songe d'une nuit d'été // ft. summer Mar 21 Aoû - 5:23
La noirceur fit fondre l’horizon, nuançant proprement son bleu dans l’infini des cieux. Achille, dont les mains s’égarèrent dans la chaleur des poches de son veston, faisait tourner l’air entre ses poumons qui crachèrent un nuage de chaleur. Les sourcils fléchis, il domptait le froid par son esprit, les yeux clos. Il connaissait le rythme des retards de Summer, si bien qu’il pouvait en deviner ses excuses en y pariant sur chaque minute. Ses lèvres amorcèrent un sourire à la fois tendre, à la fois moqueur, à l’idée d’imaginer sa Summer dévaler vers leur lieu de rencontre, dans cette même maladresse.
Sa Summer. C’était présumé une appartenance illusoire, déchue. C’était sa manière de la protéger – de se protéger -, sa manière de l’aimer. Elle n’était pas objet de convoitise se disait-il. Si elle avait l’habileté d’en lire ses pensées au présent même, il aurait sûrement dévoré les grands mots de Summer.
Achille récupéra son téléphone, voyant les mots décousus d’un texto de Summer. La tranquillité de ses traits céda sous ce léger « je le savais » qui coulait entre ses pensées. Le prédictible de ses actions s’homogénéisaient avec le côté chaotique de Summer, trompeur d’apparence, tout comme elle l’était. Ses muscles se crispèrent, inconscient du froid, engourdi dans ses songes.
Summer, songe éternel qui lui rappelait la facilité qu’avait son esprit à oublier le monde entier et son cœur à ressentir.
L’odeur familière attira son regard.« Alors ? Soirée ? Garçon ? Dis-moi tout. »
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Re: songe d'une nuit d'été // ft. summer Mer 22 Aoû - 0:12
the aftermath
Brouhaha incessant inondant ses tympans, brouhaha incessant enserrant son esprit dans un carcan symphonique ; corps fermement vissé au macadam, pensées greffées aux nébuleuses chatoyantes. L’enfant soleil carillonnait une hilarité cristalline, semblable aux rires de dryades effrontées, dont les derniers échos s’échouaient entre les murs bétonnées. Prunelles éberluées dardant la gamine enfiévrée, prunelles éberluées dépeignant la nuque rieuse et le ruissellement de sa crinière miel ; on la remarquait, Summer. Certains langues se contorsionnaient à vociférer des injures sur sa grossièreté, d’autres s’ourlaient en des plaisanteries mutines ; elle inspirait le scandale, elle inspirait la gaieté, mais l’un ne suscitait guère l’autre. Summer était un ultimatum, Summer était le dilemme obsédant ; fallait t-il voguer sur ses vagues frénétiques, ces ondulations sporadiques de véhémence, ou lutter contre ce courant dangereux, mais pourtant terriblement exaltant ?
Hanches ondoyant au grès de la mélopée endiablée, phalanges folâtrant gaiement avec l’atmosphère ; toujours en mouvement, toujours d’une vitalité solaire. Une pincée d’asthénie fleurit sous son épiderme malgré tout, enrayant ses gesticulations cadencées ; picotement becquetant le bout de ses doigts, appétence de nicotine crépitant au bord des lippes carminées. Voracité à peine muselée enclenchant les rouages de sa carcasse, et Summer fugue l’air saturé du bar ; marlboro gold précipitamment enracinée à ses lèvres, latte salvatrice sillonnant ses poumons goudronnés. Elle fendit la noirceur négligemment, s’engouffrant à travers les artères de la ville, éclaboussant les passants de rires insolents, pour finalement s'échouer sur le rivage de pelouses verdoyantes ; nécrosant la végétation fertile de ses volutes opaques. Opalescentes ambrées s’amarrant sur une tignasse chocolat, longeant les torsades brunes pour se heurter à un regard familier. Achille.
Risette se ciselant sur le marbre albâtre de son faciès, et ses jambes avalent précipitamment l’espace logé entre eux.
« Bah alors, t’es perdu sans moi ? »
Ses doigts s’infiltrèrent sous sa crinière acajou, ébouriffant malicieusement les mèches fougueuses.
« Ouais, une putain de bonne soirée. J’ai torcher les aperols spritz. »
Clin d’oeil taquin clôturant les syllabes. Typique Summer.
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