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lénine & the queer agenda ft. sybil

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lénine & the queer agenda ft. sybil Mar 20 Fév - 1:49


Taylor marchait d'un pas décidé dans les couloirs de l'école, une pile de parchemin sous le bras et son sac à dos jeté sur l'épaule.
Elle poussa la porte de la bibliothèque avec l'assurance de l'habituée des lieux, esquivant aussitôt un ouvrage de plusieurs centaines de pages qui volait par là, avant de la refermer sans un bruit. Bien qu'elle ne soit arrivée à Poudlard qu'en début d'année scolaire, Taylor avait bien vite découvert l'emplacement de la bibliothèque et y avait dors et déjà passé assez d'heure pour se revendiquer comme faisant partie des meubles couverts de poussière. Elle en avait appris les règle, elle reconnaissait ses silences, percevait l'agitation des livres juste avant qu'un élève ne chatouille la mauvaise tranche et leurs amusement quand il se faisait mordre. En somme, elle y était comme chez elle.
Le menton fier et le port altier malgré l'évidente charge de travail qui l'attendait, Taylor continua d'avancer toujours plus avant dans le labyrinthe d'étagères avec la même aisance que si elle remontait le podium d'un défilé.
Toutes les tables où elle avait pris l'habitude de travailler se révélèrent occupées et malgré sa connaissance quasi parfaite des lieux – car personne ne pourrait jamais s’enorgueillir de connaître parfaitement une bibliothèque magique – elle tourna encore longtemps sans trouver de place ou s'asseoir. Un professeur avait dû donner une quantité de devoirs astronomique pour que tous les élèves de Poudlard décident de se rendre à la bibliothèque le même jour, ou peut-être était-ce à cause de la météo peu clémente avec sa pluie fine et son vent cinglant qui la vous faisait pénétrer jusqu'aux os.
Taylor songea à faire demi-tour et retourner à la salle commune de sa maison, ses fauteuils moelleux et son feu de cheminée ronflant, mais elle ne savait que trop bien qu'elle ne pouvait étudier dans de telles conditions, que sa concentration requerrait une atmosphère calme et une chaise malcommode puis l'empêcher de s'assoupir. Alors elle reprit sa ronde, vérifia les recoins qui apparaissaient et disparaissaient au gré de l'humeur de la bibliothèque et allait rendre les armes quand elle trouva enfin son salut.
Avec soulagement elle posa ses parchemins sur la table uniquement occupée par une autre personne – une fille en cravata verte, à qui elle adressa un sourire – puis entreprit de s'installer et de sortir son nécessaire d'écriture. Taylor n'avait jamais compris pourquoi les professeurs s'acharnaient à leurs demander d'écrire à l'encre et la plume, comme si ces anciennes méthodes avaient encore un quelconque intérêt, mais elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Elle fit glisser le bout duveteux de sa plume de paon rose sur sa joue, savourant un instant sa douceur, avant de dérouler le parchemin qu'elle devait rendre pour la fin de semaine.
En 50cm de parchemin, vous décrirez le système juridique moldu et débattrez de ses différences avec le système juridique sorcier.
Le professeur d'étude des moldus s'en était vraiment donné à cœur joie avec ce sujet-là. Déterminée, Taylor agita sa baguette pour faire venir à elle les premiers livres dont elle aurait besoin.

Deux heures plus tard, les piles d'ouvrages se dressaient hautes vers le ciel autour d'elle et Taylor commençait à sentir sa belle motivation défaillir. À moitié allongée, ses mains plongées dans ses cheveux, sa cravate rouge plus aussi droite qu'avant, elle lisait pour la cinquième fois la même phrase d'un livre pourtant écrit par un politicien moldu. Sentant le désespoir doucement la saisir, Taylor s'ébroua et chercha une solution à son problème. Qui prit la forme d'une serpentarde.
    - Pssst. Excuse-moi. Dis-moi, quand tu lis ça, comment est-ce que tu le comprends ?
Et Taylor lui pointa la phrase du doigt, tentant de l'amadouer d'un sourire.

Spoiler:


Dernière édition par Taylor Hawkins le Mer 21 Fév - 23:20, édité 2 fois
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Mer 21 Fév - 14:27



Lénine & the queer agenda

Sybil & Taylor

Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !- Père Blaise , Kaamelott

La bibliothèque était, en neuf ans d’études acharnées, devenu le repaire de Sybil, et elle y passait tant de temps, installée à la même place, qu’à la rentrée de septembre certains premières années s’étaient demandés si elle n’était pas tout bonnement morte dans sa chaise et que personne n’avait songé à la déplacer. Lorsqu’elle avait toussé, ils s’étaient enfuis en hurlant, et elle ne comprenait toujours pas comment la future fine fleur de l’éducation sorcière pouvait se comporter ainsi. Mais aujourd’hui n’était pas à la réminiscence de frasques d’enfants. Elle avait une série de traductions à faire, et il était hors de question qu’elle se déconcentre. D’autant que la langue des êtres de l’eau, si elle était avant tout phonétique, supportait assez mal l’écrit : on n’aurait pas idée d’emmener un encrier sous le lac de Poudlard, et les selkies l’avaient bien compris.

Elle se demandait quel était le terme exact pour décrire la laisse d’un strangulot dans cette merveilleuse langue de gargouillis lorsqu’une gryffondor vint envahir son espace vital. Ah. Sybil s’apprêtait à faire une réflexion,  mais elle s’aperçut rapidement que la bibliothèque s’était très largement remplie depuis son arrivée, et que de ce fait la blonde qui lui faisait face n’avait pas tellement d’autres solutions pour s’installer. Ce n’était donc pas sa faute, et il n’était pas nécessaire de faire une remarque. Très bien. La Serpentard s’en retourna à ses traductions l’espace d’une demi-seconde avant de réaliser qui lui faisait face. C’était Taylor. Ah bis.

Sybil ne lui avait jamais adressé la parole, mais connaissait trois choses de la jeune femme de l’autre côté de la table. Sa maison, parce que la nature l’avait dotée de deux yeux en parfait état de marche. Son nom, parce qu’elle avait posé la question à une amie une fois. Et finalement, le fait qu’elle préférait les filles aux garçons, les rumeurs allant bon train même dans les oreilles de celles qui ne les recherchaient pas forcément. Et c’était finalement ça qui l’intéressait le plus. Elle avait observé, cherché à comprendre, pendant un petit temps, avec des résultats plus ou moins probants. Il est vrai qu’elle aurait pu se contenter de poser la question à Fallen, qui lui avait avoué son homosexualité en début d’année, pour essayer de comprendre ce qui pouvait bien lui arriver à elle, mais elle n’avait pas souhaité, d’une part, dévoiler le fait qu’elle-même nageait dans des eaux troubles en ce qui concernait son orientation sexuelle à elle, et elle ne souhaitait pas non plus accabler la Blackwell de soucis supplémentaires.  Mais Taylor n’avait pas fourni de pistes exploitables pour sa propre recherche, et Sybil n’avait finalement pas beaucoup plus avancé que le jour où elle avait regardé Mildred Applebaum, de Serdaigle, et où elle avait ressenti une chaleur tout à fait particulière en la regardant rire.

Quoi qu’il en soit, la langue des êtres de l’eau était une bien plus exigeante maîtresse que toutes les Mildred du monde, et elle s’y remit à corps perdu, cherchant dans son lexique la traduction de « laisse », sinon de « corde attachée ».

Deux heures plus tard, elle fut sortie de son acharnement linguistique qui s’était déplacé sur la langue des géants par Taylor qui lui demandait si elle comprenait quelque chose à une partie de son texte. Quelle drôle d’idée. Sybil ne comprenait déjà pas grand-chose à ce qui était supposément une tentative de poésie géante qui décrivait plus que sommairement la beauté d’un coup de tronc poli sur la face d’un ennemi, ce n’était pas pour aller s’occuper des devoirs des autres. Elle releva néanmoins la tête, perplexe, et posa son regard sur l’extrait cryptique non contextualisé qu’elle avait devant les yeux.

"L’État pourra disparaître complètement lorsque la société aura réalisé le principe : “De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins”, c’est-à-dire lorsqu’on sera tellement habitué à observer les règles primordiales de la vie sociale et que le travail sera devenu tellement productif, que tout le monde travaillera volontairement selon ses capacités."

Rien. Elle n’avait absolument rien compris, songea-t-elle avec tristesse, et elle haussa les épaules en émettant un borborygme de déception.  Mais si elle s’appliquait un peu, peut-être qu’elle pourrait fournir une traduction à ce texte ésotérique, qui avait au moins le bon goût de la changer des écrits sur les choix du bois nécessaires à une bonne massue.

