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[Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza

Bertram Godfrey
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Bertram Godfrey
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[Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Mar 10 Avr - 0:08

Flashback | True friends are like octopuses

Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

Au milieu des rayons de livres poussiéreux, sur ces longues tables de bois brut ne se trouvent qu’une poignée d’élèves studieux. Aujourd’hui, il fait beau : jour parfait pour étudier au calme. Les éléments perturbateurs se galvanisent dehors alors que des regards calmes, mais curieux dévorent les pages dans leur sanctuaire. Je reconnais la plupart des visages présents : des serdaigles en majorité. Je ne m’attarde pas sur eux. Les effluves poussiéreuses du volume de botanique avancé me chatouillent les narines et provoquent un éternuement discret et aigu. 3 fois comme d’habitude. Je secoue la tête un peu gêné avant de reprendre ma lecture. La botanique ne m’a jamais vraiment passionné. Indéniablement utile, c’était certain. Malgré  le cours donné par un professeur excentrique et compétent - dont je pouvais comprendre les apartés en langue étrangère - je n’avais jamais senti mon cerveau vibrer pour du jardinage magique.

Les pages défilent, le temps s’écoule et je relève la tête, tel un nageur qui reprend son souffle. Un instant de répit. Et je croise un regard que je connais, non loin de moi. Océans viridiens aux reflets brillants. Ce visage je le reconnais. Il faisait partie de ceux que je cherchais dans la foule et qui ne m’éludaient pas. Ce regard, il avait croisé le mien un nombre incalculable de fois. Complice. Il m’avait trouvé digne d’attention, digne d’être regardé.

Hey.



Une simple salutation polie, murmurée afin de ne pas briser le silence religieux qui régnait dans le temple du savoir. Un sourire convenu, celui que je sers à tout le monde.

Et mon regard se pose à nouveau sur les lignes et illustrations de plantes à l’autre bout du monde. Mes yeux ont beau lire et relire les mêmes phrases, c’est un autre film qui se passe dans ma tête.

Des fragments de mémoire décousus, réveillés par un regard dans une atmosphère nostalgique. Futures volutes dans une précieuse pensine.

****************************************************************************************************

J’ai 12 ans. Mes cheveux sont plus courts et mes vêtements un peu trop grands. “ Tu grandiras dedans” m’avait dit grand-mère. “ A ton âge, on pousse comme de la mauvaise herbe.” Si seulement. J’aurai vraiment aimé. Je porte le magnifique pull que mamie m’a offert. Il est bleu avec des étoiles dessus. En dessous se trouve ma chemise, boutonnée jusqu’en haut et ma cravate bien serrée. J’étais tellement fier de montrer à mes camarades comment la nouer. Dans la salle commune, je me plongeais dans le volume de potion pour débutants quand je l’ai remarqué. Il était tout seul, et il était mal habillé. Et il avait la tête de quelqu’un à qui on a volé son argent de poche - sur le point de pleurer. Je le reconnaissais comme un des premières années. Sans pour autant lâcher mon livre je lui ai demandé :

Hey. Qu’est-ce qui ne va pas ? Tes parents te manquent c’est ça ?



Mes grands-parents m’avaient beaucoup manqué l’année dernière. Ma mère aussi, mais elle me manquait toujours. C’était normal d’être un peu perdu au début - mais maintenant j’étais un deuxième année. J’étais un “grand”.

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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Mar 10 Avr - 23:37

on peut mesurer la magie d'une présence
à ce qui disparait avec elle

M // À l’image d’un pendule oscillant de droite à gauche, le balancement lent et régulier, je déambule dans les couloirs. Le nez en l’air, la mine absente, les paupières basses - je ne sais plus exactement pour quelle raison je me rends à la bibliothèque. Ah. Si. Le grimoire répertoriant les créatures fantastiques vivant dans les eaux aux larges de l’Antarctique. Je veux le lire avant demain - avant que la fatigue pesante qui ne me quitte pas depuis des jours ne me pousse à hiberner le restant de la semaine.

Non sans bousculer quelques personnes, m’excuser mollement de mon inattention, je gagne l’antre du savoir. Il y règne un calme particulier. De ceux qui me sont si chers - naît d’un savant mélange de concentration, de respect quasi religieux et de quiétude. À peine fais-je un pas à la rencontre du rayon de mon choix que mon sourire s’étire, s’étire et s’étire encore. Ce parfum de parchemin et de poussière m’enivre au moins autant que la vue des intitulés mordorés.

Doucement, je promène mes doigts sur les reliures, les déshabille avec une tendre pudeur. Puis, enfin, le grimoire tant désiré s’offre à mon intérêt. Avec une excitation digne de celle d’un enfant découvrant ses cadeaux au matin de Noël, je le déballe à ma curiosité. Dans ce genre de moment, mon visage emprunte les traits de l’extraordinaire, de la bizarrerie - ce qui pousse les gens à me toiser avec circonspection. Évidement, cela me gêne.

C’est ladite gêne qui me pousse à lever mon regard par dessus le cuir de la couverture, afin de m’assurer de ne pas être la cible de railleries silencieuses. Oh. Voilà qui est inattendu. Je tique, la bouche ouverte. Bertram. Bonjour. Je dis, plus automate qu'humain tant la surprise de le voir face à moi prend de court ma pensée.

Ma gorge se serre un tantinet ; y coulent des frissons étranges, désagréables - petits grelots d’une nostalgie douce-amère. À chaque fois que je le vois, il me fait cet effet. Cela n’a pas toujours été le cas. Auparavant, lorsque je le voyais, c’est mon coeur qui se serrait, qui se serrait de joie.

* * * * * * * * * * * * * * * *  * * * * * * * * * * * * * * * *  * * * * * * * * * * * * * * *

Comment ai-je pu être aussi bête ? Je suis bête ! Bête ! Je suis un idiot ! C’est mon deuxième jour, mon deuxième ! -  et j’ai déjà loupé deux de mes cours. Le premier parce que je me suis perdu, le second parce que je me suis endormi sur mon bureau sans entendre mon réveil.

Je renifle grossièrement, me laisse choir contre l’angle du mur. Tant pis. Je resterais recroquevillé en boule ici jusqu’à la fin de mon année scolaire. Voilà. Je ferais partie des meubles. Mais… J’ai le crâne trop rond, personne ne pourra jamais rien poser sur moi ! Mes larmes coulent aussitôt, muettes - je n’arriverais même pas à être un meuble utile…

Pourquoi n’ai-je pas écouté le Préfet et ses indications ? Pourquoi a t-il fallu que ma curiosité m’entraîne à suivre l’allée de ces tableaux bizarres. Je n’aurais pas raté mon premier cours et je me serais peut-être déjà fait un ami ! Pourquoi a t-il fallu que je fasse une sieste une heure avant le second ? Je le sais, pourtant, que mes siestes durent toujours plus d’une heure… Jamais je ne réussirais à survivre ici.

Je ne sais pas où est la salle de mon cours de ce soir. Je ne sais pas non plus comment rejoindre la salle du réfectoire. Je devrais demander ? Non. Je suis un meuble. Je l’ai décidé. Qu’importe si je suis un meuble inutile. Mais… J’ai faim. J’ai froid. Je n’ai plus de mouchoirs. Le chandail en soie mauve de ma mère est tout sale. Maman… Elle me manque. Papa aussi. Je veux les voir.

Hey. Qu’est-ce qui ne va pas ? Tes parents te manquent c’est ça ? Je lève des mirettes rondes de carpe sur le garçon debout devant moi. Il me parle ? À moi ? C’est trop. Il me voit ?  C’est bien trop. Je vais bi…. Ouuuuui, ils me manquent et je, et je, et j’ai- De plus belle, mes larmes coulent - en rivières, en flots, en torrents. Impossible d’articuler quoique ce soit de censé. J’ai l’air d’un bébé. Pitié, qu’il ne s’enfuit pas en courant !

Mh.

Il ne risque pas de s’enfuir puisque je me jette dans ses bras. La tête enfouie dans son pull, j’étouffe mes sanglots. Une petite minute encore, je profite de sa chaleur - son pull dégage la même odeur tiède, vieillotte et rassurante que la maison de mémé Lucile. C’est agréable.

