all fun & games ✧ (archibald&noora)

Comme Archibald l’avait promis, le local du club de duel était effectivement vide quand Noora y foula l’entrée du pied –enfin, vide à part lui qui était déjà là. À sa vue, la jeune fille esquissa un sourire amusé avant de refermer soigneusement la porte dans son dos.
Elle l’aimait bien Archie. Sa bêtise le rendait attachant et plus que prévisible, ce qui lui donnait toujours une longueur d’avance sur lui –et elle voulait bien l’avouer, c’était agréable d’avoir ainsi une forme de pouvoir, d’influence tout du moins, sur quelqu’un.

« T’es toujours aussi ponctuel dans la vie ou j’ai droit à un traitement de faveur ? demanda-t-elle d’un ton narquois en lui faisant remarquer son avance. »

Elle ne s’était toujours pas éloignée de la porte contre laquelle elle était désormais adossée ; Noora voulait que ce soit lui qui vienne à elle, et avait décidé qu’elle ne fera pas un pas de plus, se contentant de le sonder de son regard perçant, un sourire en coin et une sucette jusqu’ici rescapée de sa dernière escapade à Honeydukes coincée entre les dents –Noora avait ce don de ne rien laisser au hasard et sembler pourtant faire tout l’inverse.

« Quand tu dis ‘secret professionnel’, fit-elle ensuite en agitant son portable pour lui rappeler son dernier message, on peut savoir de quelle profession tu parles ou je vais devoir extorquer le Reniffleur pour le découvrir ? »

Un nouveau sourire étira ses lippes rosies par la confiserie et elle croisa les mains dans son dos, plus que confiante en sa capacité de ne pas être celle qui craquerait la première.
C'était plutôt approprié qu'il ait proposé rien de moins que le local du club de duel pour la joute qui allait s'y dérouler.
Tu voulais jouer, me voilà.

« Tu ne devines pas ?
— C’est plus drôle de t’entendre le dire. »

Noora ne le quitta pas des yeux tandis qu’il s’approchait d’elle, sans jamais se départir de son petit sourire en coin qui semblait tout et rien dire à la fois.
C’était facile de passer du temps avec Archibald. À ses côtés, elle ne faisait que s’amuser, de lui ou grâce à lui, souvent les deux en même temps. C’était pour cette raison d’ailleurs qu’elle avait fini par daigner lui accorder une chance, et qu’elle avait continué de le voir depuis.
Elle l’aimait bien Archie, parce qu’il la laissait être elle-même sans la juger, et parce que l’attention qu’il lui portait satisfaisait son ego assoiffé de reconnaissance et sa fierté mal placée.

Il finit par s’arrêter juste devant elle, si bien qu’il lui suffirait de tendre un bras pour le toucher –mais elle n’en fit rien, pas tout de suite. Au lieu de cela elle se contenta de planter son regard aux iris si brunes qu’elles en semblaient presque érubescentes dans celui du jeune homme ; et elle avait beau être bien plus petite que lui et devoir lever la tête pour le fixer dans les yeux, elle ne s’en sentait pas moins puissante à ses côtés.
Reine d’égoïsme.

« Je retiens toujours ce qui est vraiment important. Et cette information-là, elle me permet de te voir, maintenant.
— Aw, t’es trop mignon quand tu t’y mets, fit-elle après avoir retiré sa sucette de sa bouche, avec une petite moue, mi-attendrie mi-moqueuse –c’était un état d’esprit constant avec lui. »

De sa main libre, Noora s’aventura à tendre le bras vers lui pour laisser machinalement le bout de ses doigts lisser un pli de sa chemise, comme si elle ne réfléchissait pas plus que ça à son geste –et avec elle, impossible de savoir si c’était véritablement le cas.

« Ça faisait un moment qu’on s’est pas vu dis moi, fit-elle d’un ton moins narquois que les autres fois –ça lui arrivait parfois, t’as passé de bonnes vacances ? »

Son bras retomba souplement le long de son corps et la sucrerie presque terminée retrouva le chemin de ses lèvres qui s’étirèrent de nouveau en un sourire énigmatique.