« Oula. Attends. Je relis. »

Elle rajusta ses lunettes de lecture d’un doigt et approcha encore ses yeux de la petite citation. Chacun selon ses capacités, chacun selon ses besoins… Elle ignorait qui était l’auteur de ce fouillis magistral, mais elle n’aurait pas souhaité visiter l’intérieur de son crâne. Tant de réflexions sur le travail ne lui parlaient absolument pas, de toutes manières, et elle était certainement l moins adaptée à ce genre de travaux, mais elle tenta une interprétation.

« Alors…j’imagine que ça veut dire que le jour où tout le monde aura de quoi vivre et que le travail fournira pile de quoi exister confortablement, on n’aura plus besoin de qui que ce soit pour nous dire quoi faire, et que tout le monde travaillera …volontairement, comme c’est écrit. En gros, qu’il faut que le travail soit suffisamment bien….réparti…..et…euh…efficace ? Pour que tout le monde travaille ? Et que tout le monde soit bien ? »

Sybil n’était pas du tout satisfaite de cette interprétation, mais il faudrait bien s’en contenter pour le moment, tant elle était larguée à ce sujet dans la vie de tous les jours. Néanmoins, de graves questions se posaient sur cette théorie.

« C’est pas un peu utopique ? Enfin, je ne sais pas qui a écrit ça. Mais pour les artistes et les chercheurs, je me demande comment est-ce que ça s’appliquerait… ? Prend Ollivander, par exemple. Il vend plus de baguettes de sorciers à la rentrée des classes, est-ce que du coup il serait faire autre chose le reste de l’année pour être confortable ? Ou alors gérer ça différemment ? Et un peintre devrait peindre tout le temps même quand il n’est pas inspiré ? »

La serpentard releva un sourcil, emplie de perplexité.

« C’est un sorcier qui a écrit ça ? »
(c) DΛNDELION
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Sam 24 Fév - 1:36

Au premier haussement d'épaule défaitiste de sa camarade Taylor avait senti ses espoirs s'effilocher. Puis elle avait remonté ses lunettes sur son nez, avant de le coller ou presque à la feuille du livre.
Taylor lui abandonna volontiers l'ouvrage, récupérant sa plume et la faisant jouer entre ses doigts. Elle écouta avec attention l'avis qu'elle venait de requérir, assimilant avec sérieux les paroles de cette parfaite étrangère. Elle se retrouvait plus facilement dans les mots des autres que dans les textes souvent trop rigides, trop embellis pour que son esprit puisse en saisir toutes les nuances. Il y avait milles informations sur le visage d'une personne, des savoirs et des secrets que jamais aucune encre ne pourrait capturer sur du papier.
Taylor regarda la serpentarde batailler avec les sens des phrases, froncer les sourcils et faire la moue alors qu'elle exprimait les idées que le texte lui évoquait. Elle continua d'agiter sa plume, le duvet à son bout lui chatouillant le menton alors que son regard de perdait dans le vague, les rouages de son esprit occupés à moudre le grain que l'on venait de leurs donner.
Était-ce utopique ou était-ce une vision différente de la société ? Du monde ? De l'Homme, même ? Taylor n'avait jamais pensé à remettre en compte l'existence même de l’État, alors que l'auteur semblait vraisemblablement n'y voir qu'un cadre. Un simple tuteur, planté là pour aider la jeune pousse à croître et devenu obsolète une fois celle-ci changée en arbre. Mais était-ce vraiment cela que voulait transmettre Lénine ? L'idée d'un État désuet ou, au contraire, mettre en relief son caractère indispensable en démontrant l'idéalisme profond d'une communauté qui pourrait s'en passer ?
Taylor réalisa qu'elle était restée sans rien dire bien trop longtemps quand le silence qui s'étalait entre elles lui bourdonna aux oreilles. Reprenant pied dans la réalité, elle battit des paupières avant d'assimiler la question que l'on venait de lui poser.
    - Non. Non, c'est un moldu qui a écrit ça. Un politicien et un révolutionnaire ; il a renversé un empire avec l'aide du peuple, avant d'asseoir son pouvoir sur le pays et le diriger par la terreur. Un homme intéressant.
Elle avait depuis bien longtemps appris à garder ses opinions personnelles loin de ses observations objectives. Lénine ne figurait pas au panthéon des hommes bons, mais il savait aller au bout de ses idées et ça personne ne pourrait jamais le lui reprocher.
    - Je pense que tu as raison quand tu dis que c'est un raisonnement utopique ; jamais personne ne travaillerait volontairement plus longtemps et plus dur afin de s'assurer que d'autres, moins capables ou moins enclins, puissent profiter du même niveau de vie qu'eux. (Et même si, par miracle, ça se produisait, comment savoir lesquels sont honnêtes et lesquels profitent du système ? Comment la justice pourrait départager des cas d'escroquerie alors tout ce sur quoi elle peut se baser est la bonne foi des gens ? Non, ça paraît vraiment impossible.)
Taylor parlait par-devers elle, prenant des notes agitées sur son brouillon en même temps que les idées lui venaient.
    - Mais je pense aussi que c'est justement le but de son texte. Il assoie le besoin d'un État omniprésent, presque autoritaire, en nous faisant dire nous-même que c'est ce dont nous avons besoin, que rien ne fonctionnerait sans lui. C'est du génie !
C'était d'un niveau de fourberie qui forçait le respect et Taylor avait du mal à retenir son admiration. Si elle s'était toujours jurée de ne jamais utiliser ce genre de stratagèmes pour gagner le cœur de ses électeurs, elle ne pouvait nier l'intelligence tapie derrière la ruse. Peut-être Lénine croyait-il vraiment aux idéaux qu'il proclamait, peut-être pas. Mais il avait été assez convainquant pour qu'une nation entière se soulève et le suive.
Sa camarade avait raison de mentionner les arts, la recherche et tous ces domaines qui ne généraient pas de profits, ni bruts ni immédiats, tout en produisant quelque chose de bien plus inestimable. Quelle place auraient-ils dans ce système contrôlant ? Elle ne connaissait pas assez bien l'histoire moldue pour le savoir. Peut-être devrait-elle faire venir un autre livre où se trouverait la réponse ?
Taylor étendit soudain la main, la pressant sur celle de sa voisine avec un sourire joyeux.
    - Je suis vraiment contente de t'avoir demandée ton aide, j'ai beaucoup avancé grâce à toi, merci ! Je suis Taylor Hawkins, et toi ?
Toute à son bonheur, elle n'avait pas encore réalisé qu'elle était totalement hors-sujet pour le devoir qu'elle devait rédiger.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Lun 26 Fév - 22:36



Lénine & the queer agenda

Sybil & Taylor

Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !- Père Blaise , Kaamelott

Alors c’était un moldu qui avait pondu un truc pareil. Sybil leva les sourcils rapidement avant qu’ils ne reprennent leur emplacement normal. Décidément, un monde les séparait, et elle ne comprenait rien à ces velléités de vouloir absolument contrôler le travail, la politique, et tout ce qui s’y rapportait de près ou de loin. Sa famille était pourtant versée largement dans la politique sorcière, mais il semblait que la bonne fée de la langue de bois et des tours de passe-passe s’était largement éloignée des berceaux de sa mère et d’elle-même. Et quand bien même elle aurait été intéressée, elle aurait été tout autant consternée par le résultat obtenu par ce moldu qui avait accompli une formidable contreperformance. Elle s’étrangla en silence sur le terme « intéressant », et se décida à ne rien dire sur le sujet. Elle n’était après tout pas tant calée en culture moldue que ça, même si elle savait à présent repérer une vidéo de chats sur internet, et différencier un vulgaire allumé tel que Sylvain Durif d’un scientifique respectable. Elle adressa une petite pensée à Beckett, grand pope des internettes, qui lui avait enseigné ce savoir et acquiesça assez largement à une grande partie du discours de la jeune femme qui lui faisait face, en omettant pour l’instant le fait remarquablement gênant que Taylor était à la base un sujet d’étude peu fonctionnel.

Elle émit néanmoins son opinion sur la dernière partie du discours.

« Du génie… mal employé, si je puis me permettre. La manœuvre du discours me semble un peu malhonnête, à mon humble avis. Même si la pratique est courante, j’ai du mal à me dire que l’on puisse gouverner avec des moyens aussi fourbes. C’est vraiment prendre les gens pour des idiots… »

Mais les gens étaient idiots, retentit la voix d’Elisabeth Avery en arrière-plan. Sybil se décida à ignorer cette mauvaise conseillère, et leva imperceptiblement les yeux au ciel en y songeant . Tout le monde n’était pas aussi médiocre qu’elle voulait bien le prétendre, et même si ce constat ne devait pas lui plaire, elle se décida de s’y tenir. Elle fut brutalement interrompue dans ses réflexions célesto-cosmiques par une main qui se posait sur la sienne, et elle s’empêcha à grand-peine de la retirer vivement.