Reprends-toi Mirza. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Doucement, je m’écarte - sans pour autant extirper mes mains du moelleux de sa laine. Je me sens si stupide - qui c’est qui aura la palme de l’abruti bizarre du jour ? C'est toi ! Désolé… Mirza. Mon prénom, c’est Mirza. Je, j’ai… J’ai faim. Ou comment passer de la truite à la baleine. C’est que mon ventre gargouille bruyamment. J’ai vraiment, vraiment, vraiment faim.





Bertram Godfrey
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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Mer 11 Avr - 15:07

Flashback | True friends are like octopuses

Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

Pourquoi est-ce que je m’étais approché de ce garçon ? Et bien, c’est simple : il était seul et sur le point de pleurer. Je l’ai regardé et j’ai eu pitié. En plus, mamie toujours dit d’être gentil avec tout le monde. Elle est trop gentille. Quand j’ai dû partir, elle a pleuré et elle m’a fait plein de bisous sur les joues. Elle était si triste. Ma maman, elle était si fière. Moi je n’avais pas peur, j’étais excité à l’idée de partir. Pourtant….ma première nuit avait été la plus dure, tout seul pour la première fois dans un dortoir rempli d’inconnus, dans un lieu étranger et probablement dangereux, cette tour perchée et vétuste qui penchait un peu vers le vide. Mais papy m’avait donné le plus précieux conseil de tous : Don’t let them see you cry. It makes you look weak. Alors j’avais fait comme tout le monde, je suppose. Ces nuits où l’animal blessé dans ma poitrine saignait et hurlait. Ces nuits glaciales, où mon corps suppliait pour un regard familier, un éclat de voix, une étreinte pour m’apaiser. Ces nuits là, j’enfonçais mon visage dans mon oreiller pour pleurer en silence, dans la complicité de l’obscurité.

C’était normal d’être perturbé au début, mais ce garçon, il allait apprendre. Il relève ses yeux humides vers moi. Un vert apaisant. Je les envie tous avec leurs yeux clairs. C’est pas juste ! Il n’essaie même pas de mentir. Son visage se disloque en une grimace hideuse avant de s’abandonner à une crise de sanglots. Comme un enfant. J’aurai bien reculé si seulement il ne s’accrochait pas avec toute la force du chagrin et du désespoir pour cacher honteusement son visage hideux dans mon pull.

Eeeh...mon pull…ne le salis pas….
Il pourrait se montrer un peu plus digne, quand même. C’est pathétique

Mais je ne peux pas dire ça. Ca serait méchant. Et maman ne serait pas fière de moi. Mais je ne sais pas comment le réconforter, moi ! Je ne le connais même pas. Alors je répète les platitudes que j’ai déjà entendu l’année dernière :

Mais...Euhmm….ça ira mieux tu verras ! C’est déjà bientôt les vacances de Noël, tu pourras les voir ! Et puis tu vas te faire des amis dans ta classe...



Moi, j’ai des “amis”. Enfin, ce sont plutôt des “camarades” que des amis….

Je lui tapote maladroitement le dos. Deux fois, histoire que de ne pas rendre ça plus embarrassant que ça ne l’est déjà. Son pull est bizarre. Mauve. Mais il est doux.  Je fouille dans mon sac à la recherche d’un paquet de mouchoir histoire qu’il ne se mouche pas dans le beau pull de mamie. J’en serai fâché. Il y a tout dans mon sac, on dirait celui de Mary Poppins. Les cours sont bien rangés au moins. Je trouve un précieux paquet de mouchoirs et je lui tends.

Son prénom me laisse perplexe. Mirza ? Je n’avais jamais rien entendu de similaire. C’était bizarre. Je l’aime bien. Je le répète pour être sûr. Je lui aurai bien tendu la main pour le saluer de façon appropriée mais vu qu’il venait de pleurnicher dans mon pull, on avait déjà dépassé le stade des poignées de mains viriles et solennelles.

Mirza, c’est ça ?  Moi c’est Bertram. Bertram Godfrey. Et je déteste quand on m’appelle Bert.



La pointe de mon menton se relève alors que je mentionne mon nom de famille. Une certaine fierté dans le regard. Bertram Godfrey, fils de Minerva Godfrey. Elle travaille au ministère, même si peu de gens semblent le reconnaître, je suis fier de mon nom. Mon prénom en revanche, c’était une autre histoire. Il était au moins aussi bizarre que Mirza et je l’aimais bien comme ça. En entier, pas écorché par n’importe quel crétin à l’articulation paresseuse. Au moins il était prévenu.

Prénoms et vêtements bizarres, Je le juge rapidement. Il avait le potentiel d’être un weirdo. Mais pour être un weirdo il ne suffisait pas d’avoir l’air bizarre. Il fallait l’être au plus profond de soi.

J’entends son estomac gronder. C’est à mon tour de faire les yeux ronds.

T’as faim ?! Mais t’as pas mangé, c’est pas possible ! Comme ça se fait ?!



Je suis presque en train de l’engueuler. Ma mamie m’a toujours répété que c’était important de bien s’alimenter, surtout pour étudier. Et sa première journée, il était là, tout misérable à pleurnicher et à mourir de faim. Le pauvre. Sans attendre je fouille de nouveau dans mon sac pour sortir mon paquet de patacitrouilles. C’est tout ce que j’avais pour l’instant et ma voix retrouve son volume normal.

Tiens. Mange.



Je le regarde s’enfiler mes friandises préférées avec la fierté d’une maman oiseau qui régurgite dans le bec de ses petits.

DEV NERD GIRL

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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Jeu 12 Avr - 18:07

on peut mesurer la magie d'une présence
à ce qui disparait avec elle

M // Bertram ? C’est curieux comme prénom. Je n’en avais jamais entendu de tel auparavant. Tant mieux. Il est unique. Unique est synonyme d’originalité. Originalité est synonyme de bizarrerie. À l’image de son pull qui sent comme mémé Lucile, bizarre, il doit l’être. Peut-être même un peu fou d’une folie douce ? La plupart des gens biens le sont - qu’elle disait Alice au Chapelier Fou.

Je mouche bruyamment mon nez dans le mouchoir qu’il me tend, l’en remercie d’un piteux regard humide - je suis sûr qu’une limace de mer n’a rien à m’envier. Ce que c’est gênant de me dévoiler si misérable - belle image Mirza, chapeau bas ! Ce qu’il est gentil tout de même. Ce qu’il est chaleureux. Il ne me fuit ni ne me moque - au contraire. Il me rassure, me console et même, le mieux - me tend des friandises.

C’est plus fort que moi, je pleure à nouveau tout en mâchouillant mollement ses généreuses offrandes. Merci vraiment beaucoup ! Je dis, après un long moment durant lequel mon calme, non sans avoir bataillé, revint pour mieux rester. Je ne sais pas comment rejoindre le réfectoire, alors j’ai sauté le précédent repas… C’est sûr, avec un sens de l’orientation aussi déplorable que le mien - il ne faut pas s’étonner.

J’inspire une longue bouffée d’air - ce genre de bouffée d’air particulière qui vous donne l’impression que votre courage est sans faille - me saisit d’un pan de son haut avec douceur puis coule mes yeux dans les siens. Je veux être ton ami. - je dis, avec une sincérité au moins autant pleine que mon souhait de voir ce voeu se réaliser.

*****************************************

C’est étrange, trop étrange. Plus qu’une amère nostalgie, c’est une triste tendresse qui s’éprend des battements de mon coeur. Chacun d’eux porte le vain désir de l’enlacer, le vain désir de lui parler - comme autrefois, sans retenue ni masque. J’ai tant de choses à lui dire, une éternité de mots qui n’ont jamais vu le jour à son écoute, qui n’ont jamais délaissé la couche de mes pensées.

Bertram, si tu savais à quel point je t’en veux pour cette distance qui, même alors que tu n’es qu’à moins d’un mètre de moi, nous sépare. Peut-être aurais-je dû me battre plus fort ? Peut-être aurais-je dû m’accrocher comme une tique, devenir l’ombre de ton ombre… Je ne sais pas. Comment te portes-tu ? Je demande, un léger sourire aux lèvres.

Depuis combien de temps me suis-je mis à jouer le reflet de ton miroir ? Ce n’est pas toi. Ce n’est pas moi. Ce n’est pas nous.

