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Your ivory tower is falling down. ((solo)) Manoir Gaunt ; Christmas [done]

M. Felix Gaunt
Lord Gaunt et Futur mari d'Andy
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Your ivory tower is falling down. ((solo)) Manoir Gaunt ; Christmas [done] Dim 6 Jan - 18:59

he got what he wanted
"Brick by brick we'll take it all. The higher the throne, the further the fall. Gravity will finish what we started."
Tu as pris le chemin de Pré-au-Lard.
Rentrant pour les fêtes, Aegaeon t’attendait là bas comme bien souvent. Tu n’as eu le droit, pas plus de deux fois, de fêter Noël à l’école, sans compter les deux années au Japon, où bien entendu tu n’es pas rentré. Pour la dernière fois, tu as attendu le plus longtemps possible, le jour du réveillon. Alors que le soleil disparaît déjà au loin, se noyant dans les eaux profondes du Lac Noir. Tu sais que tu arriveras juste à temps, déjà douché, tu n’auras plus qu’à enfiler le costume qu’on t’aura choisi pour la soirée. C’est là que tout te semble étrange, on ne t’a jamais laissé ou très peu le choix durant toute ta vie et un jour, cela sera à toi de prendre toutes ces décisions plus farfelues les unes que les autres. Tu n’es pas prêt et à la fois, il te tarde. Il te tarde Felix, de ne plus ressentir cette ascendance sur toi.
Aegeon est là, il t’accueille avec son sourire vampirique et tu souris toi aussi. Il reste la personne qui a montré le plus de tendresse à ton égard dans ce manoir. Il a donc ta reconnaissance et bien entendu ton plus profond respect.
Tu t’installes dans la voiture et lui, juste en face de toi. Elle décolle et tu sais que vous ne mettrez pas longtemps à arriver à Hyperion. Vous n’échangez que des banalités, sur la météo et notamment sur ce qu’il s’est produit avec le portail vers Uagadou. Il te demande pour tes études, mais plus comme un parent le ferait, pour s’assurer, car Aegaeon sait que tout ce passe bien.
Ce n’est qu’en gravissant les marches menant à l’entrée, qu’une question bien intéressante te traverse l’esprit. Cessant d’avancer, le regard vermeille du vampire se pose sur toi. Tu comprends que vous n’êtes pas en avance et que tes caprices font toujours autant hurler Ramsay ; tant mieux. Ta bouche s’ouvre Felix et tu fais un pas en avant.

Peut-être qu’un jour, tu me diras pourquoi un vampire de ton âge… bien que je n’ai pas la moindre idée de l’âge que tu as, sert une famille de sorciers depuis plus de trois-cent ans ?

Aegaeon sourit et esquissa un haussement d’épaules. Mouvement qui te surprit quelque peu, généralement Felix, c’est toi qui hausse des épaules, non pas le serviteur si bien éduqué qu’il est. Son regard se baissa, mais son sourire demeura intact.

Cela fait cent-cinquante ans que personne ne m’a posé cette question monsieur.

Tu restes prostré.
Peut-être profondément choqué par cette réponse. Personne, en cent-cinquante ans… tu comprends que pas une seule âme résident dans ce foutu château ne sait et ne souhaite semble-t-il, savoir pourquoi. Le vampire te sourit à nouveau et tu fais signe de la main, d’avancer et d’entrer, car il tient la porte. Tu te presses et t’excuses une fois dans le hall.

Quelqu’un comme vous n’a pas à s’excuser ; puis-je me permettre de vous conseiller de monter vous changer ? Vous connaissez Sir Ramsay…
Que trop bien… Un soupire t’échappe. Aegaeon, pourras-tu me raconter ton histoire ?
Bien sûr, en temps voulu, je le ferais monsieur.

Tu acquiesces Felix et monte jusqu’à tes appartements, pas plus surpris que cela de ne croiser personne.

