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i don't want to die sad (bertram + béring)

Soleil A. Nilsson
Bagheera aux mille facettes
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Soleil A. Nilsson
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i don't want to die sad (bertram + béring) Dim 26 Aoû - 23:13

i don't want to die sad
(20 mai 2028)
ce n’est pas que le suicide soit toujours de la folie, mais en général, ce n’est pas dans un accès de raison que l’on se tue.

Soleil avait réussi à échapper à l’emprise de Yannis. Malgré l’alcool, malgré la panique, elle était parvenue à rejoindre Poudlard. Plusieurs fois, elle eut l’impression que le serpentard était derrière elle, qu’il la traquait, comme une bête à éliminer. Alors elle avait couru sans vraiment savoir si la route était la bonne. Elle était tombée, plusieurs fois, écorchant ses genoux et ses coudes. Mais son cauchemar prenait fin. L’école était là. Je vais rejoindre mon dortoir, m’allonger et tout ira mieux demain.

La jeune femme s’arrête, reprend son souffle. Elle s’observe dans une des vitres du hall. Et elle a honte. Les articulations lacérées, les cheveux emmêlés par sa course, sa mâchoire rougie par la main de Yannis. Son reflet lui renvoie une image qu’elle aurait préféré ne jamais voir. Cette réalité qu’elle s’était cachée, cette vérité qu’elle ne s’avouait pas.

Je suis si… inutile. Je me sens mal. C’est passé, souvent. Je pleurais, je criais, je m’abîmais. Je me noyais sous les mélanges et m’étouffais dans les draps d’inconnus.
Et le lendemain, ça allait mieux.

Le temps passe, et rien ne change. On m’avait dit que c’était l’adolescence, et que tout s’arrangerait. J’ai des idées noires plein la tête ; c’est sans doute pour ça, qu’on me fuit.

Je ne sais pas.
Je me sens différente.

Incomprise.

Je m’étais persuadée que c’était normal. Que ça aussi, ça allait passer. Je ne me sens pas à ma place.

Jour après jour, nuit après nuit, mes pensées s’obscurcissent. J’ai la tête à l’envers et le coeur en morceau. Il y a cette haine qui me ronge, une haine envers le monde, surtout contre moi.
Ses doigts caressent tendrement les plaies de son bras. Une haine qui ne peut être apaisée que par de la souffrance en intra-veineuse.

J’ai du faire quelque chose de mal. Tout est de ma faute. J’étais résignée à vivre ainsi. Les mots de Yannis tournent encore dans son esprit. Une petite traînée. Une fille sale. Un déchet.

Tu fais pitié.

Je fais pitié.

Son palpitant s'emballe. La panique la reprenait. Sa respiration s’affole. Je n’en peux plus, je ne peux pas continuer comme ça. Je suis comme ça. Ravagée, déséquilibrée, incapable d’y voir clair. Et le docteur de la tête qui me répète que c'est comme ça, qu'il faut que je l'accepte, que c'est comme le diabète et qu’il faut vivre avec. Les larmes coulent, les hoquets de sanglots lui brûlent la gorge.

Et la voix de Yannis qui résonne encore.
Je veux que tu disparaisses. Pour de vrai.

Elle fronce les sourcils. Je suis sans doute condamnée à vivre ainsi. Je sais que je ne le supporterais pas. A quoi bon souffrir davantage ?

La triste Soleil pleure. La source semblait intarissable. A ce rythme, elle se noierait bientôt dans ses larmes. Elle avait erré dans le château. Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps arpentait-elle les couloirs sans but ?

L’horloge… Elle était montée sans s’en rendre compte. Et puis, au fur et à mesure, à chaque pas qui la rapprochait du balcon, le doute laissait place à la certitude. Face à la Lune éclairant cette douce nuit, Soleil inspira calmement.

C’est un bel endroit pour mourir.

Tremblante, Soleil extirpe le petit taille crayon qu’elle garde toujours sur elle. Elle n’arrive pas à l’ouvrir. Elle s’énerve. Dans un grand geste de colère, elle le balance rageusement. Il s’ouvre, enfin.

Elle a un mouvement d’hésitation, une fois la lame en main. Je suis une traînée, un déchet, je suis vide de sens ; je devrais disparaître. C’est sa voix, maintenant.

Cesse de résister, ma jolie Soleil.
Tu sais que c’est la seule solution.

Le métal entame sa peau. Les larmes ne coulent plus, le sang prenant le relais. Soleil retient son souffle. Il fallait aller plus loin que d’habitude. Son arme ne suffisait pas, elle devait être plus grande. Sans s’en rendre vraiment compte, la sorcière lance un charme informulé d’agrandissement.

C’est la colère qui s’exprime. La détermination. La tristesse est loin. Elle n’a plus que l’envie d’en finir. Elle ne ressent plus rien. Soleil arrache sa peau, les dents serrées, par coups secs, francs. Profonds.

La vérité, c'est que certaines choses sont irréversibles.
Tu ne peux pas les effacer.
Tu ne peux pas revenir en arrière.

Soleil.
Soleil !
...SOLEIL !

Le liquide grenat ruisselle sur ses mains. Beaucoup.
Trop.

Elle sait que ça ne s’arrêtera pas ; qu’elle sera morte avant.

« Mais qu’est-ce que j’ai fait... »

Pourquoi, pourquoi avait-elle fait ça. Elle ne voulait pas mourir.

Soleil, c’était une fille rayonnante, amusante et charmante ; une fille excessive, c’est vrai. Mais comment pouvait-elle balayer d’un revers de la main tous ses souvenirs heureux ? L’excès, c’était aussi ses rires bruyants, ses larmes de joies, son affection démesurée. C’était quand elle se donnait corps et âme pour rendre service, juste pour voir un sourire éclairer le visage de ses amis et avoir le sentiment du travail accompli. C’était verser quelques larmes devant un somptueux coucher de soleil, et être émue devant le bonheur des autres.

Le bonheur.
Les sourires, les souvenirs.

Elle ne voulait pas mourir.
Je ne veux pas mourir.

