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à fleur de peau — faust

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à fleur de peau — faust Lun 29 Mai - 0:43



à fleur de peau

C’est l’un de ces soirs où la chaleur vient étreindre les corps étroitement, l’un de ces soirs où les confidences se partagent en cercle serré, l’un de ces soirs où l’alcool coule entre les veines. C’est l’un de ces soirs où la voûte vrombe, un de ces soirs d’été où l’asphalte semble fondre sous les pieds ; une de ces nuits où le tonnerre gronde, où la pluie frappe — divagations sentimentales dérapent. Pour rien au monde Selene aurait dû être seule, cette nuit-là. Pour rien au monde Selene aurait dû se retrouver face à elle-même, ce soir-là. Elle et ses pensées funestes, elle et son cœur indigeste. La voilà qui déborde, elle si souvent déserte ; la voilà qui regorge, elle si souvent inerte. De sentiments, de ressentis ; les émotions la prennent à la gorge et l’étouffent, enserrent sa nuque, l’asphyxient par leur abondance et leur intensité. Elle ne saurait distinguer si cette colère cinabre lui appartient, si cette mélancolie macabre lui revient de droit ; elle ne saurait dire. Les mots crèvent à la surface, la cervelle fuse, le corps endure (beaucoup trop) ; et l’organe sanguin qui, d’ordinaire bat d’un rythme régulier, pulse d’une vitesse affolante, vertigineuse — comme s’il s’en voulait de ne fonctionner correctement, comme s’il s’efforçait d’entamer une course effrénée contre le temps perdu (à ne rien éprouver). Et ces derniers jours se teintent noirs, entre désespoir et indécision ; ils se déclinent obscurs, entre rancœur et appréhensions. L’esprit se tâte à commettre l'irréparable, à annihiler les souvenirs de la génitrice pour enfin palper cette liberté ; et vivre et respirer et penser. L’esprit se tâte ainsi à prononcer la fatalité ; chevauchant désirs d’une délivrance et craintes d’une sociale déliquescence. Il ne cesse de délibérer pour et contre, à accumuler les raisons (excuses de ne pas s'exécuter) et les retourner, dans tous les sens, pour comprendre, assimiler ; dans toute son envergure, et pas simplement au premier degré. Alors Selene creuse, encore et encore, farfouille dans cette cervelle dépouillée, des solutions, des échappatoires pour échapper au supplice et à la torture mentale ; s’enfuir de cette saloperie de malheur qui la brise — encore aujourd’hui — beaucoup trop. Et c’est entre deux gorgées de vodka, entre deux inspirations qu’elle se plonge, s’inhibe de ces notions tortureuses ; c’est entre deux sanglots, deux râles de frustration, qu’elle s’enraye dans ces perspectives enténébrées. A ne plus concevoir la notion du soi et des autres, à se noyer devant la barrière nébuleuse de son intégrité, à s’enterrer devant ces options funèbres. A se perdre dans les entrailles de ces réminiscences expérimentales, à visualiser l’interdit et discerner le tari ; dans chacun, en elle.  Alors lorsqu’il daigne franchir cette porte, lui parmi tant d’autres, lui qu’elle méprise tout haut, elle ne peut s’empêcher de crier Holdstock, fous l’camp ! ; elle ne peut s’empêcher d’articuler hargneusement Dégage putain. et de recouvrir — furieusement — la concrétisation de ses terreurs d’une main hâtive. Elle qui ne voulait paraître, la voilà recouverte de stigmates dont l’appartenance ne lui sied point. Elle qui se voulait supérieure, la voilà à ramper dans la mélasse.



Dernière édition par Selene D. Flaherty le Ven 16 Juin - 13:16, édité 2 fois
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Re: à fleur de peau — faust Mer 7 Juin - 23:02



