maybe i'll dance for you ★ lukas

Longue jupe noire, pull gris monotone, cravate rouge et chemise blanche dépassant des manches retroussées, même après la fin de ta journée tu portes encore l'uniforme. Tu n'as pas eu le temps de retourner dans ton dortoir, et pour cause, tu as quelque chose de prévu. Les bras croisés sur ta poitrine, tu soupires en tapant du pied. Dans ta poche: une fiole en cristal, remplie d'un liquide blanc de nacre spécialement préparé pour lui. Impatiente et sautillant sur place, tu attends Mary, ton amie Serdaigle. En dixième année elle aussi, elle rit énormément à tes blagues et soutient ton projet de farces et attrapes comme une campagne électorale. Tu sais que tu peux compter sur elle pour t'infiltrer quand tu veux. Elle a promis de te faire entrer dans sa salle commune pour que tu puisses faire une bricole à ton cobaye préféré. Oh, rien de bien méchant. Elle sort enfin du cours de Runes, tu lui sautes dessus et l'entraines jusqu'à sa tour sans t'arrêter une seule fois, lui expliquant bien en détail ton plan machiavélique et lui faisant jurer de prendre une photo quand tu seras partie.

Il y a peu de monde dans la salle, Mary te presse vers les chambres des garçons et t'indique le lit de Lukas. La veille, ou plutôt cette nuit, tu lui a demandé de faire un peu de repérage pour te faire gagner de précieuses minutes. Tu la remercies et elle glousse avant de s’éclipser. Clandestine qui n'a rien à faire ici, tu sais que le temps t'es compté et que tu dois faire vite. Son dortoir est vide, fort heureusement, mais n'importe lequel de ses colocataires peut venir te foutre dehors d'une minute à l'autre. Tu fouilles un peu partout, cherche sa valise du regard. ▬ Elle est où putain? Tes paumes glissent sur ses draps tandis que tu réfléchis. De la soie putain, ils se font pas chier les bleus. Soudain, éclair de génie, tu te met à terre et soulève les couverture pour regarder sous son lit. Bingo. Précipitamment, tu la tire de là et l'ouvres, jugeant d'un sourcil levé le contenu. Mais tu te reconcentres rapidement sur ta mission. Ton devoir. Tout doit être parfait pour ce rendez-vous hebdomadaire. Et cette fois, tu t'es dépassée. C'est que tu fais bien ton travail, par passion. Un sourire carnassier étire tes lèvres en imaginant déjà son exaspération. Son agacement et son mépris. Le cri de rage que tu n'entendras pas mais que tu imagineras du mieux que tu peux. Débouchant ta fiole, tu travailles vite, appliquée. Tu ajoutes l'ingrédient de dernière minute, et c'est prêt. Te mordant la lèvre pour ne pas rire, tu verses dans sa malle ta surprise préparée avec amour. L'amour de sa haine. S'il est bon d'embêter les autres, il est délicieux d'emmerder Lukas. La potion délicatement mélangée fait déjà effet et tu refermes aussi vite que possible sa valise avant de te précipiter à genoux pour la remettre à sa place. La prochaine fois qu'il voudra y piocher quelque choses, un flot ininterrompu de mousse rose, épaisse et collante déferlera sur lui et couvrira le sol de sa chambre. Tu en est certaine car tu as testé ton invention dans ton propre dortoir, à la grande détresse de Babylone. Ô ce que tu es triste de ne pas pouvoir assister à ce spectacle de tes propres yeux!