Qu’est ce que c’était, encore, que cette épuisante manie de la part du reste du monde de vouloir absolument rechercher le contact physique ? On pouvait très largement survivre sans, et elle le vivait plus comme quelque chose d’imposé que comme un accident isolé. Mais il s’agissait aussi de faire montre de politesse.

« Avery. Sybil Avery. »

Son nom devrait certainement évoquer quelque chose à la jolie blonde, mais Sybil espérait secrètement que cela de change rien à sa façon de faire, qui était relativement rafraichissante au vu des idioties qu’on avait pu lui déblatérer au sujet de son statut de sang.

« C’était un plaisir. »

Plaisir, le terme était un peu excessif, mais la politesse nécessitait bien ce genre de formules. Et puis…

« Entre nous, c’est gentil de ta part de me sortir le nez des tentatives de licences poétiques géantes. Tu savais qu’il y avait treize termes différents dans leur langue pour désigner un gourdin ? »

Elle soupira, et s’étira un peu dans sa chaise. Mais elle ne fit pas mine de retirer sa main, trop mal à l’aise pour tenter une quelconque interaction sociale avec cette parie de son corps qu’elle avait fini par abandonner plus ou moins à la Gryffondor.

« En tout cas, c’est l’heure de la pause pour moi. Je vais aller chercher un café ou quelque chose du genre. Tu veux venir avec moi ? Personne n’osera toucher à nos affaires si on s’absente. »

Elle pointa du doigt discrètement la bibliothécaire.

« Quelqu’un veille en silence sur nos biens. Tu viens ? »

Sybil omit de préciser qu’elle terrifiait les premières années avec son regard désagréable, et que personne ne se serait permis d’approcher son poste de travail pour ces raisons précises. Taylor n’avait pas besoin de le savoir pour le moment.

(c) DΛNDELION
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Mer 28 Fév - 22:39

Taylor écouta avec attention alors que son interlocutrice revenait sur son exclamation. Si elle avait fait le vœu de garder ses opinions pour elle-même lors de l'étude de grands exemples de société ce n'était pas le cas de tout le monde et elle pouvait parfaitement le concevoir. Elle s'en délectait même. Qu'y avait-il de plus intéressant qu'une bonne conversation avec quelqu'un qui possède des principes et n'hésite pas les exprimer ? Il y avait tant de sujets à débattre de par le monde, tant de questions à creuser et de réponses à découvrir.
Le génie de Lénine était-il malhonnête ? Lénine voulait-il le pouvoir pour le simple frisson de suprématie qui l'accompagnait, pour le défi quotidien de réussir à se maintenir au sommet, pour l'adrénaline des complots et manigances ?
Ou Lénine voulait-il le bien de son peuple et, persuadé d'être le seul à pouvoir le lui offrir, avait-il utilisé des moyens malhonnêtes pour y parvenir ? Avait-il réalisé que le peuple n'est qu'une masse grouillante, pleine aussi bien de bonnes et de mauvaises intentions ? S'était-il érigé en berger de ce troupeau errant, les menant par la ruse et par les chiens, jusqu'à ce qu'il pensait être la meilleure étable pour eux ?
Toutes ces questions avaient sans doute des réponses très simples et très tranchées dans les manuels d'histoire moldue, mais Taylor aimait tout de même se les poser. A la place de Lénine, aurait-elle agit différemment ? Aurait-elle réussi à accomplir ne serait-ce qu'une parcelle de la révolution qu'il avait mené ? Quel était de défaut dans sa logique, la faille dans son raisonnement qui l'avait poussé vers la tyrannie lui qui s'était pourtant engagé sur le chemin de la libération ? Malgré toutes ses interrogation, Taylor se contenta de se fendre d'un sourire amusé.
    - Le génie est neutre, c'est l'homme qui l'emploie qui est bon ou mauvais.
Malgré sa formulation polie, on sentait un caractère bien trempé dans les phrases de sa voisine et des convictions ancrées dans la roche. Et une certaine candeur, aussi. Du mal à se dire que l'on puisse gouverner avec des moyens aussi fourbes ? Malheureusement, le monde était plein d'hommes et de femmes plus fourbes les uns que les autres. Qu'elle s'en étonne encore était, en revanche, presque touchant. Taylor décida que pour une première rencontre elle lui plaisait bien.
    - Avery. Sybil Avery.
Bien sûr qu'elle savait qui était les Avery. Taylor se destinait à la présidence ou à la couronne de beauté ultime ; dans les deux cas connaître les personnalités influentes était requis. Elle savait donc que Sybil avait hérité de son nom par sa mère et qu'un jour ses enfants le porteraient également. Elle savait que certaines branches de sa famille jouaient un rôle important en politique notamment au Canada. Elle savait tout cela, mais elle n'en dit rien. À la place, elle sourit.
    - Une Avery ! Le deuxième fils de la sœur du beau-frère de ma grande-tante a épousé un Avery ! On est quasiment cousines !
Déclaration qu'elle conclut avec une nouvelle tape amicale sur la main prisonnière de son emprise. Taylor n'avait aucune idée du nombre de synonymes qui existaient dans la langue géante pour le mot « gourdin », elle ignorait même que les géants connaissait le principe de poésie, et fut impressionnée que Sybil, elle, le sache. Tout ce qu'elle savait dire en géant c'était « salutations » et « ce repas était délicieux », principalement parce que le premier n'était composé que d'un grognement guttural accompagné d'une claque dans le dos et que pour le deuxième un rot suffisait.
    - Je donnerais mon bras droit pour un café !
Elle rigola un peu toute seule, fière de sa blague, avant de libérer la serpentarde. Sybil était clairement mal à l'aise par ce genre de contact et assez mauvaise pour le cacher.
Taylor se redressa, s'étirant amplement avant d’emboîter le pas de sa camarade en direction de la sortie. Elle ne doutait pas une seconde que ses affaires resteraient à leur place, qui serait intéressé à l'idée de voler une dissertation d'étude des moldus à peine entamée ? Elle se força au silence tant qu'elles se trouvaient dans l'enceinte sacrée de la bibliothèque mais relança la discussion aussitôt dans le couloir.
    - Je suis désolée de ne pas pouvoir t'aider avec ton devoir comme tu l'as fait, le géant n'est pas mon fort. Je me débrouille en gobelbabil par contre, si un jour tu es dans le besoin.
Par habitude, elle prit la direction du réfectoire. Boire un café c'était toujours mieux assis et le vent était trop violent pour le savourer calmement dans les coursives couvertes de la cour intérieure.
    - Qu'est-ce que tu étudies pour avoir à traduire une poésie géante ? Langues et cultures magiques ? A moins que ce ne soit pour ton plaisir personnel.
Taylor était clairement amusée par cette dernière hypothèse, mais qui était-elle pour juger ; tous les goûts sont dans la nature.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Mar 3 Avr - 14:34



Lénine & the queer agenda

Sybil & Taylor

Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !- Père Blaise , Kaamelott

Sybil acquiesça en silence la réflexion de Taylor sur le génie et son emploi, trouvant la remarque finalement assez pertinente. Sans autre contexte que la citation, de toutes manières, et avec aussi peu de recul sur les informations qui venaient de lui être fournies, elle décida de faire confiance à son interlocutrice sur le sujet : après tout, on n’aurait pas idée de demander à un cerbère le goût de la pâtée pour chat, et c’était aussi bien comme ça. Elle arqua par contre un sourcil à l’évocation de la branche canadienne de sa famille, qu’elle connaissait relativement mal comparée à l’anglaise, mais resitua après quelques secondes de réflexions l’individu en question : peu d’Avery de sexe masculin avaient épousé des hommes ces vingt dernières années, et Antigone en avait suffisamment parlé (bien que ceci ne la concerne en rien, comme d’habitude), pour qu’elle puisse resituer le sorcier.

« Angus. On parle bien d’Angus. C’est dingue, comme le monde est petit. »

Elle ferma les yeux l’espace d’un instant, visualisant une grande salle avec des gens qui chantaient, et ledit Angus dans un costume particulièrement élégant, la larme à l’œil. Elle-même était présente, dans une petite robe rose qu’elle détestait particulièrement, et elle s’était fait mal en tombant quelques jours auparavant. Elle avait gratté la croûte sur son genou, et elle s’était faite gronder. Et là, elle s’ennuyait. Beaucoup. Mais une donnée lui échappait totalement.

« Maman, pourquoi il pleure ? Il est triste de se marier ?
-Il pleure de bonheur, Sybil.
-C’est idiot. »

Sybil Avery ne pleurait pas de bonheur, déjà à cet âge-là.

« Si ça se trouve, on était ensemble à la cérémonie. »

Elle eut un petit rictus en se rappelant une dernière fois de l’infâme robe rose qui grattait comme jamais, et elle laissa le souvenir s’en aller. C’était lointain, et c’était tant mieux.

