white bird — GilbertっRachelっOrphan

Il allait bientôt être père.
Orphan allait bientôt être père. Et cela le terrifiait. Surtout dans un climat aussi hostile.
Qu'allait devenir son enfant ? Et Rachel ? Orphan avait choisi des puissants alliés, au même titre qu'il s'était endossé de terribles ennemis.
La voie de l'ombre était la seule qui se trouvait devant lui désormais, car Rachel et Elliot erraient dans le chemin de la lumière, parallèle au sien. Parfois ils se regardaient, et souvent Orphan hésitait à les rejoindre. Il savait que même s'il le voulait, il ne pourrait pas. Sa chance lui était passé.

Le directeur de Poudlard sortait du ministère d'un pas pressé, prêt à transplaner. Sa longue cape ondulant à chacun de ses pas décidés. Il jette un coup d'oeil à sa montre, pressé par le temps qui lui manquait tant et soupire, désabusé.
Il devrait être rentré pour le dîner, et s'il passait acheter quelque chose pour sa compagne ? Il était très absent en ce moment, et il avait le sentiment que Rachel également. Une soirée tous le deux ne pouvait que la rassurer pour le bébé.
Orphan n'était jamais prévenant, mais manipulateur. Cette intention pourtant était d'une étrange douceur.

Mais une voix qu'il avait l'impression de connaître l'interrompt dans sa halte. Le corps du directeur se fige et ses yeux s'écarquille. Il se retourne et l'aperçoit. Il a du mal à y croire, déjà parce que le visage de son ennemi est grimé mais il le reconnaitrait entre mille.

— « Gilbert... »

Le visage d'Orphan s'assombrit. Il se contient pour encaisser le choc et lui jette un regard noir. A mesure que celui-ci s'approche de lui, le directeur serre les poings et s'empare de sa baguette.

— « Tu.. Tu es mort. Je t'ai tué. »

Ses yeux cherchent désespérément des réponses. Orphan sent la panique l'envahir, et surtout la haine de son ignorance le dévaster. Il se devait d'analyser la situation rapidement pour pouvoir agir en conséquence. Mais le directeur avait la tête d'un homme ayant vu un fantôme. Quelle ironie de savoir que c'était quasiment le cas.
Une fois que Gilbert fut assez prêt pour lui murmurer ses inepties, Orphan écarquilla les yeux à ses menaces et à ses... révélations.
Sous quelques regards curieux, Orphan s'empresse de coller sa baguette sous la gorge de son interlocuteur, avec la rage déformant chaque trait marqué de son visage. Dents collées et muscles tendus, il prononce la mâchoire serrée:

— « Ne m'oblige pas à te tuer une deuxième fois Brown, cette fois je ne te louperai pas. Je réduirais ton corps en miette pour qu'il ne puisse plus se reconstituer même par magie. »

Cette fois, c'en était trop. Son monde s'écroulait. Le peu de lumière disparaissait. Orphan ferme les yeux et Rachel se trouvait seule cette fois devant lui sur l'avenue d'ombre, sans leur fils. Etait-il vraiment le sien ? Il les aurait tué tous les deux dans un élan de rage. Il ne céderait pas à Gilbert ce qu'il venait de réussir à lui voler. Pas aussi facilement, putain !

— « Rachel ne sera plus jamais à toi. Et tu ne toucheras pas à cet enfant. Disparais de ma vue ou je t'exterminerai pour de bon. »

Disparais de ma vue ou je réduis cet endroit en cendres.

Orphan était rentré dans une rage telle qu'il avait totalement oublié qu'ils étaient entourés. L'image de l'homme calme, froid et maitre de lui même s'effondrait à la vue de tous. Il n'y avait plus que lui et Gilbert, son vieil ennemi.
Mais quand est-ce qu'ils avaient commencé à se haïr ? Peut-être quand leurs yeux adolescents s'étaient posé sur la même femme. Et que celle-ci avait choisi.
Le même scénario se répète enfin, mais il n'y en aurait qu'un. Orphan dans sa folie se fourvoyait : ils étaient tous les deux trompés. Et peut-être qu'il n'en resterait aucun.

