Trop de Trophées || Fallen Blackwell [FINI]

HAVE YOU SEEN THE TEARS ? HAVE YOU SEEN THE SADNESS ? SEE HOW I DO, I STEPPED ON THAT PAIN AND STOOD UP AGAIN AT THE MOMENT I FELT IT WAS THE END.

▫ Rencontre▫

Il avait fallut qu'elle se fasse attraper. Bien sûr. Bravo Fallen, moins dix points pour ta maison et trois heures de nettoyage de trophée. En 7 ans d'étude ici, elle connaissait chacun de ses stupides bouts de métals rutilants et richement ornés par coeur. Elle se demanda distraitement s'ils avaient trouvé un moyen de réparé le trophé au couleurs des pouffys, légèrement ébréchés de 1995. Il serait peut-être temps dans tous les cas. Elle laissa ses pensées méditer alors qu'elle suivait le conciere en silence, comme on mène un prisonnier à la cellule qu'il connaissait par coeur. Elle huma discrètement l'air et un petit sourire heureux vient éclairer sa façade austère. Cette odeur, c'était celle de la maison. Elle se demanda distraitement comment aller sa soeur aujourd'hui. Elle ne l'avait pas vu et comment chaque fois qu'elle loupait les mèches corbeaux et l'ébène nébuleuse, un petit pincement au coeur se faisait sentir. Sa soeur, c'était toute son âme. Et Fallen se sentait dépérir si elle passait trop de temps éloignée d'elle.

La porte se profila devant ses émeraudes ternies et elle sortit des landes embrumées de sa mélancolie. Elle grimaça légèrement en imaginant Andy, se soir, l'attendant pour la réprimander une énième fois sur son comportement. A croire que c'était un jeu entre elle. Mhm, oui un jeu en effet. Un sourire de chat s'étira sur le visage de la demoiselle alors que le concierge la toisait avec étonnement. Ce petit bout de femme était amusant à embêter. Fallen n'arrivait pas à imaginer Gryffondor sans elle. Ce serait sans aucun doute bien morne.

Arrête de sourire bêtement et donne moi ta baguette.

Elle la lui tendit sans broncher. Du moins, c'était l'illusion que l'objet donnait. Depuis le temps ou Fallen se faisant punir, elle avait appris à transformer une plume toute simple en une baguette, avec l'aide d'un serdaigle qui lui devait un service. En vérité, Fallen gardait toujours sa baguette sur elle et s'en servait allègrement pour remplir ses corvées. Il était hors de question qu'elle joue les ménagères comme une vulgaire moldue. Elle entra dans la salle alors que le concierge se tenait derrière elle, scrutant son dos comme si elle s'apprêtait à se retourner pour s'enfuir.

Avec le temps j'aurais cru que le bon sens se serait inscrit dans votre tête Miss blackwell, mais c'est bien décevant.

Elle soupira. La famille du concierge et la sienne était connue pour leur antagonisme profond mais la demoiselle n'avait cure de toutes ses disputes infertiles et seulement utiles à animer les repas familiaux. Elle se redressa donc et repris le rôle qu'elle pensait pouvoir laisser tomber juste l'espace de trois heures.

 « Pour vous, ce sera Lady, mon cher. Lady Blackwell, si vous tenez absolument à user des titres. Et rien d'autre. Je pense que vous avez d'autres élèves à ennuyer, vous pouvez donc disposer.»

Elle l'avait chasser comme un vulgaire valet mais il la traitait comme une simple gamine gâtée. Elle était, certes, encore une gamine mais certainement pas gâté. Et elle ne supportait la tête de rat et de sale profiteur que possédait le concierge. Elle se détourna du concierge pour tomber nez à nez avec une fil... femme à la beauté spectaculaire qui laissa ses genoux lus faiblard que d'habitude. A peine plus grande qu'elle, les cheveux d'un rouge criard et les yeux d'un gris lunaire, elle semblait tout droit sortie d'un rêve. Une peau d’albâtre, une perfection qui lui brûlait presque les rétines et sa voix, oh sa voix si douce et si sucrée, avec une note de velours fit tressauter le ventre de Fallen. Une réaction qu'elle savait anormale et pas du tout acceptable. Alors elle se détesta pour cette instant de relâchement et le sourire doux qui avait fleurit comme les premiers bourgeons sur son faciès fana . Et le rideau de fer était lourdement retombé, coupant cours aux émotion qui s'emballaient déjà. Et comme chaque fois, c'était douloureusement poignant. Elle attacha ses cheveux d'un chignon lâche et ne réagit pas à la mention de son nom.

