Pied faible en retrait, poing sur la hanche, torse en biais et baguette en garde. Les deux élèves se faisaient face, figés dans des postures identiques. On eu cru voir un modèle et son reflet. Debout autour de l’estrade, les membres du club de duel se tenaient dans l’expectative, attendant les remarques de leur instructeur. Les derniers retardataires se hâtaient çà et là, pressés dans la lumière blafarde du petit jour.
Uther étouffa un bâillement. Il n’avait pas particulièrement bien dormi la nuit dernière. Les nerfs à vif, il s’était fait violence pour sortir du lit et s’était rendu de mauvaise grâce dans la grande salle pour le petit déjeuner. Là-dessus, il s’était escrimé à chercher sa baguette pendant dix bonnes minutes -non, vraiment les poches de sa robe de sorcier ne pouvaient pas être si grandes- avant de se rappeler qu’il l’avait laissée près de son lit après l’avoir soigneusement nettoyée la veille. C’est donc le pas hésitant d’une colère froide et vivace qu’il avait fait son entrée dans la salle, bien décidé à faire payer son inattention au premier malheureux venu.
L’instructeur donna l’ordre aux duellistes de se tenir prêts à son signal. Les hostilités s’engagèrent.
Le jeune sorcier qui se tenait à l’autre bout de l’estrade avait pour lui un panache sans égal. C’est donc avec style qu’il exécuta le maléfice, d’une voix haute et claire, mais de toute évidence, trop lentement pour son adversaire. La demoiselle qui se tenait devant Uther avait pour elle plusieurs années d’expérience, bien qu’âgée d’un ou deux ans de moins. Une légère inflexion du poignet, accompagnée d’un sortilège informulé assené avec la puissance d’une massue et la rapidité d’un serpent firent leur effet. Son coéquipier fut projeté hors de l’estrade sous les yeux ébahis des membres du club, tandis que l’instructeur bondissait sur ses pieds, partagés entre l’admiration et l’irritation.
Mademoiselle Saltrey ! Combien de fois vais-je devoir vous rappeler qu’il s’agit de désarmer et non de blesser votre camarade ?
Un léger sourire s’épanouit sur son visage. L’adolescente avait décidément toutes les qualités d’une serpentard. Alors qu'il détournait son regard de la jeune fille, ses yeux croisèrent un regard peu amène familier. Quelle foutue journée.
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Re: Où l’expression « regarder de travers » prend tout son sens — Akhil Dim 4 Nov - 14:12
Où l’expression « regarder de travers » prend tout son sens.
Baisse les yeux. Détourne le regard. Fuis.
Novembre
Ponctualité, maître-mot qui guide tes pas au sein de l'école magique de Poudlard. Qui guide tes pas dans ta vie tout court. Tu détestes avoir à éprouver ta patience en attendant autrui. De ce fait, il te semble naturel voir même indispensable de montrer l'exemple. Prouver que toi-même, tu fais partie de la tranche supérieure de l'humanité en démontrant que tu es hautement capable de respecter un horaire donné. Ça n'a rien d'insurmontable, pourtant, bien des gens s'en trouvent incapables. Il est donc de ton devoir de le faire. Surtout, si la récompense à la clé se trouve être la possibilité de railler ton interlocuteur qui lui sera forcément en retard. Sinon, ça n'a aucun intérêt.
Le club de duel accueille donc ta personne avec une confortable avance. Tu peux ainsi jauger les autres tranquillement. De cette manière, tu assistes à la préparation au duel de deux membres. Une demoiselle de ta maison contre un intrépide jeune homme. Tu ne les connaissais ni l'un ni l'autre. Néanmoins, la miss brille déjà par son attachement à contrarier l'instructeur du club. Ce que tu n'as pas manqué de noter. Comme présentement, quand elle expédie son camarade à l'autre bout de la salle plutôt que de simplement le désarmer. Et d'un informulé en plus. Voilà qui te plaît.
Alors que tu l'observes attentivement, ton regard se voit attiré par l'orage de prunelles si bien connues. Si charmantes et bienveillantes. Douce ironie. Ton expression se durcit. En plus, d'avoir à le supporter en cours normal et dans la salle commune, voilà que tu te le coltines au club de duels. Il ne pouvait pas choisir un autre passe-temps le fils à son papa ? Non. Forcément. C'aurait été trop beau. Heureusement que vous ne partagez pas le même dortoir. C'est déjà ça de pris.
