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This secret is not mine.

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Sandro Clemenza
Eleve né-moldu
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Sandro Clemenza
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This secret is not mine. Ven 24 Mai - 18:00

This secret is not mine. 8M3M24j

AVRIL 2029.
ft. @Owain S. Baxter.

● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

Ce jour-là, il a de la chance, sa journée de cours se termine plus tôt que d’habitude, ce qui lui laisse un peu de temps pour réviser son cours d’économie magique pour le lendemain, allongé sur son lit, le bouquin au-dessus du visage. Des fois, il se dit qu’il est complètement dingue d’avoir fait le choix d’une bi-licence. Parce qu’il se retrouve à devoir emmagasiner un nombre incalculable de connaissances avec plus ou moins de réussite. Jusqu’à présent, il est dans la moyenne, il essaie de se stabiliser ainsi et dès qu’il en a l’occasion, profite du calme du dortoir, ou de n’importe quel endroit de l’établissement, pour lire un peu.

En cet instant, il sait que ses camarades de dortoir, Castiel, Owain et Beck sont en cours, ou à un entraînement de Quidditch, ou Dieu sait où. Partout sauf ici, donc. Les moments où il arrive à être seul ici sont rares alors il en profite plutôt qu’avoir à se rendre à la Bibliothèque. Mais une petite vibration de son PINEAPPLE le tire de sa lecture et il agrippe l’appareil d’une main pour voir ce dont il est question. Owain qui lui demande s’il peut lui rendre un service. Ouais ouais ouais… facile ça. Apparemment il cherche un « carnet de voyage » ? Ça ressemble à quoi un carnet de voyage, d’abord ? Et pourquoi il croit que Sandro ira gentiment le chercher ? Humpf. Ok il y va, mais bougonne quand même un peu.

Il se lève donc, descend en direction de la Salle commune. Y’a toujours du monde dans cette pièce alors il salue quelques connaissances et cherche du regard n’importe quoi qui pourrait être un carnet de voyage. Au bout de quelques minutes, il remarque ça sur le rebord d’une étagère. Un carnet tout ce qu’il y a de plus banal. Sandro se contente de soulever la couverture et y’a bien marqué « O. Baxter ». Trouvé. Il retourne donc dans la chambre et balance le carnet un peu énergiquement, certes, mais en sachant que ça n’abîmera rien, sur le lit du blond. Il envoie un message au concerné pour lui dire que c’est fait.

Il va ensuite pour s’affaler sur son propre lit quand il remarque que dans son geste, quelque chose a glissé du carnet en question pour tomber sur le sol à côté du lit d’Owain. L’italien se questionne pas plus que ça va et va pour ramasser ce qui ressemble à une feuille de parchemin pliée en deux qui s’est visiblement ouverte en tombant. Sandro, il n’a pas forcément de curiosité mal placée. Les potins et autres rumeurs graveleuses, honnêtement il s’en fout la plupart du temps.

Sauf que là, la lettre – parce que ça ressemble à ça – est devant lui. Il la ramasse d’une main et son regard tombe sur quelques mots : « edea y’a un truc que je n’ai jamais dit. », « je détruirais sa vie à cet imbécile. », « j’y arrive pas j’y arrive pas j’peux pas juste porter tout ça ». Il sait que ça ne le regarde pas. Parce que oui, ça ne le regarde pas. C’est une lettre d’Owain à sa sœur mais… il y a dans la tournure des phrases un mal-être qui transpire et qui provoque un frisson dans le dos du brun. Lui-même, dans ses premières années ici, il a eu son lot de mauvaises idées, l’envie de disparaître, de se nuire à lui-même, lui qui ne comprenait pas et ne voulait rien avoir à faire dans ce monde magique. Alors il ne peut pas s’en empêcher. Il se pose sur le côté du lit du blond et il lit. Il lit tout.

Cette lettre, c’est quelque chose qu’Owain a écrit depuis un moment, semble-t-il. Il est question d’une situation familiale dont Sandro n’a jamais su que les grandes lignes, rien de plus. Faut dire que les quatre-là, qui partagent cette chambre depuis de nombreuses années, c’est rare qu’ils parlent des choses vraiment personnelles. Des choses qui touchent à la famille ou au ressenti. Ce sont de bons potes mais entre mecs on s’dit pas ce genre de trucs. Il devrait pas être au courant. Sauf qu’il l’est, maintenant, et il sait pas quoi faire de ça. La lettre, il la lit deux fois, comme pour s’assurer de ce qu’il voit, de ce qu’il comprend, et il la range finalement à sa place, entre deux pages de ce carnet de voyage.

Puis, la vie reprend son cours. Et lui, il reprend sa lecture, moins concentré peut-être. Que doit-il faire de ça ? Après tout, il n’était pas censé voir cette lettre, encore moins la lire.

● ● ●

Plusieurs jours passent et Sandro ne peut s’empêcher d’observer son ami à la dérobée. C’est un peu absurde, parce qu’apparemment la lettre remonte à longtemps mais… il n’empêche que s’il a mis ces mots sur du papier, c’est bien quelque chose que le blond a du ressentir à un moment ou un autre. Est-ce toujours le cas ? Parce qu’il parle bien de… de ne pas réussir à vivre. D’abandonner, en fait. Sous cette façade toujours très souriante et dynamique qu’il affiche, parfois râleur mais éternel bon pote, qu’en est-il vraiment ? L’italien se demande s’il devrait pas oublier, peut-être. Et en même temps, ça le lâche pas, ça reste dans un coin de son esprit.

Puis un jour, en revenant d’un cours de Botanique, il tombe sur Owain, qui est là, posé sur son lit, le nez rivé sur son téléphone. De ce qu’en sait le Clemenza, Castiel est en cours et Beckett s’occupe de Findus, sa gronian. Sandro laisse son sac tomber au pied de son lit et salue le blond dans un mouvement d’la main.

- Yop ! Alors l’aprem, bien passée ?

Il va sans doute faire une connerie, mais il veut lui en parler. Il va lui en parler.
Owain S. Baxter
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Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Sam 25 Mai - 0:59

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@Sandro Clemenza ▬ courant avril


niveau secrets dans votre coloc, on va dire que tu as les tiens, owain. et quelques un des autres. y'a ceux que vous partagez à quatre. comme le fait que beckett dorme nu et que du coup le réveiller le matin quand il est à la bourre te blase parce que t'en as marre de voir son paquet. y'a les plus personnels, la transformation de castiel qui avait été annoncée via un interview du stupeshit plus tard, que tu regardais au hasard. vous le voyiez moins le soir, ses absences, la régularité ce des dernières, son irritabilité ... puis la pleine lune. t'as été des premiers à savoir.

pour sandro. c'était le fait qu'il s'agisse du frère de tiago. c'était pas vraiment un secret à priori mais dans l'univers comme celui des sorciers la place des sports moldus était moindre. toi t'avais grandi avec des parents qui portaient un amour pour la culture moldue et ses langues, on ne peut parler de culture sans parler du sport. t'étais plus fan de real madrid toi (possiblement parce que la fédération internationale de football l'a élu plus grand club du XXᵉ siècle tu sais que t'es biaisé) mais, la juve, c'était la base.

rosaleen parlait des périodes phares pour les guides culturels, notamment en europe, la coupe du monde réunissait un nombre incalculable de monde autour de leurs télévisions mais également sur place. vous ne vous étiez pas rendu en russie en 2018 pour voir les matchs en direct, contrairement à ce qui était prévu à ta grande déception, ton père venait de vous quitter et ta mère était dévastée. ... enfin l'aîné des clemenza n'avait pas encore fait connaître son nom. il devait quoi, avoir 15 ans à cette époque ? un truc comme ça ?  ce n'est que des années après que tiago s'est fait connaître. ta première question selon laquelle sandro était bien le frère de tiago était plus toi qui t'essayait à la conversation que le prendre sur le fait. à vrai dire, clemenza était un nom qui pouvait être partagé d'une grande partie de la population italienne après tout. ce fut la bonne surprise pour vous deux lorsqu'il t'a dit que oui.

mais comme l'italien ne savait pas beaucoup de choses à ton sujet toi également tu en ignorais. le serpentard n'a jamais tout à fait été amer envers tes camarades sorciers à ta connaissance. qu'il s'agisse d'un né moldu il ne le cache pas, même ça se sent ça se voit qu'il en est fier de l'être. fier mais comment décrire ce qu'il ressent, dans la rue moins en moins de gens lui ressemble. t'as connu sandro qui faisait malgré, sans avoir la moindre idée de comment il était auparavant. fier que sandro, il suffit de le regarder parler de son frère ou de l'italie et owain, l'italie est un de tes meilleurs souvenirs à toi aussi. c'est grâce à lui que tu maintiens une pratique de la langue adéquate.

t'avais club de duel bientôt, mais l'envie de t'y pointer est nulle. c'est pour ça que t'étais là, affalé dans ton lit, un écouteur à l'oreille avec une serie sur le petit écran de ton pineapple. tes yeux se lèvent lorsque tu vois sandro rentrer, tu pauses ton épisode.

salut, souri, j'ai rendu un devoir d'ici, et là je chill tranquille

tu pointes ton pc au bout du lit du menton, où l'on pouvait voir que le dépot de ton travail était fermé définitivement, en son coeur tes heures de travail cette fois, projet rendu juste à temps d'après l'heure et la date affichée près du dépot.

et toi ? comment ça s'est passé ton cours de botanique ? tu profites qu'il y ait personne pour parler lui parler italien, tiens.
Emme


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Dim 26 Mai - 23:46

D’Owain, Sandro réalise qu’il ne sait pas grand-chose. Pas des choses qui touchent au perso ou au ressenti. Rien de plus que ce que des potes qui jouent parfois aux mecs virils vont échanger de temps en temps. Il a encore plus nettement cette impression depuis qu’il a lu cette lettre. Cette lettre qu’il n’aurait sans doute jamais du voir, jamais du approcher… mais c’est fait maintenant, c’est comme ça. Depuis, l’italien a observé le blond comme il l’avait fait lorsque ce dernier est arrivé dans l’établissement, il y a plus de trois ans maintenant. Honnêtement, le brun apprécie Owain, ce dernier est du genre pas prise de tête et sait toujours parfaitement alléger l’ambiance quand nécessaire. Alors oui, certains le trouvent idiot, parce qu’il en joue. Il balance des blagues à tout va (pas toujours drôles) et « fait genre ». Il fait genre il a la flemme et opte parfois pour la facilité. Il se cache derrière des phrases à la con et aime jouer le rôle de mec que l’on prend rarement au sérieux. Au début, l’italien a cru qu’il était réellement comme ça… avant de finalement réaliser que c’est en grande partie une image qu’il se donne.

