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Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy

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Argus I. Catwright
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Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Ven 12 Avr - 19:35

Du sel, des épices, et des tas de mauvaises choses, tels étaient au départ les ingrédients pour se morfondre davantage le temps d'une soirée. La concentration est difficile. Pas de roman de science-fiction pour te tenir compagnie, mais un manuel excessivement lourd de physionomie magique avancée (tome II). Tu t'es enfoncé dans un fauteuil rond au fond du salon commun, et à chaque fois que la porte s'ouvre tu lèves les yeux. Serait-ce ton sauveur? Serait-ce le professeur Grant qui annonce que l'examen est annulé? Serait-ce le livreur de pizzas? Domino's ne livre pas dans la zone de Poudlard, tu as vérifié. Tu n'as qu'un paquet de chips salées, très salées, pour te consoler.

Et ce livre qui pèse lourd entre tes bras, tellement énorme que tu pourrais te cacher derrière. Ce que tu fais, n'ayant pas très envie d'avoir l'air disponible, ouvert à la discussion, sociable. Bon, on ne va pas se mentir, c'est ton comportement habituel. Mais une personne qui te connaîtrait bien détecterait instantanément la légère subtilité, le petit plus dans l'attitude ou la position semi-pliée, peut-être le croisement des jambes qui dénote un renfermement particulier. Pour le dire plus clairement, Gus, tu signales aux autres personnes présentes dans le salon en ce vendredi soir que t'as pas envie qu'on vienne te faire chier.

Et c'est entre deux relectures de la même phrase et un roulement d'yeux au ciel que tu perçois, par-dessus ton livre, l'arrivée de la personne que tu attendais; la seule à qui tu avais décidé de parler ce soir. Tu la suis du regard le temps qu'elle te repère, bien planqué dans ton coin, et quand elle vient vers toi tu l'accueilles avec un sourire en coin; un sourire qu'elle ne verra pas car il est caché derrière le livre. Tu chantonnes le refrain connu du générique de Superman.

Tin, tin tiiin! Tintintin tin tiiiin!

Super Martin à la rescousse!
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Ven 12 Avr - 21:41


Le sel c'est mauvais pour la tension

Prenez du sucre les enfants

Feat Argus & Do

Tu avais reçu la vibration de ton pineaple comme un avertissement, le nom sur l'écran comme un jugement et le texte comme une sentence. Évidemment, tu ne pouvais pas fuir tes angoisses indéfiniment. Le déni était une stratégie défensive plutôt efficace mais malheureusement inapte au long terme. Laisser des excuses telles que « Il est occupé » ou « on cause pas à ses potes les jours impairs » ne marchaient qu'un temps. La vérité, c'est que tu étais pleine de doute vis-à-vis de lui ces derniers jours. Ton altercation avec Payne avait laissé un goût amer, celui de l'incontrôlable, du joker que tu ne possédais pas. Tu t'étais alors imaginé le pire, tu t'étais, comme qui dirait, bien montée la tête. Les pensées, les théories, les scénarios tournaient encore et encore pour former jour après jour des motifs d'angoisses qui t'ont poussé à reprendre une vieille mauvaise habitude… Celle de fuir et de détruire. Mais tu n'étais plus la même qu'il y a quelques mois, Dorothy. Fuir et détruire… Ce n'était pas ce que tu voulais, ce n'était pas avec ces outils-là que tu voulais bâtir ta vie. Payne n'avait peut-être rien dit, Ethan non plus. Et quand bien même ils avaient dit quelque chose, quand bien même tu as honte, quand bien même tu as peur de laisser tes épines blesser autrui, il n'en reste pas moins que tu ne voulais pas laisser ce cercle vicieux régir ta vie.

Alors tu avais répondu. Chose que tu n'aurais pas faite il y a peu de temps encore. Tu as décidé de ne pas saboter tes propres victoires, pour une fois. Tu aurais pu continuer d'ignorer, de t'effacer, après tout… Tu le pensais suffisamment détacher et indifférent à ta personne pour qu'il lâche rapidement l'affaire et te laisse retomber dans la case « inconnue ». Ça n'aurait pas été la première fois que tu empoissonnes une jolie fleur avant son éclosion. Mais pas cette fois. Rester dans l'incertitude ne sert à rien. Rester pleine de doute ne sert à rien. Ce n'est pas une vie de douter encore et encore. Tu n'avais rien à gagner à agir comme la Dorothy d'avant, mais tu avais tout à perdre à ne pas laisser sa chance à la Dorothy de maintenant. Tu t'accordes trente minutes avant de briser le cercle du déni. Trente minutes où tu tournes en rond avec plus ou moins d'efficacité. Finalement, t'empoignes un vieux sac goodies de la WWE. T'y fourre, sans trop savoir si ça va te servir ou non, un reste de tablette de chocolat, ton argent, un bouquin lu quinze fois, divers trucs et machins et surtout, et aussi puéril que ça puisse paraître, un livre d'astronomie. Un moyen navrant de hisser un drapeau blanc si besoin. Un moyen navrant de dire « Je viens en ami. »

Tu gagnes le salon commun plus rapidement qu'escompter. Noir de monde en ce vendredi soir, nombreux sont les élèves à profiter de la fin de semaine pour se détendre, se permettre les frivolités et les attractions que la bonne conscience empêche en l'absence du week-end. Tu as du mal à repérer la silhouette de ton ami dans la petite foule du salon. Tu as du mal… Mais tu finis par voir. Prostré, tu le connaissais de mauvais poil, tu le connaissais un peu insociable, un peu grincheux des fois, mais là… Sa posture démontrait clairement une non-envie totale d'interagir avec son prochain. On pourrait lui coller une pancarte « je vous emmerde » que ça ne ternirait en rien l'image qu'il renvoie. Son regard se pose sur toi. Prudente tu t'avances. Tu n'as pas vu son sourire, Dorothy, tu n'as pas non plus vu qu'il n'y a que toi qui y a le droit, ce soir. Tu ne vois pas ça, pas pour le moment du moins. Sans doute, aurais-tu été soulagée de voir l'esquisse de ses lèvres, mais ce n'est pas le cas. Tu lui fais signe de la main avant de pénétrer dans son territoire, quant à savoir si tu viens en proie ou un chasseur…

- « Yo Cascouillus. »

La mélodie avec laquelle il t'accueille allège immédiatement tes épaules. Pas besoin de drapeau blanc, pas besoin d'être la proie. T'es là d'égal à égal et en amie qui plus est. Putain que ça fait du bien. Tu n'en laisses rien paraître cependant. La maîtrise de soi est primordiale, d'autant plus qu'il y a encore trop de choses avec lesquels tu es mal-à-l'aise pour être 100% détendue. Tu laisses, tout de même, un petit air fier se peindre sur ton visage. Ce n'est pas rien de se faire accueillir tel superman. Spécialement par Argus Catwright.

- « Hanw, c’est si horrible que ça la physiologie magique avancée ? » Fais-tu en prenant place et en laissant choir ton sac à tes pieds. « Ferme-moi tout ça, Lois Lane, j’ai mieux pour toi. » Tu fouilles rapidement dans ton sac pour en sortir ton livre d’astronomie. « Tiens, je suis tombée sur ça à la bibliothèque, je n’ai pas résisté. Tu l’as lu, celui-là ? »
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Sam 13 Avr - 18:31

Parfois il ne faut pas grand-chose pour sauver une soirée, soirée dont tu n'attendais rien pour commencer. Il est hors de question de sortir ou de boire après la gueule de bois magistrale que tu t'es traîné en début de semaine et l'examen de physiologie magique ne va pas se préparer tout seul. C'est plus facile quand on a pas envie de profiter du vendredi soir comme tout le monde, manger des chips devant un film de zombies, distribuer mentalement des prix Darwin à tous les protagonistes pour évacuer son stress (ah, c'est pas comme ça que vous passez vos vendredis soirs?). Alors oui, Argus, tu as été faible. Tu as regardé ton téléphone, préalablement mis sous silencieux, et tu as remonté la liste de tes contacts pour relire le dernier message envoyé à Martin, environ une semaine auparavant. Pas de réponse depuis. Avait-elle oublié votre débriefing post-speed dating? Peut-être que la soirée s'était mal passée pour elle et qu'elle n'avait pas envie d'en parler. Ou peut-être était-ce le contraire, et elle avait été trop occupée ces derniers jours pour te recontacter. Après tout, la Saint-Valentin, c'était cette semaine. C'est peut-être la curiosité qui l'a emportée, finalement, quand tu as fini par lui demander si elle était libre. Ou peut-être ne fais-tu que te chercher des excuses pour ne pas réviser.

Tu refermes l'énorme manuel de médicomagie, sans aucun regret, quand la Serdaigle s'assied. Tu souris, parce que tu aimes bien Lois Lane. Oui tout le monde kiffe Superman, bah toi qui préférais suivre les aventures de la journaliste. Tu cherches un coin où poser le livre, sur cette table basse? Non, sur ce fauteuil, c'est mieux. Ça dissuadera d'autres gens de s'asseoir près de toi. Y'a pas mal de monde, pas étonnant que tu n'arrives pas à te concentrer. Quelle idée de choisir un tel endroit pour réviser. Mais le sabotage, ça te connaît, surtout quand c'est dirigé contre toi. Tu tends le bras pour prendre le livre que ta sauveuse a ramené. Il est grand, carré, mais plus léger que le manuel de physiologie. Tu t'assieds en tailleur et l'ouvres sur tes genoux pour parcourir la table des matières.

Ouais, j'ai dû le lire une ou deux fois.

Comme tous les bouquins d'astronomie que possède la bibliothèque de Poudlard. Tu ne le repose pas pour autant. Tu parcours distraitement les pages:

Alors ça y'est, je t'ai convertie à l'astronomie? C'était rapide!

Tu lèves les yeux de ta pseudo-lecture pour lui décocher un regard pas peu fier de toi. La science est ta religion et les étoiles sont tes apôtres, plus il y aura de gens qui s'y intéresseront et plus tu seras content.

Et pour te répondre, c'est pas la physiologie magique le problème, plutôt mon taux de motivation. Mais si tu veux vérifier par toi-même, je te laisse parcourir ce livre passionnant. J'ai encore trente pages à lire sur la morphologie organique pour lundi et toi, ça va bien?

Le sarcasme est très fort, mais pas contre la médicomagie ou ton interlocutrice, juste contre toi, ton manque d'organisation ces derniers temps, et plus globalement tes choix de vie. Les vacances sont passées depuis un mois et tu les regrettes déjà. Pâques? N'en parlons pas. C'est pas des vacances si on passe son temps à préparer les examens de juin. Tu tends le paquet de chips à Dorothy, pour partager ton sel avec elle.
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 14 Avr - 1:46


Le sel c'est mauvais pour la tension

Prenez du sucre les enfants

Feat Argus & Do

Tu prends son sourire comme une petite victoire personnelle. Étant donné la posture qu'il abordait à ton arrivée, tu n'es pas peu fière de lui faire décrocher autre chose qu'une grimace. C'est déjà ça de gagner, c'est ce qui résonne dans un coin de ta tête à cet instant. Ton stratagème du livre semble quant à lui fonctionner mieux qu'initialement imaginer. Tu avais embarqué cet ouvrage sur un coup de tête, de façon un peu maladroite en te disant que ce serait un joker à mettre en jeu en cas de blanc. Parce que Gus aime l'astronomie, parce que tu apprends à aimer ça aussi. Naïvement, une partie de toi avait envie de croire que ce premier pas de ta part adoucirait les angles. On ne pouvait pas dire que tu t'en étais servie correctement, de ce joker, mais tu es rassurée de le voir rebondir à tes mots, sourire à tes punchline. Il a l'air frustré, énervé, mais pas contre toi. Tu ne sais pas qui s'est attiré ses foudres et pourquoi mais tu n'as aucun scrupule à l'en remercier intérieurement.

- « Je ne suis jamais longue à m’intéresser à ce que je ne connais pas. Serdaigle, soif de connaissance, tout ça. » Fis-tu sobrement avant de t’enfoncer un peu plus dans ton fauteuil.  « Mais ouais, c’était cool de parler étoile, ça a éveillé ma curiosité. »

Ce qui était, pour le coup, assez vrai. Tu aimes apprendre de nouvelles choses, acquérir un savoir que tu n'as pas. C'est un moyen de te dire que tu n'auras jamais fait le tour de quoi que ce soit. Un moyen aussi, un peu plus glauque, de te dire que tu veux éviter au possible de passer à côté de chose susceptible de te plaire. Tu ne veux pas ajouter de nouveaux éléments à ta liste de regret. Puis, il y avait quelque chose de très satisfaisant à apprendre, à se coucher moins bête, la tête gorgée d'informations qu'on ne possédait pas le matin-même. C'était, en quelque sorte, un critère pour considérer sa journée comme bien remplie. Tu devais l'avouer, tu dormais bien mieux quand ce petit critère était coché.

- « Je me posais la question, aussi, de savoir comment t’en étais arrivé à autant aimer l’astronomie. Je me suis dit qu’en lisant, j’aurais peut-être des éléments de réponses. »

Ça aussi, c’était vrai. Tu te permets d’emprunter le livre de ton camarade pour le parcourir rapidement. C’était un ouvrage épais qui aurait de quoi décourager les petits lecteurs. Pas étonnant que la médicomagie effrayait pas mal d’élève, avec des manuels de cette taille, la plupart devaient imaginer qu’ils auraient à enterrer leur vie sociale. Ce qui n’était pas tout à fait faux quand on n’y pense. Le DEMA demandait un certain investissement, spécialement lorsqu’on visait les premières places.