La mâchoire d'Orphan se contracte et il grimace, à la limite de se la déboiter. Il aurait voulu lancer un avada, maintenant et sans la peur des représailles mais les conséquences auraient été trop lourdes. Ce sale cafard aurait encore trouvé le moyen de revenir à la vie par ne serait-ce quelle malédiction et le directeur finirait sa vie en prison.

— « Ferme la Brown. Tu as toujours été faible. Tu laisserais celle que tu aimes se salir les mains. Par lâcheté ou parce que tu as toujours été incapable de me surpasser, qui sait. »

Il se met à rire Orphan, d'un éclat dément. Il se tient le ventre jusqu'à en pleurer. Son rire résonne alors dans les volutes du ministère et cette fois tous le monde s'arrête pour le dévisager. Certains le jugent, d'autres ont pitié, mais la majorité a peur.

— « Hahahaha qu'ils viennent me chercher, qu'ils me tuent devant tous, tes précieux amis ! VAS-Y TUES MOI GILBERT. TU AS L'OCCASION DE TE VENGER ! TUE-MOI ! »

Il avance vers lui d'un pas pressé et lui empoignes le col, un sourire malade plaqué au visage. Orphan sombre, il redevient le monstre qu'il était. Rachel ou es-tu? Tu étais censé le soigner. D'un ricanement nerveux, les yeux du directeur se sont écarquillés.
Il murmure, sa langue presque incontrôlée.

— « Je vais te tuer Gilbert. De mes propres mains, je t'en fais le serment. Mais avant je veux que tu me regardes. Que tu sois spectateur et impuissant. Non seulement Rachel ne t'appartient plus. » De sa main libre, il la secoue à ses yeux enragés pour lui rappeler que c'est lui qui portait l'anneau. « Mais en plus je vais te voler ton fils. Il grandira à mon image, et portera le nom Scamander. Je crois que tu n'as pas encore compris qui j'étais. Tu ne m'as pas sous-estimer Gilbert, tu n'as simplement jamais ouvert les yeux. Je vais anéantir chacun de tes espoirs et chacun de tes rêves. Alors je le répète... » Cette fois sa voix s'est transformé en un susurrement doucereux. « Tue-moi maintenant, c'est ta seule chance. »

Orphan avait laissé s'emparer de son corps, son esprit malade et malsain, sa véritable personnalité enfouis sous ses airs de glace.
On ne lui avait jamais accordé Aileen, alors son amour passionnel s'était déguisé en du désir charnel. Mais Rachel avait purifié ses dérives et il lui avait fait confiance, à la dérive.
Ce n'était pas les paroles d'un fou, mais d'un homme trahi par la seule qu'il avait réellement aimé.

La démence d'Orphan avait atteint son paroxysme. Il était prêt à se laisser mourir, ou du moins, simplement le prétendre... Il n'aurait jamais laissé un être aussi insignifiant se placer entre lui et ses rêves de grandeur.
C'est alors qu'il resserre sa poigne, et dévore la rage qui s'empare de son ennemi devant lui, il se nourrit de ses doutes et de sa haine. Avada.. Un éclair vert et Orphan avait enfoncé sa baguette contre son ventre avec violence. Mais leurs deux morceaux de bois s'envolèrent et une voix familière venait d'interrompre leur combat.
Rachel.
Cette traitresse, qui était également sa femme. Mais l'était-elle vraiment ? Et le fils qui grandissait dans son ventre l'était-il aussi ? Orphan recula et d'un mouvement de main attira sa baguette dans celle-ci. Il la rangea dans sa cape et la toisa avec mépris.

On rentre.
Le directeur n'avait pas bougé, à l'instar de Gilbert. Ce raté rampait à sa propre perte, noyé dans ses espoirs déchirés.
Le visage de Rachel n'avait jamais cessé d'accroitre la folie d'Orphan. Oui, il était fou. Fou d'elle. De sa fragrance, de sa peau et de ses lèvres. Il ne laisserait jamais quiconque le lui arraché. Mais la trahison n'était peut-être pas pardonnable.

