d a y d r e a marmando vous n'auriez pas assez d'une vie pour compter le monde sur le bout des doigts c'est drôle votre manie à rejeter avec véhémence les inconnues des équations ça
donne envie de demander ce qui vous dérange tant chez les émotions.
vivre sa vie par a + b
ollie en tout cas ça ne le décourage pas
ça lui plaît même, de voir vos univers se heurter.
après tout
à la source de tout il y a un (big) bang
il faut se percuter pour engendrer les choses.
dans les clubs d'art et de photographie on bariole souvent les murs centenaires du château
se posent alors sur les élèves et le personnel des regards esquissés de grands yeux au fusain qui surveillent
ça change des peintures magiques aux manies trop élégantee. un peu de chaos au milieu de l'ordre établi ça a suffit à attirer votre attention c'était déconcertant de vous voir planté là
ollie n'aurait pas cru que ce seraient vos œillades sur ses cadres suspendus,
n'avait pas cru à la question.
combien ?il avait sourit comme si ça ne se prétendait pas sérieux un instant
baissé les yeux d'embarras il avait pensé à tout
sauf à ça.
volatile, la réponse, rien à voir avec la ferme prise du professeur sur l'univers.
ça ne se vend pas c'est fait comme ça sans réfléchirpour le plaisir.
je vous le donnerai quand on décrochera les cadres si vous voulez, ou bien je vous en ferai un autre.tout travail mérite salaire ollie
mais c'est que ça lui libère tellement l'esprit qu'il n'y a pas un soupçon de corvée là-dedans.
ollie entêtant agaçant
qui voit le monde à travers un prisme si différent.
claquent les pas sur le marbre des couloirs ça fait des mois que ce n'est plus son étage par ici
ollie a choisi des matières aussi éthérées que lui cette année c'est fini la voie toute tracée pour devenir terre à terre
(comme son père).
il s'égare plutôt dans les feuilles de grain et l'aquarelle
les pellicule argentique et les filtres irisés.
aujourd'hui c'est la mine de plomb et le feutre de précision,
le garçon avance un cadre emballé sous le bras.
bien élevé
malgré la porte entrouverte qui laisse voir vos airs absorbés derrière le bureau face à tous les pupitres vides
une fois tous vos élèves éclipsés
ollie prend tout de même le temps de toquer avant d'entrer.
s'avance l'hésitation dans l'âme qui n'atteint pas les pas, jusqu'à s'arrêter de l'autre coté de l'écritoire.
inspire
rien qu'une dernière fois
avant de tendre sous les yeux le cadre caché sous le papier, scellé par une simple ficelle de corde nouée. la risette en demi-teinte
mi-confiante mi-fuyante.
il n'a pas dit "promis" cette fois-là dans les couloirs mais lorsqu'ollie réplique quelque chose au futur
c'est tout comme.
— je vous l'avais dit, que je vous en ferai un.
sous le craft c'est un portrait
(de vous)
la géhenne dans le coup de crayon comme si tout avait été fait à main levée d'un unique trait
repassé
(cerné)
au feutre noir inquiet
c'est le souvenir qu'il avait des regards la fois où vous vous êtes croisés.
le cadre dans vos mains il range les siennes dans ses poches, hausse prestement les épaules.
— j'ai pensé après coup que c'était p't'être un peu bizarre d'avoir des portraits de soi au mur, à part si on s'aime un peu trop
mais je sais pas,
une esquisse de quelqu'un d'autre ça aurait été étrange aussi.
armando (tu ?)
vous
ne lui enseignerez jamais rien sur les bancs d'une salle de classe, mais ça n'empêche pas ollie de passer vous voir en dehors des cours
pas vrai ?
il a tant de choses à apprendre.