Mais ainsi donc, ce n'était pas la matière le problème, mais sa motivation. Sa motivation… Tu ne sais pas trop quoi faire de cette information. Tu ne connais pas assez Argus pour savoir si oui ou non, c'est quelque chose d'anormal chez lui. Tu ne pouvais te baser que sur tes impressions, que sur ce que tu soupçonnais de lui. Et tu te rends compte, Dorothy, que tu ne sais rien d'Argus Cartwright. Exactement, comme l'avait dit Payne. Tu ne sais rien. Cette pensée t'arrache un sourire amer. Remplis d'une moquerie tournée contre toi-même. Admettre ta méconnaissance alors que tu te pensais intelligente te fais mal. Mais tu ne peux pas renier les faits, n'est-ce pas ? Tu avais toujours vu ton meilleur ennemi comme un garçon intelligent, accroché à ses études et avec un désir de faire correctement les choses. Il mettait de la rigueur dans son travail et il avait du talent. C'est parce qu'il avait ce talent et cette intelligence que vous étiez rentrés en conflit les premiers temps. Cependant, il arrivait à n'importe quel être humain d'avoir un coup de mou, de ne tout simplement pas vouloir. C'est sûrement ce qui arrivait à ton camarade ce soir. À moins que la source de sa distraction soit plus profonde ? Mais quelle preuve avais-tu ? Puis avais-tu seulement le droit de creuser ? Après tout, tu ne savais rien.

C'est lorsqu'il s'enquit de prendre de tes nouvelles que tu reviens brutalement à toi. Instinctivement, tu te tends quelques secondes. Tu te détestes pour ces quelques secondes. T'espères qu'il n'a rien remarqué, qu'il n'a pas vu tes doigts se serrer contre la page, tes épaules se contracter, le léger soubresaut de ton corps pris au dépourvu. T'espères qu'il a toujours les yeux rivés sur le livre d'astronomie, qu'il a son regard posé n'importe où sauf sur toi.

- « Ouais, ça va tranquillement et toi ? »

Mensonge. Mais tu n’es plus à ça près. Tu n’oses pas tout de suite relever le regard, la trahison de tes membres te force à laisser quelques secondes s’écouler avant de lever la tête. Ça ne rend ton attitude qu’encore plus suspecte, tu t’en rends compte, mais tu choisis de ne faire comme-ci de rien n’était. Tes yeux se perdent sur les pages du manuel, cherchant un mot, une phrase à laquelle s’accrocher.

- « Qu’est-ce qui te bloques ? C’est juste la flemme ou… ? » Ou est-ce qu’il y a autre chose ? « Tant que je suis là, je peux peut-être t’aider. J’ai rien à faire de toute façon. »

T’as déjà épuisé tes travaux en réserve le week-end dernier. Le stress te rend beaucoup trop productive. Tu prends distraitement une chips. Comme qui dirait, telle mère, telle fille.
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 14 Avr - 18:07

Dorothy s'intéresse à l'astronomie, c'est une bonne nouvelle ça, ta propagande a fonctionné! Success! Plus sérieusement, c'est toujours sympa d'avoir des gens qui s'intéressent à ce que tu dis, ça évite d'emmerder tout son entourage quand on commence à parler de ses passions (ou se faire traiter de nerd). C'est vrai que c'est très Serdaigle, de découvrir et s'approprier de nouvelles connaissances. On ne peut pas dire que l'astronomie soit une découverte totale, puisqu'elle fait partie du programme d'études secondaires à Poudlard, mais l'aborder de façon aussi approfondie que le fait ce livre, par exemple, n'est pas donné à tous passé les A.S.P.I.C.S. Toi, tu as eu un avantage sur tes camarades, puisque tu t'intéressais à tout cela depuis longtemps, bien avant d'entrer à Poudlard. Pour être honnête, tu ne sais pas quand tu as commencé à aimer l'astronomie. Impossible de te rappeler quand tu as pour la première fois ouvert un bouquin sur les étoiles, et pour cause...

À la base, ça me vient de ma mère.

La réponse est spontanée tant elle te semble évidente, mais elle te fait réfléchir. Pourquoi en es-tu arrivé à aimer autant l'astronomie? Parce que ta mère a partagé sa passion avec toi? Parce qu'elle te rapprochait d'elle? Parce que tu aimais l'idée d'aller observer les étoiles avec elle à l'heure où les enfants sont censés dormir? C'est vrai que c'était cool de s'asseoir dans le noir pour observer la Voie lactée. Ça fait des années que tu n'as plus chassé les étoiles filantes avec ta mère... Conclusion? Tu hausses les épaules:

C'est juste ultra cool. Je crois que pleins de gens aimeraient l'astronomie s'ils prenaient la peine de s'y intéresser!

Ouais.

Et tu peux commencer par les livres, c'est vrai. Une fois que tu connais un peu les emplacements de chaque étoile, tu peux t'amuser à les retrouver dans le ciel.

Ça, c'est ta définition du fun. Enfin, l'une d'elles. L'autre a fini dans le fin fond d'un shot lundi soir. Tu attends la réponse de Dorothy, note la légère crispation en réaction à ta simple question. Elle n'était pas très sérieuse, en plus, cette question. C'est étrange qu'elle réagisse aussi bizarrement. Aurait-elle passé une mauvaise semaine? Elle te retourne directement l'interrogation, alors tu ne peux pas rebondir sur ce qu'elle vient de dire (faire); tu te contentes d'un regard blasé et assez éloquent pour le manuel de médicomagie. Tu as dit tout ce qu'il y avait à dire sur le sujet, et tu ne comptes pas entrer aussi facilement dans son jeu; c'était une technique de diversion tout à fait lamentable. Mais tu ne la relances pas pour autant. Tu attends. Et tu manges des chips. La Serdaigle demande ce qui te bloque, esquisse un début d'hypothèse qui ne verra pas le jour et tu hausses les sourcils.

Bah, j'ai pas envie, j'suis pas d'humeur... la motivation, quoi.

Parce que c'est un argument suffisant à tes yeux. Il y aurait sûrement des tas de raisons sous-jacentes, pas seulement cette semaine mais de manière générale, dans ta façon d'aborder tes études, ou tout autre obligation dans la vie, mais tu n'aimes pas creuser les problèmes, Argus. Les problèmes, on les recouvre d'une petite motte de terre, on pose son matelas dessus et on y fait la sieste. Parfois, on dort mal, mais ce ne sont que des cauchemars.

C'est sympa mais j'ai pas vraiment besoin d'aide, je dois juste apprendre par cœur tout ça et... je m'y prends au dernier moment, évidemment, mais j'ai pas l'intention de faire des fiches.

Tu fermes le manuel que Dorothy avait encore dans les mains:

Je t'ai demandé de venir pour pas avoir à travailler, justement, pas pour une séance de révision.

Tu balances négligemment le bouquin sur le canapé, tout du moins, aussi négligemment qu'on puisse le faire avec un livre de cette taille...

T'as rien à me raconter, alors? J'en déduis que t'as pas rencontré ton Roméo ou ta Juliette au speed-dating. Ça s'est mal passé?

Ce n'est pas vraiment une déception, d'ailleurs ce n'est pas formulé comme tel (le sarcasme, toujours le sarcasme), mais d'un autre côté, qui faisait reposer tous ses espoirs sur ces rencontres en accéléré à quelques jours de la Saint-Valentin? Pas toi, en tout cas. C'était, au mieux une expérience sociologiquement intéressante, au pire un enchaînement de small talks et de silences malaisants. Rien d'inédit ou d'insurmontable. Dorothy est une personne pragmatique, ce serait bizarre qu'elle soit bloquée sur ça depuis une semaine.
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 14 Avr - 20:15


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À la base, ça me vient de ma mère. Un léger sourire orne tes lèvres, on en revient toujours aux mamans, n'est-ce pas ? Enfin, c'est une réponse qui fait sens. Les enfants admirent leurs parents et les parents enseignent ce qu'ils admirent aux enfants. Partager une passion avec l'autre est un moyen de briser la glace, de créer du lien. C'est tout ce que demande un gosse dans ses jeunes années : du lien. Tu fais le parallèle avec le Quidditch, avec ta propre mère aussi. Si tu n'avais pas baigné dans cet univers, toute petite, aurais-tu été capable de l'aimer comme tu l'aimes aujourd'hui ? Aurais-tu été capable de t'en éloigner, comme tu as essayé de le faire sans pour autant y arriver ? Probablement que oui. Au-delà de la frustration, il y avait des beaux souvenirs, des sourires et des regards d'un autre temps. C'est parce que le balai est lié à ces images encrées dans le passé qu'il t'est difficile de t'en détacher. D'autant plus, qu'avec le temps, la passion de ta maman est devenue également la tienne, une joie, une libération qui t'es propre, qui n'appartient qu'à toi. C'est probablement ce qu'il s'est passé pour Argus aussi. Le ciel qu'observait autrefois sa mère est aujourd'hui devenu le sien.

Tu notes soigneusement, dans un coin de ton crâne, cette nouvelle information. Comme-ci ces simples mots pouvaient remplir le vide que Payne avait pointé du doigt quelques jours plus-tôt. Tu laisses ton regard vagabonder sur les pages de l'épais manuel d'Argus, tout en écoutant. Une réflexion de vieille conne menace de sortir de ta jolie bouche alors qu'un rire plus que gras résonne en toi.

- « En même temps, on ne peut pas dire que notre génération prenne réellement le temps de lever les yeux vers autre chose que leur Pineapple. »

Toi la première, ton addiction au stup ne sort pas de nulle part après tout. Tu es, d’ailleurs, bien consciente que ce n’est pas forcément pour ton propre bien. Tu gagnerais sûrement beaucoup à te focaliser sur autre chose que cet écran. Par moment, il suffisait de lever la tête et de regarder autour de soi pour comprendre à quel point le monde était vaste et nos problèmes petits. Parfois, il suffisait de détacher ses yeux du sol pour comprendre qu’il y avait encore des choses pour lesquels il fallait se battre, encore des choses belles à observer et à vivre, encore un peu d’espoir, juste ce qu’il fallait pour ne pas commettre l’irréparable.

- « Hm, les livres permettent de faire parler ce qui ne parle pas. J'aime bien comprendre, savoir le pourquoi du comment de quelque chose. C'est une habitude chez moi de me bourrer le crâne de théorie avant de passer à la pratique. Il y a tellement de choses à observer et à retenir, ça a le mérite de bien m'occuper. »

Mais ça ne t'occupe pas suffisamment pour être maîtresse de ton corps. Tu te raccroches aux pages que tu tournes distraitement, à la chips que tu croques et aux mots qui passent sous tes yeux. L'erreur est commise, mais tu as la naïveté de croire qu'elle n'a pas été remarquée ou qu'agir comme-ci de rien n'était, pourrait la faire rapidement oublier. La réponse d'Argus te fait hausser un sourcil ceci-dit. Pas envie, pas d'humeur… Ce n'est pas qu'une question de flemme, du coup. Là encore, tu ne sais pas très bien comment interpréter cette nouvelle information. Tu l'interrogerais bien d'avantage, mais tu n'en as pas le temps. C'est avec tout le désespoir du monde que tu vois l'épais manuel de médicomagie t'être arraché et balancé trop loin pour que tu puisses t'y raccrocher. Ah ! Il a pris ton joker le salaud ! Tu n'as plus rien à fixer pour ne pas affronter son regard. Tss. Ça te frustre, Dorothy, tu as horreur qu'on te mette dans ce genre de situation. Ça te frustre, oui, mais tu ne peux pas y faire grand-chose. Alors tu pioches une nouvelle chips que tu croques un peu plus vivement que la première avant de t'enfoncer plus profondément dans ton fauteuil.

- « Très bien, alors faisons nos rebelles et ne travaillons pas. »

T'aimerais bien t'enfoncer un peu plus dans ton siège, d'ailleurs t'en viens rapidement à souhaiter fusionner avec. Genre, s'il pouvait t'avaler, là, tout de suite, ce serait l'idéal. Sa réflexion sur le speed dating t'arrache un petit rire. Oh grand dieu, si tu savais Argus, si tu savais.

- « Entre nous, que ce soit une Juliette ou un Roméo, les amours passionnels ce n'est pas trop mon trip et les scénarios teenage movie aussi. La plupart des mecs étaient là pour se farcir de la donzelle et la plupart des donzelles étaient là pour briser les espoirs des mecs. Si on considère le nombre de personne que j'ai fait repartir bredouille, c'était loin d'être une mauvaise soirée. »

C’était plutôt agréable d’avoir le pouvoir de dire non, d’avoir le pouvoir de décevoir intentionnellement son prochain. Après-tout, tu n’étais pas venue dans le but de mettre fin à ton célibat, ça avait été un jeu, tu penses que ça en avait été un pour beaucoup de participants. Personne n’avait vraiment pris au sérieux le pouvoir du speed-dating et encore moins le fameux coup du coup de foudre qu’on voyait dans les films. Ça avait juste été un jeu, une petite mascarade. Non, le speed-dating avait été un bon moment en soit. C’était après… Que les choses avaient merdé.

