Always here for you || with Syka

C’était un soir tranquille à Poudlard et tout le monde dormait dans notre chambre, même moi avec Sophia qui allait et venait dans la chambre en passant un peu de temps à la fenêtre et parfois venant dans mon lit. Ayant le sommeil léger, j’ai entendu un murmure au loin dans les brumes du sommeil et je gromelais. Mais la deuxième fois, j’étais sûr que c’était bien réel et ouvrais les yeux, encore quelque peu ensommeillé. Nullement surpris, j’ai vu Syka, debout à coté de mon lit, l’air nerveux. Par réflexe, je me tassais sur le côté pour faire de la place en lui faisant signe de monter en tapotant le matelas à côté de moi et en chuchotant.

- Allez, monte vite avant que les autres se réveillent.

Ce petit manège ne me surprenait plus depuis le temps. Peu après mon arrivée à Poudlard, j’avais rencontré Syka après l’avoir bousculé dans le couloir et fait tomber ses livres sur le sol. Très vite, on a sympathisé et l’on est devenu amis, l’un de mes tout premiers je crois. Au fil du temps, on s’est rapprochés et l’on a fini par devenir l’équivalent de meilleurs potes si j’ose le dire. On s’était rapprochés à un point  que des rumeurs avaient finies par éclore sur nous, mais Syka avait déjà trouvé quelqu’un à aimer et j’ai sincèrement souri quand il me l’a annoncé. Pas d'ambiguïtés ni rien, je lui avais souri en lui souhaitant tout le bonheur du monde. Tout allait bien, jusqu’à ce jour où j’avais été retenu par un examen de Botanique et que Syka avait pris un gros coup dur. Il n’a jamais voulu entièrement me dire ce qu’il s’était passé ce jour là, mais j’étais resté avec lui pour le réconforter comme je le pouvais. Certains disaient que je voulais utiliser l’occasion pour le faire tomber dans mes bras et je dois avouer que le poing m’a démanger pendant quelques temps pour les faire taire. De toute façon, un autre était arrivé dans sa vie et même si j’avais voulu tenter quelque chose, il était trop tard. Par contre, j’ai été suspicieux de ce nouveau venu et mes réflexes de frère protecteurs étaient revenus au galop et après ce qu’il s’était passé, j’allais pas laisser Syka seul une deuxième fois en restant les bras croisés. Malheureusement, le destin s’acharnait sur lui et je l’ai su seulement quand il est entré comme un ouragan dans la salle commune avant de s’enfermer dans sa chambre. Je ne suis pas le plus brillant en maths, mais je sais faire 1+1 et j’ai compris. J’ai relevé mes manches avant de sortir de la salle commune, furieux et prêt à en découdre. Les gens n’ont pas l’habitude de voir un membre de Poufsouffle agressifs et à les sous-estimer, mais il y a un moment où même un blaireau doit sortir les griffes. Au moins, j’avais de la chance qu’il était déjà remonté, car dès que j’ai commencé à lui parler de Syka, il m’a sauté dessus pour me clouer le bec. Malheureusement pour lui, le “petit poufsouffle de merde” comme il disait (on notera l’originalité du nom) savait aussi se battre et j’ai pu me défouler un peu en clamant la légitime défense, car tout le monde a pu voir qu’il avait porté le premier coup. Enfin, une perte de point et l’annonce d’une retenue plus tard, je suis retourné vers mon ami en pleurs pour le réconforter comme il se devait. Assez parlé du passé, c’est le moment de se concentrer sur le présent.

- Qu’est-ce qui se passe Syka?

À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, j’étais toujours prêt à écouter un ami dans le besoin. Maintenant face à face dans mon lit, je pouvais clairement voir son expression effrayé et je lui souris pour le rassurer et je lui mis la main sur l'épaule.

- Tout va bien, maintenant, je suis là.

- Tout va bien, je suis là.

Je répétais ces mots pour le rassurer. Le cauchemar devait l'avoir bien secoué, car il se collait à moi comme si j'allais disparaître et je commençais à lui caresser les cheveux alors qu'il commençait à chuchoter avec une voix tremblante.

- Prends ton temps, respire.

Je continuais de caresser ses cheveux, laissant mes actions parler à ma place pour le moment. Il y eu un silence durant quelques minutes où aucun de nous deux ne disait rien, simplement l'un contre l'autre dans un contact qui était devenu familier maintenant. Au début, c'était un peu gênant, mais à force c'est devenu naturel et aucunement ambiguë entre nous. Bien sûr, mes camarades de chambre nous surprenaient parfois et cela continuais d'alimenter des rumeurs sur une quelconque relation qu'il y aurais entre nous, mais les gens peuvent bien dire ce qu'ils veulent, je m'en fiche éperdument. Mais j'ai été tiré de mes pensée par les mot de Syka, son ton et les larmes qu'il était en train de verser. Même après tout ce temps, je ne pouvais pas supporter de le voir pleurer, car il mériterait tant d'être heureux, mais la vie semblait prendre un vilain plaisir à s'acharner sur lui depuis quelques temps.

- Shhhh, ça va aller. Si tu veux pas en parler, te force pas, d'accord?