Alors que tu glisses à moitié sous le sommier pour cacher la valise correctement, une cavalcade se fait entendre dans les escaliers et tu recules avec précipitation. Évidemment, tu te cognes la tête au moment de te relever et reste donc par terre en te tenant le crâne, brièvement sonnée. ▬ Merde! Trop tard, la porte s'ouvre en grand et claque si fort que tu sursautes même sans être surprise; et tu reconnais la silhouette de Lukas dans l'encadrement de ta seule issue. Sa voix gronde et tu grimaces en te massant le haut de la tête. Tu gardes cependant un ton léger qui t'es propre, tu ne te sens pas encore en danger immédiat. ▬ Oh... comme d'habitude, je ne fais ab-so-lu-ment rien de mal. Tu te mords l'intérieur de la joue pour ne pas rire devant son air énervé et tente d'ignorer la douleur qui heureusement s'estompe déjà. Putain de lit. Il continue. Fascination? Tu hausses un sourcil. Il t'as pris pour une fangirl ou quoi? Tu es bien la dernière fille de Poudlard à pouvoir t'enamourer d'un con pareil. Ton fin sourire disparait quand il change d'attitude et s'approche de toi. Tu réprimes une moue peu enthousiaste à l'idée de le voir de si près. Reste à ta place gamin. Tes mains viennent défroisser la soie de son lit et les plis de ta jupe avec un peu trop de douceur, tu joues l'innocente. Tu ne penses pas à te relever, tu te retournes simplement pour lui faire face, depuis le sol. De toute façon tu ne cours pas assez vite pour lui échapper avec si peu d'avance. Tu le sais, puisque tu as déjà essayé plusieurs fois.

Son ton nouveau t'es inconnu et tu plisses les yeux sous une perturbation passagère. Il se fout de ta gueule là, c'est ça? Il ne peut pas être réellement entrain de penser ce qu'il dit. Tu soupires bruyamment, lèves les yeux au ciel. Exaspérée par sa maigre tentative de déstabilisation. Puis décides de marcher dans son sens, pour te débarrasser plus vite de lui, après tout ça peut marcher. ▬ ... Tu remontes le menton fièrement et tes yeux lancent des éclairs. Tu laisses planer un silence juste assez long pour rendre ta voix plus énigmatique et ton annonce plus inattendue. ▬ Peut-être que depuis le début je veux juste que tu me remarques? Tu détaches avec soin les dernières syllabes comme si elles incarnaient ton secret le plus intime. Dos contre son matelas, tes bras remontent et s'étendent sur ses draps bleu sombre alors que tu rejettes la tête en arrière et fermes les yeux de « désespoir ». Tu mets la dose. Peut-être même qu'avec de la chance il va se mettre à vomir de dégout et tu pourras t'échapper sans encombres. Intriguée, il faut le dire, par sa réaction, tu rouvres un œil lentement, retenant avec difficulté ton sourire narquois. Tu ne perdras pas à ce jeu-là.

« Cette envie. » Eww. Ta seule envie est de sauter sur tes jambes et de courir hors de cette tour. Ton initiative ne fonctionne pas, il insiste, continue son manège. Mais qu'est-ce qu'il lui prend aussi, tout à coup? Il ne pouvait pas te jeter une savate pour te faire déguerpir et ouvrir sa valise tranquillement tout seul? Bah non, monsieur ne veut pas perdre face à toi. Quel con. Mais tu ne lâches rien, tu es certaine de gagner. Tu gagnes toujours. Même si tu dois te salir en entrant en contact physique avec cet ogre, l'honneur et la victoire passent avant tout. Ta propre vision de l'honneur, bien sûr. Tu es bien trop têtue pour admettre que ce que tu fais n'a aucun sens. Alors tu te laisses conduire, pour savoir jusqu'où il réussira à pousser son petit jeu. Tu ne dis rien parce que tu sais que l'intonation de ta voix te trahirait. Tu réprimes une grimace en t'allongeant sur son lit. L'idée que ce que t'es entrain de faire est totalement idiot te traverse l'esprit en un éclair, que tu ignores tant bien que mal. Instant d'horreur quand tu le vois au-dessus de toi, te dominer de sa hauteur, t'écraser de sa présence. Tu luttes contre tes réflexes de survie qui te hurlent de te débattre et de fuir le plus loin possible, de retourner jusqu'à New York en balais qu'il le faut. Putain, pourquoi tu fais ça Lukas. Pourquoi tu m'infliges cette vision. Tu déglutis en le voyant s'approcher encore plus, il est de plus en plus près là, non? Honnêtement tu paniquerais presque un peu. ▬ Tu vas... Mai-. Ferme-là, tu dois résister plus longtemps que lui.

