Fenry s'était entraînée la veille pour ce jour fatidique. Elle avait veillé jusque tard le soir, à porter les troncs les plus lourds qu'elle pouvait trouver, à grogner à chaque fois qu'elle devait se relever et déplier les genoux. Et lorsque Dimanche arriva, Fenry était là, à s'étirer les bras, le dos, les épaules, les jambes ; déterminée et un feu brûlant au fond de ses pupilles. Elle avait déjà couru deux tours de piste en attendant Danil ; si il y avait bien deux événements auxquels elle n'aurait jamais été en retard, c'étaient bien leurs rendez-vous et les entraînements de Quidditch.
Alors quand il arriva enfin, Fenry trépigna, véritablement heureuse de le voir. Elle lui fit un signe et s'approcha en trottinant.
« Danil t'as failli me faire attendre ! »
Il était en avance, mais Fenry était impatiente de lui prouver tous les efforts qu'elle avait fait pour être aussi forte que lui - elle pouvait toujours rêver.
Alors ils s'approchèrent des troncs et Fenry, très fière, s'empressa de lui présenter son adversaire.
« 5,2 mètres, 45 kilos, tu me le relèves ? »
Elle s'était placée devant, attendant que Danil l'installe sur son épaule pour tenter de le soulever - ses bras n'en pouvaient déjà plus d'avoir fait ça toute la nuit, mais le besoin de gagner la compétition était bien trop fort pour qu'elle s'en soucie.
Strong heart, stronger arms Au lever du jour, le soleil s’était fait attendre, dépliant fugacement quelques rayons a travers l’épaisse et lourde couverture de nuages. Le temps morose s’imprimait partout, s’insinuait entre les lourdes pierres du château, enveloppait les corps dans ses étreintes grises. Las, faisant corps avec la pierre, le demi géant tentait d’occulter la pensée de sa semaine aux multiples frustrations émaillées comme autant de petits éclats de verre pernicieux.
Tant de ratures, tant de ratées. On avait gâché sa Quête, on avait piétiné sa volonté, il s’était astreint a une obéissance servile la ou il aurait eu envie de s’insurger. Des notes dramatiques. Des blagues irritantes. Des prises de dégâts collatéraux. Il voulait arriver devant Fenry l’âme nette et le sourire franc, accepter comme chaque fois ses facéties et intrusions. Il savait qu’il ne pourrait pas celle ci. Le russe avait pourtant ce besoin de sensations, de vivre, de se dépasser. Mais cette fois il serait présent davantage par égards, couvrant de cette couche de peinture bien trop utilisée l’étendue de ses fissures.
Je gère, se disait il. Il se gèrerait lui même, comme toujours, ravalant en lui la partie belliqueuse de son âme. Il vérifia l’heure et se décrocha du mur de sa chambre pour gagner les imposant escaliers mouvants de Poudlard. Il était encore tôt et rare étaient ceux a déambuler dans le chateau. Danil ne croisa personne a saluer et sortit donc dans la fraicheur mordante du petit matin d’un pas rapide. Ses cheveux étaient laissés au vent, retenus par quelques fines nattes laissées la depuis la veille au moins. Ses vêtements étaient sans surprise de sa conception, tunique bleue et veste solide. C’était sans doute ce qu’il avait de plus neutre et adapté aux circonstances.
Saluant Fenry d’un signe, il compléta celui ci d’une accolade vigoureuse et indélicate après sa remarque.
- Un magicien n’arrive jamais en retard
Il la laissa aller, elle qui était déjà beaucoup trop vive et insaisissable. Elle sautillait comme une puce en périphérie du calme plat qu’il imposant a son être. La serpentard désigna un des troncs et ses caractéristiques. Une formalité pour lui. Il faisait moins d’un quart de son poids et pas beaucoup plus du double de sa taille. Danil la consulta du regard puis lui souleva.
