoute, mais c'est aussi valable quand on joue. Je ne réfléchis pas tellement quand je me pose au piano, souvent, je joue ce qui vient et c'est souvent en accord avec mon humeur ou mes pensées et besoins du moment. »

Plus qu'une bande son de la vie, la musique était aussi une thérapie, pas seulement un accompagnement sonore, mais également une source de réflexion et d'apaisement. La musique avait ce genre de pouvoir de discussion. En y repensant, c'est aussi peut-être pour ça que tu t'étais tournée vers cet art plutôt qu'un autre. Tu avais besoin d'une discipline dans laquelle tu pouvais extérioriser, mais également réfléchir. La musique était généreuse. Ton interlocuteur aussi. Ton regard noisette glisse doucement sur son visage. T'observes d'un œil discret son regard, on dit que les yeux sont le reflet de l'âme et ce que tu crois voir dans les siens te réchauffe légèrement le cœur. Lui aussi est passionné et il te prend au sérieux. Tu es sur un pied d'égalité avec lui. Étrange jeune-homme franc et maladroit. Étrange rencontre heureuse que tu regrettes de n'avoir pas faite plus tôt. Il a des traits plaisants, Sandro, il a ce partage qui rend vos échanges intéressants et réconfortant, dans un sens. Tu entortilles une nouvelle mèche en souriant plus franchement, cette-fois.

- « Oh, c’est une promesse, donc ? »

T'as un sourire un peu taquin, ce n'est pas une très bonne idée de te lancer sur les promesses, tu serais bien capable d'user de ce joker plus que de raison. Mais pour l'heure, à quoi bon se compliquer la vie ? Tu laisses la taquinerie laisser place à la tendresse à l'évocation de vos futurs échanges par sms. Tu ne t'attendais pas, en écoutant ce jeune-homme, à décrocher un numéro et la promesse d'une continuité à cette entrevue. T'en tire une grande fierté en plus d'un espoir un peu candide de voir cette continuité vous mener vers autre chose, comme une amitié, par exemple. Est-ce que c'est permis de rêver d'une suite ? De rêver de ne plus être seulement l'inconnue de couloir ? Tu notes son numéro, un rire léger franchi tes lèvres. T'es bien.

- « Ça nous fait donc un nouveau point commun ! » déclare-tu en montrant ton numéro à ton tour « J’suis honorée d’être ta première copine musicos, on va faire de grandes choses monsieur premier copain musicos. »

Un nouveau rire franchit le bord de tes lèvres, plus franc, plus libre. Tu laisses quelques secondes tes yeux s’accrocher au numéro du Serpentard sur ton téléphone. Une véritable petite victoire. Ta petite victoire.  

- « Ce serait cool qu'on s'échange nos trouvailles, j'ai quelques artistes qui pourraient te plaire. Hmmm attends. » Tu pianotes sur ton portable, tu déplores un peu le niveau musical des playlists de soirée, mais y as quelques morceaux et groupes qui éveillent en toi un sentiment de… De liberté. Le genre de son qui envoi foutre la petite fille pour laisser place à la jeune femme. Le genre de son sur lequel tu te vois danser dans une robe bien trop courte pour les standards de ta mère et de façon bien trop libre pour ne pas faire hurler ta grand-mère. Le genre de son cool, avec des paroles qui ont un sens particulier, des histoires de sensualité, d'envie de liberté, de chill, d'accomplissement, d'évasion. Parce que tu as toujours donné un grand sens aux paroles des chansons, ce qui fait que ta playlist est souvent boudée quand il s'agit d'aller se bourrer en soirée. « T'as ce groupe, ils sont assez sympas, ils ont des sons un peu dance, mais leurs paroles sont loin d'être connes. T'as tout un titre autour de l'évasion de la jeunesse magique avec le boom technologique et le fait qu'on se mélange de plus en plus d'un point de vue culturel. T'as ce titre-là, Mon chers Ministère, qu'est une critique du système et des valeurs qui s'y raccroche. Le pire, c'est qu'ils ont des mélodies très entraînantes, du coup tu fous ça en soirée, tout le monde dansera, mais quand t'écoutes les paroles ça vole plus haut que le traditionnel « bb i need your love ». Tiens, ils en ont même fait une sur la libération sexuelle. T'sais, beaucoup de choses se joue sur l'image ici. La société magique a encore beaucoup d'idées d'un autre temps, spécialement quand tu viens d'une grande famille ou d'un nom « noble ». Voir ce genre d'artiste capable de remettre en question ces barrières que personnes ne veut toucher, ça fait du bien. Je ne suis pas une grande danseuse mais sur leur musique, j'aurais aucun scrupule a aller sur la piste. »

Tu ne pouvais pas dire qu’il n’y avait pas d’évolution à ce niveau mais c’était loin d’être encore satisfaisant. Il suffisait de rencontrer ta famille maternelle pour s’en rendre compte.