Elle avait tendu la main et le directeur l'avait simplement ignoré. Il saisit alors son bras avec force et se tourna une dernière fois vers Gilbert, qu'il dévisagea avec suffisance, avant de transplanter devant les portes de Poudlard.
Sans adresser un mot et sans même lever sa baguette, il fixa d'un oeil mauvais le vieux grillage qui s'ouvrit à lui dans un grincement presque macabre.
Une fois à l'intérieur de l'école, il transplana seul dans ses appartements, laissant Rachel derrière.

D'une raison première qu'il avait besoin de tout détruire, et qu'il ne souhait pas qu'elle le regarde s'affairer à une telle rage, et d'une seconde que transplaner en étant enceinte n'était jamais bon. Elle rentrera à pied, si elle ose encore se montrer.
Orphan n'avait pas eu besoin de prononcer de formules magiques pour mettre à sac l'appartement. Le bureau renversé, les rideaux décimés, les verres et la carafe de firewhisky totalement brisés, le lit retourné. Et le directeur était assis tête baissé sur son fauteuil préféré, au milieu de ce chaos sans nom.

La porte claque et il ne lui adresse toujours aucun regard. Les coudes sur les genoux, il se met à rire, comme il s'était moqué de Gilbert. Mais cette fois, la raillerie était pour lui-même.

— « Je l'ai mérité n'est-ce pas ? »

Il finit par relever la tête.
Les yeux rouges, Orphan Scamander avait pleuré. Il avait laissé son honneur souillé par la faiblesse.

— « Je ne t'ai jamais mérité. Tu savais. Tu savais que je l'avais tué. Et tu cherches à me faire payer la souffrance que je t'ai infligé. »

Il finit par se lever d'un bon, dans un élan désespéré et se saisit de son visage avec violence. Dents serrés, il colle son front au sien, la cognant presque de sa brusquerie.

— « Tu as trahi ta promesse. Je vais trahir la mienne. »

Et pour la première fois depuis au moins deux bonnes années, Orphan pénètre son esprit de force, pour balayer tout ce dont il avait été aveugle.

Ses mains contre ses tempes, il serrait si fort par peur de laisser la vérité s'échapper. Il avait déjà été aveugle une fois. Ses mots n'y changeraient rien, il avait besoin de voir... de voir les images par lui même, d'écouter leurs voix le défier dans son dos. Il avait besoin de savoir, si le fils qu'elle portait en son sein, était bien le sien. Il ne veut plus partager Orphan, il ne se sacrifiera pas, il prendra comme il a toujours pris.

27 DÉCEMBRE 2025 ; PORTE D'ENTRÉE DE LA MAISON O'SULLIVAN

Il se tient sur le côté, observant la scène d'un air réservé. Comme s'il avait été présent ce jour noir. Comme s'il avait toujours été là, à guetter son malheur pour mieux la réparer. Orphan n'avait jamais eu ni exprimé aucun regret, à ce jour. Les pleurs de Rachel étaient sincères, comme l'amour qu'elle portait à Gilbert et qu'ils n'avaient (ni l'un ni l'autre) jamais mérité.

PRESENT

Ses supplications ne le font pas hésiter une seule seconde. Elles lui arrachent un haut le coeur, à la vue nébuleuse d'un Gilbert ressuscité. Il vit encore et ses explications rendent le Directeur désarmé. Il avait réussi un exploit dans la transgression des lois de la nature : créer un horcruxe. Et Orphan ne s'en serait jamais douté, qu'il puisse aller si loin pour sauver ses idéaux corrompus, et sa folie naissante, qu'il observe désormais décuplée.

OCTOBRE 2028 ; JARDIN INCONNU

Seul et invisible, dans l'ombre d'un bosquet de roses rouges, Orphan contemple la scène de la trahison ultime que Rachel ait pu lui faire. "Je jure que je le tuerai." n'était rien comparé au mariage et à l'enfant qu'elle comptait lui subtiliser. Il observe cet ennemi qu'il n'avait jamais eu l'occasion de croiser. Il essaie un maximum d'analyser sa voix, ses gestes, de deviner quel visage se cachait derrière son masque grotesque. Et alors que le corbeau jubile de ce plan si bien ficelé, il se tourne vers le directeur qui les épiait.

