Aksel • Wanna join me ? Come and play… I wanna try something fun right now. [FIN]

Ok puisqu’il le fait, on en parle…
Mais tu dois savoir qu’elle déteste vraiment qu’on aborde ce sujet. Aksel et sa vie, c’est pas le grand amour. On est loin du conte de fée. Aksel et son passé, elle ferait presque tout pour l’oublier. Mais puisque tu dois savoir, je vais te raconter. Aksel c’est la fille d’une droguée, une femme esseulée qui n’a jamais réussi à s’assumer ou se relever. Aksel c’est l’enfant à moitié désiré et vite regretté. Très vite regretté. Au commencement elle n’était qu’un moyen de pression. Une tentative désespérée de sa mère pour garder son grand amour. Un échec complet, il en est partie que plus vite en remettant en doute sa paternité. C’était pas non plus une prostituée, faut pas pousser.

Sa mère s’est effondré, elle ne s’est jamais relevée.
Dans la drogue elle s’est réfugiée pour espérer oublier.
Elle est tombée si bas qu’elle n’avait aucun mal à se faire piétiner.

Puis un jour au supermarché, elle a rencontré Siméon. Il était pas le plus beau, pas le plus riche, mais certainement l’un des plus gentils. Il aurait tout fait pour elle. Elle se sentait aimée, elle pensait réussir à l’aimer mais elle se trompait. Alors la drogue ne l’a jamais quitté. C’était même pire devant sa culpabilité. Et un jour, elle s’est shootée au point de ne plus jamais se réveiller. Aksel avait 6 ans quand elle a trouvé sa mère dans le fauteuil avec son aiguille bien enfoncée. Dans un dernier regard triste, elle s’est arrêté de respirer. Pas même un sourire, juste une larme. Aksel ne savait pas quoi faire, à plusieurs elle est venue la secouer, tenter de la réveiller avant d’aller prévenir les voisins.

Il s’est effondré, il ne s’est jamais relevé.
Dans la tristesse il s’est oublié, dans la rancoeur il s’est enfermé.
Aksel n’avait rien fait, mais il n’a jamais réussi à lui pardonner.

Puis un jour Siméon est rentré complètement bourré, il s’est un peu emporté. Il n’était pas le plus beau pas le plus riche et certainement pas le plus sain d’esprit. Il est rentré en titubant, il est rentré en hurlant. Il ne pouvait plus le supporter, il ne voulait plus avoir à la regarder. Il n’avait qu’une idée en tête la faire payer. Esprit alcoolisé, esprit embrumé, esprit rancunier. Aksel n’avait même pas une dizaine d’année. Depuis la mort de sa mère il n’avait cessé de lui répéter qu’elle était la première raison de son décès. Qu’aucune personne sensée ne pourraient un jour aimer le monstre qu’elle est. Aksel s’était cachée dans le placard à balai en l’entendant crier. Aksel était terrorisée à l’idée qu’il puisse à nouveau la frapper. Siméon savait où elle la trouver. Aksel n’osait pas bouger, quand la porte s’est ouverte, elle l’a supplié. Il s’est mis à la frapper jusqu’au silence complet.

Paniqué et désorienté, il s’est relevé.
Les mains couvertes de ton sang, il s’est reculé.
Il pensait sincèrement l’avoir tuée, il est parti sans se retourner.

Une voisine s’est inquiétée en entendant les cris et les sanglots. Elle a fini par demander à son mari d’aller vérifier. C’est lui qui a trouvé Aksel entrain de s'étouffer. Les pompiers sont vite arrivés, sa vie n’était plus en danger. Aksel était sauvé bien qu’incapable de parler. Rapidement placée en foyer, elle a gardé une cicatrice sur la tempe et quelques cauchemars. Obligée de témoigner, un peu bousculée, elle a été placer dans une famille d’accueil temporaire. Siméon est toujours recherché, il n’a jamais été retrouvé. Des gens vraiment adorables,  tout semblait parfait. Aksel pouvait enfin fêter son anniversaire pour de vrai, le dixième. Une année de bonheur incroyable, la possibilité d’être réellement adoptée dans quelques mois, la lettre pour cette école qui ressemblait à une plaisanterie de mauvais goût.

Elle pensait pouvoir rêver,
Aksel commençait à se dire qu’il se trompait.
Aksel commençait à se dire qu’elle avait le droit d’être aimée.

Puis un jour le sort s’est acharné, la voiture s’est renversé. Il n’y a pas eu de morts heureusement sinon Aksel ne se le serait jamais pardonné. Il y a quand même eu un grand blessé. Au vu du tonneau, c'était pas cher payé. Aksel avait littéralement paniquée en voyant Siméon sur le bas-côté. Il avait réussi à la retrouver, bien décidé à finir ce qu’il avait commencé. Oui, c'était à cause de lui, l’accident. C’était en essayant de l’éviter que la voiture avait dérapée. Il avait profité de cette minute d’inattention.

