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IT'S A TRAP ! | Ethan

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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan Mer 13 Fév - 15:17


Mais est-ce que les gens te suivront encore si tu échoues ? J’avoue qu’elle me pose une colle. Je suppose que ça dépend des gens, que ça dépend de l’échec, que ça dépend de tout un tas de facteurs. Mais je ne peux pas m’empêcher de mettre ça dans mon contexte, de lier ça à ma situation. Considérant que, si j’échoue, y’a un certain risque que je mutile ou que je tue quelqu’un, en effet il y a peu de chance qu’ils continuent de me suivre après. Mais Dorothy ne peut pas penser à quelque chose d’aussi grave de son côté, n’est-ce pas ? Je ne veux pas faire le gars qui se pense forcément supérieur ou dangereux parce qu’il n’est pas totalement humain et qu’il est littéralement fait pour tuer des humains pour survivre, mais du coup ça ne m’aide pas à la prendre au sérieux dans ses inquiétudes. C’est pas très sympa pour elle, j’en conviens, mais moi non plus je ne suis pas parfait.

Dorothy reprend en me partageant sa vision des choses plus en détail. J’en retire surtout une peur profonde de perdre tout ce qu’elle a, si elle n’est pas assez bien. T’as pas besoin de compenser, t’es très bien comme tu es. Ça c’est un throwback. Mais c’est intéressant tout ça, intriguant. Bien sûr que je comprends, à un certain niveau, pour des raisons différentes. Maintenant que c’est exprimé par une tierce personne, j’ai l’impression que c’est plus facile à analyser. Et c’est peut-être injuste pour Dorothy parce que plus elle me confie de choses et plus je fais de parallèles avec quelqu’un d’autre. Je dois réussir à être ce quelqu’un. À noter que ce fameux « quelqu’un » semble clairement distinct de qui elle est. Comme un masque, une fausse identité construite sur mesure, pour plaire.

Après ce détour, la Serdaigle revient à la question initiale, probablement parce que ma première réponse ne l’a pas convaincue. Si on a commis des erreurs par le passé, est-ce que c’est rattrapable ? On se fait rattraper par ses actes et ses choix, ce avec quoi je suis forcé d’être d’accord. C’est même précisément pour ça, selon moi, qu’il est préférable de toujours essayer de faire au mieux. C’est plus facile d’assumer le retour de bâton, lorsqu’on est convaincu dans son âme et conscience d’avoir pris la meilleure décision possible selon les circonstances. Elle me demande si les gens peuvent un jour pardonner ce qu’on était avant. Si de se dire que l’on peut changer, devenir une meilleure personne, c’est pas un peu se voiler la face. Voilà un discours bien fataliste. Ceci étant dit, la fin est aussi juste : aimer et être proche de quelqu’un, c’est une grande responsabilité. Ça fait beaucoup de choses à penser et à démêler. Je vais devoir prendre une approche méthodique, point par point en structurant ma pensée en un ordre logique. Elle a beau s’excuser, mais c’est le genre de conversation que j’aime particulièrement et je le lui fais savoir avec un brin de sagesse ajoutée.

« Les petits esprits parlent des gens, les esprits courants parlent d’événements et les grands esprits parlent d’idées. Faut pas t’excuser, c’est même assez intéressant. »

Je viens moi-même m’appuyer contre le même mur où elle a élu temporairement domicile, à distance respectable, et croise les bras. On va être ici pour un moment vu comment c’est parti, autant me mettre à l’aise moi aussi. Et puis c’est une opportunité que je ne peux pas laisser passer. J’ai beau parler à Dorothy, quelque part je sais que tout ce que je vais dire, j’aimerais le répéter à Bertram.

« Partons dans l’hypothèse que t’as raison. C’est vrai, c’est difficile de se faire aimer des autres, de conserver ça, de le mériter. »

Je déteste ce mot, quand il est question de sentiments, d’amitié, d’amour. Mais j’ai pas le choix. On fait comme si elle avait raison là. Je dois faire tomber son raisonnement de l’intérieur, lui emprunter ses termes et ses façons de penser, ne serait-ce que momentanément.

