Ministère de la magie. Il était tard dans la soirée alors il était vide. Impressionnant, vos pas résonnent sur le carrelage d’emeraude. Des hiboux et des origamis volent dans tous les sens au dessus de vos têtes. Les gros titres de la gazette du sorcier du lendemain ne mentionnent aucunement ce qui venait de se passer à Poudlard. Les bras toujours menottés dans le dos, on vous emmène dans une salle d’interrogatoire fermée. Vous êtes deux par salle, manque d’effectif et de place, cote à cote en face de Magnus Vandom et deux aurors en face de vous. La garde à vue a commencé et l’expert en légilimencie ne devrait pas tarder.
« Quel plaisir de te voir à cette place Scamander. Depuis le jour ou j'en rêvais. Vous ne vous en sortirez pas aussi facilement. »
Instructions
ㅡ C'est le soir du bal, juste après avoir été emmené. ㅡ Réponses courtes et dynamiques pour aller vite. ㅡ Une intervention Pnj très courte à chaque tour. ㅡ Que le sort puisse vous être favorable ! @"Orphan Scamander" @Neptune O. Branwell
Des sentiments qu'elle n'avait cessé de ressentir que lors de brefs instants dans sa vie. Peur. Au bras d'Isaac elle avait finit par l'enfouir, une seconde à peine. Elle avait tout fait pour oublier et profiter. Colère. Ils étaient venus tout gâcher, ces hommes du Ministère qui n'en faisaient qu'à leur tête. Neptune n'avait rien pu faire de si extraordinaire, elle en avait même perdu son sang froid. Elle ne comprenait pas tout, certaine d'avoir trop mal entendu ce qui les avait poussé à se joindre à eux. Rage. D'une douleur immense qu'elle s'en sentait défaillir, elle qui n'avait jamais fait que douter. Elle avait regardé Orphan, elle avait regarder ces monstres, et puis cette violence qui n'aurait pas dû être. Elle avait fermé les yeux, ensuite, pour se laisser emmener. Tristesse. Elle avait échoué, et elle s'en voulait de n'avoir été qu'une incapable. Incapable de protéger ses élèves, incapable de se défendre, de les défendre tous. Neptune c'était celle qu'on venait toujours sauver après tout, comme les princesses des comptes de fées au sommet de leur tour. Son dragon se nommait Magnus Vandom. Son sauveur ? Elle aurait préféré qu'il n'y en ait pas.
Elle aurait préféré être capable de faire comme les grands. Seulement ses mains tremblaient. Sans s'arrêter.
Elle était terrifiée, Neptune, un peu plus encore au moment où ses pas avaient franchit le seuil de la salle d'interrogatoire. Sa crainte aurait pu choisir de la laisser discrète et silencieuse, soumise à ce débile finit qu'était le dragon de sa geôle, elle aurait dû choisir de ne rien dire de plus tant que personne ne l'y avait conviée. Cependant, la crainte de Neptune avait ça de beau qu'elle lui donnait le courage d'avancer en bravant les dangers. Le sarcasme lui avait évité maintes fois de rencontrer la folie, durant ses deux années passées en prison. Ce soir il lui permettrait de se défouler sur un Magnus qui ne méritait que ça, malgré ses mains qui ne cessaient de trembler.
« Vous devriez songer à faire votre travail correctement au lieu de l'ouvrir pour rien, avait-elle commencé bien froidement, cela vous changera. »
Orphan avait le regard sombre, dissimulée derrière ses mèches de jais. Il n'avait pas dit un mot depuis leur départ malgré sa position de faiblesse face à sa collègue et amis, et surtout devant ses élèves. Il avait toujours été impuni pour toutes ses dérives, il avait toujours cherché la force et le pouvoir, et ces deux éléments l'avaient ce soir abandonné. Mais pour combien de temps ?
Assis dans cette salle glauque, il n'aurait jamais imaginé se retrouver si bas. Et c'était sans compter l'air triomphant de son interlocuteur devant lui, qui lui faisait froncer les sourcils avec mépris. Il ne dirait rien, il n'avait rien à dire. La justice était pourrie, et il avait contribué à détraquer le système. C'était le retour du bâton.
Il jete un coup d'oeil vers Neptune, l'observant répondre ses amertumes d'un ton acerbe. Un léger sourire nait au coin de ses lèvres, mais il n'en rajoute pas. Elle a sûrement peur, d'être à nouveau face à eux. Mais Orphan est incapable de la protéger à nouveau comme avant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était arrêter d'être égoiste pendant cinq bonnes minutes.