« Enfin, elles pouvaient pas être parfaites puisque j’étais pas là ! »

Il y eu un changement dans le regard d’Archibald dès lors qu’elle avait posé la question. C’était bref, mais bien là, et aussitôt Noora –qui observait toujours les gens et leurs réactions malgré l’air désintéressé qu’on lui prêtait souvent– se douta du genre de réponse qui allait suivre.
Il se pencha vers elle et sa voix était tombée d’un octave alors qu’il lui répondait, comme sur le ton d’une confidence un peu lourde à avouer. Alors que son visage avait fini par s’échouer au creux de son cou, et que ses cheveux lui chatouillaient le visage, Noora leva le bras pour laisser courir ses doigts le long de la nuque offerte du jeune homme dans une caresse presque tendre.
Un rictus cynique s’était installé au coin de ses lèvres –es-tu bien sûr que ce n’est pas toi la tempête qui agite la vie des autres Archibald ?
Noora n’était pas dupe ; elle connaissait la réputation du jeune homme et les autres noms qu’on avait associé à lui, soufflés dans un rire ou une confidence au détour d’un couloir.

Elle avait saisi depuis longtemps qu’il n’était pas stable, qu’il compensait beaucoup de choses dans le lit des autres, et dans le sien aussi. Mais Noora n’était pas là pour lui servir de thérapie –d’échappatoire peut-être, elle voulait bien l’être pour lui puisque c’était un peu ce qu’il représentait à ses yeux également, mais ce n’était pas sur elle qu’il fallait compter pour s’épuiser à l’aider à se ranger.
Quelque part, elle l’aimait bien tel quel –dérangé, écorché. Elle ne voulait pas le changer.
Alors au lieu de le pousser à lui parler plus encore de ce qu’il avait sur le cœur, Noora préféra étouffer les confidences dans l’œuf avant qu’elles ne s’éparpillent partout dans un désordre sans nom. Dans une crispation de sa mâchoire, elle acheva de fendre le sucre rose de sa sucette et se débarrassa du bâtonnet de plastique dans la poche de sa robe avant de nicher à son tour son visage dans le cou d’Archibald.
Du bout des lèvres, elle effleura sa peau en remontant de la clavicule jusqu’à la ligne de sa mâchoire –elle pouvait presque sentir ses veines palpiter sous sa peau– et acheva sa course au coin des lèvres du jeune homme où elle déposa un baiser tendre et bref à la fois.

« Le pauvre Archibald mérite une récompense après avoir été si courageux, fit-elle doucereuse au creux de son oreille dans un rire léger tandis que ses ongles s’enfoncèrent un peu plus fort dans sa nuque. »

Ses mots, c’étaient comme une lame de rasoir dissimulée au milieu d’une énorme barbe à papa sucrée.

Elle posa finalement les deux mains sur son torse pour lui intimer silencieusement de s’écarter pour qu’elle puisse enfin quitter l’entrée de la pièce –il était venu à elle, elle avait eu ce qu’elle voulait, plus rien ne la retenait contre la porte inconfortable désormais.
Sa main était allée chercher celle d’Archibald pour l’entrainer à sa suite dans un coin de la pièce où une table n’avait pas été rangée ; machinalement elle se débarrassa de sa robe de sorcière aux couleurs de Serpentard et la posa sur la surface vernie un peu plus loin avant de se hisser dessus pour s’y asseoir et faire face au jeune homme.

« J’espère quand même que t’es pas trop épuisé, on ne va pas aller bien loin sinon ! »

Noora n’eut pas besoin d’attendre bien longtemps avant qu’Archibald ne s’approche plus près d’elle encore ; elle n’était assise que depuis quelques secondes seulement et déjà s’était-il installé entre ses jambes, une main aventureuse posée sur sa cuisse.

