unstoppable ▬ oisin.

UNSTOPPABLE.

La salle de cinéma, tu te souviens lorsque tu étais en première année tu adorais venir ici, regarder des films à la suite, découvrir de nouveaux mondes, de nouveaux scénarios et faire ami-ami avec les personnages principaux. Découvrir leurs histoires, leurs tourments, pleurer avec eux lorsqu'un drame s'abattait. Et désormais, le drame c'était toi. Heaven, tu n'étais pas aussi gentille que tu ne le faisais croire ; détruisant des couples, écrivant des fictions sur des personnes qui n'avaient rien demandé, prenant l'apparence de certains étudiants pour détruire leurs réputations. Un jour, la justice te rattrapera Heaven. Et ça sera probablement Adrian à sa tête. Tu soupires, déambulant à travers les ranger de fauteuils écarlates. Puis tu déposes tes petites fesses au milieu de la salle, à la place parfaite pour découvrir tranquillement ton film lorsqu'il sera lancé. Tu viens déposer ton sac dans le siège à côté de toi et d'un mouvement lent, tu sors ton téléphone de ta poche, tapant énergiquement dessus : "hé. tsundere. amène tes fesses à la salle de cinéma, sixième étage. à un rendez-vous amoureux t'aurais déjà perdu cinq points d'affection. nya." et tu rigoles, ton rire cristallin semblait pourtant respirer la tromperie. Aujourd'hui encore, tu ne semblais pas capable de parfaitement cacher tes émotions. Et ça t'énervait intérieurement, rendant tes cheveux encore plus sombres qu'habituellement et tes oreilles, animales. En attendant la venue de ton meilleur ami, tu avais fouillé dans ton sac, sortant ton porte-document contenant tes brouillons de fictions. Et tu avais écrit, la langue dépassant légèrement entre tes lèvres, tes oreilles de chat qui s'agitaient sous l'excitation, et remontant parfois tes grosses lunettes sur ton nez.  

Silence brisé par la sonnerie de ton téléphone. Regard concentré sur l'écran, se reflétant dans tes yeux, lisant attentivement les textos que tu venais de recevoir à la suite. Léger rire, discret et délicat. Abandons du téléphone, décidant de répondre à ces derniers verbalement une fois qu'il sera devant toi, de vive voix. Tu avais repris l'écriture de ton Sandy x Theo, nouveau ship qui venait d'apparaître par on ne sait quelle magie, en chantonnant doucement. Souhaitant fuir la réalité, souhaitant fuir tes propres pensées. Et il était arrivé. C'est un bruit soudain qui était parvenu à tes oreilles à l'aspect féline, te faisant légèrement sursauter. Ton sourire s'était élargi en écoutant soigneusement les pas indiscrets ainsi que les grognements de Sylvester qui approchait dangereusement de ta personne. Mais tu ne t'étais pas arrêté d'écrire pour autant. "Tu as fait les mauvais choix de dialogue avec toutes tes routes possibles pour finir avec l’envie d’être en enfers avec moi, bouffonne dopée au sucre hallucinogène ?" Ah. Découverte. "Fais un effort de merde de chameau pestiféré pour ne pas croire que c’est un rancard de merde." Tu te retiens, encore un peu. "Choisis la daube qu’on va voir." Cette fois, tu ne parviens pas. Tu pouffes de rire, te tournant vers lui avec ce sourire taquin sur ton visage, ricanant vicieusement à son égard et l'observant avec insistance. « Depuis tout à l'heure tu n'as que le mot rancard dans la tête ou quoi ? Dans tes messages, et même maintenant tu m'en parles. Ça te fait si plaisir que ça que j'ai utilisé ce mot, Sylvester ? » Oui, tu ne l'avais pas appelé par son surnom habituel, ni par Oisin comme à ton habitude lors de conversations véritablement sérieuses. C'était une manière d'augmenter l'impact de ta taquinerie, agir d'une nouvelle manière à son égard ne pourrait rendre la situation que plus intéressante. « De plus. » Tu sors ton téléphone de ta poche, observant les messages. « Je ne suis pas une "tepu", je suis ta Best Friend Forever. Ceci étant dit, Fanfic girl j'aime bien. Mais ce n'est pas très original, Tsundere. » Petit clin d'oeil rapide à son égard, dans l'espoir de l'embêter le plus possible. C'était ta soirée et t'avait bien besoin de décompressée. Alors t'avais déposé ton téléphone pour venir attraper le poignet de ton soi-disant meilleur ami, le tirant brusquement sur le siège libre à côté de toi pendant que ta main gauche attrapait ta baguette. Mais avant de ne lancer le film par magie, c'est doucement que tu avais relâché son poignet, affichant un sourire accablant, probablement émouvant et surtout rare. « Désolée. » Une voix, brisée. Un sourire, pitoyable. Tu étais désolé, Heaven. Désolée de toujours embêter Parker, désolée de toujours être dans les pattes d'Oisin. Désolée d'être aussi égoïste envers eux. Et pour une fois, tu avais été toi-même. Pour une fois, tu avais été sincère. Pour une fois ; tu t'étais excusée de tout ton coeur. Et le film était lancé à la suite de ce simple mot qui signifiait pourtant énormément. Laissant découvrir le paysage d'un soleil qui se levait, éclairait à travers les arbres d'une forêt. Et une musique très douce, le son d'un piano, agréable et relaxant. Puis le titre d'Orgueil et Préjugés. Bienvenue en enfer, Oisin. « C'est pour mes fictions, il me faut du romantisme et je veux acquérir de la connaissance moldu. T'imagine une fiction se déroulant dans le passé, à cette époque ? Ça pourrait être très intéressant ! » Change de sujet, Heaven. Fuis comme tu sais si bien le faire. 