« Je suis The Crow, Vandom. Tu as gagné. Bravo, j'espère qu'on t'élira ministre de la magie. Tu as attrapé The Crow à toi tout seul ! Tu es trop fort pour moi, je me rends. »
Vandom s'était figé sur place. Ses yeux roulent de la silhouette de Neptune (il n'avait pas eu le temps de lui répondre) pour se poser vers l'ex-directeur de Poudlard.
« Petit con. Je te ferai répéter ces aveux devant la cour d'assise. Tu ne peux pas être The Crow. Tu n'es pas assez fort pour ça, mais j'aimerai te voir écrouer quand-même. Tu ne dirais pas cela pour protéger ton amie, n'est-ce pas ? »
« Elle ? Oh, j'en doute. Branwell est trop stupide pour faire parti de cette organisation. Et je l'ai engagé à Poudlard uniquement parce qu'elle me faisait de la peine. Je n'ai rien à voir avec elle et je n'ai jamais été son ami. Emmène-moi, maintenant. Loin d'elle. »
La réaction de Magnus Vandom semblait, pour une fois, en accord avec la sienne. Elle l'avait regardé, incrédule, puis leur regards à tous les deux s'étaient quittés pour se poser sur la silhouette d'Orphan à côté. Et elle songea, Neptune, qu'elle le regardait beaucoup trop en ce moment mais jamais pour les bonnes raisons. Les premières fois c'était par inquiétude, les suivantes par peur et incompréhension. Elle cherchait une sorte de réconfort et d'assurance, après tout Orphan avait toujours su gérer les choses à son avantage -et peut-être que dans ses silences elle lui en demandait beaucoup trop, comme les autres, car il n'avait rien su gérer cette fois-ci. Ils s'étaient retrouvés dans cette pièce sombre avec le pire des aurors pour compagnie, et ses premiers mots l'énervaient déjà. Dans son regard, à cet instant, il y avait de la colère et une monstrueuse envie de lui faire ravaler sa connerie. The Crow ? Lui ? Ses poings s'étaient serrés, dommage qu'on l'ait menottée.
Magnus parle, elle bouillonne, se retient de dire quoique ce soit qui ne serait pas approprié. On aurait salué l'effort si cet idiot de Directeur n'avait pas continué son histoire abracadabrante pour la piquer dans sa fierté. L'espace d'un instant elle s'était sentie sale, si sale. Elle voulait pleurer. Elle ne pleurerait pas, non. Au lieu de ça elle allait simplement laisser tomber les filtres. Ce qu'elle faisait de mieux dans ce genre de situation.
Avec tout ça, elle n'avait pas fait attention à ses mains qui ne tremblaient plus. Un regard pour l'auror, glacé.
« Vous voulez bien le gifler ou il faut que je détruise ma chaise pour le faire moi-même ? »
Un rire lui avait échappé, jaune d'une amertume beaucoup trop grande.
« Hmf, laissez tomber, c'est une mauvaise idée, finit-elle sur un murmure avant de lancer un regard noir à son collègue, et ami. Ça aurait pu marcher si tu t'y étais mieux prit. Je t'aurais laissé faire si ça avait une chance de fonctionner, idiot. »
Mais ça ne pouvait pas. Ça ne devait pas. Sérieusement, qui se laissait encore avoir de cette façon ?
« Nous en revoici donc au même point. Il va vous falloir réfléchir un peu, monsieur Vandom, lança-t-elle en se repositionnant correctement sur sa chaise avant de le regard, vous pouvez faire ça ? Prenez votre temps, il ne faudrait pas que tout ça se retourne contre vous à cause d'une erreur d'appréciation. »
Orphan s'était douté de la réaction de sa collègue. Et s'il s'était pris un coup de pied sur le menton, il l'aurait bien mérité au final. Mais alors que ses sourcils se froncent face à la non complicité (méritée) de Neptune, il tourne la tête comme pour cacher son profond agacement et ne pas offrir cette satisfaction à l'abruti qui se tenait face à lui. Magnus Vandom, Dieu que c'était un idiot. L'ex-Directeur de Poudlard était persuadé qu'innocent ou non, le chef de brigade d'intervention magique appuierait sa culpabilité.