Péniblement, faiblement, elle réussit à prendre son téléphone. Et, malgré son état, même si elle ne sait pas vraiment à qui, elle parvient à envoyer un message.

Un appel au secours.
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Bertram Godfrey
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Lun 27 Aoû - 14:56

Wake up

Bertram C. Godfrey & Soleil A. Nilsson & Béring Leszczynski

Des hauts et des bas. Surtout des bas. Depuis la défaite des serdaigles, c’était mon quotidien. Entre fantasme euphoriques et haine de moi-même, entre calme et tourment, entre étude et distraction. J’étais dans ma bulle à surfer sur ces vagues que je connaissais bien, naufragé de deux tempêtes bien distinctes : les examens et Beckett Campbell. Le stress des examens affrontait la distraction qu’il représentait. Il s’infiltrait dans mes pensées dès qu’il en avait l’occasion. Son stupide sourire, son stupide regard, son stupide corps, sa stupide voix et sa stupide personnalité.Est-ce que je devrais lui envoyer un sms ? - Je me demande ce qu’il fait là. J’espère qu’il étudie...Peut-être qu’il a besoin d’aide ? S’il en avait besoin, il me le ferait savoir sans aucun doute. A moins que….

*Bzzzz Bzzzz*

Coïncidence ? C’était trop beau pour être vrai. Je m’empare de mon téléphone avec le coeur qui bat.
Déception.
C’était juste Soleil.

[a l'aide jsuis a lorhaologe c'est tres sereux j'ai ebsoin de toi viens vtie]

Alors déjà il m’a bien fallu 30 secondes pour déchiffrer son message. J’avais l’habitude des crises de Soleil et qu’elle m’appelle à l’aide mais à l’horloge c’était un peu bizarre…. Elle était partie réviser là-bas et elle était sûrement en train de paniquer pour ses examens. J’abandonne donc mon résumé d’occultisme pour aller la rejoindre avec un soupir. Au moins ça me permettrait d’arrêter de penser aux examens. Et à Beckett.

Et sur le chemin j’y réfléchissais. L’horloge était plutôt réputée pour servir aux amoureux - comme le suggérait habilement le stupéshit sur cette rumeur stupide qui me concernait. Et puis, c’était bizarre sa façon d’écrire. Elle n’était pas saoûle, quand même ? Il ne manquerait plus que ça….Attends une seconde… Et si elle était effectivement saoule ? Et si elle était dans l’horloge avec un type peu recommandable et qu’elle était en danger ? Et si… Je ne voulais pas y penser davantage, mais une chose était sûre, je pressais le pas pour arriver le plus vite possible.

Soleil, tu devrais mieux trier avec qui tu couches.

Comment lui dire ça de façon diplomatique ?

Je passe la porte de l’horloge discrètement, histoire d’éviter et de ne pas annoncer ma présence à un quelconque intrus. Je tends l’oreille mais rien ne vient, pas de cris étouffés ou signe de lutte. Je grimpe rapidement les rangées d’escaliers.

Soleil  ?



Je l’appelle.

Et puis je l’aperçois. Sur les lattes en bois sale. Du sang. Partout.
Le silence devient assourdissant, bourdonnant dans mes oreilles.
C’est marrant comme on pense être capable de gérer ce genre de situation de crise et au final, quand on se retrouve en face….

On bat des cils trois secondes.
Incapable de comprendre.
Ca vous frappe comme une gifle, ou plutôt comme un train envoyé à pleine vitesse.
Trois secondes de suspension avant que tous les détails se mettent à hurler, avant d’être conquis par la panique et l’urgence. De voir rouge alors que l’adrénaline dépasse tous les niveaux. Je m’élance vers elle pour presser mes mains contre la plaie béante pour l’empêcher de saigner davantage.

Soleil ?! SOLEIL ! Qu’est ce que- Qu’est ce que tu as fais ? Qu’est ce que tu as fait ?



Je répète comme si ça allait changer quelque chose.

Il y en a partout. Sur le sol. Sur elle. Sur ses mains, ses vêtements. Ca sent le métal et la boucherie. C’est chaud. Je le sens pulser à chaque battement de son coeur. Ce sang épais et rouge foncé. Elle a l’air pâle. C’est pas bon ça.  Je ne sais pas quoi faire. Quel sort lancer ? J’ai l’impression d’avoir tout oublié. Je veux chercher ma baguette dans ma poche mais dès que j’enlève une main ça se remet à saigner.

Ca va aller - ça - ça va aller.



Au secours.

Un appel à l’aide silencieux. Appel à l’aide. Appeler de l’aide. Oui !

Mes doigts mouillés cherchent mon téléphone. A cause du sang il me glisse des mains mais je me fais violence pour le récupérer et appeler la seule personne qui comprendrait et qui pourrait m’aider.

Béring.

Il décroche. Merci, Merlin.

Béring ! Ecoute-moi. Il faut que t’ailles chercher l’infirmier au plus vite. Cours. Soleil…..Soleil s’est blessée. C’est grave.  O-on est à l’horloge. Grouille-toi !



Mes mains se repressent fermement contre la plaie pour empêcher le saignement. Soudainement ça me revient- ce que je dois faire. Poser un garrot. Mais je n’ai rien pour le faire. Pas de ceinture, pas de gilet...rien. Je pourrais défaire mes lacets de chaussures mais vu le temps que ça prend elle se sera vidée avant ça. Pas de sort. Tout ce que je peux faire c’est attendre et voir la couleur quitter ses lèvres et ses joues. Ma respiration s’affole.

Je ne peux rien faire. Je ne peux rien faire.
Dépêche-toi Béring.


Ca va aller



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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Jeu 30 Aoû - 23:49


Stay
Il rêve, Béring. Les heures de sommeil sont douces. C'est elles qu'il attend tout le jour. Il aimerait qu'elles durent toujours. Mais un truc l'appelle, et Béring laisse s'ouvrir ses yeux.

Son téléphone. Béring grogne, cligne des yeux. La lumière de l'écran l'aveugle.

"Appel entrant... Bert' ?"

Il est presque deux heures du matin. Même dans le noir, Béring peut entrevoir le lit de son ami : vide. Il a sommeil...

