Dionaea muscipula // Atlas et Nephelee Dim 3 Mar - 1:12
I'm just a bug and I'm yours to fully digest
Nephelee a un poignard planté dans le cœur. Une lame très vive, et délicate, qu'elle a elle-même rendu à la chair tendre, en hommage – à ses amours joliment vains. Ça ne fait rien ; elle a déjà connu entre ses côtés les baisers amers de mille et uns couteaux – Nephelee est habituée aux condamnations ; mais cette épée-là ô, cette épée-là – tranche, avec une passion jamais éprouvée – dans ses résolutions désabusées.
Atlas est déjà dans la salle des potions, comme convenu – bien sûr ( elle rêvait d'émois rosis, et de caresses presque chastes, à l'ombre timide de bougies spectatrices d'humbles romances à peine teintées, dont il lui aurait fait cadeau, du bout des lèvres et d'autres frivolités sans prétention, accordées maladroitement en bouquet frémissant ).
Mais Atlas ne lui fait pas ce genre de fleur. Et malgré ses sourires sans reflet, ses fossettes creuses et ses mains sans douceur – Nephelee revient toujours, toujours – à la source première de toutes ses limbes. nymphe sans aile, une phalène sans charme elle s'offre absolument à la pointe de l'épée – sans réel remord, puisqu'elle s'est résignée depuis longtemps déjà à ses propres carnages de nombreux chevaliers l'ont déjà massacrée. Qu'a-t-elle à craindre d'un titan ? Rien de plus qu'une énième hécatombe, et elle les connaît toutes – elle est déjà morte, plusieurs fois ; alors, une fois de plus, une dernière fois... Il sera sa dernière fois – et c'est peut-être là son seul regret : elle espère encore.
« Excuse-moi du retard »
Elle s'avance dans la salle, confiante d'incertitude Le cœur écorché, battant à tout rompre, comme s'il s'agissait d'un rendez-vous comme un autre, d'un amour comme un autre – trahison à ses désenchantements ; c'est qu'Atlas l'a maudite, sûrement. Il l'a maudite sans doute, pour que son vice soit si pur ! Elle se retrouve presque innocente, dans ses hésitations embarrassées – regards détournés, et les doigts qui s'emmêlent nerveusement – ah tu te vois Nephelee, tu te vois ! A oser l'angélisme, à s'adonner aux jeux tous simples de l'amour, comme si c'était de l'amour, comme s'il t'aimait – tu es bien ridicule, de prétendre à la naïveté – tu es bien ridicule, avec ta bouche toute maculée encore des baisers des autres, ta chair engravée de toutes les possessions abjectes – c'est trop tard ! Comme tu es ridicule.
« J'ai apporté des beignets, si tu veux. »
Le panier est joliment emballé, dans un joli tissu, avec de jolies couleurs, charmant – elle s'acharne à prétendre, Nephelee, ô, elle s'acharne tant
« ... Joyeuse saint-valentin, Atlas. »
Elle pense qu'à force de mimer, elle finira bien par se convaincre elle-même – que tu l'aimes un peu, pour de vrai.
Re: Dionaea muscipula // Atlas et Nephelee Dim 3 Mar - 23:25
Dionaea muscipula
dans tous les cas, j'te vois de loin car t'es forcément quelque part on s'attrape demain, là, j'peux pas aurore boréale, peur du noir, comme si c'monde n'était pas fait pour moi
Tu es perdu Atlas. Et pourtant le chemin tout tracé devant toi t'attend. Tu as juste à le suivre, même si tout du long il se colore d'un rouge sang. Tu fais le mal et tu as toujours voulu bien le faire. Mais à mesure que tes convictions se forment, ton conditionnement s'essouffle. A chaque dérive, des mains invisibles saisissent ton visage. Tu ne dois pas tourner la tête. En équilibre au bord du gouffre - gouffre borderline.
Nephelee Entwhistle. Les cheveux poudreux à la peau halée. Tu te haïssais de la désirer. Il était plus simple pour ta rédemption, de la mépriser. Tu t'imaginais parfois, d'un coup sec, trancher sa vie. Sans hésitation, pour lui ôter la souffrance et le temps de la déception. Car tu n'étais pas bête, cette fille t'aimait avec sincérité. Et tu ne sais pas si c'était elle ou cette information précise qui te dégoutait. Le plus.
— « Ne t'inquiète pas. Je n'étais pas pressé. »
Tu soupires, tes yeux viennent se poser avec distance dans les siens. Au premier contact, tu te retrouves à nouveau prisonnier. De ses lèvres, pulpeuses et si facilement domptables. De sa toison immaculée qui tombait en cascade de glace sur ses épaules voutées. Tu étais sous le charme, indéniablement. Le maléfice de Persephone était beaucoup trop puissant pour que tu arrives à y résister. D'un geste brut et imprévu, tu donnes un coup de poing sur la table. Pour te réveiller, recouvrer cette volonté inhumaine qui te permettait d'ériger cette barrière entre vous. Mais Nephelee la brisait trop facilement. C'était fatiguant.
— « Des beignets ? Tu cherches à me corrompre par le sucre ? Vilaine fille. »
Elle s'approche d'elle même et ton coeur suffoque. Tu as tellement mal que tu souris à t'en décrocher les lèvres. Il n'y avait rien de romantique dans ce que tu avais préparé, car tu n'avais rien préparé. Cette mascarade n'était même pas si bien jouée. Tu n'étais pas à ce point manipulateur, seulement odieux séducteur. Et l'hybride te souhaite un jour que tu ne reconnais même pas, d'un ton las tu réponds d'une facilité qui pour toujours te surprendra.
— « Joyeuse Saint-Valentin, Nephelee. »
Tu attrapes dans ta main d'un air désintéressé au possible un petit paquet. Sans fioriture, d'un blanc pur. Plastique sous vide, des chocolats qui viennent de pré-au-lard. Pas de coeur, des carrés noir 100% cacao, même dans les efforts Atlas tu étais minimaliste. Cloisonné par l'effort d'être ce que tu n'es pas.
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