« Mais alors, est-ce que ça ne veut pas dire que l’inverse devrait être vrai aussi ? Admettons que tu rencontres quelqu’un qui a un passé trouble et que t’es au courant. Qu’est-ce qui va te faire monter ta garde le plus ? Un masque de perfection travaillé au possible qui sonne creux et malhonnête, qui te fait peut-être te dire qu’au fond on te cache quelque chose et qu’il y a peut-être du vrai dans tout ce qui se dit ? Ou une personne maladroite, mais honnête, qui fait de son mieux même si elle échoue de temps en temps ? Une personne authentique ? Et si cette personne fait un faux pas, laquelle des deux tu vas pardonner le plus facilement ? Celle qui est comme toi, imparfaite, ou celle qui, avec son faux pas, te laisse découvrir qu’au fond tu la connaissais pas du tout ? »

Et toi, Ethan, t’en penses quoi ? C’est pas pareil. Il avait commencé à s’ouvrir à moi. Il me l’a dit, qu’il mentait parfois. Il m’a parlé de son père, il m’a parlé d’un tas de choses. Il m’a laissé voir au-delà de son masque, même juste un peu, et ça ne m’a donné envie que d’en découvrir plus. Je ne me contredis pas.

« Et à partir de là ça dépend de la faute, bien sûr. Mais admettons que c’est un truc stupide. Admettons que cette personne mystère n’a tué personne. Si t’arrives pas à lui pardonner son passé, des trucs cons d’il y a je sais pas moi, plusieurs mois, plusieurs années même, qui des deux est vraiment le connard dans l’histoire ? Peut-être que cette personne devrait moins chercher à se faire pardonner et, à la place de ça, trouver de meilleurs amis. Tu penses pas ? »


J’entre en territoire dangereux. Je vais parler de moi, de mes propres expériences. C’est pas quelque chose que j’aime faire, mais ça me semble nécessaire pour appuyer mon argumentation.

« Ce qui est vrai pour toi l’est probablement pour un autre aussi. C’est pas nécessairement une question de ce que toi t’as fait et de ce que t’es que de trouver les bonnes personnes qui sauront voir au-delà de ça. Par exemple, je sais pas si t’es au courant, mais depuis tout à l’heure tu discutes avec un semi-vampire, toute seule dans les sous-sols de Poudlard. Si mon passé, mes origines, m’empêchait de devenir une bonne personne alors… C’est vrai, il y a beaucoup de monde pour le penser, pour me fuir dès qu’ils en ont la chance. Et y’a aussi des gens comme Gus qui n’en ont franchement rien à branler. J’ai pas eu à me changer pour ça, juste à trouver la bonne personne. »

Hypocrite. Elle est où ta bague ? Pourquoi tu te caches tout le temps pour boire ? Quand est-ce que tu vas goûter du sang humain pour la première fois ? Quand est-ce que tu vas arrêter de faire le modèle de vertu pour admettre que toi aussi ça te terrifie, l’idée de te retrouver tout seul ? L’idée d’être rejeté par l’humanité et de te retrouver seul, dans le noir ? L’idée de trahir la confiance que l’on a placé en toi ? Si tu faisais une erreur, si tu t’en prenais à l’un de tes précieux amis, ose me dire que tu arriverais à en revenir, à te pardonner, à te considérer comme autre chose qu’un monstre. Heureusement, Dorothy ne me connait pas assez pour exposer tout ça, pour me le remettre sous le nez. Alors ça me permet de prétendre juste assez longtemps pour essayer de l’aider. Pour essayer de la débarrasser des démons que nous avons en commun.
Dorothy Martin
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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan Ven 15 Fév - 15:01


Sous-sols

De merde

Feat Ethan & Do

Quand tu le vois s'adosser au mur, à son tour, t'avoue te soulager d'un petit poids. Si décortiquer tes sentiments, t'interroger sur la nature profonde de ce que tu ressens et tenter d'en trouver les origines, les explications et les causes, fait partie de tes activités favorites, forcée de constater que c'est loin d'être le cas pour tout le monde. En fait, en général, ce genre de discussion un peu trop poussée fait fuir. Avec les années, t'en est arrivée à la conclusion qu'il y avait une espèce de tabou dans la société, une espèce de pudeur à s'ouvrir aux gens. Mettre des mots, partager avec autrui ses sentiments avaient quelque chose de gênant, d'intime et tu avais remarqué que faire entrer quelqu'un dans son intimité était plus souvent vu comme un signe de faiblesse que comme un comportement digne. T'avais eu légèrement peur d'avoir mis les pieds dans le plat et de t'être engagée dans une conversation gênante pour le Poufsouffle. T'avais eu légèrement peur de lui forcer la main et de l'obliger, en quelque sorte, à te suivre sur un terrain qui le mettait mal à l'aise. Cependant, ça n'a pas l'air d'être le cas et le sérieux avec lequel il te répond par la suite t'arrache un sourire plein de reconnaissance. Ce n'était pas une conversation ridicule, ce que tu ressentais ou pensais n'était pas ridicule et ça, c'était une des choses les plus agréables qu'on pouvait te faire comprendre. Il n'y avait rien de plus destructeur que de minimiser ses sentiments.