Quand il le veut vraiment, Owain démontre qu’il a une très grande culture générale et peut s’intéresser à pas mal de choses. Il a d’ailleurs beaucoup voyagé et quand il l’évoque, il montre combien ces différents pays qu’il a traversé l’ont marqué et façonné, en quelque sorte. Il a le contact facile et un tempérament tenace. Ça tombe bien, le Clemenza sait l’être, lui aussi. Plus d’une fois, et le plus souvent pour des conneries, des points de détails, ces deux-là arrivent à soûler ceux qui les entourent, car chacun est convaincu d’avoir raison. Sandro, quand il sait – ou estime que – il a raison, il s’en cache pas. Alors il lâche pas l’affaire. Et Owain non plus. Tous les deux, ils aiment avoir raison, avoir le dernier mot. L’italien il aime bien ces moments-là parce qu’ils se lancent des piques pour déconner mais derrière, ça l’fait marrer.

Et puis… surtout… Owain aime bien le foot. Des fois, ils regardent ensemble des vidéos sur leur tél. Il en est curieux, et rien que ça, ça lui fait plaisir à Sandro. Parce que c’est tellement rare à Poudlard ! Beckett, des fois il l’écoute en parler par gentillesse, mais c’est pas vraiment son truc. Oui, même chez les nés-moldus tout le monde n’est pas forcément fan. Il y a des sang-mêlés aussi qui s’y connaissent un peu mais ça dépend de leur pays d’origine, de leurs goûts sportifs… c’est très fréquent que ceux qui connaissent les sports moldus les abandonnent une fois entrés dans l’établissement. Comme s’ils étaient moins funs ou moins glorieux. En ça, la direction a beau mettre à disposition des installations pour pratiquer les sports moldus, ils ne sont jamais vraiment mis en avant. Il le déplore, Sandro. Mais bon, il existe quand même quelques personnes avec qui discuter football et Owain est l’une d’entre elles. C’est d’ailleurs lui qui a évoqué Tiago, peu après son arrivée à Poudlard. Comme vous pouvez vous en douter, ça l’a surpris au début et il s’est vite empressé d’acquiescer, de dire avec fierté que oui, Tiago Clemenza, le joueur de la Juventus de Turin, c’est son frère aîné. Hé oui. Ça, ça a aidé pour briser la glace avec Owain, d’autant plus qu’ensuite, le Baxter s’est mis à lui parler de l’Italie, de Venise… le tout en italien.

Là, il était aux anges, Sandro. Depuis, quand l’occasion se présente les deux discutent en italien. Le blond aime bien pratiquer et pour le sicilien, c’est toujours un bonheur de parler dans sa langue natale, d’affirmer ses origines et son héritage. C’est pour tout ces raisons – et sans doute bien d’autres – qu’Owain s’est parfaitement intégré auprès des trois colocataires et que Sandro se fait une mission de discuter avec lui. Il le considère comme un bon pote, il a besoin de comprendre cette lettre, savoir s’il pense et ressent toujours ce qu’il a écrit dessus. Pas le genre de chose qu’il se voit aborder de but en blanc, alors pour commencer il fait comme si de rien.

Owain est sur son lit, nonchalant, et le brun l’écoute lui répondre.

- T’as bien raison, va.

Parler devoir fait penser à Sandro qu’il en a un à rendre pour bientôt et qu’il faudrait qu’il se bouge… mais bon, ça attendra. Il en profite pour s’asseoir sur le bord de son lit et sort de son sac quelques-uns de ses bouquins qu’il pose sur sa table de chevet. Il entend derrière lui la voix de l’américain et il se tourne, se pose finalement en tailleur au milieu de son lit et hoche la tête. Comme souvent quand ils sont que tous les deux, Owain se met à parler en italien. Sandro ça lui fait toujours plaisir et il a un léger sourire quand il répond.

- Bof, la vieille nous a pris la tête avec les plantes subaquatiques… j’ai la tête en vrac. J’me demande toujours pourquoi j’ai choisi une bi-licence.

Comme chaque jour depuis qu’il a fait ce choix.

Il soupire et se laisse retomber en arrière, le crâne contre l’un de ses coussins, les jambes toujours croisées. De là où il est, s’il tourne la tête sur la droite, il peut voir Owain. C’est ce qu’il fait et après un léger silence

- Et toi du coup, ça va… bien ?

Pas suspicieux du tout comme question. Non.


Dernière édition par Sandro Clemenza le Jeu 30 Mai - 0:48, édité 2 fois
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Lun 27 Mai - 22:44

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le brun mentionne sa licence et tu le regarde d'un sourire carnassier.

c'est pas un peu trop tard pour les regrets Clemenza ?

tu n'aurais jamais son ambition toi. sinon tu serais en bi-licence de technologie magique et de défense magique et occultisme. on te verrait moins aux trois balais ou en train de faire des conneries. parce que tu voudras donner l'impression que c'est facile pour toi quand en fait le travail derrière est conséquent. y'a les facilités il est vrai, celles qui font que, tu avoues tu assimiles la plus grande partie du travail en cours et qu'il suffit de le retravailler une fois au dortoir.

c'est ce qui fait que tu peux si aisément continuer comme tu le fais, au final. de plus... tu sais comment tu peux être avec la compétition. alors t'as décidé de te la couler un peu plus douce et maintenir ça avec une licence : ce qui présente de bosser tout aussi sérieusement, te permet une organisation un peu plus élastique, il est vrai.

sandro s'installe sur son lit comme il lui arrive de faire si souvent. les journées lasses vous amènent des fois à papoter sans bien grand but. tu allais remettre ton écouteur quand l'italien te demande comment tu vas. question normale à priori, tu n'es pas sans remarquer que la manière dont son ton tourne est particulière.

ouais ?

mais parce que tu n'es pas insensible à sa tentative de te faire parler, quelque soit sa vraie raison, tu ajoutes :

qu'est-ce qu'il y a, j'ai l'air de dormir encore moins que d'habitude ?

y'a eu la période post the crow où il y eut un shift monumental chez bien des gens. lui y compris. les problèmes de santé de sa mère s'étaient mêlés à la crainte de perdre edea, et kain, suite aux explosions. et il est vrai, tu avais demandé à être laissé le matin en cette période, qu'on te réveille pas a moins de subir ton courroux, des insultes et des doigts très sympathiques. c'est un peu plus calme à présent, a priori. du moins, continuer à étudier après tout ça fut une réalité assez difficile à assimiler.

après, tu ne t'attendais pas à ce que scamander réagisse non plus, ça aurait été très mal vu. à la place des élèves se sont levés, de leurs badges renards et leurs mines un peu niaises ont estimé qu'ils pourraient protéger l'école de... quoi que ce soit que cette menace. à bon entendeur, quelques de leurs ateliers avaient ce côté indéniable de camp de vacances, et t'arrives pas à te décider si c'est une bonne chose ou non.

ton attention dérive, à ton chevet ou tu trouve un de tes carnets et qui te fait te rappeler :

ah ouais j'sais plus si j't'ai proprement remercié d'avoir trouvé mon carnet l'autre jour. je l'aurais mal vécu si beck l'avait pris. je te dois quoi ?

parce que t'es un homme de parole, au final.
Emme


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Jeu 30 Mai - 1:08

- Si, sans doute que si, et ce sera un miracle si j’arrive à valider tout ça.

Un miracle. Oui. Il bosse, pourtant, on peut pas lui enlever ça, mais il est plus proche de la moyenne que de l’excellence. Il n’est que dans un seul club, celui de boxe anglaise et n’est dans aucune équipe sportive, Quidditch ou Hippoball (en même temps, nul besoin de faire les tests d’entrée pour savoir que ce n’est pas fait pour lui, ça). S’il y avait une équipe de foot par maison ou de volley, là il aurait craqué… en attendant, ça l’arrange d’une certaine manière car il n’a pas réellement d’autres obligations et qu’il a su se trouver un équilibre entre révisions et temps de repos. Il n’ose imaginer comment font ceux qui sont en bi-licence et cumulent avec des entraînements ou des responsabilités de préfets. Des fous.

Bien sûr, même s’ils ont l’habitude de discuter comme ça de tout est de rien lorsque l’occasion se présente, la manière dont il interroge Owain n’est pas forcément naturelle. Ce n’est pas ainsi qu’il le questionnerait, normalement. Il ferait ça plus légèrement. Là, cependant, ça ne lui vient pas. C’est l’américain qui allège un peu les choses et Sandro s’en amuse, avant de ponctuer.

- Non, t’inquiète, tu as toujours ton teint de princesse, va !

On va dire ça. Avec les événements récents, la plupart des élèves en sont sortis marqués et, aujourd’hui encore, il est certain que l’atmosphère dans les couloirs est plus étouffante qu’à l’accoutumée. Sandro le ressent ainsi en tout cas. Le discours du Crow a su séduire certains des étudiants, il le sait. Aucun ne l’affirme réellement, mais par des petites phrases que l’on peut parfois entendre au détour de la salle commune, il est clair que le doute s’est installé. Il y a des élèves qui se demandent si l’idéologie de ce fou furieux ne va pas dans le bon sens, ou n’amènerait pas un changement nécessaire dans la société magique. Quelle connerie !

