❝ like a flower made of iron PART 2. | Pv. Declan

Il était parti. Il t'avait abandonné à ton désespoir dans cette ruelle sombre. Tu étais restée droite, inerte. Les joues rouges et les yeux bouffis.
Dans un élan de rage, tu donnes un coup de pied dans le mur de pierre en poussant un cri écorché. Le visage caché dans tes mains, tu renifles et décides de ramasser ta cape d'invisibilité.

Tu allais devoir rentrer à Poudlard maintenant, et oublier. Faire le deuil et accepter l'échec cuisant. Cependant, le seul espoir qui subsistait était que tu avais fait planter une graine dans son esprit. Allait-il l'arroser suffisamment pour qu'elle puisse pousser ?
Reviens à la raison, Samuel. Je t'en prie.

Mais alors que tu décides de rebrousser chemin, une silhouette venait d'apparaitre pour te bloquer la route. Son corps entier dissimulait le peu de lumière. Tu recules en fronçant les sourcils, ne le reconnaissant pas tout de suite. Les larmes encore présentes, tu les essuies tant bien que mal avec le revers de ta manche. Soudain, son visage te frappe.

— « Be-Bergling ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Tu fronces les sourcils et chasse le naturel. C'était presque un réflexe, ta seule protection face à ce qui se dressait comme une menace.
Froidement, tu rétorques en étouffant tes sanglots.

— « Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être à l'école. »

Toi aussi Andy. Mais, tu ne veux pas le laisser prendre l'ascendant psychologique sur toi. Samuel t'avait prévenu. Avait-il dit la vérité ? Tu doutes et, d'une voix autoritaire, tu lui ordonnes :

— « En tout cas, ôte toi de mon chemin. »

Andy ravale sa douleur. Ce n'était plus le moment de paraitre faible, à la merci du premier prédateur qui traine. Tu serres les poings, en colère contre toi même de te laisser impressionner par un mec aussi stupide. S'il croyait pouvoir te faire du mal, il se trompait lourdement. Ou bien était-ce toi qui était dans le faux Andy ? La réalité c'est que ton corps tout entier tremble. Tu es faible et il a su te ramasser au moment le plus délicat.
Te surprendre quand ton esprit est au plus bas.

Tu grimaces alors qu'il se fout complètement de ta gueule, dans son imitation si grotesque qu'elle en devenait risible.
Cette fois,  c'est toi qui souffle à toi même, comme en réponse à sa propre réflexion.

— « Qu'est-ce vous avez tous, à me sous-estimer... »

Tu étais la proie facile Andy, le martyr qu'ils s'étaient juré d'exterminer. Mais alors qu'il te propose toi même de partir, tu recules de deux pas. La réalité c'est que tu n'étais pas totalement confiante, malgré l'arme que t'avais confectionné Edwyn.
Tu déglutis et intériorise ta haine grandissante.

— « Tu ne devrais pas jouer au plus malin Bergling... Et ne jamais mépriser ton ennemi, même quand il parait plus faible. Tes amis ne me font pas peur, tout comme tu ne me fais pas peur. Bonne journée. »

Tu ramasses frénétiquement ton sac et tente de le contourner pour passer. A défaut du fait qu'il bloquait totalement l'issue, tu lui donnes un coup d'épaule pour forcer un passage.

Tu tracerais ta route Andy. Loin de ces fous, de ces êtres immoraux et perfides. Le sac sur l'épaule, tu serrais la hanse comme pour te donner de la force. Il te suffisait de marcher rapidement.
Mais.
Il avait été plus rapide, plus perfide.
Il avait attaqué ton dos tourné, ce sale enfoiré.

A peine avec tu entendu le début de son sort que tu avais tenté de te retourner pour placer ta main devant toi et ainsi activer ton bouclier, que tu avais actionné depuis le début en mode défense, sur la bague que t'avais fabriqué Edwyn. Mais le bouclier ne fut pas assez rapide pour amortir la totalité du sort. Il dériva sur ton bras et tu tombas à la renverse sous le choc. Une douleur extrême se répandait sur celui-ci alors que des plaies apparaissait au fur et à mesure tout du long. C'était horrible, à l'image de scarifications. Tu appuies sur ton bras pour compresser et empêcher le sang de couler et hurle à ton agresseur.

— « Lâche ! Tu oses utiliser la magie, comme un LACHE ! Bas-toi à la loyal, pourriture ! »

Tu serres les dents, pour encaisser la douleur et rampe pour t'accrocher aux dalles de pierre incrustées dans le mur le plus proche et ainsi te relever. Tu te plaques à celui-ci, la respiration haletante.

— « T'es pire qu'une ordure Bergling. Tu paieras pour ça.. Ne t'approche pas de moi ! »

Tu cédais à la panique, fixant sa baguette. Mais tu étais prête à te protéger avec ton bouclier s'il récidivait. Mais sans certitude qu'il puisse encaisser un sortilège de mort. Tu trembles, essayant de gagner du temps.