Un millier de souvenirs n’ont pour visage que le tiens ; il m’arrive de ces heures où l’un d’eux se détache et vient ondoyer à la surface de mon présent, me ramène à ma lâcheté, à ta fausseté. Le premier jour où tu m’as adressé la parole, alors que je pleurais comme un bébé. Cet autre jour où tu m’as consolé des moqueries de Joe Prescott. Cet autre jour encore où nous étions de promenade à Prés-Au-Lard, où tu m’as offert ma première bière au beurre.

Ma gorge se serre. Je referme le grimoire sans m’en rendre compte - abaisse mon intention sur le sol. L’amitié est un trésor qui se chérit, n’est-ce pas ? Serait-ce trop tard pour rattraper les fois où je n’ai pas chéri la nôtre ?

******************************************

Je cours à en perdre haleine, bouscule au passage quelques élèves. J’ai le visage écartelé par la joie - ce n’est pas tous les jours que je gagne deux billets pour visiter l’exposition sur les créatures fantastiques marines des fjords de Norvège ! J’ai bien fait de participer à ce concours finalement - que quelqu’un essaye de me tester sur le monde marin, je lui promet une défaite cuisante.

Je ris.

Enfin, je l’aperçois et, dans un élan énergique, lui saute au cou. BERTRAAAAM, REGARDE ! J’AI GAGNÉ ! ON Y VA TOUS LES DEUX ! C’EST CE WEEK-END À LONDRES ! Ce n’est pas si grave si je loupe mon cours de potion du vendredi après-midi - surtout que je n’ai que des bonnes notes à ce cours. La deuxième année, je la soupçonnais, en toute logique, plus difficile que la première année - mais non. Je m’en sors très bien.

Surtout que… Un tel évènement, ça vaut le détour. Bertram n'a pas intérêt à m'dire non, ou j’lui fais une crise de larmes, hinhin.





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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Dim 15 Avr - 20:07

Flashback | True friends are like octopuses

Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

Il s’empiffre de ces patacitrouilles que je lui offre, mes friandises préférées. Douces et à la forme généreuse d’une citrouille comment ne pas les aimer ? Elles me rappelaient Halloween. Et qui n’aime pas Halloween ? C’était la meilleure fête de l’année ! Le sucre a cet effet réconfortant, il comble les cavités de l’âme, ces manques d’affections qui nous rongent comme des caries ( ironique, n’est-ce pas ?). Et il ne fallait pas négliger son effet excitant non plus. Les larmes essuyées et sa faim apaisée, le jeune Mirza ose avouer la cause de ses problèmes.

Comment ça … Mais … C’est inacceptable !



Je m’efforce de ne pas lui crier dessus - inquiet que cela puisse provoquer une autre crise de larmes chez cet être fragile.

Après, donne-moi ton horaire. Je vais te montrer par où passer.



Pas question que je le laisse nous faire perdre des points à cause d’un retard. Un serdaigle qui sécherait les cours, quelle disgrâce ! Et puis j’aimais bien l’idée de pouvoir me balader le soir dans la château, à dispenser mon savoir au plus genre. Ca me donnait l’impression d’être fort, d’être intelligent, d’être important.  Sa question me prend au dépourvu. Amis ? Je n’en ai pas beaucoup. Des camarades surtout. Je hausse les sourcils et je réfléchis. Serait-ce bien utile de m’acoquiner avec ce boulet ? Mais il a l’air bizarre…

Euuuuuuuuuuh oui d’accord. Pourquoi pas ? Mais maintenant lève-toi et suis moi.



**************************************************************

Il avait du potentiel, j’en étais convaincu. Et je m’en étais rendu compte avec le temps. Ce jour là je lui avais fait faire te tour du château selon les chemins qu’il devait emprunter. Les couloirs où ça bloque, les couloirs à éviter. Comment se faufiler dans les cachots pour le cours de potion en évitant les serpentards. Il avait un peu peur des cachots, pas moi. Evite les serpentards ! lui avais-je répété, tel un professeur. Ils sont sournois et s’ils t’attrapent ils vont t’en faire voir de toutes les couleurs ! . Hm. Ironique, n’est-ce pas ? Je me souviens du jour où je lui avais parlé du kraken qui vivait dans le lac, espérant lui faire peur. Il avait alors explosé de joie d’une façon tout à fait imprévue, enchaînant les exclamations et les faits marins. Je l’avais regardé différemment - parce qu’il était bel et bien différent.

Mais pourquoi je pense à ça maintenant ? Juste parce qu’il est en face de moi  ? On avait l’habitude de travailler à la bibliothèque avant. Et je devais le rappeler à l’ordre pour se taire lorsqu’il s’exclamait sur les gravures de créatures marines de l’Antarctique.

Comment te portes-tu ?



Une petite phrase simple. A vrai dire je n’attendais même pas de suite à ma simple salutations. Je relève les yeux, il me sourit, légèrement. Vu de l’extérieur il s’agit d’un échange parfaitement cordial et normal. Et c’était le mot-clé : normal. Mirza n’était pas normal, je n’étais pas normal. Une question dénuée de chaleur, sans âme - dans la plus frugale des politesses.

Ce sourire léger ressemble au mien, ce sourire faux que j’arbore tous les jours à tout le monde. Ce masque poli et droit, ce visage hypocrite. J’évite son regard, son sourire. Il me pique et m’écorche.

Comment en sommes nous arrivés là ?

C’était de notre faute à tous les deux. Je tente de dénouer mes épaules d’un geste et de répondre avec nonchalance :

Bien et toi ?



Mirza….
J’aurai préféré qu’il ne parle pas.
Je fais mine de travailler bien que je sois incapable de me concentrer.

**********************************************************

Alors que je marche dans les couloirs, les bras chargés de feuilles et autres, en train de réfléchir à l’ordre de priorité de mes devoirs pour le weekend quand un poids inattendu se colla contre moi. Je maintiens difficilement mon équilibre, au dépit de quelques livres qui tombent au sol alors qu’il crie ( Mirza est toujours en train de crier):

BERTRAAAAM, REGARDE ! J’AI GAGNÉ ! ON Y VA TOUS LES DEUX ! C’EST CE WEEK-END À LONDRES



Il avait l'air heureux, ça me faisait chaud au coeur.

Hein ? Quoi ? Oh ! Félicitations !!



Contrairement à mon ami, j’étale ma joie comme tout bon britannique : c’est à dire avec une forte inflexion dans la voix.Il m’avait parlé de ce concours depuis un moment ! Cela faisait des semaines qu’il en parlait le matin, le midi, le soir et qu’il levait ses yeux plein d’espoir lorsque le courrier arrivait.

Attends…. tu as dit ce weekend ? à Londres ?



D’un sourire sincère, mes lèvres se retroussent comme si on les avait humectées de citron.. Je n’ai pas envie d’être celui qui va lui annoncer ça mais….Je n’ai pas le choix :

Mirza, tu sais que tu ne peux sortir qu’à partir de la troisième année ? Et encore avec une autorisation des parents...et à pré-au-lard uniquement...



A chacun de mes mots je vois son visage se décomposer, ça me fait mal au coeur mais...

DEV NERD GIRL

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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Mar 24 Avr - 1:30

on peut mesurer la magie d'une présence
à ce qui disparait avec elle

M // Non… J’ai envie de pleurer - pire, je pleure déjà. Mes joues s’enlisent sous mes larmes que j’essuie mollement de mes manches. Comment ai-je pu oublier qu’à notre âge, une sortie à Londres est inenvisageable ? Comment ? Je m’étais projeté, nous voyant lui observant, moi conversant - appareil photo en mains et yeux grands ouverts sur les créatures marines des eaux Norvégiennes. Je lui aurais raconté avec précision laquelle je préfère et pourquoi - nous aurions pris une collation dans un salon de thé coquet de Notting Hill, avec des scones, de la marmelade de fraise, un thé au lait et des muffins aux raisins secs…

Mirza, reprends-toi - on vous regarde. Deux Serpentards, l’air désabusé, qui nous dépassent le pas vif. Par Merlin ! Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Bertraaaaaaaam….. Ma plainte s’étrangle dans ma gorge - au moins, mes sanglots ont cessé. Console-moi ! Je veux un chocolat chaud. C’est vrai… C’est doux, c’est sucré, quel meilleur remède ? Un enfant de six ans n’offrirait pas meilleur caprice. Certes, je devrais me montrer plus digne… Certes.