- « Je ne sais pas si tu aimes le rap, mais j’ai deux trois noms sympas si tu veux. D’ailleurs, t’écoutes de quoi ? »
:hearts:
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Mar 21 Mai - 18:50

S’il la trouble ou va un peu loin dans ses commentaires, Sandro ne s’attarde pas. Au fond de lui, il se dit simplement qu’il dit la vérité. Elle lui fait la sensation d’une personne très honnête dans ses sentiments et sa passion envers la musique, et c’est certainement pour cette raison que discuter avec elle devient un moment aussi plaisant, aussi évident. C’est rare ce genre de chose, surtout quand on en arrive à la fin de sa scolarité. Ça mérite de se chérir d’autant plus, d’une certaine manière. Il sait que pas mal des élèves arrivés en DEMA ont tendance à rester très en « groupes », avec leur groupe d’amis habituels, ayant déjà suffisamment de vécu dans l’établissement pour savoir avec qui ils s’entendront ou non. Certes, l’amitié n’est jamais figé, mais il est vrai qu’au bout d’un moment, il y a des constances qui bougent assez peu.

Ce moment, c’est une bouffée de fraîcheur qu’il est content de ne partager avec personne d’autre. C’est entre Dorothy et lui, uniquement. Il aime cette idée. Ils sont entre quatre murs, à se livrer comme il ne l’a pas fait depuis longtemps, à parler avec simplicité et passion de quelque chose qui leur tient à cœur. Il se rend compte d’ailleurs qu’il aime bien la faire sourire, et il a l’air de l’avoir touché avec ses mots. Il n’en est pas peu fier. Il serait prétentieux de prétendre avoir pleinement cerné la Serdaigle par la conversation qu’ils ont jusque-là, mais il doit bien avoir visé juste sur certains points car elle a un visage rayonnant en le remerciant.

- Y’a pas d’quoi. Il ponctue d’un hochement de tête. Pour lui, c’est évident ce qu’il a dit jusque-là. C’est vrai. Il apprécie le fait qu’elle soit autant investie et visiblement aussi bien que lui dans leurs échanges. Ce n’est pas tous les jours que l’on tombe sur quelqu’un réellement intéressé par ce qu’on a à lui dire, et qui ne se contente pas d’acquiescer par simple politesse. Non. Là ils apprennent l’un de l’autre, ils abordent la musique dans tout ce qu’elle comporte, de la posture du musicien aux instruments, jusqu’à ce qui se fait présentement, dans le monde moldu et sorcier. C’est vraiment enrichissant, et il aurait été bien idiot de passer à côté d’une telle opportunité.

- Je suis aussi content que tu sois venue m’écouter, finalement.

Un comble. Comme quoi, il suffit de pas grand-chose pour que mettre à mal des idées reçues ou des habitudes ancrées, comme le fait de jouer éternellement en solitaire, caché dans des recoins du château, à n’envisager la musique que comme un exutoire. Elle a eu plus de courage que lui, et il est légitime qu’il l’en remercie pour ça. Alors il s’avance, c’est vrai. Après tout, qui peut lui reprocher ? S’ils discutent aussi facilement de ce qui les rapproche, à savoir la musique, c’est bien normal de se dire qu’ils pourraient parler tout aussi bien d’autre chose, non ?

Sandro n’est pas le genre de type à se faire facilement des amis. Tantôt trop bourru ou cassant, tantôt trop solitaire ou mélancolique, il se met rarement sur le devant pour de bonnes raisons. Il n’est pas de ces élèves « VIP » dont toute l’école connaît les prénoms et les histoires. Lui, il fait parti du décor, de ceux dont on retient globalement le nom, mais sans vraiment y associer forcément un visage ou un tempérament. Il n’a pas fait grand-chose qui marque les mémoires si ce ne sont peut-être une au deux engueulades face à des cons. Ça arrive parfois. Un peu trop souvent dans une école avec autant d’élèves pour qu’on s’en souvienne. Il s’en fout. Il n’est pas de ceux qui veulent se faire connaître par leur gueule, il préfère encore marquer les esprits pour de bonnes raisons… Tant pis s’il n’y en a pas jusque-là. Ça viendra peut-être ou ça ne viendra pas.

Ce qu’il aime dans leur conversation, c’est qu’ils rebondissent l’un l’autre avec des arguments et des remarques pertinentes. Enfin… ça lui paraît pertinent, et tant mieux s’il le vit ainsi. C’est comme s’ils étaient tous deux très éclairés sur tout ça, avec un esprit critique et une ouverture à l’autre très favorable. Sandro, il a toujours aimé débattre ou discuter. Sauf qu’il trouve jamais des interlocuteurs véritablement intéressés pour aller au bout des conversations. C’est pour ça qu’en général, il reste en retrait quand il sent que les discussions n’iront pas plus loin que la simple surface. Dans la salle commune Serpentard, certains se foutent gentiment de sa gueule en disant qu’en gros, quand il parle, c’est un peu le « sage Clemenza », qu’il faut l’écouter, sans quoi il grogne et s’énerve. Et… c’est parfois vrai, il l’admet. Il fonctionne comme ça. Il parle quand il estime qu’il a quelque chose à dire… ou qu’il doit le dire parce que l’autre en face ne balance que des conneries.

Ici, rien de tout ça. L’échange navigue de l’un à l’autre avec une écoute appréciable. Il aime ça. Véritablement.