Mais sa voix tremble, fragile. Et tu souris. Il a l'air de regretter sa bêtise. Alors tu ne vas pas te gêner, tu vas lui donner tout ce qu'il ne veut pas, lui faire vivre son pire cauchemar. C'est avec une sensualité sortie de nulle part que tu reprends le jeu, repoussant dans un coin égaré de ta tête le dégout que t'inspires ce type et la peur qui te noue la gorge. Ton index vient frôler sa bouche, un silence pesant s'installe. Tes yeux plongent dans les siens, éclairés par une étincelle de défi. Fais-le si t'as des couilles. Déniant tes propres mouvements de recul, c'est toi qui commets l'irréparable et qui l'embrasse. Presque timidement, avec plus de douceur que tu n'aurais pensé pouvoir en mettre. Ce baiser est malgré tout acide sur tes lèvres, tu as bien du mal à garder l'illusion parfaite. Tu retiens ton souffle. N'ayant le courage de continuer que parce que tu sais qu'au fond de lui, il hurle. Tes mains remontent lentement dans son dos et le collent contre toi. Quitte à sombrer autant y aller à fond. Un frisson écœuré court sur tes épaules quand vos vêtements se frôlent. Tu sais qu'il va craquer. Steuplé.

Tu t'attendais à ce qu'il fasse un bond de trois mètres mais certainement pas à ce qu'il te rende le baiser. Tu ressens cependant qu'il est beaucoup moins à l'aise que toi. Mais plus les secondes passes et plus tu as l'impression qu'il est de moins en moins prêt à abandonner et en rester là. Tes craintes se confirment quand sa chemise tombe à terre. Mais merde il est sérieux. Hésitation dans tes gestes et ta respiration, tu découvres son corps et hausse un sourcil. Pas mal. Pensée apparue sans retenue que tu chasses au fond de ton crâne. Et tu ne le repousses pas quand il revient vers toi. Non pas que tu apprécies embrasser ce con... Mais Elenore tu es tactile et les caresses tu aimes ça. Peut-être un peu trop. Alors oui, peut-être, oui, tu tentes vaguement d'oublier que Lukas est une ordure pendant un moment et d'apprécier simplement ses mains glissant sur ta peau, ses lèvres posées dans ton cou. Allant même jusqu'à laisser échapper une soupir inaudible quand ses mains remontent bien plus haut que tu ne l'aurais cru possible. Tes doigts se crispent dans son dos, vestige de ce qu'il te reste d'aversion pour ce mec. Tu n'en es pas au point de lui tomber dans les bras, non plus.

Et puis tout s'arrête. YES! Ça y est, il a envie de pleurer? Tu vas pouvoir rentrer et te la péter en envoyant des messages à Mary? Eh non. La valise. Merde. Merde, merde, merde et merde. Là il t'as bien eue. Deux solutions évidentes s'offrent à toi. Tu ne l'empêche pas d'ouvrir sa valise, la mousse envahi toute sa chambre jusqu'à vos épaules, et tu meurs instantanément sous le coup de sa rage. Ou alors tu lui dis de ne surtout pas ouvrir cette malle, ce qui non seulement est suspect mais en plus implique que le jeu n'est pas terminé, ce qui ne t'enchante guère plus, finalement. Putain qu'est-ce que je dis. Au bout de quelques secondes de silence, nerveusement, tu exploses dans un fou rire, incapable de te retenir en imaginant la mousse rose se déverser et remplir en quelques instants le dortoir. Mais même si tu rêverais de voir ça, tu n'as pas vraiment envie de vivre l'expérience une deuxième fois. Salir ton dortoir jusqu'au rideaux avant-hier t'a suffit. Il faut que tu fasses quelque chose pour éviter que ça n'arrive tout de suite. Libre à lui de chercher tout ce qu'il veut, mais après que tu sois partie, et sans courir ni hurler si possible. Elenore il le faut, et s'il n'est pas trop con il te virera de sa chambre dans cinq minutes top chrono. Tu fais le vide dans ta tête, récupère ton souffle tant bien que mal en te redressant sur le lit. La partie reprend, la pause est finie.