"Allô ?"

Et si Béring avait un instant pensé que Bertram se moquait de lui, à présent ses mots le glaçaient. Il ne prend pas la peine de répondre, il n'a pas le temps. Son cœur bat comme s'il voulait sortir de sa poitrine. Il angoisse, il enfile une paire de basket qui traîne au pied du lit. Et il court. Il court comme il a jamais couru, en pyjama, en pleine nuit, dans les couloirs. Il manque plusieurs fois de tomber. Il entend la voix de Bertram dans sa tête. Il ne peut pas s'empêcher de se dire : c'est grave, Béring.

Quand son poing s'abat, enfin, frénétiquement sur la porte de l'infirmerie, il est essoufflé.

"MONSIEUR PALTON... VOUS ÊTES LÀ ? REVEILLEZ-VOUS..."

Il tambourine, encore et encore, contre la porte, jusqu'à ce qu'une voix s'élève.

"Eeeeeh c'pas là stop deux s'condes j'arrive ! Casse les couilles p'tin..."

La porte s'ouvre à peine, Béring se laisse emporté par un flot de paroles décousu et ininterrompu. Il alarme l'infirmier qui jure d'une manière incompréhensible. C'est brouillon, le temps de prendre le nécessaire. L'horloge n'est pas si loin, mais le temps semble aller toujours trop doucement. Il tremble sans s'en rendre compte, Béring. Et les voilà...

Il a jamais eu peur du sang, Béring. Mais ici, il y en a tellement... celui de Soleil. Il n'y a plus un son autour, juste le battement d'un cœur. Et c'est Béring qui refuse d'entendre ce qui se passe autour. Les paroles de l'infirmier d'un coup si sérieux. Béring, il se jette presque à côté de Bertram et de son amie. Il prend sa tête dans ses mains, et ses doigts viennent ouvrir de force ses paupières. Peut-être qu'elle est encore là-dedans. Consciente.

"Ouvre les yeux Soleil ! Ouvre-les ! Reste."

Et si son cœur n'était pas aussi serré, Béring hurlerait. Ses yeux hagards se posent sur Bertram et ses mains couvertes de sang. Elle ne peut pas les quitter. Elle n'a pas le droit.


PS pour les poussins : Comme Othello,
l'infirmier trop swag, est aussi mon perso et que jouer deux persos dans un même rp ça va vite être chaud,
je vous laisse l'honneur de l'utiliser en PNJ. Il me semble que ça reste la manière la plus simple de faire avancer ce rp.


Dernière édition par Béring Leszczynski le Sam 13 Oct - 14:43, édité 1 fois
Soleil A. Nilsson
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Lun 24 Sep - 18:14

i don't want to die sad
(20 mai 2028)
ce n’est pas que le suicide soit toujours de la folie, mais en général, ce n’est pas dans un accès de raison que l’on se tue.

Elle perdait connaissance.
Elle se sentait partir.

Il y avait de moins en moins de lumière. La douleur était-elle réelle ? Est-ce qu’elle était encore vivante ? Peut-être que c’était déjà fini.

Je vais mourir ici et maintenant. Seule et pitoyable.
A l’image de ma vie.


Soleil ne luttait plus. Elle regretterait sûrement, une fois l’âme surplombant son corps. Mais elle n’avait plus la force. De se battre, de s’accrocher. A qui, à quoi ?
Personne n’était là.

Solitude.
Obscurité.
Mort.

Des bruits de pas. « Soleil ? » Quelqu’un. Cette voix était si lointaine. Mais familière. L’adolescente étendue essaya de l’interpeller. La faible plainte ne traversait pas les murs. On ne la trouverait pas.

Que ça se termine. D’un côté, de l’autre. Son esprit n’était plus qu’un tourbillon de pensées désaxées, insensées. La folie s’emparerait d’elle pour engouffrer son âme dans un puit sans fin, sans fond.

« Soleil ?! SOLEIL ! Qu’est ce que- Qu’est ce que tu as fais ? Qu’est ce que tu as fait ? »

L’interpellée tourna vaguement la tête. Qui lui parlait ? Ses paupières s’ouvrirent pour faire face à cette personne affolée. Ses lèvres tentaient de former des mots mais il ne se distinguait rien d’autre que des gémissements plaintifs. Réduite au silence, à garder sa souffrance pour elle-même, comme elle l’avait toujours fait.

Cette fois, c’était différent. Quelqu’un était là. Quelqu’un avait entendu.

« Bertram... »

Elle n’était plus seule.

Soleil geignit encore, quand le soucieux Bertram plaqua ses mains sur les blessures meurtrières. Le supplice demeurait tel qu’elle avait la sensation de brûler de l’intérieur. A croire que chaque parcelle veineuse se consumait au rythme des battements de l’organe palpitant, expulsant l’hémoglobine comme si c’était toxique.

La conscience s’évertuait à rester, s’accrochant à l’image de l’ami au-dessus d’elle. Des larmes roulèrent sur ses joues tandis que ses pupilles imploraient silencieusement qu’il lui sauve la vie.

Bertram téléphona. Béring. Infirmier. Vite.
Puis « Ca va aller ». Ce furent les dernières choses qu’elle entendit.

La lumière me force à prendre mon temps pour ouvrir les yeux. Elle est puissante, éblouissante. C’est la lumière du jour. Je me redresse, auparavant allongée sur une couverture, dans l’herbe. Autour de moi, tout est calme, paisible. Je reconnais cet endroit. C’est le Parc Berzelii, à Stockholm. Je suis...chez moi ?

Le square est étonnamment vide. Bizarrement, je ne suis pas surprise d’être dans ma ville natale et d’y passer un agréable moment. Comme si je ne l’avais jamais quitté. La réalité m’échappe. Je ne sais plus si je viens de me réveiller d’une sieste ou si j’ai fait un long cauchemar, duquel je viens enfin de sortir. Tout semblait normal et parfait. Pourquoi m’inquiétais-je ?

Je remarque alors qu’il y a deux sacs sur le couverture. Le mien dont dépassent un livre sur les créatures magiques et un autre sur la métamorphose, puis le second, usé, semblant plein à ras bord.