- Ah si, carrément. La musique, je la vois fonctionner dans les deux sens en fait. Elle peut nous mettre dans un état, un état de calme ou de dynamisme… et en même temps, quand on a la chance d’en jouer, elle peut servir à traduire ce que l’on ressent. Mon saxo, c’est très souvent ça. Il sait pas trop comment dire ça, mais il tente quand même. Je pense qu’il est véritablement le seul à me connaître dans mon entièreté, tu sais. Genre, il est là quand ça va et aussi quand ça va pas. Comme tu dis, pour mettre en musique mes humeurs ou mes pensées, c’est exactement ça.

Ils font un beau duo de musiciens émotifs. Si tant est que ce soit une expression qui existe… sans doute que n’importe quel artiste commence comme ça, à un moment où un autre. Il sait que les peintres ont souvent tendance à mettre en image des émotions, alors oui, chacun dans son domaine exprime d’abord une part de soi, avant de s’ouvrir sur d’autres aspects de la création, il en est certain. En fixant la jeune fille, il se demande ce que ça pourrait donner, un jour, d’accorder leurs émotions en musique. C’est très intime comme idée et… étrangement, ça ne le rebute même pas.

- Oui. C’est une promesse. Une belle promesse. Plus il lui parle et plus il se dit qu’il y gagnera forcément à l’honorer. Le musicien en lui se dit que ce sera une belle expérience pour jouer avec quelqu’un d’autre, créer ou reprendre des airs connus, se familiariser au piano et au rôle que peut avoir un saxophone avec. L’homme qu’il est – toujours observateur, pourquoi se mentir ? - se dit aussi que ce sera une bonne occasion de la découvrir, cette Dorothy Martin, sous d’autres aspects, sous une autre lumière. Voir si cette attitude de bonne étoile bienveillante venue écouter sa musique s’exprime d’autant mieux quand elle joue elle-même. Voir si cette découverte, donc, d’une personne et d’une musicienne, peut les amener plus loin. Il n’est pas du genre à s’emballer plus qu’il n’en faut. Il sait que bien souvent, c’est un coup à faire un flop mais… mais. Il y a une alchimie entre eux que personne ne pourra leur enlever. Qu’ils accrochent aussi bien et aussi vite, Sandro ne l’aurait jamais imaginé. Alors si une belle amitié peut naître de cela, lui qui est un ami fidèle mais jamais bien doué pour aller vers les autres, de prime abord, il en gagnera déjà beaucoup. Imaginer plus ? Il n’en sait rien encore. Il n’est pas du genre à brûler les étapes. Ça ne lui a jamais réussi.

Elle est jeune et il a le sentiment que ce serait lui manquer de respect, dans l’immédiat, de la voir autrement qu’une belle rencontre placée sous le signe de la passion et de la musique. Il ne sait même pas pourquoi ça lui traverse l’esprit. Peut-être parce que c’est cette joie franche qu’elle aborde en ajoutant son numéro ? Ou cette façon qu’elle a de se présenter comme sa « copine musicos » ? Il aime cette idée en tout cas, et préfère garder cela en tête avant toute chose.

- Ahah, ravi de t’avoir rencontrée, alors, première copine musicos ! Qu’il fait avec la même intonation enthousiaste. Comme quoi, faut s’attendre à tout dans ces couloirs !

Il ajoute son numéro et range le téléphone dans la poche de son uniforme. Jamais il n’aurait imaginé tout ça en venant jouer ici… il en est ravi, en fait. Vraiment. D’autant qu’elle apprécie l’idée qu’ils s’échangent à l’occasion des références d’artistes. Cette perspective lui plaît, au Clemenza. C’est pas quelque chose qu’il a eu l’occasion de faire depuis son arrivée dans l’établissement, et avoir enfin quelqu’un avec qui partager cette curiosité de la musique, ça l’emballe. Il y a des musiciens qui sont très « fermés » et se contentent d’écouter le même style qu’ils jouent, sans s’intéresser forcément au reste. Il y a des élèves qui sont fortement attirés par les gros artistes ou les hit du moment, sans dépasser ça, sans chercher du côté de la musique moins commerciales, moins diffusée… Dorothy, c’est visiblement tout l’inverse.

Il ne sait pas s’il le réalise, mais plus il l’écoute lui parler d’artistes sorciers, plus ses yeux pétillent. Ça l’intéresse. Il n’en perd pas une miette et ressort finalement son téléphone pour noter quelques noms. Woh, t’es bien calée, ça me plaît. Je me note ça. Ah, je crois en avoir déjà entendu des morceaux oui, ça me dit quelque chose. Il n’aurait pas cru, à la voir, qu’elle serait axée chansons engagées. Une fois de plus, elle le prend à contre-pied. Ça lui plaît. C’est bien les artistes engagés. Y’en faut. Et puis, c’est pas plus mal s’ils arrivent à faire ça sur des sons qui passent bien auprès de tout l’monde, après tout… J’en connais quelques-uns, plutôt moldus, j’t’enverrais ça à l’occasion si ça te dit.

Il tilte tout de même à la fin de sa phrase, et avec un sourire qu’il sait charmeur, questionne : Ah ? J’aimerais bien te voir si la piste de danse, tiens ! J’me défends pas trop mal moi-même.

Ce n’est pas une invitation, ce n’est pas une invitation, ce n’est pas une invitat… Bon, peut-être un peu. Après tout, ils se sont fait une promesse de jouer ensemble. S’imaginer trouver une occasion pour danser, ce n’est qu’une proposition de plus, hein ? S’il était plus entreprenant encore, il lui proposerait d’improviser quelques pas ensemble, là, dans ce coin isolé du cinquième étage. Mais… c’est peut-être trop. Il veut pas l’effrayer non plus.

