La banalité de chaque jour qui passait lui donnait parfois cette étrange sensation d’être enfermé dans une boucle sans fin. Le simple fait que l’ensemble de sa vie lui donnait cette impression de déjà-vu, le fatiguait à peine avait-il eu le temps de sortir un pied du lit. Pourtant, l’étrangeté était que Merlin ne faisait aucun effort pour changer tout cela. Il gardait la même routine, les mêmes pas sans la moindre once d’inconstance. Il s’agissait sans aucun doute de son plus fort caractéristique, blasé, mais sans grande envie. Il agissait d’une façon si lasse qu’on en viendrait à se questionner sur la raison de sa présence. Vivre dans un château magique, se lever le matin pour faire cours à différents élèves, voir chaque jour qui passait ce qu’il n’aurait jamais, la magie d’une baguette sans le moindre trucage d’une notice d’utilisation.
Alors comme tout bon samedi, Merlin n’avait changé aucune de ses habitudes. Il s’était levé, après pris un bon petit déjeuner avant de récupérer le Daily Prophet du jour. Il n’était pas devin alors lire de bon matin les nouveautés du monde était son seul petit plaisir de la journée. Parce que chaque jour était nouveau, chaque jour ses yeux se posaient sur la même police d’écriture qui pourtant, lui apprenait des éléments qui n’avaient aucune importance dans son cœur, si ce n’est, casser durant quelques minutes ce commun qui l’entourait. Le weekend était ce hasard total quant au monde qui se trouverait dans la bibliothèque, mais Merlin venait à penser que les étudiants travailleurs seraient plus dans l’optique d’un travail sous la couette, qu’enfermer dans la bibliothèque, à la vue de la température qui s’exerçait dans le château.
Ainsi, ses pas l’avaient guidé avec simplicité. Journal à la main avec laquelle il ne manquait pas de jouer un peu, comme si le rouleau du papier prenait le rôle d’une épée. Frappant l’air comme un enfant au jeu imaginaire, parfois son recueil rentrait en contact avec le mur des couloirs dans un bruit sourd. Quelques minutes, ses idées loin de son esprit Merlin arrive enfin à la porte de la bibliothèque. A peine avait-il fait un pas qu’il ressentait le silence parfait. Peu de gens semblaient être présent, l’idée avait été bonne au point de lui tirer un sourire satisfait.
Parcourant les allées, sans même avoir le besoin de poser son regard sur la ribambelle de livres qui l’entourait. Car les informations étaient déjà présentes, à force de passer dans les chemins, tant que les livres étaient rangés dans l’ordre habituel, Merlin avait connaissance sans même y jeter un coup d’œil, des livres présents à ses côtés. De quelques regards, le cracmol recherchait le siège adéquat, celui qui ferait office de soutien même qui ne serait ô grand jamais utiliser pour ce qu’il était. Mais une douce voix chanteuse, l’interpelle. Une demoiselle qu’il avait déjà rencontré deux-trois fois depuis le début de cette année, sans même lui avoir adresser la parole.
Si ses souvenirs étaient bons et il ne faisait aucun doute qu’ils l’étaient. Il s’agissait-là d’un nouveau professeur, Willow Cavendish qui remplaçait le vénérable Stanford Phillips dans l’enseignement de l’histoire. Alors d’un haussement d’épaule, Merlin avait placé son journal sous son épaule avant de se rapprocher de la jeune dame. Attrapant d’un geste inconscient le livre qu’elle tenait entre ses mains, il lui fit lecture du titre.
« Il s’agit de Magie des Caraïbes et Santeria. »
Un instant de silence, il le tourne pour en lire le quatrième de couverture.
« J’en avais déjà entendu parler, apparemment, c’est un très bon livre. Il évoque notamment les malédictions de type vaudouisme il me semble. Ça me fait penser qu’il y a un moment que je cherche à m’y renseigner. »
Parce que même s’il se savait incapable de faire de la magie, Merlin était toujours intéressé à connaître l’ensemble des genres qui existaient sur terre, après tout, peut-être qu’il était possible pour un cracmol de quand même faire quelques choses au fond.
« C’est le livre que vous cherchiez ? »
Car si non, il ne se générait pas à l’emprunter pour le lire à la place de son journal.