PRESENT

La connexion rompue, Rachel gémit encore, de douleur et de culpabilité. Mais Orphan est loin d'avoir terminé. Il veut trouver cette vérité, la vraie, celle que sa femme lui supplie de la laisser lui avouer.

DÉCEMBRE 2028 ; PARC NATIONAL DE KILLARNEY

Orphan se revoit à son propre mariage. Il se souvient de chaque moment : de sa conversation avec Isaac, de ce qu'il a ressenti quand il a vu la démarche pure de Rachel, de la chaleur de ses mains quand il les a saisi devant l'autel. Il avait promis, juré sur ses sombres antécédents qu'il ne se plongerait plus dans son esprit, qu'il respecterait ce petit havre de paix et d'intimité, la seule qui subsistait en elle après l'avoir épousé.
Car Orphan était un homme possessif, jaloux et parfois cruel. Mais jamais avec elle.
— « Ne lui dis pas, ça me ferait mal qu'il ne réponde pas. Mais je l'aime, moi. »
Orphan hurlait en silence, toisant le souvenir d'un Luke qui en savait plus que lui, à ce moment clé de son existence.
Il se voit à nouveau devant le prêtre, prêt à jurer fidélité et vérité. Prêt à mentir encore pour se protéger, sur le meurtre qu'il avait commis. Et parmi les invités, il le voit bien désormais, la silhouette du corbeau assise a premier rang.

AVRIL 2029 ; MANOIR DES BERGLING

Orphan se retrouvait encore, dans un autre jardin. Les fleurs y étaient encore plus belles, mais celle qui se fanait devant son juge et bourreau, c'était Rachel.
— « Je les aime tous les deux.
— Même celui qui a détruit  ta vie ? »
Le directeur aurait voulu intervenir, mais ce n'était qu'un filet argenté de pensées, de souvenirs du passé avec lequel il ne pouvait interagir. Il pouvait seulement observer, impuissant et le coeur serré.
Jusqu'à ce qu'une voix viennent interrompre cette dernière scène.

— « Rachel. Tu avais juré. Laisseras-tu un de ces enfants le faire à ta place ? N'as tu donc aucune parole et aucun honneur ? »
— « Sors de sa tête ! Sors de sa tête, maintenant. »

Et enfin, il recula, lâchant son visage de ses mains moites. Libérant sa tête de son intrusion, interrompu par une autre. Rachel pleure et il ne sait plus quoi penser.
Est-ce que tu comprends Orphan ? Elle doit te tuer ?
Le directeur serre les dents, une goutte de sueur perlant le long de son front. Il réfléchit, et la détaille d'une froideur qu'il n'aurait jamais été capable d'avoir avec elle, lui qui la chérissait tant. Mais elle l'avait déçu, il se haïssait de la hair autant qu'il se détestait lui-même. Mais l'amour était la seule chose qu'il n'avait jamais réussi à contrôler, de toutes les personnes et les forces qu'il manipulait depuis son enfance. Orphan n'avait aucun ami, hormis Isaac, car il était trop menteur pour oser les croire. Il n'avait aucune famille, hormis sa soeur, qui l'avait rejeté lui et sa brutalité, sa cruauté, sa partialité.

— « Je pensais qu'en me rapprochant de toi, tu pourrais me le pardonner, si je décidais de te l'avouer un jour. Mais je ne l'aurais jamais fait. »

Il avait encore la voix du corbeau dans sa tête, faisant pression pour qu'elle s'execute. Si quelqu'un devait essayer de le tuer, c'était Gilbert lui même, pas elle.
Elle n'avait fait que souffrir, d'un combat dont elle avait été totalement écarté.
Il la prit dans ses bras, alors qu'il ramassait d'une main les débris de sa baguette et murmura d'une voix douce.

— « Je peux te protéger, Rachel. Mais tu dois faire un choix. Tu ne peux aimer deux hommes dont l'un est destiné à mourir. Soit lui, soit moi. Et sache que je le tuerais une deuxième fois. »

Ses mots étaient tremblants d'une haine incommensurable. Il avait osé espérer croire que cet enfant serait sien, qu'il récupérerait Rachel et l'entrainerait dans sa décadence. Et il avait presque réussi.