 « Bonsoir.»

Elle regarda la salle, sa vieille amie d'heure de retenue.  

 « Et oui, une blackwell. Que veux tu il faut bien un cancre à chaque famille.»

Et elle, elle était celui qui remportait le premier prix. Elle allait se détourner avant de se rappeler qu'il était bien de sociabiliser un tant soit peu.

 « Pourquoi es tu ici toi ?»

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▫ Rencontre▫

La poufsouffle, c'était l'été.
Elle ne savait pas son nom mais son odeur embaumait, la pièce embrumant son esprit, gorgeant son être d'un plaisir et d'une envie qu'elle s'interdisait. Alors qu'elle marchait, elle sentait cette fragrance investir son nez et se propager dans son sang, au plus profond de ses cellules, comme se nichant dans un creux déjà prévu à cet effet. C'était odeur de l’été et du soleil. Des fleurs qui éclosent, de la chaleur qui martèle de la terre et des landes qui embaume la lavande et le citron. Quelques fragrances d'iodes trainent par-delà, annonciateurs d'un orage violent. Elle respira avec délice l'air de la pièce et elle avait envie de rire, un rire qui venait du plus profond d'elle et qui s'emparait d'elle. Un rire qui aurait lacéré ses poumons détruits, son esprit, dans une joie affligeante de douleur.
Dans une rencontre parfaite entre le bonheur et le malheur.

Fallen reprit pied soudainement. Violement. Elle en eut presque les larmes aux yeux, elle voulait retourner dans cette douce félicité. Elle voulait que l'odeur la perde et qu'elle ne trouve que chaleur et tendresse. Mais l'air était déjà revenu, aussi froid qu'avant. C'est le doute qui s'empara de son esprit. Qu'avait-elle dit ? Qu'avait-elle fait ? où était-elle ?

Mais dans la pièce la jaune avait à peine bougé. Alors Fallen compris. Au Destin elle n'avait pu arracher qu'un millième de seconde alors qu'il lui soustrayait son éternité. Et ce fut un déferlement de colère qui revint noyant son cœur, assombrissant ses prunelles émeraudes pour qu'elles deviennent presque aussi noires que l'obsidienne. Elle transforma son râle naissant en une quinte de toux factice. Que lui avait-elle répondue déjà ? Elle ne savait même plus. Elle s'appliqua à modeler sa voix pour la rendre plus chaude, plus douce.

 « J'ai tenté de faire le mur pour aller boire une bièraubeurre mais je me suis faite prendre.»

Elle avait dit ça sur le ton de la confidence comme si la demoiselle était une de ses plus proches amies. Mais que lui arrivait-il ? Elle n'eut pas le temps de se contrôler que la beauté de l'inconnue revenait à la charge et l'Héritière se sentait partir encore et encore dans une merveilleuse volupté. Elle l'observa se déplacer en silence et quand elle vit sa petite moue déçue, elle contint un mouvement vers elle. Fallen voulait la bercer, la prendre dans ses bras et mettre son nez dans ses cheveux, la faire rire aux éclats, faire tout et n'importe quoi pour retrouver les perles de malice.

C'était le précipice. Elle sentait que la femme ici présente serait sa perte et son recommencement. Au fond, elle le savait. C'était son Destin devant elle. Un destin auquel elle ne réchapperait pas.

 « Il paraît que le préfet-en-chef de cette année là était un poufsouffle et qu'il frappé un serpentard sur la tête et n'a jamais voulu réparer pour se souvenir de son acte.»


Elle abordait un air pince sans rire alors qu'elle venait discrètement de s'approcher de la jeune femme, tout en sortant sa baguette.

 « On nettoie ? »

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▫ Rencontre▫

Rire.
Elle rit et cela la traverse de part en part. Ça là détruit Fallen, ça broie son petit cœur sensible. Son rire, ce sont mille et un sons qu'elle aime, qui l'enchantent. Un chœur d'ange ou règne le vent, un léger glissement de violon et une pointe d'orgue. C'est le chœur céleste alors qu'elle monte au paradis qui la berce encore et encore. Son rire est le plus précieux des diamants, le plus collant des pièges et Fallen vient de plonger tête baissé dedans.