Je délaisse ma tête sur son poitrail, grommelle d’inaudibles frustrations - trois livres de la pile qu’il maintient avec difficulté cèdent à la gravité - mais aussi et surtout à mes gigotements. Je soupire. Ne suis-je bon qu’à provoquer des catastrophes ? Un vilain esprit aurait-il maudit ma journée ? Pardon, pardon, pardon… Aussitôt je les ramasse pour mieux les garder, histoire de l’alléger  - aussi infime soit-il, ce geste amenait un tantinet ma culpabilité et mon embarras.

On va boire un chocolat chaud alors, hein dis ? Et j’aurais le droit de me coucher sur tes genoux ? S’il te plaît, s’il te plaîîîîît. Digne, je disais ? Ah, toujours pas.

Notre salle commune ou une escapade aventureuse dans les cuisines m’irait tout à fait, finalement. À bien y réfléchir, je dirais même que l’escapade aventureuse sonne comme la parfaite compensation à ma sortie londonienne ratée. On va aux cuisines ? Allez, dis oui ! On se la joue agents secrets, comme des Aurores ! Ainsi s’envola mon chagrin - rapide à l’arrivée, rapide au départ.

Et tandis que mon sourire s’élargit pour mieux chatouiller mes oreilles, je le fixe avec insistance et murmure à répétition… dis oui, dis oui, dis oui !

……………………………………………

Il me répond mais ne m’accorde pas plus d’attention qu’il n’accorde de sincérité à son sourire. Nous offrons une piètre représentation de notre amitié, si ce n’est la pire. Par mimétisme, je plonge le nez dans mon grimoire, simule la nécessité d’étudier, de travailler.

Je pioche une page au hasard et en lis les premières lignes. Une créature marine dont je ne connaissais pas l’existence. Ah. D’ordinaire, je savourerais avec enthousiasme la description faite de cette baleine à bosse aux ailerons argentés ; d’ordinaire j’imprimerais dans ma mémoire la photo animée illustrant celle-ci.

D’ordinaire…

Impossible de me concentrer. Je clos l’ouvrage puis le range avant de calmer mes nerfs sur un pan de mon pull. À tergiverser et broyer du noir, je ne fais qu’entretenir mon spleen, notre spleen. C’est aussi inutile que stupide. J’ai les moyens de changer les choses - une amitié, cela s’entretient, comme un aquarium. Si on ne change pas l’eau, elle stagne et les algues pullulent.

Je vais changer notre eau.

Bertram… On se boit un chocolat chaud ensemble ? Je demande, sans grand sourire ni fausse mièvrerie - avec une insistance, en revanche, refusant d’office toute négation.

Ma nervosité s’amenuise légèrement - une étrange sensation de déjà-vu, ou plutôt l’écho d’un souvenir, me surprend.

J’ai arrêté de boire du chocolat chaud lorsqu’on a arrêté de se fréquenter.




Bertram Godfrey
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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Mer 25 Avr - 17:28

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Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

Et pour lui, c’est la déception, les torrents de larmes. Je le comprends. Quand Mirza se met à parler de la vie marine, il peut déblatérer pendant des heures. Alors là, c’est comme si je venait de lui annoncer qu’on annulait Noël, Halloween, son anniversaire et les vacances d’été.

Oui, bien sûr ! Mais...euh… une minute !



Mirza est toujours si honnête, si sûr de lui. Il m’ordonne de le consoler. Moi j’ai les bras chargés de bouquin, je ne m’attendais pas à ce le ciel lui tombe sur la tête tout de suite...où je vais les mettre ? Pas par terre quand même, ça serait irrespectueux. Mon ami n’attend pas de réaction de ma part pour venir poser sa tête contre moi. Je parviens à dégager un bras pour lui tapoter le crâne avec une certaine affection. Désolé, je le suis vraiment.

Désolé….



Il me rappelle Soleil.
J’ai l’impression que lorsqu’on les a fait, tous les deux, on a colorié à l’extérieur des lignes.
Par contre, des couleurs il y en a. Des vives et brillantes qui partent dans tous les sens. Comme le dessin d’un enfant.
Et le résultat est particulier.
Unique, même.
Ils font partie de ceux qui portent leurs sentiments fièrement comme des bannières.
Ces drôles d’oiseaux colorés.


Deux livres se font la malle et il m’aide à les ramasser. Il insiste et me presse.

Oh oui ! Je vais juste aller poser ça et on y va !



Il sait comment m’attirer. Jouer aux agents secrets et au Aurors me fait oublier mes lignes. Je devrais dire qu’on ne peut pas, que c’est contre le règlement et que c’est dangereux. Mais je ne peux pas refuser ça à Mirza, n’est-ce pas ? Pas après avoir anéanti ses espoirs. Une fois les livres sécurisés au pied de mon lit, on s’embarque dans notre petite aventure, cette minuscule transgression qui ressemble à un montagne. Nous prenons des noms secrets de poissons - son idée. C’est une fois arrivés dans les cachots que le danger atteint son paroxysme. On avance à petits pas. Je tire un peu Mirza par la manche et je l’encourage à voix basse. Je frappe à la porte de cuisines pour demander d’une petite voix, avec respect et politesse, si nous pouvions prendre un chocolat chaud parce que mon ami se sentait vraiment vraiment vraiment très triste.

Et contre toute-attente nous sommes reçus par quelques elfes de maison qui sont ravis de nous servir une tasse de chocolat chaud.

Veuillez m’excuser mais...est-ce que c’est possible d’avoir des mini marshmallows ?



C’était un chagrin qui demandait bien des mini marshmallow. Un chagrin de rang A. Je savais à quel point c’était important pour lui. Après la première gorgée du liquide chaud, gras et revigorant, je tapote ma tasse pour lui proposer.


Tu sais....je sais que ce n’est pas une grande exposition mais...y a un aquarium près de la maison de mes grands-parents. Si tu veux je peux demander à ma mère si tu peux venir avec moi cet été.


J’y étais déjà allé plusieurs fois avec eux. Et puis je passais les plus longues semaines de l’été, là-bas avec eux. Mes grands-parents seraient d’accord, j’en étais sûr - je devais juste convaincre ma mère.

Il avait débordé de joie. Et moi j’étais ravi à l’idée d’avoir un ami avec qui passer un peu de temps cet été. Même si pour ça, il devait apprendre quelque chose que je ne disais à personne. Mirza ne me trahirait jamais, j’en étais convaincu !

*****************************************************************************************
J’entends la lourde couverture de son ouvrage se refermer avec un bruit sourd. Je ne relève pas la tête pour autant. J’aimerai pouvoir me concentrer sur ce que je fais sans divaguer sur ces souvenirs inutiles. Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Je le sais très bien, pas la peine de faire semblant.

Cela ne s’était pas terminé de façon nette. Pas de cris, pas de disputes, pas de drames.
Juste une amitié qui tombe dans le silence.

Nous avions grandis. J’avais changé. Je m’étais refermé. J’avais développé ce goût particulier pour l’occulte et le mystère. Et cela ne plaisait pas à Mirza qui ne gênait pas pour me le faire comprendre.

He made me feel...inadequate.

Et donc, pour me préserver j’avais commencé à mentir. A figer dans le temps ce masque d’élève modèle, le garçon que toutes les mères du monde voulait avoir. Sauf la mienne. Poli, réservé, serviable. Ce masque je le gardais toujours. Et puis Mirza pouvait se montrer parfois….trop affectueux. Ca me mettait mal à l’aise. Parce que je savais pas ce que je ressentais. Ou plutôt je n’avais pas envie de savoir.

Et donc, je m’étais rapproché d’autres personnes. Ma vie suivait son cours, s’éloignant peu à peu de la sienne. Lorsqu’il me proposait une sortie ou une activité je trouvais des excuses. Des séries de prétextes à ne pas en finir. De la mauvaise foi. Alors enfin, il avait compris et il avait arrêté de me proposer quoi que ce soit.

Bertram… On se boit un chocolat chaud ensemble ?



Je relève la tête, pas certain d’avoir bien entendu.

Pardon ? Maintenant ?



