Notes d'Hiver || Nassim

Il est à la bourre, ce bon Nassim. Il est même à la maxi-bourre, lui indique poliment son téléphone, alors qu'il court comme un perdu dans les couloirs, bouscule un première année, lui braille une vague excuse alors que sa guitare bat sur son dos, et arrive finalement a l'entrée des balcons du septième étage ou son rendez-vous l'attend. Encore que le terme de rendez-vous est un bien grand mot, mais il s'en fout, de ça, Nassim. Même si c'est Lola, que Lola c'est une copine, que c'est sa préfète, et tout et tout, c'est quand même une fille qui veut passer un moment privilégié avec lui, et il s'en voudrait de déconner. Il remet sa mèche en place, rajuste son blouson comme il le peut, et enroule son keffieh bien serré autour de son cou, avant de faire son entrée, directement accueilli par une raillerie de la part de la jeune femme.

Il fait une courbette avec un large sourire, toujours dans son rôle de splendide bouffon, et vérifie du coin de l'oeil qu'elle rit, car il aime faire rire les filles, ce joyeux idiot. Alors il se marre, de toutes ses dents, et il s'attend à ce qu'elle en fasse de même. Et elle n'a pas l'air trop contrariée, alors ça va. Il descend Titine, fidèle guitare, de son épaule, et la pose par terre avec précautions, alors qu'il réfléchit à une réponse à sa question. Il n'est pas rentré, pour les fêtes, mais est parti croquer dans la grosse pomme avec Noah, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça l'a chamboulé, le Nassim. Les fondations sont fragiles, et il préfère ne pas trop les brusquer, alors il fait une pirouette, il esquive, pour traiter les informations plus tard.

D'un coup de zip expert, il dégaine l'instrument qui l'a fait venir jusqu'ici, et le sort avec fierté. Car elle est belle, Titine, et est l'objet de tous les soins possibles. Il caresse son manche avec douceur avant de s'installer sur le banc a coté de la rouge et or, en lui faisant un petit clin d'oeil. Elle est jolie, Lola, même transie de froid sur le banc de pierre, et il ne peut s'empêcher de sortir son numéro de débile habituel. Les filles ont cet effet là, sur lui.

Il n'attend pas de réponse, et attaque directement avec quelques notes improvisées, avant de s'arrêter. Elle est venue pour apprendre, pas pour voir un concert privé. Au lieu de ça, il la lui met dans les bras, sa précieuse guitare, et il s'accroupit devant elle pour la caler correctement, plaçant ses mains sans même se poser la question de si le contact gène ou pas.

Nassim revient derrière elle, et entoure ses épaules de son bras, sans transition, et pose doucement ses mains sur celles, gelées, de son ami. Si le Stupeshit voyait ça, songe t'il, ils n'en verraient pas le fin. Mais en attendant, l'heure est à la musique, et il installe correctement la Gryffondor, doucement mais fermement, en professeur attentif, sur le manche et le ventre, avant de la faire effleurer deux trois cordes, restes d'une chanson d'amour connue qu'il a choisi parce que ça devait bien plaire au filles, selon lui. Il sourit encore, content. C'est un début.

Elle est douée, Lola, du moins quand il guide ses doigts le long des cordes, appuyant doucement sur les siens. Alors bien sur, c'est toujours un peu lui qui joue, mais ça donne l'impression qu'elle joue aussi, et petit a petit, il sent ses doigts plus fermes, plus assurés, et plus autonomes. Il sait bien, qu'elle a rougi, mais se décide à ne pas relever ce fait: si elle est mal à l'aise, ce n'est pas une raison pour en remettre une couche grossière qui ne la rendrait que plus gênée encore. Au contraire, il a envie qu'elle se sente bien, et qu'elle puisse se laisser guider par la musique. Parce qu'il adore ça, partager sa passion, Nassim, et sentir quelqu'un d'autre vibrer avec lui au son de sa guitare. Ca lui donne l'impression d'appartenir à quelque chose de plus grand que ça personne, et d'avoir, même l'espace d'un instant, une place privilégiée au sein de ce monde qui ne désire pas forcément de sa personne.