Le trouble dans les veines, enraciné dans la chair ; l'esprit en proie au tumulte. C'est habituel, trop sûrement, et le ciel est d'encre lorsque ses pas lui indiquent la direction des balcons. Les souvenirs s'entrechoquent, bruyantes breloques, et la réalité devient fade, distante et éraflée. Un bordel innomable gémit dans son crâne, constant, lassant. Fumée dans les yeux, les poumons, les neurones ; tout déraille, erratique, dissymétrique. Des poids aux chevilles si lourd qu'il courbe l'échine ; les émotions ronflant dans son thorax, feu irritant, irritable ; hantant le moindre de ses gestes sans jamais s'éloigner de sa semelle ; suintant de toutes ses pores, purulent. Une âme en peine perpétuelle, vaine extériorisation continuelle ; car il y avait de tout, toujours, trop ; à tous les instants. Il était harcelé d'impressions captées, avalées ; une fontaine qui ne cessait de déborder. Une cavalcade qui le poursuivit alors même qu'il passait la porte, rencontrant l'air frais — et le silence éclate, perturbé par une voix d'outre-temps, d'outre-tombe. Cinglante et cassante, une intonation étrange pour l'interlocutrice. Trop vivante. Il en aurait presque rit, de cette ironie ; la croiser elle, maintenant ; dans les réminiscences de cette soirée fracassée et fracassante ; l'esprit en lambeaux — et c'est plus familier qu'il n'a envie de l'admettre. Mais un sourire étire tout de même ses lèvres, narquois , glacé ; clope toujours enserrée par ses lèvres, les pupilles si blessantes qu'elles en semblent brûlantes — la connaissance que ça ne l'influencera pas, elle ; que même dans la déchéance présente, elle est bien au-delà de tout ça. Selene, la mesure démesurée, l'émotion inaccessible, mais pas là. Là elle est perméable, en déclin transparent — humiliant, probablement. Elle aussi suinte d'émotions pourries ; mais il ne compte pas lui faire le plaisir d'être agréable. Alors il déclare, d'un ton fort et acerbe « Hélas Flaherty, tu vas devoir t’accommoder de ma présence si ennuyante. Ou te barrer. » Et il se détourne, il longe le bord du vide ; fixant nonchalamment le sol si éloigné. Son cœur matraque ses côtes, furieux d'être encagé. « Ça devrait être facile pour toi d'faire ça, ou de m'ignorer sans raison. N'est-ce pas ? » Un rire dissonant, amer, ironique ; bien d'autre choses encore. Trop pour les décortiquer, compter, et il ne désire pas le faire, ô grand jamais.  Alors il tourne les talons, se poste devant elle, la toisant. Ses émotions la trahissent mais pour lui, elles sont l'allié, le phare, la seule vérité ; l'arme et le bouclier. « Il n'y a que la théorie qui mérite tes réponses, après tout. Les gens n'en sont pas dignes. »
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Re: à fleur de peau — faust Dim 18 Juin - 2:28