« Demandé si gentiment, je suppose que vous m'accordez la permission Miss Branwell. »
Son poing s'était contracté violemment pour venir s'écraser contre le nez d'Orphan, qui se brisa sans résistance. Un filet abondant de sang s'échappait de ses narines et Orphan grimaça en se mordant la joue. La douleur n'était rien face à la haine qui l'animait en cet instant. Il cracha un amas d'hémoglobine mélangé à des glaires sur le sol et passa sa langue sur ses dents.
« Si j'avais ma baguette, tu serais mort. »
Couvert par un ricanement de son interlocuteur, il s'était adressé à elle sans la regarder. Il préférait prendre sur lui pour lui éviter de subir la même chose.
Le craquement lui avait fait baisser la tête et détourner le regard, Neptune l'instant d'avant si provocante faisait bien moins la fière tout à coup. Elle n'avait rien dit, pourtant elle compatissait, et elle sentait cette désagréable sensation s'insinuer dans son nez à elle -sa perception bien trop accrue laissait à son corps le loisir d'imaginer la douleur d'Orphan à cet instant. Elle n'avait pas souhaité ça, mais elle assumerait être la responsable de tout ça. Si ce sourire hautain était né sur ses lèvres, caché par ses cheveux, ça n'était pas pour exprimer une quelconque joie malsaine à l'idée de le voir se faire à demi torturer face à elle, non.
Elle avait croisé ses jambes puis relevé la tête, le regard froid et l'esprit concentré à ne pas perdre le masque qu'elle s'était crée. De l'énervement, toujours présent cependant, et une satisfaction certaine quant à la situation actuelle. Magnus, dans son état, ne devrait y voir que du feu. Elle l'avait observé d'ailleurs un moment, le temps d'une menace de la part d'Orphan, puis elle avait rapidement dévié sur ce dernier.
« Tu as vécu pire, non ? ça sonnait tellement rancunier, il y eut un silence. ... Tu t'en remettras. »
S'attardant encore quelques secondes elle avait finit par parcourir des yeux la pièce, lentement, un soupir léger lui avait échappé tandis qu'elle ne semblait pas capable de calmer sa rage. Elle bouillonnait.
« Dites, fit-elle en s'adressant directement à Magnus, nous savons tous les trois que cette situation n'avancera pas, et je me sens visiblement plus énervée contre mon collègue que je ne l'aurais cru... »
À nouveau elle lui adressa un bref regard, très noir, avant de capter à nouveau l'auror.
« Il a mérité ce coup, n'est-ce pas ? Personnellement ça m'a fait un bien fou, observa-t-elle dans un rire presque trop léger pour l'occasion. Orphan est un être terriblement idiot, vous ne croyez pas ? Approchez-vous, j'aimerai vous chuchoter un endroit qui saura l'atteindre, bien entendu je ne parle pas de ça. »
Elle avait rapidement baissé les yeux juste au-dessous de sa ceinture, avant de les remonter.
« Le prendre par surprise sur des points sensibles vous ravira bien plus qu'un simple nez cassé, Vandom. »
@Le Ministère hrp // alors si c'est pas assez clair, elle mytho mais c'est un jeu crédible, elle fait du théâtre, donc elle joue son rôle D:
Magnus Vandom s'était fait craquer les doigts avec une allure de coq en pleine parade. La vengeance lui allait bien. Orphan lui, résistait à l'envie de jouer un peu avec sa tête, quitte à lui faire revivre les pires humiliations qu'il lui avait fait subir lorsqu'ils étaient encore à Poudlard. Mais renfermé sur lui même, il serrait les dents pour garder son sang-froid et oublier la douleur physique du choc récent.
« Je vous trouve bien coopérative d'un coup Miss Branwell. Si Scamander ne vous avait pas défendu avec autant de vergogne lors de votre procès l'année dernière, j'aurai presque pu croire en votre petit jeu. Idiot vous dites ? Les petits rigolos dans son genre sont loin d'être stupide. Comme Andersen, de la vermine qui devrait resté pourrir à Azkaban. »
Il avait donné un coup de pied dans la chaise d'Orphan afin qu'il tombe en arrière. Sa tête cogna sur le sol mais l'ex-directeur ne broncha pas. Sans doute qu'il devait murir une future tentative de meurtre en silence.