Légèrement en retard, notamment à cause de tes cheveux qui ne daignent pas rester fixés sur ton crâne, tu arrives un peu précipitamment dans la salle à manger. Ouvrant la bouche pour t’excuser, tu t’arrêtes, constatant que tu es seul. C’est comme si pour la première fois depuis que tu es arrivé, tu te rendais enfin compte du silence qui règne en ces lieux. C’est si rare à Noël. C’est si… inhabituel. D’un pas lent, tu avances jusqu’à la table et constates que le couvert n’est mis que pour trois. La place de Ramsay en bout, la tienne à sa droite et une en face de toi. Tu étais si intrigué, que tu n’as pas entendu Aegaeon arriver. Quand il tira la chaise de ton grand-père, tu sursautas. Le vampire se décala et là, tu ouvris si grand la bouche, que tu manquas d’en perdre la mâchoire inférieure.
Il était là, les cheveux vaguement coiffés, en robe de chambre, la mine grise et… il te semblait si faible que tu en eux le souffle coupé. Ramsay s’installa et fini par lever les yeux vers toi. Le bleu cristallin de son regard n’était lui pas différent, toujours aussi vif et perçant.

Comptes-tu t’ébahir encore longtemps face à la vieillesse flagrante d’un homme Morpheús ?

Les mots étaient les mêmes : narquois et durs, mais sa voix restait moins forte. La flamme s’éteignait et tu n’en as jamais autant eu pris conscience que ce soir. Rapidement, tu t’installas et alors qu’Aegaeon allait bouger, Ramsay le stoppa, lui apprenant que la troisième assiette qu’il avait commandé était la sienne. Le vampire et toi, avaient échangés un regard des plus surpris, mais face à l’insistance du regard du maître de maison, le serviteur s’assit… ne préférant sûrement pas préciser que la seule chose dont il se nourrissait était liquide, rouge et de préférence à trente-sept degrés.

Qu’avez-vous ?

L’inquiétude était palpable dans ta voix. Tu avais bien reçu cette lettre de ta grand-mère il y a de cela presque deux mois, mais… ton grand-père était aussi riche de Crésus, si ce n’est pas plus, il pouvait faire venir tous les médicomages les plus renommés : alors pourquoi il te semblait que sa vie ne tenait plus qu’à un fil ?
Un rire échappa à Ramsay et il se mit à tousser.

Serais-ce de la peur que je perçois dans ta voix ? Ne la montre jamais Morpheús, plus jamais. Tu déglutis, il était toujours aussi flippant. Ils ne savent pas et je dois avouer que je suis fatigué de tous les voir graviter tel des mouches autour de moi.
C’est leur métier d’essayer de vous sauver.

Tu fronces les sourcils Felix.
Cela ne ressemble pas à ton grand-père de se laisser crever, d’abandonner aussi facilement… à vrai dire, tu ne l’as jamais vu perdre et encore moins, ployer et baisser les bras. Son regard se plante dans le tien.

Ils ne peuvent pas, c’est trop enraciné et je le répète, ils en savent trop peu. La seule chose qu’ils font, c’est essayer tant bien que mal de me donner du temps, mais à quel prix ? Je reste en vie et je me décrépite, il n’est pas question que je parte ainsi !

Tu le reconnais bien là ; ne pas vouloir finir comme un débris. Il veut s’en aller avec la même fierté qui l’a suivie tout au long de sa vie. Tu trouverais ça beau si seulement il n’avait pas été aussi odieux avec toi, si seulement cela ne voulait pas dire que tu devais prendre sa place… Tu as le souffle court Felix, les yeux écarquillé et pourtant, tu demandes :

Combien de temps ?
Deux à trois semaines sans le traitement.

Tes yeux se décalent vers Aegaeon assit en face de toi. Tu es cramponné à la table Felix, la boule au ventre. Tu seras de retour à l’école dans deux à trois semaines, ton année sera à six mois d’être finie et… tu deviendras patriarche.

Tu es prêt.
Non, loin de là.
Tu te mens à toi-même Morpheús. Tu es juste incapable d’être pleinement toi, tu refoules tout ce que tu as appris dans le seul but de ne montrer que ta différence. Oui, tu es différent de bien des Gaunt et de bien des sang-purs, mais tu ne peux pas le nier, tu en es un aussi.
NON !