Il sort un peu de sa transe lorsqu'elle reconnaît la musique, sa préfète. Et c'est à lui de s'empourprer alors qu'il se sent idiot, maintenant qu'il réfléchit a son choix qui semblait pourtant si pertinent encore quelques minutes auparavant. Bien sur, qu'une chanson d'amour connue était un choix d'une lourdeur sans nom, et que Lola doit penser qu'il la drague, cet énorme couillon. Il se traite d'idiot, mais n'arrête pas de jouer, parce qu'elle aime bien, quand même. Il peut bien supporter l'humiliation qui est de son fait pour lui faire plaisir. Il bafouille vaguement, lorsqu'elle lui demande si il l'a déjà jouée pour d'autres filles. Ca lui donne envie de rire nerveusement. Il en a bien joué, des chansons, pour des filles, qui se sont à peine retournées sur son passage. Joyeux looser avec sa guitare, il en a fait rire d'autres, et il a même récolté une claque, une fois, suite à une traduction approximative d'une langue qu'il ne maîtrisait pas. Mais il en a joué pour ses potes, aussi, des chansons, et il se dit avec amusement qu'une comédie musicale complète pourrait être écrite sur Ruben rien qu'avec ses improvisations plus ou moins réussies. Et il réalise que la question de Lola n'est pas de savoir si il l'a jouée oui ou non, mais si il l'a jouée pour séduire. Et la réponse est bien différente.

La réponse n'est pas très claire, alors que la question l'est pourtant, mais il ne ressent pas le besoin de s'ouvrir plus sur ses divers déboires amoureux. Le moment ne s'y prête pas, selon lui, et il y a des choses dont il n'aime pas parler sérieusement. Dont il n'aime pas parler tout court. Il préfère se concentrer sur sa musique, dont l'apothéose arrive à présent. Et il se prend a fredonner, alors qu'il chante peu, sérieux sur les premières notes et concentré.

Mais chassez le bouffon, et il revient dans un galop assourdissant. Fidèle carapace, son masque de joyeux drille se replace tout naturellement et guide sa voix vers des notes comiques, encore, afin de ne rien livrer de plus que ce qu'il est capable de donner. Du vent, un rayon de soleil, un éclat de rire, un cours de guitare, mais plus rien. L'intérieur est soigneusement protégé, et le restera, pour cette fois.

Il rit, lache les doigts de Lola, et se replace en face d'elle, avec un sourire plaqué sur le visage. Content de faire le singe, il imite Whitney Houston, grossier pastiche de cette grande dame, et prend des poses de diva. Mais tout s'arrête, rapidement, et il s'accroupit en face d'elle, les traits déjà tirés par la blague qu'il prépare.

Il se marre encore, soulagé intérieurement d'avoir pu échapper à d'autres questions plus précises, et il se redresse pour sortir quelque chose de sa poche intérieure. Sur une flopée de feuillets sont dessinés des positions de mains, des notes, et des tablatures. Elle voulait un cours, et il va lui en fournir un.

Nassim se félicite intérieurement: il y a dans son fatras de partitions un morceau qui a plu a Lola, même si lui même est plus attiré par le rock en général. Mais tout le monde n'a pas la même passion pour les chevelus en slip en fourrure qui hurlent, songe t'il presque tristement en rangeant sa partition de Manowar. Puis Bach, c'est joli aussi, et ça a l'avantage de ne pas demander d'accords, pour une version débutante. Il tasse plus ou moins correctement ses feuilles dans son sac, et pose a plat devant elle la tablature dédiée à Bach, avant de la pointer du doigt pour tenter de l'expliquer rapidement. Il n'est pas professeur, il le sait, alors il réfléchit soigneusement à l'explication de l'engin. Comment s'en était-il sorti, lui?

Il tente une imitation relativement foireuse du professeur Phillips, et se triture la barbe, prenant une voix de stentor et tentant d'élargir ses épaules en gonflant sa cage thoracique et en copiant ses mimiques, mais a basiquement juste l'air ridicule et ne peut pas faire une phrase sans rire. Il change son fusil d'épaule, alors, mimant un léger boitement et redressant ses cheveux pour en faire un genre de boule afro ratée. D'accord, c'était la pire imitation du professeur Cissé du monde, mais celle-là avait au moins l'avantage que la personne moquée n'avait pas la carrure pour lui casser la gueule. D'une voix aigrelette, il reprit, surveillant du coin de l'oeil que Lola riait bien.

Il rit et pointe du doigt les six lignes présentes sur sa tablature. Pauvre madame Cissé, dont tout le monde se moquait gentiment parce que l'intégralité de l'école savait qu'ils ne risquaient absolument rien en sa présence, et qu'elle riait en général de bon cœur avec eux. Il a une pointe de culpabilité, le Nassim, mais pas suffisamment grande pour que cela l’empêche de continuer.

Madame Cissé en a suffisamment pris pour son grade. Nassim reprend sa voix normale pour continuer le cours, et désigne à présent les numéros de son morceau de papier. Comment expliquer ça simplement? Avec les mains, bien sur. Il se redresse, se reglisse derrière Lola, dans une série d'allées et venues sans grand sens, et place gentiment ses mains sur la guitare.

Il place correctement les mains de Lola et observe avec attention la partition pour que tout soit parfait pour un démarrage. Puis, il lui adresse un large sourire, et rit un peu. Un instant, il se demande si toute cette proximité ne va pas la mettre mal à l'aise. Mais l'idée lui échappe tout de suite , et il reprend, insouciant et inconscient.

