il avait jeté un oeil sur sa montre, assis patiemment au bord de la fontaine du hall de ministère. pour l'occasion, il s'était obligé à revêtir une tenue correcte - une chemise, un pantalon repassé. le minimum, en clair, pourtant beaucoup déjà pour zephyr.
il avait réussi à décrocher un stage, sans vraiment s'y être attendu. oh, sûrement qu'il avait profité de deux trois sourires, quelques mots pointus et remplis de sens, mais sans plus, trois fois rien. au final, on l'avait choisi pour lui et non pas pour sa moitié. un bon début, pour le zephyr qu'il s'était efforcé de construire.
toujours était-il qu'il se trouvait là, début juillet, à attendre que l'on vienne le chercher. il s'était redressé, alors que la grande aiguille indiquait les neuf heures précises. ah, peut-être était-il trop pointilleux et que la ponctualité n'était pas de mise dans ce bâtiment. il comprenait. après tout, ils avaient beaucoup à faire. les derniers événements n'avaient pas dû être de tout repos, pour les employés, bien qu'il cherchait encore à comprendre leurs actions.
oui, il avait entendu des bribes, dans les couloirs avant de quitter l'école. l'intervention au bal ; il avait bien fait de ne pas s'y rendre. bien qu'il n'arrivait à se positionner, il ne pouvait pas dire que les aurors avaient fait une mauvaise décision. que faire d'autre, contre des terroristes, que d'essayer de les extraire à la source? auraient-ils dû attendre de les cueillir une fois qu'il aurait été trop tard? qui pouvait le savoir?
il avait aplati sa chemise et redressé le menton, alors que des talonnettes claquaient sur le sol raffiné. un homme, cheveux bruns, pointes rougeâtres et oeil manquant. c'était lui. il avait tendu la main pour serrer la sienne.
monsieur gaunt. merci encore d'avoir accepté. sobre, mais épris de politesse.
R. C. Camille Gaunt
Conseiller du Ministre de la Magie
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Re: au temps des soupirs — camille Mer 31 Juil - 1:09
Les papiers s'amoncelaient sur son bureau sans qu'il ne prenne la peine de correctement les entasser. Plusieurs piles plus ou moins grosses rongeaient l'espace libre du bois, menaçant parfois de s'effondrer sans qu'il ne trouve la force de les bouger. Camille était exténué et venait de passer sa deuxième nuit consécutive à ne se nourrir que de café noir pour ne pas s'endormir. Depuis la fin d'année scolaire et les événements du bal à Poudlard tout s'était accumulé. Il fallait vérifier des dizaines de pages et lire tout autant de comptes-rendus pour éviter que ne se reproduise la catastrophe monumentale qui avait eue lieue.
Il n'en avait pas dormi, et se demandait en tout honnêteté comment il faisait pour continuer. Le ministre ne lui faisait plus autant confiance, ou peut-être était-ce lui qui se méfiait trop ? Les informations ne circulaient plus autant qu'avant, en tout cas et malgré ses efforts constants, il se sentait parfois flancher.
L'alarme de son pinneaple réveilla brusquement son cerveau endormi et il checka l'heure d'un oeil las avant de se mettre à soupirer. Un long soupir venu du coeur, tandis qu'il s'était levé pour quitter la pièce. Avec toutes ces histoires il avait oublié que le Ministère accueillait un stagiaire aujourd'hui, du moins lui puisqu'il était celui qui s'en occuperait. Une fois encore il se demanda ce qui lui avait prit d'accepter une telle charge de travail supplémentaire alors que lui-même ne suivait déjà plus grand chose... Et encore une fois, il se rappela que les imprévus s'étaient enchaînés bien trop vite et qu'il n'était coupable de rien -si ce n'était de négligence, sans doute.
On l'arrêta dans les couloirs pour parler affaires, quelques minutes de perdues à régler d'importants détails qui le firent finalement atteindre l'atrium un bon quart d'heure après l'heure prévue. Il avait grimacé, éprit d'une irritation certaine avant de soupirer à nouveau. Après tout ça il lui faudrait un bon café, un bain chaud et une bonne nuit de sommeil parce qu'il se sentait au bout du rouleau. Rapidement il s'était approché de ta silhouette qu'il aperçu au bord de la fontaine.
« Zephyr, bonjour, dit-il en serrant ta main, je t'en prie, c'est toujours plaisant de voir la volonté et la curiosité des plus jeunes. »
Il était vrai que ta demande l'avait quelque peu surpris, mais il s'en trouvait fier, quelque part, que malgré tout ce qu'il pouvait bien se passer, tu parviennes à prendre en mains ton avenir si sereinement. Ton sérieux et ta tenue faisaient plaisir à voir, il se sentait reboosté rien qu'à te regarder.
