La maison des Borgia avait quelque chose d'intimidant. Chez elle, on pouvait sentir l'odeur du curry depuis sa chambre lorsque son papa commençait à cuisiner, et la musique du salon embaumait la maison entière d'une joie tranquille, on entendait parfois la voisine jouer avec son chien de l'autre côté des haies du petit jardin, tout était très intime et chaque détail semblait être précieux, comme s'ils formaient tous ensemble le secret de leur chaleur. La bâtisse dans laquelle vivait Avalon entretenait une ambiance – hm – différente.
La hauteur des plafonds lui donnait une impression de vertige et chaque pièce avait l'air trop grande si bien qu'Antigone se sentait flotter dedans. Et au-delà des couleurs des murs ou de l'élégance trop soutenue de chaque tapis, il y avait ses frères, à Avalon, qui dégageaient autant de chaleur que des iceberg. Sans vraiment mettre de mots dessus, Antigone comprenait un peu pourquoi son amie semblait parfois si décadente.
Cela faisait deux jours déjà qu'elle dormait dans sa chambre, qu'elles riaient aux éclats jusqu'à pas d'heures et qu'elle partageait le dîner avec les autres à une tablée formelle à laquelle Antigone n'avait jamais été habituée. C'étaient ces moments-là qui lui étaient le plus éprouvant, car des regards semblaient teints de frustration – ou de colère – et que ça s'abattait sur elle sans qu'elle demande rien. Elle le sentait en courants électriques dans chacun de ses membres.
Et elle avait mis deux jours avant de comprendre ; de se rappeler, comme si elle avait oublié ; qu'elle était vélane et qu'ils étaient des garçons. Alors tout prenait un sens – enfin. Et sans réellement émettre l'idée consciemment, alors qu'Avalon était partie dans la salle de bains, Antigone se leva du lit et abandonna son livre dans les couvertures, habillée d'un pyjama vert et blanc – un t-shirt et un short avec des dessins de dinosaure – elle laissa son pas la guider instinctivement (elle ne connaissait pas encore très bien la maison) vers la chambre de Uriel.
Elle avait ouvert la porte sans toquer, et feinta l'ignorance, une sorte de mimique faussement perplexe déformant son visage.
« Ah, pardon, je cherchais la salle de bains. »
Elle inspecta d'un oeil curieux les environs, les murs, les meubles ; et d'une curiosité naïve, avança d'un pas intrusif dans sa chambre. Elle jouait avec son air angélique ; innocent.
« Woah, je m'attendais pas à... hm... »
Elle s'attendait à le retrouver en plein rituel satanique à tenter de brûler des cheveux avec du sang de cochon. Elle toussa dans un rire étouffé, chassant ces idées absurdes de son esprit. Elle lui adressa un sourire.
« Qu'est-ce que tu fais? »
Uriel I. Borgia
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Re: hurry up (Uriel) Sam 10 Aoû - 11:12
hurry upoh nn pas elleEnfermé dans sa chambre à la luminosité étonnement basse, il avait la tête dans les livres depuis son retour. Obsédé par cette idée qui devenait de plus en plus accessible au fil des jours comme si elle avait dépassé ce stade de simple envie, de simple hypothèse. Et il s'en donnait des maux de tête à force de lire, à force de creuser, d'étudier en ressassant l'humiliation subie au bal et surtout en fuyant l'humiliation actuelle qui se baladait librement dans la demeure sans qu'il n'ai son mot à dire parce qu'elle était avec sa cadette. Il pouvait alors l'ignorer librement, du moins, autant que possible et sa chambre c'était son point de retrait, c'était son petit "havre de paix". Du moins c'était ce qu'il pensait.
Il y a la petite voix qui passe au travers de la porte, la petite voix qui vient chatouiller désagréablement ses tympans et qui le sort de son livre qu'il claque avec un manque de délicatesse inhabituel. Un soupir qu'il veut discret et il se retourne, tournant sur sa chaise vers la demoiselle qui s'était "perdue en cherchant la salle de bain". Il y a alors ce grand sourire qui s'affiche sur son visage tant dis qu'il croise les jambes comme pour se faire paraître plus maître qu'il ne l'était réellement actuellement alors que son regard semblait indiquer l'exact contraire, il y avait comme un mélange d'hostilité, de frustration et d'envie. Ça le rendait malade.