Ethan aborde le problème à la manière d'un mathématicien qui décortique une énoncée compliquée. Sur le coup, tu as l'étrange sensation d'être ramenée en salle de classe, au milieu de ces cours où les discussions fusent et les débats s'enrichissent de nouvelles idées. Tu trouves le parallèle plutôt plaisant, d'autant plus que c'est une façon de procéder qui te parle. Réfléchir ça a toujours été ton truc, peut-être même que tu réfléchis un peu trop. Mais, ça, c'est un autre sujet. T'approuves d'un léger hochement de tête sa petite introduction. En effet, obtenir amour et réciprocité sur la durée est une énigme et un challenge dont tu n'avais pas encore vu le bout. Il y avait beaucoup de difficultés et de doute autour de la durabilité et de la solidité de tes relations. Tu t'étais quelques fois dit que, dans le pire des cas, tu pourrais en parler aux concernés, mais comment aborder le sujet sans passer pour une tarée ? Sûrement pas en te plantant devant la personne en lui demandant « Dis, tu m'aimes ? Est-ce que tu veux de moi dans ta vie un peu plus que 3 mois et demi ? » Brr. La gênance. Impossible. Là, pour le coup, tu comprendrais qu'on prenne les jambes à son coup.

Ce qui suit, par contre, réveille en toi un processus de réflexion intense, le genre de réflexion qui t'occupe des heures durant. T'as levé les yeux vers le Poufsouffle, une expression concentrée sur le visage. Tu considères chacun de ses propos avec respect et sérieux. La réponse à sa première question te semble évidente : tu te méfierais du masque, mais paradoxalement, tu serais attirée par ce qui se cache derrière. Mais est-ce que tu serais attirée pour les bonnes raisons ? Ça, rien n'est moins sûr. Tu aimes à croire qu'on ne porte jamais un masque par plaisir. On ne renie pas ce qu'on est et on ne se perd pas par envie. Ne plus avoir d'identité est une chose lourde et douloureuse à porter et tu penses sincèrement que personne ne s'infligerait ce genre de supplice sur un coup de tête. Non, un masque, c'est une protection, une arme contre l'extérieur, contre les autres. Bien sûr, Ethan à raison sur un point : ce n'est pas le masque qu'on aime, mais la personne derrière. Le masque est ce qu'on veut détruire, ce qu'on veut faire disparaître pour découvrir l'authentique personnage qui se trouve derrière. Quant à savoir qui tu pardonnerais au mieux…. Tu n'es pas sûre de pouvoir répondre comme il faut à cette question. Objectivement, le masque est aussi un signe de manque de confiance en l'autre et suivant l'erreur un objet de trahison. N'importe qui attend de l'autre un minimum d'honnêteté et à partir du moment où tu mens sur ce que tu es, tu n'es pas honnête avec tes proches. Ceci dit, en ce qui te concerne toi, réellement toi, tu ne peux pas t'empêcher d'avoir un brin de sympathie pour le menteur, t'en a été une et tu en es toujours une et ceux depuis pas mal de temps déjà. Le mensonge c’est une option facile et beaucoup succombe à la facilité.

