[defi poufsouffle] saleh & jay

« C’est classe quand même. Ça vaut peut-être pas le prix que j’y ai mis mais c’est joli. Là comme ça, je mettrais un huit sur dix. Ça manque un peu de … De trucs pimp quoi. »
La salle de bain des préfets a du charme, certes, mais le dictateur du bon goût que je suis a toujours son mot à redire. Quoiqu’il en soit et avant d’aller plus loin, il me faut vous expliquer le pourquoi du comment de notre venue ici. Tout a commencé il y a de cela six ans …
Non, je déconne. On ne va pas remonter aussi loin.

Tout a commencé il y a six heures à peine. Motivé par l’idée d’atteindre la gloire éternelle – rien que ça –, je m’étais mis à enquêter sur la vaisselle disparue de l’illustre Helga Pouffsoufle. Les rumeurs racontent que ces antiquités sommeillent quelque part dans ce château. Habituellement, je ne suis pas homme à prêter attention aux racontars néanmoins l’idée de partir en quête du saint couteau à beurre perdu depuis mille ans émoustillait mes sens. Ainsi, j’abordai Jay dans l’espoir de faire de lui mon camarade de recherche. Après avoir déblatéré quelques âneries de mon air le plus pédant, j’avais réussi à convaincre mon cadet de me rejoindre dans ma noble entreprise.
Deux blaireaux ne valent peut-être pas mieux qu’un seul mais bon … C’est toujours plus drôle à plusieurs.

Ensemble, nous allâmes observer de plus près le portrait de la fondatrice de Poudlard. Au cours de mes années au château, j’avais dû passer une bonne centaine, si ce n’est un bon millier de fois, devant cette toile. Moi qui pensais la connaître par cœur au point de pouvoir presque la repeindre de mes mains, je constatais avec un certain amusement que, à chaque coup d’œil, de nouveaux détails s’offraient à moi. A aucun moment je n’avais prêté attention à cette fourchette.
Une fourchette ? A trois dents ? Intrigué, je fronçai les sourcils puis tournai la tête vers mon camarade Pouffy. Il fit de même et j’avais alors compris qu’il avait compris. De même, il comprit à cet instant que j’avais compris. Bref, dans cette compréhension totale et tacite de la situation, nous brisâmes le silence et nous mimes à hypothétiser plus longuement sur le pourquoi du comment du parce que.
Un trident qui fait office de fourchette, ce n’est pas banal. A l’image des sirènes des contes qui utilisent une fourchette en guise de peigne, est-il possible que cet objet ait une autre fonction que celle à laquelle nous avions initialement pensée ? Je fis part de mon questionnement à mon fidèle écuyer – car qu’on se le dise, c’est moi le chevalier dans l’histoire.

Et c’est ainsi que quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes dans la salle de bain des préfets ! Salle de bain à laquelle j’avais accès grâce à mon camarade Johan, aussi appelé « le dealer ». Pour quelques billets, Johan peut vous fournir des mots de passe – les trois quarts du temps obsolètes, ce sont les risques du métier. Pour une fois l’ami Jojo ne m’avait pas entubé. Le mot de passe donné ouvrait bel et bien ladite pièce.

Comme dit plus tôt, la salle de bain avait un certain charme. J’aurais néanmoins décoré la pièce autrement. En effet, je me serais abstenu de mettre des tableaux dans un endroit aussi humide. Jay et moi zieutons plus particulièrement celui représentant une sirène dans l’espoir d’y trouver une quelconque indication. A-t ’elle les cheveux couleur or ? Est-elle accompagnée de son vilain paternel doté d’un trident ? Est-elle en train de chanter avec un crabe et un poisson ? Autant de question qui me trottent dans la tête.