• Sei Toushima • Il y a de la magie dans l'air didonk.

Vous voyez le mec qui est pote avec tout le monde, sourit tout le temps, est un éternel optimiste, un excellent médiateur et surprend par sa maturité en dépit de ses fous rires pour trois fois rien ? C'est Sei. C'est ce mec là, qui n'a aucun mal à bien s'entendre avec les gens, qui surprend par sa patience et sa tolérance. Un exemple de bonne volonté. Vous avez un problème ? Pas de souci, il vous aidera avec plaisir ! Une peine de coeur ? Il vous écoute ! Des devoirs à finir en urgence ? Il va faire son max mais c'est pas un génie non plus hein. Bref, Sei, il est difficile de le détester.
Certains y arrivent, mais il faut vraiment le vouloir pour le détester.

Sei a grandit dans un environnement difficile, sans dire que ce soit le pire. Fort heureusement, il a hérité d'un très fort caractère et d'une détermination à toute épreuve. Ce n'est pas quelqu'un qui admet facilement la défaite, mais il n'est pas non plus déraisonnable au point de risquer trop gros. Il a l'assurance, le regard déterminé,
la posture dominatrice, le courage. Il n'a pas la stupidité, l'inconscience, et la prétention de pouvoir tout faire. Un fort caractère ne se détermine pas selon la grande gueule,
à ses yeux, mais davantage à sa capacité à pouvoir s'adapter.
C'est un cracmol, c'est indéniable. Il ne peut user de magie. Mais son optimisme l'a guidé durant sa jeunesse à trouver différentes significations à la magie elle-même,
ainsi il vous dira qu'il y a... quelque chose de magique dans la musique. Que chacun possède des pouvoirs innés qui leurs sont propres, qu'on soit moldu, sorcier ou cracmol ─ ou autre. Mais loin de lui de dire des conneries à tour de bras. Il aura toujours un exemple, une explication. Ses pensées ne sont pas aléatoires.

A lire ces lignes, on croirait lire le mec parfait, trop lisse, trop bon. Trop con ? Non voyons.
Comme chacun, Sei possède ses défauts. Ce n'est pas quelqu'un de prompte à la violence, mais il est très combatif et adore les challenge. Sans être téméraire, parfois il a tendance à aimer le risque, tout en gardant à l'esprit que ce qu'il fait peur coûter gros.
Il s'évertue à être un exemple de patience mais parfois, quand on appuie sur le bon bouton (ou le mauvais ?) il peut réagir au quart de tour. Et n'ayant pas la magie pour se défendre, c'est avec les poings qu'il répond.
Quand on s'en fait un ennemi, Sei peut s'avérer impitoyable et cruel. Sa patience devient alors une arme redoutable car il peut aisément encaisser sa colère pendant longtemps, jusqu'à l'accumuler pour toucher un point de non retour. Et au lieu d'une claque, c'est un putain de volcan en éruption qui vous pète à la tronche. Mais rassurez vous, cela n'est jamais arrivé. Mais sachez juste que dans ces moments là, magie ou pas, maturité ou pas, patience ou pas, sa détermination dominera toujours et tant qu'il aura les yeux ouverts, il attaquera.

Quant aux cours... il est normal. Relativement studieux, mais des fois comme tous les ados ça le lourde sévèrement. Il ne sèche pas, mais son gène japonais quelques fois peut le pousser à dormir en cours. Il ne se montre pas particulièrement excité par les cours de magie, ni désintéressé. J'veux dire. Il est cracmol dans une famille de Sang-Pur. C'est comme un moldu qui s'extasie en cours de techno ou de maths. Un peu dur quoi.

En amour, Sei n'est pas quelqu'un de très... expérimenté. Il est encore jeune, n'a pas vraiment eu d'amour de jeunesse, et il est un peu con quand il s'agit de ces choses.
Pourtant il a bien conscience de ce que c'est, de "où" ça peut le mener. De toute façon,
il verra bien quand ça arrivera.
La seule chose dont il est sûr à ce sujet, c'est qu'il risque de pas savoir quoi faire.

Enfin. Voilà Sei. Un chic type.