« Tu ne devrais pas être ici. »

Je sursaute. La sensation de bien-être s’écorche un peu. Je cherche autour de moi d’où pourrait provenir cette voix ; un timbre familier que je n’avais plus entendu depuis des années.

« Soleil… » Un vieil homme apparaît de derrière un arbre. Encore une fois, je suis partagée entre la surprise et la normalité. « Grand-père ? » Il était mort. Depuis presque dix ans. Alors…?

Le calme disparaît pour laisser place peu à peu à une agitation dont je ne connaissais pas la provenance. Dans mon esprit, des images qui se bousculent. Le rouge, le feu, la panique.

« Calme-toi. Soli, ma belle, nous ne devions pas nous revoir avant des années. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? »

Je ne sais pas ! Les flashs se succèdent, prennent forme peu à peu, submergée par l’émotion provoquée par cet être cher. Tout avait l’air si… réel.

« Tu dois repartir. » Je secoue la tête de gauche à droite, incapable de parler. « Tu peux encore repartir. » Je suis tétanisée. La paix n’était plus. La lumière brillante avait été remplacée par une nuit sans étoiles, le parc ressemblait de plus en plus à un endroit abandonné. « Tu dois te décider vite. Tu es la seule à pouvoir changer quelque chose. »

Un nouveau flash. Nous ne sommes plus à Stockholm. Je plisse les yeux. Je connais cet endroit. Poudlard. L’infirmerie. Qu’est-ce que…? Un liquide s’écoule de son bras gauche. Le sang tâche ses vêtements, le sol ; il ne cesse de s’écouler. Je panique, je suffoque. « Grand-père, il faut que tu m’aides ! J-je vais mourir si ça continue. » J’ai beau enlever et retirer ma manche, il n’y avait rien : pas de plaie, pas d’ouverture. Juste du sang.

« Je ne peux pas t’aider. Ta vie est entre tes mains. » Soudain, je me vois. Je suis ici, et allongée sur ce lit. L’infirmier était en train de recoudre les multiples plaies couvrant mon avant-bras. Une transfusion avait été posée sur le second. Béring et Bertram étaient dans la pièce d’à côté. Ils semblaient désemparés. Cette vision me fit mal au coeur. « Tu dois y retourner. Tes amis ont besoin de toi. Tu as encore tant de choses à faire… »

Et je me rappelle. De la peine, de la folie qui me menaçait, de la la souffrance que je m’infligeais. De mes relations complexes, de ma solitude incurable, de mes envies extravagantes. De mes maux, de la vie. Je ne voulais pas y retourner. Rester ici avec mon grand-père serait plus facile à supporter. Je tourne le dos à cette scène surréaliste. J’étais prête à peiner mes amis en abandonnant, en les abandonnant, pour enfin connaître la paix, pour me libérer de ce fardeau que j’étais.

Mon grand-père m’attrape par les épaules et me force pourtant à regarder. « Tu ne peux pas rester ! » Je sentais qu’il s’énervait. Devant mon absence de réponse, il prend mon menton dans le creux de sa main pour que mes yeux croisent les siens.

« Arrête de fuir, Soleil. Arrête de penser que tout s’arrangera si tu disparais. Que tu le veuilles ou non, il y a des gens qui tiennent à toi. Si ton but, c’est d’arrêter de faire du mal aux gens, mourir n’est pas la bonne solution. Combien de personnes vas-tu laisser derrière toi ? Tu y as pensé ? » Je regarde ailleurs, triste, et gênée aussi. « Soleil, écoute-moi ! Tu ne dois plus penser que tu es seule avec tes problèmes. Tu ne peux pas simplement te détruire et tout laisser tomber. Je sais que tu as peur de perdre tous les gens que tu fais entrer dans ta vie. Je sais aussi que tu passes ton temps à couper les ponts la première avant qu’on t’abandonne. Arrête tout ça, Soleil. Il y a des gens bien, prêts à t’aider. Ca ne sera pas facile, c’est certain, tu souffriras d’autres fois Soleil, c’est évident, mais je t’en prie, tu n’as rien à faire ici, parmi nous. » Nous ? « Tu as la chance de vivre ta vie. Trouve-toi quelque chose, un échappatoire autre que celui-ci.. Tu es quelqu’un de bien, fais-toi aider, Soli, il n’y a pas de honte à ça. Mais je t’en prie... » Au fur et à mesure de ses paroles, une distance se créait entre nous. J’avais beau courir, rien n’y faisait. Et puis, derrière mon grand-père, deux silhouettes familières. Boréa, Alaine. Je me rappelai. De la douleur provoquée par leurs pertes. Des mois de descente aux enfers. C’étaient mes amies, elles sont décédées. Béring. Bertram. Nassim. Shaelyn. L’équipe. Mon père. Je ne pouvais pas…

Ils partaient. Ils mettaient une distance entre eux et moi, et je n’y pouvais rien. Dans un dernier éclair, je les ai entendus me souffler « vis », comme un ordre commun visant à me renvoyer d’où je venais.


Le noir complet.
Tu es là ?
Oui.
Non.
Comme coincée entre deux mondes.
Pendant combien de temps ?
Je ne sais pas.

Une brûlure lancinante, puis plus rien.
« Morphine. »
Son esprit commençait à capter les ondes sonores autour d’elle.
Elle se sentait fatiguée, paralysée aussi. Elle ne se rappelait pas vraiment de ce qu’il s’était passé. La frontière entre le réel et l’imaginaire était flou.
Malgré les paupières lourdes, elle parvient à les ouvrir. Dans sa tête, un tambour atroce. Ses yeux étaient gonflés, à coup sûr.
« Y’a quelqu’un ? »
Ses pupilles peinaient à s’habituer à la luminosité.