Cette phrase me ramène à beaucoup de chose. A ce souvenir où je l’avais invité. A cette boisson que j’avais refusée à Beckett parce que je préférais préserver ma réputation que de passer du temps en public avec quelqu’un qui m’appréciait pour ce que j’étais.

Vraiment nul.

Je m’en voulais encore pour ça.
Et pourtant...je ne parvenais pas à passer le pas.
Même si j’acceptais cette invitation, je ne saurais pas quoi lui dire.

Désolé, mais...je dois travailler là-dessus c’est important. Peut-être à un autre moment.



Il n’y aurait pas d’autres moments. Ca s’entendait au ton de ma voix. Ce n’était pas une question, mais une certitude.

Vraiment nul.
Tais-toi.


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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Jeu 26 Avr - 1:12

on peut mesurer la magie d'une présence
à ce qui disparait avec elle

M // Désolé, mais...je dois travailler là-dessus c’est important. Peut-être à un autre moment. Désolé. Il est désolé. Combien de fois l’a t-il été, au juste ? Je sers les dents, range mes mains dans mes poches. Je suis prêt à abandonner, à baisser les bras - comme pour toutes ces demandes passées qui n’ont jamais été saluées que de refus. Je tournais les talons, le sourire triste et hochais de la tête, mimant une compréhension fausse. Aujourd’hui, je ne le laisserais pas s’en tirer.

Je m’éclipse - l’air vague, jouant le parfait résigné. Un instant plus tard et je suis hors de la pièce, en marche pour les cuisines. J’y entre un quart d’heure plus tard, après quelques bavardages conciliants - deux des elfes de maison officiant comme cuisiniers sont mes amis. À force de venir quémander pour ceci, cela, j’ai fini par les apprécier et eux aussi - bien qu’au départ, je les agaçais plus qu’autre chose. Qui ne serait pas agacé, d’ailleurs, par un hurluberlu lunaire à l’estomac capricieux ?

Non sans les avoir remercié vivement, je quitte les lieux, mon butin planqué dans un petit sac sans fond dont la bandoulière pendouille à mon cou - dissimulé sous mon pull, personne ne le remarquera. Je pousse les portes de la bibliothèque - l’une des surveillantes me toise avec circonspection, m’arrachant un murmure penaud - J’avais oublié des feuillets de cour dans ma chambre, désolé…

Je m’assieds à côté de Bertram. Je suis tenace, tu sais. Je souffle à son oreille, un sourire mutin aux lèvres. Suite à quoi, j’empile plusieurs grimoires devant nous, bâtissant un brise-vue de fortune. J’extirpe mon petit sac de sous mon pull et en sors avec précaution deux bols de chocolat chaud débordants de petites guimauves.

Mh. Mon brise-vue de fortune n’est pas suffisant.

Bravant ma morale - c’est dur, Merlin, que c’est dur ! - je jette un sort d’occultisme sensoriel sur nous - si le reste des étudiants peut nous voir, ils ne pourront ni nous entendre, ni sentir les doux fumets des bols de chocolats chauds. Bon. Intérieurement, je suis hyper, hyper, hyper mal. Je. Déteste. Bafouer. Le. Règlement. Ok… C’est un peu excitant.

Tu me manques. Qu- Quoi ? Je l’ai dit - et si j’enfouis ma gêne dans deux grandes goulées du breuvage, mes yeux me trahissent. Qu’importe. Je l’ai dit ! Enfin !

…………………………………………………………………………

La neige recouvre entièrement les toits de l’école - c’est si joli. Je me demande si le Lac Noir est gelé ? Je suis sûr qu’il est ! Ce doit être trop beau ! La glace, les gouttes figées sur les roseaux, la brume pâle flottant sur les rives… C’est décidé, j’y vais.

Ah, mais, je devais étudier avec Finn et Beth cet après-midi… Nous avons un examen demain, en cours de Runes. Maman ne cesse de me répéter que la troisième année est charnière, qu’elle va ancrer les bases de mes souhaits d’avenir et bla, bla, bla… Je ferme la fenêtre, remonte le col de mon pull sur mon menton - rougit par le froid.

Impossible de résister. Je m’excuserais auprès de Beth et Finn plus tard - je n’ai que des bonnes notes, je peux être un tantinet oisif, non ? Oui, mais pas tout seul !

Avec gaité, j’enjambe les quelques mètres me séparant des escaliers menant au dortoir. J’entre dans la chambre de Bertram à pas de loup, retenant mon souffle et tout autre bruit qui signalerait ma présence. Assit à son bureau, il étudie silencieusement et avec concentration - pour ne pas changer. Oh, oh, c’est trop tentant…

Tel un prédateur, je bondis à son cou, l’encercle de mes bras et éclate de rire contre l’une de ses joues. Bertraaaaaam ! Allons nous balader près du Lac Noir ! Attention à toi si tu refuses, je suis prêt à user de chatouilles. Malgré moi, j’inspire une bouffée de son odeur - aussitôt je m’écarte, le minois goguenard et l’embarras peint sur les pommettes.

C’est bizarre… Ces derniers temps, quand je suis près de lui, j’ai le coeur qui bat très vite.




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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Ven 27 Avr - 22:01

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Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

Je me demande pourquoi il persiste à s’acharner. Ne sait-il pas que je n’ai rien à lui offrir ? Rien à part ces excuses déplorables et pathétiques. Si j’en ai conscience, pourquoi je les utilise ? Pour arriver à mes fins. Parce que j’ai peur. Inertie ou instinct de préservation... J’essaie de me convaincre que ça n’a pas d’importance et pourtant lorsqu’il quitte sa place, probablement blasé, je ressens ce pincement de culpabilité.

Je ne suis plus le petit garçon que tu as connu.
Les gens changent.
C’est dommage.


Mon ancien ami aussi a changé. C’est ténu, presque imperceptible mais c’est vrai. Il ne pleure plus autant qu’avant. J’ai l’impression qu’il se repose moins sur les autres aussi. Par contre, il a toujours autant la tête dans les nuages...ou plutôt dans l’océan. Je pousse un léger soupir et je tente de reprendre ma lecture soporifique sur les propriétés des snargalouf à travers le monde et leur variante tropicale. Je n’ai pas le coeur à ça, mais franchement, quand ais-je le coeur à étudier la botanique ? Après de longues minutes à divaguer quelqu’un s’assied près de moi. Très près de moi.

Je lui adresse un regard. C’est Mirza, qui insiste sur le fait qu’il est tenace. Je savais qu’il l’était mais je ne comprenais toujours pas où il voulait en venir alors qu’il entassait divers ouvrages devant mes yeux. J’ose lui demander à voix basse :

Qu’est ce que tu fais ?



J’essaie de maintenir ce ton de courtoisie flegmatique bien que cela m’intrigue. Je ne l’ai jamais vu comme ça avant. Et là… je vous laisse deviner. Deux bols fumants de chocolat chaud. DEUX. BOLS. DE. CHOCOLAT. DANS. LA. BIBLIOTHEQUE. Ma parole, je vais mourir.

Mais qu’est ce que- comment t’as- ? Pourquoi ?!



WTF Mirza

Je ne sais même pas par où commencer. Est-ce qu’il cherche à nous faire virer de la bibliothèque pour le restant de nos jours ? Comment je suis censé arriver au bout de mon cursus sans ? On ne peut pas dire que j’ai l’air particulièrement ravi à l’idée d’être persona non grata dans le sanctuaire du savoir. Et encore moins à l’idée de casser ma réputation.

Tu me manques



 Je….



Tais-toi.

Et la diatribe que j’avais commencé à élaborer dans ma tête s’essouffle. Je me retiens de ne pas élever la voix, de la garder au volume d’un murmure.

Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas. Pas de nourriture dans la bibliothèque, si on se fait avoir on est mort. Le bibliothécaire va nous tuer, tu comprends?



Tu ne peux pas prendre les gens en otage comme ça.

Je regarde le bol. Il y a des marshmallows dedans. Comme je les aime. Il s’en souvient.
Je pousse un soupir et j’en avale une gorgée. Une fois le vin tiré, il faut le boire.
Oui, il est très bon ce chocolat chaud.
Je lui lance un regard moins furieux.

Depuis quand t’es devenu un hooligan ?