- Tu as interet a ne pas me décevoir, j’ai attendu ce moment toute la semaine. Prepare toi a affronter beaucoup de difficultés parce que je suis remonté a bloc
Elle avait planté son regard dans le sien ; et pour une seconde à peine, Fenry calma ses ardeurs pour constater l'état des lieux de l'esprit tendu de Danil. Cela ne lui ressemblait pas, ces maux enfermés au fond de son crâne, quelques tensions étouffées au fond de son cœur. Et lorsqu'elle voulu le questionner, il lui avait déjà porté son adversaire jusqu'à son épaule. Elle se promit inconsciemment de découvrir ce qui n'allait pas - véritablement interrogative quant aux sensations étranges qui avaient parcouru sa peau lorsqu'elle était entrée dans son cerveau.
Mais ce serait pour plus tard, car pour l'heure, il lui fallait relever le plus grand défi de sa vie - en tous cas pour ses bras. Elle se concentra, fronça les sourcils, et dans un effort intense, releva d'un coup la poutre. Elle ferma les yeux, mettant toute sa conscience sur le poids qui pesait le long de ses muscles, et dans un soupir, déplia légèrement les genoux.
Elle avait échappé un râle fort et grave, grognant dans sa gorge et entre ses dents lorsqu'elle souleva la poutre et, tout en avançant de quelques petits pas rapides, la lança et la fit se retourner devant elle. Elle eut un sursaut en remarquant qu'elle y était arrivée et se retourna vers son ami, très fière.
« T'as vu ça, Danil ?! J'ai des bras de demi-géante !! » Cause toujours.
Elle haussa un sourcil, et un rictus vint s'amuser au bord de ses lèvres.
« Je parie que t'es impressionné. Tu peux toujours déclarer forfait si tu veux ! Sinon je t'en prie, choisis ton adversaire. »
Il y en avait, des poutres, que Fenry avait ramené. Il y en avait des plus lourdes et des plus hautes, des moins lourdes des moins hautes, et elle aurait été naïve de croire qu'il n'allait pas choisir la plus lourde et la plus haute de toutes celles-ci.
Strong heart, stronger arms Le « demi géant » provoquait une pensée qui voulait être traduite en paroles, celle du deni, du « c’est un accident genetico magique si je suis grand, rien a voir avec ça ». Avant de se raviser parce qu’étant entrée dans sa tête, elle savait forcément. Ordinairement, dans la communauté sorcière, les géants ne sont pas mieux vus que les trolls. Mieux valait ne pas trop en dire sur ce genre d’ascendance, ne rien dire du tout de préférence. Donc il ne répondit pas a cette phrase. Il se contenta d’admirer la trajectoire de la poutre et la force insoupçonnée de ses bras fins. L’exploit lui laissait un sourire franc bien que légèrement embrumé.
Il applaudit et cet applaudissement fut suivit d’un geste vers les poutres pour en estimer une a sa mesure.
- Je suis réellement impressionné. Mais aujourd’hui n’est pas encore le jour qui me verra perdre. Regarde bien, ta défaite est proche !
Cabotin, il surjouait l’assurance, l’accompagnant d’une flexion de bras propre aux culturistes, totalement inutile le concernant car sa musculature était loin d’être saillante. Puis sur ces tissus c’était peine perdue. Pour garder un peu de challenge, il ne prit pas la plus imposante tout de suite, bien qu’il pioche dans le lot de tête.
- 6 mètres a première vue. Je dirais autour de 55 kilos. Non en fait je ne sais pas vraiment pour le poids
Histoire de faire démonstration, il la soupesa, usant de sa prodigieuse et improbable force. Comme il était incapable d’estimer le poids comme ça il la lança avec une moue d’effort, La poutre effectua un tour pour ce placer telle que celle dont Fenry s’était occupée. Malgré tout, l’exploit le satisfaisait. Parfois l’adresse lui faisait largement défaut.
Fenry avait conservé sa mine fière, décidément trop impressionnée par sa propre performance. Et puis dès que Danil soupesa la poutre, elle blanchit. Puis lorsqu'il la souleva sans peine, la lança en daignant même faire semblant d'être éprouvé, elle soupira, pencha la tête dans une moue dégoûtée et vexée. Elle devait s'attendre à se faire laminer, mais Fenry a été naïve une seconde de trop, et la défaite fut amère, même si elle était contre Danil.