Elle ne voulait pas être seule.
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Mer 26 Sep - 20:40

Wake up

Bertram C. Godfrey & Soleil A. Nilsson & Béring Leszczynski

Les secondes s’écoulent et ressemblent à des minutes, les minutes me torturent comme des heures. Elle s’éteint et j’ai peur, j’ai peur qu’elle ne se rallume pas. J’ai peur parce que j’aurai pu faire quelque chose n’importe quoi pour changer le résultat. J’aurai pu venir plus vite. J’aurai pu la prendre au sérieux. J’aurai pu prendre quelques minutes, lever mon putain de nez de mon putain de nombril et lui demander comment elle allait. Quelque part j’aurai dû le prévoir. J’aurai dû voir les signes. J’aurai dû le voir venir. Et je ne pouvais pas me pardonner mon égocentrisme.

J’ai les mains qui tremblent et le coeur qui claque. La vision trouble et les larmes en bataille.

Béring débarque avec fracas et interrompt ma solitude. Sur le coup je remercierai tous les dieux du monde de m’avoir donné Béring. Brave capitaine. Et fiable avec ça.  L’infirmier mal dégourdi commence à prendre les devants. Il me pose quelques questions. Quoi, comment, depuis combien de temps.

Je ne sais pas...



Ma voix tremble et me semble faible et effacée. Comme si c’était quelqu’un d’autre qui parlait à travers moi.Il me dit de continuer de serrer puis de lâcher une fois qu’il est prêt. Je m’exécute comme un zombie. Je me recule pour lui laisser la place. Je fixe mes doigts qui ressentent encore la pression et la chaleur de sa vie qui s’échappe.

Est-ce qu’elle va s’en sortir ?



Ces mots se détachent avec la même voix étranglée et blanche. La réponse est mal articulée par l’infirmier. J’ai l’impression d’avoir un demi-cerveau, j’ai besoin d’une traduction.

Et la suite d’évènement se déroule au rythme de mes battements paupières. On effectue les premiers soins sur Soleil. On l’emmène. On la stabilise. Et soudainement mes chaussures autrefois blanches se retrouve sur le sol de l’infirmerie. Béring est là, dans ma vision périphérique car je ne fais que fixer Soleil. On échange quelques mots, des banalités par automatisme. J’ai l’impression d’être ailleurs, de regarder ce qui se passe à moitié de l’extérieur, avec le volume baissé. L’image devient floue ou nette à chaque battement de paupières.

Et ensuite, doucement, je reviens.

On est tous des hypocrites.



Un déclaration qui tranche l’air et le silence d’une voix détachée mais plus grave que d’habitude. Sans détourner le regard de la blessée, je poursuis en détachant distinctement chaque syllabe.

On sait tous ce qu’elle fait. Mais personne ne dit rien. Personne ne pose de questions. Personne n’en parle. On l’accepte c’est tout. On fait semblant de ne pas le voir.



Je pousse un soupir  et frotte mes yeux avec ma manche. J’ai encore les mains pleines de sang. Ca colle. Ca sent le métal. Je viens seulement de le réaliser. Je fixe mes mains. Peut-être le dernier souvenir de Soleil...mais non, elle est là, elle respire tout ira bien. Tout ira bien….non, c’est faux. Elle pourrait recommencer.

Sans un mot j’abandonne mon camarade pour me laver les mains et laisser des marques rouges sur l’émail immaculé. Ca me donne un drôle de frisson. Comme un sentiment de déjà-vu. Ca doit être la fatigue….Je passe un peu d’eau sur mon visage avant de retourner à ma place, et d’attendre, malgré les recommendations presque inintelligibles de l’infirmier de retourner nous coucher.

Et dans cette contemplation de la belle endormie, je réalise soudainement que j’avais commis une erreur capitale. Celle de croire que parce que j’imposais de la distance avec mon masque, mon rôle, que je me protégeais des autres. J’avais tort. Ils ne me connaissaient peut-être pas, ils s’attachaient à ce masque que j’arborais, pas au vrai moi mais…. moi je m’attachais. Je tombais dans le piège.

Et puis elle a appelé. Et malgré la fatigue, j’ai bondi de ma chaise pour m’approcher et la rejoindre prudemment. Ma main se glisse dans la sienne. D’un ton doux, je souhaite la rassurer :

Je suis là. Béring aussi...Comment tu te sens ?



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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Sam 13 Oct - 21:56


Stay
Inutile. Il se sent inutile, Béring. Il n’a pu que s’affaler là, en pyjama, sur le sol glacé de l’infirmerie, au plus près de Soleil. Ses yeux sont rougis par la fatigue, et par les larmes qu’il a ravalées indéfiniment. Son corps s’est douloureusement engourdi à force de rester dans la même position, mais il s’en fiche.

Conscient sans vraiment l’être, Béring laisse résonner les paroles de Bertram dans son esprit. Leur vérité l’accable. Ils se sont tu, et c’est tout ; peut-être en espérant que ça passe, peut-être pour s'auto-persuader, peut-être… Il n’entend qu’à peine son ami s'éclipser pour mieux revenir.

Béring se demande à quoi Soleil peut bien rêver. De là où il se tient, il peut voir les légères tensions qui viennent l’agiter pour disparaître presque immédiatement. Un soupire s’échappe des lèvres du capitaine. La vision de corps qui se vidait encore de son sang quelques instant plus tôt, fait frissonner Béring jusqu’au plus profond de son être. Et, le temps d’un instant, son regard se pose sur l’étrange spécimen qu’est l’infirmier scolaire. Pas si incompétent qu’on peut le penser, visiblement…

Qu’est-ce qu’ils font tous ici ? Plus le temps passe, plus Béring s’interroge. Et cette soirée termine de le convaincre qu’ici, rien ne va plus. Combien d’élèves ont rencontré la mort ? Combien vont encore disparaître ?

“Y a quelqu’un ?”

Le fil de ses pensées est balayé, son souffle se coince dans le fond de sa gorge, il ne sait plus… Bertram est là, sa main dans celle de Soleil. Il n’oserait presque pas bouger, Béring. Mais il est là, et il vient avec hésitation caresser les cheveux de leur amie. Il ne veut pas lui faire mal.