Plus encore que l’attaque le jour J, ce sont ses conséquences que l’italien trouve perfides et difficiles à évaluer. C’est par conviction autant que pour se donner l’impression de « faire quelque chose » qu’il a rejoint les Foxes, depuis. Il ne sait pas si c’est simplement pour s’occuper l’esprit ou si cela servira réellement, mais en attendant, il n’est pas certain que le « teint de princesse » fonctionne pour lui. Et peut-être pas non plus pour le blond, en vérité, mais il n’est pas expert en la matière.

Il ne sait pas si c’est le hasard ou un signe de destin car voilà qu’Owain brise le silence à nouveau et le remercie de lui avoir trouvé son carnet de voyage, la dernière fois. Cette simple phrase secoue légèrement le brun. Il a toujours la tête vers son colocataire et parvient à répondre, comme si de rien.

- Di niente! (*) Tu m’paieras un verre à la prochaine soirée, j’compte sur toi !

Va-t-il laisser passer cette occasion ? Il pourrait. Il pourrait simplement tourner la tête, fixer le plafond et pourquoi pas récupérer l’un de ses bouquins pour se mettre à bosser. Il pourrait laisser Owain reprendre le cours de sa série et la fin d’après-midi suivrait son cours, jusqu’à ce que Beckett ou Castiel arrivent et que la soirée s’installe définitivement. Il pourrait. Ce serait certainement plus simple. Cela éviterait de mettre les pieds dans le plat, de faire ou dire quelque chose qui pourrait déplaire au Baxter, de passer pour le mec indiscret, de briser la bonne entente entre eux.

Est-ce que ça vaut la peine ?
Peut-être pas, mais il veut en parler.

Alors le voilà qui ferme une seconde les yeux, prend une grande inspiration et se redresse, assis sur son lit. Il jette un coup d’œil en direction du blond, seulement, ce n’est pas évident de soutenir son regard pour parler de ce genre de chose, alors il se met à scruter un point quelconque du lit de l’autre élève.

- Au fait… concernant ton carnet, justement. Quand… Quand j’l’ai lancé sur ton lit, l’autre jour. Euh. Y’a un truc qui est tombé au sol. Il marque un arrêt et se passe machinalement la main dans la nuque, ce qu’il fait quand il est embarrassé ou sous pression. Je-je suis allé le ramasser tu vois. Et euh. C’était ouvert. C’était une lettre.

Il sait pas trop quoi ajouter. Il baisse les yeux.

- J’voulais pas voir. Promis j’voulais pas voir mais c’était là, comme ça.

Silence.

- Mi dispiace... (*)


_________________

(*) Di niente! → De rien !
(*) Mi dispiace... → Désolé...


Dernière édition par Sandro Clemenza le Dim 2 Juin - 19:46, édité 1 fois
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Ven 31 Mai - 2:17

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hrp: les joies de google traduction
incrédule que ton expression. tu le regardes s'épancher, paniquer, et bégayer et tu veux continuer de le voir se mettre dans des états alors que toi tu lui perces l'âme. rien ne bouge dans ton expression, tes yeux rivés sur lui.

si t'as la hargne qu'on fouille dans tes affaires ? absolument. mais t'es quelqu'un de décent, alors owain, tu souris, c'est carnassier, plus qu'autre chose. t'attend juste qu'il dévoile ses bêtises et que tu t'enjailles à propos de lui faire la misère.

...t'as lu quoi exactement ?

faute avouée à moitié pardonnée ? non. son traitement allait complètement dépendre de ce qu'il avait lu. et pourquoi il lui en parlait exactement. c'est bien beau l'amitié entre colocs, parler sport, mettre des plans en place mais ça contenait pas invasion de vie privée. tu soupires owain parce que ta réaction est bien trop forte.

tu ne t'attendais pas à ça de sandro, plus qu'autre chose. beckett ? peut-être, tu ne sais pas il t'aurait peut-être menti pour préserver... pour préserver quoi d'ailleurs ? ton amour-propre ? il est honnête quand ça concerne des trucs lui étant arrivé lui mais toi... tes bras se croisent, avec toi une expression entre confusion et irritation. c'est un peu plus doux que les premiers mots que tu lui avais énoncé, moins menaçant, en somme derrière une esquisse.

...tu veux m'en parler pour quelle raison ?

en y pensant tu n'es pas tout à fait certain de la lettre à laquelle il fait allusion. tu en gardes plein, et y'a moyen qu'elles se soient mélangées entre carnets vu à quel point tu prends soin de tes affaires.

parce que j'ai écris un tas de lettres que j'ai logé dans ce carnet et d'autres.

tu te dis, qu'il aurait pu. il aurait pu profiter de ta proposition pour te faire promettre que tu n'allais pas t'énerver et que tu allais entendre clairement ce qu'il avait à te dire. mais à la place, sandro clemenza, champion, est venu te parler de sujet personnel. y'a du mérite, derrière disons, tout le mépris que tu as parce qu'on a porté atteinte à ton sens de sécurité.

mais vous êtes dans une colocation, et des adolescents toujours un peu cons, tu t'attendais à quoi.

non scusarti finché non avrai confessato tutti i tuoi torti*

Emme


(*) : ne t'excuse pas avant d'avoir avoué tous tes torts.


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Dim 2 Juin - 21:25

Il s’excuse, oui, mais il se sent mal. Il a toujours les yeux baissés et a l’impression d’avoir fait une énorme connerie. Sans doute qu’il n’aurait pas du se lancer là-dedans. Sans doute qu’il aurait mieux fait de fermer sa gueule, de faire comme si de rien. Sans doute, mais c’est pas dans sa nature. Pour des trucs comme ça, il fonce. Il aime pas laisser les choses pourrir en lui et se retrouver en attente de réponse, ou dans l’incompréhension. S’il ne disait rien, s’il n’essayait pas de comprendre ce que signifie cette lettre, n’en viendrait-il pas à faire pire, ensuite ? A mal interpréter l’attitude du blond ? Ou des mots qui s’échapperaient de sa bouche sans contrôle, quitte à faire pire qu’une simple admission.

Oui voilà, il admet ce qui s’est passé. Est-ce que dans la même situation, d’autres auraient tourné la tête ? Lui, ce sont certains mots de la lettre qui ont retenu son attention. Sans quoi, il l’aurait rangé sans plus s’en préoccuper, mais là, c’était différent. Il y avait des mots, des tournures de phrases fortes, presque inquiétantes, aussi. Des pensées qui faisaient presque écho à celles qu’il avait eu lui-même, il y a plusieurs années de ça.

L’italien sent le regard du blond le foudroyer et n’ose pas relever la tête. La question qui lui est posée laisse planer le doute. Est-ce une bonne chose ? Il en est pas certain. Sans doute qu’Owain préfère y aller à tâtons avant de lui en vouloir. Sandro finit enfin par tourner ses prunelles bleues en direction de l’autre présent dans la pièce. Le sourire de ce dernier n’a rien de rassurant et ajoute à son malaise. Les mots en italien glissent alors de ses lèvres, hésitants.

- C’était… c’était une vieille lettre. Pour ta sœur, Edea.

Il a un temps d’arrêt. Il ne sait pas s’il doit être plus précis, de crainte qu’Owain comprenne qu’il en a pleinement lu le contenu (deux fois, d’ailleurs). Déjà, Sandro vit très mal l’idée que le blond le prenne pour un fouineur, ne lui fasse plus confiance. C’est très loin de ce qu’est le Clemenza, en vérité. Il n’est pas de ceux qui vivent pour les potins et s’intéressent de savoir les noirs secrets des autres élèves de l’établissement. La plupart du temps, il s’en fout.

Là, ça touchait à un ami et il était question de choses délicates. Sans quoi, il n’aurait pas regardé. Je vous jure, il n’aurait pas regardé. Mais il a regardé, et c’est bien le problème. Pourquoi dire les choses à moitié, alors ? S’il admet sa faute, autant l’admettre dans son intégralité… il sent d’ailleurs dans l’attitude du blond que ce dernier est sur la défensive. On le serait à moins. Il le questionne encore, les bras croisés, et Sandro est lui-même un peu perdu sur le pourquoi il s’est lancé sur ce sujet. Ça semblait plus simple et évident dans sa tête. Maintenant, face à Owain qui indique en avoir écris beaucoup, des lettres, il n’est plus certain du bien fondé de cette discussion. Il a l’impression qu’il se ridiculise plus qu’autre chose.

L’expression qu’utilise le blond, prononcée dans un italien quasi parfait, sonne presque comme une mise en garde pour Sandro. Comme pour lui dire de faire attention à ce qu’il va dire, que de ses mots et leur conversation dépend la relation qu’il a avec Owain, jusqu’à présent. C’est con d’être honnête, parfois.

- Tu me crois ou non mais je t’assure que je ne voulais pas lire, à la base. J’voulais récupérer le papier au sol, le glisser dans ton carnet et basta. Sauf que… y’avait des mots là-dessus qui m’ont sauté à la gueule, j’y peux rien. C’était pas une lettre joyeuse. C’était… ça parlait de-de ton père.

C’est dit. Pas le genre de truc dont ils ont eu l’occasion de parler jusqu’à présent.

- Je sais bien que c’est perso. Je m’en veux d’avoir lu, et en même temps… bah j’sais pas. Tu disais être mal. Aller mal. Par rapport à ton père et ta mère. Je sais que ça m’regarde pas. Mais y’avait des mots là-dedans… c’est le genre de truc qu’on dit quand on abandonne. Quand on veut tout arrêter. Et je sais de quoi je parle.