- « J’ai pu rencontrer des gens assez funs, nan c’était marrant, je regrette pas. »

Alors pourquoi tu restes aussi fermée, enfoncée dans ton fauteuil ? Pourquoi t'enchaîne les chips avec le regard qui fixe tout, sauf le visage de ton interlocuteur ? Pourquoi tout en toi hurle « c'était de la merde » ? Parce que t'appréhendes, parce que tu culpabilises, parce que ses mots à lui résonnent encore dans ton crâne et que tu sais que mentir n'est pas une solution viable à ce stade. De ce que tu comprends, il n'en sait probablement rien. Ethan n'a donc rien dit. Payne aussi. Ça te surprend un peu, mais c'est peut-être tout à ton avantage au final. Quitte à avoir ouvert une porte interdite, autant que ce soit toi et pas quelqu'un d'autre qui lui dise. On ne peut pas toujours fuir ses problèmes, on ne peut pas indéfiniment prétendre qu'ils n'existent pas. Tu souhaitais vouer une certaine honnêteté aux gens qui comptaient pour toi. Ce serait hypocrite de dire que ton camarade n'occupe pas ce genre de place. Qui de mieux qu'un casse couille pour faire bouger une casse burne comme toi ? Finalement, tu délaisses les chips pour te mettre en tailleurs à ton tour. Un léger froncement de sourcil vient durcir ton visage tandis que tu réfléchis à comment tourner les choses.

- « Tu te souviens quand je t’ai dit que je m’étais cassé la gueule, le soir du speed dating. Bah ce n’était pas totalement vrai. »  Tu entortilles une mèche de cheveux autour de ton doigt, le tout était d’expliquer ça calmement. « La vérité c’est que j’ai fait un truc dont je ne suis pas spécialement fière. Le timing fait que je n’ai pas voulu t’en parler le soir même, le déni fait que j’ai ignoré tout le reste cette semaine. »

C’est maintenant que t’attaques le gros du problème. Tu ne sais pas comment il va le prendre. Les mots de Payne résonnent encore dans ta tête. Tu fais peut-être une grosse connerie Dorothy, mais il faut mieux une grosse connerie honnête, qu’un mensonge découvert.

- « J'ai failli me battre avec ton ex. » T'as relevé les yeux vers lui. « Pas à ton sujet, c'était pour des raisons purement personnelles qui ne nous concernent que lui et moi. Je ne savais pas que toi et lui… Bref, je l'ai compris qu'ensuite. Je ne sais pas trop… Comment tu vois et ressens les choses vis-à-vis de lui, mais j'ai un peu paniqué. Je me suis dit que tu serais probablement furieux, il avait l'air de dire que ce serait le cas. » Un sourire jaune se peint sur le coin de ta lèvre. « T'vois, je me suis dit que ce ne serait pas top pour toi de savoir que l'insupportable miss je-sais-tout qui te colle aux basques s'embrouille violemment avec une personne qui a un jour compter pour toi. Je me suis dit que ça allait foutre la merde, d'autant plus qu'Ethan s'est impliqué dans toute cette affaire. Mais la vérité, c'est que je n'aime pas l'idée de te mentir, c'est pas fair-play. Si y a bien une seule crasse que je ne t'ai jamais faite, c'est bien celle-là et je ne veux pas que ça commence aujourd'hui. »
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Lun 15 Avr - 16:41

Les livres, c'est la vie, c'est un fait, tu n'entreras même pas dans un débat sur le sujet. Dorothy, en bonne Serdaigle, est tout à fait d'accord avec toi. Sa remarque t'arraches un ricanement:

Okay, mamie!

Elle a raison, et tu aimes bien sa formulation: les livres permettent de faire parler ce qui ne parle pas. Ils permettent également de faire parler ceux qui ne parlent pas; combien de fois t'es-tu retrouvé à expliquer le contenu d'un roman que tu lisais à un presque inconnu, engendrant parfois des conversations tout à fait intéressantes? Tiens, pas plus tard que samedi passé...

Tu te redresses légèrement, pour jeter un œil alentour. La plupart des occupants de la salle discutent entre eux, jouent aux jeux vidéo ou s'occupent seuls, comme toi avant l'arrivée de Dorothy. Il y a bien quelques pineapple dans le tas, mais le salon commun reste un endroit pour sociabiliser. Les autres peuvent toujours aller s'enfermer dans leurs dortoirs... à moins de ne pas avoir la chance de le partager avec des gens qu'ils apprécient. Tes pensées dévient un moment sur Ethan. Tu te demandes ce qu'il pense en ce moment, s'il a eu le temps de remarquer que tu l'évites, ou s'il est trop occupé par ses autres problèmes. Son autre problème. C'est pas parce que tu n'as pas envie d'aborder le sujet avec lui que tu dois éviter n'importe quelle discussion, mais t'es pas quelqu'un de modéré. Quand il y a un problème, tu réagis toujours de façon extrême: soit tu parles, soit tu fuis. Il n'y a pas de juste milieu dans les conflits. Et sans mentir, la seconde solution est la plus courante.

Tu lèves définitivement les yeux du livre d'astronomie quand Dorothy accepte de ne pas travailler, mais tu tournes encore distraitement les pages pour t'occuper. Tu le connais bien, ce livre, mais tu le relirais volontiers si tu avais le temps. Tu ravales un rire moqueur au récit du speed-dating, pour affirmer le plus sérieusement du monde:

Aah, je savais bien que tu briserais des cœurs, Martin.

C'est relativement difficile à affirmer sans sourire, mais tu te rappelles du soin qu'elle avait apporté à sa tenue et sa coiffure et de sa bonne humeur quand elle était apparue à la soirée, de sa fierté quand elle vous avait montré, à Ethan et toi, le résultat de ses efforts (elle faisait sa timide, mais ça se sentait, qu'elle était contente), et ça mérite le respect. Et si elle a pu s'amuser, c'est tant mieux. Tu hoches la tête quand elle confirme qu'elle a fait des rencontres sympas. On n'en demandait pas plus d'une soirée entièrement basée sur le hasard, n'est-ce pas? T'étais pas trop mal tombé non plus. Rien de transcendant, mais rien n'oubliable non plus. Tu prends une chips en veillant à ne pas faire des miettes sur les pages d'astronomie. La Serdaigle est calme, tout d'un coup. Non, ce serait mentir de dire que c'était soudain, elle n'était pas très expansive depuis son arrivée. Mais tu ne pouvais pas comparer cette Dorothy à celle du speed-dating ou à la Dorothy pompette de votre dernière soirée. Ce n'était pas parce qu'elle s'était un peu ouverte à toi (avec de l'alcool dans le sang) qu'elle était naturellement bavarde et expansive. Il est aussi possible qu'elle ait passé une mauvaise semaine après ce speed-dating pas si raté que ça. Alors tu attends, sans trop t'inquiéter, qu'elle ait envie de t'en parler, ou simplement de te retourner tes questions indiscrètes pour changer de sujet. Tu n'es pas préparé à ce qui va suivre.

Tu lui offres un regard attentif quand elle te rappelle le débriefing qu'elle avait annulé au dernier moment. Tu l'avais presque oublié, ce n'était pas très grave qu'elle ait changé ses plans, surtout que ça partait d'une maladresse. Tu ne t'étais posé aucune question sur le sujet, alors quand elle avoue t'avoir caché quelque chose, tu es pris au dépourvu, mais tu n'en montres rien. Son explication est étrange, ça demande clairement un développement, mais tu ne peux pas réagir tant que tu ne sais pas de quoi elle parle, tu ne saurais pas quoi lui dire.

Enfin, c'est ce que tu crois, parce que même avec toutes les informations en poche, tu restes silencieux. J'ai failli me battre avec ton ex. Hé? C'est tellement improbable et inattendu que tu ne réagis pas tout de suite, et Dorothy enchaîne presque immédiatement en expliquant sans les expliquer les raisons de cette altercation, mais waiwaiwaiWAIT. Ça part trop loin trop vite, et ton expression ne reflète absolument pas la confusion que tu ressens, mais tu entends tous les mots et ton cerveau essaye de les remettre dans l'ordre pour qu'ils fassent sens, difficilement, c'est juste too much information, alors quand Dorothy finit de s'exprimer, tu ne dis rien. Puis tu secoues la tête en captant que tu devrais réagir, et tu lâches le dernier truc auquel ton cerveau se soit raccroché:

Ethan m'a rien... Il en a pas parlé. Il s'est battu?

Il faut rappeler que tu as passé toute la semaine à l'éviter... Tu as de la peine à emboîter les pièces du puzzle. Recommençons depuis le début. J'ai failli me battre avec ton ex. Cette seule phrase est problématique pour tant de raisons que tu peines à l'appréhender correctement. Dorothy. Se battre. Avec ton ex. Elle n'a pas dit son nom, mais tu dois en être sûr. Tu demandes prudemment:

Est-ce qu'on parle de la même personne?

Elle pense bien à l'ex qui met des pains dans la gueule des gens pour exprimer son mécontentement? Non pas que tu aies trois mille exs en liberté dans le château… heureusement. Ok, mais Payne ne frappe pas les filles. Ouais, et si tu dois être parfaitement honnête, une partie de toi ne le pensait pas capable de te frapper non plus. Et on sait tous les deux où ça vous a mené. Alors tu peux te garder tes théories... Mais Dorothy n'a pas l'air d'être passée par l'infirmerie. Elle a bien dit failli. Ça veut dire quoi FAILLI, ça peut signifier tout et n'importe quoi? et si les choses ont dégénérées entre eux, tu peines à imaginer jusqu'où ils auraient pu aller! Tu ne connais pas les limites de Dorothy, quant à Payne... disons que c'est pas le genre de garçon à s'en mettre beaucoup (un peu comme toi, mais ça c'est une autre histoire). Tu restes peut-être un peu trop silencieux, mais tu réfléchis rarement à haute voix. Cependant, à force de silences, tu dois bien te rendre à l'évidence: tu tournes en rond.
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Lun 15 Avr - 20:58


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Et le silence vient. Ce putain de silence. Tu ne peux pas dire qu'il te surprenne. Tu ne peux pas dire qu'il te rassure, aussi. Tu détournes le regard, consciente que la masse d'information donnée mérite d'être analysée. Ton histoire débarque de nulle part, elle le prend du court. C'est évident. Qu'il ne dise rien est, en soit, un bon signe. Mieux vaut le silence aux cris, mieux vaut le mutisme aux hurlements. D'autant plus… Qu'il y a beaucoup à dire. Plus qu'il ne le pense. Tout cela n'était qu'une mise en bouche, dans un sens, qu'une introduction. Si les choses devaient être creusées (et elles le seront sûrement.) des choses peu ragoûtantes devront être remontées à la surface. Des choses que tu n'aurais probablement jamais eu le courage d'assumer sans y être forcée. Mais tu te devais d'être honnête, Dorothy. Mentir est une illusion, pas une solution. Tu te devais d'assumer tes torts, tout comme Payne devaient assumer les siens. Faire part de sa laideur était sûrement le premier pas pour apprendre à l'assumer et vivre avec.

Évidemment, Ethan n'a rien dit. La voix d'Argus s'élève et un sourire triste orne tes lèvres. Bien sûr qu'il n'a rien dit. Tu pourrais lui en vouloir, d'ailleurs. Qu'il ouvre sa gueule t'aurai épargné cette discussion, mais… Mais ce n'était pas à lui d'assumer tes propres démons. Il en avait déjà trop fait pour toi, à t'avoir épargné des mains de Payne, à t'avoir empêchée de devenir le monstre que tu détestes d'être. Ouais, il en avait déjà assez fait.


« Plus ou moins. » Lâches-tu doucement. « Il est arrivé au moment où on allait en venir aux mains lui et moi. Ethan a balancé un Incarcerem pour l'immobiliser avant qu'on ait pu faire quoi que ce soit. » Tu pourrais en rester-là, ne pas mentionner Jules, mais là aussi, ce ne serait pas honnête. Quoi que tu n'as pas envie de mêler de nouvelles personnes dans cette affaire, ce n'est pas ton objectif pour être honnête. Tu laisses quelques secondes s'écouler, cependant, cherchant comment tourner les différents éléments dans ta bouche, cherchant comment en faire un tout compréhensible, un tout le moins alarmant possible. « Un de ses amis a débarqué, heureusement, on a pu désamorcer la situation et partir sans qu'aucun d'entre nous ne soit blessé. »

Heureusement d'ailleurs. Tu n'oses pas vraiment imaginer comment aurait évolué cette situation si tu avais dû conduire Ethan à l'infirmerie ou même pire… Si tu avais dû conduire Payne. Parce que tu te souviens de ses yeux, Dorothy, tu te souviens de leur éclat écarlate, du froid de sa voix. Tu te souviens de l'allure de prédateur qu'il avait et de la sensation que ça t'avait faite. C'était plus en ça que tu avais eu peur, au final. C'est sûrement de ça qu'Argus avait peur aussi.»

