cinq cent ans que la lumière n'avait pas gracié ton visage. relégué dans les entrailles d'une demeure perdue dans un coin de pays, loin de ta terre natale, tu attendais. tu savais qu'un jour, tu finirais par trouver celui qui briserait les chaînes qui te retiennent. et l'occasion s'était présentée sur un plateau d'argent.
il s'était aventuré là où il ne fallait pas, faisant fi des interdictions de ses parents. une fois, deux fois, trois fois, et tu t'étais dis que peut-être, tu tenais la solution à ta fâcheuse situation. ça avait pris des semaines, à l'influencer subtilement, pour que le gamin finisse par suffisamment s'approcher et découvrir ta prison. et sa curiosité, plus grande que sa peur, lui avait fait découvrir le coffre ancien. ce sont tes murmures, s'immisçant insidieusement dans son esprit, qui l'encouragent à démanteler les loquets. qui le rassurent lorsque son épiderme s'abîme chaque fois que ses mains touchent le métal et les maléfices y sont apposés.
puis, tu ouvres finalement les yeux sur le sous-sol à peine éclairée. notant distraitement le gamin — descendant, recroquevillé en face de toi, ses paumes rouges serrées contre sa poitrine, tu souris.
tu étais
libre.
♝♝♝il venait se confier à toi, une fois la demeure familiale totalement endormie. il s'inquiétait, pour sa cadette, car à durmstrang, on voyait mal les moldus et les cracmols et que
dieu seul sait le sort qui leur était réservé. au fil du temps, sa perception allait changer, muer pour ressembler à la tienne, mais pour l'heure, tu te gardes bien de lui faire savoir tes propres pensées. et quand il mentionne les idioties de son frère aîné, tu pinces les lèvres. c'était un élément perturbateur. il faudrait y remédier, mais pas tout de suite. tu continues de l'écouter, dans un silence qui se veut respectueux. au fond, tu te contentes seulement d'apprendre chacun de ses secrets.
♝♝♝tu veux lui faire payer, n'est-ce pas ? il relève la tête si vite, l'intérêt brillant au fond de ses yeux sombres, qu'un rire amusé t'échappes. une gamine s'en était prise à l'une de ses soeurs un peu avant les vacances — sa loyauté t'étonnes toujours, et ça ne lui avait pas plu. on ne s'en prend pas à sa famille impunément, et tu es intrigué de voir jusqu'où il était prêt à aller dans ses représailles.
le maléfice de flagrance devrait faire l'affaire.♝♝♝sa curiosité le perdrait, te rendant la tâche immensément plus facile. de le pousser un peu plus loin, de l'attirer toujours plus bas, sur le chemin que tu lui traces. durmstrang possédait une immense mine de savoir sur les sortilèges et les pratiques occultes, mais ils n'étaient expérimentés que dans des conditions précises. et toi, tu lui avais offert des connaissances, fait miroiter leur utilité, sans restrictions quant à leur utilisation. pendant des années, son terrain de jeu s'était limité aux murs du château, à leurs habitants, mais une fois à l'école, il n'avait fait que s'agrandir, et on avait vite appris à ne pas s'attirer ses ires.
♝♝♝sa colère t'amuse. elle brûle, bouillonne et sans avoir le moyen de s'échapper, noie tout le reste. pas besoin d'effleurer son esprit ou de lui insuffler une idée, elle est déjà toute formée. on pourrait presque dire que tu es
fier, quand il claque la porte de sa chambre, s'approchant nerveusement de son bureau pour y récupérer le carnet où il avait noté les divers résultats de ses expériences.
que se passe-t-il ? le timbre de ta voix est inquisiteur, intéressé,
doucereux. il tourne les pages, semble t'ignorer avant de finalement s'arrêter sur un passage, son index glissant sur les mots encrés dans le parchemin.
il aurait pu refuser, mais il l'a fait quand même. il lui a fait du mal, devant tous ces imbéciles.tu hausses un sourcil, l'invites à poursuivre et ô, comme tu n'es pas étonné d'apprendre qu'uriel est le principal intéressé. tu ne t'attendais toutefois pas à ce qu'il le maudisse, lui retire la seule chose qui compte à ses yeux et sa vanité, son reflet. ça ne rend la chose que plus agréable encore.
♝♝♝tu sais ce qu'il te reste à faire, n'est-ce pas ? la réponse ne se fait pas attendre, un
oui où tu décèles nervosité et agacement. ta propre irritation se fait sentir, son insolence grandit, bravade inutile quand tes griffes sont déjà trop enfoncées pour se faire déloger.
n'oublie pas à qui tu dois tout ce que tu as obtenu, gabriel. cette fois-ci, il n'y a que le silence et une pointe d'amertume.
bien.♝♝♝un désastre, voilà ce que c'était. tu n'aurais pas dû perdre le contrôle, tout se passait pourtant comme prévu. convaincre milla de l'accompagner, se rendre jusqu'au lieu de repos d'un de vos ancêtres à tous, forcer le passage de la sépulture... mais le spectre ne devrait pas être là, il n'aurait pas
dû être là, ni se lier à la fille.
une seconde d'inattention, c'est tout ce qui avait suffit à gabriel pour récupérer son autonomie. son inquiétude
palpable, écrasante et omniprésente, te reléguant au second plan.
qu'est-ce que tu fa- le reste de ta phrase, furieuse et acerbe, se fait étouffer, réduite au silence. tu t'étais montré trop confiant, trop ambitieux, il avait beau être malingre, les joues creuses et les côtes saillantes, ce n'était que son corps qui était affecté par ton influence. son esprit,
ah, c'était une autre histoire.
et tu n'allais pas commettre cette erreur une seconde fois.
♝♝♝ils n'ont pas le droit de partir, ils ne peuvent pas.
il doit rester. il semble sentir ton irritation, même si les traits de ton visage finement peints restent impassible, car il ose esquisser un sourire. il ose ranger ses livres, ses plumes et ses vêtements sans même te regarder. ta rage s'enflamme, te consume, et tu n'as jamais autant regretté ne plus être de ce monde et d'avoir une baguette entre tes doigts, un
doloris au bout des lèvres. tu étais pourtant si près du but, à pouvoir te manifester hors de ton tableau, pas tout à fait vivant, mais plus coincé dans celui-ci.
sauf qu'une nuisance, une tâche sur ta toile parfaite s'était encore manifestée et tu regrettais amèrement ne pas t'en être charger plus tôt. maintenant, gabriel allait s'éloigner, ruiner des années de travail, parce qu'ils devaient se faire oublier. et quand, il est finalement sur le point de quitter la pièce, il se retourne pour te regarder.
au revoir, cesare.la lumière s'éteint en un clic et tu es de nouveau plongé dans le noir, à ruminer ta colère. il finirait bien par revenir.
au revoir, gabriel.- en bref:
né en bulgarie — ses parents se sont rencontrés à durmstrang — si la branche borgia est sorcière, la branche bourbon-parma est moldue et toujours en espagne — il a trouvé le tableau en explorant les catacombes du château et est tombé sous son influence — spoiler alert, gabriel c'est la ginny de cette histoire avec son ancêtre dans le rôle du journal (tableau dans ce cas-ci) — sa personnalité a été altérée à force de contact prolongé et sa santé en a grandement souffert — le gentil (non) monsieur, c'est le cesare de vos manuels d'histoire. et oui, il voulait se faire un nouveau corps à la voldy
, mais ça n'a pas fonctionné #screwyoughost — la raison pour laquelle les enfants borgia sont à poudlard, c'est uriel et sa stupidité (allez lire sa fiche)