Ceci dit, tu commences doucement à comprendre où veut en venir le blaireau. En effet, le passé est le passé, le présent est le présent. Si les erreurs doivent nous rattraper un jour, elles ne devraient pas nous mettre à terre pour autant. N’importe qui mérite une seconde chance, un pardon. N’importe qui mérite de trouver la paix et la stabilité. Si quelqu’un n’est pas capable d’accepter ce que tu es, toute entière, avec tes erreurs et tes mauvais côtés alors sans doute que cette personne n’est tout simplement pas faite pour vivre avec toi. Si tu trouves le raisonnement logique, tu te dis que qu’il y a quand même le doute qui subsiste, ce petit doute insupportable qui glisse dans ton esprit l’idée fatale : « Et si personne n’était fait pour vivre avec toi ? ». Mais Ethan ne te laisse pas le loisir de t’attarder sur ce genre de pensée négative, il enchaîne et par la même occasion te dévoiles des choses que tu n’aurais jamais osés dévoiler toi-même. Semi-vampire. Whoua. T’avoue te retrouver au pied du mur face à une telle honnêteté de sa part. Mais ses origines ne rendent que plus crédible encore son discours. Il sait de quoi il parle, il ne le sait que trop bien puisqu’il a expérimenté cette recherche d’identité et cette peur profonde de devenir le démon qu’on a à tous, au fond de nous, tapis dans l’ombre. Ce n’est pas de la pitié qui brille dans ton regard à ce moment-là, mais un profond respect pour ce garçon qui prend de son temps pour toi et qui est capable de se mettre à nu pour soulager tes propres peurs. Ça demande un courage que tu n’as pas encore. Ça demande une force de caractère que tu ne penses pas avoir. T'admires réellement Ethan à cet instant. Tu te dis que si tu avais eu un dixième de sa force, tu n'aurais jamais eu à passer quatre ans à regarder le vide et à te persuader qu'il y avait une solution dans la chute.

- « La bonne personne, hein ? » Et si tu l'avais déjà trouvée, cette bonne personne ? « Pour répondre à ta question, évidemment, j'aurais une certaine méfiance pour la personne qui porte le masque. Un masque, c'est une fausse identité et donc par extension un mensonge. Quand on aime quelqu'un, je pense qu'inconsciemment, on espère un minimum d'honnêteté de sa part et le masque n'est objectivement pas quelque chose d'honnête. Cependant, j'aime à croire qu'on ne fait pas semblant par plaisir de manipuler ou de mentir. Tu as été très honnête avec moi, aussi, je pense que c'est un minimum d'être honnête avec toi en retour. »

Tu laisses un soupir passer entre tes lèvres et tu te lances.

- « C’était très courageux de ta part de m’avouer qui tu étais. Je ne peux pas vraiment comparer ton vécu et le mien mais en ce qui me concerne le masque n’est pas vraiment là pour mentir sur ce que j’ai fait mais sur ce que je suis. Objectivement, je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre, ni même quelqu’un de bien. La peur de l’abandon ou de la déception me pousse à tout simplement détruire ce que je possède. C’est stupide, mais je pense avoir développé, avec le temps, un réflexe très con qui est celui de tout foutre en l’air en première pour ne pas voir l’autre me tourner le dos. J’ai été pour le moins instable, j’ai voulu me faire du mal plusieurs fois, faire des grosses bêtises pour arrêter tout ce qui me blessait. Aujourd’hui ça va mieux, sans être passée à autre chose, j’ai la sensation de pouvoir enfin avancer et construire quelque chose de nouveau. Argus est en partie responsable de ça. Je me dis que si j’ai pu entrer dans son monde, même si ça ne signifie pas grand-chose pour lui, alors peut-être que ça veut dire que je peux arrêter d’avoir peur maintenant. Mais, je sais aussi que les sentiments ont un poids et je ne veux pas lui imposer ce poids. Je sais que j’ai mes mauvais côtés, j’ai peur de le décevoir, de décevoir mes proches et de tout foutre en l’air une nouvelle fois. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis le monstre qu'on a essayé de me faire devenir mais je me sais capable d’en devenir un. Est-ce qu’il y a réellement quelqu’un capable de supporter et d’aimer toutes ces facettes de ma personnalité, tout ce passif qui fait ce que je suis aujourd’hui ? Je n’en sais rien, ça m’angoisse pour être honnête. J’ai la sensation que tout peut s’effondrer du jour au lendemain et si jamais ça arrive je ne sais pas si j’aurais une main secourable à laquelle me raccrocher. »

Et c'est ce qui te fait peur à bien des égards. Il était plus simple de chuter lorsque que tu t'étais persuadée que personne ne pourrait te rattraper. Maintenant tu doutes, tu espères et tu as peur d'être déçue d'espérer.