Paroles.
Et Fallen revient sur terre, doucement bercer au son de la voix de la jeune femme. Elle penche la tête et une mèche vient se glisser devant son visage de marbre alors que ses yeux sont vitreux, l'âme encore au ciel. Stéréotype dit-elle ? Vraiment. Elle manque d rire. Voilà une demoiselle qui n'a pas été élevé au monde des sorciers. Elle esquisse un sourire doux, soigneusement caché sous ses mèches d'ébènes que son chignon a laissé fuir. Le chapeau hésite pour quasiment quiconque après tout. Elle-même le sait. Penser que les Pouffys sont ceux ou le Chapeau hésite le plus est une erreur en soit. Mais ça Fallen ne le dira pas. Pas encore du moins.

Contact.
Elle la touche. Sa peau contre la sienne, la douceur de la soie contre la sécheresse du coton. Fallen ne se sent pas capable d'assumer ce contact. De comprendre ce qu'il provoque. De l'accepter. Dans sa tête c'est le hurlement de la pauvre femme enchaînée. Touche-moi, aime-moi, regarde-moi. Encore toujours, cette litanie incessante, ce besoin d'amour interdit. Pêcher ultime. Alors ce contacte c'est la morsure de la liberté. C'est une brûlure, comme si sa peau se décomposait, au regard de son âme putréfié. Ce contact est trop doux, trop libérateur. Et Fallen fond encore et encore sous cette chaleur douce. Il n'a fallu qu'un bout de chaire pour qu'un rempart tombe. Alors à l'intérieur Fallen sanglote, car elle sait tout son travail vain.

«Fallen. »

Lady. Elle l'entend presque comme une insulte son titre de noblesse. Lentement, avec délicatesse, elle se dégage et lance un sort de nettoyage d'un geste simple.


«Hêtre et plume d'oiseau tonnerre. En effet. »

Elle se retourne vers elle, et au détriment de sa raison se rapproche d'un pas. Le paradis me tend les bras et la diable m'observe de loin . Silence en demi-mesure.


«Tu penses que je fais dans le stéréotype ? »

Et le regard imperturbable.

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▫ Rencontre▫

Impunité.
Elle prononce son nom en toute impunité. Pas de pouvoir dans les mots qui s’écoulent de sa bouche. Fallen Blackwell. Si elle savait. À quel point son nom est bien plus que ce que ces quelques lettres ne cachent. Parce que Fallen n’est rien à côté de Sinistra. Parce que Fallen n’est qu’un échantillon de tout son être. Un échantillon viable. Trois appellations, trois identités. L’Étoile. La Déesse. La Chute. Elle serre les dents rien qu’à y penser. Bien trop mélodramatique comme nom. Bien trop lourd à porter. Les syllabes coulent dans sa bouche, provoquent l’émoi dans son cœur. Pour un son, c’est une multitude de chamades qui se jouent. Encore, encore plus. Répète mon nom, s’il te plait. Pas sombre ? Si elle savait.
 
Puissance.
Elle manque de sourire en entendant ces paroles. On n’approche pas un oiseau-tonnerre sans précautions et il en va de même pour leurs baguettes. Jusqu’ici, seule Blair avait pu la toucher avant de retirer sa main subitement électrifiée. Elle laissa échapper un petit rire, une bonne humeur d’un centième ou deux avant que le mercure ne retombe dans ses veines et la ramène à la dure réalité. Il n’a fallu qu’un mouvement de sa part pour qu’elle se rappelle de qui elle était.

Contact.
C’est comme mille pointes qui s’enfoncent dans sa chair, brûlent son visage, allument les pigments. Il n'en faut pas moins pour que l’état d’alerte se fasse et que Fallen recule vivement comme martyrisée par un contact qu’elle s’interdit.

« Certes.»

Et elle fuit d’un pas peut-être deux. Va-t’en, dégage. C’est tout ce qu’elle veut lui hurler.

Démon.
Mais la jeune fille revêt un nouveau masque. Venus, comme celle qui enchante les hommes, la première déesse, avant même Jupiter. Venus l’ensorceleuse. Et ce nom, ce nom c’est comme une balle tirée en plein cœur. Parce qu’il est promesse de mensonges et de souffrances, de maléfices et d’envoûtements. Parce qu’avec ce nom, elle revêt une apparence toute autre, qui fait honneur à l’artifice qu’est sa beauté. Et sans même comprendre, Fallen se sent trahie et salie. Pourtant elle sait, elle l’avait deviné.

«Vélane.»

À peine prononcé que Fallen fuit déjà ses doigts de fée et son regard d’ange. Elle n’est pas troublée, elle est furieuse, d’une amertume grandissante qui noie toutes ses bontés. En plus qu’elle soit une femme, il faut qu’elle soit créature. Toujours le don pour te laisser charmer par les mauvaises personnes Fallen. Alors elle s’écarte d’encore quelques pas, sa main blanchissant autour de sa baguette, prononçant un récurvite tremblant.

