tes vanités + béring

pan et son audience infinie - pan qui n'a de limites que celles qu'il déclame et rien d'autres. parce que pan c'est une ombre qu'on ne peut pas effacer et tout est question de se savoir apprécié ou non ; il n'y'a aucun doute vis-à-vis de toi, il a besoin de ton existence pour faire reluire la sienne.
il n'a jamais désiré aller dans les tréfonds d'une amitié ou de surfaire une intimité et il s'est toujours contenté, il lui semble, de simuler une surface ; ainsi pouvait-il marcher sans craindre sans pour autant se baigner dans l'eau de tes sentiments.
il n'a pas envie de te casser. pas envie de t'abandonner non plus parce que tu es juste une silhouette (il pense) sur son fabuleux tableaux de vie et que oui, cela fait bien d'avoir en figurant de grandes figures. quand cela vient de cet enfant terrible cela ne veut pas dire qu'il ne peut pas mais qu'il n'a pas besoin de les mettre en premier plan pour reluire de sa plus belle lumière.

il te croit stupide, écervelé, à l'image du capitaine gryffondor à qui il lui a fallu peu de temps pour le berner et le prendre pour un idiot ; il a joué de sa gentillesse et s'en tire sans aucunes égratignures. il a espoir de pouvoir faire de même avec toi car même si tu es bleu tu as pour te seconder des terreurs bien exécrables qu'il méprise bien cordialement et dont il s'amuse - même s'il sait que tu sais il n'y'a rien de plus que de ce qu'on dit parce que dans son ingénuité de vipère pan s'arrange pour que ses méfaits soient discrets.
sur ses lèvres il berce un grand sourire tout doux, tout heureux, tout candide un séisme de rayons de soleil ! une lumière inespérée dans la froideur de l'hiver et l'austérité de ces lieux. un tas de livres dans ses bras il a au moins le mérite d'être un élève sérieux et il ne doute pas un instant avant de s'asseoir en face de toi, à s'inviter dans ton espace sans jamais douter de s'il est la bienvenue ou pas pour mimer ses scandales.
salut bé !
il se permet les surnoms, ça sied bien à son rôle.
tu vas bien ? t'es pas avec les deux autres là ?
son venin se répand déjà sous couverture d'un miel trop gluant.

ça lui éclate un rire malvenu à pan cette petite remarque de sa trempe ; c'est vrai, vous êtes dissociables. sinon il aurait le même mépris à ton égard qu'il a pour les deux autres. il caresse du regard tes gestes naturels pour lui laisser de la place, et agrandit son sourire. tu n'es peut-être pas le plus réceptif à ses sottises mais tu fais au moins mine de lui porter un minimum d'intérêt.
tu souris et il se dit alors que c'est déjà à moitié gagné de prétendre être ton ami, il laisse un roulis silencieux entre vous un instant, n'ayant honte de croiser tes prunelles des siennes peu importe le nombre de fois qu'elles ont souillé tes amis ; pan ne connaît décidément pas la décence.
il rit encore un peu à nouveau et sur son visage résonne le résultat d'une joie factice qu'il a créé des années durant et qu'il ressert à volonté si cela peut l'aider à rentrer encore davantage dans les grâces de ces chevaliers. ça ne le dérange pas d'être le prince à qui l'on doit tout apprendre jusqu'aux rudiments des bonnes manières.

tu penses que je suis si faux-cul que ça ? j'ai pas le droit de te venir juste car j'aime passer du temps avec toi ?

il n'y'a pas de drame dans sa voix. si tu penses cela c'est que tu as bien raison - il apprécie ta présence autant que la solitude passagère. les deux lui vont bien mais aux yeux des spectateurs les protagonistes doivent toujours être accompagnés.
il ne sait pas vraiment s'il veut que ce soit lui ou toi l'héros puisqu'il a la certitude d'être au moins celui de sa propre histoire.

je n'ai pas le droit de juste vouloir réviser avec toi..?