« Mais il avait les yeux rouges tout du long. »

Et tu t'en sens réellement désolée, parce que ce n'est pas le genre de regard que tu veux provoquer chez un ami, ce n'est pas le genre de choses que tu veux voir. T'aurais aimé ne jamais avoir à le forcer à prendre ce regard. Mais le mal était fait. Tu te consoles en te disant que la situation aurait bien pu être pire et, qu'au final, tout était bien qui finissait bien.

La seconde question d'Argus te fait légèrement lever les yeux. Il a fait le rapprochement avec Payne… Est-ce qu'il en doute encore ou est-ce qu'il espère se tromper ? Tu ne saurais le dire, Dorothy, mais tu ne vois pas l'intérêt de tourner autour du pot.

« Si tu penses à un connard chauve, violent et con il est fort probable qu'on parle de la même personne, ouais. »

Il y a un léger sarcasme dans ta voix. Tu ne sais pas s'il est très habile de ta part d'insulter ouvertement l'ex d'un pote, mais il y a des sacrifices que même toi, Dorothy, tu n'es pas prête à faire. C'est encore trop frais, trop gravé dans ta tête pour que tu puisses faire preuve de la moindre délicatesse. T'étais venue pour clarifier les choses et soulager ta conscience, mais certainement pas pour venir glorifier ton ex bourreau.

« Payne. C'est de lui dont je parle. »

Tu ne te sens pas le besoin d'ajouter quoi que ce soit d'autre. Ce nom doit résonner en lui avec un écho plus net que le tien. Ce qu'ils ont partagé ou partage encore ne te regarde pas et tu ne te sens pas la légitimité de lui demander si ça le dérange ou pas. De toute façon, tu le sauras bien assez tôt. Tu laisses un soupir passer entre tes lèvres avant de te redresser un peu.

« J'imagine que tu as pas mal de question. Je ne vais pas te mentir, c'est pas une histoire très très joyeuse mais je te dirais tout ce que tu veux savoir. »
J'écris cette rep sur phone, dans le métro, faut pas me laisser faire des choses comme ça /MEURS/
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Mar 16 Avr - 0:02

En arriver aux mains. T'es tombé dans quel monde parallèle, exactement? La porte du salon ne ressemblait pourtant pas à celle du Tardis. Une expression finit par briser ta pokerface: c'est à mi-chemin entre l'effarement et l'embarras. Un incarcerem. Oh, il a dû adorer ça. Pas Ethan, évidemment, même si tu as du mal à imaginer ton meilleur ami dégainer sa baguette pour secourir héroïquement une Dorothy en détr... attends. Tu l'imagines sans peine, en fait. On dirait bien que tu as raté le fight du siècle, c'était pas programmé après le speed-dating pourtant, t'as pas vu les affiches. Petit 2v2 dans... tu sais pas où. Ça n'a pas d'importance. Heureusement que Dorothy précise que personne n'a été blessé. Tu passes une main sur ta bouche, les yeux fixés sur le canapé d'en face alors que tu essayes de visualiser la scène. Tu n'arrives pas à croire qu'Ethan ne t'a rien dit.

Il avait les yeux rouges tout du long.

Aaah... oui, c'est vrai qu'il y a ça. La raison pour laquelle il n'est jamais bon d'imaginer Ethan se battre avec quelqu'un d'autre. Vu la façon dont Dorothy en parle, elle ne semble pas surprise, elle doit donc être au courant de sa nature de demi-vampire. Tu n'as jamais eu l'occasion de voir Ethan dans cet état de colère, ou ses yeux devenir rouges (en fait si, mais t'étais trop bourré pour t'en rappeler), cela dit, tu te doutes que ça a dû être impressionnant pour Dorothy. Ethan devait vraiment être hors de lui. Tu le connais depuis si longtemps que ça te semblerait presque aberrant, pourtant… Ce n'est pas parce que tu n'as jamais subi sa colère qu'elle n'est pas dangereuse. Tes doigts s'égarent sur ton menton, que tu tapotes pensivement. Ouais ouais ouais. Gros, gros bordel, quoi. Et encore, ce n'est que le début.

Bon, vous parlez tous les deux de la même personne, la confusion paraissait difficile mais tu devais en être sûr avant de poursuivre la conversation. Connard chauve et violent, oui oui, c'est bien de ton connard chauve et violent dont on parle, pas de doute possible. Joie. La description ne t'arrache qu'un rictus, mais la précision te fait sourire amèrement.

Ok.

T'avais compris sans le nom, y'en a pas trente-six mille dans cette école qui correspondent à ce tableau, dépeint sèchement par la Serdaigle. T'as toujours été très doué avec les premières impressions, pas vrai? Alors que tu avais regagné un semblant de contenance pendant que Dorothy répondait à tes questions, tu te retrouves un peu perdu par la suite. Elle est ouverte aux précisions et c'est tout à son honneur, mais tu n'es pas sûr de savoir ce que tu es censé dire à ce stade. Elle a bien spécifié que le conflit entre Payne et elle était quelque chose de personnel, et tu te doutes qu'elle ne voudra pas revenir en détail sur les événements, d'ailleurs est-ce que ça t'intéresse vraiment? Deux personnes que tu apprécies se sont retrouvées en mauvaise posture face à quelqu'un... que tu apprécies moins. C'est pas l'aventure la plus joyeuse du monde. Et ce serait naturel que Dorothy ait besoin d'en parler pour surmonter ça, sauf que... sauf que ce n'est pas ce qu'elle a dit.

Je suis pas sûr de comprendre.

Tu jettes un regard alentour pour t'assurer que vous n'êtes pas au centre de l'attention (non) et tu reprends le fil de ta pensée: le déroulé des événements est très clair. Dorothy s'embrouille avec Payne, Ethan se retrouve embarqué dans l'histoire, et maintenant elle vient t'en parler pour être honnête, parce que... tu le connais? Qu'est-ce que tu es censé faire avec tout ça maintenant, est-ce qu'il y a une clause dans le contrat qui dit qu'on doit assumer les conneries de ses exs? T'as pas signé pour ça.

Je...

Mieux vaut ne pas le formuler comme ça, si ça sort sans filtre, ça sera mal interprété. Ce n'est pas que tu t'en bats les steaks. Vraiment pas. Tu remontes les manches de ton pull en te concentrant sur le visage de Martin et pas sur la table basse. Focus, Gus, c'est le moment de t'expliquer avec un minimum d'éloquence.

Je peux pas dire qu'on soit restés en très bons termes alors... c'est pas comme si ça avait un impact sur ma vie.

Non, c'est encore trop maladroit, elle va penser que tu te fiches de ce qui s'est passé, de ce qui leur est arrivé, à Ethan et elle. Mais c'est compliqué pour toi de poser des mots sur ce que tu ressens, parce que tu n'es pas sûr de ce que tu ressens. Et puisque Dorothy semble attachée à l'idée de prendre en considération tes sentiments, la moindre des choses est d'essayer.

Comment dire?

Tu fermes doucement le livre sur tes genoux et tu cherches soigneusement tes mots.

Ça me fait vraiment chier que t'aies eu des ennuis avec lui, et je suis rassuré de savoir qu'Ethan et toi n'avez pas été blessés. Je sais pas quelle est votre relation, mais je me doute que vous êtes pas membres du même club de lecture et qu'il t'a pas embrouillée pour un livre que t'aurais pas rendu ou une connerie du genre.

T'as raison Gus, fais un peu d'humour, ça ira mieux si tu lui arraches un rire nerveux. Mais même toi, tu ne te fais pas rire. Tu poses le livre d'astronomie sur celui de médicomagie et tu te tournes vers Dorothy, toujours en tailleur.

Mais ce qu'il fait ne me regarde pas, alors je t'avoue que... je comprends pas trop ce que tu attends de moi.

Ta bénédiction pour lui casser les couilles? Amen, ma fille.
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Mar 16 Avr - 12:21


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Je suis pas sûr de comprendre. Ce n'est pas étonnant, cette histoire soulève beaucoup de choses. Beaucoup de choses complexes, que t'es bien sûre de comprendre toi-même. Pour bien comprendre, il faudrait lui dresser le tableau complet. Il faudrait lui parler des rumeurs, du harcèlement et de ce qui en a découlé. Parce que ce sont des évènements et de traumatismes vieux de quatre ans qui se sont réveillés ce samedi-là. On ne parlait pas d'un évènement soudain, sans grande profondeur. C'est cela qui rendait l'affaire difficile à appréhender. Le plus simple, en effet, serait de tout lui raconter. C'est un scénario que tu avais envisagé et approuvé. Pourtant, il y quelque chose qui te bloque, un petit truc qui te reste au fond de la gorge et qui te fait redouter la suite. Espère pas inspirer la pitié, par contre, parce que c'est pas son genre, c'est ce qu'avait dit Payne, n'est-ce pas ? Inspirer la pitié n'était pas ton but, te faire passer pour la petite chose malheureuse et à plaindre non plus. Pour autant, tu es consciente qu'aborder la question du harcèlement et de la descente aux enfers qui en a suivi allait forcément sonner comme un flashback tragique sur fond de piano comme on en voit dans les séries. Le genre de passage larmoyant où on essayer de te faire inspirer de la sympathie pour un personnage qui n'en mérite pas. Tout le monde à son passé, son flashback du Viêtnam qui te fais réveiller en sueur les mauvais soirs. Est-ce pour autant qu'on arrive à comprendre et aimer tout le monde ? Non.

Cette pensée te refroidit un peu, ses réponses aussi. La façon dont il te parle te donne l'impression d'une prise de distance, d'un non-engagement. Tu ne t'attendais pas à voir Argus se la jouer Ethan Social Justice Warrior mais, tu ne sais pas, y a quelque chose qui te met vraiment mal à l'aise. Y a quelque chose qui a un léger goût de… De déception. Et tu repenses aux mots de Payne. Et tu te dis qu'il a raison. Tu te dis que c'était une mauvaise idée, au final. Que t'aurais mieux fait de continuer de mentir, de prétendre que rien n'était vrai. Le déni est beau. Le déni est grand. Et pourtant. Pourtant, tu ne peux pas rester comme ça, n'est-ce pas ? Même si la vérité est dure à accepter elle est là. Tu ne peux pas passer ta vie à tourner autour du pot, à ne pas franchir le pas et le regretter ensuite. Au final tu t'es peut-être juste emballée, t'en attendais trop alors que tu t'étais juré de rien attendre. Tu te rappelles aussi ce que tu avais dit à Ethan. Juste pouvoir être là, juste avoir ma place même si elle est petite et pas confortable, juste ça, ça me suffit. À quel moment tu avais pu croire te satisfaire d'aussi peu ? T'avais toujours été gourmande Dorothy. Mais faut croire que tu ne pouvais pas être gourmande avec lui.

- « Non, ça les prises de bec sur les bouquins non rendu au bout d’une semaine c’est plus ta came. »

T'essayes de sourire, mais c'est une bien piètre prestation. Qu'est-ce que tu attends de lui ? Rien et tout à la fois. T'es consciente que tu ne peux pas ignorer cette question alors tu réfléchis sérieusement. Qu'est-ce que tu attends de lui ? Qu'il ne prenne pas ses distances ? Qu'il comprenne à qui il a affaire ? Qu'il continue d'être ton ami ? Qu'il te rassure ? Qu'il te dise, comme Ethan, que tu n'es plus toute seule ? Que tu ne vas plus reproduire le même schéma destructeur qu'avant ? Que tu peux te sauver de toi-même ? Devenir une personne saine ? Forte ? Bien ? Que Payne a tort ? Qu'il ne va pas te fuir parce que tu es une putain d'hystérique ? Que tu peux toi aussi avoir ton happy ending ? Que tu as eu raison de ne pas sauter de cette putain tour quelques années plus tôt ? T'en sais rien, au final. Putain de rien. Mais tu ne peux pas rien dire. Tu ne peux mettre fin à la conversation non plus. Puis ce n'est pas le moment d'être lâche, Dorothy. T'en a vu d'autre. Ça va aller. T'as affronté pire. Pire qu'Argus. Pire que Payne. Tu t'es affronté toi. Ça va aller. Ça finit toujours par aller. Parce que t'es plus forte que ça.

- « Très franchement, j’en sais trop rien. Que tu ne prennes pas tes jambes à ton cou, se serait déjà un bon début. »

Cette phrase n’a aucun sens. Tu le sais bien. Tu relèves doucement la tête, tu cherches tes mots. Comment dire les choses sans trop en dire, sans évoquer la pitié ? Comment parler de tout ça sans lui faire peur ? Comment lui montrer ? Probablement pas en réfléchissant trop.

- « Bon, je suppose qu'on n'y coupera pas, alors accroche-toi Catwright, je vais t'expliquer deux trois choses me concernant. »

Tu te redresses, le tout était de faire concis tout en disant suffisamment pour qu’il comprenne. Mais surtout, le tout était de présenter ça de telle sorte à ce que tu ne provoques pas sa pitié. Tu ne veux pas qu’il ait l’impression que tu joues aux dramas queen en manquent d’affection. Tu ne veux pas qu’il pense que tu joues de ton droit de flashback pour l’émouvoir. Le tout était de présenter les faits, comme le ferait un juge dans une cour pénale. Pas de sentiments, pas de prise de partie. Juste les faits. Ce qu’il en fera, ensuite, ne le concerne que lui.