« A quoi t'attendais-tu ? » Il feinte la réflexion pendant quelques secondes alors qu'il avait attrapé son livre, pianotant sur la couverture de se dernier pour évacuer une frustration qu'il avait du mal à contenir avec ses fausses manières. « A ce que je sois en train de sacrifier un bambin dans le but de maintenir beauté et jeunesse éternelle ? » Il arrête soudainement le manège avec ses doigts, posant à plat ses mains sur le vieil ouvrage sur la legilimancie. « Dommage, je ne fais ça que lors des pleines lunes. » La tonalité de voix qu'il avait emprunté semblait tellement sérieuse qu'une personne purement extérieure à la famille pourrait le gober sans réellement avoir du mal.
Il reprend le livre, le pose un peu brusquement sur le bureau alors que ton regard est fixé sur le nez de la demoiselle, prenant bien soin d'éviter les yeux sans que cela ne se voit de trop pendant que son corps était terriblement tendu. « Je satisfait ma curiosité avec des livres, rien de bien passionnant. » Il se racle la gorge, chassant toute animosité qui commençait à monter dans sa gorge. « Et toi, que fais-tu ? Je doute que tu cherchais réellement la salle de bain, n'est-ce pas ? » Il avait résisté à l'envie de prononcer son nom. Mais il ne l'avait pas fait, il ne lui donnerait pas cette importance, la nommer c'était lui donner une trop grande importance dans son esprit. Alors, il ne le ferait pas.
Antigone avait l'impression d'être entrée dans une sorte de repère et d'en avoir bravé les sécurités. Le sentiment de satisfaction qui l'habitait avait quelque chose de grisant. Elle avait haussé les épaules à sa première remarque, sans le regarder ; elle se plaisait trop à analyser la pièce – comme si elle pouvait y trouver des secrets cachés. Puis lorsqu'elle considéra avoir fait le tour, elle daigna poser ses yeux sur lui, avec sa gueule d'ange et son sourire de fausse naïve.
« Tu as raison. »
Elle pencha la tête légèrement. Imaginait-il que le charme vélane passait par les yeux ? Peut-être devait-il changer de livres s'il voulait tant que ça se défendre d'elle.
« L'esprit, hein? »
Elle avait baissé les yeux, légèrement, et son regard s'était perdu dans le vide. The Crow n'avait cessé d'animer ses pensées, ces dernières semaines, et voilà qu'encore une fois, c'était son masque qu'elle voyait en fermant les paupières. Pendant une seconde, on aurait cru que sa mine était devenue sombre, mais elle chassa ses pensées d'un mouvement sec de la tête, et reporta son attention presque immédiatement sur son vis à vis.
« D'accord, alors faisons un marché. »
Sans aucune gêne, elle était allée s'asseoir au bord de son lit, ni trop près, ni trop loin. Et elle avait levé le menton très légèrement.
« Je sais que tu me fuis, et je sais pourquoi tu me fuis. Je te laisse tranquille, à une condition. »
Elle pointa du doigt le bouquin.
« Tu essaies sur moi, et tu dois réussir. La legi- hm. c'est legilimancie, c'est ça? »
Uriel I. Borgia
Eleve sang-mêlé
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Re: hurry up (Uriel) Jeu 15 Aoû - 21:09
hurry upoh nn pas elleIl ne l'aime pas. Peut-être même qu'il ressentait de la haine si l'on pouvait aller jusque là en prenait en compte que le seul tort de la demoiselle était d'exister et de se trouver en face de lui. Elle était désirable, elle était charmante, attirante. Et ça ne lui plaisait pas. Uriel se doit d'être tout ça, pas l'inverse.
Le regard de la demoiselle, il l'avait vu, elle s'était perdue dans des songes qu'elle avait chassé d'un coup de tête. Regard neutre, nullement interpellé, nullement inquiet ou même satisfait. Il cherchait à comprendre, il cherchait la faille pour la déstabiliser, pour reprendre le dessus, pour maîtriser la situation qu'il ne contrôlait plus depuis l'instant où elle était rentrée dans la pièce.