à fleur de peau

Il parade — jubile, décombres et ruines d’une histoire sans lendemain, sans futur ni fin au bout des lèvres, entre deux allées sinueuses et enténébrées dans l’organe sanguin — d’une démarche presque féline, subtile, reptile. Il tournoie, s’agrémente de ses peines malsaines, de son désespoir (émotionnel foutoir) et ne s’en cache pas, jamais ; il en avait sûrement depuis longtemps rêvé. Alors il saute sur l’occasion pour l’achever de sa lame empoisonnée, délivrant sa saloperie sur un plateau d’argent, agrémenté d’une fielleuse note sur laquelle se lirait joyeuse descente en Enfers ma belle. Si facile de s’éprendre du malheur des autres, si facile de penser qu’elle abdiquerait sous l’acerbe — si facile de croire qu’il était tant aisé de la faire tomber, elle qui avait à peine vacillé du perfide qui s’en découlait, qui l’irradiait, à Faust. Faust, fallacieuse facétie dont elle riait à gorge déployée, éprise d’une hilarité qui pourfendait ciel et terre ; le pauvre Faust qui n’avait jamais obtenu de réponses, qui n’avait jamais compris le comment du pourquoi, lui qui pourtant fuyait décortication et rationnelles explications. Le malheureux Faust dont l’âme avait été chagrinée de sentiments qui n’avaient lieu d’être et d’exister ; l’infortuné Faust qui avait dû se retrouver éploré tard dans la nuit, sous ses draps, dissimulé. Les cendres d’un passé défiguré, nuancé, fantasmé. Tant de superflu, tant de grands mots, des mots d’adulte, de tumulte pour un rien — car voilà ce qu’ils étaient, voilà ce qu’ils sont : un rien. Une esquisse à peine ébauchée dans l’Univers, une désillusion écœurante, une équation faussée. Ô Faust. Faust. La démarche est lancinante, empreinte d’une langueur insoutenable, presque indécente. Une paume l’incite à reculer de quelques pas pendant qu’elle avance, frappant avec acharnement le thorax. C’était à son tour de pavaner, si elle en comprenait les codes et protocoles. Faust, Faust, Faust. Faust. Satisfaite de l’avancée, les doigts ne tardent à agripper la chevelure scintillante d’une blancheur immaculée, le désir au fond des entrailles de la souiller, de la tâcher d’une couleur si sombre qu’elle en réveillerait la pourriture qui sommeille. Tu ne comprends pas Faust. Le nom roule au creux du palais, déclamé sous le ton d’une insulte, d’une profonde bêtise dont il fallait se débarrasser au plus vite pour ne pas devenir contaminée par la médiocrité dégradante de celui qui le portait. C’est un ordre. Décampe ou crève d’une chute mortelle. (Physique ou psychique, à toi de choisir. Peut-être les deux ?) La proximité établie lui permettait d’imposer — imploser — toute la haine qui véhiculait, coulait, découlait dans son regard, ses yeux détenteurs de malveillance, d’hostilité ; fureur. Dans son poing l’opalescence est triturée, maltraitée ; caresses cinglantes qui s’effectuent sans ménagement pendant que le corps s’approche, s’accroche — s'écorche — au sien, que son expiration alcoolisée se pose sur l’épiderme et ses lèvres, celles qu’elle aimerait arracher, coudre à l’aide d’un fil et d’une aiguille pour ne plus l’entendre parler, ne plus l’entendre baratiner conneries sur conneries. Encore à ressasser le passé, hein ? La bouteille est rapidement relâchée et brisée au sol d’un tintement aigu et agaçant, les terminaisons nerveuses s’emparant prestement de sa baguette d’un geste mécanique. Tu veux en être digne, Holdstock ? Ne plus faire partie de l’aberrante plèbe ? D’ailleurs… Le bout de son arsenal pointé contre la trachée, elle insuffle d’un souffle ténu Cesse de penser si fort. J’entends tout et c'en est presque désolant. Elle voulait tant faire couler le sang sur (dans) sa pâle tignasse ; au même titre que les cendres imprudentes qui s'échappaient de la cigarette mourante ; tige de mort qui persistait à vouloir sa finalité contre sa bouche imprudente, détestable —

e x é c r a b l e.
hrp désolée de l'attente, j'espère que sln n'impose pas trop d'actions, si oui, fais-moi part de ton mécontentement sur skype

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Re: à fleur de peau — faust Dim 25 Juin - 1:01




Il avait envie de rire, lui aussi ; que les éclats d'hilarité éclatent sa gorge et se moquent même du monde. Car c'était ridicule, c'était l'ironie ; que leurs deux âmes ébréchées, entachées, se retrouvent ici , affublées de péchés, regrets, de souvenirs désolants et désolés, d'espoirs décimés. Mais la misère ne les faisait que luire encore plus de fierté ; se redresser dans la mélasse et s'abrutir dans l'orgueil ; et les paroles ricochent sur une colère déjà bien avivée ; sur une blessure à moitié cicatrisée mais toujours purulente, pourrissante. Ce n'est rien ; la répétition de son patronyme qui sonne sourd à ses tympans. Ce n'est rien ; la main qui s'épanche sur son torse , qui le fait reculer de quelque pas, s'adosser à l'unique barrière le séparant du vide. Ce n'est rien ; la cinglante, fragile douleur de la baguette contre sa jugulaire, de la main qui imprègne son crâne. Ce n'est rien ; et son regard est toujours planté dans le sien, méfiant, défiant ;  corrosif et corrodant. Ce n'est rien ; la maigre peur qui surgit, mais s'effile aussitôt, emportée par le flot de ses émotions, sensations, crépitantes, dévorantes. La haine de l'autre n'était qu'un moteur supplémentaire ; un kérosène dont il s'imprégnait sans même le réaliser. Et ça, ça c'est tout; c'est son monde qui se déploie, se décline dans des tons vermillions vermines; dans la rage sourde et inutile, dans les tripes qui se serrent et s'expriment; rugissent une cacophonie haineuse, vengeresse. « Oh, un ordre. Comme c'est mignon. »  qu'il murmure ; car il n'y a besoin de plus  dans leur rapprochement agressif. Et il se décide, finalement, à bouger ; sa main vient s'échouer contre le poignet de l'autre, l'enserrer, et d'un geste presque nonchalant, il le tourne, le manipule ; et le bois quitte sa trachée ; tandis qu'il se joue du bras ainsi en sa prise, la fait se retourner  et lâcher sa chevelure d'un même geste. C'est souple et instinctif ; les gestes se font sans qu'il y réfléchisse ; sans l'ombre d'un neurone en exercice. Comme si ces vulgaires actions pouvaient le délester des décombres d'espoirs, d'une naissance de relation, d'un quelque chose avorté qui l'endeuille, l'encombre. « Cette plèbe, Selene, tu n'en fais pas partie. Ni partie de la sphère supérieure. Tu ne fais partie de rien, n'est-ce pas ? »  Son poing se serre, s'accroche ; emprisonne le poignet, tandis que sa voix devient coupante, tranchante ; comme aiguisée par la nuit et le silence ; un coup de fouet susurré à une proximité dérangeante, aliénante. « Tu peux te pavaner, ton existence n'est que poussières et passé. » Et l'idée fuse ; l'action suit , et son pied atterit dans le genou face à lui, faisant s'écrouler la figure étrangère, tandis qu'il l'imite sans vergogne ; répétant un « Selene »  presque suave lors de sa chute. « Tu es en chute infernale, continuelle. Ne t'avise pas de me juger quand tu n'es même pas capable d'affirmer d'émotions autre que ta haine viscérale, de les assumer. »
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Re: à fleur de peau — faust Lun 26 Juin - 22:54