« Raté. Échec. Honte. »

Face à son reflet, Sei se regardait droit dans les yeux. Il répéta :

« Raté. Échec. Honte. »

Quelques secondes, puis il se claqua les joues avec énergie, lâcha un "yosh" typiquement japonais, puis se détourna du miroir. Il ouvrit la porte de sa salle de bain et en sorti. Le grand, l'immense couloir même, le stoppa dans son avancé. Une dizaine de pièces à sa droite, six de l'autre. Ce manoir était beaucoup trop grand pour sa famille. Il pencha la tête légèrement sur le côté, soupirant et lâchant un "c'est n'importe quoi". Il reprit son chemin, se dirigeant vers les escaliers. Il y croisa une servante qu'il salua naturellement. Sa famille était riche. Tellement riche. Et pourtant son nom ne résonnait chez personne. Pour cause, ils n'étaient pas sur le devant de la scène. Des investisseurs très malins, voilà ce que sa famille était. Dépenser des milliers pour récolter des millions ; des paris à grande échelle, mais surtout, une connaissance du monde et ses tendances comme personne.

« Sei-sama, votre déjeuner est prêt. »

Un sourire. Le portrait de cette boulangère était toujours très formel, posé, est avait une voix si douce que parfois, ils discutaient en secret... de pain. Le pain français et sa délicieuse texture.
Les grandes portes de la salle à manger s'ouvrirent, et c'est une grande famille qu'il y trouva. Son père et sa mère, respectivement à des coins opposés tellement l'amour les unissait, trois de ses cousins, deux cousines,
trois ongles, et un grand-père. Le jeune Sei déglutit et vint s'asseoir après une courbette peu convaincante.

« Tu es en retard. » annonça la voix froide du grand-père. « Je n'aurais pas toléré que tu rates ton vol en direction de ton école pour cracmol. »

Un japonais vieux, cinglant, volontairement insensible pour insister sur la distance qui les séparait. Le regard de Sei ne quitta pas son assiette à peine remplie. Plus que quelques heures et tu ne le vois plus pendant un an. Le silence qui régnait mettait chacun mal à l'aise. Le craquement sinistre de la chaise de Kentaro Toushima intima un mouvement lent de la part du vieil homme.

« Sei. » commença-t-il pour attirer l'attention de l'adolescent, « tu réalises quelle est ta position au sein de cette famille, n'est-ce pas ? »

L'adolescent hésita un instant, puis orienta son regard bleu vers lui. A côté de son grand-père, il pouvait voir sa mère, une belle anglaise aux yeux d'un bleu azur qui le regardait douloureusement. Amour, affection, crainte,
déception ; elle éprouvait tellement de sentiments envers son fils qu'elle ne pouvait se comporter comme une mère normale. Sei regarda à nouveau son grand-père et inclina la tête dans un mouvement de respect.

« Je sais quelle est ma place, grand-père. Pardonnez moi. »

Le respect, l'hypocrisie, le dégoût, la peur, la honte ; toutes ces choses qui faisaient que les liens du sang ne valaient plus rien aux yeux d'une personne mais que tant qu'ils existent, vous les supportez. Lui, le cracmol.
Lui, l'échec. Lui, qui avait retiré à sa mère la possibilité d'avoir des enfants. Lui, qui était supposer hériter de la fortune de la famille une fois son père décédé, mais qui, en étant cracmol, avait jeté la honte sur eux au point qu'ils l'éloignaient de toutes les affaires de famille. Sans héritier. Son père était sans héritier. Ses cousins et cousines, bien qu'éligibles, n'étaient pas de la branche directe.

Le poids de sa nature pesait tellement lourd sur les épaules d'un adolescent que beaucoup s'attendaient à ce que Sei flanche à n'importe quel instant. Mais année après année, humiliation après humiliation, il encaissait les remarques, les regards, les doigts, les bousculades, la solitude, et jamais ne posais le genou à terre.

Sa vie ? Elle était là. Autour de cette table. Un refusé pour mahoutokoro, la prestigieuse école japonaise dans laquelle toute sa famille avait étudié, où chacun s'était illustré, pour qu'il soit accepté à Poudlard, l'école de sa mère ; une école qui acceptait les gens comme lui.
Un dernier regard pour sa mère, alors que celle-ci regardait son assiette sans y toucher. Je suis désolé.
Il attrapa ses baguettes, et pria pour que le repas se finisse rapidement.