La sorcière étira ses jambes sous la table pour les préparer au périple béni qui l’emmènerait vers son fuel à elle, à savoir la caféine, et sourit vaguement à la remarque de Taylor.

« Tu sais bien ce que l’on dit de ce genre de blagues. Fais attention à ce que tu souhaites, parce que tu pourrais bien l’obtenir !
»

Inconsciente de l’énorme connerie qu’elle venait de débiter, elle se leva et arpenta les allées de la bibliothèque en silence, le regard discrètement posé sur Taylor afin de vérifier qu’elle ne s’enfuie dans un élan de légitime terreur. Mais tout semblait bien se passer pour le moment, et elle se félicita de ses prouesses sociales qui s’amélioraient de jour en jour. Et pour preuve, une fois dans le couloir, la conversation reprit très naturellement.

« Le gobelbabil, c’est ton truc ? Moi qui étais convaincue que cette matière n’intéressait que les amateurs de langues magiques dans mon genre, c’est plutôt rassurant, comme nouvelle. Et il se peut que je vienne t’ennuyer incessamment sous peu, il me semble que la semaine prochaine j’ai une dissertation à faire sur un sujet un peu obscur. »

L’idée qu’elle puisse traduire des poésies géantes pour le plaisir la fit pouffer discrètement, et elle sourit, étrangement détendue, en passant les portes du réfectoire.

« Je suis en Langues et Culture Magique, tout à fait, et je t’avoue que je ne suis pas passionnée par la langue des géants en général. C’est un peu trop…imagé, à mon goût ? Encore que l’on peut noter des idées grammaticales étrangement claires et précises dans leur signification, et rien que ça c’est assez dingue pour tout te dire. Et encore, comparé à la langue des êtres de l’eau, c’est rien, ils ont des variations de vocabulaire avec juste l’intonation du sifflement qui sont simplement ahurissants. Mais, dans l’idée, c’est pas tellement mon truc. Mon truc, ce serait plus les témoignages dans ces langues-là, tu vois, et les traces de magie primitive ? J’aimerais bien découvrir d’où ça vient. D’où on vient, finalement. Et ce serait tellement incroyable de finalement comprendre d’où provient la magie ? On pourrait en tirer tellement de choses, et s’adapter au mieux avec ces informations-là, et…. »

Et elle s’était emballée. Complètement, et sans réfléchir. Comme une enfant qui parlerait avec enthousiasme de son dernier jouet à Noël. Ridicule.

« Enfin. Ce genre de trucs. Et toi, du coup, l’étude des moldus, j’imagine ? Orientation par défaut, ou orientation passion ? Ça doit être fascinant.»

D’un coup de poignet expérimenté, elle agita sa baguette devant deux verres qu’elle venait d’aller chercher, pour changer l’eau chaude qu’ils contenaient en café. Elle rapprocha la corbeille de sucre près d’elles devant l’œil outré d’un première année qui n’avait pas eu le temps de se servir, et lui lança un sachet en guise d’excuses.


(c) DΛNDELION
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Sam 7 Avr - 0:10

    - Si ça se trouve on était à la cérémonie ensemble.
Taylor tenta de retrouver dans sa mémoire des bribes de ce mariage, et tout ce qui lui revint fut des souvenirs fugaces d'une enfant heureuse toujours dotée de deux bras. Elle se souvenait avoir dansé, avoir couru dans les jambes des adultes et s'être endormie sous une table quand la soirée s'était éternisée. Peut être Sybil avait été là, peut être pas. Cette soirée ne lui avait pas semblé assez importante sur le moment pour en graver tous les éléments dans sa mémoire. Comment aurait-elle pu prévoir que c'était la dernière fois que sa famille éloignée la voyait entière.
Taylor se secoua de sa nostalgie, répondant avec humour à la proposition de Sybil d'aller prendre un café. Elle n'avait pas prévu que sa compagne lui réponde avec autant de détachement que son vœu risquait de se réaliser, si bien qu'elle fut obligée de se plaquer une main sur la bouche pour ne pas exploser de rire dans sa remontée de la bibliothèque. Le bibliothécaire n'aimait pas beaucoup le bruit et lançait ses livres avec une précision redoutable. Taylor trouva étonnant que sa compagne n'ait pas remarqué le morceau de métal qui lui servait de bras, mais aussi plutôt rafraîchissant. Elle ne savait pas si elle devait mettre cela sur un manque d'observation ou juste le fait qu'elle était perdue dans son propre monde, et au final elle s'en fichait. Ça changeait de l'ordinaire.
Une fois dans le couloir Sybil répondit avec un peu plus d'enthousiasme qu'elle ne l'avait prévu à sa proposition de l'aider avec son gobelbabil et Taylor se sentit obligée de la rectifier avant qu'elle ne se fasse de faux espoirs à son sujet.
    - « Mon truc » c'est peut-être un peu fort comme terme, disons plus que je devais garder une langue et que j'ai choisi celle là par pragmatisme et qu'à force de nuits blanches sur le sujet je commence à en apprécier quelques subtilités et bien me débrouiller. Mais je serais ravie de t'aider si mon explication ne t'a pas découragée !
Taylor lui sourit et écouta avec des yeux de plus en plus grands alors que Sybil s'épanchait sur ce qui devait être sa passion. Parfois elle ponctuait ses phrases d'un sourire ou d'un rire léger qui donnaient de la couleur à ses joues pâles, et il fallait bien avouer que ça lui allait bien de s'emporter sur un sujet. Elles passèrent les portes du réfectoire et s'installèrent à une table sans que la serpentarde arrête de parler et Taylor alla jusqu'à poser son menton dans la paume de sa main alors qu'elle buvait ses paroles. Finalement Sybil dut s'en rendre compte car elle s'arrêta en pleine tirade tandis que son visage changeait d'expression.
    - Enfin. Ce genre de trucs. Et toi, du coup, l’étude des moldus, j’imagine ? Orientation par défaut, ou orientation passion ? Ça doit être fascinant.
Taylor ne put s'empêcher de rire devant son air gêné et son manège de sucre et de café, acceptant avec reconnaissance le verre qu'elle lui tendait.
    - Oui, l'étude des moldus est intéressant mais j'avoue que ce n'est pas la matière que je préfère. Je suis en Droit et Politiques Magiques, donc l'étude des différences entre société sorcière et société moldue fait partie des bases à avoir si on veut continuer dans le domaine.
Et c'était un sujet sur lequel elle pouvait s'épancher pendant des heures avec Abena, assises dans leur chambre ou lors de concours de slam improvisé dans la salle commune. Mais cette après-midi elle avait trouvé un sujet d'intérêt.
    - Mais ce dont tu parlais m'a l'air beaucoup plus fascinant actuellement. Outre le fait que je n'avais absolument aucune idée que les êtres de l'eau communiquaient par sifflements – je pensais que ce serait par ultrasons ou quelque chose comme ça ? – j'avoue ne m'être jamais posée la question d'où venait la magie. C'est hallucinant, dire que c'est tout autour de nous et que pas une seule fois l'idée de me questionner sur sa provenance ne m'a traversée l'esprit ! C'est bien une autre preuve qu'on a tendance à accepter trop facilement ce qui nous est acquis et ne même pas s'interroger sur son origine. Je me demande si les moldus ne seraient pas plus curieux que nous même sur ce sujet, peut-être même ont-ils déjà des chercheurs précurseurs. Est-ce qu'on a des pistes ? Est-ce qu'il y a des livres ou même des indices sur comment tout a commencé ?
Après avoir versé deux sucres dans son café Taylor le porta à ses lèvres, uniquement pour découvrir qu'il était bouillant et que la seule raison pour laquelle elle ne s'était pas brûlée la main c'était parce qu'elle l'avait instinctivement saisi avec la droite. Reposant sa tasse, elle fit signe à Sybil.
    - Fais attention, c'est brûlant.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Sam 7 Avr - 19:08



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Sybil & Taylor

Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !- Père Blaise , Kaamelott

Alors Taylor était en droit et politiques magiques. Ceci expliquait cela. On ne se passionnait pas subitement pour ce Lénine et ses idées. C'était plutôt rassurant, dans un sens, de voir que Taylor ne vouait pas un culte a l'individu, que Sybil ne connaissait pas mais qu'elle jugeait déjà sans vergogne. Dans tous les cas, son positionnement au sujet de la politique lui semblait remarquablement sensé, et elle approuva intérieurement la démarche. Comprendre avant de décider, rien de mauvais ne pouvais sortir d'une telle attitude. Elle allait commenter quelque chose sans grand intérêt, mais transpirant l'approbation, lorsque Taylor décida que finalement, les origines de la magie étaient bien plus intéressantes que tout ça.

Sybil avala de travers.