Elle n'avait jamais rien gagné contre lui ; elle aurait certainement pu le battre en course de balai ou en duel de sortilèges, mais lorsqu'il s'agissait d'épreuves physiques, elle n'avait décidément aucune chance. Elle restait déterminée à s'entraîner, aussi longtemps qu'il le fallait, pour surpasser la force d'un demi-géant.
« Ouais, mais regarde-moi ça, c'est même pas suffisant! »
Elle esquissa un maigre sourire, et un rire résigné -plus quelque chose comme un soupire- s'échappa de ses lèvres entre-ouvertes. Elle adressa un regard à Danil, haussa légèrement les sourcils. Il était si fort, et il n'en n'était même pas fier ; il était si fort, et il n'écrasait même pas les autres. Parfois, Fenry trouvait qu'il gâchait sa nature, elle qui avait des ambitions plein la tête.
« Je peux m'entraîner autant que je veux, je suis encore loin de tes exploits.. Mais j'y arriverai, tu vas voir! … pas aujourd'hui, mais j'y arriverai ! »
Elle n'arrivait pas à comprendre qu'il puisse avoir honte ou qu'il puisse être gêné. Pas un seul instant elle aurait imaginé ce qui se tramait sous son crâne, si elle n'était pas allée chercher elle-même.
« Hé, Danil. Si tu pouvais, tu modifierais ta nature? »
Elle s'assit dans l'herbe, les bras ballant entre ses jambes écartées et ses genoux relevés. Le dos courbé, et le regard relevé vers lui – elle se casserait presque le cou, ainsi -, une lueur maligne s'installa dans ses pupilles.
« Parfois on dirait que tu t'en veux d'être né demi-géant. »
Il s’installa a coté. Pour pas qu’elle le regarde comme ça, la tête aussi tendue. Danil n’avait pas lu en elle le faisceau d’émotions, la déception, tout ce que sa victoire rapide avait impliqué. Il avait une sensibilité a deux mesures, parfois il était très réceptif et parfois tout a fait bouché, comme c’était la le cas. Ses propres tracas l’occupaient bien assez. Il voulait juste passer un moment sympa, voir une bonne amie, pas susciter une jalousie impromptue. Quoi qu’il en soit, la question était pertinente bien que la mention aussi distincte de « demi géant » l’hérissait. C’était tabou. C’était indésirable. « Tout le monde n’a pas ta tolérance Fenry. Il ne s’agit pas simplement d’être plus grand et plus fort »
- J’ai pas tellement envie de parler de ça. Mais non je ne changerais pas, si tu as vraiment envie de savoir.
Elle ne comprendrait pas, se disait il. Bon et elle lit dans les pensées aussi. Fenry si tu lis ici, ce n’es pas contre toi. Mais je ne pense pas que c’est un sujet dont j’ai envie ou besoin de m’entretenir a voix haute, surtout pas maintenant. Surtout pas alors que dans la semaine même on s’était servi de ce fait pour déclencher de l’hostilité a son égard. Il faisait une bonne victime et les petits leaders d’opinion et de gang trouvaient un plaisir délectable a relever son statut d’hybride. Ca se manifestait pas vraiment violemment, a par un croche patte solide qui avait achevé de perturber son équilibre précaire et l’avait renversé sur un groupe d’élèves.
Mais surtout beaucoup de paroles blessantes, d’hypocrisie pour le montrer en spectacle. Peut être qu’il n’avait pas l’intelligence aussi acérée que d’autres, mais il captait des choses quand même. Il récupéra une perche de bois d’un mouvement de bras rigoureux. Son expression s’était fermée ce qui était rare.
- Ca a aucun rapport avec mon ascendance. J’adore ma mère, je l’échangerais pas pour une autre. C’est juate qu’a l’intérieur je ne suis pas différent d’un autre foutu humain et que ca aide rien qu’on rappelle mes racine a tout bout de champ comme ça
Son agacement s’entretenait seul, croissant lentement sous la surface. Lentement mais surement, en promesse de raz de marée. Il espérait que Fenry comprendrait avec sa perspicacité de liseuse d’esprit et qu’elle passe a autre chose.