à fleur de peau

Ce n’était ni étincelles ni flammes ni brasier qu’elle suppliquait d’attiser; c’était plutôt la déflagration exponentielle, la combustion spontanée, la consumation frénétique qu’elle désirait; qu’en son âme déferlent les nuées toxiques; qu’en son âme s’écoule le mortel kérosène; qu’il goûte à l’arsenic parcourant l’épiderme désagrégé; qu’il ne reste plus que dépouilles chaotiques de l’explosion extatique; et par torpeur, dans l’horreur qu’il succombe, sombre avec elle dans ses desseins hérétiques; que vrombe dans l’ossature la pestilentielle agonie aux abondantes craquelures; celle venant s’ancrer dans les soupirs pour y déposer ses maudites éraflures; fêlures qui, par ailleurs, ne daignent déguerpir, dont on ne peut assurément que décrépir. Et ce n’était pas rien, loin de là; c’était une saloperie gangrène, une affliction intemporelle qui l’aura à l’usure, une fatalité plongée dans la souillure; c’était tout ça à la fois, alors non, ce n’était pas rien. C’était trop, ça débordait de partout; ça découlait, s’acharnait à se vider de l’intarissable abondance siégeant au creux de l’être; et c’était trop, trop comme la douleur fustigeant la carcasse malmenée, trop comme la soumission indésirable, imposée ; trop comme les affres inséminées, les irrévocables vérités susurrées. Alors était-ce rien, vraiment ? N’était-elle réellement que vacuité errante ? Contre la paume libre se ramassent, s’amassent, s’enlacent les copeaux de verre; ils éraflent, balafrent, écorchent la peau; cependant dans le poing ils trônent (bien misérable trophée); et à son tour elle riposte (tente), débris portés contre le bras étranger d’un mouvement (trop) brusque, éclats qui écharpent et tailladent l’intrusion méprisée; et alors de la démente initiative elle s’estomaque car l’os craque dans la démarche; mais tout de même elle s’écarte, souffle perdu; bras pendu le long du corps, invalide. Dents serrés, gémissements étouffés, elle s’acharne sur le membre estropié; genoux contre terre, monde à l’envers, elle enfonce le fragment tranchant contre sa chair. Menteur qu’elle peine à articuler; Foutaises qu’elle peine à continuer; répandant l’écarlate, déversant tant la vermeille à ne plus discerner son appartenance; et les yeux s’échouent contre la figure, affamée d’y voir la similaire peine qui l’accable et l’entrave; Ta bouche a beau insuffler de telles négations, les doigts se reportent, s’exportent sur l’instrument coupable de ses maux; ton coeur crie autre et désire les réponses avortées de ces poussières et passé. ils y plantent hargneusement l’éclat teinté, déchirant le futile textile auparavant immaculé; l’abaissant à la même souillure, les mêmes obscures tortures; entre les terminaisons nerveuses s’ébauche une croix sanguinolente; Et tu effleures à peine la notion, Faust. A peine.
im out of dis shit omg

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Re: à fleur de peau — faust Mer 12 Juil - 1:38