Elle le questionne ensuite et ses pensées qui divaguent vont se cacher dans un coin de son esprit, pour prendre le temps de lui répondre.

- Le rap j’aime bien, c’est nettement plus varié que l’image qu’on colle à cette musique. Du coup ouep, j’veux bien voir tes références ! En ça, il connaît de bons exemples pour clouer le bec à ceux qui ont tendance à résumer ce style à de la vulgarité ou de l’agressivité facile. Il y a des remueurs de pensées très forts, dans ce genre. Je sais que c’est con comme réponse mais j’ai honnêtement tendance à écouter de tout. Après, c’est vrai que mon oncle m’a transmis son goût pour le jazz et le blues, mais j’écoute des trucs plus contemporains aussi. J’aime bien l'electro, donc, le reggae ou le ska, certains morceaux pops aussi (mais pas tout, y’a des trucs que je trouve trop commerciaux…). Je suis pas trop metal, mais j’ai trouvé des trucs qui passent plutôt bien. Franchement, je marche surtout au coup de cœur… faut que ça me parle, par la musique ou les paroles. Si on me conseille un truc, j'irais toujours écouter pour me faire ma propre idée. Après j’ai des groupes italiens que j’aime bien mais j’suis pas certains que ça t’parle, justement !

Il pourrait rester à discuter ainsi pendant des heures. Il le sent.
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Mer 22 Mai - 12:15


listen and learn

listen and understand

Feat Sandro & Do

Comme quoi, la curiosité n'est pas qu'un vilain défaut. Comme quoi, pousser la porte, de temps en temps, ne provoquait pas toujours de catastrophes. Dans un sens, tu te sens un peu idiote. Toutes ces années à attendre un bonheur que tu ne pensais jamais obtenir, toutes ces années à jalouser les autres. Les autres et leur bonheur. Les autres et leurs proches. Tous ces gens capables de se vanter d'avoir quelqu'un, quelque chose pour eux. Toi qui n'avait rien, toi qui avais fini par te persuader que tu n'aurais rien. Parce que c'est toujours comme ça que fonctionne cette maladie qu'on appelle le harcèlement, ce petit clou qu'un étranger vient planter, mais que la victime enfonce seule, années après année. Finissant par croire qu'il n'y avait plus rien au bout du chemin. Finissant par se condamner seule et à foutre en l'air toutes les opportunités se dressant devant elle. Toi, comme beaucoup d'autre, tu avais enfoncé ce clou au plus profond de ton être, tu t'étais meurtrie seule, tu avais enterré ta fierté, enterrer tes espoirs, tu avais saboté tout ce qui venait à toi, toutes ces chances qu'on avait dressées sur ton chemin. Tu avais laissé le clou ne faire qu'un avec le reste de ton être. Alors, qu'au final, tu n'as jamais manqué d'espoir. La porte de sortie avait toujours été devant toi, mais tu avais été trop aveugle pour la voir. C'est en faisant, chaque jour quelques pas de plus vers elle, que tu avais commencé à retirer ce clou, celui-là même qui empoisonnait ta vie depuis qu'on l'avait planté la première fois. Celui-là même qui t'avait conduite à observer le vide et à considérer l'embrasser. En faisant ce petit pas, ce simple petit pas, tu avais alors gagné quelque chose que tu avais perdue : l'espoir. L'espoir fou d'aller mieux, l'espoir fou d'être ce que tu avais toujours voulue être : heureuse et épanouie. Tu avais rencontré Argus, tu avais rencontré Ethan, tu avais gagné Bertram, tu avais tellement gagné depuis que tu avais fait ce premier pas. Et te voilà, un nouveau pas en avant, tu avais rencontré Sandro. C'était ta victoire, le résultat de ton courage, de tes efforts pour aller de l'avant. Maintenant, ce n'étaient plus les autres qui venaient vers toi, mais toi qui allais vers eux. Tu étais véritablement fière, Dorothy, fière de ce que tu avais accomplie. Fière d'avoir écouté cet inconnu au saxophone et d'avoir pénétré sa bulle comme on avait pénétré la tienne avant. C'était peut-être là le signe que tu grandissais. C'était peut-être là le signe, qu'enfin, la fleur éclorait.