Quelqu'un qui n'était pas le professeur Phillips voulait bien parler des origines de la magie avec elle. Quelle idiote elle faisait. Elle aurait du prendre ses recherches, ou au moins numériser ses parchemins (Elle connaissait le mot numériser grâce à Beckett) pour y accéder avec son téléphone, ou encore prendre des notes qu'elle garderait soigneusement sur elle au lieu de tout ranger dans ses armoires en étiquetant tout précisément. Si seulement elle avait pu être un peu plus désorganisée, elle aurait déplié avec bonheur ses cartes, ses explications, ses références. Mais elle n'avait que sa tête pour répondre aux nombreuses questions de Taylor. Il faudrait bien s'en contenter.

« Tu me prends au dépourvu, je t'avouerais. Je n'ai aucune de mes notes avec moi, sinon j'aurais pu largement approfondir le sujet, et peut-être avoir un regard neuf sur les choses ? C'est le souci de la recherche, on s'enferme tellement vite dans son idée qu'on finit par perdre en objectivité. Mais pour en revenir aux origines de la magie, c'est ma mère qui m'a donné le virus. Elle cherchait déjà avant ma naissance. »

Et se loupait royalement, selon l'avis de sa fille. Mais elle s'abstint de commenter.

« Mais les moldus ont beaucoup de théories terriblement intéressantes à ce sujet. C'est terrible de voir ce qu'ils ont pu avancer en la matière alors même que nous n'en sommes qu'aux babillements. Imagine que dans le monde sorcier, la théorie qui fait sensation actuellement serait celle d'un premier sorcier donnant naissance aux grandes familles que l'on connaît. Mais c'est d'une bêtise sans nom, si tu veux mon avis ? Nous avons la preuve que si les moldus peuvent donner naissance à des sorciers, les sorciers ne donnent naissance qu'à des cracmols dans le pire des cas. Et un cracmol et un moldu, ça n'a rien à voir. Et quand tu regardes sur les internettes, tu vois beaucoup de témoignages d'enfants étranges, de rites funéraires d'enfants choisis pour leur proximité avec un dieu, ce genre de choses. Quel est le pourcentage de chances qu'ils aient été des sorciers parmi les moldus, et non pas l'inverse ? Oh, et il y a ces fresques en Afrique Sub-saharienne...  merci pour le café. »

Sybil se brûla royalement avec le café, trop perdue dans ses explications pour entendre tout à fait Taylor qui l'avait pourtant prévenue. Mais elle n'avait pas semblé avoir mal, elle.

« Ouch ! Je ne sais pas comment tu fais pour supporter des températures pareilles. Mais c'était un compliment. Et bref, pour en revenir a mes histoires d'origine de la magie, si jamais je trouve la preuve formelle de ce que je recherche... »

Elle se pencha vers Taylor avec des airs de conspiratrice.

« Alors tous les sorciers seraient issu de moldu. Et hop, plus de sang-pur, plus de sang-mélés, plus de discriminations de ce genre, plus de statut de sang parce que tout ceci reposerait scientifiquement sur du vent. Imagine un peu ! La tête qu'ils feraient, tous, du haut de leurs noms de famille respectifs, en réalisant que tout ce qui les fait fiancer leurs enfants de force, tout ce qui les fait renoncer a ce qui ne rapporte pas de pouvoir...c'est du vent. Juste du joli vent. »

Elle sortit les épaules d'un air satisfait.

« Et c'est pour ça que ma mère ne trouvera jamais l'origine de la magie. Tous cherchent au mauvais endroit. Si on doit trouver quelque chose, c'est chez les moldus et pas autre part qu'on le trouvera. »

Sybil réalisa qu'elle en avait beaucoup dit, dans le feu de l'action. Beaucoup trop.

« C'est pas tant le fait d'être une Avery qui dérange, dans l'idée. Mais si jamais j'ai raison, alors tout sera plus juste, pour tout le monde. Et c'est important, je crois. »

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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Dim 8 Avr - 18:38

Taylor n'avait aucune idée du déluge qu'elle venait de déclencher, mais elle en fut ravie.
Il y avait quelque chose privilégié à voir Sybil Avery, d'une apparence digne à la limite de l'austérité, se mettre à parler comme une enfant raconterait une chasse au trésor, l’œil pétillant et les mains volant en tous sens. Taylor ne connaissait pas les théories actuellement en vigueur dans le domaine de l'étude la magie mais son interlocutrice semblait avoir une connaissance approfondie et un avis pour chacune d'entre elles. Elle était si agitée que Taylor eut peur qu'elle reverse sa tasse en saisissant son café malgré son avertissement, mais elle ne fit que se brûler.
    - Ouch ! Je ne sais pas comment tu fais pour supporter des températures pareilles. Mais c'était un compliment.
    - Je suis à moitié être de lave du côté de ma mère
    , blagua-t-elle.
Sybil était déjà repartie et elle savait qu'elle n'avait sans doute même pas entendu sa tentative d'humour. Taylor trouvait ça amusant cette capacité qu'elle avait à totalement occulter le monde qui l'entourait au point d'ignorer ce qui se trouvait littéralement juste sous son nez. Elle continua de l'observer avec un simple sourire aux lèvres alors qu'elle se penchait vers des airs avec des airs de conspiratrice, puis se retint de rire alors qu'elle se redressait aussitôt mouvant ses bras avec passion. Oui, en cet instant la très digne héritière Avery était étonnamment adorable.
Ce qu'elle disait, par contre, l'était moins. Il n'y avait pas besoin d'être exceptionnellement intelligent pour comprendre que derrière ses propos se trouvaient une rancœur issue du vécu et Taylor ne put s'empêcher d'avoir un serrement au cœur à cette pensée. Sybil ne semblait pas porter son statut de sang-pur en grande estime et encore moins les devoirs et traditions qui allaient avec. Taylor n'était pas assez naïve pour croire que les mariages d'intérêts étaient une chose du passé, mais c'était toujours différent de l'imaginer en théorie et le voir en pratique. Cette pratique était-elle encore en cours dans la famille Avery ? Ce serait malpoli de le demander à une fille qu'elle venait à peine de rencontrer, mais il n'y avait pas à douter que cette pensée n'allait pas la laisser en paix avant un moment.
Comme précédemment Sybil eut cette moue qu'elle faisait quand elle réalisait avoir longuement parlé et en était gênée, avant de conclure son exposé.
    - C'est pas tant le fait d'être une Avery qui dérange, dans l'idée. Mais si jamais j'ai raison, alors tout sera plus juste, pour tout le monde. Et c'est important, je crois.
    - C'est plus qu'important, c'est essentiel.
Taylor sentit son cœur de justicière s'emballer alors que sa poitrine se gonflait d'un sentiment de devoir à accomplir.
    - Je trouve ton but vraiment admirable. C'est exactement la raison pour laquelle je me suis lancée dans le droit, pour apporter une égalité et une justice durables et impartiales.
Mais avant de se lancer dans sa propre litanie Taylor avait des questions, tellement de questions sur ce que venait de lui apprendre Sybil.
    - Je suis curieuse de savoir ce qui t'a poussée sur cette voie. Je veux dire, je comprends que c'est ta mère qui faisait des recherches sur le sujet avant toi, mais qu'est-ce qui t'a poussée à penser en dehors du cadre ? Sans vouloir te vexer, ce n'est certainement pas de la bouche d'une membre d'une des plus estimées familles de sangs-purs d'Angleterre que je m'attendais à entendre la théorie comme quoi tout sorcier avait un ancêtre non-maj.
Elle ne s'y attendait pas certes, mais ç'a avait été une heureuse surprise. Du genre que Taylor aimerait avoir plus souvent. Bien que jamais vraiment impliquée dans ce débat du sang elle avait entendu assez de propos extrémistes dans les informations, ou même dans les repas familiaux avec les oncles et tantes les moins ouverts d'esprit, pour savoir que c'était un problème à l'échelle mondiale.
    - Est-ce que ta théorie reçoit du soutien ou au contraire est-ce qu'on te met plutôt des bâtons dans les roues ? Je suis désolée, j'avoue que le reste de la populace et moi-même avons quelques préjugés sur les familles de sangs-purs et je me demande comment on s'y comporte en vrai.
Taylor rit doucement, ne voulant pas plomber l'ambiance détendue entre elles par des questions trop sérieuses. Son café avait refroidi et elle put en boire une lampée, avant de reporter son attention sur Sybil en face d'elle.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Dim 8 Avr - 23:17



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Sybil & Taylor

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Sybil n'avait pas capté la blague, pourtant excellente, de Taylor, et était déjà repartie dans ses explications à grand renfort de moulinets et de variations dans le ton. Ce n'était finalement que lorsqu'elle parlait de sa passion immodérée pour la magie, ses origines et son histoire, qu'elle était elle-même, hors de la solide armure de glace forgée par tant de femmes avant elle. Elle se livrait, vraiment, sans concessions, et sortait enfin de ce personnage désagréable qui lui collait à la peau. Et elle se sentait, pour une fois, respirer comme jamais.