La jeune fille se délectait de ce pouvoir qu’elle exerçait sur lui. Elle n’avait aucun complexe d’infériorité au quotidien, mais une faim constante de domination et d’attention d’autrui. Que ce soit en bien ou en mal, elle se fichait de ce que les autres pouvaient dire d’elle tant qu’ils la regardaient, tant qu’elle pouvait subjuguer son monde et le faire plier à ses moindres désirs.
Faire ce qu’elle voulait, tout le temps, sans avoir à s’excuser ni à être légitime de le faire.
Dans le regard d’Archibald, dans ses gestes et dans l’intonation de sa voix, Noora trouvait exactement ce qu’elle cherchait –et ainsi il n’y avait pas que l’orgasme qu’elle trouvait jouissif dans l’étrange relation qu’ils avaient fini par nouer.

« Tu sais bien, Noora… Je ne serais jamais assez fatigué pour manquer un appel de tes bras.
— J’espère bien ! fit-elle dans un rire clair –on aurait envie de lui confier le monde sur un plateau d’argent quand elle riait comme ça ; on pourrait la croire pure et innocente si on n’écoutait que le son de clochettes de sa voix. »

Archibald eut un rire franc à son tour, et elle devait l’avouer, parfois il arrivait par sa simplicité à toucher son cœur un peu plus profondément qu’il ne le devrait –mais c’était chaque fois éphémère et le temps d’un battement cil, le pincement disparaissait.
Elle sentit sa prise sur sa hanche se raffermir et la rapprocher de lui et l’air de rien, toujours avec cette habileté qu’elle avait de faire les choses avec une nonchalance déconcertante, elle passa un bras autour des épaules d’Archibald tandis que de l’autre main, elle jouait avec les boutons de sa chemise. Un ricanement amusé étira ses lèvres quand il défit une de ses couettes et lorsqu’elle leva les yeux vers lui, le pincement éphémère revint à la charge devant l’intensité de son regard.

« Tu es très belle. »

Noora, vautrée dans son égocentrisme, jubilait une fois encore de sa candeur insoupçonnée.

« Je sais, elle se contenta de murmurer, un sourire doux sur les lèvres tendit que sa main caressa tendrement le visage du jeune homme avant d’empoigner sa cravate pour l’attirer vers elle dans un baiser avide. »


Noora avait encore les joues rouges et l’esprit un peu embrumé par le tourbillon de sensations qui s’était emballé entre ses reins et qui ne s’était calmé que quelques instants plus tôt seulement. D’un coup d’œil rapide sur l’écran de son portable, elle s’assura qu’il lui restait du temps de libre avant son prochain cours pour effectuer un crochet rapide dans sa chambre et remettre de l’ordre dans son apparence un peu plus brouillée que lorsqu’elle était entrée dans la pièce plus tôt.

« Un jour Archibald, il faudra vraiment qu’on fasse ça dans un vrai lit, ce serait pas du luxe ! gémit Noora sur un ton plaintif en faisant craquer son dos engourdi tandis qu’elle reboutonnait sa chemise un peu froissée par leurs ébats. »

Du mieux qu’elle pouvait, elle noua ses cheveux en une queue de cheval sobre en s’assurant qu’aucune mèche folle ne s’en échappe et observa le jeune homme se rhabiller avec un sourire flottant au coin de ses lèvres.

« Tu comptes vraiment sécher le reste de la journée du coup ? »

Ou n’était-ce que prétexte attendrissant pour me convaincre de te rejoindre ?

Elle n’avait pas encore quitté la table sur laquelle elle s’était perchée, occupée à arranger les derniers petits détails froissés de sa jupe tout en observant Archibald se rhabiller, sans quitter son petit sourire en coin –on se demandait parfois si son visage n’était pas constamment coincé dans cette expression tant ce sourire énigmatique flottait systématiquement au coin de sa bouche.