Un sourire doux s'empare de tes lèvres, un sourire doux et rayonnant. Le genre de sourire qu'on ne voit pas tellement sur ton visage, parce que c'est un sourire beaucoup trop honnête, beaucoup trop spontané pour être sortie sans véritable raison. Il est content, tu as bien envie de te dire que c'est tout ce qui compte en cet instant. Tu t'épanouis en voyant le bonheur des autres, parce que tu es trop peureuse pour réclamer ce que tu souhaites vraiment. Tu consoles tes envies profondes en observant la joie et la plénitude sur le visage de tes proches. Parce que pour toi, si tu as pu contribuer, ne serait-ce qu'un peu, à ce bonheur, c'est que tout n'était pas perdu, c'est que tu avais fait du bon boulot, au final. Sandro est content, mais tu ne peux pas dire que tu n'es pas contente non plus. Au contraire, même, tu ne vois pas le temps passer, tu ne ressens pas l'angoisse et cette sensation de calcul que tu ressens si souvent. C'est naturel, libre, comme-ci il n'y avait pas de barrière entre vous. Comme-ci vous vous connaissiez depuis toujours au point de parler sans tabous, aucun. Est-ce qu'il ressent les choses de cette façon aussi ? Est-ce que lui aussi ressent cette alchimie ? Ou alors c'est toi et seulement toi qui te fais des films ? Ce n'est pas impossible, tu as toujours été très douée pour mal interpréter les signes. Dans l'idéal, tu préférerais jouer la carte de la prudence et ne pas t'emballer comme tu t'emballes à chaque fois lorsqu'il est question de l'humain. Dans l'idéal, tu préférerais regarder ça avec un angle distant, sans attache particulière. T'essayes, tu essayes fort parce que tout te hurle qu'il est très présomptueux de s'avancer quand on ne converse que depuis peu de temps avec quelqu'un. Pourtant, tu apprécies sa compagnie, pourtant, tu apprécies véritablement ce que vous dégagez ensemble. C'est libérateur de parler ainsi, c'est libérateur de ne pas avoir peur de dire ce qu'on a à dire. T'en viens à te dire que tu ne serais pas contre que ça dure encore et encore. Là, dans votre petite bulle, loin de Payne, loin des angoisses, loin des doutes. C'est la première fois depuis le speed-dating que tu sens véritablement bien.

- « Je pense que c'est propre à l'art en général. Dans ce genre de discipline, on en dévoile et on donne souvent beaucoup plus qu'on ne le réalise. Tu sais, comme ce sont des choses très intimes, on se laisse souvent aller sans vraiment s'en rendre compte. Je pense que c'est ce qui rend les prestations de chacun unique, parce qu'à partir du moment où tu fais de ton art quelque chose de personnel, ça ne peut pas ressembler à l'art d'un autre. »

C'est, dans un sens, ce qui t'a poussé à autant t'investir. Tu voyais la musique comme un langage universel, un langage sans tabou, un langage sans mensonge. On ne pouvait pas tricher avec l'art, on ne pouvait pas mentir sur ce qu'on ressentait. L'art, et à plus forte raison la musique, était une forme d'expression honnête. Pour quelqu'un qui, comme toi, doutait de l'honnêteté de tous, la musique t'apportait beaucoup. Une échappatoire, une bouffée d'air, un exutoire. C'était un rapport particulier, peut-être un peu bizarre t'en conviens. Tu n'es pas bien sûre que beaucoup comprendrait si t'en venais à expliquer ce que ça représente pour toi. Mais au diable les autres n'est-ce pas ? Tu n'as pas d'intérêt à chercher l'approbation et la compréhension de centaines de personnes. Dans l'immédiat, celle de Sandro te suffit largement. Dans l'immédiat, elle est la seule dont tu as besoin. Entre musicos, on se comprend. On se comprend, oui. C'est une pensée qui te fait sourire, qui adoucis ton regard également. Comprendre quelqu'un, ça semble fou quand on y pense, mais tu en es capable. Ce genre de constatation te rassure, Dorothy. Toi aussi, tu peux comprendre, toi aussi, tu peux faire sourire. Comprendre quelqu'un, ça semble fou quand on y pense, mais tu en es capable.

- « Ahah, bienvenue à Poudlard, l’école où rien ne se passe jamais comme prévu ! »

Mais ce n'est pas plus mal. Au final, tu commences à sincèrement aimer que rien ne se passe jamais comme prévu. Tu n'aurais pas imaginé pouvoir communiquer sur tes goûts musicaux, parler sérieusement musique avec quelqu'un. Tu prends un réel plaisir à mettre en avant des groupes qui te tiennent à cœur. C'est rare que t'oses en parler, parce que la musique engagée, tout ça, on ne pouvait pas dire que ça collait avec ton image. Tu étais une fille sage. Une fausse fille sage, certes, mais une fille sage quand même. Pouvoir se libérer de cette image te fait du bien. Tu retrouves cette liberté qui te fait véritablement te sentir bien, comme celle que tu as lorsque tu es avec Argus. Ne plus être Dorothy la gamine Martin. Juste être Dorothy. Ça te plaît, ça te plaît trop pour que tu n'en deviennes pas accro.

- « Oh avec plaisir ! C'est toujours cool de découvrir de nouvelles choses. » Spécialement, lorsque c'est fait en bonne compagnie. « Chers Ami, tu apprendras que je suis une bible de savoir inutile. » Fis-tu avec un petit sourire fier. « Ils essayent de rendre leur musique accessible à un maximum de monde, leur but, c'est avant tout de faire passer un message, mais ils savent bien que ce n'est pas en faisant de l'opéra que ça arrivera aux oreilles des auditeurs. Mais c'est agréable de pouvoir faire découvrir ce genre d'artiste à quelqu'un. En général, les gens ont tendance à trouver ça trop prise de tête et à fuir ce genre de chansons. »