Il aimerait dire quelque chose, Béring. Mais avant qu’il puisse même ouvrir la bouche, l’infirmier les pousse à lui laisser un peu de place. Soleil se fait légèrement relevée. Un verre d’eau est porté à ses lèvres, tout doucement. Béring a peur qu’elle se brise ; qu’elle les laisse pour de bon.

“Tu… ne fais pas trop d’efforts tout de suite.”

Voix enrouée par une émotion que le capitaine n’arrive pas à dissimuler. Il aimerait poser des centaines de questions, mais ce n’est pas le moment.

“On bougera pas… on reste avec toi…”
Soleil A. Nilsson
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Jeu 18 Oct - 0:45

i don't want to die sad
(20 mai 2028)
ce n’est pas que le suicide soit toujours de la folie, mais en général, ce n’est pas dans un accès de raison que l’on se tue.
Il ne leur fallut pas beaucoup plus de quelques secondes pour accourir à son chevet. Quelle heure est-il ? Est-ce que je suis toujours en vie ? La sensation de chaud apportée par la main de Bertram dans la sienne tendait à confirmer sa question. Ces dernières minutes, ces dernières heures, ou jours - elle ne savait pas -, elle avait eu si froid. Et ce contact, tendre, lui procurait de la chaleur, par vague. Béring aussi. Il lui sembla qu’il lui caressait les cheveux, délicatement - comme si elle était faite de papier mâché. De la chaleur, et beaucoup de bien. Un réconfort qu’elle n’espérait plus. Une présence.

Quelqu’un était là.

Elle fut quelque peu secouée par le lit qui remontait. L’infirmier - elle croit - lui porta un verre aux lèvres. Elle déglutit difficilement. L’eau coulant dans sa trachée lui rappelait le froid qui se diffusait dans son corps tout entier lorsque… lorsqu’elle avait failli disparaître.

A cette pensée, sa main serra fort celle de Bertram. Ne plus la lâcher. Jamais. Elle ignora la question de ce dernier, les mots doux de son capitaine. Elle n’était pas morte. C’était sûrement une bonne chose. Mais elle ne pouvait pas encore s’apitoyer sur son sort. Toujours dans l’optique de se punir. C’était plutôt à elle de s'inquiéter pour eux. Que leur avait-elle fait subir pendant son sommeil ? Ils ne devaient pas se sentir coupable. Elle était unique responsable de son malheur - et du leur.

« J-j-suis désolée. » Sa voix était plus chevrotante, plus faible qu’elle ne l’aurait voulu. Les mots rencontraient des difficultés pour franchir ses lèvres. Presque sans qu’elle ne s’en rende compte, quelques larmes roulèrent sur ses joues. Soleil secoua doucement la tête de gauche à droite. « J’veux pas vous obliger à rester. » Un sourire forcé tordait ses lèvres. Elle avait besoin d’eux, mais il lui était encore trop difficile de l’admettre.

Et puis, il y avait cette main - celle de Béring qui jouait doucement avec sa chevelure ébène. Cette main qui effleura distraitement sa tempe, la naissance de sa mâchoire. Un mouvement aussi bien éphémère que involontaire qui provoqua en elle une profonde panique. Soleil eut de nouveau l’impression que l’emprise de Yannis lui détruisait la mandibule. Sa poitrine se souleva plus rapidement, moins profondément. Elle fixait la porte comme si elle allait s’ouvrir l’instant d’après et laisser entre le jeune homme devenu monstre dans son esprit. « Ne le laissez pas entrer. S’il vous plaît. » souffla-t-elle.
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Jeu 18 Oct - 20:25

Wake up

Bertram C. Godfrey & Soleil A. Nilsson & Béring Leszczynski

Qui ne dit mot consent, c’est bien connu et le silence de mon capitaine en dit long. Lui, aussi il est coupable. Et il ne dit rien, pas un soupir exaspéré, pas un geste de dégoûté de la tête...Pas la moindre réaction. C’est tout ce que ça te fait Béring ? Tu vas continuer de fermer les yeux aussi ? Je serre les dents et les doigts.

Même si l’envie m’en prend, ce n’est pas le moment de se disputer, ni de se jeter le blâme. Ce n’est pas le moment lorsque Soleil finit par se réveiller et effacer d’un geste toutes mes craintes. Une faible lueur dans son regard; elle est consciente. Je lui souris alors que ses doigts serrent ma main. Une faible étreinte qui me soulage et me rassure. Quelques mots tremblants franchissent ses lèvres mal assurées. Son chagrin est toujours là alors que les larmes roulent sur ses joues. Je n’ai pas envie de la voir triste, ni désolée ou désespérée. Je préférerais la voir heureuse, moqueuse ou encore en colère. Je préférerais qu’elle m’appelle “Bertie” mille fois. Qu’elle continue de partir des ses spirales de plaintes et de revendications. Je préférerais qu’elle m’en veuille.

Personne ne se sent obligé. On veut être là pour toi, Soleil.



J’aurai dû arriver plus vite et la prendre davantage au sérieux. Plus jamais je ne commettrai la même erreur. Mes doigts se serrent doucement aux siens. Parfois le corps peut parler plus fort que tous les mots, que tous les silences.

Tu nous as fait peur, mais tu es là maintenant, hm ?



J’aimerai pouvoir effacer ses larmes et son chagrin avec un seul geste mais c’est impossible. Je suis impuissant. Ca ne dépend pas de moi - du moins pas que de moi. Mais j’aimerai qu’elle me parle. même de rien.  La voir comme ça me fait trembler de l’intérieur, trembler de peur. Mais ça elle ne doit pas le savoir - il est préférable qu’elle puisse voir un Bertram calme, posé et raisonnable. Un visage familier et accueillant malgré les traces de peur, de tension et de sang. Son sang. Essayer de se focaliser sur le positif.

Enfin jusqu’à ce qu’elle fixe la peur avec terreur. Je me tourne vers la sortie d’un air curieux mais prêt à réagir. L’adrénaline part au quart de tour, prêt à réagir même avec mes jambes qui sont sur le point de trembler. Mais il s’agit juste d’une porte et à cette heure de la nuit, personne ne se trouve de l’autre côté. Personne à part les démons de Soleil.