« Je ne demande qu'à être invité, ma belle. J'ai un colocataire plutôt indésirable, tu vois.
— Qui, Vega ? Pff, elle haussa les épaules en ricanant, suffit de savoir marchander avec lui, j’t’apprendrais si tu veux ! »

Elle avait terminé de se rhabiller et balançait ses jambes dans le vide tandis qu’elle détaillait les gestes d’Archibald du regard –elle le trouvait beau dans ces gestes, surtout quand ils n’étaient que tous les deux et qu’il baissait sa garde ; encore plus après l’amour, quand il avait cet air presque endormi. Ça lui donnait des airs d’innocence refoulée sous la carapace et Noora avait toujours aimé briser les carapaces pour voir à l’intérieur –ça marchait pour les escargot comme pour les garçons.

Elle souffla un ricanement amusé quand il lui répondit à sa question par une autre ; elle n’était certainement pas la mieux placée pour lui donner les bons conseils puisqu’elle ne donnait que les conseils qui l’arrangeait. Et la façon dont il avait par la suite orienté la conversation, ça l’arrangeait.

« T’étudies toi ? La question était sérieuse, et pas teintée de sarcasme pour une fois –Noora s’était toujours figurée qu’Archibald était le genre de garçon qui allait aux contrôles les mains dans les poches et la tête vide de révisions mais qui arrivait malgré tout à gagner quelques points au talent. Quelle matière tu veux réviser en particulier ? »

Et parce qu’elle se rendait compte de la perche qu’elle tendait.

« Interdit de dire "l’Anatomie du Sorcier" je sais que c’est pas dans ton programme ! »

Elle rit plus fort encore au fur et à mesure qu’il lui répondait comme s’il lui devait une quelconque justification. Elle se foutait bien de ses études et de sa réussite, c’était loin d’être ce à quoi elle faisait attention chez les autres, mais ça l’amusait de se dire que, peut-être il appuyait tant sur le sujet pour lui prouver quelque chose.

« Je rêve, tu fais exprès de pas comprendre la blague ou pas ? Tu me perds là ! »

Noora avait toujours eu le rire facile, mais Archibald avait le don de réussir à la faire rire plus sincèrement que n’importe qui d’autre.

« Mes yeux sont plus haut que ça en revanche, Jenkins, fit-elle d’un ton taquin et faussement autoritaire en remarquant la trajectoire de son regard. »

Elle se laissa glisser au sol et en profita pour rattacher sa cape autour de ses épaules, prête à quitter la pièce pour aller se rafraichir dans sa chambre avant de retourner en cours.

« J’te propose de m’attendre à la bibliothèque après le dîner dans ce cas, fit-elle en en s’approchant de lui, les mains derrière le dos. J’ai un contrôle en études des Runes à préparer tu pourras m’aider, quitte à faire semblant de réviser. »

Dans un geste souple, elle s’écarta de lui en l’effleurant sans jamais le toucher et se dirigea vers la porte.

« Au fait j’aime bien réviser avec un verre de whisky pur-feu et un paquet de bonbons donc si jamais tu décides de sécher le reste de la journée tu peux te rendre utile et aller m’en acheter ! »

Évidemment, la salle commune était presque vide lorsqu’elle y était entrée et sa chambre encore plus ; elle avait donc pu se recoiffer comme à son habitude et refaire son maquillage avant de retourner en cours, sans plus une trace du temps passé avec Archibald sur elle.
Noora n’avait plus pensé à lui par la suite ; ses amis de classe et les paroles des professeurs suffisaient à entretenir son attention pour qu’elle n’aille pas se perdre dans les méandres du souvenir encore vif, et elle n’y avait plus pensé avant la fin du dîner où elle l’avait brièvement vu attablé avec les autres Gryffondors dans la Grande Salle.
Elle avait hésité à le laisser en plan, juste pour le plaisir de laisser sa mesquinerie naturelle s’exprimer un peu. Mais la vérité, c’était qu’elle n’en n’avait pas vraiment envie ; et en plus, elle avait vraiment un contrôle à préparer.
Après avoir mangé, s’être douchée et changée en troquant son uniforme pour des vêtements plus confortables pour réviser, elle avait pris la direction de la bibliothèque qui n’était plus très fréquentée à cette heure-ci, et s’était installée à une table un peu éloignée où elle pourrait discuter sans trop se faire réprimander sous prétexte de déranger les autres.