« Mais je suis curieux de ce que vous pourriez raconter. Qu'aviez-vous l'intention d'inventer pour me faire venir à vous ? »
Il s'était approché pour s'asseoir sur la table de métal, se plaçant juste devant elle. Même s'il la connaissait de loin, il avait encore du respect (mélangé à de la galanterie) envers le fait qu'elle soit une femme et que leur rapport fut plus que froids depuis toujours.
« Mais réfléchissez-bien au camp que vous voulez rejoindre, et aux conséquences que ce choix aura dans votre vie future. Vous ne voulez pas retourner en prison n'est-ce pas ? »
Elle bouillait de rage et pourtant, celle-ci n'était plus tout à fait destinée à la même personne qu'au début. Magnus devait avoir un don, pour ainsi s'attirer les foudres des autres, ou simplement était-ce que Neptune ne connaissait pas plus détestable que lui -maintenant qu'elle avait pu se faire une idée. Un sourire ironique naquît à la pensée que même l'homme qui avait tenté de l'assassiner dans cette boîte de nuit il y a de ça quelques années lui était plus sympathique. Il avait fait basculer Orphan et ses poings s'étaient serrés à la vision de leur contact. Elle avait retenu sa respiration si fort pour ne pas crier qu'elle en avait oublier de souffler pendant quelques secondes. Ses doigts lui faisaient terriblement mal mais elle ne les desserraient pas. Elle était désolée de ne pas avoir le calme et la réflexion d'Orphan tout autant qu'elle s'en voulait de le voir subir ses conneries. Malheureusement, Neptune était incapable de s'arrêter.
Son regard était passé du Directeur à terre à Magnus, juste avant qu'il ne reprenne la parole.
« Je suis bien contente de constater que vous n'êtes pas aussi simplet que d'apparence. »
Elle n'avouerait pas avoir espéré le piéger aussi simplement, cependant le voir agir ainsi lui faisait comprendre que lui non plus, n'était doté que de bêtise. Ses mots lui arrachèrent un soupir léger tandis qu'elle tentait d'évacuer le stress trop intense de sa situation. Elle avait fermé les yeux quelques instants, le temps qu'il s'approche à souhait et qu'elle ne le retrouve face à elle en les rouvrant. Déviant sur Orphan, puis à nouveau sur l'homme face à elle, elle n'avait cesser de prier à quel point elle était désolée.
« Vous avez laissé passer votre chance, souffla-t-elle sans un sourire, mais c'est pour le mieux car j'aurai probablement tenté de vous tuer. »
Ou du moins, de faire quelque chose qui s'en rapprochait. Elle était douée pour ça, il paraît. Il y avait eu un blanc durant lequel elle avait fait mine de réfléchir, de chercher ses mots.
« Il n'empêche, c'est drôle de vous entendre parler de choix et de conséquences, quand vos décisions vous mènent droit à votre perte. »
Je ne veux pas retourner en prison, aurait-elle dû répondre. Elle tentait de se concentrer en faisant au maximum le vide dans sa tête. C'était compliqué, mais, lorsqu'il l'entraînait, Bellamy lui soufflait régulièrement que tout était possible. Avec un peu de volonté. Alors elle avait soufflé, la tête baissée comme pour formuler un regret -et masquer la lueur changée de ses yeux.
Orphan avait fini de rire. Ou alors avait-il tout juste commencé ? Un petit ricanement s'échappa de ses lèvres alors qu'il gisait toujours au sol. Ce n'était pas un être aussi stupide qui allait le faire flancher. L'acharnement de Neptune lui valait au moins son respect.
« Bah alors Vandom ? On se laisse séduire par les charmes d'une ancienne condamnée ? Ce n'est pas ton genre de te laisser attendrir. Neptune, empresse toi de lui sauter dessus, je crois qu'il est libre. »
Bien entendu, Vandom était marié, on pouvait le remarquer à son doigt. Ses sourcils s'étaient froncé aux remarques corrosives de l'ex-directeur de Poudlard et son regard s'était attardé brièvement sur Neptune et ses insultes.
« Un être abject hein... Je vous trouve un peu dure avec moi. Mais bon, les perdants sont toujours les plus acerbes. »
Il s'était avancé un instant vers Neptune, soulevant son visage d'un geste brutale, tentant mélancoliquement de percer le secret qui lui avait échappé dans le fond de ses yeux. Et d'un coup de pied bien placé, il vient redonner un coup dans le nez d'Orphan qui allait finir par réellement se vider de son sang par les narines.