Je me retourne alors vivement vers elle, gardant mon ton doux pour essayer de la calmer, caressant sa main avec mon pouce.

Personne ne va rentrer, personne ne va te faire du mal, Soleil.



Comme si j’allais les laisser faire.

Je me tourne vers Béring, un peu inquiet. Est-ce que c’est une forme de paranoïa ? Un cauchemar impliquant le croque-mitaine ?

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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Sam 10 Nov - 19:11


Stay
La porte. Qu'est-ce qu'elle a la porte ? Il s'éloigne de Soleil. Qui ne doivent-ils pas laisser entrer ? Il ne sait pas s'il comprend bien, Béring. Mais, quand le regard de Bertram vient croiser le sien, il se laisse envahir par l'évidence qu'ils partagent les mêmes craintes. Les peurs, les angoisses, les cris, les gestes, il y a quelqu'un qui les a arrachés à Soleil. Ca lui serre le cœur, à Béring. La colère et la rage font flamboyer ses yeux le temps d'un instant.

Voir danser la haine au fond de son regard, c'est la dernière chose dont Soleil a besoin. Alors, il la cache Béring. Il la recouvre d'inquiétude, il arbore ce petit air héroïque maladroitement surjoué.

"Et si quelqu'un en a l'idée, il faudra d'abord nous passer sur le corps. On sera tes chevaliers dévoués."

Peut-être que de vrais chevaliers avaient arraché le visage de leurs ennemis de leur crâne, dans un excès de rage et de détermination.

Soupir. Fatigue. Il se souvient de ses cauchemars d'enfant, Béring. Il se souvient de son père qui regardait sous son lit pour lui assurer qu'aucun monstre ne s'y cachait, de ses mots rassurants.

Il se lève silencieusement, Béring. Et Soleil ne va sûrement pas aimer ce qu'il va faire, mais tout le monde en a besoin. Ses pas résonnent dans l'infirmerie à mesure qu'il s'approche de la porte qui semble tant terrifier son ami. Il n'entend rien, n'écoute pas. Sa main se pose sur la poignée. Il sort, pour rentrer à nouveau. La porte reste ouverte quelques secondes, avant qu'il ne la claque et ne la verrouille. Peu importe ce que pourra dire l'infirmier.

"Il n'y a personne, et personne ne viendra."

La voix et douce, mais ne laisse pas place à la discussion. Et il voudrait savoir, Béring. Qui est cette personne qui fait trembler Soleil ? Il ne sait pas s'il aura la force de demander. Il a peur de ce qu'il pourrait faire si un nom ou un visage était donné à ce qui n'existe pour l'instant pas. Il a peur de ce qu'il ne ferait pas... Impuissant, une fois de plus.

Son corps repose contre la porte quelques instants. Que faire ? Le capitaine passe une main sur son visage fatigué.

Aveugle par choix.
Égoïste.
Coupable parmi d'autres.
C'est ta faute.


"C'est pas à toi d'être désolée, Soleil."


Dernière édition par Béring Leszczynski le Sam 13 Avr - 17:17, édité 1 fois
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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Mer 23 Jan - 23:37



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❝ ce n’est pas que le suicide soit toujours de la folie, mais en général, ce n’est pas dans un accès de raison que l’on se tue. ❞ - 20 mai 2028

Elle n’entendait plus ses deux amis la rassurer, lui dire qu’ils resteraient à ses côtés aussi longtemps qu’elle le désirerait. Elle ne les entendait pas non plus, quand ils lui affirmaient que personne n’allait rentrer. Dans les tourments imposés par ses souvenirs changés, il y avait Yannis et son rictus enjôleur, il y avait son emprise et ses mots crachés avec mépris, il y avait un homme et la vision que tous se faisaient d’elle.

Elle ne savait plus qui elle était. Béring et Bertram demeuraient ses amis, après tout ce qu’elle avait fait ; elle piquait des crises, se montrait colérique, insupportable. Mais c’était leur choix de rester auprès d’elle. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien lui trouver ?

Ce fut Béring qui la sortit de ses pensées. A nouveau, son coeur prit le rythme d’un 4x100m et une voix criarde et paniquée, qu’elle ne reconnaissait pas, s’éleva dans la pièce. « BERING, NE FAIS P- » Il n’écoutait pas. Il sortit de l’infirmerie, laissant la porte ouverte durant un moment. Elle le détesta de tout son être pendant ce laps de temps. D’un côté, Soleil était une personne rationnelle : il n’y avait personne et vu l’heure qu’il était, il n’y aurait personne jusqu’au petit matin. Mais de l’autre, elle était incapable de dompter cette peur irréfléchie qui la saisissait dès qu’elle repensait à sa dernière soirée. « Ferme la porte, je t’en prie. » N’importe qui aurait pu deviner le gros chagrin logé dans sa gorge, qui l’empêchait de s’exprimer clairement.

Faiblement, elle ramena ses genoux près de sa poitrine, puis tourna la tête vers l’infirmier, lui intimant de les laisser seuls. Elle inspira profondément, souriant tristement à la dernière remarque de Béring. Il était touchant. Mais ils ne devaient pas se sentir coupable. Ou s’excuser. Elle était la seule responsable de ce qui lui arrivait.

Cependant, elle ressentait un besoin immense de se confier. De parler des mots aiguisés et déchirants de Yannis. De ses mains sur mâchoire et de son poing dans sa poitrine. Soleil voulait parler. Elle retint un sanglot. « C’est pas votre faute, les gars. Je… je sais pas comment dire. Je suis une déception perpétuelle, un vide de sentiments. Ou alors un trop plein. Je gère pas, vous comprenez ? Et je peux pas toujours vous demander d’être là, c’est épuisant pour moi, je veux pas être un fardeau. J’me sentais nulle, absente ce soir. J’ai rencontré quelqu’un. » Son récit était décousu, entrecoupé de hoquets et de quelques larmes qui s’échappaient, sans autorisation. Elle avait mal. Honte. « Tout m’est revenu dans la gueule, à la seconde où il a ouvert la sienne. Absolument tout. Mes échecs, mes déboires. C’était... » Encore une fois, elle s’arrêta. Les yeux clos, elle laissa enfin les perles de tristesse couler sur ses joues, en silence. « C’était horrible. J’ai perdu pieds. C’était trop. D’un coup. C’était trop d’un coup. J’ai pas supporté. Je… je supporte pas. »

Ces derniers mots, elle les avait soufflé douloureusement, désormais allongée sur le côté. Tourner le dos à Bertram, à Béring, ça rendait plus facile le dialogue. La honte se dissipait.