— « Tu l'as vu toi même. Il est enfin devenu ce qu'il comptait devenir. Pour le bien d'Elliot, je t'en prie. »

Il posa son front contre le sien, et lui transmis ses pensées à lui. Une capacité que seul un legilimens expérimenté pouvait exercer.

PARC DE POUDLARD, DEUX ANS PLUS TARD PENDANT L'ETE

Un petit garçon courrait dans les fleurs du parc de l'école, les cheveux aussi ténébreux que ceux de son père. Il avait du mal à se déplacer à cause de ses petits pieds, mais parfois se téléportait à quelques mètres devant lui. Des pouvoirs instables d'un sorcier déjà puissant pour son bas âge. Orphan se tenait devant lui, un sourire expressif sur son visage. Mais le jeune papa releva le visage vers celle qu'il aimait, qui revenait d'une promenade avec son hippogriffe. Elle se saisit de l'enfant pour le poser sur le dos de celui-ci... Attendez.

Une erreur, non.
Non, Orphan tu as tort.

Rachel cria, et Orphan se saisit de l'enfant avant qu'il ne tombe dans le vide.
Non, Orphan, Rachel, Elliot.... Richard ne peut pas et ne doit pas faire parti de ce futur heureux.

PRESENT

Et tout redevient froid.
A ses hurlements de douleurs, Orphan la serra davantage, murmurant inlassablement. « Je suis désolé. »

Effondré. Son état au bord du chaos, il aurait pu sauter. Mais c'est la main crispée dans celle de sa femme qui lui permit de se relever. Le regard vide et sincère, il avait encaissé sa colère brûlante. Ce n'était qu'un retour hasardeux des tempêtes nébuleuses qu'il avait semé. Tout au long de leur relation, manipulateur manipulé.

Il avait compris, l'impact qu'avait eu le Corbeau sur Rachel en lui ramenant ce que lui-même lui avait volé. Et quelle déchéance que d'être témoin d'un être cher sombrant dans la folie. C'était peut-être sa seule crainte, d'assister à l'autodestruction de son couple, et de perdre son enfant.

Elle avait crié.
Et il l'avait lâché.
Il s'était éloigné, meurtri par sa propre démence. Ne vallait-il pas mieux que l'homme qu'il avait tenté d'assassiner ?
Bien sûr que non, Orphan était pourri. A quoi t'attendais-tu Rachel, que pouvais-tu espérer de lui ?
Elle avait dit "je t'aime", il avait répondu "moi aussi", cela avait suffit, elle s'était endormie.

Le directeur contracte ses poings à cette comparaison, serrant la mâchoire pour s'interdire de rétorquer.
Il était coupable, et en position de faiblesse. Et même sa lâcheté ne le sauverait pas cette fois.

— « Tu m'avais trahi depuis le début, avant même d'être loyale. Tu portes mon enfant, nous sommes mariés. Et ... »

Et rien.
Orphan ne pouvait rien dire.
Il avait joué, et il avait perdu. Cette fois.

Son visage se ferme à ses crachas acerbes. Il ramasse sa cape et se tourne dos à elle, téléphone en main. Contre toute attente, il n'était pas descendu jusqu'au numéro d'Isaac. Aileen était plus haut dans la liste des contacts.

— « Aileen. J'ai besoin de toi pour t'occuper de Rachel. Viens immédiatement à mes appartements. »

Ils se parlaient toujours ainsi, d'apparence. C'était à celui qui prendrait le dessus sur l'autre, constamment.
Avant toute contestation, Orphan se tourne vers sa femme, toujours souffrante au sol. Ses yeux à la lueur méprisante viennent se poser sur son corps, qu'il détaille avec fermeté.
Il se penche finalement sur elle et la prend dans ses bras, la portant contre lui pour la déposer sur le lit.

— « Ma soeur va s'occuper de toi, elle est en chemin. J'ai besoin de prendre l'air, de réfléchir. »

Mais avant de se détourner d'elle, ses lèvres sont attirés par les siennes, et il lui vole un baiser chaste, presque triste.
Orphan était malade du coeur.