AHAHAHA C’est drôle parce que c’est hypocrite.

Tout ce que je voulais c’était étudier tranquillement.
Je n’avais rien demandé à personne, moi.

******************************************************************
La quatrième année, pour d’obscures raisons, je la trouve plus dure que les autres. Mes goûts s’affinent. Mon intérêt pour les matières obscures et interdites grandit. Je sais que je suis censé trouver ma voie dans l’économie ou le droit magique comme maman….Mais quand je commence à lire là dessus, c’est comme si je venais d’ouvrir un roman de science-fiction. Je n’arrive pas à m’en défaire. J’y réfléchis le soir, comme je réfléchis à l’identité de mon géniteur. Comme j’élabore des plans.  La quatrième est plus dure aussi parce que j’ai mal. Douleurs de croissance dans les chevilles et mon corps qui fout le camp. Merci la puberté. Si j’avais su que j’endurais cette douleur pour même pas atteindre le minimum d’un mètre quatre-vingts.. Je me sens laid, je me sens sale mais au moins je me sens bien dans les pulls trop grands offerts par mamie.

Je trouve que Regret est vraiment jolie. Et sympa. Et douce.
J’éprouve de l’admiration pour Lloyd Lindberg aussi, il est tellement classe et beau ! Rien à voir avec moi. J’aimerai tellement lui ressembler.

Alors que j’étudie paisiblement dans un calme inhabituel ( Edwyn est souvent occupé sur ses inventions et Béring fait de l’exercice en pensant que ça l’aidera pour le quidditch - j’en doute.) Bref, je suis penché sur mon volume de potions quand une attaque surprise me provoque un sursaut aussi bien physique que cardiaque - et m’arrache un cri de surprise.

Je parie que vous l’ignoriez. Je suis sensible aux jumpscares.

AAAH ! Mirza ! Tu m’as fait peur !



Pas le temps de me remettre qu’il se colle à moi avec une nouvelle lubie. Mirza la pile électrique, qui vient m’enlacer par derrière. Je le regarde avec un léger sourire.

T’as l’air de bonne humeur pour quelqu’un qui est en examen. T’essaierais pas de procrastiner en essayant de pécher dans le lac gelé, hmm ?



Mais je connais Mirza, une fois qu’il est décidé...il fonce plus vite qu’un requin-marteau. Je comprends qu’il ait envie de prendre l’air, ça peut faire du bien. Et puis, j’aime bien marcher dans le froid.

Aha ! Pas de chatouilles, s’il te plaît ! Laisse-moi trouver mon manteau et mes chaussures.



Il était un peu tactile en ce moment. Je mettais ça sur le compte de sa bonne humeur. Et puis c’était agréable d’avoir quelqu’un d’aussi enthousiaste. Et puis...nous étions vraiment de meilleurs amis.

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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Sam 28 Avr - 14:39

quand le sage montre la lune
l'idiot regarde le doigt

M // Oh ne te montre pas si lisse, Bertram, je te connais - en dépit de tes masques et Merlin sait qu’il sont nombreux ; en dépit de tes mensonges, en dépit de tes fuites, en dépit de tes formules soignées… Je te connais. C’est étonnant car, là, tout de suite, à te regarder pleinement et sans gêne, je prends conscience d’à quel point c’est vrai. Tu as changé. J’ai changé. Seulement si l’arbre grandit, si ses branches se développent dans des directions toutes plus différentes les unes que les autres, ses racines, elles, demeurent à jamais les mêmes.

Peux-tu te détendre ? J’ai jeté un charme de camouflage et je sais, et tu sais, que mes charmes et mes sorts sont parfaits. Je souffle, un tantinet prétentieux. Quand bien même je le suis, je ne mens pas : mes charmes et mes sorts sont toujours parfaits. Merci à mes années de labeur et d’étude mais aussi et surtout à mes facilités.

Oui. Je suis le sale gosse qu’on déteste parce que, même s’il sèche deux semaines de cours, il obtient quand même la note optimale à ses tests. Oui. Je suis le sale gosse que les élèves cools aiment martyriser - enfin, aimeraient : ayant l’étiquette de weirdo en sus, j’ai la chance (?) de ne jamais avoir été emmerdé - enfin, pas trop quoi.

Mirza, quart d’heure d’égocentrisme terminé, c’est bon ?

Si je suis un hooligan… Je reprends, l’air soudain très sérieux - …alors qu’est-ce que tu es, toi ? Le vulgaire cobaye d’un professeur douteux ? Un futur mage noir en perdition ? Allons. Cela suffit les vérités à moitié tues. Je ne vais pas te le dire, ce que j’ai à l’esprit, je te l’ai déjà dis maintes fois. Je ne veux pas que tu t’adonnes à ces obscures pratiques. Je me fais du soucis pour toi. J’aimerais que tu restes sur le droit chemin. Je souhaite simplement que tu me parles, comme nous parlions quelques années plus tôt. Les effluves de chocolat m’adoucissent - mes traits se détendent - C’est à dire, sans filtre.

Elles m’adoucissent tant et si bien que je n’ai plus ni de limites, ni d’embarras, à la formulation de mes émotions. Tu me manques. Je répète alors, le regard dans le vague. Tous les jours, tu me manques. Monsieur Lucien, lové dans sa bulle flottante, vient se poser sur mes genoux. Je souris, passablement amusé de son comportement - d’ordinaire, il m’ignore royalement. Peut-être sent-il ma détresse affective ? Mh. J’admets avoir été lâche, à ne pas avoir tenté plus tôt de te garder à mes côtés.

Mes doigts se perdent en tricot nerveux sur un pan de mon pull. Je n’arrive plus à penser clairement - ou plutôt, je n’arrive pas à trouver les mots justes, ceux qui seraient au mieux de le toucher. J’aimerais comprendre, Bertram… Pourquoi, outre cette lâcheté qui m’est propre et que j’ai cité, tu t’es éloigné ?

……………………………………………………..


Je suis trop trop trop content ! Déjà parce qu’il a dit oui : preuve étant qu’il cherche son manteau, mais aussi parce que je suis persuadé que cette virée sur les rivages blancs du Lac va être géniale ! À peine est-il habillé que je joins une de ses mains à la mienne, la gauche, celle de libre - l’autre s’affairant à pousser les portes du dortoir, puis de la salle commune et enfin de la tour.

L’air frais nous gifle de plein fouet tandis que l’immaculé tapis de neige nous aveugle. Une journée d’hivers aussi froide mais aussi ensoleillée, c’est, assurément, présage de bonnes choses, non ? J’inspire de longues bouffées, les joues rosies, le sourire large et le regard pétillant. Merlin, ce blanc ! Ce blanc ! Regarde comme c’est joli ! Sans le lâcher - bizarrement, la tiédeur de sa paume m’offre plus de douceur que la laine de mon écharpe - je m’élance vers le lac.

Sa surface, striée de givre et de poudreuse emprunte les traits du ciel. Je pousse un sifflement d’admiration, les yeux mouillés. Tu crois qu’on peut marcher dessus ? Je veux savoir si on arrive à voir travers la glace, si on distingue le fond ! Les algues ! Peut-être même des Êtres de l’Eau ?! Ou des Strangulos ? Trop excité, bieeeen trop excité - je sautille sur place. Tu crois qu’ils hibernent ? Ou alors non ? Comment se réchauffent-ils ?

Le prochain grimoire que j’emprunte à la bibliothèque sera sur les Êtres de l’Eau et les Strangulos - je ne dormirais plus si je ne trouve pas de réponses à mes questions.

Dis… Je murmure à la manière d’un enfant fraîchement grondé, mon calme finalement revenu - On fait un poisson de neige ? Un bonhomme c’est nul, un poisson c’est la classe !

Oh. Un flocon se dépose sur le bout de son nez. C’est mignon. Mes joues abandonnent lentement le rose pour le rouge…




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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Dim 29 Avr - 15:19

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Bertram C. Godfrey & Mirza Nicodemus

En effet il est bien loin le petit pleurnichard que je connaissais. Regardez-le à me défier. A me pousser dans mes derniers retranchements. A lever le menton avec assurance en parlant de ses sorts. C’est qu’il est devenu présomptueux. Mais pas forcément plus perspicace s’il pense que le bibliothécaire ne remarquera pas son sort. Ou encore l’odeur du chocolat chaud. Parce que parfois, être doué n’était juste pas suffisant.