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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Dim 27 Jan - 18:16

If only

Bertram C. Godfrey & Soleil A. Nilsson & Béring Leszczynski

Au moins je peux compter sur Béring pour exprimer plus violemment ce qu’on partage tous les deux. Moi je me fais douceur et velours et lui, par équilibre s’attribue la violence et l’assurance. Je ne peux que hocher la tête à tout ce qu’il dit. Voir Soleil se recroqueviller de peur, absolument terrorisée ça m’atteint plus que je ne le pensais. J’ai envie de la toucher, de créer une confiance par le contact, un contact qui ne peut pas mentir contrairement à mes mots et au ton de ma voix. Les gestes honnête. J’aimerai pouvoir te protéger Soleil, j’aimerai être un meilleur ami. J’aimerai te comprendre quand ces peurs t’assaillent et les repousser loin. Malheureusement je suis impuissant - témoin simplement du mal-être qui t’habite. La seule arme qui peut les décimer viendra de toi, la seule guerrière capable de les réduire à néant. Si seulement tu pouvais te voir comme je te vois, Soleil, tu verras à quel point tu es forte. Mais je reste là, à côté de toi, prêt à te prendre la main.

Cette blessure marchait main dans la main avec un tas de question. Pourquoi ? Qui ? Les mots décousus expriment probablement très mal l’intensité de ce que tu ressens. Je ne peux pas m’empêcher de l’interrompre.

T’es pas une déception, t’es pas un fardeau...dis pas ça…



En quoi Soleil était décevante ? Pas pour moi. Un peu bruyante parfois, certes. Un peu épuisante, aussi. Mais décevante ? Jamais. Elle se balançait d’un extrême à l’autre, c’est normal de tomber parfois. Je sais ce que ça peut faire de se sentir de trop, de sentir inadéquat, de sentir qu’on est pas à sa place et que quelque chose d’indicible ne fonctionne pas dans la grande machinerie qui nous compose et d’être incapable de régler le problème. C’est être faible et pitoyable et surtout malheureux. J’aimerai pouvoir te dire que je partage tout ça, que je comprends la sensation d’être un échec et une déception. Mais mes lèvres se retroussent. C’est trop difficile. Je lève un regard désolé vers Béring, sans trop savoir quoi lui dire.

Tu sais….parfois on se sent tous un peu comme ça. On fait tous des erreurs. On fait tous des conneries dont on est pas fiers. On se sent tous comme des boulets à un moment. T’es pas toute seule. Quand t’as l’impression que ça te submerge, au lieu de tout laisser déborder tu peux venir nous en parler.



On a tous établit nos stratégies, nos garde-fous pour pallier à ce genre de situations. A ces sentiments incontrôlables qui dépassent toute raison. Ma main se tend pour passer doucement sur son épaule. Je sais qu’elle veut pleurer avec pudeur, mais on là, on est là pour elle. Ne nous évite pas, Soleil.

On tient à toi, tu sais Soleil. Peu importe ce que tu fais.



Mais je n’ai pas perdu de vue l’essentiel. D’une voix douce j’ajoute.

Dis moi...Il s’est passé quelque chose en particulier ? Qui tu as rencontré ?



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Re: i don't want to die sad (bertram + béring) Sam 13 Avr - 18:07


Stay
Il a laissé son corps glissé contre cette putain de porte, Béring. Assis là, comme le dernier des abrutis, il ne peut qu'écouter Soleil qui craque et qui lâche son récit décousu. Ça lui broie le cœur, à Béring, de devoir écouter tout ça. Sa souffrance lui fait déjà tellement mal ; ils en effleurent à peine la surface, il le sait. Elle a besoin de parler, Soleil. Il faut qu'elle parle. Mais quelque part, il aimerait mieux être sourd, Béring. Parce qu'ils le rendent malade, ces mots. Ils lui font serrer les poings jusqu'à en avoir mal.

Il croise le regard désolé de Bertram. Comment fait-il pour ne pas poser les questions interdites ? Il en crève d'envie, Béring. Il crève d'envie de les hurler à pleins poumons pour se décharger de toute cette colère, de cette douleur, de ce sentiment d'injustice et d'impuissance qui l'ont envahi. Il veut savoir pourquoi. Pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Pourquoi ne se voit-elle pas comme ils la voient ? Pourquoi ne laisse-t-elle pas ce putain de nom lui échapper ? Pourquoi n'avait-elle pas crié à l'aide plus tôt ? Ils seraient venus. Et toutes ces questions sont terriblement égoïstes et inappropriées. Il le sait, Béring. Il n'a pas le droit de les poser. Il cherche une ancre ; quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas se laisser submerger par la douleur de Soleil. Il voudrait des réponses logiques... à des questions pour lesquelles il n'en existe pas ; forcer les choses pour que ça aille mieux.

Au rythme des paroles douces de Bertram, il sent sa gorge se nouer, Béring. Quand elle résonne dans l'infirmerie, sa voix semblerait presque dure en comparaison. Tant pis si c'est vrai.

"Soleil. Quoi que tu dises, rien ne changera l'attachement et l'amour qu'on a pour toi. Même si tu as envie de te laisser tomber, on te lâchera nous. Jamais. Ne te cache pas Soleil ! Pas avec nous. Alors hurle à t'en détruire les cordes vocales ! Pleure toutes les larmes de ton corps, jusqu'à en vomir s'il le faut ! Mais ne le fait pas seule. Ne t'isole pas, parce qu'on ne l'acceptera pas."

Il ne la laissera pas faire, Béring. Tant pis si elle le déteste et que ça fait de lui une horrible personne. Elle n'a pas à porter ça seule.
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