- « Y a quatre ans, des rumeurs pas très catholiques ont tournés sur moi. Tu sais comment ça se passe, les gens murmurent, parlent et si t'as le malheur de montrer que ça t'infecte, s'en amusent. Disons que Payne s'en est fortement amusé. Pour lui, c'était un jeu, pour moi ça a été tout le contraire. Je ne reviendrais pas en détail sur tout ce qu'il s'est passé, parce qu'on n'est pas là pour ça, mais en gros, je n'ai pas reçu l'aide dont j'avais besoin et je me suis enfoncée toute seule pour devenir la peste hystérique et instable que tu connais si bien. »

Tu salues cette première partie avec une petite révérence pleine de cynisme. T'es pas à l'aise, ce n'est pas un exercice que tu aimes faire. Mais c'est ça ou jouer la carte Cosette et plutôt crever que faire ta Cosette. Ne pas invoquer sa pitié. Ne pas lui faire peur. C'est une histoire d'ado comme une autre. T'essayes de prendre un maximum de distance quand tu parles, comme-ci, c'était l'histoire d'une inconnue que tu contais. Que ton subterfuge soit efficace ou non t'inquiète, mais dans l'immédiat, c'est pour toi que tu le fais.

- « Je ne peux pas dire que je m'en sois jamais réellement remise. Tu t'en doutes, ce genre d'expérience laisse des traces et quelques traumatismes. Je ne peux pas dire que je sois très fière de ce que je suis devenue au fil du temps, aussi. J'ai fait mon lot de connerie. Ceci dit, les choses vont mieux ces derniers temps, tu peux dire merci à Ethan, mais la vérité, c'est que tu peux aussi te dire merci à toi. J'ai la chance d'avoir pu m'entourer de gens bien, et, manque de bol pour toi, t'es dans le lot. »

Tu rabats, malgré toi, tes genoux sur ta poitrine pour venir y poser ta tête. La partie difficile arrivait maintenant.

- « Je pensais que tout ça était derrière moi mais quand j'ai croisé Payne au Speed Dating et que j'ai vu son regard, beaucoup de choses sont remontés et je n'ai pas su gérer. » Le tout était de bien trouver ses mots. « J'étais en colère, j'avais peur aussi. J'ai eu l'idée stupide de le suivre dans les cachots pour le confronter, comme-ci on réglait ses comptes 4 ans plus tard et que c'était légitime. Évidemment, j'y suis allé comme la dernière des barbares et le ton est très vite monté. »

Ce qui était, objectivement, prévisible.

- « Il avait oublié, tu sais. Ça m’a rendue furieuse. Comment on pouvait oublier ça ? Alors j’ai fait ma salope, j’ai craché mon venin et dit des choses horribles pour lui faire péter un câble. Sans vouloir me vanter ça a plutôt bien marché. »

Maigre consolation.

- « Je ne sais plus qui de lui ou de moi vous a évoqués le premier. Le fait est que Payne est plus fort que je ne le pensais et il a su frapper là où ça faisait mal. » Le tout était de trouver les bons mots. « Il a taclé sur le physique, sur comme quoi vous tourner autour était ridicule. Puis c'est parti en couille. Il a dit qu'il te connaissait bien et qu'importe les circonstances, tu supportais très mal les hystériques. Spoiler : c'est ce que je suis. Que je ferais mieux de laisser tomber, mais que je pouvais continuer de croire que l'amitié est une chose solide et que je pouvais me raccrocher à ça. En gros : continue de te bercer d'illusion, Stoker et Catwright auront vite fait de te tourner le dos quand ils découvriront le ramassis de merde et le nid à problème que tu es. Du moins c'est comme ça que je l'ai compris. C'est con, tu vois, mais en apprenant que c'était ton ex, je me suis dit que ses arguments étaient vachement plus solides d'un coup. »

Après tout, tu ne savais rien. Et lui savait. C'était une différence de taille. T'as été nettement moins distance sur cette dernière tirade et tu t'en veux. Ce n'était pas le but. Faut croire que c'est des peurs encore trop solides, trop vivaces. La peur de l'abandon, on ne l'a détruit pas comme ça.

- « J'ai pas voulu t'en parler parce que j'avais des doutes. Je me suis dit que Payne avait sûrement raison et que si je venais t'expliquer toute cette merde ça te ferais probablement peur et ça te ferais probablement fuir. Ce n'est pas mon but. Mais je ne veux pas non plus te mentir. Que ce soit toi ou Ethan, je vous apprécie vraiment et je ne veux pas… Me faire passer pour ce que je ne suis pas. Ça me semble honnête que vous sachiez à qui vous avez affaire. Je n'attends pas ta pitié ou même ta compréhension. Pour être honnête, ce ne sera pas la première fois que quelqu'un décide de prendre ses distances parce que je suis trop problématique comme fille. Mais je préfère ça à continuer de mentir, je ne veux pas garder les gens autour de moi par le mensonge. Ce n'est pas une vie. Alors je ne sais pas si ça répond à ta question, mais… Voilà. »
écrite dans un état de santé relativement douteux /CREVE/
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 21 Avr - 0:00

HRP: Brace yourself, pavé is coming. non

Dorothy relève ta plaisanterie, légère référence à votre dernière prise de bec, mais ça ne t'arrache qu'un sourire amer. C'est qui la peste, dans l'histoire? T'es pas un cadeau non plus, Gus. L'aveu de la Serdaigle te prend de court, tu fronces les sourcils, parce qu'elle non plus, ne sait pas. Que tu ne prennes pas tes jambes à ton cou, c'est étrange comme attente, mais ça ne sous-entend rien de drôle ou d'agréable. Tu imagines des cadavres dans son placard, peut-être le pire scénario que tu puisses anticiper si on te prévient que quelque chose ne va pas te plaire. Vraiment? Est-ce que tu partirais en courant? Impossible de le savoir à l'avance. Tu es presque curieux, maintenant, de deviner ce qu'elle cache. Tu pourrais l'encourager à continuer, mais tu ne veux pas la forcer; si elle veut se confier, elle doit le faire d'elle-même. Alors tu tiens ta langue.

Je suis encore là.

Dorothy se redresse et, sentant venir les choses déplaisantes, tu croises instinctivement les bras. L'histoire que te livre ta camarade t'était parfaitement inconnue, du moins dans ses détails, sa précision. Tu ne lis pas le Stupeshit mais les rumeurs dont il se nourrit ne sont pas un mystère et si elles existent, c'est bien parce qu'il y a des gens pour les écrire. Des gens qui prennent plaisir à inventer, broder des histoires sur la base de on-dits, quelques mots volés dans une conversation, et hop! l’opprobre sur toi en trois volumes avec introduction, thèse, antithèse sans conclusion. Il suffit de laisser faire, vraiment, quelques braises mal couvées, et l'étincelle s'envole pour propager le feu ailleurs. Alors même si le récit de Dorothy t'es étranger, car tu ne te tiens pas au courant des rumeurs, tu comprends ce dont elle parle. Et le schéma qu'elle te décrit. N'as-tu pas, toi aussi, été la cible de quelques élèves plus âgés et plus forts que toi? Pas longtemps, heureusement, grâce à Ethan, mais c'est arrivé. Pas au point de te blesser comme ça a été le cas pour Dorothy, mais tu connais ça; être une victime. Tu connais aussi l'autre posture.

Parce que tu connais Payne. Et on ne peut pas dire que son rôle dans l'histoire te surprenne. Ce qui te fait tiquer, en revanche, ce sont les mots que lâche Dorothy en exécutant une révérence terriblement ironique, probablement pour alléger ses propos: devenir la peste hystérique et instable que tu connais si bien. Peste, oui, on se rappelle encore et toujours de cette histoire de livre pas rendu à temps, mais hystérique et instable ne sont pas les adjectifs que tu aurais employés pour la décrire. Te serais-tu trompé à son sujet? Réflexion stupide. Quel jugement peux-tu porter sur une personne que tu ne connais que peu, au final? Oui, cela fait quelques années que tu connais Dorothy Martin, mais peu de temps seulement que tu apprends à la connaître. Et ce qu'elle livre d'elle en cet instant te prouve bien que tu ne sais presque rien.

Tu n'es certainement pas la meilleure personne à qui se confier, bien au-delà de votre relation (oserais-tu dire amitié) naissante. Tu as dû faire meilleure impression que tu le pensais, l'autre soir, quand vous étiez pompettes tous les deux. C'est sûrement ton héroïque chevauchée à travers Poudlard pour ramener la Dame Ivre dans sa tour qui a fait son petit effet. Et c'est comme ça que tu es devenu l'un de ces gens biens dont Dorothy a su s'entourer. Ce serait mentir de dire que tu n'es pas surpris. La comparaison avec Ethan est rude aussi. Ethan est quelqu'un de bien. Indéniablement, et malgré sa nature, parce qu'il fait de son mieux pour compenser l'image négative qu'elle lui renvoie. Toi, t'es juste normal.

Et tu penses réaliser, petit à petit, ce qui cloche. Depuis le début de cette conversation, il y a quelque chose qui te gêne profondément dans le discours, même l'attitude, de Dorothy. La suite te confirme cette mauvaise impression; mais est-ce vraiment un mal? Tu sais qu'il te faut écouter jusqu'à la fin avant d'émettre une conclusion. Par respect, mais aussi parce que tu dois en être sûr. Oui, au cas où ce n'était pas clair, Argus Catwright est un garçon réfléchi. Sauf quand il boit, mais ça, c'est un autre problème.

Tu comprends la situation, tu la visualises même. Dorothy heurtée par un regard de Payne, qui suit ce dernier dans les cachots (dans les cachots! meilleur endroit pour le confronter, testé et approuvé!) et veut régler ses comptes avec quelqu'un qui la remet à peine; le ton monte rapidement, on échange des mauvais mots, des insultes, c'est hors de contrôle et pourtant si prévisible; tu le vois clairement. Si seulement tu avais un peu moins d'imagination. Sans vouloir me vanter, ça a plutôt bien marché. Oui, c'est comme tirer la queue d'un chien enragé ou se jeter dans la cage d'un lion affamé. Très efficace, quel que soit le but recherché.

Tu ne te demandes pas une seule seconde si Dorothy te ment: tout ce qu'elle décrit ne  te semble que trop familier. Tu n'as pas vécu cette situation et pourtant c'est tout comme; elle entre en résonance avec des souvenirs, des impressions, globalement ton intuition. Tu pensais comprendre toute la situation sans que la Serdaigle n'entre dans le détail de ses échanges avec Payne. Mais tu as tort: il y a autre chose. Une sous-couche dégueulasse entre deux tranches de rancune périmée. Ainsi Dorothy a frappé assez fort pour le blesser avec des mots, et Payne a su répliquer assez habilement pour la toucher également. Sans utiliser ses poings; il s'améliore. Après tout, peut-être qu'il a changé, lui aussi, à sa manière. Peut-être qu'il n'est plus exactement celui que tu connais; peut-être que tu as eu tort de croire que tu savais tout à son sujet, ainsi qu'il te l'avait prouvé lorsque tu l'avais poussé à bout. La vérité, c'est que tu ne savais même plus, alors, ce que tu savais. Mais ça, ne concerne pas Dorothy. L'ironie, c'est qu'il se soit servi de l'inverse contre elle. Que le fait qu'il te connaisse si bien soit un argument suffisant pour croire à ses paroles et mettre en cause ce qu'elle pensait savoir de toi jusqu'ici. Non que tu lui aies donné beaucoup d'informations; my bad. C'est bien mal tombé, et ça t'apprendra à être ce que tu es, mais Payne est passé avant toi et a craché toute sa subjectivité sur ce début de relation, cette amitié, que tu avais commencé à construire avec Dorothy Martin sans même t'en rendre compte.

Ah, le salopard.

Il a bien retenu ses leçons.

Ce sont de longues explications, mais nécessaires, et tu as bien fait d'attendre la fin pour en tirer des conclusions. Tu possède à présent une vue d'ensemble sur ce tableau, un tableau pas très joli, d'ailleurs. Qui en est le créateur? On aurait deux mots à lui dire. C'est d'une mocheté sans nom, mais rien de catastrophique. Rien d'irréparable. Il suffirait de remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre. Allons. C'est à toi. Tu passes tes mains sur ton visage le temps de te redonner une contenance ou, tu ne sais pas, des mots. C'est bien, les mots. Quand on trouve les bons.

Je comprends mieux.

Tu décroises les jambes et tes mains rabaissent machinalement les manches de ton pull, avant de jouer avec les plis.

T'as peur de passer pour une hystérique instable avec moi, parce que m... Payne t'as dit ça. Il a raison. Objectivement parlant, j'veux dire, il a raison: il me connaît bien.

Que tu arrives à l'avouer tout haut sans afficher un air dégoûté t'inspire une once de fierté mal placée. Un petit pas pour le Gus, un grand pas pour... le non-déni? C'est pourtant un fait, tu dois l'avouer. Payne te connaît mieux que Dorothy. Et toi, tu connais Payne mieux qu'elle. Mieux que la plupart des gens. Quand cela cessera-t-il d'être la source d'une étrange satisfaction? Et t'es persuadé d'avoir zéro problème. Tu hausses les épaules, essayes d'adopter un ton calme et dégagé, on est complètement dans l'analyse:

Et toi, tu me connais moins bien. Logique.