J'avais passé mes bras autour de lui, sachant qu'un câlin serait plus efficace que de simplement être blottis l'un contre l'autre. Je sentais les soubresauts que les larmes causaient et je resserrait un peu mon emprise sur lui pour lui communiquer ce que je ne pouvais pas dire avec des mots. Même Sophia avait senti que quelque chose n'allais pas et nous avait rejoins pour donner un peu de réconfort à l'âme en peine de Syka, s'installant contre son dos et faisant aller sa machine à ronrons.

- Reste aussi longtemps que tu le veux, d'accord?

Ces mots chuchotés flottèrent dans l'air. De toute façon, il est hors de question que je le laisse seul dans son état.

Je gardais le silence pendant que Syka me faisait ces révélations. À mesure qu'il parlait, je sentais que la distance entre nous que son silence sur le sujet avait causé s'amenuisait et je ne pouvais m'empêcher de sourire malgré ses pleurs qui mouillaient mon T-Shirt.

- C'est pas grave Syka, au final tu me l'as dit non? Je suis fier de toi.

Je souriais tendrement. Depuis longtemps, il exprimait pleinement ce qu'il ressentait au lieu de sourire et de prétendre que tout allait bien. Il pouvait bien tromper les autres, mais on ne me la faisait pas à moi. Je ne pouvais pas prétendre comprendre ce qu'il ressentait, mais je pouvais bien prendre un peu de son fardeau pour pour lui réduire la charge pour l'aider ne serait-ce qu'un peut. Malheureusement, il s'entête à vouloir surmonter tous les obstacles seul pour ne pas ennuyer les autres ou leur causer des soucis sans comprendre qu'il y a une limite à ce que l'on peut accomplir seul.

- La prochaine fois hésite pas à venir m'en parler, d'accord? Tu seras toujours aussi important pour moi peu importe ce qu'il se passe.

Je voulais dire tant de choses, dire tellement plus, mais la situation m'en empêchait et je devrais me contenter de peu pour l'instant. Pour l'instant, tout allait bien et je n'aurais plus à m'inquiéter autant de ce qu'il pourrait se passer. Celui que je considérais comme le frère que je n'ai jamais eu était là, bien en vie et avec moi.

- Laisse les larmes sortir, ce seras plus facile de sourire après.

Je continuais de caresser ses cheveux secoués par les larmes, tandis que la mienne disparaissait, priant pour passer inaperçue.

- Merci, Syka.

La gorge légèrement nouée, c'est tout ce que j'ai pu souffler

Ça m'a échappé. J'avais parlé sans réfléchir et voilà que Syka s'inquiétait. D'habitude, j'arrivait à mieux cacher mes soucis mieux que ça, mais l'émotion du moment m'a fait baisser ma garde. Je me donnais un coup de pied mental au cul pour m'être emporté de la sorte alors que Syka avait besoin de réconfort, mais maintenant qu'il m'a entendu, je peux plus espérer de détourner le sujet.

- Vas mettre tes chaussures, je te raconterais en route.

Ce baiser sur le front m'a surpris, mais j'étais content qu'il l'ai fait. Peut-être qu'au fond de moi, j'avais besoin aussi de confier ce que j'ai sur le cœur. Je m'assoyais dans mon lit en m'étirant un peu.

- J'ai envie de prendre un bain de minuit et je connais l'endroit parfait, mais faudra être discrets.

Ça va faire une trotte, la salle de bain des préfets c'est pas la porte d'à coté, surtout des sous-sols. Là-bas, on sera sûrs de pas êtres dérangés ou avoir à se soucier de qui pourrait entendre.

- Je t'attends dans la salle commune ou je t'accompagne?

J'avais la tête penchée sur le côté en le regardant dans les yeux.

Je levais les yeux au ciel en souriant en voyant son pyjama. Depuis le temps que je le connaissais je m'y étais habitué, mais on dirait que ce soir je fais tout de travers. Enfin, je me suis tourné par réflexe vers le lit de Jay qui avait réagit au rire de Syka. Vraiment, parfois je me demandais qui étais le plus âgé de nous deux.

- Même si c'était des idées perverses, tu n'as pas dit non.~

Je laissais le reste de la phrase en suspens en lui répondant du tac au tac, à moitié sérieux. alors qu'il me prenait la main pour m'attirer dehors. En traversant la salle commune déserte, je remerciais en silence la chance d'avoir fait en sorte que nous ne rencontrions personne pour l'instant. C'est une fois à l'extérieur que la vraie aventure commençait.

- Au cinquième étage, à la salle de bain des préfets. Ça fait une petite trotte, donc faut rester discrets.

Gardant sa main dans la mienne, je le gardais près de moi pour éviter que l'on se perde de vue ce qui nous ferait simplement perdre du temps. On déambulait dans les couloirs le plus discrètement possible, montant un étage après les autres sous le couvert de la nuit nuageuse. Au quatrième étage, on a même croisé un autre élève que je n'ai pas pu reconnaître, mais il risquait la même punition que nous en nous dénonçant, donc on ne risquait rien de ce côté là

- On y est presque!

Je pouvais voir la statue qui gardait l'entrée et je l'invitais à entrer après avoir sussuré le mot de passe à l'oreille de la gargouille.

- Après toi.~