Spoiler:
peut etre le code plus tard si j ai pas la flemme
Fenry D. Williams
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Re: strong heart ; stronger arms •• Danil Mer 7 Mar - 22:22
Strong heart ; stronger arms
Son regard avait suivi sa silhouette installée près d'elle. Elle avait papillonné des yeux, véritablement interloquée. Que ce soit dans ses pensées ou ses actes, Danil était une de ces rares - uniques - personnes à être entièrement honnêtes, et donc une des seules personnes avec lesquelles Fenry ne ressentait pas (pas toujours) le besoin de voyager au travers de son esprit.
Mais à entendre sa voix, son intonation, Fenry s'y aventura. Et elle se crispa, se mordant l'intérieur des joues. Avait-elle dit quelque chose de mal ? La culpabilité ne l'effleura même pas ; elle avait simplement peur d'être, encore une fois, la méchante de l'histoire - elle l'était toujours.
Elle se recroquevilla, pensive et haussant les sourcils. C'était égoïste de repenser aux mauvaises choses que l'on disait uniquement parce qu'on avait peur de son image, mais qu'est-ce qu'elle y pouvait, Fenry, si les fées à son berceau avaient oublié la compassion ? Elle pencha la tête en arrière.
« Ok, j'ai saisi. »
Le problème, c'est que Fenry, ça l'intriguait vraiment. Pourquoi il n'aimait pas être un demi-géant, alors que c'était si génial, de son point de vue ? Être grande et forte avait toujours fait partie de ses objectifs, comment pouvait-on s'en plaindre ? Elle n'imaginait pas qu'il puisse être rejeté pour ça, mais à y repenser, elle aussi on la jugeait sur des choses stupides.
Un silence pesa pendant plusieurs secondes, et Fenry l'observa faire avec une autre poutre, un maigre sourire au bord des lèvres. Elle n'arrivait pas à tenir sa langue, et la voilà repartie sur le sujet interdit.
« Non mais ça me trotte quand-même ! Comment ça peut être un sujet de discorde ? T'imagines, c'est comme si tu étais super intelligent et qu'on te rejetait pour ç- »
Elle fronça les sourcils. Evidemment, que des gens étaient rejetés à cause de leur intelligence. Putain.
Strong heart, stronger arms Soupir. Il était certainement pas le plus mal loti du monde il était vrai, mais il y’a un stade ou relativiser ne suffit plus. Il passa une main épaisse sur son visage, inutile de plus expliquer, elle avait compris. Il souleva la poutre pour la jeter plus loin, sans respect pour les règles établies. Elle fendit l’air sur une petite distance avant de s’écraser lourdement, comme un improbable javelot. Parfois il était d’humeur philosophe et aurait volontiers rencherit sur le fait que les talents attirent les convoitises et que tout les détenteurs d’avantages spéciaux étaient donc forcément soumis au regard critique des autres. En outre lui ce n’était pas juste une question d’avantage, mais aussi d’ADN. Un demi non humain en somme, c’est jamais ce qu’il y a de plus acceptable dans la vie.
Il rassembla des miettes de bonne humeur au fond de lui pour tapoter en douceur la tete de la demoiselle.
- Si tu as compris c’est bien. Maintenant parle moi de comment ça se passe pour toi, parce que je suis aussi venu prendre de tes nouvelles
Répondre encore sur le sujet aurait été compliqué pour lui, il n’aurait pas su quoi dire de plus, ou du moins quoi dire sans s’en agacer. Donc autant partir sur autre chose, quelque chose qui occuperait davantage son esprit. Comme il ne pouvait rien lui cacher encore une fois, il lui laissait sans honte le flot de ses pensées si elle voulait y trouver réponse.
Essayait-il de fuir la conversation ? Elle papillonna des yeux, Fenry, tout à coup perplexe par son irritation évidente. Sa main sur sa tête lui arracha un frisson le long de sa colonne vertébrale, et elle s'en dégagea doucement, tentant de déterminer quelles étaient les émotions qui se débattaient au travers de ses pupilles tendres. Mais sans sa legilimancie, elle n'en était arrivée qu'à des conclusions hâtives et incertaines, floues et dérangeantes, qu'elle avait refusé de confirmer.