ça ne lui ressemble pas.

l'indifférence fleurit peu à peu dans son champ d'illusions - celles qu'il peut te tromper toi aussi. celles qu'il lui suffit de minauder pour te tenir et que tu ne vois pas la vraie couleur terne de ses pétales ; le gris ne lui sied pas très bien au soleil bien que tu fasses pas attention à la vivacité de sa lumière.
à aucune moment tu ne sembles aveuglé par l'éclat tendre, joyeux, idyllique qu'il tente d'apporter à cette tablée - à aucun tu te laisses troubler par la nouvelle aube qui efface les nuitées de tranquillité.

pan reste silencieux.

les yeux rivés sur un des bouquins qu'il a ramené, il lit sans absorber la moindre information, trop troublé par cette froideur soudaine ; à quoi cela sert de s'enticher d'une présence humaine si ce n'est par pour y puiser un minimum d'essence ? à quoi cela sert de s'évertuer dans de grandes choses pour n'avoir qu'en réponse une présence quiète ?
ce n'est pas ça qu'il cherche pan chez toi. ce n'est pas ça qu'il veut, il sait qu'il n'est pas ancrer en toi comme il le faut pour uniquement se contenter d'être assis-là à deux.
à plusieurs reprises il relève ses prunelles, contrarié, tout un coup comme un enfant agacé et qui hésite à rappeler son existence ; moue renfrognée.

on pourrait au moins discuter non ? j'veux dire ça sert à ça de bosser avec quelqu'un, sinon ça sert à rien.

et déjà là les traces de son impatience : on ne le plonge pas dans les océans où il n'y'a pas de vagues.

il ne voit pas le masque parce qu'il te prend pour un parfait petit idiot, et il s'agace de ta mine basse ; on s'amuse toujours en présence du prince ! non..?
le rejet se fait peu à peu et ça le blesse peu à peu comme quand on retourne la lame dans la plaie, bien tranquillement, sans doute de ses gestes avec l'air paisible des grands bourreaux innocents.
il déteste ça, il déteste ça !
il glisse soudainement ses mains jusqu'à ton livre pour les poser dessus (comme l'enfant en manque d'attention qu'il est) et ne cède pas, les bras tendus et à moitié allongé sur la table. il a un sourire d'idiot sur la face pour rendre son tour plus attendrissant, plus crédible. parce qu'il sait que sans ça, il serait seulement agaçant, pas appréciable pour un sous.
ah ouais ? bah on peut parler de ces autres choses maintenant ! c'est pas grave on travaillera après.
il se tord dans ses putains de risettes immondes tant elles dégoulinent, mièvres. ah on finit bien par céder à la faim, pas vrai ? il espère que tu ne tarderas pas à cesser de te faire désirer ainsi.

il est là le soupir soulagé de ceux à qui on concède enfin leur bien voulu ; il aurait pu être imperceptible si tu n'étais pas aussi conscient de l'influence que tu as sur lui. alors il se croit invincible, intouchable quand il claque le livre pour le refermer puisque tu concèdes à l'écouter. il croit, il ose croire qu'il t'a volé ta main de cartes ! ah mais quel idiot puisque c'est toi qui lui as tendu pour faire cesser ce jeu d'agacement ; comme on concède une victoire à un mioche pour le faire taire.

il savoure innocemment sa nouvelle possession blanche et il lui semble avoir une puissance récente sur toi. qu'il pourrait faire céder ton cou alors qu'il ne s'agit là que d'une simple pression.
il ramène à lui ses bras et les croise sur la table pour ranger bien sagement son menton et rester enfin quiet.
pas grand chose. pas avant que je te trouve du moins. au moins concède-t-il involontairement qu'il t'a cherché et qu'il a simulé tout ça pour t'approcher. et toi ?
il hausse ses sourcils avec une fine demi-lune. quelque chose de discret et d'étrangement sincère. il s'amuse du mal qu'il pourrait faire.
dis, qu'est-ce que diraient soleil et bertram s'ils nous voyaient ensemble..? tu ne t'en soucies pas..?
c'est ça qui le démange depuis tout à l'heure.