« Dramatique n'est-ce pas, la tournure que prend cet interrogatoire. Je suis peut-être détestable, mais ce n'est pas moi qui me tord au sol le nez cassé. »
Diffindo. Elle n'avait pas répondu. Ni à Orphan, ni à Magnus. Diffindo. Rien. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo.
À l'infini Neptune se concentrait pour formuler encore et encore le même sortilège dans sa tête. Diffindo. Pour couper les menottes qui l'attachaient et peut-être faire quelque chose de bien cette fois. Diffindo. Parce qu'elle avait perdu l'espoir que l'auror puisse réellement les écouter. Il n'écoutera que des aveux.
Il n'écoutera rien d'autre que des aveux. Le reste c'était du vent. Diffindo.
Les menottes, tandis que l'homme se pavanait devant elle, se brisaient lentement. Il lui faudrait du temps pour maîtriser sa magie aussi bien que Bellamy sans une baguette. Seulement elle n'avait plu le choix maintenant, il fallait aller plus vite. Diffindo. Magnus avait saisit son menton pour redresser son visage et elle avait rencontré ses yeux. Tristes. Perdus. Diffindo. Les siens, à Neptune, restaient empreints de colère et pourtant concentrés. Le visage impassible, elle murmurait à ses pensées de ne jamais s'arrêter. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Les menottes ne tiendraient plus longtemps.
Puis, sans qu'il ne se détourne, son pied était venu frapper Orphan déjà à terre. Elle n'avait pas vu mais soupçonnait l'auror d'avoir encore visé son visage. Elle voulait hurler. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo. Diffindo !
Dramatique, n'est-ce pas. Clac.
Elle n'avait pas esquissé le moindre geste ni la moindre grimace malgré la douleur de ses mains blessées par les sortilèges et le soulagement certain qui la submergea quand elle avait sentit le lien entre ses menottes se briser. Au lieu de ça elle s'était simplement levée de sa chaise, lentement, mains toujours dans le dos pour se mettre à hauteur -malgré la différence évidente de taille, de Magnus.
Neptune n'avait pas cillé. Il n'attendait que des aveux.
« Je suis complice d'Orphan Scamander. Je suis complice monsieur Vandom, prononça-t-elle calmement avant de laisser un blanc s'installer, et coupable. Est-ce ce que vous vouliez entendre ? »
Et ainsi elle sembla le défier. Si tout avait été différent peut-être que.
Tout ça ne serait pas arrivé.
Probablement que rien ne serait arrivé. Serions-nous ici ? qu'elle avait demandé à Isaac quelques heures avant. Probablement pas.
Son pied se leva pour rapidement porter un coup dans le tibia de Magnus tandis qu'enfin elle déliait ses mains pour le pousser et lui faire perdre l'équilibre. Peu lui importait qu'il tombe ou non, elle n'avait besoin que de trois secondes pour s'éloigner de quelques pas et se saisir de sa baguette. Elle la tenait droit en direction de l'auror.
« Orphan ? Tu vas bien ? »
Elle ne pouvait pas prendre le risque de le regarder. Toujours sur ses gardes, elle s'adressait désormais à Magnus.
« Je ne veux pas plus de violence que ce qu'il y a déjà eu, alors s'il vous plaît, arrêtez. »
La fin soufflée comme un appel du désespoir, malgré la colère. Elle en avait assez.
On pouvait voir dans ses yeux que Vandom allait trop loin. Il n'était pas lui même, ni normal. Ou s'il était, seulement dans son pire retranchement. On le forçait à vivre la pire version de son humanité. Au moment ou il s'était légèrement reculé de Neptune, celle-ci s'était libéré de ses liens. Un coup de pied dans le tibia et il pose le genou à terre, comprimé d'une douleur auquelle il ne s'attendait pas. Elle était complice, elle l'était. C'est tout ce qu'il voulait (avait besoin d') entendre. Un large sourire se dessina sur ses lèvres.
« Je n'ai pas pour habitude de frapper une femme, Miss Branwell. Mais que croyez vous faire ? »
Le deuxième auror qui s'était tenu à l'écart durant toute la scène avait sorti sa baguette pour la pointer sur Neptune.