Elle avait croisa les bras sur sa poitrine, toujours frustrée ; pourquoi les autres étaient-ils aussi injustes ? Pourquoi le sort s'acharnait-il sur Danil, lui qui avait l'âme majestueuse et la force de dix hommes ? Fenry, qui savait, voulait fermer les yeux sur les démons intérieurs qui rongeait les gens normaux ; la plèbe bien pensante.
Puis il commença à parler de sa journée, et un sourire s'esquissa enfin au bord de ses lèvres. Elle se détendit, au moins un peu, et reprit de sa contenance heureuse – habituelle.
« Je n'ai pas arrêté de m'entraîner ! On a un match qui arrive bientôt contre Poufsouffle et je dois être au top de ma forme ! Alors j'ai peut-être oublié d'aller à quelques uns de mes cours, mais au moins je mets toutes les chances de mon côté pour remporter la coupe de Quidditch! »
Ah, si seulement son équipe était au complet. Ah, si seulement ils étaient tous aussi déterminés qu'elle. Elle pencha la tête, et gonfla une de ses joues, devenue pensive quant aux propos qu'elle tenait.
« ça ne te dérange pas ? »
Elle lui adressa un sourire, discret – fugace – mais sincère.
« De contribuer à mon entraînement alors que le prochain match est contre l'équipe de ta maison? »
Elle laissa ses bras tomber des deux côtés de ses hanches et s'étira. Y avait-il la moindre chance qu'il en ait quelque chose à faire ? Danil était humble, il n'avait pas tout le poison qui coulait dans les veines de Fenry ; il n'avait pas toute cette compétition acharnée qui déchirait sa volonté.
« Peut-être que c'est grâce à toi que je les écraserai! »
Strong heart, stronger armsQu’elle gagne, ca lui passait complètement au dessus de la tête a ce moment. Habituellement il aimait la compétition et le challenge, clamer que sa maison était la meilleure, que ses équipes d’hippoball et de quidditch étaient les meilleures, du moins le prétendre, du moins plaisanter dessus. Habituellement, même sans orgueil particulier il vantait les qualités des jaunes et ébène, protestait sagement lorsqu’on leur ôtait des mérites et pariait sur leur gloire. Habituellement. Comme il ne pouvait pas, ne réussissait pas a feindre l’enthousiasme dans cet état d’esprit, il dit simplement :
- J'espère que tes efforts vont payer. Vous avez une bonne équipe je crois
On ne pouvait pas avoir l’air plus détaché. des mots plein de sons et vides de sens. Juste parler pour parler, voila a quoi il en était réduit, lui, le conteur, lui qui fait naître des mondes au bout des ces phrases et peint des univers de son imagination.
- Les écrase pas trop alors, ils vont m’en vouloir apres. Mais si tu peux gagner, je serais heureux pour toi.
Pas pour lui même. Mais si il ne s’agissait que de lui même. Même au fond des nuages couvrant son esprit, il y avait la préoccupation constante de ses proches. Et c’était peut être même plus pour Snezana que pour lui même qu’il s’agacait, qu’il s'énervait, qu’il coupait court et emmurait son humeur. Une partie de son monde tournait autour d’elle de toute façon. Il s’allongea totalement.
Son corps prit une surface immense, comme prévu. Comme il aurait prévu. Il cala ses bras derrière sa tête et ne regarda rien de particulier, un peu le ciel, il avait l’air de regarder le ciel, il ne le voyait pas. Il se detendait, parce que c’était plus simple.
Oh, Fenry avait bien l'intention de les écraser, ça oui. Mais si c'était Danil qui le demandait, elle pouvait bien faire un effort pour ne pas trop les humilier. Un rire courra sur ses lèvres à cette pensée, et son dédain redescendit d'un coup. Elle pouvait bien prétendre être la meilleure en tous les domaines, Fenry n'était pas naïve : le match serait plus difficile qu'elle ne voulait bien l'admettre.
Puis à la question de Danil, elle se figea, le regard tout à coup attentif et son sourire disparu. Elle plissa les yeux, tentant de définir une quelconque gêne sur son visage, et son rire revint hanter ses lèvres. L'excitation qu'elle ressentait à la découverte de nouveaux potins était presque inquiétante.