Un bras sanguinolent, une chemise de fragments, une poitrine tatouée d’un ornement. et tandis qu’elle déblatère, qu’elle le pourrit de son ulcère; il saisit qu’elle ne réalise pas. Et tandis que le verre s’invite dans sa chair, que le sang s’extirpe des artères; c’est le monde qui tangue, la nausée du mal de mer, la marée de l’amer. C’est stupide, futile; mais il ignore la rationalité, arbore les balafres ensanglantées. Il est ravagé, Faust; il ne brûle que pour se noyer, ne vit que pour être blessé, ne subsiste qu’enragé, abîmé, broyé, à la limite de se défiler, d’être délié. Il n’existe que dans l’extrême et l’absurdité; ne brille que dans la saleté. Alors il est presque enchanté, de la douleur qui jaillit, de la colère qui s’amplifie, de ce tout qui l’enhardit; de cet instant ironique et aussi libérateur que saccageur; il est presque ravi, de trouver une cible pour tout lâcher, recracher; de la croiser sans qu’elle cherche à s’échapper et que tout éclate. Presque. Mais elle est mystère qu’il ne peut démêler,  souvenirs qu’il ne peut rejeter, espoir avortés; un quelque chose mort-né. Elle est opposition et hypothétique affirmation; elle balaye ses paroles sans considération. Ils sont trouble et troublés, abusés et désabusés, délaissés et isolés; s’étouffent d’un débordement interminable, interminé. Et elle écoute aussi peu qu’elle est; et elle rappelle autant qu’elle n’est pas. (écoute faust, ne t’écoute pas) Et il déteste, exècre, abhorre tout ça; ça l’emplit et ça le dévore, ça déborde.  Alors il crame, il calcine; il est en ébullition et ça pue pue pue pullule; il s’embrume d’écarlate, fibres et cheveux à l’immaculé rougeoyant, sanglant; et son cœur bat contre ses tempes et son thorax et c’est le bruit sourd qui accorde ses gestes, c’est la rage hurlante qui écrase embrase ravage et ses mains s’enroulent autour du cou étranger, serrent; et alors vient en oeuvre la langue de feu du brasier. « J’en ai rien à foutre de cette notion, Selene. Et je t’ai dit pourquoi. » Adrénaline refusant la douleur; il la porte, la relève par la trachée, la scrutant comme s’il était l’objet de tous ses maux, la source de tout son fiel. Traits tirés, figure déformée; son irrégulière humanité suinte d’un abcès purulent, éclaté mais jamais soigné. Finalement les phalanges s’écartent, relâchent la proie maltraitée; mais son venin reste à déverser; car il est conquête et s’approprie jusqu’aux terres les plus venimeuses, jusqu’aux mers les plus tumultueuses, car il est conquête et use de toutes les acquisitions, même les moins vertueuses. « Mais tu n’as pas pas écouté, n’est-ce pas ? Tu as juste cherché une faille à exploiter. » Un fouillis, un brouillon d’idées inachevées et d’émotions qui sont la seule clarté, vivante, changeante. Il est perdu, paumé; dévasté par des attentes et hypothèses étrangères; qui se sont voulues charnières. « Tu n’es pas foutue de comprendre, que tout ce dont j’ai eu besoin, c'est d'une explication à pourquoi tu as agi ainsi. Mais c'est trop tard. » La frustration l’emporte, d’être incompris; encore, toujours; affublé de mots et d’injures qui sont à des lieux de son essence, alors qu’il l’expose dans toute son insolence. Et son pied s’élance sur le genou, appuyant jusqu’à le faire céder. « Je ne vais pas comprendre non plus. Rien. » Rien de tout ce qui l’entoure, de ce qu’il perçoit de ce qu’il devrait regretter, rien de ce qu’elle est, parce que c’est ce qu’elle est, ce qu’elle devrait être, ce que  — son crâne bourdonne et gronde; et il se perd perd perd dans la nécrose ambulante, omniprésente.
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Re: à fleur de peau — faust Lun 7 Aoû - 13:19



à fleur de peau

Elle était poison, toxine vénéneuse; elle était parasite increvable, saloperie foudroyante. Funèbre, funeste, lugubre, néfaste. Son nom était parjure, faisait partie de la clique dont la prononciation déformait les contours de la bouche par le mépris inspiré, par la crainte insufflée d’être victime et damné de sa fatalité. Et Selene ne pouvait être qu’haïe, exécrée, maudite. C’était dans l’ordre des choses que de l’habhorrer; une certitude divine et sans équivoque — le contraire était inconcevable, inimaginable; dans son crâne et celui des autres. Et autour de son cou les doigts se resserrent, l’étreinte est carnassière, presque douce, ou peut-être amère; elle ne savait pas, ne savait plus; dans ses poumons se comprime l’air et ne résonne plus que lointainement les accords de cette voix étrangère qui autrefois avait su l’apprécier, la convoiter, l'aimer, peut-être ? L’haine-t-il plus qu’avant maintenant ? L’haine-t-il suffisamment ?