« Miss. Posez cette baguette sur la table. Vous ne voudriez pas aggraver votre cas n'est-ce pas ? Obtenpérez si vous ne voulez pas que cela se termine mal. »
Orphan avait haussé les sourcils quand tout ceci s'était passé. Et à la demande naive de Neptune, il avait répondu avec un sourire qu'il avait du mal à libérer.
« Je me porte comme un charme. »
Il n'avait pas bougé du sol sur lequel il se trouvait depuis maintenant quelques minutes. Sa legilimencie était perturbée par quelque chose d'extérieur, ou surement par les murs de cette salle d'interrogatoire. De la force qu'il arrivait encore à puiser, il se contenta de contacter la personne la plus proche de lui par télépathie.
« Neptune. Obéis-leur. Laisse-les. C'est ce que tu as de mieux à faire. »
Son regard s'était porté un instant sur le second auror qui s'était levé, si discret tout ce temps qu'elle en avait finit par l'oublier. Trop concentrée sur ce Magnus si fou qui se dressait face à eux elle en avait perdu de vue la globalité de leur situation. Ils étaient mal, Orphan sûrement plus qu'elle si elle décidait d'abandonner maintenant. Seulement, elle n'avait pas fait tout ça pour rien, pas vrai ?
« Tout ça tourne déjà si mal, vous ne voyez pas ? »
Tout tournait si mal, tout déraillait et elle se sentait sur le point de faire un malaise si tout continuait d'empirer. Son inquiétude était bien trop grande pour qu'elle ne se résout à flancher pour quelques menaces légitimes ou non.
Seulement Orphan allait bien, disait-il. Il lui demandait d'abandonner.
Ces mots qu'il prononçait dans sa tête ne lui plaisaient pas.
« Je ne peux pas faire ça, prononça-t-elle en réponse au Directeur sans quitter les auror des yeux, sans doute pour se convaincre elle-même. Reprenez vos esprits enfin ! »
Le ton s'éleva inconsciemment tandis qu'elle reculait de quelques pas encore, jusqu'à passer Orphan pour se placer derrière lui.
« C'est ça, votre justice ? Des hommes qui se laissent accaparer par la peur et la colère puis qui transforment de simples interrogatoires en séances d'acharnement physique ? Vraiment ?! »
Elle se perdait dans la sincérité de ses mots, se surprenant elle-même un court instant à autant laisser filer ses émotions, mais qu'importe. Ils ne l'écouteraient sans doute pas. Personne n'écoutait jamais les criminels.
Neptune n'avait plus rien à perdre.
« Je ne me rendrai qu'une fois Orphan Scamander soigné. Je vous l'ai dis, je ne veux pas plus de violence que celle déjà passée. »
Cependant sans dire qu'elle n'hésiterait pas si elle s'y sentait obligée.
La course de Rachel contre le sol du ministère résonnait dans son immensité. A chaque tournant qu'il prenait, elle avait l'impression de perdre un peu plus la trace de Saul, et considéra que soit la chance liquide avait un effet sur la durée plus que limité, soit la chance avait un visage que Rachel ne soupçonnait pas.
Elle avait tout à fait perdu sa trace en tombant nez à nez avec une porte sans nom, qu'elle n'hésita pas une seule seconde à ouvrir, découvrant avec une indifférence déconcertante la scène accablante qui se déroulait devant elle. Elle ne laissa aucune émotion trahir son visage et se planta sans attendre entre Neptune et les aurors.
« Je suis Rachel O'Sullivan Scamander et j'exige que cette mascarade prenne fin. »
Son regard était grave, sa voix ferme. Elle ne comptait prendre aucun détour.
« Sachez messieurs que pendant que vous vous acharniez sur mon mari et ma collègue, le Corbeau s'est infiltré dans le ministère et se bat en ce moment-même dans le hall avec Monsieur Andersen et Miss Ambrozy qui m'accompagnaient jusqu'ici dans le but que vous entendiez mon témoignage. »
Jamais elle n'avait eu l'air si sévère.
« Je serai ravie de vous faire part de leur alibi mais mes élèves et mes collègues sont probablement en danger et je serais d'avis de remettre cette conversation à plus tard, si vous êtes d'accord. »
Orphan avait cligné des yeux et relevé la tête vers sa femme, qui venait de faire irruption. Il ne savait pas trop s'il était fier d'elle ou en colère, au vu des risques qu'elle prenait. Surtout qu'elle affirmait avoir croisé The Crow, et il était plutôt certain qu'il ne lui voulait pas du bien, avec tout ce qu'il s'était passé. Ses muscles endoloris, il n'avait pas cherché à se redresser, le sang s'étant écoulé de son nez violacé. Il avait encore le gout ferreux dans la bouche et il n'était pas de force à parler pour le moment.