« Tu es ..? »
Elle était loin du compte, et elle s'enfonçait dans sa bêtise, pratiquement certaine d'avoir décelé des sentiments secrets au sein de sa poitrine.
« Tu es amoureux de Snezana?? »
Et tout à coup, elle se sentit prête à le hurler sur tous les toits de Poudlard. Deux demi-géants, ça devait forcément faire la paire ! Et elle n'avait pas réfléchi plus loin que ça, jusqu'à ce que la mine de Danil l'inquiète. Peut-être avait-elle parlé trop fort ?
« Héhé, ne t'en fais pas, je ne garderai pas ton secret très longtemps. »
Alors la, si il s’y attendait. Il secoua la tete, en fait dans d’autres circonstances il aurait sans doute ri. En fait il fronçait les sourcils, tout simplement parce qu’il n’arrivait pas a suivre le comment elle en était arrivée la. Pour lui c’était une évidence, pour lui ils se ressemblent tellement qu’ils ne pouvaient pas ne pas être de la même famille. Puis, il supposa qu’elle savait, parce que c’était beaucoup trop évident, et qu’elle soupçonnait entre eux un amour incestueux. A bien y penser c’était agaçant qu’elle fasse ce genre d’insinuations la, elle pensait vraiment qu’il était du genre a avoir ce type de penchants ? Elle se méprenait.
- Mais pas du tout ! Je ne suis pas comme ca moi !
Danil n’avait pas la volonté de se redresser donc il était assez difficilement menaçant dans cette position, d’autant qu’il était plus insurgé que cherchant réellement a intimider. Il essaya tout de même de faire passer dans son regard et sa voix l’étendue de son irritation a ce sujet.
- Tu pense vraiment que je peux etre amoureux de quelqu’un de ma famille ? En plus elle, qui est comme ma soeur...
Ca se voyait ils étaient grands tout les deux, russes tout les deux, a poufsouffle tout les deux et ils avaient le même goût pour les fleurs, pour les encres de couleur, les mêmes problèmes pour vivre en société et puis ils étaient si souvent ensemble. Alors il avait oublié sa question, décida qu’il devrait se lever, sans trouver la force de le faire.
Re: strong heart ; stronger arms •• Danil Jeu 17 Mai - 11:34
Strong heart ; stronger arms
Quelle conne. Evidemment, ils étaient de la même famille, la ressemblance était pourtant évidente. Comment n'avait-elle pas remarqué ? Elle se gratta l'arrière de la tête, tirant toujours des conclusions plus hâtives les unes que les autres. C'était pas si rare que ça, de tomber amoureux de son cousin, ou de sa cousine - de quiconque de plus ou moins lointain. Et même si Felix n'était pas son genre, ça aurait très bien pu lui arriver, à elle aussi.
Elle grogna contre elle-même, et poursuivit, toujours aussi précipitée et naïve.
« Sérieux il y a, quoi, trois montagnes à Poudlard, et vous allez me dire que vous êtes tous de la même famille ? »
Montagne n'était peut-être pas le terme le plus élégant qu'elle aurait pu emprunter. Sa maladresse finirait par la perdre.
« Ou bien Jason c'est le vilain petit canard ? »
Elle se perdit dans une réflexion intense (non) et trop rapide, tellement que son flot de paroles ne semblait pas pouvoir cesser.
« Ou alors vous avez tous le même ancêtre, et on considère que vous êtes quand-même de familles différentes malgré un très lointain ancêtre commun ? »
Elle s'arrêta net, et s'exclama bêtement ;
« Danil tu crois qu'un géant pur sang ça peut soulever une montagne pour de VRAI ? »
Sa fascination était de plus en plus stupide.