Tu t’es levé d’un seul coup.
Toute ta vie il t’a laissé pensé que tu pouvais être un foutu bâtard qu’on a gardé, mais non, non, comme s’il avait toujours su, tu es le sang-pur qu’il désirait, l’hérité qu’il voulait, alors que toi tu ne veux rien et tu ne l’a pas demandé. Ramsay s’enfonce un peu plus dans son siège, te jugeant de son regard inquisiteur. C’est comme s’il arrivait à te regarder de haut, en étant assit, alors que toi tu es debout. Instinctivement, tu tentes de mettre en pratique ce que tu as appris avec Fenry, bloquer ton esprit. Un rire lui échappe.

Je vois que tu t’entraînes à devenir occlumens, c’est bien, mais pas encore assez et sache que je n’ai pas besoin de cela pour savoir. Rassis-toi Morpheús, tu as passé l’âge de jouer à l’enfant rebelle, soit l’adulte qui écoute ses aînés, car bientôt… tu seras seul et plus personne ne seras là pour t’épauler.
Je ne serais jamais seul contrairement à vous. Il ricane une nouvelle fois et tu te ré-installe. Je vous écoutes, que savez-vous ?
Ta mère est une brillante occlumens, elle a toujours été brillante… elle m’a rendue si fier contrairement à ses frères et…
C’est parce que vous étiez si fier d’elle que vous l’avez exilé ?

Les bras croisés sur le torse, tu le défies du regard.
Il te foudroie avec le sien. Le couper était un affront des plus graves et tu le sais très bien Felix, pourtant tu l’as fait. Il va probablement te faire vivre le pire Noël de toute ta vie, en guise d’adieu, autant que cela ne soit pas une partie de plaisir pour lui non plus.

J’ose espérer qu’un jour tu apprendras à te taire et à attendre, car tout finit par arriver à ceux qui savent se montrer patient.

Un sourire mauvais étire les lèvres de Ramsay.
Une nouvelle leçon de morale, encore une…
Tu n’as qu’une envie, te lever et partir, pourtant tu saisie à quel point cette conversation est importante ; tu as trop peur qu’il meurt sans tout t’avoir dit et cela t’effraie bien plus que tu ne le montre. Tu comprends aussi, que pendant si longtemps, tu as cru que c’était Morpheús qui fuyait, mais non, c’était Felix. Ce n’est pas Morpheús qui bafoue les sang-purs, mais Felix… Trop perdu dans tes pensées, tu ne cherche plus du tout à le couper et tu préfères même l’écouter parler.

Je sais que ton père est Felix Priam Avery, le grand amour de ta mère. C’était une fierté, autant pour sa famille que pour moi, pas de mariage à arranger, ils s’aimaient d’un amour fou et… il s’est fait mordre par un loup-garou. Ils étaient fraîchement mariés, mais comment faire ? Aucune des deux familles ne pouvaient tolérer la possibilité que le gène de loup se déclenche chez un des enfants, bien que cela soit d’une très grande rareté avec un seul parent porteur. Leur amour plus fort que le reste, ils ont fuit. Nous les avons cherché, pendant un temps incalculable, mais Pearl s’est toujours montré très douée dans les sortilèges de dissimulation. Il reprend son souffle avant de poursuivre. Peut-être étais-tu dans son ventre avant le drame, cela seule ta mère le sait… mais la matriarche Avery et moi étions certains d’une chose : ils avaient fuit, rien ne les empêchaient de vivre et de fonder une famille. Charlie et moi avons donc conclu un pacte. Tu te redresse Felix, captivé par ce qu’il te dit. Les enfants de sexe féminin prendraient le nom d’Avery et ceux de sexe masculin, celui de Gaunt. Personne n’était au courant à l’exception de…
Vous saviez et pourtant… vous avez été infect avec moi, j’espère que vous en avez conscience !

La colère gronde en toi, elle te ravage.
Tu n’aurais jamais pu être un Avery, à cause d’un putain de pacte à la con car ta mère et ton père avaient pris la fuite. Ils voulaient juste être ensembles, vivre ensemble. Les larmes roulent sur ton visage et Ramsay ne sourit plus, il ne se met à pas non plus à rire. Aegaeon ne cligne même plus des yeux.