Elle se sentait responsable,
Elle ne savait pas si c’était raisonnable,
Elle est parti avec sa valise et son cartable.

Peut-être que cette lettre était un mensonge mais elle était sa seule solution. Rejoindre les rangs d’une école de magie serait le rêve de tout enfant. Surtout ceux des foyers comme elle, ceux des orphelinats qui ferait tout pour un peu d’attention, pour avoir l’espoir de pouvoir se penser spécial et important. Alors elle a choisi la fugue, elle a choisi la magie comme excuse pour partir, c’était toujours mieux que mettre en danger la vie de ces personnes si gentilles avec elle. Les rares personnes qui ont essayé de l’aimer. Aksel n’a laissé qu’une lettre sur la table et son collier préféré. Livrée à elle-même, elle a eu énormément de mal à se répéter… C’est bien beau d’être invitée mais comment s’y rendre ? Comment le trouver ?


« Oook… Donc on va s’arrêter là pour la narration plein de jolies phrases. A vous entendre j’ai les oreilles qui pleure sérieux. On va pas se mentir, il y a plus joyeux comme enfance. Je le sais bien, c’est pour ça que j’en parle pas. Jamais. J’aime pas ça. Mais ce que j’aime encore moins, c’est justement ce regard-là, celui plein de pitié. Pauvre petite gamine sans défense, comme le monde est cruel avec elle. Ouais, et après ? Alors… J’sais pas qui a eu la bonne idée de poser la question, mais moi je vais vous la raconter la fin de mon histoire. »

Donc on reprends, t’as 11 ans, une lettre à la main.
Tu l’as fait, t’es bien partie avec ton sac à dos et tes pensées sombres. La peur au ventre en permanence de croiser à nouveau la route de monstre, Siméon. La crainte de mettre une nouvelle fois en danger, une personne qui aura eu l’audace d’essayer de t’aimer. Car tu n’arrives pas à chasser les paroles de ce dérangé. Personne ne pourra jamais réellement t’aimer pour ce que tu es…  Alors tu as fait ce qui te semblait bien dans ta tête d’enfant, t’as cherché un refuge dans un rêve. T’as pas mal fait le tour de la ville. Les pieds en feu et le ventre vide, la pluie est venue te surprendre, tu as fini ta course dans une petite boutique. Sombre et lugubre.

« C’était l’antre de la vieille, elle détestait que je l'appelle comme ça mais c’est la vérité. Cette vieille sorcière aveugle et russe possédait cette boutique ésotérique depuis tellement longtemps que la légende urbaine du quartier racontait qu’elle était immortelle. Connerie, c’est juste une sorcière mais qu'est-ce-que J'aurais aimé que ce soit vrai... J’ai passé la porte, elle m’a tout de suite demandé si j’avais trouvé ce que je cherchais. J’étais jeune, farouche et trempée, je me rappelle encore lui avoir dit d’aller se faire encul...»

Babushka savait, quand tu as passé la porte, elle a lu dans tes pensées. Elle a compris combien tu étais apeurée, perdue et esseulée. Une femme seule depuis bien trop longtemps pour se rappeler de l’amabilité, elle t’a été d’une grande aide pour trouver le chemin de traverse et l’école de ta lettre. Elle t’a offert un toit pour la nuit, un peu d’argent pour t’aider à repartir et c’est comme ça que tu as pris le train pour la première fois sur le quai de la voie 9 ¾.

« C’était vraiment cool, avec du recul, je me demande encore si l’averse c’était pas un coup de la vieille. Enfin, est-ce-qu’elle pourrait réellement faire ça ? Contrôler la météo ? Quoiqu’il en soit, j’étais là sur le quai. Je ne pensais pas réellement que ça allait marcher mais j’ai réussi, j’ai traversé ce mur et je suis montée dans ce train. La peur a laissé place à l’enthousiasme. C’était comme dans un rêve, je me sentais spéciale, unique, importante. Ma première année à Poudlard, le choixpeau sur ma tête qui m’a offert ma maison. Au début j’étais pas la plus sociale ou la plus sage, il faut se l’avouer. On peut dire que j’ai enchaîné les conneries puis comme toujours, on finit par se faire des amis. J’ai passé toute l’année ici redoutant de voir arriver les grandes vacances. Si j’avais pu rester tout l’été je l’aurais fait. Je n’avais nulle part où aller. J’étais portée disparue pour l’ensemble de la société Moldus. Alors je suis retournée toquer chez Babushka. »