- « En soit, on ne porte pas le masque parce qu'on en a besoin, du moins plus au stade où j'en suis . En fait, avec le recul, je me dis que c'est plus par… Commodité ? C'est un moyen de se rassurer, de se dire qu'on a encore un parachute de secours en stock dans le cas où ça tournerait mal. Dans l'idéal j'aimerais m'en débarrasser, être capable d'assumer tout ce que je suis mais c'est un processus compliqué. J'admire beaucoup les gens qui, comme toi, sont capables de se construire sans masque. J'imagine que ça n'a pas dû être aisé pour toi aussi. Comment as-tu fait pour trouver les bonnes personnes ? À quel moment sais tu quand ou non tu dois accorder ta confiance ? C'est ridicule à dire venant d'une Serdaigle mais j'avoue être larguée sur le sujet. »

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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan Sam 16 Fév - 1:47


La petite rose m’a écouté de bout en bout avec un air intéressé, ce qui je suppose est assez bon signe. Ça présuppose que je n’ai pas raconté n’importe quoi et que la demoiselle y accorde un minimum de mérite. Puis, parce qu’il s’agit tout de même d’une véritable conversation, Dorothy se prépare à y répondre de ses propres arguments, de son propre point de vue. Quand on aime quelqu'un, je pense qu'inconsciemment, on espère un minimum d'honnêteté de sa part. Je suis à moitié d’accord. J’espère que les gens qui m’entourent seront honnêtes, oui, mais j’en suis très conscient. Quant au fait que, selon elle, on ne ment pas et on ne manipule pas par plaisir, je suis aussi forcé d’être d’accord. Ceux qui font ça par plaisir sont des psychopathes, ce qui est dans une toute autre catégorie que les gens simplement malhonnêtes. Et, ce qui me fait le plus plaisir, c’est que Dorothy conclus en disant que j’ai moi-même mérité qu’elle me partage ce qu’il en est vraiment.

Lorsqu’elle dit ne pas vouloir mentir sur ce qu’elle a fait, mais sur ce qu’elle est, je me questionne. Serait-elle également une créature incongrue, abominable ? Louve-garou peut-être ? Maudite ? Non, Dorothy estime simplement ne pas être facile à vivre, ne pas être quelqu’un de bien. Je serre la mâchoire. J’avoue, c’est le genre de truc que j’aime pas entendre les gens dire. J’ai toujours l’impression qu’ils exagèrent, qu’ils ne savent pas ce que c’est d’être vraiment un danger. Mais là encore peut-être que le vrai problème c’est qu’il y a eu quelqu’un pour leur fourrer ça en tête. Peut-être que c’est pas leur faute et que ça rend ça encore pire, parce qu’ils se font autant de mal à eux-mêmes, sinon plus, qu’à leurs proches. La suite, d’ailleurs, est assez intéressante. La Serdaigle avoue posséder une forte tendance à l’auto-sabotage, estimant qu’il est plus simple de détruire elle-même ce qui se construit plutôt que de laisser la chance à autrui de la trahir. Mon regard sur la rose se fait compatissant. Qui donc l’a trahie par le passé, qui l’a blessé aussi profondément, pour la faire devenir comme ça ? Encore une fois je repense à Bertram, parce qu’évidemment que je pense à Bertram, à ses larmes, à sa douleur lorsqu’il m’avait parlé de son père. Peut-être que Dorothy aussi a vécu quelque chose de similaire ? J’aimerais pas être à leur place… Enfin, moi j’ai ma mère. C’est pas pareil. Pas vraiment. Elle m’a évité de devenir comme eux.

Puis c’est les confidences plus difficiles, plus sombres, et je l’écoute d’un air sérieux. Je l’admets, je suis soulagé lorsqu’elle mentionne que ça va mieux, même si je me mets une note mentale à ce propos, pour rester aux aguets. C’est d’ailleurs un peu inquiétant qu’elle mette autant de foi et d’importance en Argus. Bien sûr, je fais confiance à mon bro. En neuf ans il ne m’a jamais déçu, même si ce serait mentir que de prétendre que nos chemins n’ont jamais dévié. Simplement mettre tous ses œufs dans le même panier, baser tout son équilibre relationnel sur une seule personne, ça ne peut pas bien finir. Mais bon, il faut commencer quelque part, non ? Puis je suis mal placé pour parler. T’as combien d’amis déjà, Ethan ? Chut. Au moins je comprends sa peur de décevoir les gens, j’ai la même. Probablement qu’on l’a tous. Dorothy continue de douter, de se demander si quelqu’un va réellement arriver à l’aimer toute entière et, si jamais un jour elle doit perdre ça, comment elle va s’en remettre. Y’a pas de bonne réponse, pas de formule miracle. Pas de formule magique. À part des platitudes, j’ai rien à y répondre alors autant fermer ma gueule.