Et l'accueil de Taylor lui fit chaud au cœur. Alors elle aussi, trouvait cela admirable ? C'était quelqu'un de bien, décida Sybil en un claquement de doigts. Et elle avait le même projet qu'elle. Quelque chose de plus juste, de plus droit, et de plus impartial. La Serpentard était admirative, et soulagée, dans le même temps. Elle n'était donc pas complètement folle. Elle n'était donc pas complètement seule. Elle sourit, et testa du bout des doigts la température de sa tasse de café. C'était encore un peu chaud. Dommage.

Sa question la prit néanmoins au dépourvu. Personne qu'elle ne connaissait ne se serait permis de poser une question pareille. Beckett, peut-être. Peut-être pas. Mais c'était tout de même surprenant , qu'on pose aussi franchement une question qui pouvait autant fâcher. Enfin. Elle pouvait bien répondre. Ce n'était pas comme si elle venait plus ou moins clairement de donner son avis sur tout le bien qu'elle pensait des sang-pur.

« C'est.....enfin. C'est un peu compliqué. »

Ca commençait remarquablement bien.

« Disons que Poudlard m'a beaucoup aidé. Tu te doutes bien que la décision d'accepter les moldus et cracmols n'a pas été toujours bien reçue par chez nous. Mais j'ai essayé de comprendre, qui ils étaient, ce qu'ils faisaient. Et ils font des choses vraiment intéressantes. Beckett m'a appris récemment à me servir d'un ordinateur, par exemple, et c'est une invention assez formidable. Et puis.... »

Et puis tout le monde avait commencé a lui parler de toutes ces conneries de mariage, en la qualifiant de chanceuse de ne pas être fiancée à la naissance comme une Blackwell. Et elle avait réalisé, petit a petit, qu'elle serait sacrifiée sans qu'on ne lui demande son avis, comme tant d'autres avant elle, et que quand bien même on lui laisserait un petit bout de choix, elle ne serait jamais libre, vraiment. Alors elle avait cherché, quelque chose, du vent, au début, et elle était tombée sur un livre traitant d'un angle différent sur les origines de la magie. Interdit. Défendu. Dissident. Elle l'avait acheté.

« J'ai trouvé un livre. Il m'a donné l'idée. Mais une idée, ça ne suffit pas. Alors j'ai cherché, j'ai repris les études de ma mère, d'autres, aussi. Et en les relisant, j'ai compris que leurs recherches avaient un gros défaut. Ils cherchent non pas pour trouver l'origine de la magie, mais pour prouver leur légitimité. Ils se foutent de la vérité. Et...et j'ai beaucoup de mal. Avec ce qui n'est pas la vérité. »

Elle avait l'air presque en colère en éructant ces mots-là, mais elle pesait chacun de ceux-ci. Elle méprisait le mensonge, elle méprisait la tromperie, et elle avait beaucoup de défauts, mais certainement pas ceux-là.

« Et mentir, même par omission, pour s'assurer une position privilégiée dans la société, que l'on maintient en sacrifiant ses enfants, ses petits-enfants au nom d'un pouvoir illégitime, c'est minable. »

Sybil croisa ses bras devant elle, avant de les déplier pour prendre une gorgée de café. Tout ce système la dégoutait. Combien de Fallen. Combien de Sybil. Combien d'Antigones, d'Elizabeth, combien de femmes qui se prendraient encore les pieds dans les ornières vicieuses du chemin de sang-pur.

Elle rit sans joie à la seconde question de Taylor.

« A priori, vous avez raison sur beaucoup de choses. Parfois, c'est une vie de famille normale. Et le lendemain, on te demande de trouver un époux, quand on ne l'a pas choisi pour toi quand tu es née. Parfois, tu peux courir dans la terre et rire, et le lendemain, eh bien...le lendemain, tu dois bien te tenir, droite, polie, forte, sans aucune faille, au service de la famille. Et parfois tu es libre de faire ce que tu veux, et le lendemain, c'est terminé. »

Elle était franchement amère, maintenant, et avait trop parlé. Antigone lui en voudrait.

« Oublie ça. C'est pas très important. Tu disais que tu voulais faire de la politique ? Politique, comme ministre de la Magie, ou autre part ? Une association, quelque chose ? »


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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Lun 9 Avr - 1:38

Taylor ne s'attendait pas à provoquer une telle ribambelle d'émotions chez Sybil, mais les expressions qu'elle vit passer sur son visage ne trompaient pas. Parfois elle oubliait que certaines questions ne se posaient pas, ou alors pas de la façon qu'elle le faisait. Elle qui se félicitait presque de ne pas avoir mis les pieds dans le plat un peu plus tôt, voilà venait de marcher dans le dessert. Si elle voulait un jouer percer en politique il allait falloir qu'elle entraîne sa langue de bois.
Elle sirota son café tandis que Sybil lui répondait, ne s'étonnant que légèrement quand le nom de Beckett fut évoquer. Beckett Campbell ? Le mauvais perdant à l'ego surdimensionné de sa promotion ? Vraiment ? Taylor avait du mal à croire que ces deux là puissent s'entendre, mais d'un autre côté, elle ne les connaissait ni l'un ni l'autre si bien que ça.
La pause dans les mots de son interlocutrice la fit tiquer et elle redressa la tête à temps pour voir quelque chose de fugitif passer dans les yeux de Sybil. Quelque chose comme de la détresse. Elle reprit son histoire, lui parlant du livre et des recherches qu'elle avait découverts, mais tout ce que Taylor pouvait entendre étaient les non-dits qui s'étiraient subrepticement entre chacune de ses syllabes. Sa détresse de changea en colère, et Taylor se demanda si elle était nourrie de rage ou d'impuissance. Ou peut être les deux.
    - A priori, vous avez raison sur beaucoup de choses. Parfois, c'est une vie de famille normale. Et le lendemain, on te demande de trouver un époux, quand on ne l'a pas choisi pour toi quand tu es née.
C'était la deuxième fois qu'elle mentionnait cette histoire de mariage et il n'était que trop évident aux yeux de Taylor que c'était une question qui la touchait de près. Elle ravala son commentaire à ce sujet, se rappelant qu'elle ne pouvait pas enfoncer tous ses murs dans la même journée.
Il y avait des ombres et des fantômes dans le passé de Sybil, des souvenirs qui avaient laissé leur marque sur sa silhouette. À la droiture avec laquelle elle se tenait, la rapidité avec laquelle elle reprenait contenance quand elle s'emportait, le soin avec lequel elle mesurait chacun de ses mots, son éducation transpirait. Elle faisait penser à Taylor à ce arbre que l'on taille pour qu'ils fassent plaisir à voir. On les attache à un tuteur solide pour les redresser, on coupe les branches qui ne nous plaisent pas, on croise leur pollen avec un arbre de notre choix, on mesure et juge leurs fruits au printemps.
    - Oublie ça. C'est pas très important. Tu disais que tu voulais faire de la politique ? Politique, comme ministre de la Magie, ou autre part ? Une association, quelque chose ?
Taylor sourit, mais il y avait plus de tristesse que de joie dans ses iris.
    - Ça m'a l'air d'une importance capitale, au contraire.
Mais ce n'est pas sa place, pas le lieu, pas le moment. Alors elle capitula et accepta le changement de sujet, agitant sa baguette pour remplir la tasse de café qu'elle avait terminé.
    - Pour répondre à ta question, je compte devenir la prochaine présidente du MACUSA.
Taylor pris une pause, clairement amusée, le temps de laisser Sybil assimiler l'information. Cela faisait toujours son petit effet quand elle l'annonçait pour la première fois.
    - C'est un objectif que je me suis fixée quand j'avais treize ou quatorze ans, quand j'ai réalisé à quel point le monde était vaste et compliqué et, parfois, impitoyable. Je venais de sortir de la dépression due à mon accident et je me suis jurée de ne plus me laisser malmenée par qui ou quoi que ce soit, d'être le grain de sable qui fait dérayer l'engrenage et pas celui qui se fait écraser.
Taylor se souvenait encore très bien de sa décision forgée dans l'adversité et tous les choix en avaient découlé. Elle s'était inscrite aux cours de droit, avait exploré la toile d'internet, avait rejoint des clubs d'échanges et de débats. Elle avait traversé l'océan et était venue étudier à Poudlard pour ça.
Elle secoua toutes ces pensées profondes d'un haussement d'épaule avant de reprendre avec naturel :
    - En attendant ce jour je continue de m'entraîner régulièrement pour le concours de Miss Sorcière USA, avant de bien sûr viser la couronne ultime de Miss Sorcière Univers. Encore un peu de café ?
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Lun 9 Avr - 19:57



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Sybil & Taylor

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« Ça m'a l'air d'une importance capitale, au contraire. »

Si tu savais, Taylor, se dit Sybil en rongeant l'un de ses ongles, l'air profondément pensif. Sa vie entière avait été rythmée par ce va-et-vient de libertés reprises par la suite, et elle n'était même plus sure de pouvoir, si jamais elle s'en trouvait un jour libérée, reprendre un rythme d'existence normal. Elle aurait souhaité, juste, ne pas avoir à l'appliquer à ses futurs enfants. Mais elle savait mieux que personne que l'on était appelé a reproduire les erreurs de ses parents, et elle soupira intérieurement. Elle verra ça plus tard. Toujours, plus tard.