Tu ne voulais pas retourner dans un foyer,
Tu ne voulais pas prendre le risque de flancher en revoyant tes parents adoptifs. Car tu savais que tu n’allais pas résister mais cette école, cette distance avec le monde des Moldus et ta famille, c’était la meilleur des solutions, tu le sentais au fond de ton coeur alors tu as demandé à cette vieille femme seule de t’ouvrir sa porte le temps des vacances, elle a accepté, tu as bossé pour elle tout l’été puis il était déjà temps d’y retourner. Une nouvelle année, des nouvelles rencontres, de nouvelles bêtises sans te faire attraper. Tu as retrouvé Babushka pour un nouvel été. Puis c’était déjà ta troisième année. Même chanson, tu as été juste un peu plus sage en matière de bêtise. Tu as connu ton premier baiser, tes premières caresses. Tu as encaissé les moqueries le majeur en l’air et le rire aux lèvres. Bande de cons. Et l’été c’était chez Babushka.

C’était comme ça jusqu’à la fin de ta cinquième année.
Encore un été chez Babushka, vous avez vos habitudes, tu as presque une chambre à toi désormais. C’est même un peu chez toi dans le fond, sauf que cette fois, elle t’a demandé de dégager. Tu n’as pas compris pourquoi alors vous vous êtes disputés.Tu  as hurlé, pleuré, frappé ce qui passait sous tes poings et craché devant son papier. Anéantie, à nouveau paumée. Tu lui en as voulu de te rejeter comme ça. Toi qui pensait être aimée ! Et tu l’étais Aksel, sincèrement. A l’époque tu n’as pas compris qu’elle faisait cela pour ton bien. Alors tu es retourné à ton foyer, ce n’était plus les mêmes enfants mais l’un des adultes a su te reconnaître, tu as demandé à ce qu’on ne communique pas avec ton ancienne famille d’accueil ton retour, ils ont réussi à se reconstruire alors pourquoi risquer de tout chamboulé ?  Tu as refusé de parler de tes projets, tu as demandé s’il était possible d’avoir une chambre temporairement pour l’été car l’année, tu étais scolarisée en internat. Là aussi, tu n’as pas donné de détails, cet été-là, tu as fait les démarches pour devenir autonome, tu as été émancipée. Un peu avant de retourner à l’école tu es revenue à la boutique de Babushka, tu lui as montré avec fierté tout ce que tu as accompli pendant cet été et c’est là que tu as compris qu’elle avait fait tout cela pour que tu puisses avoir la hargne nécessaire à l’obtention de ta liberté. Elle n’a pas pleuré mais elle t’a dit que l’année prochaine tu pourrais revenir chez elle, si tu voulais. Son appartement était le tien.

Tu ne te doutais pas que c’était littéralement le tien.
Babushka a fait de toi son héritière, elle n’avait pas une immense fortune mais elle a réussi à amasser une belle somme avec la vente de sa boutique. De l’argent Moldus comme Magique, tout sur des comptes à ton nom. La vieille n’ayant aucun enfant, tu es devenue son exception. Cet été là, quand tu es rentré, tu savais déjà qu’elle n’y serait pas. Tout était sur la table. Babushka était rentré en Russe pour finir ses jours, elle t’a offert son appartement, un endroit assez petit mais bien suffisant pour une fille seule sans te laisser sa nouvelle adresse. Mais tu n’allais pas la laisser comme ça, alors tu as pris un vol pour Moscou et cet été-là tu l’as passé à son chevet, tu voulais rester à ses côtés plus longtemps mais elle t’a grondé pour que tu retournes à l’école. Quelques mois après ta septième rentrée, Babushka s’en est allé.

« Plus besoin de rester à chaque vacances au sein de l’école, j’avais désormais un endroit rien qu’à moi. Alors je suis rentrée à chaque fois, pour pouvoir en profiter. Au début, j’ai pleuré son absence puis j’ai choisi de lui faire honneur. J’ai trouvé un job dans un bar geek à quelques rues de chez moi, ils acceptent sans mal que je sois là que pour les vacances. Ils sont vraiment sympa. J’ai décidé de partager anonymement ma passion pour la musique électro sur une chaîne youtube, je commence à avoir une petite notoriété. Je suis pas encore prête à révéler mon identité. Je veux pas qu’on écoute ou qu’on juge mon art en fonction de mon image. Je veux qu’on prenne plaisir à écouter mon son pour ce qu’il est. J’ai enchaîné les années dans ce sentiment de liberté et d’autonomie. J’ai revu ma famille d’adoption de loin, je n’ai jamais eu le courage d’aller leur parler, je me sens toujours un peu coupable. Je ne sais pas comment je vivrais demain, je suis déjà bien heureuse d’être en neuvième année aujourd’hui. J’avance pas à pas, veux-tu marcher à mes côtés ? »