Le masque n’est plus un besoin, c’est une commodité. Dis surtout que c’est devenu ta zone de confort et que t’es terrifiée à l’idée d’en sortir. C’est comme ça que je le comprends en tout cas. Au moins, la Serdaigle poursuit en disant qu’elle aimerait éventuellement s’en débarrasser, ce qui ne peut être qu’une bonne chose à mon humble avis. Ceci dit… J'admire beaucoup les gens qui, comme toi, sont capables de se construire sans masque. Je déglutis. Ne serait-ce pas ironique ? Le plus honnête de tous, le plus prompt à monologuer sur ce qui est bien pour inspirer les autres. Le premier à dissimuler sa nature, à renier ce qu’il est. Je suis vraiment pas mieux que toi, Dorothy. Mais si au moins j’arrive à l’inspirer, à l’aider dans son parcours, peut-être que c’est pas si grave. C’est pas ce que je suis, c’est ce que je choisis de faire. Et je choisis de rendre service. À partir de là, comment est-ce qu’on sait que l’on peut accorder sa confiance ? Je m’apprête à la décevoir.

« C’est le problème, on le sait pas. On ne le sait jamais. Comment on le pourrait, sans essayer ? Parfois ça marche, parfois ça marche pas. Et parfois ça marche pendant un temps et après les gens prennent des directions différentes et il faut l’accepter, être content pour le temps que ça a duré et chercher de nouveaux gens. C’est pas facile. Faut se mouiller encore et encore et essuyer des déceptions, mais je pense que ça vaut la peine. Parce que parfois, t’as aussi des gens capables de s’avouer l’un à l’autre qu’ils abritent des monstres et de pas prendre la fuite. Et ça, je pense que c’est merveilleux. »

Je termine en lui offrant un sourire amical, chaleureux. Ouais, je parle de nous là, de cette conversation profonde qui n’est pas désagréable du tout. Je suis bien content d’être venu vagabonder dans les sous-sols aujourd’hui.
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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan Dim 17 Fév - 23:35


Sous-sols

De merde

Feat Ethan & Do

T’as déballé et sorti les cadavres de ton placard. On ne va pas se voiler la face : c’est une épreuve. Assumer ce qu’il s’est passé, tout ce qu’il s’est passé, accepter ce qu’on a fait et penser à un moment donné. Le déni est une option plus facile, mais une option qui vous limite. Parce que la vérité, c’est que même si tu as des noms, des visages à mettre sur tes bourreaux, tu sais aussi que tu es en grande partie responsable de ce qu’il s’est passé ensuite. C’est toi, toi et personne d’autre qui t’es enfermée dans ce cercle vicieux de méfiance et de mensonge. C’est toi et toi seule qui a fait le choix de te perdre pour ne plus jamais avoir à tomber de nouveau. Tu auras beau détester Pandore, Payne, tous les autres, tu savais au fond de toi que ta principale ennemie, c’était toi. C’est ce qu’il y a de plus dur avec le harcèlement. On finit par se détester soi-même. À partir de là, il faut tout réapprendre, tout recommencé de zéro et le pire, c’est que les cicatrices restent. Elles sont et seront toujours-là. C’est le genre de blessure qui ne se referme jamais vraiment. C’est comme ça, c’est un fait, ça créer un certain traumatisme, une certaine peur. Une peur lourde à supporter aussi bien pour toi que ton entourage. Dans le fond, t’es juste terrifiée à l’idée que tes cicatrices se rouvres et face fuir ceux qui t’entourent. Parce que tu commences tout juste à tout rebâtir, à partir sur de nouvelles bases. Argus, c’est une chose, c’est le premier pas, un premier pas très spécial, mais qui à terme doit te permettre de te créer ton « propre cercle ». C’était ton objectif, recommencé, te donner une nouvelle chance, faire les choses bien, te prouver que tu pouvais avoir la vie que tu as toujours voulue avoir. Modeste, peut-être pas la plus joyeuse qui soit, mais une vie solidement entourée, une vie que tu n’aurais pas à regretter, une vie dans laquelle tu pourras aimer de façon inconditionnelle tes proches sans peur de le faire, parce que c’est ton défaut Dorothy, t’es incapable d’aimer à-demi.

