Ils se mirent en route, arpentant les sentiers. Il y avait quelque chose d'apaisant dans cette simple balade et le récit s'annonçait amusant. Sourire aux lèvres, il l'écoutait, amusé par le début particulièrement lyrique... La fin le fit déchanter. Il resta silencieux un moment. Que répondre ?
Je pratique déjà l'escrime, ce n'est pas assez ?
Il se défoulait avec un bout de métal chargé entre les mains, d'accord. Mais c'était une activité physique, non ? Puis, ça faisait travailler tout le corps, lui apprenait à esquiver (contrairement à l'escrime au fleuret et à l'épée, les sabreurs pouvaient frapper avec le tranchant de leur arme, causant des douleurs plutôt vives malgré les protections), à rester attentif, tout ça. Et c'était cool à ressortir au club de théâtre.
Puis, les amulettes et autres bricoles magiques ne se font pas toutes seules...
Il s'enfonçait là, non ? Ouais, il s'enfonçait. Est-ce que ?
... et tu es en train de te moquer de moi.
Enfin, il espérait que c'était une blague. Elle n'allait pas le faire courir ou subir des épreuves intensives, si ? Il hésitait entre le rire et l'appréhension, pour le coup. Il pouvait trouver une solution, régler cela par un défi. Mais s'il faisait cela, il tomberait dans son piège. Elle était rusée. Il avait eu tort d'oublier que les couleurs de son uniforme étaient vert et argent.
Son rire s'était transformé en incantation maléfique, le démon s'était invité dans les yeux de Fenry. Il ne fallait pas la lancer sur ce terrain, et là, elle s'y était lancée toute seule. Elle s'était remise à marcher, le laissant sur son rire, et profitant du silence qui la laissait entendre la vie grouiller autour d'eux.
Elle aimait ces instants de paix, tout particulièrement lorsqu'elle n'était pas seule - ça l'angoissait - et plus spécifiquement accompagnée de cette manière ; sans le besoin ni de se justifier, ni de se battre. Il avait raison, il n'était pas son ennemi. Mais ça ne faisait pas longtemps qu'elle ne le considérait plus comme tel ; et c'était chose rare.
« Je ne me moque pas. Je dis juste que j'aurais aimé t'y voir. »
Elle avait haussé les épaules et se retourna pour le regarder. Elle avait perdu son sourire, mais il dansait encore quelque part dans les lumières de ses yeux.
« Puis je n'accepterai des fleurs que de quelqu'un capable de me suivre. »
Une lueur de défi étira ses lèvres dans un mouvement imperceptible, avant qu'elle se remette à marcher, satisfaite.
Edwyn Ollivander
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Re: doux thé — EdwynっFenry Sam 11 Mai - 20:04
doux thé
ft Fenry
Il s'était arrêté net, comme stoppé par les mots qu'il venait d'entendre. Lorsqu'elle se retourna, il accrocha son regard et on pouvait lire en lui un mélange de curiosité et de perplexité.
Elle aurait aimé l'y voir ? Étrangement, ces mots l'affectaient plus qu'il ne l'aurait cru. Est-ce que... Non, il devait se faire des idées. Ou peut-être n'était-ce qu'une manipulation ? Une manière de le faire tomber dans le piège du défi qui résonna ensuite dans ses paroles.
Miss Williams, qu'est-ce qui vous fait penser que je tiens à ce point à vous offrir des fleurs ?
Il lui accorda son plus beau haussement de sourcil dubitatif, accompagné d'un air faussement sérieux. Certes, le challenge ne lui aurait pas déplu, mais il ne fallait pas qu'il le laisse paraître.
Il me semble que tu gagnes quoi qu'il se passe.
S'il peut la suivre, elle a les fleurs, s'il ne peut pas, elle a prouvé qu'il avait besoin d'exercice. Rien à perdre. Bon, il tricherait sûrement. C'était toujours le cas quand les enjeux en valaient la peine. Mais il se demandait ce qu'elle proposerait pour intéresser un peu la partie.
Fenry n'avait plus arrêté de marcher, même si parfois son pas ralentissait, pour que son regard s'échoue sur l'un ou l'autre pelage qui jurait dans les buis verts. Elle songea qu'elle n'était définitivement pas très agréable en tant que personne lorsqu'elle considéra qu'elle cherchait, même ici - avec lui, à garder l'ascendant, à tout prix. Elle fronça les sourcils à cette constatation peu glorieuse d'elle-même, mais se garda de tout commentaire.