Elle est enthousiaste, Lola, et elle s’applique fort à pincer les cordes dans le bon ordre, lentement mais surement. Nassim est presque un peu jaloux, de voir qu’elle s’en sort bien mieux que lui lors du premier contact avec l’instrument, mais il se rappelle, bon joueur, qu’il était bien plus jeune et autodidacte, lorsqu’il a démarré. Il préfère se concentrer sur le fait qu’il doit certainement être un excellent professeur, largement capable de transmettre ce qu’il a appris au plus néophytes des guitaristes. Et elle se débrouille vraiment très bien, pour un début. Bien sûr, c’est lent, ça manque de fluidité et de technique, mais les notes sont relativement justes, et elle semble bien partie. La première fausse note arrive vite, cependant, et elle se décourage, toute suite, en boudant. Intérieurement, Nassim soupire : premier obstacle, premier ralentissement. Mais Rome ne s’est pas faite en un jour, songe-t-il, avant de changer son fusil d’épaule : il n’est pas là pour la dégoûter à tout jamais de l’instrument, mais pour tenter de l’encourager à apprendre les bases. Il ne force donc pas sur sa main pour la faire reprendre tout de suite, alors même que c’était ce qu’il avait annoncé, et il lui laisse un peu d’air, pour qu’elle puisse profiter un peu de l’espace offert par le balcon.
Il ne servait à rien de l’étouffer, de toute façon. Les premières fois, c’était toujours la galère, quelle que soit le domaine, et la guitare n’échappait pas à la règle. L’apprentissage était une affaire de temps, d’assiduité, et de régularité, et il ne servait à rien d’assommer la pauvre Lola de détails en tous genres tout en la forçant à continuer.

Et elle redémarre, courageuse et déterminée, fière gryffondor prête à démontrer sa supériorité sur l’engin. Mais Titine, fourbe créature, n’a pas dit son dernier mot, et rapidement, les doigts de la jeune femme sont rouges, un peu gonflés, et surtout douloureux. Nassim réprime un rire en voyant le résultat qui lui rappelle l’état de ses mains à lui lorsqu’il a démarré, et il les prends doucement pour souffler sur le bout en jouant au pitre.

Il caresse avec affection les courbes boisées de son instrument, l’air distrait, et tente de collecter un maximum de conseils au fond de sa mémoire pour aider sa préfète à surmonter la douleur des premiers moments, sans l’angoisser avec des histoires vraies mais assez effrayantes de saignement de doigts a force de travail acharné.

Il sort le petit triangle de plastique doré d’un geste dextre de sa poche de blouson, et le lui tend, avec un sourire.

Alors elle accepte de venir de temps en temps au club de musique? C'est une bonne nouvelle. Avec l'aide de Soleil, qui doit certainement être une bien meilleure professeur que lui, il pourra certainement mettre Lola sur les rails en un rien de temps. Il réfléchit l'espace de quelques secondes à toutes les partitions qu'il pourrait lui donner pour qu'elle étudie, et peut-être à un prêt de guitare éventuel, avant de peut-être former un trio de guitaristes? Friand de groupes qu'il est et de boeufs improvisés, il s'imagine rapidement sur une scène en plein milieu de la grande salle, lui au sol, et les deux sorcières guitaristes voletant sur leur balais dans une performance du meilleur effet. Mais il semble que l'idée même soit compliquée, lui signale gentiment Lola. Tant pis pour les artistes. Ceci dit, peut-être qu'Edwyn peut créer un genre d'instrument qui permet le vol en balai? On un genre de balai avec un fauteuil de bébé géant dans lequel sangler son propriétaire? Il faut qu'il lui pose la question aussi rapidement que possible pour le bien de la musique en général, et de la scène de Poudlard en particulier.

Et encore, il n'a pas évoqué la possibilité de faire un genre d'échafaudage pour décoller un piano du sol en plein concert sur un balai volant. Mais il ne s'arrête pas sur le sujet, tandis que Lola lui rappelle gentiment que c'est bientôt son tour de flotter dans les airs, et que sa guitare ne sera potentiellement pas la bienvenue.
Voler sur un balai. Nassim en rêve depuis enfant, et il a écrasé avec soin toute velléité du genre depuis quelques années en apprenant qu'il est cracmol. Il sait, qu'il ne pourra jamais piloter un engin du genre, et il sait, que son destin de propriétaire ravi d'une équipe de Quidditch n'est qu'un doux rêve. Il a jeté ses posters, s'est débarrassé de ses figurines , et a enterré avec sa relation avec son père tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un engin volant. Et il n'est pas tellement rassuré à l'idée de monter pour la première fois sur une chose pareille.

Gêné, il place une main derrière sa nuque, et rit.