Tu dois l'avouer, la réponse d'Ethan ne t'étonne qu'à moitié. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. C'est une réalité. T'as juste du mal à l'accepter, parce que tu as peur des conséquences, Dorothy, t'as toujours eue trop peur des conséquences. Pourtant, et même si elle ne te plaît pas, tu ne peux qu'être d'accord avec sa réponse. Il n'y a pas de mode d'emploi, pas de moyen de savoir que la personne en face de nous est la bonne ou pas. On ne peut qu'essayer et au mieux réussir, au pire se planter. Ton regard passe un moment sur tes chaussures lorsqu'Ethan évoque les relations qui ne durent qu'un temps. Chercher de nouvelles personnes, alimenter encore et toujours son cercle. Tu te demandes si tu serais capable d'être aussi détachée. T'aimerais, t'y arrives la plupart du temps, parce que tu collectionnes les amitiés de façades et c'est triste à dire, mais ces gens ne comptent pas. Mais il y a certaines personnes, certaines personnes que tu qualifies d'amis et pour lesquels tu es bien incapable d'être aussi détachée. Est-ce qu'en perdant une personne comme ça, tu serais capable d'en trouver une autre ? Tu ne sais pas. Tu ne veux pas savoir, en fait. Ce n'est pas le genre de scénario que tu espères vivre un jour, même si ce sera probablement un passage obligé.

Ce n’est pas facile, ce n’est jamais facile de s’ouvrir à autrui, tu ne peux qu’hocher la tête, t’es plus que d’accord avec ça. Pourtant, prendre des risques, ça en vaut la peine. Parce que, des fois, tu fais des belles rencontres, le genre de rencontre où les gens sont capables de s’avouer l’un à l’autre qu’ils abritent des monstres et de pas prendre la fuite. Tu comprends très bien ce qu’il veut dire, t’as pas besoin qu’on te fasses un dessin. Et t’as un sourire légèrement timide et ému, Dorothy. Tu rougies un peu, ça te fait chaud au cœur. Et il a raison, c’est merveilleux.

- « Les gens n’ont pas besoin de se fuir lorsqu’ils passent un bon moment, monstre ou pas en jeu. »

C’était ta façon à toi de lui renvoyer la réciproque. Une façon de lui dire merci. Pour tout. Parce que pour être tout à fait franche avec toi-même, ça te redonne espoir en beaucoup de chose, cette discussion.

- « T’as raison, c’est pas facile. Pour être tout à fait honnête je crois que ça me fait même peur. Mais, même si c’est un premier pas un peu stupide et maladroit est-ce que… Des gens capables de s’avouer l’un à l’autre qu’ils abritent des monstres et de ne pas prendre la fuite peuvent essayer de devenir amis ? »
♥️
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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan Mar 19 Fév - 2:06


La conversation s’est plutôt bien passée, de mon point de vue en tout cas. Nous parlions sans trop nous censurer, échangeant sur des sujets abstraits qui étaient autrement plus intéressants que la météo. Même que je lui avais offert un sourire et qu’on me l’avait rendu. Selon la bleue, il n’y avait pas besoin de se fuir lorsque l’on passait un bon moment, monstre ou pas. Pour une énième fois, je me retrouvais forcé d’acquiescer.

« Bon point. »


Malgré tout, les interactions sociales n’étaient pas choses facile et, prenant son courage à deux mains, Dorothy décida tout de même de se jeter à l’eau. Stupide ? Non. Maladroit ? Qui étais-je pour en juger, honnêtement ? Ça se saurait si j’étais moi-même capable d’exprimer ce que je pensais sans devenir maladroit et parler pour ne rien dire. Enfin, retour au moment présent, là où l’on me faisait une demande assez inhabituelle. Pouvions-nous essayer de devenir amis ? Nouveau sourire en coin de ma part.

« On est plutôt bien partis, non ? »

Ce après quoi je lui offre mon poing fermé ou, plutôt, ce après quoi j’attends de recevoir un brofist. C’est le meilleur symbole pour sceller une amitié, non ? Après cela, je m’étais finalement décollé du mur pour m’étirer un peu, ce après quoi mes mains retournèrent à mes poches. Aussi agréable que fut la conversation, j’avais l’impression que nous en avions fait le tour et que, surtout, nous étions tous deux prêts à quitter les sous-sols.

« Je te raccompagne jusqu’au rez-de-chaussée ? »
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Re: IT'S A TRAP ! | Ethan

IT'S A TRAP ! | Ethan
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