Logique ne signifie pas intelligent: à quel moment tu vas croire ton ex-bully alors que tu l'as poussé à bout? Mais, soyons sérieux deux minutes: vu le stress de la situation, la pression, sans parler de l'environnement glauque à souhait, à quel moment tu réfléchis intelligemment?

Mais c'est réciproque, tu sais? Je te connais pas tellement non plus. Ce que je sais, en tout cas, c'est à quel point tu aimes avoir raison. Alors oui, je t'ai toujours vue comme une peste; et c'est encore un peu le cas, si je peux me permettre. Mais, je suis désolé de te contredire, je t'ai jamais perçue comme une hystérique instable. Égoïste, parfois. Puérile. Agaçante? Meh. Littéralement un fardeau quand tu bois trop.

Ok, t'es fier de celle-là.

Mais pour ce qui est du reste, bah...

Tu hausses encore les épaules, écarte les bras:

Je sais pas si t'as cru que tu faisais à ce point une mauvaise impression, ou que je connaissais ces ragots d'il y a quatre ans, ou encore que Payne serait venu me donner son avis pas du tout objectif sur la situation, mais spoiler alert: dans les trois cas, je m'en bats les couilles.

La poésie, toujours, Argus. Tu te permets, cette fois, un vrai sourire: pas crispé, pas amer, quoique encore timide. Et le truc que tu voulais dire depuis le début sort naturellement:

Et je suis encore là.

La mauvaise impression est toujours là, elle aussi. C'est quelque chose que tu dois encore éclaircir, un mystère à élucider qui porte le nom de Dorothy Martin. Mais elle vient de confier une part d'elle qu'elle avait enfoui profondément, si tu en crois son discours. Une partie importante de son passé et de ce qu'elle est devenue. Tu ne veux pas ajouter un poids sur ses épaules, parce que l'instabilité est quelque chose que tu connais bien. Tu n'aimerais pas la faire pencher du mauvais côté.

Mais il y a des choses qui doivent être dites.

Toi par contre... ça te gêne pas de savoir que je traînais avec lui?

Aah, c'est plus difficile que prévu de dire les choses telles qu'elles sont. Parce que Dorothy est impliquée? Parce que t'as pas besoin d'elle pour avoir honte? Et de quoi, au juste? Tu croises les bras, accroches un instant ton regard au plafond pour en détailler les fissures en choisissant tes mots avec soin:

Je sais ce qu'il fait, tu sais? Ce qu'il a fait.

Tu le savais à l'époque déjà. Tu l'as vu cogner des gens. Avant, pendant votre relation. Et tu savais dans quoi tu t'embarquais, Gus. Car tu es réfléchi, oui. Oserait-on dire prudent? Tu ne prends pas de décision à la légère. Fuck les sentiments, même lui n'aurait pu te faire tourner la tête au point de te laisser aller à un choix stupide, dangereux, mauvais. Pas vrai? Si ça t'avait gêné, tu ne l'aurais pas fait.

J'ai pas la liste de ses victimes, mais... tu sais.

Ton regard redescend sur la petite Serdaigle, lourd de sens. Je ne suis pas aveugle, je ne suis pas ignorant, et je ne suis pas innocent. C'est drôle qu'elle y pense dans ce sens-là: qu'elle se préoccupe de l'impression qu'elle te fait, plutôt que du contraire. Qu'elle fasse passer tes sentiments avant les siens. Ça t'arracherait presque un rire désabusé. Mais personne ne demande ton avis, Argus. Ni Dorothy. Ni Payne. Tu croises les bras.

Si j'étais à ta place, c'est pour toi que je m'inquiéterais. Ce serait logique que t'ait pas envie de traîner avec moi, en sachant ça.

Mais la logique de Dorothy Martin t'échappe. Le ton est mesuré, pas froid mais distant, parce qu'il réfléchit, analyse la situation. À quoi pense-t-elle? Si tu pouvais être dans sa tête ne serait-ce qu'une seconde... C'est une sacrée énigme.
RECETTE D'UNE SOIRÉE RÉUSSIE;
16/02/2029
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Dorothy Martin
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 21 Avr - 11:49


Le sel c'est mauvais pour la tension

Prenez du sucre les enfants

Feat Argus & Do


T'accueilles la première des vérités avec un calme qui te surprend toi-même. Payne avait raison, c'est peut-être la logique qui prend le dessus pour ne pas laisser la toile complexe que sont tes sentiments te noyer sous des couches et des couches de sensations et de pensées sanglantes, mais Payne avait raison. Tu es presque fière d'assumer et de comprendre ces mots sans trembler davantage. C'était logique, c'était la conclusion que tu avais imaginée, tu n'attendais pas d'autres réponses, pas d'autres retournements de situation. Évidemment qu'il le connaît, que ce bouffon le connaît, évidemment qu'il sait ce que toi, tu ne sauras jamais. Il l'a aimé, il a une place spéciale, une place à laquelle tu ne pourras jamais prétendre. Cette place donne accès à des choses que les autres ne peuvent pas voir. Ça te frustre, tu ne te mentiras pas là-dessus, ça te frustre. Que lui, que cette immonde petite tâche ait eu accès à un bonheur que tu n'as jamais connu, que tu penses ne jamais connaître. Tu aurais bien envie de te dire que c'était injuste, que tu méritais toi aussi ta part de bonheur, ton happy ending, mais tu n'en as pas la force. Ça fait bien longtemps que tu as arrêté de prétendre aux bonheurs de la vie, dire que tu subis ton existence serait plus proche de la vérité que le reste. Mais ça tend à changer, parce que tu veux changer, parce qu'il y a cette petite pointe de fierté, cette petite flamme rebelle qui ne veut pas se soumettre, qui ne veut plus subir et se coucher face à qui ou quoi que ce soit. Il y a cette guerrière qui veut se battre, cette impératrice qui, dans toute sa grandeur, veut renverser les pouvoirs en place et régner en seule maîtresse de son existence. Mais elle est encore si petite dans son armure trop grande, cette guerrière.

Argus enfonce un peu plus le couteau dans la plaie et tu ne peux que grimacer. C'est bon, oui, tu avais compris que tu ne savais rien. You know nothing Dorothy Martin, comme dirait l'autre. Et pourtant… Pourtant, Argus Isa Catwright savait parfaitement comment te surprendre. Tu lèves tes yeux (qui s'étaient perdus dans une contemplation quasi-religieuse du tapis) remonté vers les traits particuliers du blaireau. Mais c'est réciproque, n'est-ce pas ? Tu sens une légère lueur d'espoir réchauffer ton cœur froid. Tu ne devrais pas, tu te détestes pour ça. Tu te détestes de continuer à espérer alors que toute prudence te hurle de te résigner, comme tu t'es résignée ces quatre dernières années, comme tu avais toujours prévu de le faire. C'était le plan, tu te souviens ? Ne plus espérer, ne plus croire en rien, tracer sa route, ne vivre que pour soi. Parce que personne ne vaut la peine de souffrir autant, personne ne vaut la peine de prendre le risque. Continuer dans l'hypocrisie, continuer dans cette danse macabre de la personnalité qui se perd et se confond avec tout le reste. C'était le plan. Pourquoi tu n'as jamais été foutue de suivre tes propres plans ?

Le portrait qu'il dresse de toi, t'aurait pu mal le prendre. Dans une autre vie, t'aurais pu le menacer de le castrer ou lui faire une grosse grasse pour te venger de ce portrait. Dans une autre vie. Aujourd'hui t'écoute, aujourd'hui, tu es perdue entre l'attente d'une déception imaginée et anticipée et l'espoir d'un retournement de situation que tu n'assumes pas d'espérer. Il te voit toujours comme une peste. Well, spoiler, t'en est une. Ici, c'est toi la méchante, magouiller et manigancer, c'est un peu ton péché mignon. Ce n'est pas toujours quelque chose de pleinement assumé mais tu ne peux pas renier ce côté fourbe et méchant de ta personnalité. Ouais, tu es une sale petite peste Dorothy Martin. Mais tu n'es pas une hystérique instable. T'aimerais y croire, mais une partie de toi n'arrive pas à s'en convaincre. Tu ne sais rien, as-tu envie de lui dire. Tu ne sais pas ce qu'il m'est passé par la tête, tu ne sais pas ce que j'ai voulu me faire faire. Tu ne sais pas à quel point, je peux être prenante, à quel point, je demande du temps, tu ne sais pas le nombre de personne avec des sourires comme les tiens qui sont partis en courant à la première grosse crise. Tu ne sais pas à quel point, je suis fatiguée de voir les gens partir et à quel point je suis fatiguée de douter des gens que j'ai un tant soit peu aimé. Tu ne sais pas à quel point… Je suis fatiguée de me battre. J'ai pris le risque Argus, mais la vérité, c'est que je n'ai pas la force de prendre d'autres paris. Je crois que je suis fatiguée de vivre comme ça… Je n'en peux plus. Je veux que ça cesse. Soit ça passe, soit ça casse. Mais dans le cas d'où ça casse, et bien, si je devais de nouveaux tomber au plus bas, la vérité, c'est que je ne sais pas si je pourrais continuer le chemin. Je veux juste… Juste connaître ça, moi aussi. Juste une fois. Ce que ça fait d'avoir l'amour, la confiance et le respect de quelqu'un.

Mais ça, tu ne peux pas lui dire n'est-ce pas. Ce ne sont pas des choses qu'on dit à voix haute, ce ne sont pas des choses qu'on révèle. Pas si on veut garder les gens près de soi, du moins. Égoïste, Puérile, Agaçante. Eh bien, il ne tarit pas d'éloge à ton sujet. Un sourire amer se dresse sur tes lèvres. Quel beau portrait ! Mais ce n'est pas bien éloigné de la réalité. Dorothy l'égoïste, Dorothy l'immature, l'enfant qui veut être femme sans en avoir le recul. Dorothy la gamine, Dorothy la miss je sais tout…. Dorothy le fardeau alcoolisé. Ok, tu ne peux pas dire qu'elle ne te fait pas ricaner, celle-là. Un point pour Argus.

Et je suis encore là.

Un sourire timide se dessine sur tes lèvres. Ah… Que tu es faible, Dorothy. Tu te demandes pour combien de temps, tu te demandes jusqu'à quand, il aura la patience et la force de se tenir là. Oserais-tu prendre les paris aussi malsains, soient-ils ? Oserais-tu remettre en question l'amitié d'Ethan aussi ? Non, pas ce soir, pas aujourd'hui. Le temps n'est pas encore venu pour ça. Il finira par arriver, parce que tu es comme ça, parce que tu n'oses pas croire qu'on peut t'accorder ce bonheur que tu as toujours jalousé. Tu espères juste, que ce jour-là, tu seras capable de les croire, d'endormir ta méfiance une bonne fois pour toute pour leur faire entièrement confiance, sans tabou, sans y aller à reculons comme tu le fais aujourd'hui. Tu aurais pu en rester-là, mais Argus te demande alors quelque chose qui te prend de cours. Quelque chose que tu n'avais pas anticipé.

Est-ce que ça te gêne ? Tu prends le temps de réellement réfléchir à la question. Tu ne sais pas si le mot gêne est approprié. La jalousie et la frustration seraient plus à leur place pour décrire ce que tu ressens. Évidemment, que Gus soit lié de cette façon à Payne, te fait quelque chose, ça te blesse, ça te fais enrager, dans un sens. Savoir que lui, ait pu avoir une relation de ce genre avec… Oui, tu ne peux pas dire que ça te laisses indifférente.

- « Tu sais, tu peux le dire, que t’as eu une relation amoureuse avec lui. »

Il n'y aucune colère dans ta voix, peut-être une légère pointe de mépris. Peut-être. Tu retournes à la contemplation du tapis. Il savait. Évidemment qu'il savait. C'était… Logique. Aussi dure soit cette logique à accepter. Mais qu'est-ce que ça te fais ? Qu'est-ce que tu ressens vis-à-vis de ça ? De la trahison ? De la déception ? T'essayes de faire le tri le plus calmement possible. Tu ne dis rien pendant quelques secondes, ton regard perdu dans le tapis. Tu ne peux pas répondre à la légère, tu ne peux pas plaisanter sur ce sujet. Tu as été honnête, autant continuer sur ta lancée.

- « Évidemment, ça me frustre. » Tu renverses ta tête pour quitter le tapis et regarder le plafond. « Son harcèlement a eu de lourdes conséquences pour moi, tu sais. Y a des trucs que je traîne encore aujourd'hui. Sans partir dans le mélodrame, il y a des traumatismes que je ne soignerais probablement pas tout de suite. Alors, ouais, savoir que toi, tu y es lié d'une façon ou d'une autre, ça me frustre. Probablement que ça me blesse aussi. »

Et pourtant.

- « Mais si je devais en vouloir à toutes les personnes qui ont un jour su et qui n'ont rien fait, je devrais en vouloir à plus de la moitié de Poudlard. C'est épuisant de détester les gens, tu sais. Honnêtement, je n'en ai plus la force…. À quelques exceptions près. »

Coucou Payne.