Si les situations n’ont rien de comparable, Sandro, lui, c’était sur sa peau qu’il marquait son mal-être, faute de l’écrire.
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Lun 3 Juin - 0:02

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épris d'une multitude de réactions, owain, tes mots se perdent. d'une honte d'abord pour un ancien toi et du fait qu'on te voie; d'une amertume au goût de souvenirs bien trop claquants, et puis la haine persiste, sifflante, d'un owain trahi dans ses principes les plus forts. serpentard à nu face à sandro, ne sait se concentrer sur autre chose que sa honte décadente et son égo flétrit. l'image owain. toujours. c'est presque comique.

t'étais pris de spasmes à l'époque, au moindre bouleversement tu pouvais t'écrouler, physiquement. t'entrainer te donnait bonne conscience, mais souvent c'était bien trop. entre nausée, tremblements, gorge sèche, à quel point ça t'insupportait la perle de sueur sur ta peau. dorénavant, ça allait mieux. mais à une époque, ton état t'insupportait. plus généralement, tu t'insupportais tout court.

de son lit sandro te tient des propos qui essaient de te toucher de trop près. et toi t'avais glissé au bout de ton lit pour pouvoir mieux l'entendre. s'entre-ouvrent tes lèvres, au soupir de mots tus. à la place, tu lui tiens un regard hésitant. se crispe ta mine par rapport à ton comportement, à ce qu'il te dit en même temps. tu te dis que tu aurais du comprendre qu'un truc allait pas quand l'italien s'est si rapidement excusé. parce que toute autre lettre... avec toute autre lettre t'aurais fais quoi ? tu l'aurais pris un bras autour de la nuque et bataillé sa coupe de cheveux le con avec la menace de juste pas refaire un truc pareil. et sandro n'était pas beckett, tu ne le prendrais pas sur le fait. au final tu aurais pu laisser ça passer.

(owain assit inspire un bon coup, relache la pression autour de son coeur avec une main dans ses cheveux. se lève pour aller trouver sandro. à côté duquel il prend son lit pour s’asseoir.)

tu l'as lu assez de fois pour t'en souvenir comme ça, on dirait c'est dit avec une pointe d'acidité, juste un peu, le reste est douceur, ri un peu, jaune peut-être mais t'as l'air apaisé

un autre soupir, et cette fois tu range ta tête dans ta main, bras appuyé sur ta jambe droite. tu t'étais assis jambes croisés, owain. ton pied gauche frappe contre ta cuisse droite frénétiquement. le stress te prend comme ça au corps, te travaille, te tend, te frappe sans t'écouter lorsque tu cries qu'il faille que ça cesse. bien moins qu'avant, mais toujours un peu.

il me fallait un break, n'importe quoi. au final j'suis bien parti de la maison, mais pas comme ça. j'ai pas pu le faire.

peur de sauter de deux étages ? y'avait l'éventualité qu'il s'en sorte vivant et qu'il devrait s'expliquer et ça l'effrayait. il ne savait rien des médicaments à prendre à l'époque, bien trop pris par le moment pour sortir dans la nuit et disparaître.

tu ne lui poseras pas de questions, toi. pas tout de suite du moins, c'est bien trop frais. trop clair. et puis tu ne sais si c'est vraiment ta place. si tu avais été celui qui eut trouvé une lettre de sandro, owain, vous n'auriez jamais eu cette conversation.

Emme


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Mar 4 Juin - 11:08

Sandro a l’impression d’être comme un coupable en attente de son jugement. Ses torts il les connaît, il sait que ce qu’il a fait n’est pas à faire. Même si le hasard les met devant soi, on ne fouille pas dans les affaires des autres. On ne plonge pas tête baissée dans quelque chose qui nous regarde pas, sans y avoir été autorisé. A situation inverse, il sait qu’il serait comme Owain. Sur la défensive, agressif. Il ne peut pas lui en vouloir d’agir ainsi, de l’observer entre colère et hésitation. Il ne lui en veut pas. Non. Sandro s’en veut surtout à lui-même de ne pas avoir songé, en se lançant dans cette conversation, à la réaction du blond. A ce qu’il pourrait ressentir, lui, en apprenant que cette lettre a été lue.

Lorsque le Baxter se lève pour s’asseoir à ses côtés l’italien le suit du regard, silencieux. Il attend la sentence. Il attend la suite. Il incline la tête aux propos de son pote et souffle :

- … Deux fois. La première sans même m’en rendre véritablement compte, je te l’ai dit, ça m’a sauté aux yeux malgré moi. La deuxième pour comprendre. Je l’ai rangée immédiatement ensuite.

Il a décidément envie d’envenimer les choses ou quoi ? Pourquoi être à ce point honnête ? Dire l’avoir lu deux fois, est-ce pire qu’admettre une seule lecture ? Ou bien… quitte à être en faute, autant l’être jusqu’au bout ? Il ne sait pas bien. Il n’a pas envie de mentir à Owain. C’est tout.

Sandro a du mal à décrypter l’attitude de l’autre Serpentard. Est-il fâché ou abattu ? Ce qui est certain c’est qu’il prend une attitude presque de protection, agitée. Sandro sent bien que si le point de départ, cette lettre lue, n’a rien d’honorable, ce qui suit est important. Ils n’ont jamais parlé de choses véritablement personnelles, eux. Comme pour ne pas accabler les autres. Parce que ça ne les regarde sans doute pas et qu’on ne voudrait pas faire chier ses camarades de chambre avec des histoires compliquées, des ressentis jamais évidents à avoir ni à partager. Alors… oui, il y a beaucoup de non-dits, toujours. Tant que ça n’écorche en rien leur vie en communauté, ça continue ainsi.

Les choses sont dites à mi-mots mais Sandro comprend. Il comprend parfaitement ce que veut dire Owain quand il explique qu’il n’a pas pu le faire.

- C’est pas plus mal. Maintenant t’es là, t’as surmonté, au moins un peu, j’imagine.

« Surmonté » est sans doute vite dit. Quand on en vient à apposer de tels mots sur du papier, sur une lettre qu’on n’envoie finalement pas, à un membre de sa famille, c’est qu’on est tout de même arrivé à un stade de ras-le-bol très fort, une sensation horrible d’être submergé parce que l’on ressent, par la lassitude ou le dégoût de soi.

Sandro c’était ça, le dégoût de lui-même. Si ses parents refusaient de le voir. Si sa grand-mère prétendait qu’il était dans le pêché simplement parce qu’on lui avait découvert des pouvoirs de sorciers, si sa famille en Sicile lui avait aussi brutalement tourné le dos… c’est bien que c’était lui le problème. Le monstre. L’anormal. Dans ses premiers temps à Poudlard, plus d’une fois il s’était renfermé sur lui-même, essayant de prier un Dieu qui ne lui donnait aucune réponse – et dont il ne sait toujours pas vraiment s’il est à l’écoute des sorciers. Et quand il a fini par n’avoir rien. Aucun signe. Il a voulu expier de lui-même quelque chose dont il ne pouvait rien.

Il laisse son regard glisser sur Owain. Leur discussion est ponctuée de silence, comme si chacun se laissait un peu de temps.

- Et… ça va mieux, du coup ?

Il ne veut pas être indiscret, il ne demande pas si vis-à-vis de sa mère ça va mieux, si sa sœur a mieux vécu cette période, ni ce qu’il en est de son père. Simplement s’assurer qu’Owain a eu le temps de mettre ça derrière lui.

D’une certaine façon, Sandro a le sentiment qu’il doit être honnête avec Owain, comme il l’a été depuis le départ. Ce n’est pas quelque chose dont il a beaucoup parlé, lui non plus. Les quelques personnes au courant se comptent sur les doigts d’une main.

Il soupire, remonte légèrement la manche gauche de son uniforme et observe un instant l’intérieur de son poignet. C’est toujours là. Léger désormais, le temps a passé. Trois traces de scarification, presque parallèles. Rien que personne ne remarque sans l’observer avec un minimum d’attention. Il faut dire que c’était nettement pire à l’époque, mais l’infirmier en avait fait disparaître les traces et aurait pu tout effacer… c’est Sandro qui a demandé à conserver ces trois cicatrices. En souvenir de ce qu’il a fait, de comment il se sentait. Quand on naît moldu, on a l’habitude que les incidents de la vie laissent des traces qui marquent.

Il tend alors son bras en direction du blond, les cicatrices apparentes.

- Perso, c’était ma peau qui me servait de lettre.

Il baisse les yeux.

- J’ai pas pu le faire non plus, aller plus loin.

Ce n’est pas une compétition ni l’envie de retourner la discussion en son sens. Il n’avait aucun objectif particulier en avouant ses torts.

Finalement, il ramène son bras contre lui.

- Les raisons sont différentes, mais je sais ce que c’est d’envisager le pire.

Finalement, il relève la tête pour être certain qu'Owain le regarde.

- Tu sais, j'suis désolé d'avoir lu. Mais je ne dirais rien à personne, je te le promets.


Dernière édition par Sandro Clemenza le Sam 22 Juin - 0:29, édité 1 fois
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Dim 16 Juin - 0:09

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((il n'y a pas de mots. sandro lui parle d'avoir surmonté et ce n'est pas faux, aujourd'hui il en sort différent, forgé un peu plus solide qu'à l'époque. la peur de la mort encore forte en cet être lui permet d'avancer, de vivre avant que la faucheuse ne lui arrache quoi que ce soit. peut-être pas aussi pleinement qu'il voudrait car autres peines le peinent, mais c'est déjà cela.))