"[...] chienne en chaleur et en manque." Désolée, tu n'avais pas écouter le début de sa phrase. Mais instinctivement et avec innocence, t'avais répondu automatiquement : « Je ne suis pas en chaleur, ni en manque ; je suis toujours vierge et ça ne m'attire pas vraiment, concernant moi-même. » Et tu l'observes avec de grand yeux, avec le peu d'innocence que tu possèdes. Et il continue : "Parce que tu crois être l’originalité divine sur cet enfer de ruine ?" La réponse te paraissait parfaitement logique. « Oui. » Toujours avec légèreté et innocence ; ta nouvelle définition.

Et il te fixe, longtemps. Et instinctivement, le plat de sa main vient taper contre ton front, douloureusement. Le bruit résonne encore dans ta boîte crânienne, tu grimaces de douleur en fermant tes yeux. "PUTAIN ! Je ne sais pas ce que tu as bordel, mais réveil toi." Tes paupières s'ouvrent, s'écarquillant d'étonnement à l'entente de ses paroles. Ta respiration se coupe quelques secondes. Te réveiller ? Mais de quoi ? De cette chose que tu fuyais, de cette réalité détestable ? Jamais. Tu devais rester forte, Heaven. Ton frère n'était plus là désormais. "Tu n’es pas aux portes de la mort à voir la faucheuse pour que tu confesses tes fautes ou demandes repentance de merde." Tu te retiens de grimacer d'horreur, sentant quelque chose se fissurer en toi, profondément et douloureusement. Tu veux qu'il s'arrête, qu'il se taise, qu'il ne prononce plus un mot de plus. Il va te détruire, Heaven. "Je n’ai pas la gueule d’un prête. Je ne veux même pas savoir pourquoi ton idiote de cervelle veut s’excuser, mais tu retires ça loin d’elle. Regarde le film et sois heureuse, bordel." Et les dernières paroles résonnaient, les derniers mots te brisaient intérieurement. C'était à la fois si beau et si douloureux, si doux et si poignant. Il avait détourné les yeux pour observer l'écran, c'est alors que tu avais baissé ta garde, laissant une partie de tes sentiments s'extirper. Perdant légèrement le contrôle, raccourcissant tes cheveux. Et à ton tour, t'avais détourné le regard, encore stupéfaite de ce qui venait de se produire. T'osais pas ouvrir la bouche, t'osais pas prononcer quoi que ce soit. T'étais sous le choc, Heaven. Et t'essayais de contrôler un minimum ton métamorphomage pour ne pas qu'Oisin se rende compte à quel point il venait de toucher une corde sensible. "Tu veux vraiment faire une romance moldu ? Entre qui et qui ? Deux sangs purs ? Je n’ai pas vu le titre avec tes conneries, c’est quoi ? Pourquoi déjà de base la musique est aussi clichée ? Il n’avait rien d’autre dans leur base de chanson merdique ?" Fais un effort encore, Heaven. « Oui, je veux vraiment faire ça. » Et tu plonges ton regard légèrement humide face à l'écran. Néanmoins, ta voix ne trahi aucun de tes sentiments intérieurs, paraissant normale. Une grande concentration t'étais demandée. « Je veux écrire une romance entre deux Gryffondor, Lillie et Hennesy, je ne sais pas si tu les connais ? Mais j'ai amassé suffisamment d'information pour savoir que ce couple serait intéressant. Et donc, j'ai penser à un mariage. J'ai entendu dire qu'à cette époque marier ses filles étaient très important, une question de respect et d'image pour la famille. Et comme Hennessy est d'une famille très réputée, je me suis dit que la famille de Lillie aimerait la marier à ce dernier. Tout deux tombent amoureux, mais par orgueil et préjugés, ne peuvent être ensemble. » Tu baisses légèrement les yeux, ces derniers étant redevenus normaux. « C'est triste, mais à la fois très romantique. Chaque scène possède un sens, des regards discrets mais si fort, des chuchotements, des effleurements, des coïncidences. Un destin qui les réunis malgré tout. » Et là, t'avais la parfaite idée pour détendre l'atmosphère et te venger de cette attaque surprise. Avec discrétion, ta main s'était délicatement déposer sur la sienne alors que tu te tournais vers sa personne pour plonger ton regard dans le sien. Un air extrêmement sérieux sur ton visage, tu t'étais doucement rapprocher du sien, lentement et avec une certaine méfiance - t'aimerais pas te reprendre un coup. Ce n'est qu'à quelques mètres que tu avais soudainement décidé de te retirer de cette situation à la fois embarrassante et - d'une certaine manière ? - romantique. Fière de toi, tu ricanais. « Oh pardon. Tu préfères peut être les hommes ? » Et t'avais grimacé, cassant en même temps le romantisme complètement surfait que tu avais créer. T'étais une vrai connasse, Heaven. Tes cheveux étaient devenus court, de la même couleur que les tiens et une grande mèche était apparue sur ton œil gauche, un sourire taquin sur ton visage désormais masculin. Une parfaite reproduction de ton grand frère, qui possédait beaucoup de charme physiquement, allant jusqu'à la voix de ce dernier : « C'est certainement beaucoup mieux ainsi. On reprend ? » Et tu le taquinais de nouveau, un clin d'oeil à son égard. Pourtant, ton regard était devenu beaucoup plus mélancolique.