Tu desserres ta cravate rouge et or en silence, un simple sourire sur les lèvres. ▬ Je sais qu'il n'y a rien de spécial dans cette valise puisque je l'ai fouillée tout à l'heure. Au tour de tes mains de déboutonner la chemise blanche de cet uniforme monotone. Tu prends ton temps, joue la séduction. Assise au milieu des draps, tu plies les genoux et ta jupe suit le mouvement, glisse sur tes collants noirs et dévoile tes jambes. Oups. Tant pis. Les boutons ouverts un par un révèlent petit à petit ta poitrine cachée par ton soutient-gorge, dernière barrière que tu n'hésiteras pas à faire sauter pour partir d'ici. Non Elenore, tu n'éprouves aucune gêne. Et une fois la vague d'amertume passée, il n'y a finalement plus grand chose qui te retient des pires folies. Et sous tes seins vit un serpent, tatouage qui s'anime à chaque fois que tu retires ton haut, ensorcelé par l'artiste. Il se promène sur ton épiderme pâle, dardant sa langue fourchue alors qu'il ondule par enchantement, remonte jusqu'à faire le tour de ton cou, passe dans ton dos et revient sagement à sa place, replié sur lui-même. Un sourire mesquin et enjôleur trône sur ton visage, ça ne serait pas la première fois que tu envoûtes quelqu'un avec cette œuvre d'art.

Puis tu te lèves toi aussi, prenant soin de lui lancer quelques regards accrocheurs, fais le tour du lit et te plante devant lui. Tu repousses la valise sous le lit d'un coup de pied, priant pour qu'il n'aille pas la chercher une deuxième fois. Auquel cas tu profiterais sans doute qu'il l'ouvre pour t'enfuir. Mais si tu le distrais juste assez, tout devrais bien se passer. Tes mains viennent glisser sur ses épaules nues, et ta chemise tombe légèrement dans ton dos, laissant paraître encore plus de ta peau. ▬ C'est pas beau de mentir, Lukas... Tu termines ta phrase en un soupir, le regard se promenant sur son corps, sans gêne. Il faut dire qu'il n'est pas si mal foutu. Et malgré toi tu frissonnes, car tu es frileuse comme jamais et qu'à peine déshabillée tu cailles déjà.

Trop sûre de toi, tu ne vois rien venir. Il t'attrape fermement le poignet. ▬ Qu'est-ce que tu- Ta voix est interrompue par un cri silencieux de douleur. Souffle coupé, douleur cinglante dans dans le bras mais surtout l'épaule. Il se retrouve dans ton dos et des larmes de rage roulent déjà sur tes joues. ▬ Non...aïe... lâche moi! Lukas! Tu serres les dents. Tout le mépris qu'il t'inspire ressurgit d'un coup et tu te débats comme tu peux, même si tu sais déjà par la force de sa poigne qu'il ne te lâchera pas, que tu es incapable de te dégager et qu'il est prêt à te disloquer l'épaule juste pour te prouver que c'est lui le plus fort. Ça ne t’empêche pas de forcer, pousser sur tes jambes pour qu'il ne puisse pas te mettre à genoux, tenter de mordre son bras quand il passe à portée de dents pour te retenir contre lui. ▬ Gnghn... Dégage! Tu donnes des coups de tête en arrière, espérant lui frapper le menton ou le déstabiliser assez pour t'échapper. Mais en vain. T'as jamais eu beaucoup de forces.

Mais tu as quand même un avantage dans cette situation: tu sais ce qu'il va se passer dès que la valise va s'ouvrir. Dès qu'il pose ta main dessus, tu inspires un grand coup, ferme les yeux, bloque ta respiration et cache ton visage du mieux que tu peux, blottie au plus près contre ton tortionnaire. Et comme hier soir dans ton propre dortoir, une mousse épaisse et tiède jaillit en un instant et envahit l'espace, vous submergeant tel un raz-de-marrée tout doux. Il ne lui faut que quelques secondes pour investir tous les recoins qu'elle trouve, si bien que t'en as même dans le nez et les oreilles. Sa consistance est semblable à celle qu'on peut trouver dans la grande baignoire des préfets, et tu avais eu l'idée d'en fabriquer toi-même dès que tu avais mis un pied dans l'eau. T'es d'ailleurs pas mécontente du résultat. En fait tu voulais pouvoir faire des mousses parties en extérieur, mais elle n'est pas tout à fait au point encore. Alors elle pue le plastique cramé et sa couleur rose flash laissera des taches impossibles à enlever pendant au moins une semaine avant que le sortilège ne s'estompe.