..ouais, ça va beaucoup mieux

((il arrive à briller d'un rire soufflé, mine candide et ses mains rangés dans ses poches. il s'était douché et changé, décidé à ne pas la pointer au club. et plus tard dans la soirée il sortirait de la chambre avec une bouteille à la main, vagabonder le soir car il ne dort pas, en compagnie ou non))

puis sandro te tend son bras. des marques de scarification, tu ne côtoyais personne en ayant faite étant plus jeune, mais ça t'arrivait de scroll le long de blogs et de sites de jeunes partageant leurs envies de mettre fin à leur vie. à titre de curiosité, et toujours, en navigation privée que ça ne remonte pas à ta famille. ça t'es arrivé de te sentir si mal que tu voudrais te faire mal, et owain, tu avoues t'avais cette salle habitude de frapper ton poing contre les murs parce que ça faisait du bien. ça faisait du bien de te faire mal. quand ça va pas c'était comme, cette preuve que ta douleur était bien réelle. tu te battais à l'époque, venait chercher la bagarre, sans magie ni quoi, parce que tu voulais faire mal directement. tu voulais qu'on te blesse éperdument.

tu es mal à l'aise owain. ton estomac t'étripes, te reprends quand pourtant tu voulais te calmer. t'imagines à peine ce que signifie toutes ses informations. pris entre curiosité malsaine d'un passé qui ne te regarde pas, et l'acceptation d'être avec quelqu'un qui cherche à être peut-être quitte. mais qu'en sais-tu, il t'en parle maintenant, te dit brièvement ce qui s'est passé pour lui quand à toi il a dévalisé les affaires. se froncent tes sourcils, n'ayant rien d'autre à dire lorsque l'autre serpentard t'en touche les mots. t'aimerais avoir les bons, mais tout ce que tu pourrais dire semble particulièrement vide de sens. qu'ils soient de rage ou de peine, rassurant ou de haine. tu pourrais dire un "tout va mieux maintenant" quand tu ne sais même quelles sont les raisons qui l'ont amenés à un tel désarroi face à son existence.

t'allais tourner la tête mais sandro te regarde pour de bon.

il te tient.

alors t'as ce rire, rapide et étouffé, celui de la nervosité et d'une peine. tu crains ce qu'il peut faire de ça. tu crains ce qu'il peut faire de toi. ta vision s'embue avec ça.

...laisse. laisse-moi un peu de temps pour réfléchir à tout ça. le blond range sa tête dans sa main, vient à en pincer son nez et relever la tête en un autre soupir.

silence fait écho, quelques minutes ou owain roule ses épaules et ses muscles tendus par la situation, la conversation. il continue ses méninges sans regarder une fois sandro. reflexion à l'expression et la mine de plus en plus à l'aise.

j'pense que niveau excuses, j'ai eu la dose là.. le mal est fait. j'ai rien contre toi sandro. vraiment. mais je pense que tu peux comprendre que c'est dur à avaler que ma famille meme n'est pas au courant mais un... pote l'est par ma mégarde. t'avais pas à me dire tout ça, rien t'obligeait. mais tu l'as fais, c'est vraiment respectable. après je sais pas ce que tu voulais du coup j'suis un peu confus sur ce stade ? hahah les mots te viennent, petit à petit. c'est plus facile de regarder son camarade également.

...tant qu'edea n'en sait pas un mot ça me va. je la connais; elle va s'en vouloir, elle va pleurer, elle va se dire que c'est sa faute que j'aurais du compter plus sur elle. mais elle était si jeune. j'étais si jeune. j'ai du prendre sur moi. elle me dira que j'suis bête de pas compter plus sur elle. on était que trois. je les aime tu sais, et je sais qu'en parler leur fera du mal, le cacher leur a fais du mal. mais là ça me dépasse complètement sourire gêné, la langue nostalgique et ce regard au loin l'histoire d'un instant.

..t'es pas obligé de répondre mais... est-ce que tiago sait pour.. t'sais pour tes. ehm.

t'as été plus smooth dans ta vie, owain.

Emme


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Sam 22 Juin - 1:02

D’une certaine façon, Sandro se sent maladroit, égoïste, honteux. Peut-être devrait-il se lever et partir, se cacher au fin fond de l’école, attendre que le temps passe avant d’oser affronter une nouvelle fois le regard d’Owain. Les secondes s’écoulent et il ne comprend plus ce qui lui est passé par la tête ni pourquoi il a cru que discuter ouvertement avec le blond de cette lettre serait une bonne idée. Rien de tout ça n’est judicieux. Il se retrouve con et a la sensation d’enchaîner les gaffes. Pourquoi préciser qu’il a lu deux fois la lettre ? Pourquoi montrer son propre bras, sa propre histoire ?

Est-ce nécessaire ? Sans doute que non. C’est peut-être pire, d’ailleurs. Peut-être que le Baxter ne veut rien savoir de ça. Après tout, la lettre est ancienne, il l’a sans doute conservée parce que ça représente une part de son histoire personnelle, mais tout cela doit être loin derrière, maintenant. Alors pourquoi lui foutre sous le nez une autre histoire, honteuse et privée, finalement ? Sandro ne sait pas, et c’est quand Owain lui dit qu’il a besoin de temps que l’italien se met à paniquer, intérieurement.

Tout son corps se crispe, il redescend la manche de son uniforme pour masquer les traces et laisse un peu plus de distance entre l’américain et lui. Un frisson et un sentiment de mal-être le parcourent. Il aurait du fermer sa gueule. Et même en admettant son méfait, il aurait du en rester là. Tout sauf… sauf ça. C’est pitoyable. C’est… ça ne se fait pas. Lui qui parle peu des choses personnelles, en général, pourquoi a-t-il cru que ce serait le bon moment ? Le bon endroit ? Est-ce une attitude malsaine en vérité ? Un besoin d’en parler qu’il n’avait pas réalisé jusque-là ?

Il sait pas. Il a simplement honte et a désormais le dos courbé, les yeux qui fixent ses mains. Le blond ne le regarde pas non plus, et ce n’est pas plus mal. L’italien respecte son silence. A dire vrai, il a juste envie de se terrer plus bas que terre. De disparaître de là. Qu’est-ce qui lui a pris ?!

Lorsqu’Owain, finalement, brise le silence qui s’est installé, Sandro ne dit pas un mot. Il l’écoute, toujours dans sa posture accablée, gênée. La question qu’il lui pose est légitime. Pourquoi tout ça, oui ?

- Je… je sais pas. Désolé. Je voulais être honnête. Mais c’était une mauvaise idée. On a qu’à oublier, oublier tout ça.

Quand le blond évoque sa sœur et le rôle qui était le sien alors, le Clemenza est d’autant plus gêné. C’est à cause de sa curiosité mal placée qu’Owain se retrouve à lui dire tout ça. Il ne le voulait sans doute pas. C’est lui qui lui impose cette discussion.

- Je te l’ai dit, je dirais rien. Si Edea doit savoir un jour, ça ne viendra pas de moi. Tu peux ne pas me croire, mais c’est bel et bien le cas, je n’en dirais rien.

Après tout cela fait des années que le blond vit avec ces pensées, avec cette lettre qui prouve ce qui ont été un jour ses émotions, à quel point il était perdu et envisageait une solution radicale d’en finir… de ça, Sandro n’est pas responsable. Si Owain a vécu tant de temps dans le silence, il saura continuer encore longtemps, sans doute. L’important c’est que le pire n’ait jamais eu lieu après tout, le reste… ça le regarde.

Ce qui le surprend, au brun, c’est la question qui suit. Comme si… comme si le Baxter s’intéressait à ce que Sandro a maladroitement admis. Cette fois, le Clemenza se redresse et ose un regard vers l’autre Serpentard. Le prénom de Tiago est toujours quelque chose qui le touche. D’autant plus prononcé par Owain, qui est l’un des rares dans l’établissement à savoir qui est Tiago Clemenza.

- Euh… c’est plutôt toi, t’es pas obligé d’en parler non plus. J’avais pas à t’imposer ça. Il se gratte distraitement la nuque et souffle tout de même. Mais non, Tiago sait pas. C'est peut-être l’une des parties du problème.

Ce lien très fort qu’il avait avec son frère aîné, enfant, cette amitié forte sur fond de foot et de volley, à l’époque, tout a volé en éclat avec la lettre d’admission à Poudlard. Par chance, d’une certaine manière, l’entrée de Tiago au centre de formation de la Juventus puis son parcours jusque-là l’ont éloigné des parents Clemenza et de leur obscurantisme. Il reste toutefois le fils prodigue quand Sandro est le prénom honteux qui doit rarement être prononcé, désormais. De temps en temps, les deux frères parviennent à se voir, ponctuellement, et ça lui fait un bien fou, à Sandro. Toutefois, aucun des deux n’est dupe. Leurs vies ont radicalement changé et n’ont plus rien à voir. Le foot n’a pas passé les portes du monde sorcier et Tiago a du mal à prendre au sérieux les histoires de baguettes magiques et autres créatures étranges dont lui parlait Sandro, au début. Ce dernier a finalement compris que pour que le courant passe mieux avec son frère, il devait se montrer le plus « normal » possible, pour ne pas le déstabiliser. Alors évoquer son mal-être, son sentiment d’être isolé, renié par leurs parents… il n’a jamais pu.

- Mon oncle sorcier chez qui j’habite depuis que j’ai intégré Poudlard a été informé, lui. Donc il est un peu au courant. Il comprenait pas mais m’a jamais mis la pression. J’pense que je dois ma rémission au prof Blane et à mon oncle, du coup. Sinon j’pense pas que j’aurais dépassé la troisième année, ici.

Même s’il ne le dit pas, il sait que sans eux, sans qu’il se fasse surprendre par Andy, qu’elle aille cafter à son directeur de maison… c’est pas dit qu’il soit toujours en vie. A trop jouer à regarder son sang couler, ce sang qui lui causait tant de tort, qui faisait de lui un sorcier chose que sa famille ne supportait pas, il aurait pu ne pas s’arrêter.