Elle observa Taylor se resservir du café d'un air distrait, et s'apprêtait à repartir dans ses pensées quand elle fut interrompue par la petite bombe d'ambition que la gryffondor venait de lâcher avec un calme presque insolent.

Présidente du MACUSA, rien que ça. Sybil ouvrit des yeux ronds avant de se reprendre. Bon sang, elle était sérieuse ? Voilà qui s'appelait avoir de grands projets, pour le moins. Elle masqua sa stupéfaction en toussotant poliment. Sa grand-mère l'aurait certainement adorée, si elle l'avait rencontrée, bien qu'elle ne soit pas de sang-pur.  Plus qu'elle dont le seul désir était de s'enterrer dans un trou de connaissance et de ne plus jamais en ressortir. Enfin. Elle ne devait pas ennuyer une des rares personnes qui voulait bien lui adresser la parole sans trembler des genoux avec ça.

« C'est ambitieux. Mais si tu t''y prends maintenant, tu as toutes tes chances. »

Elle écouta poliment la petite histoire qui accompagnait une annonce coup de poing comme celle là, et trouva que Taylor avait au moins une façon de raconter ses motivations qui lui permettrait certainement d'aller haut dans le monde politique sorcier. Elle aurait pu commenter sur le sujet, mais autre chose la fit réagir, directement. Un accident ? Quel accident ? Taylor avait pourtant l'air en grande forme. Et la question ne se posait pas.

Héhé.

Comme si Sybil Avery savait quand parler et quand se taire.

« Un accident ? Qu'est-ce qui s'est produit ? »

Mais elle savait aussi offrir une élégante porte de sortie lorsque l'occasion s'y prêtait.

« En tout cas, c'est admirable de savoir rebondir ainsi. »

Finalement, ça manquait un peu d'élégance, mais c'était sincère. Si Sybil n'avait jamais connu de réels accidents ni de réels drames, elle restait tout de même toujours un peu impressionnée par ces victimes qui n'en étaient plus et qui avaient su se relever pour offrir quelque chose de grand au monde.  Et ça, c'était beau. Elle finit son café d'une traite comme pour marquer le coup.

« En attendant ce jour je continue de m'entraîner régulièrement pour le concours de Miss Sorcière USA, avant de bien sûr viser la couronne ultime de Miss Sorcière Univers. Encore un peu de café ? »

Sybil manqua de s'étrangler avec le sien, de café. Des concours de beauté ? Qu'est ce que tout ceci venait faire dans une carrière formidable de femme politique ? D'accord, Cannelle avait été Miss Royaume-Uni, mais elle ne se destinait pas à devenir ministre de la magie, elle. Et de toutes façons, elle ne parlait plus à Cannelle, alors la comparaison était hors de propos, point. Mais tout de même. Miss Sorcière Univers. Elle était jolie, le sujet n'était pas là, mais la sorcière leva tout de même un sourcil en signe d'intense questionnement.

« ...C'est à se demander comment tu trouves le temps, toi, de faire une pause café. »

Et ce serait bien suffisant, comme question. Mais c'était sans compter le manque de gène de la sang-pur.

« Encore que je me pose une question. Les gens ne sont déjà pas tendres avec les dirigeants en temps normal...tu n'as pas peur qu'on ne fasse pas confiance à une Miss Sorcière Univers ? Je demande ça, note bien que je n'y connais bien grand chose, à moins qu'on fonde un concours de Miss Vestiges de civilisations, je n'ai aucune expertise dans le domaine. »


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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Mer 18 Avr - 23:04

Sybil ne se moqua pas d'elle quand elle lui annonça son ambition de devenir présidente du MACUSA et rien que pour cela elle méritait toute son affection. Elle ne lui fit pas de remarque sur l'incroyable difficulté de son objectif, ni même ne lui jeta ce regard qui la détaillait de la tête aux pieds comme pour lui dire qu'elle n'avait pas du tout l'apparence d'une future présidente. Non, Sybil se contenta de se remettre de sa surprise et de l'encourager avec bienveillance. Taylor se sentit sourire.
Bien sûr Sybil ne put que relever sa remarque sur l'accident qu'elle avait vécu et Taylor fut une nouvelle fois épatée par sa totale inconscience de ce qui se trouvait juste devant elle. Pour une future chercheuse ça relevait du comble. Elle allait vraiment devoir développer son sens de l'observation, sinon un de ces jours elle allait trébucher sur une civilisation oubliée et continuer sa route sans s'en rendre compte. Taylor pouffa à cette pensée, tentant vainement de masquer son hilarité derrière sa main. Elle finit par reprendre contenance et raconter à son interlocutrice, sans doute choquée, le reste de ses plans pour l'avenir. Elle avait conscience d'être une énergumène en son genre, entre sa prothèse et ses rêves démesurés, mais à quoi bon rêver si ce n'était pas extraordinaire. Go big or go home, tout ça.
    - ...C'est à se demander comment tu trouves le temps, toi, de faire une pause café.
    - Je compense en ne dormant pas beaucoup la nuit,
    rit-elle doucement, au grand dam de mes colocataires.
Abena et Rin s'étaient réveillées plus d'une fois pour la trouver penchée sur un parchemin, lumos au bout de la baguette. Taylor savait que le surmenage était contre-productif mais elle savait également qu'elle n'avait pas les facilités de certains et qu'étudier plus restait son unique solution.
Il aurait été étonnant que Sybil encaisse toutes ses révélations sans au moins une question, aussi Taylor sourit-elle quand elle commença à l'interroger sur sa carrière de reine de beauté ultime. Après tout elle n'était pas la première à s'étonner de son mélange de vocations et elle ne serait certainement pas la dernière.
    - Je pense que quoique je fasse mes détracteurs trouveront toujours à redire. Ils auront une ribambelle de sujets sur lesquels s'arrêter s'ils veulent me descendre en flamme. Les hommes me descendront car je suis une femme, les sang-purs (sans vouloir t'offenser) car je suis sang-mêlée, les hétéros parce que je ne le suis pas, et ainsi de suite. Je préfère qu'ils s'attaquent à moi car je suis Miss Sorcière Univers plutôt qu'aucun de ces autres détails auxquels je ne peux, ni ne veux, rien changer.
Taylor fit une brève pause dans son discours le temps de hausser les épaules avec fatalité, car elle savait que malgré toute sa préparation ce jour arriverait. Où on la critiquerait pour ce qu'elle était. Puis elle se pencha avec Sybil avec un sourire, un air malicieux dans le regard comme si elle allait lui confier un secret.
    - Et si jamais ils finissent par s'en prendre à moi à cause de la couronne je saurai exactement quoi leurs répondre. Je leurs répondrai que je me suis entraînée à discourir et débattre sur des sujets sensibles en un temps imparti depuis l'adolescence, que j'ai appris à composer avec l'opinion publique et me comporter dans des milieux huppés alors qu'ils étaient encore à l'école, que j'ai gagné assez de confiance en moi pour savoir ignorer les critiques les plus mesquines et que je me suis engagée dans plus d'associations et œuvres caritatives qu'ils ne le feront jamais. Je leurs dirai que l'univers des concours de beauté objectifie terriblement la femme mais que le monde sorcier en fait autant, et que s'ils veulent changer les choses qu'ils commencent pas se regarder dans un miroir.
Elle leurs dirait ça et tellement plus encore. Taylor avait de la verve à revendre et une diction impeccable pour s'y adonner. Mais Sybil n'était pas son ennemie de demain et elle devait sans doute la barber avec ses élucubrations futures. Elle se redressa pour lui laisser de l'espace, remettant au passage une mèche de cheveux qui s'était échappée derrière son épaule. Il était temps qu'elle lui assène sa dernière révélation, et sur un ton joyeux de préférence.
    - En fait, mon seul avantage dans cette histoire c'est mon handicap, dit-elle avec un léger rire pour son oxymore et en relevant sa manche pour lui montrer l'étendue de sa prothèse. Les gens sont toujours impressionnés ou au contraire mal-à-l'aise quand ils la voient, ce qui m'a déjà fait gagner quelques places à des concours.
À voir dans quelle catégorie Sybil se situerait, mais Taylor n'avait pas tellement de doute que sa réaction lui plairait – comme un peu tout chez elle jusqu'ici.
    - Je suppose que ça répond à ta question de tout à l'heure.
Petit sourire amusé.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Jeu 26 Avr - 13:56



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Sybil & Taylor

Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !- Père Blaise , Kaamelott

Alors Taylor compensait l'immensité de ses projets par des nuits plus que réduites. Sybil eut un petit rictus. Elle avait déjà entendu ça quelque part, de sa propre bouche, elle qui finissait régulièrement par s'endormir en vrac, ses chaussures encore aux pieds, la tête directement dans ses livres, et ce dans des positions hautement improbables. Melusine elle-même l'avait réveillée quelque fois tant elle ronflait fort, encore en uniforme, allongée en travers du lit alors qu'elle était certainement en train de retirer ses chaussettes, et s'était contentée poliment de la remettre en place sans commenter l'état de décrépitude avancé de sa colocataire.

