[EVENT #8] Interrogatoire Harry & Astrid (troisième partie)

Bien rangées au fond d'un tiroir fermé par magie, il avait fallut à Camille un peu plus de temps qu'il ne l'avait prévu pour finalement trouver ce qu'il cherchait depuis un moment. Avec les dossiers et le tas de papiers qu'il avait feuilleté rapidement, des cassettes. Il en mit une en route, et fut rapidement soufflé par son contenu. On y voyait très clairement la jeune Astrid Edwards... Devenir invisible. Une malédiction, de la magie noire. Mais ces preuves lui semblaient bien trop étranges pour être vraies. Rien dans cette histoire ne respectait aucune procédure et tout ça lui paraissait toujours plus louche. Il avait récupéré la cassette et toutes les preuves qu'il avait trouvé avant de quitter la pièce, sans même prendre soin de refermer derrière lui.

Son téléphone en main il composait déjà le numéro d'Arthur Rosebury.

« Rosebury ? C'est Ryan Gaunt. J'ai besoin de vous au Ministère, maintenant. »

La situation fut rapidement expliquée et le chef des aurors lui parut tout aussi perdu que les deux restés à l'école quant à ce qu'il se passait ici. Ça promettait pour la suite, sérieusement. Camille avait soupiré après avoir raccroché, prit d'une colère certaine qu'il lui fallait évacuer pour tenter de mieux cerner la situation. Vandom qui partait en vrilles, une descente à Poudlard qu'il jugeait loin d'être justifiée, des arrestations, des blessés... Et le Ministre qui ne répondait pas à son appel. Il ne pu empêcher un grognement tandis qu'il fourrait rageusement son téléphone dans la poche de son costume. Il fait le exprès ou quoi, bon sang c'est pas vrai ! Avant de le reprendre rapidement tandis qu'il s'approchait de sa destination, il pianota quelques mots dans un sms destinée à Aileen, comme convenu. Il avait faillit oublier.


Le manque de délicatesse qu'il mit pour ouvrir la porte de l'une des salles d'interrogatoire dû probablement tous les faire sursauter de l'autre côté, mais à ce stade de la soirée il n'en avait plus vraiment grand chose à faire. Edwards et Fitzgerald, ça tombait bien.

« Bien le bonsoir à vous quatre, déclara-t-il en refermant la porte. »

Son regard s'était posé sur chacun d'eux, s'attardant en dernier sur l'auror en face de lui, le visage neutre.

« Je vais devoir vous demander de les détacher et de m'expliquer ce qu'il vous prend à tous ce soir. Vous vous rendez compte, quand même, de tous les manquements qu'orchestrent vos actions ? Cet interrogatoire, du moins le leur, affirma-t-il en les désignant d'un hochement de tête, ne continuera pas dans ces conditions. »

Dans le silence qui suivit, Camille sembla mettre au défit l'auror de contester ses mots. Quelque part, le conseiller espérait que tout se calme simplement -mais il doutait bien trop que cela puisse se terminer ainsi. Quoiqu'il en soit, les renforts étaient en route, c'était déjà ça de prit.

Qu'est-ce qu'il fout là le suceur du ministre ?
Ça, c'était pas très gentil. Camille prit une grande inspiration, se retenant ainsi de dire une bêtise tandis que l'imbécile en face continuait déjà. Il continuait à parler et à l'énerver. Grand bien lui fasse, Camille, lui, n'était pas ici pour ça.

« Simplement obéir aux ordres a toujours été un défaut, apprends donc à réfléchir avec ta tête, cracha-t-il froidement. Si j'étais responsable de cette merde je n'serais pas ici. »

Non il se cacherait, comme le Ministre injoignable qu'il conseillait en effet en attendant patiemment que les choses se tassent. Il éviterait de prendre ce genre de risques inutiles, vue la situation extrêmement bancale dans laquelle ils étaient tous fourrés. Seulement rien que l'idée d'imaginer le Ministre avoir quelque chose à voir avec tout ça lui laissait un goût affreusement amer dans la bouche, pourtant il ne pouvait en écarter l'hypothèse. Si Vandom disait que les ordres venaient d'en haut, c'était soit qu'il mentait, soit que cela justifiait l'absence du Ministre et on pouvait critiquer Magnus Vandom sur bien des choses, mais Camille le croyait honnête. Il n'avait pas été là pour en juger de ses yeux de toute façon.

D'un soupir las il braqua sa baguette sur les deux adolescents qu'il détacha, puisque personne ne semblait vouloir le faire tout en leur lançant un regard pour s'assurer qu'ils allaient bien. Du moins, bien autant que faire se peut. Nous souhaiterions être représentés par Inga Kaur, avait déclaré Harry.

« Inga Kaur ? »

Une demande aussi précise le surprit un peu mais il se tourna rapidement vers l'auror discret qui se trouvait près de l'entrée. Un interrogatoire dans la configuration présente ne pouvait de toute façon pas avoir lieu, alors autant régler ce qui pouvait l'être tout de suite.

« Vous pouvez vous en charger ? avant de se tourner de nouveau vers les enfants. Je vais vous demander de rester là en attendant, mais je ne compte pas vous accuser de quoique ce soit. »

Il avait l'étrange sentiment que l'avocat ne les défendrait pas pour cet interrogatoire mais bien pour une plainte contre le ministère finalement. La demoiselle prononce quelques mots empreints de vérité et à nouveau il ne peut s'empêcher de soupirer, Camille.

« Il y a une procédure en effet, un regard en biais pour l'auror grande gueule, qui n'a pas été respectée. Malheureusement je dois bien admettre que cette histoire me dépasse totalement, aussi j'essaie de comprendre et j'espère malgré tout que vous m'y aiderez tous les deux. Et vous aussi, finit-il en s'adressant aux aurors. »

Il s'était ensuite redressé pour aller se poser derrière le bureau où les preuves se trouvaient. Il en avait ouvert le dossier, prenant quelques instants pour lire, au moins, celles qui accusaient les deux élèves qui se trouvaient face à lui. Il s'adressa à ses collègues.

« Elles ont été vérifiées ? Vandom n'a pas su me répondre, j'attends donc une réponse claire, messieurs. »