« Mes excuses pour le retard, certaines affaires ne peuvent malheureusement pas attendre. »
C'était d'ailleurs assez difficile pour quelqu'un de ponctuel de s'en accommoder en général, mais après quelques temps de frustrations intense ils finissaient toujours par s'y faire. Des imprévus au ministère il y en avait plusieurs fois par jour et chanceux étaient ceux qui ne tombaient pas en plein dedans. La pensée le fit sourire un bref instant, tandis qu'il se recula de quelques pas pour t'inviter à le suivre en direction des ascenseurs, dans le second hall dédié. La journée promettait d'être longue mais bizarrement cela ne le dérangea plus tant que ça.
« On va commencer par te faire visiter les lieux les plus importants, les trois premiers étages, l'Atrium se trouve au huitième. Nous serons ensembles la majeure partie du temps, en théorie, mais c'est toujours utile à savoir rapidement si tu veux travailler ici. »
Il appuya sur le bouton en réfléchissant à ce qu'il avait bien pu oublier de te dire, se tournant vers toi pour mieux t'observer, un demi sourire poli ornant ses lèvres.
« Ça va te faire beaucoup d'infos à retenir, prend le temps qu'il te faut pour ça. En tout cas, si tu as des questions n'hésite surtout pas à les poser. Ou à m'interrompre si je vais trop vite, par exemple. »
Après quelques instants la porte de l'ascenseur s'ouvrit, laissant sortir quelques employés toujours aussi pressés. Vous y entrèrent à votre tour, Camille appuyant sur le bouton du troisième étage et juste avant que les portes ne se ferment, quelques avions en papier volèrent pour se stationner juste au-dessus de vos têtes. Il te les désigna d'un mouvement du visage en se plaçant contre le mur pour faire de la place aux deux personnes entrant précipitamment. Une habitude qu'il considérait presque devenue un sport interne tant certains employés étaient experts en la matière.
« Des notes de service, plutôt pratique pour les anciens qui ne s'adaptent pas au téléphone. Il y en a de moins en moins ceci dit, celles-ci sont sûrement pour le département des catastrophes magiques, c'est l'un des rares qui les utilise encore. C'est d'ailleurs là qu'on va. »
L'ascenseur s'était mit en marche pour guider lentement à destination.
Re: au temps des soupirs — camille Lun 9 Sep - 18:32
AU TEMPS DES SOUPIRS
oh oui, je comprends bien, ne vous en faites pas. s'il savait ne pas avoir l'air trop hypocrite, c'est pourtant ce qu'il avait décidé d'être à cet instant.
il ne fallait pas se méprendre, zephyr comprenait très bien l'urgence de la situation qui faisait face au ministère, depuis le mois dernière, et il mentirait s'il disait que ce n'était pas une de ses motivations premières pour avoir demandé le stage, mais il ne supportait tout de même pas le retard des gens. les minutes étaient comptées pour tout le monde, le retard est une chose égoïste. voilà qu'il avait perdu quinze minutes. tant pis. il ne pourrait pas les rattraper.
il emboîta le pas vers les ascenseurs, laissant ses yeux couler de gaunt à l'architecture des lieux. il était impossible de dire que l'un ou l'autre était moche. évidemment, il préférait l'architecture - peut-être, zephyr ne savait pas, finalement.
pas de soucis, je penserais à vous interrompre. sans doute était-ce un euphémisme pour lui signifier qu'il allait déjà trop vite. d'un autre côté, ce n'était pas plus mal, s'il voulait au moins faire l'effort de rattraper les pauvres quinze minutes perdues dans le continuum espace-temps.
il prit place à côté de lui dans l'ascenseur. il fut distrait par les avions en papier au dessus de sa tête - sans vraiment en être étonné - qu'il fini plaqué contre la paroi de l'ascenseur à l'arrivé des autres employés. il s'attela à dépoussiérer sa chemise du choc en fronçant les sourcils.
hm, je vois.
quand l'ascenseur fit ding, il se permit de pousser les autres occupants avec un plaisir particulier et descendit. le troisième étage, les catastrophes magiques.
ils doivent être bien occupés, par les temps qui courent. fit-il à moitié pour lui-même, alors que les avions en papiers prenaient des directions différentes jusqu'à rejoindre le bureau de la personne à laquelle la note était adressée.
il fit quelques pas jusqu'à s'arrêter devant la première rangée d'employés.
je sais que vous êtes conseiller et bras droit, maintenant, mais dans quel département travailliez-vous avant, monsieur gaunt?
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