— « Sans baguette... si tu as un minimum d'honneur... »

Elle monte, elle monte terriblement.
Cette haine qui fait bouillir ton sang dans tes veines. La douleur t'aveugle un instant, tu perds quand même pas mal de sang à cause des entailles. Tu avais beau faire pression avec ta main pour empêcher le flux, tu en demeurais affaiblie.
Il continue de se pavaner comme s'il était invisible... Non, tu ne peux pas mourir maintenant Andy. Tu ne peux pas mourir si vite sans avoir accompli ton rêve. Sans avoir dit à tes proches à quel point tu les aimais, sans avoir caressé le visage de Felix une dernière fois.

La bouche sèche, tu toises Declan du regard et rétorque avec amertume, d'une voix calme.

— « Tu n'es pas intelligent Declan. Tu es aveuglé par une haine qui n'a pas lieu d'être. Je te somme de reprendre la raison avant que tu te fasses tuer ou envoyer à Azkaban....Aah.. »

Ton bras te fait mal, et tu écarquilles alors les yeux à sa proposition. Le supplier de t'épargner ? Il te connaissait mal. Tu préférais mourir dans le silence que de t'imposer une pareil humiliation.
Sans lui laisser le temps de réagir, tu te jettes sur lui pour lui arracher sa baguette. Vous tombez tous les deux au sol dans un cri alors que tu jettes son morceau de bois à l'autre bout de la ruelle. La chute est lourde mais pas autant que la rage de son corps écrasant le tien.

Son corps écrasant le tien, c'était répugnant. Une lutte acharnée que tu refusais de perdre. Tu avais peut-être moins de force que lui mais tu en avais. Tu t'évites de crier, pour ne pas t'époumonner. Mais le coup de genou qui s'enfonce dans tes flancs te coupe la respiration et te vide de ton élan ainsi que de tes forces.
Ses mains se placent au niveau de ta gorge et tu tentes de lui donner des coups de pieds pour le faire basculer. Sans succès.

Vos regards se croisent et le tien s'éteint, après avoir compris la folie de son âme. La jubilation qui l'anime te projette dans un souvenir qui s'était alors effacé de ta mémoire.
Allongée sur le lit d'une chambre, tu avais ouvert les yeux en manquant d'air. Dave Shumman t'étranglant jusqu'à ce que tu perdes connaissance à nouveau. Ces marques, n'avaient pas disparu aussi vite que ce souvenir traumatisant. Un autre s'imprimait désormais dans ta mémoire.

— « A-Arrête..! Je vais.. »

Mourir ? Il y comptait bien.
Tu n'étais qu'une fille sympa, tu aurais pu être leur amie, alors pourquoi est-ce qu'ils vous détestaient tant ? Sans magie ne signifiait plus sans valeur.
Merde, les nuages, la lumière, c'est maintenant.
Tu plaques en réflexe tes mains sur son visage pour le faire reculer, agonisant de cette douleur que provoquait le manque d'air. Tu aurais préféré tomber dans les pommes et mourir dans le repos, mais son visage était encore trop net.

— « NON ! »

Ton coeur cherche à puiser la seule source de pouvoir encore présente en toi. Il la fait charger comme pour se sauver de l'arrêt. Il veut continuer de battre ton coeur. Alors il ne te défend plus, il attaque.
Attaque cardiaque.
Ton bouclier vient se former à la dorée de sa peau, se dessinant comme une onde de choc aussi coupante qu'un rasoir. Elle se projette et dévi sur l'os du crâne. Une énorme entaille traversait désormais la joue, le menton et le front droit de ton agresseur. Il n'en avait pas perdu de sa beauté, car il en était presque ravissant dans sa douleur et sa rage. Il lâche prise et tu roules sur le côté en toussant si fort que tu en crachais tes glaires sur la pavé.

Tu te relèves, encore titubante. Ta tête te fait mal, à cause de la privation d'air, mais c'est de l'adrénaline qui te force à te mouvoir. Tu jettes un regard apeuré à Declan qui geint de douleur, se tenant le visage. Tu commences à prendre conscience de ce que tu avais fait. La culpabilité te traverse une seconde, avant de te rappeler qu'il avait quand même essayer de t'assassiner. Sa rage semblait telle, que sans réfléchir, tu cours pour aller ramasser sa baguette. Tu trahis tout tes principes et t'excuse pour ce morceau de bois qui ne tuerait plus jamais malgré lui. Tu la casses en deux dans un sanglot étouffé par la panique.

— « Souviens toi de moi Declan Bergling ! Les Ollivander sont ... ! »

Indestructibles et destructeurs. Mais tu vacilles, encore sous le choc. Il va pour se redresser mais tu décides cette fois de prendre la fuite. Arrête Andy, ça suffit. Sois humble et ne cherche pas à le provoquer. Cette sensation de victoire et de soulagement débloquent tes jambes. Tu dois regagner absolument le chemin de traverse.