- Enfin… je sais pas pourquoi j’t’ai montré ça. Je veux pas que tu penses que je cherche à t’amadouer ou je sais pas quoi. J’ai conscience d’avoir merdé. J’ai conscience que ça m’regarde pas et que c’que je te dis là te regarde sans doute pas. Mais des fois… des fois c’est bien de parler. Je sais que c’est pas c’qu’on fait, normalement. Pas pour ce genre de trucs. Mais voilà.

Maladroit jusqu’au bout.


Dernière édition par Sandro Clemenza le Mar 2 Juil - 0:55, édité 1 fois
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Mar 25 Juin - 20:04

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@Sandro Clemenza ▬ courant avril
on se serait jamais connus... hein.

tu dis, avant de le regarder de nouveau. constat plus qu'aggravation, sans tristesse, sorti comme naturellement. t'avais pas besoin de le dire tout haut, mais pour toi c'est comme une ponctuation.

tu ne diras pas que c'est un mal pour un bien. il n'y a rien de pire que cet état de détresse sans sortie en vue. rien.

te tire pas de balle dans le pied, j'ai dis que j'voulais plus de tes excuses ça vaut pour ton attitude. surtout j'veux pas que ça change comment tu me traites.

c'est dit avec un peu plus de légèreté mais les termes restent sérieux. tu voulais croire en ce qu'il te disait. oui c'était difficile par manque d'habitude, par le sujet amené, par votre maladresse à vous deux, à quel point t'as pu être buté également. mais les propos qu'il te tenait n'étaient pas sans raison non plus.

deux histoires différentes, quelques points communs, vous étiez amenés à en parler, et vous voilà devant vos faits, vos actions et qui vous êtes(iez).

...luke c'est quelqu'un de bien. un malin mais un type bien. j'aurais aimé avoir quelqu'un comme lui dans mon entourage plus jeune.

figure paternelle ? ou quelqu'un aspirant tant confiance sur qui toi tu pourrais compter pour sur plus jeune ? luke n'a pas l'air de quelqu'un qui abandonne les autres, mais encore, c'est écrit sur la tête de personne qu'elles sont du type à abandonner.

j'dois avoir du scotch dans la boite de pringles sous mon lit, t'en veux ?

(( ça aide la parole, il parait. la sienne ? pas forcément, des déboires de février disait que la volonté seule lui faisait parler. il était plus volontaire qu'il y a quelques minutes, c'est deja ça))

j'suis content que tu sois là, sandro. y'a pas grand monde avec qui parler de sport moldu ici. à part toi, j'parle de foot à personne. c'est dommage, tu sais. beaucoup pourront argumenter pourquoi il faut les moldus à poudlard ou non mais tout ce qui est culture, tout ça, on est pas là. t'sais. y'a. une pote qui m'a dit qu'elle préférait que les moldus soient séparés des sorciers pour leur bien.

((owain avait toujours un de ses verres volés à la grande salle lors des petits déjeuners, ses verres là antiques. enfin, en vrai il en avait plus qu'un avant de pourrir le repas de ses pauvres pouffsouffle mais entre temps et quelques gemino, des envies random de boire et des fois de partager avec ces camarades.))

tu t'étais levé entre temps, histoire de récupérer la bouteille sous ton lit, avec ça tu jettes un des verres à sandro sans réfléchir. au cas ou.

((les vraies conversations autour de boissons sont ses favorites. quand ça le concerne pas, en général, mais il peut admettre que sur papier, être amenés à discuter de la sorte était intéressant. détaché de ce que ça signifie de percer ses barrières. ))

c'est un.. sujet compliqué vu que j'parle en tant que sorcier intégré jamais malmené jamais maltraité. elle s'est véner tu sais, j'lui disais que j'voulais voir les deux cultures se mélanger, croire qu'il y aura des générations pour lesquelles moldus-sorciers peuvent vivre aisément. mais je disais ça en sachant qu'il y aura, forcément des moldus persécutés meme des années plus tard si ça se fait...

tu le sais né moldu, mais t'allais faire attention à la manière dont tu l'abordais de toute façon.

poudlard est... une école qui impose une doctrine aujourd'hui encore, une manière de penser, une façon de régler les problèmes. j'sais pas si c'est du à orphan au pouvoir, s'il faudrait pas plutôt qu'aileen y soit. j'sais pas à quoi est du ton mal-être. si... c'est bien ce que je crois.

c'est une supposition. un truc dans le vent. ce que fait le temps de vivre ensemble peut-être, y'a des choses qui font qu'on s'éloigne jamais vraiment de qui on est. tu sais qu'il n'aime pas les sports sorciers, et ça arrive de t'en jouer. tu te sers toi et met la bouteille au sol histoire que sandro boive si l'envie lui prend.

j'veux y remédier, trouver un moyen de. mais j'sais pas comment. ça pourrait aider d'autres. t'sais, mais en même temps, moi, ou ceux qui essaient d'aider. peuvent pas être partout à la fois. et même. c'est peut-être pas notre place. tout ce qui est cadre famillial, privé...

t'es pas sur s'il comprend ou tu veux en venir

Emme


Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Mer 3 Juil - 22:38

C’est vrai que cette discussion n’a rien d’habituelle, pour eux. En général, ils effleurent les sujets les plus personnels sans véritablement entrer dedans. Ils préfèrent échanger sur des choses plus légères et ponctuer le tout d’un sourire ou d’une pique en direction de l’autre, pour déconner. Là, c’est complètement différent et Sandro se retrouve un peu déstabilisé. Alors que c’est lui qui a tenu à parler de tout ça avec Owain, un comble.

Il hoche la tête quand ce dernier fait remarquer qu’en effet, s’il avait continué à s’auto-mutiler comme il le faisait dans ses premières années ici, ils ne se seraient jamais rencontrés. Oui. Il n’avait pas vu ça ainsi, mais c’est vrai. Rien à ajouter, c’est un fait. Et ça aurait été dommage, cela dit.

Sandro a pleinement conscience d’avoir manqué de tact vis-à-vis de la lettre et de réserve… on n’est peut-être pas sensé aborder un tel sujet de cette façon. Disons que c’est pas comme s’il avait eu l’occasion de le faire par le passé. Il a improvisé, il voulait bien faire et au final, il se retrouve un peu con. C’est après coup qu’il réalise la gravité de son indiscrétion et il se retrouve penaud, tandis qu’à l’inverse, la surprise – la colère ? - d’Owain paraît s’estomper petit à petit. A sa manière, il lui fait comprendre qu’il ne lui sert à rien de s’écraser, de s’excuser. Ce qui est fait est fait, hein.

- Quoi ? Non non, bien sûr que non ! Ça ne va pas changer quoique ce soit, y’a pas de raison.

Ça aussi, c’est vrai. Sandro n’aurait pas songé que l’américain puisse craindre cela. Ça ne lui a pas traversé l’esprit, du moins. L’italien il a bien compris que cette histoire, cette lettre, ça remonte à pas mal de temps. Le Owain qu’il connaît c’est justement le Owain avec cette lettre dans son carnet, celui qui ne l’a pas accompagné d’action, celui qui vivait déjà avec.

- C’est pas parce que je sais que tu as traversé ça que ça change la personne que tu es aujourd’hui : un americano bien trop blond pour être honnête doublé d’un emmerdeur de première !


Il accentue les mots et termine avec un sourire débile. Actuellement, il y a des personnes qui sont nécessaires au quotidien du Clemenza et, clairement, Owain en fait parti. Tout autant que Beckett, d’ailleurs, ces trois-là font la paire (?!) et Sandro se dit parfois que son talent pour supporter de tels colocataires devrait être récompensé !

Si la conversation s’allège quelque peu, il reste surpris et touché, d’une certaine façon, qu’Owain le questionne de lui même et évoque Tiago. Tiago, c’est aussi une personne essentielle pour Sandro, mais cette importance ne fait que se perdre avec le temps, la distance et ces mondes bien différents dans lesquels ils évoluent. Faute d’avoir son frère, il peut au moins compter sur ses amis. L’italien balaie sa morosité vis-à-vis de ce constat et aborde de lui-même son oncle et le professeur Blane, Luke Blane, qui a su agir et le pousser vers l’avant quand il se laissait sombrer de lui-même, à l’époque. Sandro est du genre très neutre envers les professeurs, normalement. Il est pas de ceux qui vont leur lécher les bottes à la sortie des cours ou en font des caisses quand il les croise dans les couloirs. Non. Ils font leur travail, il fait ce qui est attendu d’un étudiant, mais rien de plus. Il n’a pas le projet de devenir professeur lui-même ni de se mettre dans les petits papiers de l’un d’entre eux… alors Blane, c’est particulier, en fait.

Ça n’a été qu’une succession de choses qu’il n’aurait jamais pu anticiper, à l’époque. Andy, le professeur Blane, l’infirmerie. Luke lui a fait promettre d’aller le voir quand ça n’allait pas. De ne pas hésiter à frapper à la porte de son bureau, même si ce n’était que pour parler deux minutes. Au début Sandro n’osait pas et… finalement ça s’est fait, comme ça, naturellement. Le Directeur de Gryffondor a réussi à la faire parler, sans pression particulière, avec un sourire et une bienveillance qui lui est propre. Il se sentait con le Clemenza, honteux même, quand il sortait de là. Il y a eu des discussions longues et d’autres très anecdotiques. C’est petit à petit qu’il a réalisé que ces moments lui permettaient de se vider la tête de ses idées noires. Ça le remettait dans le bon chemin. Ça évacuait ses pulsions destructrices, sa sensation de ne pas avoir sa place dans ce monde et ça le dirigeait vers des choses plus positives, ou neutres. Il n’ira pas parler d’une figure paternelle, parce qu’il l’avait déjà en la personne de son oncle, mais pouvoir discuter avec un adulte, être entendu de lui sans le moindre jugement ni la moindre crainte… ça lui a fait un bien fou.