Ceci dit, elle lui donnait beaucoup à réfléchir d'un seul coup. Effectivement, tout le monde trouverait toujours quelque chose à redire. Sybil se situait, dans une certaine mesure, dans une frange intouchable de la population, ou seuls ses parents avaient le pouvoir de lui faire des remarques sans craindre ses foudres, mais elle se souvint que ce n'était pas le cas du reste du monde, loin de là. Elle était une privilégiée, dans le grand ordre des choses, et c'était une chose de le savoir, et un autre de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Sa grand-mère en était fière. Sa mère en était fière. Elle-même en avait pendant longtemps tiré une forme de fierté assez déplacée et générée sur du vide. C'était ça. Elle était positionnée sur un trône de vide surplombant le reste du monde, et venait de se prendre un « reality check » bienveillant, certainement involontaire, mais présent tout de même. Elle avait la vie facile, et aurait pu se présenter au ministère de la Magie sans que quiconque n'y trouve quoi que ce soit à redire, du moins pas en face d'elle. Mais Taylor n'aurait pas la vie aussi facile, et s'était faite une formidable armure avec son rôle de Miss. Et la serpentard n'aurait jamais pu croire un seul instant être autant impressionnée par une de celles qu'elle qualifiait auparavant de « louloutes vulgaires et vaguement décérébrées ».

Bon sang, elle était même complètement à coté de la plaque. Elle fronça les sourcils, et prit un instant de silence pour répondre sobrement.

« Je...ça me semble bien. Tu me donnes beaucoup a réfléchir, en réalité. Est-ce que je pourrais te fournir un avis plus construit à tête reposée ? Si tout ceci appelait un avis de ma part, bien sur. »

Elle avait ébranlé ses convictions, et sérieusement. Tout le monde n'était pas comme Cannelle, qu'elle appréciait pourtant beaucoup. Tout le monde ne pensait pas qu'a soi, dans ce genre de milieux, ni a sa fabuleuse coupe de cheveux. Bon sang, est-ce qu'elle lui en voulait encore ? Bien sur, qu'elle lui en voulait encore. De ne pas être revenue, notamment. Mais tout ceci serait géré plus tard.

Mais autre chose l'attendait encore. Et à la notion de handicap, elle vit, enfin, ce qu'elle avait occulté avec un soin tout particulier. Taylor avait un bras métallique. Taylor avait un bras métallique. TAYLOR. AVAIT. UN. BRAS. MÉTALLIQUE.

Sybil ouvrit grand les yeux avant de comprendre le pourquoi du comment et de réaliser qu'il lui manquait un bras, remplacé par une prothèse. Comment... ?
Comment avait elle fait pour ne pas le remarquer avant ? Le café, les blagues, tout était là, et elle n'avait absolument rien vu. Elle hésita un instant a frapper sa tête plusieurs fois de suite contre la table, mais se ravisa, songeant que ce n'était probablement pas la réaction qu'elle attendait.

« Je...wow. Je...n'avais pas....remarqué. Qu'est-ce que... »

Elle manquait de mots, alors que les questions ne manquaient pas. Les yeux rivés sur la prothèse, elle se reprit et regarda devant elle plutôt que de continuer à être gênante.

« Pardon. Est-ce que ...ça va ? Je veux dire. Qu'est qui s'est passé ? Si tu veux en parler, bien sur. Mais comment...ça fait encore mal ? Et dans la vie de tous les jours, ça va ? »

Ignorant totalement la maladresse de ses questions et de son attitude, elle reregarda la prothèse avec des yeux ronds. Bon sang, elle avait du en voir passer, des choses difficiles. Et elle avait un moral d'acier.

(c) DΛNDELION
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil Jeu 31 Mai - 0:09

Taylor ne s'était pas vraiment attendue à une réponse de Sybil, mais n'était jamais contre entendre l'avis d'une personne tierce. Le simple fait que la serpentarde soit capable d'aligner des mots comme « tu me donnes beaucoup à réfléchir » ne rendait son avis que plus précieux encore. Après tout, combien de personnes étaient honnêtement capables de se remettre en question, allant jusqu'à l'énoncer à haute voix ? Et parmi elles, combien appartenaient à des familles de sang-purs ? C'était peut être pousser un peu loin dans les préjugés, mais Taylor était prête à parier son deuxième bras qu'ils se comptaient sur les doigts d'une main.
Ravie du tournant que prenait ce banal après-midi de travail à la bibliothèque, elle continua son récit jusqu'à étaler la vérité crue aux yeux de Sybil. Qui s'écarquillèrent aussitôt. Comme quoi, après vingt minutes de discussion et trois indices directs différents, la chercheuse Avery avait fini par voir ce qui se trouvait au bout de son nez. Taylor sourit, clairement amusée, et attendit avec bienveillance que son interlocutrice se remette de ses émotions.
Elle fixait sa prothèse mécanique avec l'expression de l'enfant qui découvre que le père noël n'existe pas et que pendant tout ce temps son rôle était joué par un vétéran de Corée. Autrement dit à la fois surprise, choquée et inquiète. Quand Sybil reprit la parole et lui demanda trois fois d'affilées si elle allait bien, Taylor se décida à abréger ses souffrances.
    - Sybil, calme toi, dit-elle en lui tapotant gentiment la main. Respire, tout va bien. Il est déjà tombé une fois il risque pas de retomber dans les minutes qui suivent.
Aussi horrifiante que puisse être cette idée auprès du commun des mortels, Taylor ne pouvait s'empêcher de la trouver très amusante. Elle hésita d'ailleurs une fraction de seconde à détacher sa prothèse à ce moment-là, mais elle avait un peu trop peur que Sybil ne lui claque entre les doigts. À la place de quoi, attendrie par sa très visible panique, elle décida de la rassurer.
    - J'étais petite quand c'est arrivé, elle ne me gène plus depuis longtemps. J'étais enfant quand je me suis perdue dans les Rocheuses, j'y ai survécu pendant plusieurs mois en me battant avec les couguars pour récupérer les restes de leur chasse. Un jour malheureusement il y a eu une avalanche et je me suis retrouvée le bras coincé sous un rocher. J'ai attendu là pendant des jours qu'on vienne m'aider, mais au final j'ai du me débrouiller seule. Tu as vu le film moldu 127 heures ? Non ? Je te passe les détails alors, mais disons que ça a été la nuit la plus longue de ma vie et que j'en suis ressortie sans mon bras.
Taylor garda une mine impassible à la fin de son récit, une atmosphère lourde planant entre elles. Avant de ne plus tenir et éclater de rire.
    - Pardon, désolée je te taquine, mais tu verrais ta tête ! C'était juste un accident de ferme tout ce qu'il y a de plus banal, rien de dramatique.
Elle espérait ne pas avoir vexé Sybil avec son histoire, mais c'était tellement facile d'embobiner les valides. Ils étaient prêts à gober n'importe laquelle de ses fadaises du moment qu'elles ajoutaient une touche tragique à ses origines, un peu de noirceur à son caractère. Sans compter ceux qui lui demandaient comment elle s'était retrouvée avec un bras en moins sans prendre en compte une seconde ses sentiments et le côté déplacé de la question. Sybil n'était pas de ces derniers, Taylor ayant elle-même abordé le sujet de son plein gré, et c'est pourquoi elle lui avait avoué qu'elle rigolait avec son histoire d'enfant sauvage. D'autres moins polis étaient toujours persuadés à ce jour qu'elle avait tué un couguar à mains nues.
Son verre de café vide devant elle, Taylor jeta un regard à l'heure avant de pousser un profond soupir.
    - Bien que j'aimerais que cette pause dure pour toujours, je crois que je vais devoir retourner à mes parchemins ou je suis bonne pour une nouvelle nuit sans sommeil. Tu m'accompagnes ?
La perspective de s'arracher les cheveux sur des textes de loi moldus étaient un peu moins décourageante avec Sybil en camarade de misère. Et puis, elle pourrait toujours relever la tête de ses livres et lui demander de l'aide sur des citations trop compliquées pour elle de temps en temps.
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Re: lénine & the queer agenda ft. sybil

lénine & the queer agenda ft. sybil
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