À ton grand malheur, pour être honnête. Tu ne rates pas son sourire. Son sourire ne te rate pas non plus. De légères rougeurs se glissent contre tes joues. Ah, c'est un défi qu'il te donne. Danser ça n'a jamais été ton truc, parce que tu n'as pas vraiment essayé non plus, parce que le regard des gens te terrifie trop pour te lâcher. L'alcool t'a quelques fois aidé, comme ce fameux soir aux trois balais où tu as envoyé Gus au milieu d'un groupe de filles pour rigoler. Mais… Bizarrement, tu n'es pas rebuté par l'idée. Et puis zut, pourquoi pas après tout ? Qu'est-ce que tu aurais à perdre à t'amuser un bon coup ? On a qu'une vie, qu'une adolescence, et ce n'est pas à 30 ans que tu veux te regarder dans le miroir et réaliser que tu n'as rien fait de ta vie. Alors les rougeurs laissent place à un sourire plein de défi, un sourire taquin et complice. Après tout pourquoi pas. La petite fleur pouvait bien éclore et cesser d'être un simple bourgeon. La petite fleur pouvait bien vivre, à présent. Payne avait tort, t'étais pas une petite fille. T'étais comme tout le monde. Une ado de dix-sept ans. Et t'allais profiter de tes dix-sept ans.

- « Je suis curieuse de voir ce que tu vaux, très bien on se donne rendez-vous sur la piste de danse alors. »

Tu n’es pas bien certaine de dans quoi tu t'embarques. Mais t'as encore les mots de Pan qui résonnent dans ta tête. Tu peux être égoïste, tu peux être toi, t'as le droit d'être de toi, t'as le droit de tester, de tomber, de te relever. T'as le droit de vivre. Faut que t'arrêtes de te priver. Au diable le monde. Au diable les jugements. Tu es ce que tu es. Une adolescente dans toute sa laideur et sa beauté. Une adolescente que veut expérimenter et tester. Alors osef du reste. Pan te l'avait dit et tu as envie de le croire. Tu as le droit.

- « Le métal j’en écoute beaucoup, notamment à cause du catch. C’est bête, mais avec les intro de de chaque sportif, y a une diversité musicale dans ce sport qu’est incroyable. T’as pas idée du nombre d’artistes que j’ai découvert grâce à ce sport ! L’électro j’aime bien aussi, les bandes-son également. Oh, puis y a les comédies musicales, je crois que la forme la plus pure de narrativité dans la musique. En fait, je dirais que je fonctionne plus par période. Selon l’humeur ou les pensées du moment, tu sais, je vais aller naturellement vers un certain type de son. J’y connais pas grand-chose en groupe Italien mais, vas-y, fais-moi écouter ! »

Et tu parles. Tu parles encore. Les yeux pétillants. Comme une enfant qui ouvre ses cadeaux le soir de noël.
j'ai pas eu le temps de me relire mais j'espère que ça va aller ;;
Sandro Clemenza
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En couple avec : Dorothy Martin.
Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro Jeu 23 Mai - 0:59

C’est assez rare qu’il ait du flair pour ça, pourtant en cet instant Sandro est convaincu que quelque chose se créé entre eux. Peu importe le quoi, le comment ou le pourquoi, il sait que cette rencontre ne sera pas celle que l’on oublie en un claquement de doigt. Il sait que ce qu’ils se sont dit et ce qu’ils se sont promis, ils vont s’y tenir. Il va s’y tenir. C’est rare qu’il s’engage ainsi dans quelque chose qui n’aurait finalement que peu d’impact, s’il en venait à ne rien faire, juste des mots en l’air pas suivis d’effet… dans un autre temps, peut-être qu’il s’en serait moqué, même. Là c’est différent. Il veut qu’il y ait une suite à tout ça. Une réalité. Cette Dorothy Martin, ce n’est pas juste une rencontre éphémère au détour d’un couloir. C’est plus que ça. Il veut que ce soit plus que ça, et il a bien le sentiment qu’elle aussi.

Une première copine musicos, c’est déjà beaucoup dans tout le troupeau des élèves de Poudlard. C’est une perle rare que l’on ne trouve pas nécessairement comme ça. Une perle à chérir et à entretenir. Une perle à ne pas foirer, aussi. Il ne veut pas foirer ça, parce qu’il sent que dans ce lien qui se noue, ce lien privilégié rien qu’à eux, pourra se dégager une force que personne n’aura vue venir. Cette honnêteté autant que cette fraîcheur qu’elle a quand elle lui parle, il se sent chanceux qu’elle soit tournée dans sa direction. Parce qu’elle n’est pas que ça. Elle fait preuve d’une réflexion et d’une prise de recul qui lui plaît énormément et fait que la discussion prend une belle épaisseur. Ils abordent avec facilité des sujets liés à la musique et des ressentis sur lesquels il n’avait qu’à peu d’occasions posés des mots. Et le voilà qui déballe ça comme jamais auparavant, face à – à côté de ? - quelqu’un qui l’écoute avec une application inouïe et n’hésite pas à rebondir avec justesse. Elle parle de ce qu’on livre à travers l’art, de ce que l’on dévoile, et il acquiesce en silence. Il n’y a rien à ajouter, elle a tout dit et très bien dit. C’est d’ailleurs cette dimension personnelle de l’art qui fait qu’il n’avait pas songé, jusque-là, à la montrer à d’autres. Elle lui prouve que le partage ne signifie pas forcément se perdre en route ou se trahir soi. Les deux attitudes peuvent aller de paire. On peut garder son unicité tout en œuvrant auprès d’un autre. Auprès d’une autre. Il commence à le croire.