- Ouais, c’est un mec bien. Il n’a jamais été dans le jugement, il n’a pas été crié à ses collègues ma situation, il s’est contenté de m’écouter. Tu sais, avec son air sérieux et bienveillant qu’il a en cours, et en même temps quand il te parle ensuite, t’as la sensation que ouais, c’est pas con ce qu’il dit. Qu’il a raison. Que t’aurais du y songer plus tôt. … Ça m’faisait cette sensation. Il disait rien de miraculeux mais j’pense que j’avais juste besoin de ça.

A en parler ainsi, Sandro se dit qu’il a eu la chance que ce professeur se retrouve sur sa route. A l’inverse, Owain n’a visiblement pas eu une telle écoute et l’italien s’en veut un peu d’accentuer la chose, inconsciemment. Mais Owain a su s’en sortir. Il a sans doute été plus fort que lui, alors, s’il a su le faire seul.

Le blond propose alors… du scotch. Un sourire vient se plaquer sur les lèvres de Sandro. Ah, si Owain en est au point d’ouvrir sa bouteille – sa nouvelle bouteille, certainement – c’est que la paix est définitivement faite.

- Ah ouais, carrément.

Non pas que l’alcool soit une nécessité, mais… Sandro il aime bien, des fois, se permettre un ou deux verres rien que pour alléger ses crispations ou se changer les idées. C’est con mais bien souvent il se retrouve à passer de bons moments en étant légèrement grisé par l’alcool, mais sans excès. Les soirées où il abuse, les fêtes aux Trois Balais et autres lieux du genre où il en fait trop, où il boit trop, sont parfois des expériences délicates (particulièrement le lendemain), quand il ne se souvient plus de l’intégralité de la soirée. Mais quelque chose de maîtrisé, de raisonnable, ça lui va tout à fait.

Owain se lève pour récupérer sa bouteille et des verres. L’italien ne s’étonne plus de rien, cette chambre c’est la caverne d’Ali Baba. Suffit de savoir chercher et on y trouve de tout. Chacun des quatre colocataires contribue à étoffer la liste des mille et un objets improbables que l’on peut découvrir en ce lieu. Il se redresse et s’amuse de voir le Baxter retirer ce qu’il cherche de dessous son lit et rattrape dans un mouvement presque miraculeux le verre que lui balance sans prévenir le blond.

- Hé ! T’as de la chance que j’ai des réflexes de dingue. Il murmure rapidement mais ne veut pas interrompre son pote, qui déjà continue, sans en perdre le fil.

C’est surprenant mais plaisant en même temps. Comme s’ils en étaient arrivés à un stade où, ok, ils sont d’accord avec l’idée de parler de sujets sensibles ensemble. C’est bon, c’est acté. D’ailleurs, ce que vient de dire l’américain, Sandro le retient bien. Il parle de sport moldu, de foot et de la place des moldus à Poudlard. Des sujets que chacun, à sa manière, interroge au quotidien. C’est un sujet complexe, parce qu’il y a de tous les profils, à Poudlard comme ailleurs. Les nés-moldus, ceux qui grandissent dans des familles où une personne plus ou moins proche connaît en vérité le monde sorcier tout en le dissimulant et les familles qui n’en savent rien, absolument rien. Il y a aussi les sang-mêlés qui admettent et entretiennent leur héritage moldu et ceux qui l’enfouissent et le taisent, comme une tâche que l’on cherche à laver. Il y a les sang-purs tolérants et les clichés sur pattes qui ne parlent que pureté de la magie. Il y a les cracmols qui se cherchent une place et il y a enfin les hybrides de tout bord qui prouvent aussi que plus encore que la simple dissociation moldu/sorcier, le métissage n’a aucune limite.

L’italien écoute son pote parler sans l’interrompre et acquiesce de la tête par moments. Ce qu’il évoque là, c’est un sujet vaste et complexe. Certainement l’un des grands chantiers de la société magique, si elle accepte que s’enfermer dans le déni et des frontières archaïques ne sert à rien. Difficile à dire au regard de ce qui se passe ces derniers temps. Quand Owain termine, en expliquant qu’il aimerait agir, aider ceux qui peuvent être victimes de leurs différences, ceux qui peuvent se trouver dans des situations délicates… le brun ne peut retenir un long soupir.

Il agrippe alors la bouteille et se verse un verre, de la même manière qu’Owain. Puis il se lève et vient finalement s’asseoir, le dos contre le rebord de son lit, à même le sol.

- T’es un bon gars, Owain, merci.

Il trinque, faisant cogner son verre contre celui de son pote, et en prend une gorgée. Ça lui brûle légèrement la gorge et ses sens sont en éveil. Ça fait du bien. Il se met à parler en anglais, inconsciemment. Peut-être pour s'assurer qu'Owain comprenne tous ses mots.

- C’est sans doute un sujet qui mérite une discussion bien plus longue que celle qu’on va avoir, mais ouais, tu dis des choses justes. La société sorcière n’est pas suffisamment ouverte d’esprit, aujourd’hui encore. Suffit de voir comment un mec comme le Corbeau parvient à faire mouche, il joue sur la peur des gens. La population a toujours peur de ce qu’elle ne connaît pas. Et ça fonctionne dans les deux sens. Tu vois, ici, les moldus ne sont pas bien vus… côté moldus, les sorciers font peur. Les sorciers ravivent de vieilles croyances. Puisque le monde sorcier reste dissimulé, difficile pour les proches d’un sorcier de pouvoir réellement dire ce qu’il en est, quand leur gosse se retrouve du jour au lendemain affublé de « pouvoirs », à aller étudier dans un établissement dont ils n’ont jamais entendu parler. Ça aussi c’est violent. Tout ce qui faisait ta vie se retrouve sans dessus dessous. T’as des habitudes, des amis, des certitudes et… en fait non. Et on te force à tout abandonner, pour aller vivre caché de ces personnes, forcés à leur mentir, pour vivre dans un monde où tout est à refaire pour toi.

Le problème avec Sandro, c’est que s’il se lance sur ce genre de sujets, il a beaucoup à dire. Énormément, même. C’est aussi pour ça qu’il a opté pour le DEMA de Droit et politique magique. Ce fonctionnement de la société sorcière l’intrigue et lui paraît tellement… tellement figé. Clairement pas à l’image de ce monde qui avance sans cesse et se transforme.

- C’est… ça a été difficile, pour moi. Mes parents sont croyants. En Sicile, une grande partie de la population croit en un Dieu unique, qui nous aurait tous créé. J’y crois aussi. De moins en moins peut-être avec tout ce que je peux voir désormais mais… j’essaie. Pour mes parents, l’annonce de mon entrée à Poudlard, ça… ça a tout brisé. On formait une famille unie et du jour au lendemain, ils se sont mis à me regarder comme un pestiféré. Comme si j’avais pêché, comme si j’étais malade, anormal. C’est… c’est atroce comme sensation. J’avais à peine onze ans et ils m’ont tourné le dos. Ils m’ont fermé la porte. C’est pour ça que je vis chez mon oncle et ma tante depuis, comme j’te l’avais dit.

Il reprend une gorgée et ajoute.

- Le mélange des cultures, ce serait bien mais ça sera toujours délicat. J’y pense. J’y pense souvent, tu sais parfois en Sciences politiques on aborde ce genre de sujet, et il est clair que les instances magiques sont à la ramasse. Elles ne savent pas suffisamment de choses sur les moldus, ou elles les caricaturent. Les nés-moldus ne sont pas assez représentés. Les cracmols ou les hybrides non plus tu me diras. Et la question du Secret magique reste essentielle. S’il se levait d’un coup, ce serait le chaos. Les moldus n’ont pas de magie, mais ils ont su mettre au point bien des manières de se défendre. Ils ne seront jamais prêts à admettre ce monde parallèle… Et si ça devait se faire, ce sera à pas de fourmis. Des tentatives comme celle d’Aileen Scamander sont déjà bienvenues. C’est clair qu’elle est plus à l’écoute que son frère. Il regarde trop son nombril, lui. N’empêche, ouvrir les portes de Poudlard aux Cracmols, aux familles des Né-moldus, c’est beaucoup. Reste encore beaucoup à faire, rien que pour accompagner les familles de manière générale, et pas juste leur balancer une telle réalité comme ça. Y’aurait énormément à faire, pour aider, ouep.

Il s'arrête là, conscient d'avoir beaucoup parlé.


Dernière édition par Sandro Clemenza le Mer 14 Aoû - 18:28, édité 1 fois
Owain S. Baxter
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Re: This secret is not mine. Lun 12 Aoû - 15:28

as outsiders
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t'as été sauvé, sandro. c'est souri, pour alléger le contenu, mais les propos sont dits comme un constat d'une situation qui, ne se reproduit jamais assez à son gout.

de toi j'peux m'attendre à ce que je tu me dises que ça vaille la peine de vouloir mêler les deux cultures parce que t'es encore là pour me dire que t'as bataillé et survécu à ce que t'as apporté ta différence.

mais ce que tu as traversé, sandro - tu t'y es perdu tu t'y es ouvert des plaies, tu as été detesté de gens que pourtant tu aimais. tes blessures datent, mais elles sont vraies.

owain aux jambes croisées sur le lit de son camarade a ses coudes contres ses genoux lorsqu'il amène son verre près de ses lèvres :

ne te méprend pas, j'en pense pas moins. j'veux vivre pour voir moldus et sorciers bâtir un gouvernement en connaissance de leurs deux mondes. la discrimination des deux peuples évoluera avec cette tendance si elle s'installe. à terme, c'est sur les survivants qu'il faut se concentrer, c'est ceux qui peuvent changer tout ça. j'irais pas jusqu'à dire que ce qui t'es arrivé est un dommage collatéral, j'préfère dire que t'es là pour raconter ton histoire et que tu peux y faire quelque chose.

allant de "éduquer tes gosses bien" à "activement créer / se joindre à des mouvements cherchant à descendre le secret magique"... les implications sont pas moindres, le blond n'était pas certain s'il comptait les prises de violence envers le ministère comme valable s'il s'agissait d'une question telle. pour ses idéaux, non - frapper est une action qu'il a toujours eu en horreur, alors il se satisfaisait d'idées de révolution sans avoir à payer les conséquences.

y'aura un jour ou les gens naîtront dans un monde ou y'aura plus forcément à traverser des changements drastiques pour comprendre moldus ou sorciers, ou encore hybride - où les valeurs comme le traitement égal est enseigné comme central à un monde pareil. chacun peut avoir un rôle, ou sera libre de trouver le sien.

certes, ceux auprès desquels un tel changement a été enforcé mais qui est rejeté ne le prendra pas bien - continuera à inculquer ses idéaux d'après d'autres dires, sous le nom de religions peut-être. mais il y croit.

t'as fait sciences politiques pour trouver comment remédier à ce problème avec ta propre brique, j'imagine ?