Nassim fait des blagues idiotes pour faire oublier le fait qu'il n'est pas totalement rassuré, même si il est hors de question qu'il passe à coté de l'opportunité. Mais Lola se charge de faire passer l'angoisse rapidement en lui rappelant qu'il ne faut pas voler à l'intérieur de l'école (fatalement) et en reprenant son rôle de préfète du mieux qu'elle le peut. Il sourit, et réfléchit sincèrement à sa question. L'enfant en lui se réveille, doucement, et lui sussure des informations à l'oreille. Et il s'autorise un peu à rêver à nouveau.

Il est enthousiaste comme un enfant, et tape presque des mains en étirant son visage dans un éclatant sourire, avant de se reprendre. Il se calme un peu, et pose une main sur l'épaule de Lola, radieux.

Nassim rit un peu à l'évocation des jaloux, et ne peut pas s'empêcher de jouer au con une fois de plus. Il gonfle les épaules, inspire un grand coup, et affiche le plus colgate de ses sourires avant de décocher un clin d'oeil qu'il espère ravageur (qui, selon sa sœur, évoque une mauvaise conjonctivite, mais elle n'y connaît rien à l'art subtil de la séduction, elle qui évoque naturellement plus le char leclerc conduit par un militaire pied au plancher, sillon inter-fessier suintant, poursuivi par une meute des personnes qu'il aurait tenté de « libérer » manu militari que la biche délicate à l'orée du sous-bois).

Finalement la blague n'était pas dingue, mais il semble que Lola a bien plus d'humour que lui, pour preuve, sa boutade sur le curry qui lui arrache un large éclat de rire. Avant qu'il ne réalise. Oh merde, elle est sérieuse ? Bordel, elle ne blague pas du tout. Nassim cesse brutalement de rire et retient, par politesse, et pour ne pas vexer Lola, son hilarité. Mais c'est plus fort que lui. Il devient rouge, aussi rouge que l'écusson de préfet de son amie, et une petite larme perle au coin de son œil. Il tente de tousser pour masquer le tout, se rate, tente d'étouffer avant d'exploser, caché derrière sa main, en s'excusant lamentablement, mort de rire comme un con.

Tout le monde ne peut pas avoir sa connaissance du monde arabe, mais tout de même, là, c'est fort. Il essuie ses larmes, regarde Lola, un peu plus calme, avant de repartir en fou rire sans pouvoir contrôler quoi que ce soit. Si elle ne lui en veut pas, c'est miraculeux. Il faut rattraper le tout. Il reprend sa respiration à grand peine, et la regarde, l'air navré.

Il dégaine son téléphone portable et affiche en deux trois mouvements de doigts une carte du monde pour lui désigner un petit pays du bout de l'ongle.

Changer de sujet, vite, pour ne pas trop la géner. Mais c'est tellement drôle. Mais vraiment gênant. Il pense à une blague, et l'écrase dans sa tête. Pas question de faire foirer ce cours de guitare suite à une blague supplémentaire. Mais c'est terriblement tentant. Mais non. Il se raisonne, et reprend son cours, le plus sérieux possible.

Il lui sourit, et regarde son attention face aux inscriptions en face d'elle. Elle est sérieuse. Plus qu'il ne le sera jamais, certainement. Il l'envie presque.

Nassim cesse de rire, et accepte les excuses de Lola. Évidemment, qu'on s'est déjà trompés sur son pays. Évidemment, que personne n'est capable de le placer sur une carte. Évidemment, qu'on le situe mal, qu'on dit des conneries, ou alors qu'on en pense. Il a appris, depuis le temps, à ne plus s'énerver pour ces choses là. Alors il se contente de fixer un point d'un air pensif, l'espace d'un instant, et de lui faire un petit clin d’œil. C'est pas grave, Lola. C'est pas grave. T'as pas pensé à mal, et personne ne pense jamais à mal. Jamais. Il sourit, a sa remarque gourmande. Bien sur, que c'est bon. Du poisson, des légumes, le tout épicé. Et les pâtisseries au miel. Bien sur, qu'elle va aimer ça, Lola. Il envoie un baiser silencieux à la terre qui l'a vu naître, et replonge dans l'instant dans la conversation qui se déroule sous ses yeux.

Il rit, avant de pincer le nez a l'évocation des dragées au vomi. Elle sait vraiment comment lui faire perdre toute envie de plaisanter. Il détestait les dragées au vomi plus que toutes les autres.

Avec des airs de professeur, il place les mains de Lola sur la guitare correctement, et lui met une fiche avec les notes devant le nez, pour lui fournir une aide lors de sa première dictée. Il se retourne,inspire un grand coup, et fait sa meilleure imitation du corps professoral. Avec la voix d'Orphan Scamander en personne, il la regarde, en contenant son hilarité.

Il rit, très fort, et commence sa dictée. C'est une belle après-midi.