C'est l'heure des défis [pv. Kain]

Le regard curieux s’était déposé sur la silhouette en question qu’il te montrait du doigt tout en t’indiquant la marche à suivre ; et c’est un sourire qui s’étire déjà victorieux, parce que tu sais d’avance que c’est dans la poche. Après tout, elle ne t’était pas si inconnue, la jolie blonde du milieux -et rien qu’à t’écouter tu savais qu’elle jouerait le jeu, en rajouterait parce qu’entre elle et toi c’était toujours pareil après tout. Elle faisait parti de ces personnes prêtes à te suivre jusqu’en Enfer s’il le fallait, et l’inverse n’en était pas moins vrai. Cependant tu ne peux t’empêcher de jouer les innocents, posant la question avec un haussement d’épaules un peu surjoué.

« ... Auburn ? il n’y avait qu’elle pour être aussi jolie de toute façon. Laisse-moi cinq secondes, avant de filer droit devant pour interpeller la belle. »

Avec Owen c’était toujours comme ça, parfois insupportables, parfois diablement drôles, à vous amuser comme les deux grands gamins que vous étiez. Pourtant il ne faisait pas spécialement parti de ce profil de personne que tu tendais à apprécier, pour dire vrai, tu le trouvais même plutôt chiant lorsque vous n’étiez pas entrain de réaliser mille et une demandes absurdes de l’un ou de l’autre. Owen agissait d’une façon qui t’arrachait parfois quelques soupirs agacés, et pourtant tu ne pouvais t’empêcher de le tolérer à tes côtés. Parce que lui aussi, il semblait vouloir te suivre au bout du monde, et c’était bien là la seule raison.

Elle n’était plus si loin désormais, jolie Kate dans sa tenue revisitée.
Seulement à quelques pas.
Douze ou treize, peut-être une vingtaine.

« EH KATE, et le sourire s’était agrandit, JE T’AIME ! »

Si hauts placés les mots si tendre, visage relevé, regard droit dans le sien et elle savait que ce clin d’oeil que tu lui adresses juste ensuite voulait tout dire. Elle n’avait pas besoin de poser de question, même pas besoin d’intervenir, et pourtant. Pourtant elle est comme toi cette fille, toujours pleine d’autodérision, toujours pleine d’humour et prête à assumer n’importe quoi.

« EH JE M’AIME AUSSI MERCI ! »

Tu peux pas t’empêcher de rire, vraiment, c’est une perle cette fille.

« DE RIEN T’INQUIETE. »

Avant de rejoindre ton camarade de jeu à moitié plié. T’as un peu de mal à t’en remettre parce que tu songes à ce qui aurait pu se passer si elle et toi aviez continué votre petit jeu, et ça avait tellement difficile de s’arrêter que quelque part, t’étais un peu en pls. Mais bon. Ayant repris un peu de souffle, tu avais porté tes iris sur Owen près de toi, la malice au bord de tes lèvres étirées.

« Alors ? Évite de pointer des gens que j’connais trop c’est pas drôle sinon. »

Et puis la journée passerait beaucoup moins vite, mais ça tu t’en foutais. Tranquillement, tu prends le temps de réfléchir, observant tour à tour les élèves présents dans le couloir à la recherche de ton prochain défi. Puis vint l’illumination, qui fit claquer tes main l’une dans l’autre, presque motivé.

« Fais léviter le pot d’fleur dans le coin là-bas pour le renverser sur Wrigley qu’est à côté. Elle a l’air endormie, faudrait p’t’être la réveiller, suggères-tu en ricannant. »

Tout aussi nul que le précédant, quoique, un peu plus risqué si un professeur avait la bonne idée de passer. Ou un préfet, même combat après tout.

Y avait rien à dire, Owen exécutait toujours chacune de tes demandes à la perfection ; tu en éprouves d'ailleurs une légère peine pour la pauvre Wrigley qui s'en retrouvait trempée à cause de ça. À cause de toi, oui, et de lui aussi. Tu peux pas t'empêcher d’acquiescer lorsqu'il te demande si t'es content. Bien sûr que tu l'es, ça paraît évident, même si le but c'est de ne pas trop le montrer pour pas finir en colle tout de suite. À la vue des professeurs vous jouez les innocents, et ton air choqué avait absolument tout pour convaincre n'importe qui ne te connaissait pas un minimum. Vous avanciez, faisant mine de continuer votre chemin comme si vous saviez où aller. Vous ne saviez pas, mais les apparences se devaient d'être là. La suite qu'il te propose t'arrache un franc sourire malgré toi.

Tu ne prends même pas le temps de réfléchir à la chose que déjà ta baguette se pointe discrètement sur le jeune Serdaigle tout à droite. Grand et fin, ça doit pas être difficile à faire tomber un maigrichon comme ça. Rictusempra. C'est envoyé élégamment et sans un mot, l'un des rares sortilèges que tu maîtrises parfaitement en informulé d'ailleurs. Le garçon se met à rire sans raison toujours en marchant, il bascule son poids sur une seule jambe et c'est le moment précis que tu attendais pour le faire tomber.

« Opponere, soufflas-tu fermement après avoir pointé ta baguette sur sa cheville encore au sol. »

"Comme des quilles" qu'il avait dit. Eh bien, tu devais avouer ne pas être mécontent du résultat. Le bleu sentant sa cheville se tordre -alors qu'il n'en était rien- s'était agrippé à son ami, sur la chaussure duquel tu venais de lancer un reducto avec le sourire bien trop grand. Finalement, au bout du compte, il n'y en avait qu'un qui avait eu de la chance même s'il avait finit au sol par la force des choses, et de ses potes -quand même. Les regards se lèvent et se croisent, tout le monde se dévisage, même ceux qui se retiennent -ou non- de rire de cette mauvaise blague. Tu avais déjà rangé ta baguette, cependant il ne fallait pas traîner alors rapidement tu enclenches la deuxième pour t'éclipser avant de vous faire attraper.

« On bouge faut pas rester là. »

C'était aussi simple que ça.
Vous étiez partis pour vous arrêter au troisième étage avant qu'une idée ne germe dans ton esprit. Une idée un peu nulle, mais pour vous occuper ça ferait l'affaire. « Suis-moi, on va au premier. » Vous empruntez donc les escaliers tout en discutant comme si de rien n'était, rigolant des quelques blagues que vous aviez pu faire tout en émettant de nouvelles idées. Puis après quelques minutes, vous parvenez jusqu'à la salle des trophées. Et c'est précisément là où tu souhaitais te rendre, parfait.

Quelques coups d’œil pour vérifier que personne ne traînait dans le coin, et tu l'attires à ta suite dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui. Ton regard se pose sur les trop nombreuses récompenses de la pièce, et t'as l'esquisse encore grande qui s'étire à nouveau. Qui a dit que vous deviez forcément vous en prendre à d'autres personnes ? Certainement pas toi.

« La déco est beaucoup trop sobre, ça te dit pas de la refaire ? Casse pas tout, mais fais-toi plaisir..., glissa-t-il malicieux. »

Toi tu observes et tu juges, bien sûr.