Emme


Sandro Clemenza
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Sandro Clemenza
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Re: This secret is not mine. Mer 14 Aoû - 23:55

C’est fou de constater combien la discussion a pu passer de quelque chose d’un peu tendu à deux potes qui se retrouvent autour d’un verre pour refaire le monde. Ok, la synthèse est un peu forte, mais ça y ressemble largement et intérieurement Sandro est soulagé. Intéressé, aussi. Il est rare dans cette chambre qu’il ait pu aborder des sujets aussi importants et sérieux, en fait. Non pas que Beck ou Castiel ne puissent pas initier ce genre de discussions mais… si sa mémoire ne lui fait pas défaut, ça n’a jamais eu lieu. Pas comme ça, du moins. D’une certaine façon, ça ne l’étonne pas plus que ça que ce soi t avec Owain qu’ils en viennent à parler ainsi. L’italien se demande même si ce ne sont pas les nombreux voyages du blond qui le rendent ainsi ouvert d’esprit ou en mesure de parler de tout. C’est l’impression qu’il lui donne, parfois.

Ça tombe bien, le sujet qu’ils abordent et de ceux qui animent souvent le Clemenza. Comment pourrait-il en être autrement ? Il est lui-même à l’image de ce mélange des cultures qu’évoque l’américain. Et ce dernier semble d’ailleurs donner crédit à ce que Sandro peut en dire.

- Être né-moldu, c’est sûr, ça apporte beaucoup… mais les choses font forcément complexes. J’ai la chance d’avoir un oncle par alliance sorcier lui-même. Il y a des nés-moldus complètement seuls qui n’ont absolument rien à quoi se rattacher.

Dans les paroles d’Owain, le brun découvre une facette de son pote qu’il n’avait jamais réalisé aussi fortement. Cette envie de changer le monde, cette utopie d’un gouvernement qui saurait instaurer un équilibre et bannir les discriminations. C’est beau à entendre et on aurait facilement envie d’y croire. C’est certain. Le thème de « survivants » qu’il utilise déstabilise un peu le sicilien, il ne sait pas trop quoi en penser. Est-il un survivant ? Survivant de sa propre noirceur, certainement. Tous les nés-moldus ne sont pas passés par les mêmes épreuves, certains ont les épaules plus robustes ou ont été mieux entourés. Owain le formule comme il veut, ce qui est certain c’est qu’il semble bien cerner le ressenti de Sandro et il le positionne même d’une façon que le brun n’avait jamais vraiment envisagé. Il parle de raconter son histoire, de dommage collatéral. Pour l’italien, il faut un certain temps avant qu’il se livre pour expliquer sa situation, la façon dont sa famille l’a rejeté et pourquoi il en est venu à vivre avec son oncle et sa tante. Il ne le crie pas sur les toits. Il ne le cache pas non plus, disons qu’il préfère être dans de bonnes dispositions avec son interlocuteur pour l’expliquer, si le contexte s’y prête.

Il fait un signe de la tête, invitant Owain à poursuivre. Il a lui-même beaucoup parlé, c’est la moindre des choses que d’écouter le Baxter et voir ce qu’il a en tête. Parce que oui, y en a des choses dans ce crâne et visiblement des réflexions qui mériteraient d’être entendues par le plus grand nombre. S’il y avait plus d’Owain Baxter, le monde et la société magique ne s’en porteraient pas plus mal. Il rêve un peu à voix haute, c’est certain, et Sandro aimerait avoir la même foi que lui… il ne sait pas si un tel monde d’égalité pourra arriver un jour. Il l’espère intérieurement mais ne voit pas comment cela serait possible. Que le secret magique soit levé ou non, que moldus et sorciers se mélangent ou non, il y a des avantages et des inconvénients dans chaque scénario. Le premier étant simple : nul ne peut anticiper les réactions à grande échelle si les univers venaient à cohabiter. Qui pourrait mener à bien une telle transition sans que ça dégénère, sans que les moldus ou les sorciers ne prennent peur et en viennent à des extrémités ? Il est clair que si une telle révolution devait avoir lieu, elle devrait se faire lentement, très lentement, de façon à permettre à chaque d’admettre la réalité de l’autre. Tous les nés-moldus et autres sang-mêlés en contact avec les deux mondes seraient certainement les piliers de tels changements.

- Ça serait bien, mais va y’avoir un boulot immense, et sans doute plusieurs décennies – si ce n’est plus – pour parvenir à changer les mentalités et faire en sorte que chacun s’accepte. Pour bien connaître les deux univers, désormais, je ne sais pas si de telles révélations et « inclusions » à grandes échelles se passeraient bien. Mais… tu as raison, Owain. Ce serait une bonne chose, si chacun accepte de travailler en ce sens.

Owain le surprend dans ses propos. Oui, c’est utopique et en même temps il semble avoir conscience que de tels changements ne pourront pas se faire sans une prise de conscience globale. Et cette prise de conscience passera forcément par des personnes, des voix, qui sauront s’exprimer et ouvrir la voie en ce sens. Des Owain Baxter ? Peut-être. Sandro sait que les discussions autour d’un bon verre sont parfois de celles qui s’emballent le plus sans forcément être suivies d’effet. Pas grave. Rien qu’imaginer fait du bien, parfois.

A la question du blond, toutefois, l’italien a un temps d’arrêt. En vérité, son choix d’intégrer le DEMA en politique magique s’est fait sur une logique nettement plus contrastée que ça.

- Hum… je sais pas si c’est vraiment ça. A l’origine, c’était plutôt l’inverse, même. Tant que de vraies solutions, concrètes et discutées par des représentants des deux mondes et des différentes espèces d’hybrides ne sont pas trouvées, je me suis toujours dit qu’il valait mieux laisser les moldus dans l’ignorance, autant que possible. Qu’est-ce que cela leur amènerait de découvrir tout ça, à part une crise de panique et d’incompréhension ? La sensation que tout ce qu’ils ont cru vrai jusque-là n’était qu’une vaste farce. Je ne sais pas si tu t’imagines ce que c’est de te dire que des gens peuvent, d’un simple coup de baguette magique et d’un peu de volonté, faire des choses qui remettent en cause toute ta réalité. Tout ce que tu croyais, tout ce que tu pensais logique et mathématique. En gros, tout ce qui fait l’Histoire et les Sciences moldus s’en retrouverait bouleversé, ridiculisé. C’est extrêmement dur d’admettre ça. Quand t’es un gosse de dix ans, qu’on te le balance dans la figure… OK, t’es encore à un âge ou tu peux changer ce que tu croyais. Mais quand on parle de civilisations entières qui devraient revoir leur histoire, quand on parle de gouvernement entier dont les « pouvoirs » seraient mis à mal par le monde sorcier, c’est nettement plus compliqué.

Il soupire. Cette discussion lui tient à cœur, et en même temps soulève toutes les contradictions que peut ressentir un né-moldu et à travers lui cette société dans laquelle il a grandi.

- Idéalement j’aimerais un monde de cohabitation et d’enrichissement, mais… j’ai beaucoup de craintes à l’idée que cela puisse arriver un jour. Tu sais, j’ai tendance à voir le verre à moitié vide sur certaines choses. Ce sujet, clairement, me divise en deux. J’ai envie de croire que ça pourra arriver un jour, mais j’ai extrêmement peur des conséquences, particulièrement côté moldu. C’est pour ça qu’à la base, j’envisageais devenir Oubliator, intégrer le Ministère et le Département des accidents et catastrophes magiques. Pour que les moldus qui se retrouvent involontairement face à des événements magiques puissent tout oublier, dans les conditions les plus cohérentes avec leur propre univers. C’est pour ça que je me dis que mon profil pourraient coller, c’est en connaissant véritablement les moldus qu’on peut faire en sorte que les choses soient crédibles pour eux. C’est fuir le problème, sans doute, mais tant que de vraies solutions de grande ampleur et qui anticipe les conséquences possibles ne sont pas trouvées… je me dis que c’est pour le mieux.

Fuir le problème. Oui, clairement, c’est bien ça. Et encore, rien n’a été dit sur la question des hybrides et des autres créatures qui ne pourront jamais trouver leur place dans le monde moldu. Comment des centaures et des géants, des gobelins et des vampires pourraient cohabiter avec des moldus ? Il a beau s’imaginer les scénarios les plus farfelus qui soient, il n’arrive vraiment pas à voir comment ce serait possible.

- Du coup, me lance dans une bi-licence ça me paraissait être le mieux. Avec la Défense magique, ça prouve que même si je suis né-moldu, j’ai validé des compétences réelles en magie, tu vois. Pour me rendre légitime… enfin, j’me dis ça. Maintenant je me dis que ce projet changement peut-être, j'ai pas l'impression que le Ministère soit forcément une institution prête à se remettre en question. Et toi ?  Pourquoi la technologie magique ? Tu t’es jamais dit que la politique ou la diplomatie pourraient être ton truc ? Avec de telles réflexions, tu pourrais y trouver ton compte, non ?
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