Encore un soir. Encore un soir ou elle sent ces mains se glissaient le long de son cou et le serrer jusqu’à l’étouffement. Mais il n’y a personne. Juste elle et ses démons. Dans cette grande chambre où elle ne peut réveiller personne. Ou elle voudrait pourtant hurler toute cette douleur. Tout ses cauchemars. Serrant le tshirt d’Adrian contre son visage, dans sa bouche pour étouffer ses hurlements, Mikhal se lève et court jusqu’aux toilettes alors qu’elle n’est vêtue que d’une culotte et d’un tshirt beaucoup trop grand pour elle. Ses yeux remplis de larme, les joues beaucoup trop rose pour que ce soit à cause de la chaleur. Son corps est toujours marqué, elle peut le voir dans le grand miroir face à elle. Les marques de sors lancés contre elle. Des griffures. Elle peut encore sentir les ongles de sa sœur ne faire qu’un avec sa chair. Mikhal soulève son t-shirt et admire avec le plus grand mépris ce corps marqué. Meurtri. Son organe sous sa poitrine se meurt et souffre en silence. Il est au ralenti. Ses pleurs s’intensifie, elle panique, elle a peur. Peut-être trop. Peut-être qu’elle n’est pas habituée à ce sentiment. Mikhal a pour habitude de tout contrôler, de ne pas avoir à faire face aux imprévus car son cerveau pense trop, à chaque éventualités.
Pourquoi n’avoir rien fait ? Pourquoi n’avoir rien dit ? C’était ça alors, qu’il ressentait lorsqu’elle était si désagréable et violente avec ceux qui n’avaient rien demandés ? C’était ce sentiment, cette oppression, ce cœur qui se serre sans savoir pourquoi ? La peur la paralyse, son souffle s’intensifie comme si la pièce se vidait peu à peu de son air la laissant étouffer, tombant à genoux contre le carrelage des toilettes. Laissant quelques goûtes de sang s’étaler contre le sol alors qu’elle essaie de se relever, sans tenir sur ses jambes. La panique l’envahie, et alors qu’elle passe ses doigts sous elle pour essayer de se relever, Mikhal voit le sang sur ses mains, et se laisse alors tomber sur les fesses. Ses mains sur son visage, se balançant d’avant en arrière en essayant tant bien que mal de camoufler ses gémissements, sa douleur, sa haine.
Son visage marqué par des traces de sang, elle arrive à se tenir aux rebords des lavabos pour une fois de plus, s’observer face aux miroirs. Mikhal devait faire face, admettre sa faiblesse et sa profonde détresse par dessus tout. Doucement la jeune femme porta ses doigts au miroir, essuyant la buée qu’elle avait créée dessus. Ses beaux yeux océan se dévoilèrent sous ses cheveux si pur, et pourtant si court. Un instant elle eu crut voir le portrait de sa mère. Pourquoi était-elle ainsi ? Pourquoi la détestait-elle autant ? Pourquoi cette rancœur ? Pourquoi ne pas savoir ?
Mikhal frissonna au sang coulant sur ses mollets, et sentie inconsciemment une présence nouvelle. Essuyant nerveusement ses yeux elle se retourna le regard noir. Après tout qu’allait-elle dire à la population de Poudlard après ce qu’elle avait vu sur la grande Mikhal, au cœur si froid qu’il est impénétrable ? Qu’allait-elle racontait comme ragot pouvant nuire d’avantage à son mental ? Et pourtant, elle esquissa un léger sourire, comme pour cacher tout ce qui n’allait pas. Mikhal leva à sa poitrine sa main, serrant le tissus de son t-shirt, lui aussi tâché de sang. Elle le cherchait. Voir s’il était encore là, sous son sein. Son cœur. Avant de murmurer. « Edea … ce n’est pas ce que tu crois. »
La nuit était calme malgré les températures qui montaient doucement. Le corps sur les couvertures couvert d'une simple nuisette fine pour la laisser respirer, Edea semblait dormir paisiblement. Dans ses rêves il y avait des chevaliers bravant mille dangers, et plusieurs silhouettes avec qui elle paraissait s'amuser plus que de raison. Parmi elles Beckett et Hennessy, Béring aussi, perché sur son balai à faire des courses avec son cousin. Dans son rêve, à Edea, Enoch est un sorcier et il lui tend un balai. À trois ils font des courses endiablées avant qu'elle ne chute de maladresse en plein sur ce pauvre Beckett. Des airs de réalité qui lui donnaient le sourire tandis qu'elle demeurait endormie.
Il avait fallu laisser l'heure tourner pour que finalement elle ne se réveille, la mine endormie et grimaçante de cette soudaine envie d'aller vider sa vessie. Chancelante elle s'était levée pour quitter le plus silencieusement possible son dortoir. Comme d'habitude elle s'était cognée en glissant dans les escaliers, de quoi la réveiller douloureusement avant d'entrer dans les toilettes.
Elle s'était arrêtée sur le pas, toujours un peu endormie. Il lui avait fallut quelques secondes pour comprendre qu'elle n'était pas seule.
« ...Mikhal ? »
Une main molle vint frotter ses yeux fatigués avant qu'elle ne reporte son attention sur ta silhouette. Il y avait du sang. Par terre et sur toi.
Attends, comment ça du sang ?
« Ça va... ? s'inquiéta-t-elle en s'approchant. »
Ça n'est pas ce que tu crois. Edea, la tête trop enfarinée pour réfléchir n'avait pas vraiment fait attention au sous-entendu que pouvait contenir cette seule phrase. Tout ce qui la peinait, elle, c'était de te savoir blessée et dans le mal, Mikhal.
« Euh. Bin. Euh. C'est. ... Je crois rien en fait mais euh qu'est-ce qui c'est passé ? »
Les mots se mélangeaient dans sa tête et elle s'étonnait d'être capable de sortir quelque chose d'aussi cohérent. Edea n'était généralement pas très réceptive au réveil, sauf en de rares occasions. Et, la nuit pour faire l'aller-retour entre les wc et son lit ça n'était pas inclut. Elle t'invita d'une légère pression sur ton épaule et de quelques mots à t'asseoir sur le sol pendant qu'elle nettoyait tout ça avec un peu d'eau et du papier qu'elle avait attrapé rapidement.
« T'es tombée ? demanda-t-elle tout en tapotant tes genoux doucement. »
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