Et la salle explose sous ses émotions, projetant les trophées et décorations à tout va, un peu comme le cœur de la femme.

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▫ Rencontre▫

Explosion.
Elle ne voit plus, n‘entend plus rien alors que sa baguette échappe à son contrôle. Une longue décharge d’électricité remonte de son bras, brûlant ses nerfs, mettant à vif sa peau. Une légère odeur de roussi vient chatouiller ses narines alors que les cuivres et ors se déchaînent. L’un vient frapper sa tête, l’autre son ventre. C’est la vengeance de la terre, pour avoir arraché toutes ses richesses à ses entrailles. Elle ouvre la main au même moment qu’un poids s’abat sur son corps.

Chaleur.
Et alors que le métal siffle de toutes parts et se transforme en arme de destruction massive, elle sent des mains toucher ses côtes, effleurer ses jambes, se plaquer contre ses hanches et une force la renverser. Les jambes tremblantes, Fallen s’effondre, un poids sur sa poitrine, le cœur détruit par ce qu’elle sait déjà être. Tu seras punie murmure une voix au fond-d'elle-même. Mais Fallen savait qu’elle s’était déjà pris un ticket pour l’enfer.

Calme.
Aussi soudainement que la tempête était venue, elle retomba dans un bruit de ferraille. Fallen ouvrit un œil, grimaçante, des douleurs lancinantes dans le corps, le bras droit rigidifié par l’électrochoc qu’elle s’était prise. Un goût de sang se rependait dans sa bouche alors que ses mains descendaient le long de courbes qu’elle avait souhaité connaître dès qu’elle les avait vues.

Fuite.
Et la jeune femme avait fui dès que le danger était passé. Fallen avait conscience de la puissance de ses mots et elle constatait leur dégâts. De ses yeux verts, elle la dévisagea quelques instants et s’approcha d’elle tremblante, faisant fi de ses mots qui auraient lacéré son esprit s'il elle n’avait pas été aussi épuisée. D’une main frémissante, elle pointa sa baguette vers le visage de porcelaine de sa
victime.

« Vulnera Sanentur »

Pour elle, c’était une manière de s’excuser. D’un peu tout. De réparer le peu de choses qu’elle ne pourrait faire. Peut-être même de faire un pas en arrière et de guérir du regret qui lui martelait le crâne.

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▫ Rencontre▫

Réparer.
Reconstruire la pièce, recoller les morceaux, réparer les cœurs, guérir les âmes. C’est l’amertume qui l’envahit en premier, la noyant dans une mer d’acide. Elle observe en silence la demoiselle. C’est de ta faute Fallen et tu le sais. Elle aimerait laisser la culpabilité venir bouffer son cœur et lui faire relâcher des relents de honte mais on lui a appris à ne rien se reprocher, à rester droite et fière devant la tempête. Même si c’est un ouragan qui se profile à l’horizon.

Blessures.
À l’extérieur, à l’intérieur, partout. Devant elle, c’est une poupée de porcelaine fragilisée qui se tient. Un pantin désarticulé, aux gestes brusques et incertains. Elle aimerait s’avancer mais elle ne peut pas et ne le veut pas. Toujours cette foutue barrière qui retient tout. Qui la retient de loin. Elle ne sait pas quoi faire, les bras ballants, le cœur au vent. Elle avait l’impression d’arriver à un croisement. Pile ou face ? Enfer ou Damnation ? Elle savait que quel que soit son chemin, la sentence ne serait pas loin.

Nous.
Elle frémit à sa voix. Où sont passés ses accents enjôleurs, ses yeux papillonnants, sa mélodie caressante ? C’est presque stupéfiant comme une personne change en un bouleversement. Mais il n’est pas question d’elle, et encore moins d’elles.

« Rien. Il ne s’est rien passé ici. C’est tout ce que je te demande. »

Avec un peu de chance, jamais elles ne se recroiseraient. Elle jeta un regard désabusé à la salle et lança un deuxième reparo pour venir consolider celui de la demoiselle. Un recurvite suivit peu après, alors que les jambes tremblantes, Fallen s’époussetait. Elle regarda Venus d’un œil scrutateur, peut-être même un peu… protecteur ?

Perle.
Elle était abimé cette demoiselle aux yeux d’argent. Et même sans chercher, cela chagrinait la rouge.

« Nous irons à l’infirmerie. »

Sentence sans appel.