Sauf que l'autre ne te quitte pas des yeux. Tu ne sais pas ce qu'il a en tête. Néanmoins, tant que tu n'en apprendras pas plus, tu ne le lâcheras pas non plus du regard. Quitte à rester statufié ici toute la journée. Ton dos, posé contre le mur et tes bras croisés, t'offrent une position confortable pour jouer à ce petit jeu autant de temps qu'il le faudra. Tu es patient. Il se lassera avant toi.
Du moins, c'est ce que tu penses. Honnêtement, une intervention extérieure ne te vient même pas à l'idée. Ce serait bête de faire un match nul pour cause d'interruption intempestive.
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Re: Où l’expression « regarder de travers » prend tout son sens — Akhil Mar 25 Déc - 18:28
Mademoiselle Saltrey, j’apprécie votre investissement mais j’aimerais que d’autres duellistes viennent à présent faire la démonstration de leurs talents. Des volontaires ?
L’instructeur parcourait la salle à l’affût de la moindre main levée. La rumeur enflait, confortée par l’excitation des plus jeunes, pressés de s’assommer à coup de baguettes. Le regard d’Uther se porta sur la jeune fille qui venait d’en découdre, debout au premier rang, de l’autre côté de l’estrade. Elle semblait intensément concentrée sur quelque chose qui échappait à son champ de vision. Derrière elle, toujours d’une raideur exaspérante, ce flambeur d’Akhil Khan patientait les bras croisés. La réaction du jeune homme fut si rapide qu’elle aurait pu être qualifiée d’épidermique. Sa bouche se pinça en un rictus réprobateur, ses sourcils se froncèrent, l’effet de surprise lui déplaisait souverainement.
Depuis quand était-il inscrit ? Comment avait-il fait pour ne pas remarquer sa présence plus tôt ? C’était pourtant bien le genre de sorcier dont l’arrogance avait la propriété miraculeuse de faire tourner toutes les têtes…
Comme s’il pouvait lire dans ses pensées, Akhil se mit soudain à le considérer d’un regard sombre et rempli d’orgueilleux. Il n’y a rien de plus instable et imprévisible que deux jeunes sorciers de tout juste dix-huit ans, assoiffés de pouvoirs et dominés par la testostérone. Aussi la suite fut elle tragiquement prévisible. L’enseignant voulant s’épargner un séjour à l’infirmerie disqualifia d’office les plus jeunes, beaucoup trop émotifs et expérimentés pour s’affronter dans les règles de l’art. Quelle ne fut pas son erreur ! Son attention se porta évidemment sur les deux jeunes hommes. Si les regards avaient pu tuer, tous deux se seraient massacrés mutuellement de la plus sauvage des manières.
Faites place, Khan, Windsey, montrez-nous donc comment doivent combattre deux duellistes chevronnés. Uther le considéra avec un air légèrement interloqué.
Il ne se le fit néanmoins pas dire deux fois et, à contre-cœur, prit le chemin de l’estrade. Non qu’il craigne Akhil, mais il ne l’aurait pas affronté de lui-même dans une salle bondée. Il préférait les coups en douce, soigneusement préparés et destinés à rester anonymes. C’est ainsi que les deux sorciers se retrouvèrent contraint de monter les marches, épaule contre épaule, sous le regard attentif de l’assemblée. Il sembla à Uther que Belladonne Saltrey n’avait d’yeux que pour son camarade, resté à l’extrémité de l’estrade. Décidément, Akhil tapait dans l’œil des plus jeunes, s’il continuait ainsi, il n’aurait aucun mal à se trouver une petite amie du côté des treize-quinze ans. Cette plaisanterie pour lui-même eut l’avantage de le détendre un petit peu comme il parcourait la distance restante. Au signal de leur instructeur ils tirèrent tous deux leur baguette, contre la cuisse et se mirent en position.
À mon signal messieurs !
Leurs yeux se croisèrent à nouveau. Cela promettait d’être sanglant.
HRP:
Je te dois toutes mes excuses pour ce monstrueux retard. J'avais un peu perdu le fil et il m'a fallu du temps pour me remobiliser sur les rps. J'espère que tu trouvera la réponse à ton goût ! C'est l'heure du duel !
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Re: Où l’expression « regarder de travers » prend tout son sens — Akhil
Où l’expression « regarder de travers » prend tout son sens — Akhil
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