Je le sais et je me le devais. Provoquer la possible bête qu’il y avait en toi, vérifier que tu étais nor…
J’aurais voulu l’être ! Avoir la satisfaction de me transformer pour vous déchiqueter dans la cave ! Arracher chaque bout de votre chair infâme ! Ton poing s’abat sur la table. Dites-moi pourquoi l’enfant de Pearl Gaunt et Felix Avery était si important pour que vous vous donniez tous autant de peine ?! Il y a forcément une raison pour que vous ayez pris un risque si grand ! JE VEUX LE SAVOIR ! MAINTENANT !

Instinctivement, tu as sortie ta baguette de la poche dans laquelle elle se trouve dans ta veste de costume et tu la pointes en direction de ton grand-père. Pendant un instant, tu te demandes si tu aurais le cran de le faire et surtout, est-ce que ta baguette te laissera faire ?
Tu allais le presser de parler, au moment même où ses lèvres se sont entrouvertes.

L’amour véritable, tout simplement. La réponse te laisse pantois et il s’en rend bien compte, alors il poursuit. Les sang-purs ne font pas des mariages d’amour, ou très rarement, là c’était différent et l’amour est une magie très ancienne, relevant de la Vieille Magie elle-même. Aucun chef de famille n’aurait abandonné un enfant issu d’une union aussi rare.
Vous m’avez brisé pour des idéaux ?!
Non, je t’ai forgé pour que tu sois prêt à affronter ce monde cruel.
Le monde est beau, c’est vous qui êtes cruel.

Il ne releva rien, peut-être parce qu’il concédait, tu avais raison. La douleur de la vérité t’accablait et pourtant, tu l’avais tant attendue, cette vérité qui dérange. Tu n’étais qu’un bien Felix, comme une espèce de relique qu’on désirait ardemment dans sa collection. Tes genoux fléchissent et tu te rassois lourdement sur ta chaise.
De longues minutes s’écoulent avant que tu ne demandes :

Pourquoi avoir fait croire que j’étais votre fils ?
Pour te protéger.

La sincérité qui résonne dans la voix de Ramsay et dans son regard, te fais exploser de rire Felix. Tous ces mensonges et ces coups ne pouvaient avoir pour simple explication la protection ; c’était tout simplement impossible. Tu étais face à un homme complètement tordu, dans une famille de gens tout aussi biscornus que lui.
Il était visiblement très sérieux.

Jasmin, le frère de Charlie, n’a jamais su que tu existais comme étant son petit-fils et la mort de son fils l’a terriblement affecté, surtout la façon dont il est mort et… tu sais. Oui tu sais, la morsure tout ça tout ça, tué par des chasseurs de loups-garous. Tu te serais possiblement retrouvé dans un conflit qui ne t’aurais rien apporté de bon, alors il était plus simple de te faire passer pour mon fils.
Une fois de plus, il était plus simple de mentir.

Ramsay soupire, mais il n’ajoute rien.
Le silence ce fait et le repas commença, enfin, comme si tout le château avait retenu son souffle durant la crise. Tout le monde semblait faire comme si la tempête était passée, mais en toi elle continuait de s’agiter. Tu ne mangeas presque pas Felix, trop préoccupé par toutes ces révélations pour réussir à avaler quoique ce soit. Le dessert arriva et tu ne pu t’empêcher une remarque :

Vous avez congédié tout le monde pour avoir cette conversation, n’est-ce pas ?

Ramsay porta son verre de vin à ses lèvres, il avait retrouvait son sourire vicieux. Tu avais envie de lui bondir dessus, de le gifler, voire de l’étrangler. Tu espérais sincèrement qu’il le voyait dans ton esprit, cette rage qui bouillonnait. Si c’était le cas, il n’en montra rien.

Entre autre. Je sais que tu ne sais toujours pas gérer tes excès de rage Morpheús, mais quand cela retombera, tu prendras conscience. Je vais mourir. Vite, très vite et tu seras là, à ma place. La tâche ne sera pas simple et tu te devais de savoir. Il sembla juger la tranche de bûche dans son assiette avant de poursuivre. Tu as toujours cru que ne pas savoir qui tu étais vraiment et je veux dire par là, d’où tu venais, te ferait à jamais défaut, serait un manque… il était temps que cela cesse.