- Ah ça, j’ai eu le temps de le remarquer, ouep ! C’est marrant qu’elle dise « bienvenue à Poudlard », c’est lui qui était là avant. Il ne pense pas se tromper en le pensant, il sait qu’elle n’est pas en neuvième année. Ni en huitième. Enfin… il n’est pas trop sûr, sur ce point. Il lui demandera sans doute.

Lorsqu’ils abordent des références musicales, les voilà aussi prolixes l’un que l’autre, et ça lui convient parfaitement, à Sandro. Il note sur son téléphone les noms qu’elle lui indique et se penchera dessus dès qu’il en aura l’occasion. Chère Dorothy, ce n’est pas un savoir inutile, puisque tu le partages avec moi ! Il n’a pas tort sur ce point, après tout. Même s’il s’en doutait un peu vu la teneur de leur discussion jusque-là, il est satisfait de constater qu’elle est toute aussi éclectique que lui dans ses goûts musicaux. Curieuse de beaucoup de choses.

- Les chansons engagées, c’est vrai que si on veut bien les apprécier faut prendre le temps d’en saisir les paroles et le message… mais j’aime l’idée d’artistes qu’ils prennent position à travers leurs chansons. Il en faudra bien plus pour que ça me prenne la tête, j’te rassure. Si t’as des trucs engagés qui te viennent, hésite pas à me les partager. Le monde sorcier repose beaucoup trop sur ses acquis et sur un certain mépris intériorisé, banalisé, des moldus. Si la jeunesse pouvait donner un gros coup d’pied là-dedans, ça ferait pas de mal.

Des traditions archaïques qui prédominent, y’en a partout, même chez les moldus. Pourtant, y’a des croyances qui restent très marquées chez les sorciers qui lui paraissent aberrantes au Clemenza, ne serait-ce que les histoires de sang-pur. Si vous savez pas comment le foutre en rogne, parlez-lui de légitimité du sang, et vous verrez. Heureusement, il ne se lance pas trop sur le sujet et s’essaie même à une petite remarque anodine (ou presque). Lui, si l’occasion se présente, il est toujours partant pour faire la fête, et si un groupe se produit, c’est d’autant mieux. Il est de ceux qui apprécient encore plus la musique quand elle est jouée sur place et qu’il peut s’amuser à observer le jeu des musiciens ou le charisme des chanteurs. Cette manie de toujours tout observer le pousse bien souvent à remarquer des petits détails qui sembleraient insignifiants à d’autres. La grimace d’un bassiste face à une faute note, l’emballement du batteur qui déstabilise un poil le chanteur, la choré improvisée des cuivres en arrière-plan ou le guitariste qui s’y croit un peu trop sur le devant de la scène. Alors oui, si l’occasion pouvait se présenter, concert ou simple soirée aux Trois Balais… il serait plus que ravi de voir danser la jolie rose à ses côtés. Et de danser auprès d’elle, tant qu’à faire. Elle ne dit pas non, et il accentue son sourire.

- Oh oh, c’est une invitation alors ! Bon bah c’est bien une invitation, oui. Il lui fait un clin d’œil. La perspective l’emballe bien et il espère que l’occasion se présentera assez vite.

Là encore, la chose se noie dans le fil continu de leur conversation. Comme si tout cela était absolument normal ou habituel entre eux. Comme s’ils se connaissaient depuis un moment déjà, deux amis qui se taquinent et prévoient des plans à plus ou moins long terme, tout en parlant de plein de sujets différents. Si on enlève le fait qu’ils se découvrent pour la première fois, c’est presque ça.

- Nooon ? Une fan de catch ? On en regardait pas mal avec mon frère petits, on essayait de reproduire les prises sur le canapé, ça rendait mes parents dingues ! Une petite pointe nostalgique remonte en lui mais il n’en fait rien. Je suis bien curieux de savoir comme une sorcière comme toi en est venue à aimer le catch ? Y’a du catch sorcier ? Après tout, il n’en sait rien. Et ce n’est pas vraiment le sujet, mais ça l’amuse tellement comme perspective. C’est tellement improbable, enfin... je vois ce que tu veux dire. Ça fait un moment que j’ai pas regardé du catch mais même avant ils avaient des sacrées intros souvent ultra dynamiques et bourrines. Parfois rock aussi.

Côté point commun inattendu, il y a donc le catch. Quelles autres surprises improbables se cachent sous ce joli minois ?

- Vous êtes décidément plein de mystère, Mademoiselle Martin ! J’veux bien te croire pour les découvertes d’artistes à travers le catch… personne ça m’arrive en regardant des films ou des séries de mettre sur pause pour voir quelle est la musique qui passe. Les comédies musicales, j’en connais des classiques parce que ma tante est très cinéphiles et y’a pas mal de vieux musicals qu’elle reregarde souvent. Genre tu sais les films de quand ça va pas forcément, ou en période des fêtes de fin d’année.

Il ne peut donc qu’être d’accord avec elle quand elle dit que ça fonctionne par phase. Il est pareil en tout point, du genre à papillonner d’un style à un autre selon l’humeur du moment, où n’importe quoi dans sa journée qui aurait pu lui faire penser à une musique. Que ce soit un son, un mot, un état d’esprit.

