Let it bleed (declan)

Le soleil venait à peine de se coucher, que la demoiselle venait tout juste de sortir d’un bar miteux de Grande Bretagne. La robe émeraude qu’elle portait dévoilait une grande partie de ses jambes, venant s’arrêter plus haut que ses genoux, un léger décolleté accompagnant cette dernière. Une cape ébène venant recouvrir le reste de son corps. « Mademoiselle Greengrass ? »   Mae esquissa un léger sourire, dos à son interlocuteur, et reprit un visage neutre en lui faisant face. Tout se passait comme prévu. « Je vous prie de m’excuser ? »    Elle noua ses mains face à son abdomen et plongea son regard de braise dans celui de l’homme qui se tenait face à elle. Il n’était pas quelqu’un d’important, loin de là. Un sorcier de bas étage, possédant une baguette faite de terre et d’argile. Ce genre même de née moldu voulant rejoindre le monde des sorciers, pensant que seule l’obtention d’une baguette le permet. « Je … je vous ai timidement observé tout à l’heure, et je voulais vous dire que votre beauté n’a d’égal à mes yeux... »   Mae baissa la tête, mimant une gêne inexistante, avant de regarder à droite et à gauche, s’ils étaient malencontreusement suivis. « Vous savez, je n’osais le dire moi-même mais je ne reste pas insensible à vos mots… Permettez vous ? »   L’homme, inconscient et surtout ignare, hocha positivement la tête, avant qu’elle ne prenne en main sa baguette, et qu’ils transplanent dans une cabane où son frère avait l’habitude de se réfugier.

Assis dans l’un des fauteil, il observa Mae attacha sa chevelure brune et déposer sur un porte manteau son long manteau. Elle pointa ses yeux en sa direction, tout en se mordant la lèvre inférieur. « Allons, ne vous faite pas priez. Déshabillez-vous. »  Ses fesses posées sur le coin de la grande table en bois, elle le regarda faire, avec ce genre de flamme brûlante dans le fond des yeux. Sa baguette en main, Mae leva cette dernière en sa direction, et sans qu’il ne puisse rien faire, si ce n’est gémir, elle dit à voix haute. « Avada Kedavra ! »   Laissant un filet émeraude traverser la pièce, s’écrasant contre le corps de l’homme, à présent inerte au sol.

Roulant des yeux, elle réussit avec quelques coups de baguette à déplacer son corps sur la table derrière elle, en ayant presque oublier le message qu’elle avait plus tôt envoyer à Declan pour qu’il la rejoigne en ces lieux. La mort n’était pas prévu initialement au rendez-vous, mais les aléas de la vie en avait voulu autrement. Declan devra faire avec, s’il venait. Une tâche de sang sur le visage, et commença à préparer son laboratoire de fortune au sous sol, avec l’inconnu. Glissant les gants en latex contre ses fins doigts.

Mae leva la tête vers le plafond de la pièce, et cru vaguement entendre un homme transplaner. Il était là. La jeune femme se racla la gorge et d’un coup de baguette la porte s’ouvrit d’elle-même, et  un Fléreur indiquant au sorcier de la rejoindre en montrant le chemin. La sorcière se retourna, face  à l’escalier d’où venait Declan avant de commenter. « Si tu es sensible, je te prie de rester en haut des marches Declan, sinon … Tu es le bienvenue. »   Un sourire enfantin sur les lèvres.   

Mae lui offre un léger sourire, parce qu’il faut être polie avec les personnes que l’ont reçoit, rien ne sert de les effrayer à peine arriver. Elle déplaça rapidement ses yeux sur la canne qu’il l’accompagnait, avant de le voir la rejoindre sans broncher, malgré son avertissement. « On ne sait jamais. Certains pensent qu’ils sont plus fort que ça devant la mort. »  Un haussement d’épaules suis alors sa réplique, alors qu’elle essuie sa joue sur le tissu de sa robe en y frottant son visage sur son épaule. Son visage au dessus du défunt, face à Declan, Mae dessine quelques pentagrammes sur lui, ainsi que sur le table sur laquelle il est allongé.

« Celle-ci a été relativement rapide, je dois l’avouer. »  Peut-être aurait-elle dû s’amuser avec lui, ou du moins faire durer le plaisir, s’il avait été un instant présent. « Dis moi Declan, n’as-tu pas peur de la magie noire ? Que penses-tu de toutes les possibilités que cette magie prohibée peut offrir ? »  Son visage était neutre alors qu’elle continuait à tourner autour du cadavre, a marqué ce dernier de dessin plus fou les uns des autres, avec le sang du pauvre homme. « Cet homme là est destiné à devenir un inferi. »  Ses yeux vermeils planté sur son confrère sorcier, elle est franche. Directe. Il n’est pas nécessaire de tourner autour du pot et de tourner des phrases pour qu’elles soient plus douces à accepter. « Je voulais également te remercier. Grâce à toi nous avons pu avoir une réunion des plus solennelles avec le maître. Alors. Merci. »

Elle remarque aisément ce petit air surpris sur son visage. Il est toujours délicat de recevoir des invités chez sois, et de les recevoir avec un corps étendue devant eux, ce dernier se vidant peu à peu de son sang. Ca aurait pu être désagréable, glauque ou même nauséeux pour Déclan, et pourtant il ne bronche pas. Heureusement. « Parfait alors. » Posant ses gants sur le bord de la table, la jeune femme en profite pour éponger les quelques goûtes de sang sur sa joue et son front et offre un doux sourire à son invité. « Nous pourrions débattre de longue heure sur la mort, comment la donner, l’éviter, la manipuler. Il y a tant à expliquer, à et apprendre. » Son sourire est figé un instant sous ce regard de braise, et disparaît alors qu’elle déplace à nouveau son regard sur le défunt qui finira elle l’espère par lui tenir son manteau.

« Et bien, il était destiné à se retrouver sur cette table, et à me servir jusqu’à ce que la plus petite parcelle de chair fonde sous un incendio malvenu. » Posant ses mains sur le côté du visage du cadavre, elle positionne son visage juste au dessus, laissant ses cheveux retomber sur ce dernier, cachant presque une larme sur qui perle sur sa joue. De la joie. De la peine. Personne ne le saurais. « Un inféri. Je ferai de lui un inféri. » Elle y arriverait tôt ou tard, et elle sentait ce moment arrivé, elle le voulait plus que tout au monde. Il y a de ceux qui reprennent la vie et ceux qui la redonnent. Qui manipule la mort avec une couronne ébène sur le haut du crâne. « Je ne pensais pas que tu arriverais si tôt, je ne t’aurais pas accueilli dans de telles conditions. Je m’en excuse. » Doucement elle redresse son visage après avoir caresser la joue du défunt, sa baguette rejoignant ses doigts. « En réalité, je voulais te remercier. De ton implication pour The Crow et le reste des oiseaux qui le suivent, qui nous côtoient de loin ou de près. Grâce à toi nous avons pu nous retrouver dans un lieu sécurisé sans craindre pour nos vie. Car il faut le savoir, les murs ont plus que des oreilles.  »