Il avait raison.
Tu devais le reconnaître, mais tu n’étais pas obligé de le montrer, ni de l’afficher. Tu goûtas la bûche de Noël, pas mauvaise, mais tout te semblait terriblement fade ce soir. Délicatement tu te redressas et regardas en premier Aegaeon avant de laisser tes yeux glisser sur Ramsay.

Veuillez m’excuser, mais j’ai besoin d’être seul un instant.
Demain la famille sera là, soit prêt.
Ne vous excusez pas monsieur.

Tu acquiesças et quittas la pièce, d’un pas vif et rapide ; défaisant ton nœud papillon, comme s’il t’étouffait alors que tu étais clairement à bout de souffle.


____________________
HRP : brrr la suite arrive soon dans le prochain poste /o/

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Dernière édition par M. Felix Gaunt le Jeu 24 Jan - 18:17, édité 1 fois
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Re: Your ivory tower is falling down. ((solo)) Manoir Gaunt ; Christmas [done] Jeu 24 Jan - 18:16

he got what he wanted
"Brick by brick we'll take it all. The higher the throne, the further the fall. Gravity will finish what we started."
Tu n’aimes pas te voir dans le miroir.
Ce reflet te rappelle en permanence ton épouventard. Un soupire t’échappe Felix et alors que tu noue ton bowtie doré, en accord avec tes boutons de manchettes, quelqu’un toque à la porte et par pur automatisme tu l’invites à entrer. Aegaeon pousse la porte, il te salut et tu te tournes pour lui sourire avant de hausser un sourcil.

Tout le monde est déjà là ?
Non du tout, vous avez du temps… c’est juste que Sir Ramsay aimerait que vous passiez le voir dans ses appartements.

Ton sourire s’efface.
Le vampire reste parfaitement neutre, après tout il ne fait obéir qu’à un ordre. Il va de soit que tu n’aimes pas recevoir des directives, cela à toujours été plus ou moins le cas, mais surtout des gens de ta famille.

Suis-je obligé de m’y rendre ?
Non, ce n’était qu’un souhait de sa part et non un ordre, mais puis-je tout de même vous donnez mon avis sur la situation et vous dire pourquoi je pense qu’il serait pertinent de vous y rendre ?
Bien sûr.

Délicatement, tu te laisses tomber sur un fauteuil et invite le serviteur à s’installer en face de toi. Dans un premier temps, Aegaeon reste debout, avant de venir s’asseoir. Il était particulièrement droit, comme si c’était une position dans laquelle il n’était plus habitué à se tenir. Son regard vermeille était planté dans le tient Felix, mais il n’était ni transperçant, ni transcendant, juste captivant.

J’ai vue votre grand-père naître et j’ai connu bien des hommes qui l’ont précédés à ce poste… il est fort probable que je connaîtrais tout ceux qui vous suivrons par la suite. Aegaeon parlait calmement et distinctement, son flux de parole était idéal. Je ne suis pas de ceux qui pense que ce qui nous définie dépend exclusivement de l’éducation de nos parents, nos choix nous définissent bien sûr, mais aussi notre époque. Pourtant, j’ai conscience que tout ces paramètres influx sur notre destiné. Son regard se fait plus insistant et tu comprends Felix, que là, tu dois y comprendre quelque chose. Ramsay n’a pas toujours été aussi austère, ni même si cloisonné d’esprit. Excusez-moi monsieur, mais dans votre tendre enfance, j’ai revu votre grand-père à votre âge. Il était impétueux lui aussi et il a lui-même connu la souffrance physique. Cela ne pardonne pas son comportement vis à vis de vous pour autant, mais cela signifie qu’il n’a juste jamais réussi à se détacher de ce qu’il a vécu. Tes poings se serrent Felix, mais tu écoutes, bien enfoncé dans le fauteuil, curieux d’en savoir plus. Il a toujours tout fait pour protéger son petit frère et c’était un adolescent perdu entre son devoir et ce qu’il désirait. Il a aimait passionnément et m’a souvent demandé conseil à ce niveau là, mais certaine choses ont fait qu’il est resté dans le chemin de la grandeur et de la gloire. Il n’a jamais vraiment connu le bonheur et je pense que c’est ce qui l’a rendu si amer. Aegaeon marque une pause et regarde ses ongles, démesurément longs avant de reprendre. Il ne se l’avouera pas, mais Ramsay ne voulait pas de cette vie. En un sens il essaye de se réjouir de ce qu’il a accomplie, mais il ne l’aime pas pour autant et c’est pour cela qu’il est prêt à partir monsieur. Son regard retrouve le tiens. Quelque part, il vous jalouse, car vous ne vous laissez pas uniquement guidé par votre devoir, bien qu’il ne vous le dira probablement pas, il est très fier de cela… au moins autant que ça l’effraie. C’est un homme complexe, que peu auront eu la chance de véritablement connaître et bien qu’il ait été un tortionnaire pour vous, il reste un grand homme qui a su marquer l’histoire de la magie par ses choix. Je comprends pertinemment que vous n’ayez aucune envie d’entendre une nouvelle leçon de sa part, mais prenez conscience que c’est certainement la dernière.