T'es pas peu fière de ton coup malgré tout, et un grand sourire fendrait ton visage si t'étais pas en plein milieu du bordel. J'espère que t'en a plein la bouche, connard. Quelle merveilleuse idée de s'agenouiller devant aussi. Heureusement elle n'exerce que peu de résistance contre vous et vous ne basculez pas en arrière, contrairement à ce que tu aurais pensé. Il n'aurait manqué que ça, te retrouver allongée contre Lukas. Par contre maintenant tu es définitivement dans la merde. T'es même littéralement enfouie dedans, t'oses même pas imaginer la colère que ta vague rose va engendrer. Le Serdaigle te tient toujours fermement le bras gauche, dans une clef de bras plus verrouillée qu'un cadenas entouré de chaines. D'un violent coup de coude dans ses côtes tu réussis à lui faire lâcher ta main droite et t'en sers pour dégager ton visage et reprendre ton souffle. ▬ Voilà!! T'es content?! Lâche-moi maintenant sale porc et laisse-moi me relever avant qu'on étouffe! Un Tergeo suffit pour faire disparaitre la mousse mais tu te gardes bien de lui rappeler l'existence du sortilège.

Lentement la force de sa poigne faiblit. Et sitôt que tu te sens capable de te dégager tu te relèves et fais un pas loin de lui, en arrière, creusant un sillon dans la mousse qui reste intacte, comme un mur de bulles qui vous entoure. ▬ C'est pas trop tôt tu- il a totalement changé d'attitude, si bien que ça te coupe. Tu ne sais pas comment réagir. C'est bon ou mauvais signe? Sa voix fend l'air, faible, presque inaudible. Partir? Ta voix gronde tandis que tu masses encore ton poignet douloureux. ▬ Ô mais avec plaisir pauvr' taré. Tu commences à reboutonner ta chemise et ne le regarde plus, les lèvres à présent soudées car tu ne sais vraiment pas comment réagir devant cet aura d'esprit dérangé. Et sa voix hurle alors, tu sursautes et recules avec terreur quand ses poings frappent le sol. Comment aurais-tu pu t'attendre à un tel cri? Acculée contre un des poteaux du lit, un frisson de haine remonte jusque ta nuque et tu fronces les sourcils, une rage naissant dans ta gorge. ▬ OUI BON CA VA J'ME TAILLE LAISSE MOI CINQ SECONDES! Tu ramasses ton pull d'un geste vif et te fraies un passage jusqu'à la porte du dortoir, poussant rageusement la mousse hors de ton chemin.

Tu ne sais pas pourquoi mais tu te retournes quand même avant de partir, sans doute intérieurement curieuse de voir sa réaction. Il n'a pas bougé, fixe simplement devant lui. Tu te sens bizarre... presque... coupable, finalement. Agacée, tu sors ta baguette incrustée de nacre du fond de ta poche sans mot dire. Maintenant habituée à nettoyer tes bêtises, tu fais quelques gestes du poignet en silence et elle crache un filet d'étincelles qui visent la mousse et son odeur désagréable, tout deux disparaissent, ne laissant que quelques traces de-ci de-là qui partiront d'elles-mêmes dans quelques jours. Baguette toujours en main, tu regardes encore ton plus grand ennemi, comme tu aimes l'appeler. Tu ne le déteste pourtant pas comme tu le laisses si bien paraître, sinon tu ne serais pas là à lui faire des farces toutes les semaines. Et tu n'es pas sans cœur. Tes lèvres s'ouvrent pour murmurer dans le silence. ▬ excusemoilukas. Tu sais reconnaitre que tu es allée trop loin. Si vous étiez amis tu lui aurais demandé ce qui ne va pas, car visiblement, quelque chose le tourmente. Ou alors c'est que tu l'as vraiment mis en colère, à un tel point que ça en devient absurde. Mais tu ne fais rien. Tu ne t'avances pas, tu n'ouvres plus la bouche. Ami ne sera jamais un terme utilisé pour vous définir, et ça te va très bien ainsi. Tu restes encore quelques secondes plantée sous la porte puis fait volte-face, enfilant rapidement ton pull malgré ton épaule douloureuse pour filer chez Gryffondor. C'est son problème s'il est dérangé.