❝ i am from nowhere | Pv. Summer

scamdlarys Elle ignorait combien de verres elle avait pu boire ce soir-là, combien de bouteilles avait-elle pu vider sans même réfléchir aux conséquences de ses actes. Mais voilà, elle s’était retrouvée dans cet état déplorable, vagabondante dans les couloirs sombres et froids à trois heures du matin, le week-end d’Halloween. La démarche oscillante, la vision brumeuse et dans l’incapacité à prendre une quelconque décision - voire même de réfléchir convenablement. Elle avait abusé sur les mélanges, c’est un fait. Un fait qui avait été jugé nécessaire par Summer afin d’oublier ses propres problèmes, afin d’être libre psychologiquement l’espace d’une soirée. Il n’y avait rien de mal à ça, beaucoup d’adultes - et même des jeunes - agissait de cette manière sans pour autant devenir alcooliques. Ou du moins, c'est ce qu'elle se disait psychologiquement pour tenter de se rassurer, pour tenter de se comprendre et de se dire qu’elle avait changé. Seulement non, elle était restée la même depuis son adolescence ; à boire, fumer, baiser lorsque ça n’allait pas. Et elle espérait ne pas tomber sur quelqu’un avec qui elle regretterait toute sa vie ce soir-là. Continuant à déambuler, à travers l’obscurité elle l’avait aperçue. Une chevelure de couleur ébène, un visage d’homme aux traits fins mais dévorés par l’alcool. Il semblait dans le même état que le sien, c’est-à-dire pas lui-même ce soir-là. Et à lui qu’avait-il pu arriver pour qu’il en vienne à ce résultat, qu’est-ce qui pouvait bouleverser le directeur de Poudlard à ce point pour qu’il en vienne à devenir saoul ? Avant de se rendre compte de quoi que ce soit, l’expression de la professeure d’alchimie devint inquiète envers son patron. Inquiète, mais à la fois quémandeur, car elle l’avait trouvée sa victime de ce soir ; ce serait Orphan Scamander.

Ah.
Orphan.  

Le nom s’était échappé de ses lèvres tel un murmure sensuel, murmure incontrôlable mais qui marque une impolitesse envers son patron - en prenant en compte qu’elle venait de l’appeler par son prénom pour la première fois depuis qu’elle travaillait à Poudlard. “Monsieur le directeur” étant dans ses habitudes. Dans l’obscurité envahissante, il s’était agrippé à sa robe avec agressivité et était venu murmurer nonchalamment, de façon lente et négligée :

« Je savais que tu viendrais. »

Pendant que son cerveau essayait de comprendre les mots qu’il venait de prononcer ; essayant de réfléchir au fait qu’Orphan serait un éventuel voyant - ne connaissant que très peu d’information à son égard. Ce dernier vint subitement plaquer ses lèvres aux siennes, sans même en demander la permission. C’était un homme agressif, qui ne perdait nullement son temps à utiliser sa salive pour parler inutilement. Les actes marchaient bien mieux, elle ne pouvait que le rejoindre sur ce fait, appréciant l’initiative et y répondant positivement. Elle avait ressenti la poigne brutale d’Orphan, la froideur du mur dans son dos et contre ses mains faisant naître des frissons qui parcouraient son corps tout entier. Sans même porter une quelconque attention aux commentaires que pouvait faire les tableaux, Summer avait laissé l’excitation la gagner et n’en demandait que plus.  

« Ce soir, tu es à moi et je suis à toi. »

Un sourire se dessine sur son visage rougissant d’excitation tandis que son regard se remplit de charme. Perfide mensonge, Orphan Summer n’appartient à personne. Voyageant de conquête en conquête, elle reste volatile, tout juste comme lui. Ou du moins, elle aurait pu appartenir à Matt, s'il n'avait pas choisi sa grande sœur à sa place. Cette pensée la fit grincer des dents, pourquoi devait-elle penser à lui alors qu’à ses côtés était présent Orphan Scamander le temps d’une nuit ? Cet homme si séduisant et dont les doigts épousent ses formes, la faisant frémir comme un chat qui ronronne de bonheur au côté de son maître. Il saisit son menton, amenant ses lèvres aux siennes. Elle avait envie de bien plus qu'un simple baiser désormais, mais son regard lui intimait de rester sage pour le moment. Haussant un sourcil, il se saisit de son poignet pour l'emmener dans ses appartements - sans aucune contestation de la part de la professeure. Peut-être était-ce à cause de l'alcool que tout paraissait irréel ? Comme dans un rêve, le paysage quelque peu flouté. Ce qui était sûr, c'était qu'elle ne se souviendrait même pas des détails tels que la dague sur le rebord de la cheminée ou encore Misa à ses côtés. Peut-être même qu'elle finirait par oublier cette nuit à son réveil - et peut-être qu'elle l'espérait inconsciemment.    

Pousser dans les draps, emprisonnée comme dans une toile par le directeur de l’école. Summer l'observe simplement, ce dernier assis au bord du lit, se débarrassant de sa chemise pour laisser la directrice de Serdaigle épier ce dos si adulte. Vingt-huit ans et toujours si sexy, n'est-ce pas ? murmure-t-elle discrètement à l'égard d'elle-même.

« Explique moi pourquoi on fait ça déjà. »

Elle détourne le regard, vitreux. "Parce que nous nous ressemblons ?" fût sa première pensée, mais elle ne pouvait décidément pas lui répondre ceci - manque de preuves concernant cette affirmation. Pourtant oui, ils se ressemblaient sur certains points : à aimer des personnes à sens unique, à être frivole. Mais surtout... Parce que nous sommes jeunes. Une pause. Et libre. Nous sommes libre de faire ce que nous souhaitons, sans nous souciez de quoi que ce soit. Libre de vivre notre vie comme nous l'entendons. Même si, pour une étrange raison, elle ne cessait de penser qu'ils se ressemblaient. A vrai dire, Summer avait entendu une certaine rumeur sur le directeur, comme quoi il serait leggilimens. Si cette dernière était vraie, il serait alors facile pour lui de connaître la vérité sur ce qu'elle pensait. Et elle s'en fichait. Summer, c'est une lionne qui pense ce dont elle a envie et elle n'allait certainement pas changer ses pensées et sa manière de voir les choses pour le bonheur du directeur Scamander.   

Et elle savait - malgré l'alcool, que cette pensée pourrait l'énerver. Avec force, elle s'était débarrassée des couvertures qui la retenaient prisonnière et avait pris l'initiative de venir enlacer Orphan, déposant sa poitrine contre son dos et venant murmurer dans le creux de son oreille, son regard toujours aussi vitreux : Et toi, pourquoi est-ce que tu crois que l'on fait cela ?