- « Puis… Tu l'as aimé, non ? Dans un sens je comprends, j'ai moi-même fermée les yeux sur pas mal de choses injustes ce serait donc culotté de te le reprocher. En dehors de ton goût douteux et très mauvais en matière d'homme, je comprends. Plus sérieusement, Payne est ce qu'il est, tu es ce que t'es. Te reprocher ton inaction n'a pas de sens. Il est le seul responsable de ses actes et blâmer son entourage ne fera certainement pas avancer les choses. C'est une affaire entre lui et moi, c'est facile de désigner d'autres coupables mais ce n'est certainement pas la bonne solution. Pas pour moi en tout cas. Tu as eu tes moments avec lui, peut-être que t'en auras d'autre dans l'avenir, qu'importe ce que ça peut me faire ressentir, je n'ai pas à te le reprocher ni à m'en mêler. J'ai envie de te faire confiance, cette confiance implique que je te laisse faire tes propres choix sans y emmètre de jugement. Tu es Argus Isa Catwright, pas Tadhgán Payne. Tu n'es pas mon ennemi, un gros enquiquineur insupportable et agaçant très certainement, mais certainement pas mon ennemi. Si tu fais l'effort de rester, je reste aussi. Ça s'appelle la confiance et le respect. »
écrite dans un état de santé relativement douteux /CREVE/
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 21 Avr - 18:46

La réaction de Dorothy est mystérieuse et pèse entre vous deux comme un brouillard épais, pas forcément rassurant. Tu as l'impression que des choses déplaisantes pourraient sortir de ce brouillard, mais il faut pourtant traverser la brume pour savoir ce qui se trouve de l'autre côté. On ne peut rester éternellement dans l'aveuglement. Ou le déni. Le déni est beau et grand. La réponse de Dorothy n'est pas celle que tu attends. Pour commencer, elle te rattrape quand tu tentes une feinte, te force à faire face à la réalité, poser des mots sur une vérité qui ne s'effacera pas parce qu'on préfère l'ignorer. Et ton malaise est réellement palpable, à présent, bien que tu essayes de le cacher derrière un roulement d'yeux, par la force du Protego Sarcastimus:

J'ai pas envie d'en parler.

Mais tes bras restent résolument croisés. Est-ce que le mépris que tu crois déceler dans la voix de Dorothy te surprend réellement? Peut-on lui en vouloir de te reprocher des choix qui semblent forcément douteux du point de vue de la victime de la dite relation? Non. Ce qui te surprend, est sa réponse. Évidemment, ça me frustre. Peut-être t'es-tu mal exprimé. Peut-être as-tu mal formulé ta question? Ce n'est pas ce à quoi tu pensais. Tu ne cherches pas à la remettre sur le droit chemin, tu préfères l'écouter exprimer son ressenti sur le sujet. Des conséquences graves, dont découlent de la frustration, peut-être un sentiment de trahison a fortiori? Mais, et tu vérifies cette hypothèse à mesure qu'elle s'exprime, la Serdaigle ne t'associe jamais à Payne. Vous savez ce qu'on dit. Les amis de mes ennemis sont mes ennemis. Non? Non. Serait-elle aussi sûre d'elle si elle avait su dès le début quels étaient tes rapports avec son ancien bourreau? Peut-être. Peut-être pas.

Peut-être que Dorothy choisissait le pardon pour échapper à la haine. Haïr quelqu'un prenait du temps et de l'énergie, oui. Les sentiments prenaient de l'énergie. Peut-être était-ce pour cela que tu t'en tenais prudemment éloigné si tu le pouvais; avoir l'énergie de quitter ton lit, le matin, en prenait déjà beaucoup. Alors Dorothy Martin choisissait de ne pas haïr. 'À quelques exceptions près.' Elle t'arrache un sourire en coin et un nouveau regard vers le plafond, spontané celui-là: fair enough.

Ce sont ses derniers mots qui achèveront de te confirmer l'hypothèse: Dorothy ne cherche pas le conflit. En théorie, n'est-ce pas? Pas sûr que la Dorothy du passé, celle qui a suivi Payne dans les cachots, soit de cet avis. Mais elle a au moins la volonté d'aller à l'encontre de ses sentiments les plus violents et c'est digne de respect. Si elle pouvait éviter de remettre tes sentiments sur le tapis, par contre... C'est pour ça que tu parles pas de ta vie privée. Tu l'as aimé, non? Tu aimerais hausser les épaules comme avant, lever les yeux au ciel, en rire même, mais le déni n'a pas ce pouvoir-là sur toi, alors tu ne peux que rester silencieux, les lèvres pincées, pour éviter de dire une connerie à laquelle tu ne peux croire.

J'ai vraiment pas envie d'en parler.

Dorothy ne se pose pas en justice warrior, elle comprend dit-elle, et même si tu ne la connais pas assez pour savoir si elle croit en ses propres propos, tu as envie de le faire. Elle finit par t'arracher un rire soufflé quand elle remet en cause tes goûts en matière d'homme. Ouais, tu l'avais méritée, celle-là. Tes yeux se perdent momentanément sur tes chaussettes (laine, double couche) pendant que ta conscience part en roue libre sur certains de tes choix les plus regrettables ou, en tout cas, les moins approuvés de la Terre. L'histoire de ta vie. Enfin, ça pourrait être pire. Tu pourrais être Payne. Dieu seul savait le nombre de choix discutables qu'il prenait à la seconde, celui-là. Tu te demandes brièvement si tu es l'un d'eux.

Toi, tu ne prends pas la responsabilité de ses actes, ni avant ni maintenant. Il serait faux de dire que son attitude violente envers d'autres ne t'a jamais touché, que tu ne lui as jamais rien reproché, mais tu n'es pas malhonnête au point de te convaincre que tu as réellement agi. Et en ce sens, il est normal que Dorothy soit blessée. Tu ignorais qu'elle avait été une de ses victimes, et tu n'aurais rien pu faire pour elle quatre ans plus tôt, car ton amitié avec Payne ne remontait pas si loin. Mais durant celle-ci, et durant les huit mois qui avaient suivis, n'y avait-il pas quelque chose que tu aurais pu faire, quelque chose de concret, pour empêcher un ou une autre Dorothy de subir la même chose qu'elle? Le Choixpeau savait bien pourquoi tu n'irais pas à Gryffondor, Argus. Poufsouffle loyal, certes. Qui fait passer les intérêts de ceux qu'il aime avant ceux de parfaits inconnus. Trop lâche pour confronter ouvertement ces êtres aimés afin d'en faire de meilleures personnes.

Loyal, mon cul.

Égoïste, oui.

Effrayé de tout perdre.

Il y a plus de points communs que tu l'imagines entre toi et Dorothy Martin. Qui réagit très humblement, honnêtement, sans rajouter une couche de malaise sur le cake du drama. Pas de jugement. Juste du respect. C'est étrange qu'une personne que l'on connaît à peine, qui part avec les pires préjugés sur vous, sans compter le côté enquiquineur insupportable et agaçant, évidemment, accepte de vous faire confiance... aussi facilement? Non, ce n'est pas facile. Dorothy a pris sur elle pour t'expliquer la situation et revivre une période sombre de sa vie, qu'elle n'a pas complètement surmonté puisqu'elle réagissait encore violemment à la simple présence de son bourreau, puisqu'elle avoue elle-même qu'il lui faudra du temps pour soigner ses traumatismes.

Serait-ce le moment où tu la remercies de te faire confiance sans savoir dans quoi elle s'embarque avec toi? Non, c'est réciproque. Tu as l'impression de la connaître un peu mieux après ce qu'elle bien voulu te révéler, mais ça ne reste qu'une impression, un moment de sa vie qui a eu un impact sur elle. On ne se définit pas uniquement par nos moments, pas vrai? C'est du moins ce que tu crois. Certains se basent sur des actions pour juger les gens, tu préfères réfléchir aux raisons qui les poussent à faire telle action, prendre telle décision. Les motivations sont ce qui définissent profondément les êtres, davantage que ce qu'ils veulent bien montrer ouvertement. C'est la couche du cake qui se trouve sous le glaçage. Où avais-tu lu cela? Ce ne sont pas nos aptitudes qui définissent ce que nous sommes, ce sont nos choix.

Tout cela est étrangement mature de ta part, Martin. Preuve que je ne te connais pas vraiment.

C'est dit avec le sourire, légèrement sarcastique, mais pas dénué d'empathie (oserait-on dire affection?). La petite chieuse se révèle plus intéressante que prévu et ce que tu avais entre-aperçu d'elle aux Trois Balais ne fait que se confirmer.

Je t'ai certainement sous-estimé.

C'est un compliment, sincère, et tu espères que le ton sérieux que tu emploies là suffira à lui montrer que tu ne te moques pas.

Je sais pas si je dois te remercier de t'être confiée. J'ai l'impression que tu l'as avant tout fait pour toi, enfin c'est ce que j'espère. Au cas où t'aurais pas remarqué, je suis pas le psychologue le plus talentueux de Poudlard. Mais je sais écouter.

À défaut d'avoir les bons mots pour réconforter. La prochaine fois, elle pensera peut-être à Ethan avant de penser à toi. Ou peut-être bien qu'elle te pardonnera ton manque de talent, qui sait.

Mais c'était euh, plutôt courageux de te confier, et j'apprécie la marque de confiance. J'aimerais te dire que j'en serais digne, mais si on doit continuer sur les révélations glauques, je suis pas très doué pour ça. Enfin, je sais garder un secret. C'est pas le problème. Je suis juste... je suis pas...

Alors là, tu n'as pas réfléchi assez longtemps avant de parler, et tu hésites sur les mots (c'est assez rare pour le dire), tu regrettes même d'avoir commencé cette phrase et tu hausses les épaules. Tu pouvais pas fermer ta gueule? Dire 'merci pour la confiance' comme tout le monde? Non, non... apparemment l'honnêteté est contagieuse, même (surtout) quand elle est gênante. Tu resserres légèrement tes bras contre toi. Gryffondor is judging you, tellement fort que même Helga Poufsouffle serait capable de te renier en cet instant si tu n'achèves pas tes pensées. Être gênant ou ne pas être gênant, telle est la question. Tiens, ta chaussette droite a un petit trou.

J'ai tendance à faire foirer toutes mes relations. Enfin. Non, pas toutes. Juste celles qui comptent vraiment. Sinon c'est pas drôle.

Payne pourrait témoigner. Même Ethan pourrait confirmer, s'il n'avait pas une patience a priori infinie pour toi. C'est bien la seule relation que tu n'aies pas réussi à saboter pour le moment, par peur de tout gâcher. Oui, saboter par peur de saboter, c'est tout un concept. On vous expliquera plus tard.

Comme ça, t'es prévenue aussi. Toi, t'es censé être hystérique et instable. Moi je suis... insensible et instable? On pourrait monter un club de gens pas doués.

L'adolescence, ce fléau qui n'épargne personne.
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Dim 21 Avr - 23:03


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Prenez du sucre les enfants

Feat Argus & Do

Tu ne peux pas ignorer cette petite pique qui s'enfonce douloureusement. Tu ne peux pas prétendre que cette petite pointe de jalousie n'existe pas. Tu ne peux faire semblant, réfuter cette petite douleur, cette légère sensation incommodante. Tu la ressens. Elle est là. Discrète, mais bien là. Tu n'aimes pas ressentir cette sensation-là. Tu ne te sens pas légitime de la ressentir, tu te trouves ridicule, puérile. Argus n'a pas oublié Payne et si t'en juge par l'attitude fermée qui suit les mots que tu viens poser sur leur relation, tu comprends que beaucoup de choses n'ont pas été réglées. Tu n'as pas vraiment envie de réfléchir sur le pourquoi de la frustration que tu ressens à cette idée. Tu n'as pas envie de t'interroger sur la raison de cet énervement. Tu ne devrais pas en être gênée, pourtant ça te gêne. Ça te fait un petit quelque chose de comprendre qu'il y a des choses hors de ta portée entre eux. Mais ça ne te concerne pas. Et tu ne veux pas être envahissante, Dorothy. Bien sûr, t'en viens à souhaiter que Payne se barre de nouveau en France, loin, très loin. T'en viens à te dire que tout serait mille fois mieux et plus simple sans Payne à Poudlard, sans Payne dans le monde tout court. Mais il ne t'appartient pas de t'en mêler, de le faire savoir. Respecter l'intimité d'autrui, respecter la vie privée de tes proches, c'est une règle d'or. Tu es là si on a besoin de toi, tu disparais si on ne te réclame pas. Ça te semble la façon la plus viable de mener à bien cette relation. N'empêche que même absent, il arrive toujours à te casser les couilles celui-là.

Alors tu ne dis rien. Tu n'insistes pas plus. Ce n'est pas quelque chose qui doit venir de toi, ce n'est pas quelque chose qu'il est nécessaire que tu saches. Même si ça te frustre, même si t'en viens à en souffrir dans l'avenir, Payne et Argus c'est une histoire sur laquelle tu n'as pas ton mot à dire. La seule chose que tu peux faire c'est encaisser. Tu encaisseras. Encaisser c'est ton truc. Encaisser ça a toujours été ton petit talent. C'est le mieux que tu puisses faire sur ce sujet. C'est donc ce que tu vas faire. À défaut de savoir suivre tes plans, essaye au moins de suivre celui-là.