Sur ces mots, il se releva dans un mouvement si rapide que tu eu du mal à le percevoir Felix. Cette longue tirade te restais quelque peu en travers de la gorge, mais tu devais la digérer, l’intégrer. Comme si le vampire le savait, il s’en alla tout en te souhaitant un joyeux Noël.
Tu restas là un moment Felix, ruminant le passé et tes douleurs. Ravivant volontairement de vieilles cicatrices. Aegaeon ne parlait jamais de façon claire, mais tu semblais comprendre où il avait voulu en venir. C’était bientôt fini, mais pas encore et visiblement tu te devais d’en profiter. Les révélations d’hier te pesais toujours et tu n’étais pas certain d’arriver à supporter un mot de plus de Ramsay. Pourtant, après un long soupire, tu te levas et pris la décision de le retrouver.

Toquant à sa porte, après avoir hésité pendant une longue minute, sa voix se fit entendre et tu abaissa la poignet. Il était installé derrière son bureau, bien habillé et parfaitement coiffé, son sourire en place… comme si l’homme du repas d’hier soir n’avait été qu’un mirage. Un frisson hérisse les poils de ton échine. Le voici, le Ramsay de tes cauchemars enfant et aussi ton épouventard pendant un temps.

Viens t’asseoir… Felix.

Tu manques de trébucher.
De t’étouffer même.
Aussi loin que tu t’en souviennes, il ne t’as jamais appelé ainsi. Cette nouveauté te met sur la défensive, après avoir repris contenance, tu avances prudemment, les sourcils froncés. Lentement tu t’installer sur le fauteuil en face du siens, de l’autre côté du bureau.

Vous vouliez me voir.
Effectivement.

Un de tes sourcils se hausse.
Te demandant ce qu’il attend.
Ramsay s’avance quelque peu et pose ses avant-bras sur le bureau, joignant ses mains entre elles, il dépose son regard de glace sur toi, en pleins dans le tiens.

Ne te brides pas, sois toi totalement. Il bascula en arrière, s’enfonçant dans son siège. J’ai probablement eu tord dans l’éducation que je t’ai donné, cela t’as fait penser que certaines de tes plus grande qualités étaient des défauts… bien sûr, par pur esprit de contradiction. Enfin, cela me permet tout de même d’être certain que selon certaines mesures tu es prêt.
Comment puis-je être prêt en ayant jamais été pleinement moi ?

Tu t’interroge réellement.
Cela te semble si illogique en un sens, mais c’est peut-être juste toi qui est incapable de comprendre où il souhaite en venir. Il a toujours son sourire aux lèvres, tu pensais qu’il allait se mettre à rire, mais il n’en fit rien.

Tu l’as été, à des moments très bref et cela t’as fait peur. Cela va continuer de te faire peur au début, mais plus tu te laisseras aller et plus cela te semblera naturel. C’est essentiel Felix. Tu es toujours aussi perturbé qu’il ne t’appelle pas Morpheús et tu te demandes sincèrement, si ce n’est pas une énième tactique. Ce n’est qu’en t’acceptant pleinement que tu seras capables de faire les meilleurs choix et de réaliser tout ce que tu souhaiteras. Tu en as les capacités, mais pour cela tu dois cesser d’avoir peur de qui tu es réellement...
Donc voici votre dernière leçon, un cours de psychologie.