Elle arrivait au bout de sa première fiche de note quand la silhouette d’Archibald s’approcha d’elle en se découpant dans l’éclairage légèrement tamisé par les colonnes de livres –elle releva la tête et le voir les bras chargés de ce qu’elle lui avait demandé suffit à lui donner le sourire.

« Et comme j'avais les bras chargés j'ai pas pu prendre mes livres.
— Incroyable, tu fais même plus semblant à ce stade, elle ricana en reposant sa plume tout en l’observant prendre place face à elle, cool des plumes en sucre, mes préférées ! »

Elle se pencha sur le sachet de confiseries multiples et en piqua son péché mignon en levant vers le jeune homme un regard qui voulait dire merci mais n’y arrivait pas vraiment –la gratitude n’était pas un de ces points forts.

« J’suis impressionnée que Gamelios t’ai laissé entrer dans sa précieuse bibliothèque avec tout ça n’empêche, fit-il en attendant qu’il ne se décide à lui servir un verre. Alors, sinon, journée de sèche ou pas au final ? »

Elle s’était installée dans le fond de son siège, une jambe croisée par-dessus l’autre, et le regard vrillé sur lui, s’amusant à tenter de deviner à l’avance ce qu’il allait dire en lisant sur ses traits.

Quand on connaissait bien Noora, on pouvait parfois remarquer un étrange phénomène qui s’opérait chez elle ; sans réelle raison, juste parce que c’était ainsi que fluctuaient ses humeurs changeantes, elle pouvait se montrer tout à coup plus tendre ou plus cruelle qu’elle ne l’était quelques heures plus tôt. Elle ne l’expliquait ni ne le comprenait, c’était juste comme ça, ça venait sans prévenir et elle l’embrassait sans y repenser à deux fois.
Peut-être que ce soir était un de ces moments là ; car chaque fois qu’elle posait les yeux sur Archibald, elle ne se sentait plus vraiment l’envie féline et mauvaise de jouer avec lui avant de prendre ce qu’elle voulait sans trop donner en retour. Il n’y avait pas d’arrière pensée dans ses mots d’ordinaire ambigus, elle voulait juste passer une bonne soirée en sa compagnie qui la changeait des gens qu’elle fréquentait habituellement.
Un sourire amusé étirait ses lèvres chaque fois qu’il ouvrait la bouche –parce qu’elle ne le prenait pas vraiment au sérieux, et puis parce qu’il était touchant dans sa fierté d’enfant.

« Je suis trop intelligent, Noora, c'est mon drame, les cours ça m’ennuie.
— Quel dilemme, ironisa-t-elle avant de lever sa baguette et faire léviter la bouteille afin que leurs verres se remplissent tout seuls. Buvons vite avant que ton gros cerveau n’enfle davantage ! »

Elle leva nonchalamment son verre dans sa direction avant de le porter à ses lèvres ; ses yeux pétillants ne le quittèrent pas un instant tandis que le whisky descendait dans sa gorge. La brûlure de l’alcool ne la fit presque pas ciller –elle s’amusait à nourrir les clichés et mettre ça sur le compte de sa moitié russe– et très vite la chaleur caractéristique de la boisson s’installa dans tout son corps et jusqu’au bout des doigts.
L’atmosphère était différente des autres fois où elle se retrouvait en tête à tête avec Archibald.

« Si ça peut te rassurer, chaque fois que je t’ai trouvé bête, ça n’avait rien à voir avec ton parcours scolaire, fit-elle en remuant nonchalamment le fond de whisky dans son verre. On s’en fout de ça, après tout. »

Noora avait un regard très critique sur l’importance des études –peut-être parce que son avenir avait été tout tracé par les autres et que peu importait le métier que son diplôme lui permettrait de décrocher, elle finirait quand même mariée à un inconnu et probablement mère de ses enfants pour faire plaisir à la haute société.
Peut-être qu’au fond ça lui pesait plus qu’elle ne voulait l’admettre.

« Évite quand même de te faire virer à trop faire le con, ça m’embêterait de plus voir ta tête entre deux cours. »