Je ne pouvais pas prétendre avoir ignoré cette évolution. Même si nous nous étions progressivement séparés, Mirza avait toujours été là, dans le coin de mon regard. C’est dur d’ignorer complètement un ancien ami. Je l’avais vu grandir et devenir le jeune homme agaçant qui se trouvait à côté de moi.

Si je suis un hooligan……alors qu’est-ce que tu es, toi ?



Je lui lance un regard vif. Qu’est ce qu’il sous-entend au juste ? Qu’est-ce qu’il sait ou pense savoir ? Rien du tout. Il ne sait pas qu’au début de l’année j’ai pu faire une petite excursion en pleine nuit dans la forêt interdite. Il ne sait rien de mes plans.

Il pense me connaître mais il a tort - arrogance mal placée.

C’est que je me répète de peur d’admettre que oui, si quelqu’un me connaît c’est bien lui.

Désormais j’accorde une attention particulière à ce bol de chocolat à chaud. J’évite de le regarder. Quelque chose se serre dans mon estomac. De la colère. Il souhaite que je lui parle sans filtre ? Parfois il faut faire attention à ce que l’on souhaite, Mirza. Tu risques de le regretter. Mes doigts se posent sur mes genoux et serrent mon pantalon. Les lèvres closes, je le laisse continuer son petit discours pendant que les rouages dans mon esprit fonctionnent à plein régime.  

 Tu me manques.  Tous les jours, tu me manques



Mes épaules se soulèvent avant de retomber. C’est qu’il essaie de me faire dérailler. Dire des choses pareilles, en public même sous la protection d’un charme. Qu’est ce qu’il cherche à accomplir? Il s’y prend mal. Machoire tendue, et doigts pressés nerveusement contre mes genoux, je le maudis. Il me prend au dépourvu, il me pousse, il m’attaque. Mauvaise idée quand j’ai ce masque collé sur le visage. Il aurait plus de chances de m’atteindre en privé. Que faire lorsqu’on vous atteint, lorsqu’on vous blesse, qu’on vous attaque ? Vous contre-attaquez - peu importe la forme que cela peut prendre.

Il prétend vouloir comprendre. Vraiment ?
Parce que jusqu’à présent je ne pense pas qu’il ait cherché à comprendre tant que ça.
Je croise les bras - mode défensif.

Je repousse le bol de chocolat chaud. Mon ventre se serre, j’en perds l’appétit. Sans élever la voix, mais sans sourire, sans le regarder je lui dis :

Comment tu te sentirais si, tous les jours, je te disais qu’étudier la vie marine n’a aucune intérêt. Que c’est stupide. Que c’est dangereux. Que je ne veux pas que tu t’approches d’un seul poisson ?



Qu’est ce que ça fait, Mirza ?
D’être rejeté par son meilleur ami ?
D’être incompris ?
D’être rappelé sans arrêt que je suis ...inadéquat ? Que je suis décevant ?
Pourquoi tu penses que je me cache ?
Tu es comme ma mère, à prétendre m’aimer uniquement quand ça t’arrange. Quand je conviens.


Pourquoi ? Je déteste ressentir ça. Une profonde tristesse sous un masque de colère. Des reproches que je n’avais jamais osé lui faire et qui étaient restés là, dans un coin.

Ce n’est pas moi qui lui manque. Pas qui je suis. Mais qui il pensait que j’étais. Je commence à ranger mes affaires rapidement. Je veux juste partir. Loin, de lui.
Je ne veux pas qu’il voit ce qu’il m’a fait.
C’est une règle de survie élémentaire, de s’éloigner de ce qui vous blesse.

**********************************************************************************************

Il m’attrape par la main, j’ai beau essayer de l’enlever et me plaindre : il ne la lâche pas. Il peut être si borné parfois. Dehors, il fait froid. Le lac est recouvert de glace et d’un épais manteau blanc. J’essaie de le retenir avant qu’il ne s’élance sur le lac mais trop tard il m’entraîne avec lui. Je n’aime pas quand il directif et insistant comme ça. Quand il me force. Pour moi le lac noir provoque un mélange de peur et de curiosité. A cause de ce rêve que je fais. Où je tombe de la salle commune et coule dans le lac sans me noyer. Mais c’est cette voix qui m’appelle qui m’effraie. Et si c’était vrai ?

Il commence à s’exclamer, comme d’habitude lorsque quelque chose le passionne.

Non, ne marchons pas sur la glace, c’est un peu dangereux. En plus on risque de réveiller le kraken.



Je lui adresse un sourire/ C’était tentant il fallait l’admettre, mais rien qu’à deux près du lac, si la glace cédait on était vraiment dans de beaux draps. Je réfléchis à ses questions.

Je pense qu’ils doivent hiberner, non ? Ce n’est pas comme s’il pouvait migrer vers des eaux plus chaudes...



A force de traîner avec Mirza, j’en avais appris des choses sur les formes de vie marines - mais ça c’était nouveau. Je le regarde en haussant les sourcils :

Un poisson de neige ? Comment on fait ?



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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Sam 5 Mai - 20:44

quand le sage montre la lune
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M // « Comment tu te sentirais si, tous les jours, je te disais qu’étudier la vie marine n’a aucune intérêt. Que c’est stupide. Que c’est dangereux. Que je ne veux pas que tu t’approches d’un seul poisson ? » Je souris, à moitié vaincu par sa logique, à moitié amusé par le non-sens qui s’y dissimule traîtrement. Je me rends compte que mes intentions, si à présent je les exprime clairement, n’ont d’aventure été que fantomatiques et troubles ces dernières années. Le gouffre qui s’est creusé est la conséquence de ces chemins différents que nous avons emprunté, oui, mais pas que ! Jamais, ô grand jamais, je ne l’ai renié ni ne le renierais pour ses fâcheux penchants que je désapprouve.

Cesserais-je d’aimer l’océan parce qu’il y renferme des requins ? Cesserais-je d’aimer les requins parce que certains tuent des êtres-humains ? Cesserais-je d’aimer les êtres-humains parce que certains tuent des requins ? Allons, c’est tout bonnement impensable ! Je ne suis pas si étroit d’esprit et encore moins de coeur.

Bertram ! J’appelle avec verve en me redressant, si bien que plusieurs paires d’yeux intrigués se posent sur moi. La bibliothécaire me fusille du regard - résultat, je remballe mes affaires, annule charme et m’empresse de rejoindre le fugitif.

Je l’attrape par un poignet, l’entraîne à ma suite dans une alcôve du couloir, à l’ombre d’une gargouille de pierre imposante. Poings serrés sur son col et sourcils froncés, c’est avec peine que je contiens mes envies de le secouer comme un pommier.

Je ne renoncerais pas une seule seconde à te dire que j’ai peur pour toi, autant de fois qu’il le faudra ! Comme je ne renoncerais pas une seule seconde de tenter de t’empêcher de poursuivre ta lubie pour les Arts Obs-… - mes bras retombent, ballants ; j’inspire une longue bouffée d’air - ma flamme s’amenuise, mon calme revient. …pour les Arts Obscures. Je murmure avant de prendre droitement séant face à lui - qu’il tente de filer et, par Merlin, je vous le jure, je lui fais un croche-pied. Il ne s’en tirera pas si facilement !

Est-ce que je parle le mandarin ou le grecque ? Est-ce que j’ai un calamar dans la gorge ? Qu’-est ce que tu ne comprends pas lorsque je te dis que je tiens à toi, que je veux te retrouver à mes côtés ? Si tu penses qu’un jour je te tournerais le dos, qu’un jour je t’abandonnerais, parce que nous ne partageons pas les mêmes goûts, ou peu importe d’ailleurs la raison - en fait, non,  il n’y a pas de raison !  Aucune raison ne peut me pousser à faire une chose pareille ! Je ne te laisserais pas ! Bon sang mais… Je… C’en est trop, j’ai la cervelle qui grille - si ma flamme et ma verve sont silencieuses, ma frustration est tonitruante.