Elle ne répondait plus qu’à cet appel, aujourd’hui.

La carcasse retombe finalement et valse le monde et le ciel; dansent les étoiles et sa silhouette embrasée, son désir de carnage, cette pulsion de ravage; elle et lui, au sein de cette nuit qui semblait leur appartenir jusqu’au dernier atome. Et les hématomes pullulent, s’accumulent ça et là sur leurs épidermes tandis que s’attise sans fin ce besoin d’assouvir, d’extérioriser ce qui n’allait pas, ce qui n’irait jamais; et ce n’était qu’un symptôme du monde vide et malade dans lequel ils évoluaient, ce n’était qu’expiation nécessaire pour continuer à survivre dans cet univers en déclin. Elle ne lui en voulait pas. Ce n’était qu’être humain, après tout.

Il s’acharne finalement contre son genou, et avec elle il s’écroule, sa main s’enroulant autour du textile en lambeaux pour l’entraîner avec elle dans cette chute, comme l’avait-elle prédit plus tôt. Les corps s’effritent et se répercutent contre l’asphalte d’un bruit sourd, tandis que tous ses membres agonisent douloureusement, gémissements sifflant entre ses dents. Tu as finalement compris que j’en avais rien à foutre ? T’en mets du temps pour cogiter, Faust. Gryffondor un jour, gryffondor toujours hein. qu’elle raille bruyamment pendant que le souffle s’échappe une fois encore de son thorax; écrasé par la carrure ensanglantée et sa chevelure, dorénavant flamboyante. De sa main valide, elle le pousse violemment sur le côté, de sorte à se dégager, reprendre le contrôle; reprendre le dessus, littéralement parlant. Marre de tes jérémiades de petit garçon, Faust. On sait tous les deux que tu n’auras jamais tes explications, car moi non plus, je n’ai pas envie de comprendre. L’adversaire à terre, ses jambes emprisonnant sa taille, elle l’observe, assise sur son bassin — en espérant broyer boyaux et intestins.  

Et elle repense aux sourires mutins, aux regards échangés, aux paroles opprimées; contenues; à toute cette histoire décédée, calcinée par les tumultueuses vagues, noyée par les radieuses flammes. A la vue de ses traits défigurés par la traîtrise et l’abandon, elle aimerait se sentir désolée, se sentir coupable de cette mésaventure affligeante. Mais il n’était que dommages collatéraux de maux qu’elle-même ne parvenait à corriger, balayer, oublier. Et ses sentiments n’avaient pas tout à fait disparus, vis-à-vis de lui. Faust évoquait désormais une douleur résiduelle; le souvenir d’une souffrance en voie de disparition — un éclat d’obus qui parviendra peut-être à s’extraire, s’abstraire de cette malédiction et de ses profanations pernicieuses. Une dernière parole ? La main s’enfouit sous la cape, attrape la baguette et la colle contre tempe, comme fusil qui serait fautif à jamais de cette injuste exécution. Je déconne. comme si j’allais te laisser l'occasion. Une paume vient lentement s’enquérir de sa vue, alors que ses lèvres s’appliquent à mimer quelconque excuse, quelconque condoléance pour les actions qu’elle s’apprêtait à faire.

Oubliettes.

Elle dépose baiser contre son front et murmure d’une expiration mourante : your heart is as soft as a baby bird. I’m sorry this love made you so cruel.

Et elle se relève, lentement. Elle quitte la scène et ses méfaits, la tête pensante, les pensées remuantes, l'âme dénouée d'un poids.


— ✕ —


Tu es là ? J’ai besoin d’aide. Adossée contre l’embrasure de la porte de l’infirmerie, elle cherche du regard le maître des lieux. Sur les balcons, quelqu’un comate. Elle s’avance de quelques pas fébriles. Un idiot.


hrp non en fait c'est pas si long goddamnit

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