Il l'écoute, sceptique dans un premier temps lorsqu'elle mentionne un marché. Elle savait pourquoi il la fuyait et elle le dit, en était-elle fière ? Probablement. Après tout, qui ne serait pas fier de pouvoir si facilement charmer autrui ? Qui ne serait pas heureux de pouvoir avoir quelqu'un qui papillonne au creux de votre main alors que vous n'avez fait que respirer le même air que cette personne. Un sourcil levé alors qu'elle pointe le livre et il éclate de rire. « Pardon mais...quoi ? » Avait-elle perdu la tête ? Ses mains se serrent, son regard est légèrement noir alors qu'il regarde la créature avec toujours cette petite sensation malsaine qui flottait tout autour d'eux.
« Et si je n'y arrive pas ? Qu'est-ce que tu y gagnes si ce n'est l'éternelle satisfaction de m'avoir vu échouer et de continuer à me harceler ? » Ce qui, à son avis était déjà bien trop et inconcevable. Il avait beau retourner la chose dans tous les sens, il avait bien trop à y perdre et trop peu à gagner de s'aventurer à directement lancer le sortilège. Le garçon ne voulait pas se mouiller, il ne voulait pas s'aventurer dans un terrain bien trop risqué, il ne voulait pas prendre le risque de se faire humilier une fois de plus en mordant à l'hameçon pourtant si alléchant. A défaut de le faire avec le sortilège, il le ferait à sa manière. Il était hors de question de perdre face à ça.
Finalement, il vient attraper sa baguette qu'il avait déposée dans un coin de son bureau dans un geste contrôlé, bien trop contrôlé. Plus rien n'était naturel, son arrogance était mimée, son dos était forcé à se tenir droit pour maintenir son image. « Pour quelqu'un qui avait l'air si pensive quelques secondes plus tôt je te trouve bien confiante, Fawkes. » Et son regard détaillait entièrement la demoiselle au fil qu'il parlait, tentant de chasser toute distraction, tentant de ne pas la voir pour ce qu'elle était alors que ses doigts étaient crispés sur sa baguette et que ses iris brillaient d'une colère muette.
Uriel était un imbécile, un lâche, un couard, il était bien des mots mais certainement pas des beaux. La petitesse était un costume quotidien qu'il avait décidé de porter en attendant que la grandeur l'accueille comme si elle lui était due. Antigone dans sa maladie s'était portée garante de l'épée qui la rendrait vainqueure des gens petits pour se cacher d'en être une aussi. Ainsi porteuse de l'arme du charme elle se plaisait à le voir perdre pieds, perdre tout, et sa fierté qu'il retenait du bout des doigts s'effondrait sous le poids de son coeur malheureusement là.
Elle avait levé son regard inquisiteur dans une mine de victoire et un rictus mauvais décorait ses lippes d'ange. Dans une tendresse sa voix pleine d'un miel acide avait ri quelques moqueries.
« Aurais-tu peur, Borgia? »
Il était ironique de l'appeler ainsi entre ces murs qui n'accueillaient que ses semblables. De son visage s'effaça rapidement toute trace de bonne humeur : elle était devenue grave. Le regard noir et les lèvres entre-ouvertes, les mots s'y débattaient comme si elle sélectionnait les plus judicieux.
« Ce n'est pas confortable, pas vrai ? D'être pris au piège entre deux grands yeux qui te toisent et t'affaiblissent. »
Elle s'était levée et se rapprocha d'un pas. Sa voix était devenue étrangement calme, et douce.
« Alors tu vois ce que ça fait? »
Elle devint rapidement amère.
« Peu importe mon charme, peu importe ma nature. Je vous serais très reconnaissante d'arrêter de me maudire. Je conçois que vous êtes des animaux mais j'attends de vous que vous controliez vos pulsions. Ce serait très gentil que vos auras toxiques ne me brûlent pas la peau, parce que vous empestez la frustration et ça commence à me pourrir. »
Elle recula d'un pas.
« Et je vais t'apprendre une chose, Borgia. S'il y a quelqu'un qui souffre de mon charme, c'est bien moi. Tu n'es pas une victime, arrête de te comporter comme si tu me subissais. »
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