Tu le coupe dans un rire. Tu te moques Felix de ce qu’il te raconte, parce que c’est ta coquille, mais au dedans, tu entends ce qu’il te dit. Tu entends ses mots, comme toujours.
Ses sourcils se froncent et il te fusille un instant du regard avant de jeter un coup d’œil à sa montre et de se lever. Par automatisme et surtout pas méfiance, tu l’imites, ne le quittant des yeux. Un vieil homme aux portes de la mort, mais un vil vieil homme.
Il saisit un petit paquet sur l’étagère derrière lui et s’approche de toi. Tu sais qu’il ne reviendra pas sur la conversation précédente, il te connaît mieux que toi-même et il sait que malgré ta nonchalance, tu l’as entendu. Tu l’as intégré malgré-toi Felix.
Ramsay te tend le petit cadeaux emballé dans un papier vert émeraude. Tu le jauge du regard, te demandant ce qu’il peut bien contenir et essayant de te rappeler de tout les autres cadeaux auxquels tu as eu droit avant celui-ci.

Joyeux Noël. Il me semblait important que tu l’ai avant que nous rejoignions le reste de la famille.

Le remerciant d’un regard, tu prends le paquet et l’ouvre avec une certaine délicatesse. Étrangement, tu n’as jamais fait parti de ses enfants qui se jette sur les cadeaux et qui en arrache le papier avec une avidité presque bestiale. Tu te retrouves nez à nez avec un élégant écrin en velours noir. Septiques, mais ayant déjà des à priori, tu l’ouvres et y découvre la bague des Gaunt. Ou plutôt la pierre de résurrection des Peverell, montée sur un anneau d’or par Prudence pour son époux Tristan. C’est ce que tu as eu la chance d’apprendre en lisant son journal. Comme si Ramsay était au courant, ou bien parce qu’il a trouvé depuis tout ce temps comment rentrer dans ton esprit sans que tu t’en rendes compte et qu’il y lise comme dans un livre ouvert, il ajoute :

J’ai pensé que tu préférerais la porter elle plutôt que le médaillon de Serpentard.

Il avait raison, pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de secouer négativement la tête. Doucement, tu amorça un mouvement de recul et essaya de la lui rendre, malgré qu’elle t’ai toujours fasciné et qu’aujourd’hui elle était là entre tes mains et non à sa main.

La coutume veut qu’elle ne soit remise au future patriarche qu’une fois que l’ancien sera passé de vie à trépas.
Haha, pour deux à trois semaines de plus ou de moins, cela ne change rien ! Garde-là, habitue-toi à elle et à son fardeau.

Ramsay s’écarta, t’empêchant de la lui rendre.
Pendant un instant tu la contempla, caressant délicatement la pierre sombre et quelqu’un toqua à la porte. Tu relevas la tête, alors que ton grand-père ouvrait sur la silhouette d’Aegaeon. D’un mouvement vif tu refermas l’écrin et le place dans une des deux poches de ton pantalon.

Messieurs, dame Iphigénie vient d’arriver.
Je vois, ne faisons pas attendre ma sœur, elle qui n’a jamais su faire preuve de patience.

Le vampire et le maître des lieux échangèrent un bref rire qui te laissa contemplatif. Il y avait encore beaucoup de choses que tu ne saisissais pas et il t’arrivait encore souvent, de te sentir comme un enfant au milieu des grands.
Leurs regards, l’un bleu et l’autre rouge se posèrent sur toi et tu compris mieux qu’à n’importe quel moment de toute ton existence : tu te dois d’être un homme, rapidement, parce que tu t’es suffisamment amuser à jouer l’enfant jusqu’à présent.
Bombant légèrement le torse, tu fais un pas en avant.

Je vais aller l’accueillir le premier, sauf si cela dérange ?

Ramsay te laissa passer et tu filas dans les couloirs du château. Inspirant un grand coup, tu te forças à étirer tes lèvres en un sourire, bien qu’il était inutile d’essayer de duper ta grande tante Iphigénie. Certainement la plus grande legillimens qu’il te fut donné de rencontrer et aussi probablement, la seule personne portant ton nom pour qui tu as autant d’estime. Tu te surpris à te demander ce qu’elle penserait de Fenry et inversement durant le trajet qui te mena au hall d’entrer.
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