Tu n'as pas cherché à te faire passer pour ce que tu n'étais pas. Tu as dit la vérité, de façon brute, ce que tu pensais au moment où tu le pensais. Tu n'as pas tout dit, mais tu n'as pas menti. Très franchement, tu ne sais pas comment va le prendre ton camarade. Est-ce que ça va lui faire peur ? Probablement. Tu lui imposes ton respect et ta confiance sans lui avoir rien demander. Sans doute qu'il doit trouver ça bizarre, sans doute qu'il doit être mal à l'aise. Ce serait compréhensible. Ce serait même logique. Seulement, tu n'as pas envie de la jouer grand stratège, pas avec lui, pas maintenant. Tu ne sais pas si mettre cartes sur table est la bonne méthode, mais des fois, il faut savoir faire tapis. Il y a des choses qui te touchent encore, des choses qui te poussent à adopter le mauvais comportement. Mais pour lui, pour l'intérêt de tous, t'es capable de faire abstraction de ces choses ou, à défaut, de les assumer. C'est ta preuve de bonne foi, ta preuve de maturité. Tu n'attends pas les bravos d'Argus. C'est avant tout envers toi et pour toi que tu te bats. Pour ne plus être cette fille détestable, pour ne plus être seulement cette petite chieuse.

Tout cela est étrangement mature de ta part, Martin. Preuve que je ne te connais pas vraiment.

Un sourire éclaire ton visage alors tu poses ton coude sur l'accoudoir pour venir maintenir ta tête à l'aide de ton poing. Étrangement mature venant d'une hystérique, en effet. C'est peut-être la preuve que tu ne connais pas si bien que ça aussi, Dorothy.

- « Pour ta défense… » Commences-tu avec un peu plus de taquinerie dans la voix. « La maturité ne se lit pas très bien sur mon visage. »

Elle était gratuite. Tu dois l'avouer, tu es soulagée. Son sourire te rassure, il n'a pas l'air de se sentir envahit par tes confidences… Tu respires. Te détend un peu plus aussi. C'était un sacré cap mais il était franchi. Pour être tout à fait franche tu n'étais pas partie gagnante dans cette bataille mais tu avais su la remporter en étant toi, et ça… C'était la plus belle victoire que tu pouvais espérer. Voir Argus Catwright avouer à voix haute t'avoir sous-estimé ne te laisse pas indifférente. Ça te touche, vraiment. Tu ne sais pas s'il est présomptueux de prendre ça comme une marque d'acceptation mais tu as envie d'y croire. Il n'est pas parti en courant. Il n'a pas fui. Payne avait tort et tu te sens sotte d'avoir autant douté à cause de lui.

- « Mais, c’est vrai, je suis pleine de surprise. »

Il n'a pas tort, tu as fait ça avant tout pour toi. C'était un défi adressé à toi-même, un pari contre ta lâcheté, contre toutes ces mauvaises habitudes que t'avais prise et qui t'avait pourri la vie. Ta seule véritable adversaire, c'était toi-même. Ta seule véritable Némésis aussi. Tu avais beau avoir quelques démons aux visages différents du tien, il n'en restait pas moins qu'il n'y avait que toi pour te faire autant de mal. Ce n'est pas au monde de changer, de se plier à ta volonté, c'est à toi de travailler, à toi de franchir les obstacles. Pour devenir quelqu'un de meilleur, quelqu'un qu'on ne fuit pas. Le bonheur n'arrivera pas si tu l'attends sagement. Le bonheur est un prix qu'on gagne à force de combat. C'était ce que tu pensais, ce dont tu t'étais convaincue du moins. L'excuse idéal pour essayer, une dernière fois, de sortir du trou. La seule excuse que tu t'étais trouvée pour te donner une nouvelle chance avant de tout abandonner. C'était ton dernier essai. Le temps te dira si ce sera une réussite ou un échec.

Sa confession sur le sabotage de ses relations te fait sourire. Un sourire doux. Compatissant. Bienvenue au club, est-ce tu prendras un peu d'amertume avec tes regrets, Argus ? Plus sérieusement, tu ne peux que comprendre. Tu ne peux qu'en être heureuse aussi. La stabilité ça n'a jamais été ton truc. Prendre soin du reste non plus. Le fait d'avoir quelqu'un de similaire sur ces points en face de toi t'apaise quelque peu. Parce que tu comprends que tu es en terrain connu. Que tu ne connaissais peut-être pas Argus Isa Catwright, mais que vous aviez quand même en commun. Que vous aviez des choses à partager. Que tu pouvais le comprendre. Cette énigme n'était pas impossible à résoudre, elle ne t'était pas inaccessible. Contrairement à ce que tu pensais. Ça t'encourage dans l'idée que tu peux le faire. Que tu peux réussir cette fois-ci. Cette fois-ci, ce ne sera peut-être pas un échec.

- « Parait-il que moins et moins ça fait plus. Si deux saboteurs s'allient ensemble, je me dis que y a peut-être moyen de construire quelque chose de pas dégueu. Un club de cas sociaux ce serait un bon début je trouve, qu'est-ce que t'en penses ? »

Et tu souris. C'est un début. Un vrai bon début. Oh, tu sais qu'il reste encore beaucoup à faire, que tout est bancal, que ça veut tout et rien dire à la fois. Mais tu avais pénétré dans cette salle avec tellement de scénarios catastrophes en tête que tu ne peux qu'aimer profondément la tournure des évènements. Dire que tu es joyeuse serait peut-être un peu exagéré, mais… Ouais, ça va mieux, d'un coup.

- « D’ailleurs tu sembles avoir pas mal de sel à évacuer, Catwright. Tu ne vas pas le croire, mais il se trouve que je sais moi aussi écouter. Grosse coïncidence n’est-ce pas ? »
écrite dans un état de santé relativement douteux /CREVE/
Argus I. Catwright
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy Jeu 25 Avr - 14:48

Le dialogue s'apaise, tu le sens, et sans t'en rendre compte tu te détends également. C'était pas grand-chose, juste un rire soufflé en réaction à l'une des répliques de Dorothy, mais tes épaules se relâchent naturellement et tu reprends une position plus détendue. Tu finis même par décroiser les bras, que tu avais gardé serrés contre toi; tu reprends le paquet de chips et tu le présentes à Dorothy comme une offrande en signe de paix. Tu n'as jamais aimé les conflits. Faites l'amour pas la guerre, comme diraient les Poufsouffles et les hippies. Bien sûr toute cette situation ne se réglera pas en un claquement de doigts, pour Dorothy comme pour toi. La Serdaigle a encore du chemin à faire pour surmonter l'épreuve qu'elle a vécu quatre ans plus tôt et ce que Payne lui a fait subir, et toi tu devrais probablement avoir une discussion avec lui, pas seulement à cause d'elle mais parce que tu n'aimes pas l'idée qu'il entre en conflit avec tes amis. Et à cause de tout le reste. Mais entre Dorothy et toi, au moins, il semble que les choses peuvent s'apaiser, que vous n'avez pas besoin de vous opposer, malgré ces années de querelles enfantines et vos caractères bien trempés (ça veut dire que vous êtes aussi chiant l'un que l'autre). Et, effectivement, moins et moins deviennent plus, alors on réussira peut-être à en tirer quelque chose de positif. Ce n'est pas dans ta nature d'être optimiste, ni pessimiste, tu prends juste les choses comme elles viennent (ça évite les déceptions) mais cette fois, ton instinct te dit que tu as le droit d'espérer un peu moins de drama. De toute manière, Martin a l'air d'y être aussi allergique que toi. Tu prends une chips en haussant les épaules, amusé:

C'est plutôt une association qu'il faudrait créer, avec tous les membres qu'on va attirer. Une organisation caritative.

S.O.S. Adolescent Perturbé. Martin a détecté ta mauvaise humeur de départ, et tu aimerais balayer sa question parce que tu n'as pas envie de t'épancher, tu préférerais te changer les idées. Mais elle vient de faire un long monologue douloureux pour s'ouvrir à toi alors ce serait pas fair-play de fuir maintenant. Dorothy n'avait pas fui, elle.

Eeeeh ouais... Ouais. Je sais pas par où commencer.

Parce que t'as quand même passé beaucoup de temps à te persuader que cela ne te regardait pas et que tu n'avais, de fait, pas de raison de t'agacer. Mais le déni, s'il refoule assez efficacement les sentiments, ne permet pas de les effacer complètement. Et la soirée avec Beckett avait fait resurgir tes plus mauvaises pensées. Mauvais ami. Mauvais confident. Mauvais bro. T'étais tellement fier d'être un bon bro, pourtant. Mais t'avais trahi Beckett en croyant Ethan et t'avais trahi Ethan en le balançant à Beckett. Et ouais, c'était pas du tout logique comme raisonnement, mais même à toi, il t'arrive d'être irrationnel et de te laisser porter par tes émotions. Incroyable, je sais. T'avais pourtant dit que t'étais instable et insensible, tu pourrais faire un petit effort pour être à la hauteur de ta réputation, quand même.

Bon, j'ai déjà balancé la moitié des gens concernés alors au point où j'en suis. Prends des chips Martin, on est partis pour un épisode d'Amour gloire et sorcier.

Tu lui donnes le paquet, sans quoi tu vas tout manger, parce que tu bouffes quand t'es nerveux et c'est pas pratique pour parler. Alors. Par où commencer, en effet?

J'ai fêté Nouvel An avec Ethan et Bertram, dans l'ensemble c'était cool, on était complètement pétés, surtout moi, bref. Je me rappelle pas d'une partie de la soirée, mais c'est pas ça l'important. Après ça j'ai remarqué qu'Ethan était hyper distant, alors je suis allé lui parler et il m'a avoué qu'il avait embrassé quelqu'un. Donc moi je me dis, super, my bro is growing up, j'étais comme un père fier de son fils, sauf qu'il m'avoue aussi que la personne a déjà quelqu'un. Donc là, mon bro a le coeur brisé, qu'est-ce que je fais? Je le rassure, évidemment, j'essaye de le conseiller comme je peux- ouais on sait tous les deux maintenant que je suis pas le mieux placé pour donner ce genre de conseils, mais... j'essaye.

T'es parti on peut plus t'arrêter, et vaut mieux pas sinon tu sais pas si tu auras le courage de continuer. Il faut que ça sorte. T'en peux plus d'être le seul au courant de tout ce bazar de A à Z.

Tu suis jusque là? Bon. Ensuite on a eu le speed-dating, tu comprends pourquoi j'ai inscrit Ethan maintenant? Je voulais qu'il se change les idées. J'espérais pas qu'il passe à autre chose directement, mais... J'avais oublié à quel point c'est un Poufsouffle. La loyauté, tu vois. On a discuté avant la soirée et j'ai bien vu qu'il avait de la peine à se projeter sans cette personne, euh... appelons la Cassos N°2. Ethan sera Cassos N°3. Et puis, je sais plus comment c'est sorti mais j'ai eu une espèce de révélation, tu vois, parce qu'Ethan traîne tout le temps avec Bertram, sauf depuis le Nouvel An, comme par hasard. J'ai sorti son nom, juste pour voir, et t'aurais dû voir la tête de chien battu d'Ethan, je te jure il avait rien besoin de dire: c'était écrit sur son front qu'il lui manquait. J'ai fait A + B et j'ai trouvé l'inconnue de l'équation, le fameux Cassos N°2. C'est Bertram.

Tu as baissé la voix en prononçant le prénom, tu n'as pas envie que tout le salon commun soit au courant, c'est pas soirée Gossip Girls merci bien. Maintenant, la partie la plus difficile pour toi. Tu prends une grande inspiration. T'essayes de prendre sur toi.

Je suis super énervé qu'Ethan ne m'ait rien dit. Je me sens trahi. Je devrais pas. Je me sens con de me sentir trahi. Parce que... en soi, je m'en fous de qui il embrasse, je... j'ai pas un crush sur Bertram, okay? Non parce que dit comme ça, ça aurait pu prêter à confusion. Mais ils sont pas tous seuls dans cette histoire. Y'a aussi Beck. C'est le copain de Bertram. Enfin, ex-copain, ils ont rompu dernièrement et... et Beck est un de mes meilleurs potes aussi.

T'as un peu de peine à baisser la voix, là, il y a beaucoup trop de frustration en toi. C'était sympa de se bourrer la gueule avec Beckett, mais ça ne t'as pas permis d'évacuer tes mauvais sentiments, juste de les canalyser quelques temps, le temps d'une soirée, le temps d'oublier. Et le lendemain, elle est revenue comme ta gueule de bois, en pleine face: la colère.

Parfois, j'aime penser que je suis une personne raisonnable pour me sentir mieux. Mais c'est des conneries.

T'es pas raisonnable alors ces sentiments que tu éprouves là, aussi injustes et illogiques soient-ils à tes yeux, tu ne peux pas les contrôler. Tu lèves la main au-dessus de ta tête:

J'ai envie de leur foutre des claques, putain. C'est ça, mon niveau de sel en ce moment.

T'es tellement énervé que tu ne te préoccupes même pas de ce que pourrait penser Dorothy de ta réaction, ou simplement de la situation, pardon, de la bombe que tu viens de lâcher sans plus de remords. Le calme était de courte durée, t'es de nouveau tendu et agacé, mais tout avouer te retire un poids dont tu ne pensais pas devoir te débarrasser.
RECETTE D'UNE SOIRÉE RÉUSSIE;
16/02/2029
Salon commun
avec du sel (&Dorothy)
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Re: Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy

Du sel, des épices, et des tas de bonnes choses | Dorothy
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