Je n’arrive pas à m’exprimer comme je le souhaiterais - je n’arrive pas non plus à retirer cette fichue larme de colère qui roule jusqu’à goutter de mon menton. J’ai toujours été l’antonyme d’un parangon de retenue lorsqu’il s’agit de mes émotions - parfois c’est pratique, parfois c’est gênant - mais de manière générale, c’est franchement désagréable d’être aussi émotif !

…………………………………………………………………………


Je glousse comme un gamin de dix ans lorsqu’il énonce le Kraken. C’est sans doute l’une de mes créatures mythologiques favorites ! Il doit forcément exister, j’en suis même sûr ! Si ça se trouve, il habite vraiment les fonds du Lac Noir… Oh fichtre, maintenant j’ai envie d’y faire de la plongée d’exploration… Quand la glace aura fondu, faut qu’on aille voir ce que cachent ces eaux. Impossible que je quitte Poudlard sans le faire ! Tu m’aideras hein ?

Tout sourire, je finis par céder à l’appel du manteau blanc et m’y laisse choir en étoile de mer. Il a raison, mieux vaut pour nous de rester sur la terre ferme - c’est trop risquer de jouer les apprentis patineurs, surtout lorsqu’on est aussi maladroit que moi…

Froid ou pas, j'entreprends de rouler sur moi même - non sans rire aux éclats, évidemment. Je me retrouve presque ensevelis, les cheveux plus blancs que bruns ! Et alors que je me p'arrête à le tirer par une cheville pour le faire tomber à son tour - c'est pas drôle d'être le seul yéti - je réalise d'avoir totalement omis ma propre proposition de jeu... Un poisson de neige ? Oh mais, c’est trop fastoche à faire ! Je m’exclame.

Suite à quoi je me relève et m'affaire à rouler une grosse boule avant de la modeler de façon à ce qu’elle s’allonge d’une extrémité à l’autre - voilà, là, comme ça, comme un oval. R’garde ! Là j’ai fais le corps. Il manque juste les nageoires et après faut creuser directement dans la neige les sillons pour dessiner les écailles, les yeux et tout. Je pointe du doigt un arbre mort nous jouxtant à quelques mètres. Avec une branche c’est plus facile !

Mh. Des galets ou de petites pierres ce serait plus chouette pour faire les yeux… Quant à sa queue ? Je réfléchis. Oh, dis, occupe toi de sa queue ! Ou comment me débarrasser d’un souci avec malice. Il est plein de ressource Bertram, il saura comment la concevoir, si, si.

Aussi, dois-je avouer que j’aime bien l’observer quand il se concentre, ça lui donne un air hyper cool - il est beau quand il a cet air hyper cool. Preuve qu’un intello peut être badass !




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Re: [Flashbacks] True friends are like octopuses ft. Mirza Jeu 10 Mai - 0:11

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D’ordinaire je trouve toujours une bonne excuse pour partir ou éviter quelqu’un. Mais Mirza, borné comme il est me force à battre en retraite. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait simplement poursuivre sa vie et m’oublier ? J’aurai préféré.

Vraiment ?

Je n’ai pas le temps de réfléchir à ma malhonnêteté lorsque je le fuis. C’est qu’il me déstabilise avec ses conneries. Je lui manque ? Pfff. N’importe quoi. Comment je pouvais lui manquer alors que je partageais les mêmes mètres carrés que lui, confinés dans ce château ? Il me croisait tout le temps. Comment je le savais ? Parce que je le remarquais quand je le croisais. Contrairement à moi, Mirza ne passe pas vraiment inaperçu.

Ce n’est pas ma présence qui lui manque.
C’est tout le reste.


A quoi ça sert un ami au juste ? La chaleur, les rires, la complicité, le soutien...Qui a besoin de ça ?
J’essaie de m’en convaincre, sans succès. A quoi bon ? Mirza avait vu qui j’étais vraiment, il m’avait vu grandir, évoluer...J’avais partagé avec lui ce secret que je gardais. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi penser : ma seule certitude c’est que je préférais éviter cette confrontation - toute confrontation en général.

Malheureusement pour moi Mirza n’a pas peur de courir dans les couloirs. Il me rattrape et m’attire dans un coin. Je le maudis. C’est moi qui lui ai appris ce petit tour - le jour où je l’ai guidé à travers les  cachots. L’élève dépasse le maître. Par contre, légère nouveauté alors que ses doigts se serrent fermement autour de mon col. L’adrénaline monte alors que je plante mon regard dans le sien, surpris. Est-ce qu’il va me frapper ? Il a l’air si sérieux...

Ca serait nouveau.
Et inattendu.
Et douloureux


Je garde les lèvres serrées alors qu’il délivre son petit discours. Regardez-le si convaincu de détenir la vérité. L’occultisme c’est mal, Bertram, dixit le hooligan qui court dans les couloirs et boit des chocolats chauds dans la bibliothèque. Il était mal placé pour me faire des discours. “Lubie”, ce mot dissimule à peine le mépris qu’il porte à ma section.

Mirza tu parles trop et tu n’écoutes pas.

Et c’est à ce moment qu’il baisse les bras ( littéralement). Mes doigts s’attardent sur le noeud de ma cravate, désormais un peu trop lâche à mon goût. Et puis, contre toute attente, sa bouche se met à déballer tout un tas d’absurdités. Oui, des absurdités qui me font baisser la tête et les paupières. Ces inepties qui pèsent lourd dans ma poitrine.

Ces choses que je rêvais d’entendre, mais dans la bouche d’une autre personne.

Qu’-est ce que tu ne comprends pas lorsque je te dis que je tiens à toi, que je veux te retrouver à mes côtés ? Si tu penses qu’un jour je te tournerais le dos, qu’un jour je t’abandonnerais, parce que nous ne partageons pas les mêmes goûts, ou peu importe d’ailleurs la raison - en fait, non,  il n’y a pas de raison !



Lorsque je relève la tête, c’est pour apercevoir des sillons de larmes tracer le contour de ses joues.  Mes lèvres s’entrouvrent pour la première depuis un moment, sèches.

 

Mirza tu…..



Je m’interromps, profondément déstabilisé. Je ne sais pas comment lui répondre. Je fouille dans mon sac et je m’arrête une seconde avant de lui tendre un paquet de mouchoir. Le même geste que j’ai fait il y a des années d’ici. Je déteste ce sourire convenu qui se dessine sur mes lèvres, ce filet de voix qui s’échappe pour énoncer des platitudes.

Tiens. Ne pleure pas pour ça, c’est ….c’est bête.



C’est toi qui est bête

Je répète ces mots que j’ai entendu des centaines de fois, des mots que je venais coller maladroitement sur la mauvaise situation juste parce que j’ignorais comment répondre. Je pousse un soupir avant d’enfoncer honteusement mes mains dans mes poches.

Désolé, mauvais choix de mot.



Je le regarde un peu, mes lèvres se tordent dans ces moues de réflexion alors que je prends conscience de la distance qui nous sépare. Distance physique, oui, mais aussi cette barrière que j’ai érigé pour ma protection.

Je suis désolé je...j’ai été un mauvais ami. Et je suis désolé si ça t’a blessé.




**********************************************************************************************

Cinquième année, le compteur s’approche de la fin. Un week-end de printemps, le soleil transperce les carreaux du dortoir des serdaigles. Les autres sont en bas, dehors à profiter du beau temps. Moi je préfère rester en haut de ma tour à lire. Au moins je ne serai pas embêté par des serpentards irrévérencieux qui n’ont rien de mieux à faire que de se moquer de mes cheveux trop longs. Absorbé par cet ouvrage d’occultisme, j’oublie le monde autour de moi. Les rituels et les symboles dansent dans ma tête, ça me vient naturellement, cet intérêt pour les choses cachées et dangereuses. Je m’y plonge sans relever la tête. Jusqu’à ce que la porte claque soudainement, je sursaute et referme l’ouvrage avant de le cacher derrière moi - avec l’étrange sensation d’être pris sur le fait. Je n’aurais pas réagi différemment si on m’avait retrouvé avec ma main dans mon pantalon en train de feuilleter un ouvrage sordide. L’intrus n’est pas discret pour le moins du monde : il s’agit de Mirza. J’essaie d’ignorer les plaques de chaleur qui s’imposent sur mes joues et je prends un ton léger :

Oh, hey Mirza ! Quoi de neuf ? T’es tout rouge, ça va ?




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