Magnus, qui fixait dans un premier temps Neptune, dont la rebellion lui assurait des poursuites pour refus d'obtempérer ((il en était certain)) et tourna la tête lorsque Rachel fut irruption dans la salle d'interrogatoire. Le deuxième auror, qui avait sa baguette braqué sur Miss Branwell, ne détourna pas sa trajectoire, laissant Magnus gérer la situation. Mais quelle situation ? Il n'y avait plus aucun sens dans son déroulement.
« Tiens tiens. Miss Scamander. Ou plutôt devrais-je dire, Miss O'Sullivan Scamander ? Je ne me souviens pas vous avoir vu au bal. Vous n'étiez pas au bras de votre mari ? » « Vandom. The Crow. » « Foutaises. Elle raconte ça uniquement pour détourner l'attention. Qu'espérez-vous, que je vous fasse confiance aveuglement ? Que j'aille vérifier par moi-même pendant que vous aidez votre mari à devenir un fugitif en plus d'un suspect principal dans cette affaire? Bien tenté. »
Le visage déformé par un égo torturé, il était plutôt fier d'avoir su déceler le mensonge et sa ruse à trois kilomètres. Il avait affaire à deux femmes coriaces, mais ça ne prenait pas avec lui. Cependant, son collègue, lui, était de plus en plus agité. Ça se voyait sur son visage.
Elle s'était attendue à de nouveaux ennuis en voyant la porte s'ouvrir avec fracas, ou peut-être dans un infime espoir, à une solution. Honnêtement elle n'aurait su dire ce que venait apporter Rachel, qui, la laissant sans voix de surprise, vint se placer en barricade entre elle et l'auror. Plus elle parlait et plus Neptune sentit son sang se glacer. The Crow, ici ? Otilia et Isaac aussi. La pensée l'aurait fait sourire si la situation n'était si grave. Et Magnus qui continuait à jouer au plus malin... Cette situation la dépassait, et elle sentait la colère monter bien plus vite tout à coup. Il était vraiment le seul à ne rien réaliser, c'était affligeant.
« Dieu ce que vous pouvez être énervant ! s'écria-t-elle soudain avant de prendre une bruyante inspiration. »
Elle comprenait mieux pourquoi lui et Orphan se détestaient. Tout, absolument tout chez lui, était détestable. Enfin, chez son collègue aussi, mais Orphan après rapide comparaison lui paraissait bien plus sympathique. Son regard qui entre temps était passé de Rachel à l'auror la menaçant toujours de sa baguette -à raison étant donné qu'elle n'avait pas abaissé la sienne non plus- était désormais rivé droit sur Magnus.
Emportée par sa colère, elle avait finalement dépassé Rachel pour s'approcher à grands pas de Magnus, la baguette baissée mais toujours aux aguets d'un mauvais coup de sa part, ou de celle de l'auror. Elle avait confiance en le fait que personne ne ferait rien, peut-être l'avait-elle un peu trop. Cependant la pièce n'était pas si grande, aussi eut-elle vite fait de le rejoindre pour le gifler brutalement.
Tant pis pour ses envies de paix. Tant pis pour les conséquences. Il l'avait amplement mérité.
« Ne pouvez-vous pas arrêter d'être aussi borné deux minutes ? ou de les prendre pour des idiots, aussi. Que votre collègue s'y rende si cela peut soulager votre conscience mais par pitié, bougez-vous simplement. On parle de vies en danger, Vandom ! »
Ceci dit, son regard, plus sauvage qu'à l'accoutumée était allé trouver celui du dit collègue, passant de l'un à l'autre tandis qu'elle continua.
« Comptez-vous vraiment courir le risque d'avoir des morts sur la conscience ? »
Elle ne le permettrait pas s'il ne s'agissait pas du Corbeau lui-même.
Accueil
La course de Rachel contre le sol du ministère résonnait dans son immensité. A chaque tournant qu'il prenait, elle avait l'impression de perdre un peu plus la trace de Saul, et considéra que soit la chance liquide avait un effet sur la durée plus que limité, soit la chance avait un visage que Rachel ne soupçonnait pas.