feel my blood running swear the sky's falling — solo // manoir kingsley

un frisson parcourt ton corps chaud alors que tu poses tes pieds nus sur la poudreuse. ce soir tu étouffais dans ta chambre ce soir tu voulais voir la lune. à la nuit tombée tu avais entendu castiel filer et tes parents semblaient dormir. la sérénité du manoir s'alliait à la lumière sélène qui envahissait la demeure. lilibel tu te tenais droite le corps rigide malgré le froid tu ne tremblais pas.

ta mélancolie se noyait dans la contemplation muette de la neige mais ton regard fut bien trop vite détourné de ta fascination enneigée. deux points jaunes te guettaient. depuis combien de temps tu ne savais pas.

« castiel ... ? »

ton sang se précipitait et tu sentais tes vaisseaux sanguins au bord de l'explosion. tu te voies reculer, doucement alors que la bête, elle, se rapprochait vite, très vite trop vite.

dans un élan d'adrénaline la peur qui jusque là te tétanisait semblait avoir fondue et tu réussis enfin à tourner le dos à la bête. tu cours vers l'intérieur de la demeure. tu te croies en sécurité quand tu réussis à rentrer dans le manoir mais dans un grand bruit tu comprends que la bête t'a suivi dedans. tu sens ta jambe te lâcher et

dans un ultime espoir tu hurles tu cries tu te débats
et dans un flash il apparaît
et dans un flash il se dresse entre toi et la bête
tu continues de hurler alors que tu ne réalises pas ce qu'il vient de se passer
tu continues à ramper vers la demeure la jambe ensanglantée
et puis tu te retournes

ton père se dresse devant la bête avec un calme olympien. l'allure la prestance la puissance qui émane de ton paternel fait doucement reculer le loup-garou. cependant ce dernier se ressaisit et se fond dans un flou agressif. l'animal se jette au visage de ton père qui n'a pas le temps de lever sa baguette. des mouvements brusques et trop rapides pour être vus s'enchaînent sous tes yeux impuissants. tu hurles encore

« CASTIEL!! MAMAN!! »

l'animal finit par voler et atterrit lourdement dans la neige. ta mère arrive enfin alors que tu te mouvais comme tu le peux vers ton père au bord de l'inconscience. entre deux sanglots tu arrives à articuler

« c'est papa il est ...  »

et alors que ta mère t'aide à traîner le corps de ton père gémissant à l'intérieur, tu te sens t'éloigner petit à petit de la réalité. tu décroches te déconnectes de la réalité trop violente trop blessante pour que tu puisses la réaliser l'analyser l'accepter.

castiel finit enfin par vous rejoindre. mais tu n'arrives à rien dire ta bouche reste beaucoup trop close. tu entends au loin la dispute de ton frère et de ton père; et tu voudrais les faire taire, les laisser s'approcher réellement. et tu hurles et tu te noies dans ton mutisme sélectif qui te rend folle qui te paralyse qui te pétrifie.

tu entends les médicomages arriver. et tu te sens t'évaporer