Il est passé par ici | Bertram

Ellia la tête dans un bouquin et les doigts griffonnant le papier sans qu'elle ne prenne la peine de regarder. Ellia en pleine concentration, comme ces rares fois où elle faisait l'effort presque surhumain pour sa personne, de réviser les examens. Toujours à travailler dur dès qu'elle en jugeait l'intérêt, à en oublier les heures passant et probablement les cours passés. Absorbée par cette lourde tâche elle venait d'en louper au moins deux. Pas les plus importants, mais bon. Les genoux remontés, livre sur les cuisses et cahier sur le moelleux du canapé où elle siégeait, la belle sifflotait quelques airs bien connus, une façon pour elle de retenir les quelques horreurs de ce cours de sortilèges impossible autrement. Calme plat dans la salle commune, pas un bruit ni même un chat. Seulement elle et le silence rompu par le fredonnement de plus en plus agacé de sa voix.
Des choses qu'elle ne comprend pas.
Tellement illogique, pourquoi c'est comme ça ?
Oh puis zut, y en a marre.

Une pause qui s'impose, l'estomac le comprend et se met à gargouiller salement. Mais depuis combien de temps est-ce qu'elle étudiait au juste ? Un œil par la vitre pour observer un soleil bien trop haut dans le ciel, il devait être midi. Comme quoi les habitudes avaient la main dure finalement. Un soupir qui s'échappe lorsque les bouquins se ferment et s'empilent sur la petite table basse, elle se lève, baille un peu.

Des bruits étranges qui surviennent alors, comme des choses qui tombent, bruit sourd d'autres qui cassent. Mais qui pouvait bien foutre un bordel pareil à cette heure ? Et ça continue en plus. Ellia qui cherche d'une oreille, s'approche des escalier menant au dortoir, celui des filles, c'est de là que ça venait. Intriguée elle amorce un pas, le stoppe vivement pour se retenir au mur en manquant de tomber quant la créature passe sous ses pieds.

Qu'est-ce qu-
Un niffleur ?

Oh, comme celui de Harry trop mignon !
Avant de se retourner et de voir à travers sa gueule une chose qui n'aurait jamais dû y être. Trois secondes de bug, l'animal qui s'enfuit. Ellia qui devient furie et se lance à sa suite.

Oh saleté reviens ici !

Le collier de Nathanael, c'était vraiment pas une bonne idée.

Elle quitte la salle commune en trombes, la faim effacée par la colère si grande tandis qu'elle court sans se priver de lui hurler dessus dans l'espoir vain qu'il s'arrête un moment.

Mais c'est peine perdue, évidement.

Ah putain.
La journée avait bien commencée pourtant, alors pourquoi ? Ellia comprend pas mais elle court, pas assez vite visiblement et c'est pas le corps qu'elle se mange à peine sortie de la salle commune qui va l'aider à régler ce problème. Trop de précipitation, trop d'amour et de colère en même temps. Ce Niffleur était vraiment trop mignon, et elle l'admire oh oui bien sûr. Mais le collier de Nathanael n'était pas quelque chose avec lequel il fallait jouer.

« Putain ! »

Comme si c'était là la seule insulte, le seul mot qu'elle connaissait. C'est pas si faux, Ellia en colère connaissait rarement d'autres expressions et après tout, putain ça voulait tout dire. Notamment : "Mais casse toi tu vois pas que j'suis occupée ?!" adressé tout droit à l'élève bousculer qu'elle ne prend même pas la peine de regarder. À dire elle prend la peine de rien malgré sa tête qui lance (faut dire qu'elle se l'est bien mangé, le Serdaigle), elle se relève et elle court, tourne à droite après avoir vu la bête s'y faufiler.

On lui cri quelques mots.
Elle y répond tout aussi fort et ça résonne dans les cachots.

« J'm'en fou ! »

Vraiment hein. Elle s'en fou, c'est pas important que ce soit une créature protégée, c'est pas important qu'elle les adore non plus. Ce. Truc. A. Volé. C'est tout. Enfin non. Ce truc a volé un précieux si cher à ses yeux. Elle retient pas plus que ça pour l'instant et continue de courir encore et encore jusqu'à finir complètement essoufflée en plein milieu des cachots. Perdue au milieu de nul part sans aucun Niffleur en vu. Avec le ventre qui gargouille.

Et toi derrière.

« 'Tain mais pourquoi tu m'suis ? Tu veux ma photo c'est ça ? »
Un autographe aussi ?

Si seulement, au moins après tu lui foutrais la paix.

« Si j'retrouve pas ce collier j'te fais la peau. »

Oh.
En effet, c'était quand même un peu ta faute tout ça.

« Pourquoi tu t'es planté au milieu du ch'min hein ?! Sérieux quoi ! »