- J’me laisse souvent influencer par des trucs complètement absurdes ou abstraits pour choisir mes musiques du moment. Du coup j’te rejoins à 100%. Suffit d’un rien, d’un mot que j’ai entendu ou d’une idée qui me traverse l’esprit et j’écouterais plutôt tel ou tel truc dès que j’aurais un peu de temps pour moi.

Elle parle et il parle. Elle présente des trucs, il s’intéresse. Il présente des trucs, elle s’intéresse. Et quand elle lui demande des références de musiciens italiens, elle semble sincèrement curieuse. Alors il acquiesce et sur son propre téléphone, va rechercher certains de ses favoris.

- Parmi les artistes moldus italiens que j’aime bien… hum, y’a ce rappeur par exemple, GEMITAIZ. C’est un jeune très engagé, avec un style toujours très sobre en fait mais efficace. Il parle de l’état du pays, du monde qui va mal et mériterait qu’on le considère plus. Tiens, écoute ce morceau. Il lance l’une des chansons et par dessus le chanteur traduit en murmurant les paroles les plus percutantes. Pas facile de faire comprendre la force d’un texte de rap sans en comprendre la langue, mais il essaie quand même. Mais bon, c’est certainement pas évident quand on parle pas italien. Sinon, y’a un reggaeman bien connu, il chante en anglais et il vient de mon île, la Sicile. Il dit ça avec une fierté non contenue, même si cela fait un moment qu’il n’y est pas retourné… Il s’appelle Alborosie, je sais pas si t’en as déjà entendu parler. Le genre de son qui t’amène loin et qui donne envie de se laisser porter… quand j’écoute ça, ça m’donne envie de soleil, de vacances. Il en lance un rapide extrait et laisse machinalement son bras marquer le tempo au rythme de la musique.

- Un artiste qui marche pas mal, y a Motta aussi. Un mec multi-instrumentiste qui fait du pop/rock. Ses albums sont inégaux mais y’a de très bons sons et de beaux textes. Ah et en musiciens sorciers italiens, j’ai cherché un peu, j’étais tombé sur Dondolare. C’est un groupe de jeunes qui font de la musique un peu expérimentale, c’est décalé, j’ai trouvé ça très intéressant. Faudra que je te retrouve un morceau en particulier… j’te l’enverrai.

Il n’y a pas de « peut-être », pas de « si j’y pense ». C’est une certitude et c’est tout. La musique italienne, c’est un peu de cette culture qui lui manque tant et qu’il a la chance de pouvoir emporter avec lui, grâce au PINEAPPLE et aux diverses technologies actuelles. C’est important pour lui. Et même si elle ne peut pas tout saisir, tout comprendre, ça le touche qu’elle fasse preuve d’une curiosité sans doute polie mais bien réelle.

- Je pense que Dondolare – ça veut dire « bouger, se balancer » - c’est pas trop grave si on comprend pas les paroles… c’est surtout un univers. Et…

Il va pour poursuivre sa phrase lorsqu’une notification apparaît sur son téléphone. Il s’interrompt brusquement et clique dessus. C’est l’un de ses potes qui lui demande : [Putain Sandro t’es où ? Ça fait 15 min qu’on te cherche, faut qu’on aille manger, on a un poker de prévu ce soir, t’oublies pas !]

- Cazzo (*) ! Rah, désolé euh. Faut… faut qu’j’y aille. Il se sent con et soupire, avec un regard vraiment peiné sur le visage. J’ai pas fait gaffe à l’heure, mes potes m’attendent. Il marque un temps d’arrêt et se redresse à contrecœur. J’suis désolé, j’serais bien resté à bavarder plus longtemps...

Il tend la main vers la jeune Serdaigle pour l’aider à se remettre sur pied et affiche un sourire franc. Honnêtement, j’suis très content de t’avoir rencontrée.

D’un geste, il récupère son saxo qu’il glisse dans son sac. Il a des mouvements lents et se retourne enfin vers elle, le téléphone toujours à la main.

- J’ai encore plein de groupes à te faire découvrir, et je compte sur toi pour étoffer mes références sorcières ! Et je t’enverrais de belles musiques pour t’endormir. Tu penseras à moi comme ça ! Il réitère un clin d’œil charmeur et fait quelques pas en direction du couloir. Apparemment ils me cherchent en bas donc faut que j’me bouge mais on reste en contact hein ? On a un morceau à jouer ensemble et faut que tu me montres tes talents de danseuse, t’oublies pas !

Il aimerait ajouter des trucs mais il sait pas quoi. Il a la sensation d’avoir déjà énormément parlé. Beaucoup plus que dans ses habitudes.

- Je file, bonne soirée Dorothy. Merci de m’avoir écouté, et on reste en contact !

Et au pas de course, il dévale le couloir et empreinte les escaliers jusqu’à descendre au rez-de-chaussée. Il a la sensation amère que cette discussion géniale se termine bien trop abruptement à son goût. Il s’étonne d’ailleurs de voir que cela fait quasiment deux heures qu’ils discutaient ensemble… Une chose est certaine, il aura la tête à tout à fait autre chose que le poker ce soir.

_________________

(*) Cazzo ! → Merde !
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Re: [CLOS]The flavor of life - Sandro

[CLOS]The flavor of life - Sandro
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