« Évidemment. »
Elle pencha la tête. Dans sa voix s'était glissée une teinte ironique, peut-être cynique. Ne pas avoir accès aux pensées de son vis-à-vis l'obligeait à faire face aux siennes. Se rendre compte qu'elle était probablement le monstre qu'elle reprochait aux autres d'être avait quelque chose d'irritant.
« Aucune place pour la défaite, tu te rappelles ? »
Elle serra la sphère dorée dans la paume de sa main. Elle ne comptait rien lui offrir ; s'il devait être récompensé pour être motivé à lui offrir des fleurs ou courir avec elle, alors elle n'avait pas vraiment envie qu'il le fasse.
« Mais je ne considère pas cet échange comme une bataille, et si il l'est je préfère encore la perdre. »
Elle eut un sourire vague, en constatant qu'elle ne savait pas du tout où elle allait. Les avait-elle perdus dans le bosquet ? Elle s'arrêta.
« J'aime autant que ce soit de ton plein gré, et pas parce qu'il y a une récompense à la clé. Sinon je n'aurais rien gagné du tout. »
Edwyn Ollivander
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Re: doux thé — EdwynっFenry Sam 11 Mai - 22:30
doux thé
ft Fenry
Eh... L'impression d'avoir manqué quelque chose d'important était plutôt palpable. Cette discussion devenait trop compliquée pour qu'on tourne et retourne. C'était risquer d'attraper un torticolis.
Et moi qui espérais des fleurs...
Le ton faussement déçu était presque comique. C'était le but. Il voulait détendre l'atmosphère, évacuer cette tension qu'il sentait poindre dans l'air, entre eux. Retrouver la sérénité.
Doutes-tu que j'en sois capable ? De te suivre ?
La question était sincère. En son for intérieur, il le savait, il y arriverait. Même s'il devait tordre les règles et tricher un peu pour ça. Quand c'est important, tous les coups sont permis, non ? Ou peut-être qu'il pourrait juste prendre sur lui, faire un gros effort ? Il n'était pas très Poufsouffle, mais si cela en valait la peine, il essayerait.
Quoi que tu en penses, ce serait bien que tu les acceptes, parce que je ne saurais pas quoi en faire.
Quelques coups de baguette discrets lorsqu'elle avait eu le dos tourné. Des sortilèges informulés, simples à exécuter. Et le sentier sur lequel ils avaient marché était parsemé, tous les quelques pas, de buissons de pivoines roses. Il se souvenait que c'étaient celles qu'elle voulait. Ne restait plus qu'à lui faire du thé. Mais ça, ce serait pour une autre fois.
Des doutes ? Des doutes elle en était pleine, Fenry, mais pour une fois elle était sûre qu'elle avait au moins confiance en lui.
« Que je les accepte... ? »
Elle se retourna vers lui, curieuse, et son corps se figea. Les yeux grands ouverts sur les buis qui tendrement s'étaient déguisés, elle dut réprimer un hoquet et se sentit désarmée. Nue. Son orgueil l'avait désertée.
Elle passa sa main sur ses yeux, émue, et eut un rire nerveux, mais heureux, qui brièvement avait décoré ses joues roses.
« Tais-toi, d'accord ? »
Elle se laissa le silence, se mordit l'intérieur de la joue avant d'abandonner ses bras le long de son corps. Et sous ses longs cils noirs, les couleurs émeraude dans ses yeux semblaient plus lumineuses.
Elle avait avancé d'un pas, puis un second. Elle avait baissé les yeux, et le murmure fit écho.
« Tais-toi. »
Une main s'était levée, ses doigts avaient couru sur sa peau. Et ses lèvres dans un sourire, à la conquête des siennes, n'avaient plus prononcé un mot.
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Son rire s'était transformé en incantation maléfique, le démon s'était invité dans les yeux de Fenry. Il ne fallait pas la lancer sur ce terrain, et là, elle s'y était lancée toute seule. Elle s'était remise à marcher, le laissant sur son rire, et profitant du silence qui la laissait entendre la vie grouiller autour d'eux.