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Re: strong heart ; stronger arms •• Danil Ven 18 Mai - 13:07
Strong heart, stronger arms Puis il réalisa qu’elle ne savait pas et se détendit drastiquement. En fait, a bien y réfléchir, pas de problèmes. Pour lui il était hors de question de tomber amoureux de Snezana c’était un calcul impossible, elle aimait Joey, elle devait etre avec Joey, c’était ce que le monde et la logique voulait. Lui avait toujours eu du mal avec l’amour, il ignorait si il devait être associé a un homme ou une femme, il ignorait si cela dépassait une expérience naïve qu’il avait eu un jour, ou timidement il avait partagé un moment très profond et intime, coeur, corps et ame a nu, dans une dimension temporelle très éphémère. Alors le scénario était qu’ils devaient simplement être les meilleurs frères et soeurs du monde.
- En fait Snezana et moi on est russe, nos mères sont du même clan pas très loin de St Petersburg. Je crois que la mère de Jason est de Finlande
Le terme de montagne ne le dérangea pas vraiment, il utilisait déja cette métaphore pour lui même.
- Si on suit la meme logique tout les humains doivent également être de la même famille, non ?
Question interessante. Il n’avait pas vraiment de religion, bien que croyant et même si l’histoire d’Adam et Eve lui parlait assez peu, il se disait qu’il y avait sans doute eu quelque part un premier humain. De lui descendaient tout les humains. Comme pour les geants sans doute.
- Sérieusement, Fenry ? Déja je me demande a partir d’ou tu la souleve ta montagne
Finalement ca l’amusait assez. Il se fendit d’un sourire façon fin rayon de soleil. Il se disait qu’essayer devrait juste faire tomber un tas de cailloux sur le téméraire tentant l’affaire.
Re: strong heart ; stronger arms •• Danil Mar 22 Mai - 15:02
Strong heart ; stronger arms
Elle ferma son visage, le temps de réfléchir. Il n'avait pas tords, mais dans son esprit, ils soulevaient la montagne et l'arrachaient à la terre. C'était nettement plus barbare que dans ce qu'il pouvait prétendre. Alors elle poursuivit sa réflexion. Est-ce que des morceaux de roche pouvaient être considérés comme une montagne, s'ils étaient assez grands ? Elle haussa les sourcils. Quel morceau de roche pouvait être aussi énorme ?
« Tu plaisantes ? C'est pas pareil du tout! »
Elle leva les bras, comme pour décrire l'immensité de la différence. Comme si les gestes ridicules qu'elle effectuait lui permettrait d'être un peu plus comprise.
« Une montagne et un rocher, tu te rends compte ? Pour soulever une montagne, il faudrait avoir assez de force pour l'arracher! »
Elle croisa les bras sur sa poitrine. Si quelqu'un sur Terre avait été capable de ça, il n'aurait pas été qualifié de géant, mais de monstre, et aurait été pris pour cible tant il aurait été dangereux. Sa théorie ne tenait pas. Ou alors, ce monstre était appelé Dieu et il était invisible. De toute évidence, elle s'était plantée quelque part.
« Tu vas trouver ça bête et sûrement irrespectueux, mais quelque part, je vous envie. »
Elle baissa les yeux, tout à coup le regard vague – triste.
« J'ai toujours rêvé d'être forte, imbattable. J'ai toujours pensé que si rien ne pouvait me faire vaciller, je n'aurais plus jamais peur. »
Fenry s'entraînait dur, et pas toujours pour les raisons qu'on lui créditait. Fenry n'était pas aussi prétentieuse qu'elle le laissait paraître. Elle s'améliorait parce qu'elle se sentait faible.
« J'ai toujours voulu être fière, pour ne pas sombrer comme.. »
Comme sa mère.
« Alors c'est sans doute idiot de ma part, Danil. Mais je trouve ça dommage que tu ne sois pas fier. »
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Fenry s'était entraînée la veille pour ce jour fatidique. Elle avait veillé jusque tard le soir, à porter les troncs les plus lourds qu'elle pouvait trouver, à grogner à chaque fois qu'elle devait se relever et déplier les genoux. Et lorsque Dimanche arriva, Fenry était là, à s'étirer les bras, le dos, les épaules, les jambes ; déterminée et un feu brûlant au fond de ses pupilles. Elle avait déjà couru deux tours de piste en attendant Danil ; si il y avait bien deux événements auxquels elle n'aurait jamais été en retard, c'étaient bien leurs rendez-vous et les entraînements de Quidditch. 
